[0001] L'invention concerne le largage de bombes ou autres munitions à partir d'un aéronef
et, plus particulièrement, le contrôle de la trajectoire des bombes après leur largage.
[0002] Le tir d'une bombe à partir d'un aéronef exige, lorsque l'altitude de largage est
faible, que cette bombe soit freinée. En effet, sans cette précaution, l'avion tireur
risque d'être atteint par des éclats de la bombe car ils se trouve pratiquement à
la verticale de l'impact.
[0003] De plus, le freinage assure à la bombe une meilleure stabilité de sa trajectoire
et, en augmentant son angle d'impact par rapport au sol, supprime les risques de ricochet
et lui confère unes efficacité accrue.
[0004] Différents dispositifs de freinage ont déjà été proposés à base de parachutes, de
ballonnets gonflables où d'ailettes déployables. Cependant ces dispositifs manquent
souvent d'efficacité et de fiabilité.
[0005] La présente invention a pour objet de remédier aux inconvénients présentés par les
dispositifs connus de freinage de bombes larguées à partir d'un aéronef et elle propose
à cet effet un dispositif qui, tout en étant d'une grande simplicité, assure avec
fiabilité le freinage efficace de la bombe dès le largage de celle-ci.
[0006] Selon l'invention, le freinage de la bombe larguée est assuré par un propulseur associé
à la bombe et dont le jet de gaz est orienté vers l'avant de celle-ci pour assurer
un effet de rétropropulsion.
[0007] L'orientation du jet du propulseur vers l'avant peut, par exemple, être obtenue par
un système comprenant des canalisations branchées à la sortie du propulseur et enveloppées
dans une coiffe supportant des trappes qui sont déployables, sous l'action du jet,
entre une position rétractée correspondant à l'état de repos du dispositif propulseur
et une position inclinée vers l'avant orientant dans cette direction le jet sortant
desdites canalisations.
[0008] L'orientation du jet du propulseur peut aussi être obtenue au moyen de canalisations,
enveloppées dans une coiffe, qui sont branchées à la sortie du propulseur et débouchent
dans le prolongement des ailettes de stabilisation de la bombe. La partie avant de
ces ailettes est alors obturée par un matériau dégradable sous l'effet de la chaleur
(alliage eutectique, résine synthétique) de façon que, lorsque le propulseur est au
repos, les ailettes conservent leur profil aérodynamique et que, lors de la mise à
feu du propulseur, le matériau soit détruit en permettant l'évacuation des gaz vers
l'avant de la bombe.
[0009] Avantageusement, la coiffe qui enveloppe le dispositif assurant l'orientation vers
l'avant du jet du propulseur peut être éjectée automatiquement, lorsque la bombe a
atteint une position prédéterminée, provoquant ainsi la propulsion de la bombe dans
la phase terminale de sa trajectoire pour communiquer à celle-ci une énergie supplémentaire
améliorant son efficacité à l'impact contre des objectifs durcis.
[0010] Pour bien faire comprendre le dispositif selon l'invention on en décrira ci-après,
à titre d'exemples sans caractère limitatif, deux formes d'exécution préférées en
référence au dessin schématique annexé dans lequel :
la figure 1 est une vue de côté d'une bombe équipée d'une première forme d'exécution
du dispositif de freinage selon l'invention ;
la figure 2 est, à plus grande échelle, une vue en bout de la bombe de la figure 1
;
la figure 3 est une coupe partielle prise selon la ligne III-III de la figure 2 montrant
le dispositif de freinage monté à l'arrière de la bombe ;
la figure 4 est une vue de côté, analogue à la figure 1, d'une bombe équipée d'une
seconde forme d'exécution du dispositif de freinage selon l'invention
la figure 5 est, à plus grande échelle, une vue en bout de la bombe de la figure 4
;
la figure 6 est une coupe partielle prise selon la ligne VI-VI de la figure 5, montrant
le dispositif de freinage associé à l'arrière de la bombe.
[0011] En référence aux figures 1 à 3, on a représenté en 1 le corps d'une bombe portant
à sa partie arrière des ailettes de stabilisation 2. Comme on l'a représenté en détail
à la figure 3, le corps 1 est équipé à son extrémité arrière d'un système de propulsion
3, dont les caractéristiques dimensionnelles sont adaptées à celles de la bombe. Dans
le prolongement de la tuyère 4 du système de propulsion 3 est disposé un collecteur
de jet 5 qui présente plusieurs canalisations 6 et qui est enveloppé par une coiffe
7 épousant le profil extérieur de la bombe 1. La coiffe 7 est maintenue en position
au moyen de câbles 8 qui cheminent à l'intérieur des ailettes de stabilisation 2.
En avant du système de propulsion 3 est ménagée une case à équipement 9 dans laquelle
est logé un dispositif pyrotechnique 10 relié aux câbles 8 et coopérant avec un dispositif
11 mesurant la vitesse de la bombe et commandant sélectivement l'actionnement du dispositif
pyrotechnique 10 pour assurer le sectionnement des câbles 8 et donc l'éjection de
la coiffe 7.
[0012] Sur la coiffe 7 sont articulées, autour d'axes 12, des trappes 13 conçues pour prendre
une position escamotée avant la mise à feu du dispositif de propulsion 3 et pour venir
se déployer vers l'avant sous l'effet de la pression exercée par le jet sortant de
la canalisation 6 à laquelle la trappe 13 est associée. Comme on l'a représenté au
dessin, la trappe 13 est articulée à sa partie inférieure, par un axe 14, à une pièce
mobile 15 de forme sensiblement triangulaire et comporte, également à sa partie inférieure,
un axe 16 conçu pour coopérer avec un prolongement 17 de la partie supérieure de la
pièce 15 de façon que la montée de la trappe 13 entraîne celle de la pièce 15. A sa
partie inférieure la pièce 15 comporte également un prolongement 18 destiné, a la
fin du pivotement d'ouverture de la trappe 13, à venir en butée contre une pièce fixe
19 pour limiter le pivotement de la trappe 13.
[0013] Le fonctionnement du dispositif se comprend immédiatement d'après la description
qui précède. Avant le largage de la bombe 1, la trappe 13 et la pièce 15 qui lui est
liée se trouvent dans la position rétractée représentée en trait mixte à la figure
3. Lorsque la bombe 1 est larguée, son dispositif de propulsion 3 est mis à feu et
le jet de gaz sortant de la tuyère 4 et canalisé par les conduits 6 vient agir sur
la face intérieure des trappes 13. Sous cette force chaque trappe 13 pivote vers l'avant
jusqu'à sa position déployée, représentée en trait plein à la figure 3, dans laquelle
elle est immobilisée par engagement du prolongement 18 de la pièce 15 sous la partie
fixe 19 de la bombe. Le jet de gaz sortant des conduits 6 est alors dévié vers l'avant
par les trappes 13 en assurant ainsi une rétropropulsion de la bombe provoquant une
brusque décélération de celle-ci.
[0014] Au bout d'un laps de temps prédéterminé, correspondant à une baisse de la vitesse
de la bombe mesurée par le dispositif 11, le dispositif pyrotechnique est automatiquement
commandé pour assurer le sectionnement des câbles 8 et donc l'éjection de la coiffe
6 et des trappes 13 portées par celle-ci. La bombe 1 se trouve ainsi propulsée dans
la partie finale de sa trajectoire, ce qui permet d'augmenter son efficacité à l'impact
contre des objectifs durcis.
[0015] En référence maintenant aux figures 4 à 6, on a représenté une seconde forme d'exécution
du dispositif selon l'invention. A l'extrémité arrière de la bombe 21 est monté un
dispositif propulseur 23 comprenant une tuyère 24 dans le prolongement de laquelle
est disposé le collecteur de jet 25 à plusieurs canalisations 26. Le collecteur 25
est enveloppé par la coiffe 27 qui épouse le profil extérieur de la bombe 21 et qui
est maintenue en position par les câbles 28 cheminant à l'intérieur des ailettes 22
de stabilisation de la bombe 21. On a représenté en 30 le dispositif pyrotechnique
relié aux câbles 28 et logé à l'intérieur de la case à équipement 29, et en 31 le
dispositif mesurant la vitesse de la bombe 21.
[0016] Comme on le voit à la figure 6, chaque canalisation 26 forme un coude pour être orientée
vers l'avant de la bombe, et coopère avec l'extrémité arrière d'une ailette 22 qui
sert de conduit final. La partie avant 32 de chaque ailette 22 est obturée par un
matériau dégradable thermiquement de telle sorte que ces ailettes conservent leur
profil aérodynamique pendant la phase balistique de la trajectoire, puis que ce matériau
est ensuite détruit lors de la mise à feu du dispositif propulseur 23 permettant ainsi
l'évacuation des gaz vers l'avant de la bombe et donc l'effet recherché de freinage
par rétropropulsion. A une vitesse déterminée de la bombe 21, le dispositif de mesure
31 et le dispositif pyrotechnique 30 commandent le sectionnement des câbles 28, et
donc l'éjection de la coiffe 27 et des conduits 26 qu'elle maintient, de façon que
la bombe soit propulsée pendant la partie finale de sa trajectoire.
[0017] On comprendra que la description ci-dessus a été donnée à simple titre d'exemple,
sans caractère limitatif, et que des adjonctions ou des modifications constructives
pourraient y être apportées sans sortir du cadre de l'invention définie par les revendications
qui suivent.
1. Dispositif pour le freinage d'une bombe larguée à partir d'un aéronef, comprenant
au moins un orifice de jet de gaz orienté vers l'avant de la bombe (1, 21) pour exercer
un effet de rétropropulsion, caractérisé par un dispositif propulseur (3, 23) associé
à la bombe (1, 21) et dont la sortie de gaz est orientée vers l'arrière de celle-ci,
et par un moyen reliant sélectivement la sortie du dispositif propulseur (3, 23) audit
orifice de jet de gaz de façon que l'effet de rétropropulsion soit assuré par le jet
de gaz sortant du dispositif propulseur (3, 23).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le moyen d'orientation
des jets de gaz vers l'avant de la bombe (1, 21) comprend plusieurs canalisations
(6) branchées à la sortie du dispositif propulseur (3) et enveloppées dans une coiffe
(7) supportant des trappes (13) déployables sous l'action du jet.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que chaque trappe (13) est
montée pivotante sur la coiffe (7) et est articulée à une pièce mobile (15) limitant
le déploiement de la trappe (13).
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le moyen d'oriéntation
des jets de gaz vers l'avant de la bombe (21) comprend plusieurs canalisations (26)
enveloppées par une coiffe (27) et situées dans le prolongement des ailettes (22)
de stabilisation de la bombe (21), lesdites ailettes (22) étant obturées à leur partie
avant (32) par un matériau se détruisant lors de la mise à feu du dispositif propulseur
(23).
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 2 à 4, caractérisé en ce que
ladite coiffe (7, 27) est maintenue par des câbles (8, 28) éjectables au moyen d'un
dispositif pyrotechnique (10,30).
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que la mise à feu du dispositif
pyrotechnique (10, 30) est contrôlée par un dispositif (11, 31) de mesure de la vitesse
de la bombe (1, 21), détectant la position dans laquelle doit s'effectuer l'éjection
de la coiffe (7, 27).
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'éjection de la coiffe
(7, 27) provoque la propulsion de la bombe (1, 21), dans la phase terminale de la
trajectoire de celle-ci, lui communiquant une énergie supplémentaire qui améliore
son efficacité à l'impact contre des objectifs durcis.