[0001] La présente invention concerne un dispositif de localisation en temps réel de sources
de rayonnement. Elle s'applique notamment à la localisation de sources de rayonnement
susceptibles d'être contenues dans un local tel qu'une cellule à haute activité par
exemple, ou présentes accidentellement dans un local.
[0002] L'invention est un perfectionnement du dispositif décrit dans la demande de brevet
français n°8500088 du 4 janvier 1985 (voir également le brevet US-A-4797701).
[0003] Le dispositif décrit dans la demande mentionnée ci-dessus utilise, pour la localisation
de sources de rayonnement, une chambre à sténopé dans laquelle sont placés un film
sensible au rayonnement et un film sensible à la lumière visible de la zone dans laquelle
sont susceptibles de se trouver les sources de rayonnement ; l'obturateur, dont l'ouverture
permet la prise de vue en lumière visible, est transparent au rayonnement des sources.
[0004] Après développement de ces films et superposition de ces derniers, on peut localiser
les sources de rayonnement dans leur environnement.
[0005] Le dispositif décrit dans la demande mentionnée ci-dessus présente l'inconvénient
de ne pas permettre la localisation des sources de rayonnement en temps réel ; il
oblige donc à travailler en aveugle quant aux sources détectées et à la durée de prise
de vue nécessaire et il nécessite un délai de développement avant d'obtenir les résultats.
[0006] De plus, pour obtenir une seconde prise de vue, il nécessite une extraction de l'appareil
de la zone de travail, et un rechargement des films. Ceci peut demander un délai important,
notamment pour obtenir une vue stéréoscopique des sources.
[0007] Par ailleurs, sans vue stéréoscopique des sources, il peut dans certains cas y avoir
ambiguité sur leurs positions : sont-elles devant ou derrière tel objet visible, et
à quelle distance de celui-ci? La quantification du niveau de ces sources que l'on
étudie peut être impossible à déterminer car on en connait seulement la direction
et le rayonnement à la place de l'appareil de mesure sans en connaître l'exacte position.
[0008] La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients.
[0009] A cet effet, la présente invention utilise, non plus deux films, mais un écran luminescent
qui convertit le rayonnement des sources en un rayonnement lumineux et qui est transparent
à la lumière de la zone observée, ainsi qu'une caméra qui est optiquement couplée
à l'écran et qui permet d'obtenir, sous forme de signaux électriques, une image de
la zone et une image des sources.
[0010] De façon précise, la présente invention a pour objet un dispositif de localisation
de sources de rayonnement, susceptibles de se trouver dans une zone, ce dispositif
comprenant une chambre à sténopé, dont les parois forment un blindage vis-à-vis du
rayonnement des sources, et des moyens d'obturation de la chambre à sténopé, ces moyens
d'obturation étant transparents au rayonnement des sources, dispositif caractérisé
en ce qu'il comprend en outre dans la chambre à sténopé, en regard de ce sténopé,
un écran luminescent, transparent dans le domaine lumineux et apte à convertir le
rayonnement des sources en un rayonnement lumineux, en ce que les moyens d'obturation
sont en outre aptes à empêcher la lumière de la zone d'atteindre l'écran, et en ce
que le dispositif comprend aussi une caméra qui est optiquement couplée à l'écran
et qui est apte à fournir, sous forme de signaux électriques, une image des sources,
grâce au rayonnement lumineux qu'elle reçoit de l'écran, et une image de la zone,
grâce à la lumière qu'elle reçoit de cette zone à travers l'écran lorsque les moyens
d'obturation sont ouverts, la sensibilité de la caméra étant suffisante pour que l'on
obtienne une image acceptable des sources, pour une efficacité donnée de l'écran quant
à la détection du rayonnement, les images étant superposables et visibles grâce à
des moyens de traitement et de visualisation des signaux électriques.
[0011] Selon un premier mode de réalisation particulier du dispositif objet de l'invention,
la caméra est placée dans la chambre à sténopé et comporte une fenêtre d'entrée qui
est placée contre l'écran.
[0012] Selon un deuxième mode de réalisation particulier, la caméra est placée en dehors
de la chambre à sténopé, et optiquement couplée à l'écran par l'intermédiaire d'un
faisceau de fibres optiques dont une extrémité est placée dans la chambre à sténopé,
contre l'écran.
[0013] Dans une réalisation particulière de l'invention, la chambre à sténopé comporte un
collimateur délimité par une paroi en forme de cône dont la partie la plus étroite
constitue le sténopé.
[0014] La chambre à sténopé peut comporter un collimateur délimité par une paroi en forme
de double cône formé de deux cônes de même ouverture, opposés par le sommet, ce dernier
constituant le sténopé.
[0015] Le sténopé peut constituer un double diaphragme, à savoir un petit diaphragme permettant
le passage de rayonnement radioactifs et de la lumière et un grand diaphragme permettant
seulement le passage des rayonnements radioactifs.
[0016] La caméra est de préférence une caméra de type à transfert de charges, à double étage
d'intensification.
[0017] Une telle caméra est particulièrement appropriée à la présente invention. En effet,
un écran luminescent, qui est en outre transparent dans le domaine visible, est généralement
peu efficace vis-à-vis d'un rayonnement tel que le rayonnement gamma, ce qui nécessite
de lui associer une caméra très sensible.
[0018] Le dispositif objet de la présente invention peut comprendre en outre des moyens
d'atténuation escamotables, ces moyens d'atténuation étant prévus pour atténuer le
rayonnement des sources avant que celui-ci n'atteigne l'écran.
[0019] Ces moyens d'atténuation permettent de déterminer l'énergie du rayonnement d'une
source que l'on a localisée, par comparaison de l'image de la source (relative au
rayonnement émis par celle-ci) lorsque les moyens d'atténuation sont escamotés et
de l'image de la source lorsque les moyens d'atténuation ne sont pas escamotés.
[0020] Le dispositif objet de l'invention peut aussi comprendre un télémètre orientable,
disposé à proximité de la chambre à sténopé et apte à déterminer la distance de chaque
source de rayonnement au dispositif.
[0021] Il peut alors comprendre en outre une source de lumière orientable, solidaire du
télémètre et prévue pour éclairer chaque source de rayonnement dont le télémètre doit
mesurer la distance ; de préférence, la lumière correspondante appartient au domaine
de sensibilité de la caméra.
[0022] Dans une réalisation particulièrement intéressante, on utilise un télémètre comportant
un laser, jouant simultanément le rôle de source de lumière d'éclairage. Les informations
de distance de chaque source de rayonnement au dispositif sont utilisées pour déterminer
l'activité de ces sources.
[0023] Enfin, dans une réalisation particulière du dispositif objet de l'invention, ce dispositif
est porté par un support mobile dont la position est complètement connue à chaque
instant et qui permet de prendre des vues complémentaires soit symétriques, soit éloignées
ou rapprochées de façon précise et les moyens de traitement et de visualisation sont
prévus pour permettre une vision stéréoscopique, le calcul de la distance des sources
par rapport au plan de prise de vues et le calcul de l'intensité du rayonnement au
contact des sources.
[0024] Le rayonnement des sources peut être un rayonnement gamma.
[0025] La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description suivante,
d'exemples de réalisation donnés à titre purement indicatif et nullement limitatif,
en référence aux dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique d'un mode de réalisation particulier du dispositif
objet de l'invention, comportant une caméra placée dans la chambre à sténopé,
- la figure 2 est une vue schématique d'un autre mode de réalisation particulier du
dispositif objet de l'invention, comportant une caméra placée en dehors de la chambre
à sténopé, et
- la figure 3 représente schématiquement un support mobile destiné à porter un dispositif
conforme à l'invention.
[0026] Le dispositif conforme à l'invention, qui est schématiquement représenté sur la figure
1, est par exemple destiné à localiser des sources 2 de rayonnement gamma qui sont
susceptibles de se trouver dans une zone telle qu'un local.
[0027] Comme dans la demande qui est mentionnée plus haut et à laquelle on se référera,
le dispositif représenté sur la figure 1 comprend une chambre 4 à sténopé, formée
dans un corps 6 qui constitue un blindage de la chambre 4 vis-à-vis du rayonnement
gamma. Ce corps 6 peut être fait d'un alliage approprié à base de tungstène, tel que
l'alliage connu sous le nom "DENAL". La densité élevée de cet alliage lui confère
un bon pouvoir d'atténuation des rayonnements ; l'utilisation de ce matériau permet
donc de réduire l'épaisseur du blindage et, par voie de conséquence, l'encombrement
du dispositif et son poids.
[0028] Le corps 6 peut comporter une partie périphérique 8 amovible, dans laquelle est insérée
le reste 10 du corps, ce qui permet de choisir un blindage périphérique 8 de plus
ou moins grande épaisseur suivant que l'activité des sources 2 environnantes est plus
ou moins importante.
[0029] On voit également sur la figure 1 des moyens portant la référence 12, qui symbolisent
un support orientable du corps 6 et donc du dispositif.
[0030] Le reste 10 du corps 6 comporte un collimateur 14 en regard de la chambre 4. La paroi
du collimateur 14 est constituée de deux cônes de même angle d'ouverture, opposés
par leur sommet commun qui est percé pour former le sténopé 16.
[0031] Comme dans la demande mentionnée plus haut, le collimateur 14 peut comporter, au
niveau et autour du sténopé 16, une partie 18 opaque à la lumière (visible) qui provient
de la zone examinée mais perméable au rayonnement gamma, pour tenir compte d'une éventuelle
insuffisance d'activité des sources 2 de rayonnement gamma que l'on veut localiser
(sténopé à double diaphragme).
[0032] De plus, le collimateur 14 peut être interchangeable, ce qui permet de choisir un
collimateur à simple ou double diaphragme, d'ouverture adaptée à l'activité supposée
des sources gamma 2 que l'on veut localiser.
[0033] Le dispositif comprend en outre un obturateur mécanique 20 prévu pour empêcher la
lumière visible de la zone de pénétrer dans la chambre 4, tout en laissant passer
le rayonnement gamma. Cet obturateur 20 est un iris de type appareil photo, ou, par
exemple, une plaque métallique qui est perpendiculaire à l'axe 22 du corps 6, située
à proximité du sténopé 16, du côté de la chambre 4, et escamotable. Les mouvements
de la plaque formant l'obturateur 20 sont télécommandés par des moyens électromécaniques
24 qui sont eux-mêmes commandés par un boîtier de télécommande 26. Ce dernier peut
être placé à grande distance du dispositif si l'activité des sources est importante.
[0034] Le dispositif comprend aussi, dans la chambre 4, en regard du sténopé 16, un écran
luminescent 28 qui repose contre un épaulement circulaire interne du corps 6, au niveau
de la base de la paroi conique du collimateur 14, paroi qui va en s'évasant vers la
chambre 4.
[0035] L'écran luminescent 28 est transparent dans le domaine visible et apte à convertir
le rayonnement gamma des sources 2, qui lui parvient à travers le collimateur 14,
en un rayonnement visible par une caméra 30 que le dispositif comprend en outre, dans
la chambre 4, et qui est prévue pour fournir, sous forme de signaux électriques, une
image de la scène que cette caméra observe à travers le sténopé 16 (lorsque l'obturateur
20 est ouvert). La fenêtre d'entrée 32 de la caméra 30 est plaquée contre l'écran
28, ce dernier étant ainsi placé entre le sténopé 16 et la caméra 30.
[0036] L'écran 28 permet de détecter les photons gamma émis par chaque source 2 observée.
L'interaction des photons gamma avec l'écran donne lieu à une émission de lumière
visible qui tombe normalement sur la fenêtre d'entrée de la caméra. L'intensité de
cette lumière visible dépend bien entendu de l'activité de la source et de la distance
de celle-ci au dispositif mais également de l'efficacité de l'écran luminescent 28
vis-à-vis du rayonnement gamma.
[0037] Afin d'avoir une grande probabilité d'interaction entre les photons gamma et le matériau
scintillateur dont est constitué l'écran, ce matériau est de préférence dense et a
un bon rendement lumineux. De plus, il est préférable que l'écran soit mince (quelques
mm d'épaisseur) pour que l'on ait une bonne résolution spatiale.
[0038] De préférence, la caméra 30 est très sensible pour permettre l'utilisation d'un écran
mince, fait d'un matériau scintillateur transparent dans le domaine visible, et a
une bonne sensibilité de détection du rayonnement gamma à distance. Il est également
préférable que la caméra 30 ait une bonne tenue en ambiance gamma et une bonne fiabilité,
permettant des mesures quantitatives.
[0039] Le choix du matériau de l'écran dépend de l'activité des sources à localiser. Si
l'activité est très faible, on peut utiliser un écran en NaI ; si elle n'est pas trop
forte, on peut utiliser un écran en germanate de bismuth (BGO) et si elle est forte,
on peut utiliser un écran en matière plastique scintillante, suffisant pour la détection
de rayonnements X, bêta, ....
[0040] C'est ainsi qu'en 10 secondes, avec un écran en BGO de 3 mm d'épaisseur, on peut
obtenir l'image d'une source de rayonnement gamma de ⁶⁰Co de 2 Ci, placée à 3 m du
dispositif avec une caméra du type à transfert de charges (CCD), à double étage d'intensification.
[0041] A titre purement indicatif et nullement limitatif, on utilise une caméra 30 du genre
de celle qui est commercialisée par la société LHESA, dont la sensibilité est de 10⁻⁷
lux et qui comprend une fenêtre d'entrée 32 comportant des tronçons de fibres optiques,
cette fenêtre étant suivie par un intensificateur d'image de première génération 34
qui est lui-même suivi par une caméra à transfert de charges LH 5038 qui porte la
référence 36 sur la figure 1. Des moyens de couplage à tronçons de fibres optiques
38 relient la caméra 36 à l'intensificateur 34.
[0042] Une telle caméra 30, contituée par les éléments 32 à 38 et protégée des rayonnements
gamma par le blindage que constitue le corps 6, est suffisamment petite pour que le
dispositif blindé dans lequel elle se trouve soit portable et puisse être introduit
dans les ouvertures classiques ("canaux") des cellules de haute activité (ouvertures
de passage de télémanipulateur de 170 mm de diamètre par exemple).
[0043] Le boîtier 26 est également prévu pour commander la caméra 30 et notamment pour remettre
à zéro le gain de cette caméra lorsque l'obturateur 20 s'ouvre, compte tenu de la
grande sensibilité de la caméra (cette remise à zéro pouvant aussi être assurée par
une sécurité automatique).
[0044] Le dispositif représenté sur la figure 1 est associé à des moyens 40 d'acquisition
en temps réel, de traitement et de visualisation des signaux électriques fournis par
la caméra 30. Ces moyens 40 d'acquisition, de traitement et de visualisation sont
par exemple du genre de ceux qui sont commercialisés par la société ICAP sous le nom
VISICAP.
[0045] On peut leur associer des moyens 42 de recopie de l'écran qu'ils comportent à des
fins d'archivage des images visualisées ; de tels documents sont utilisables sur chantier,
dans la présentation de rapports ....
[0046] Lorsque l'obturateur 20 est fermé, on obtient au bout d'un certain temps (quelques
secondes, par exemple 10 s) l'image des sources de rayonnement gamma. Cette image
est stockée dans une première zone de mémoire des moyens 40.
[0047] Ensuite, en commandant l'ouverture de l'obturateur 20 pendant une fraction de seconde,
on obtient, de façon quasi-instantanée, une image (en lumière visible) de la zone
observée, dans laquelle sont les sources 2. Cette seconde image est également stockée
dans une seconde zone de mémoire des moyens 40, distincte de la première zone de mémoire.
[0048] Après traitement des images et notamment coloration des "taches" dues à l'activité
des sources 2 afin de bien repérer ces sources et distinguer leur "luminosité gamma"
de la luminosité (en lumière visible) d'objets qui sont présents dans la zone observée
mais n'émettent aucun rayonnement gamma, la première et la seconde images sont affichées
superposées sur l'écran des moyens 40, ce qui permet le repérage des sources de rayonnement
gamma.
[0049] Le dispositif représenté sur la figure 1 peut comporter en outre des moyens escamotables
44 d'atténuation des rayonnements gamma avant que ceux-ci n'atteignent l'écran 28.
Les moyens 44 sont par exemple constitués par un écran en tungstène dont l'épaisseur
peut être de l'ordre de 1 à 3 mm et qui est perpendiculaire à l'axe 22 du dispositif
et placé à proximité du sténopé 16, du côté du cône du collimateur 14, cône qui est
ouvert vers l'extérieur du dispositif.
[0050] L'écran en tungstène et la plaque 20 peuvent être mobiles dans un logement approprié,
ménagé dans le corps 6, ou disposés à l'entrée du collimateur.
[0051] Des moyens électromécaniques 46 sont prévus dans le corps 6 pour commander l'escamotage
et la mise en place de l'écran 44. Ces moyens 46 sont eux-mêmes commandés à partir
du boîtier 26 prévu à cet effet.
[0052] L'écran 44 permet d'évaluer l'énergie des photons gamma par transmission, l'intensité
de la tache, relative à une source de rayonnement gamma, sur l'image des sources,
étant plus faible lorsque l'écran 44 en tungstène obture le collimateur 14 que lorsqu'il
est escamoté, et ceci, d'autant plus que l'énergie du rayonnement est faible.
[0053] On peut également utiliser le dispositif lorsqu'on souhaite faire des mesures d'activité
des sources 2. Pour faciliter et automatiser ce calcul, on munit le dispositif d'un
télémètre laser 48 orientable, dont l'orientation est télécommandée au moyen d'un
boîtier 50 prévu à cet effet. Un tel télémètre est commercialisé par la société ARIES.
[0054] Le télémètre laser 48 est utilisé pour mesurer la distance de chaque source au dispositif.
Sa zone émettrice est disposée par exemple dans le même plan que l'écran luminescent
28, ce dernier étant également choisi de façon à pouvoir convertir en un rayonnement
visible par la caméra, le rayonnement qui est émis par le laser et qui se réfléchit
sur les divers objets présents dans la zone et notamment les sources 2 (barreaux métalliques
radioactifs par exemple).
[0055] C'est ainsi qu'un écran en BGO est sensible à un faisceau laser infrarouge.
[0056] Les sources 2 étant localisées grâce au dispositif et visualisées grâce aux moyens
40, on règle le gain de la caméra 30 à un niveau très faible et on déplace le faisceau
du laser du télémètre 48 jusqu'à ce que ce faisceau tombe sur l'une des sources dont
on veut calculer l'activité (l'activité reçue variant en fonction inverse du carré
de la distance à laquelle on se trouve de la source), le déplacement du faisceau réfléchi
étant suivi sur l'écran des moyens 40.
[0057] L'ensemble VISICAP, muni d'une carte spéciale et relié au télémètre laser, fournit
alors la distance cherchée et l'on peut alors déterminer l'activité de la source.
[0058] A cet effet, on réalise au préalable un étalonnage avec des sources-étalons dont
on connaît l'activité et dont on mesure l'intensité lue par la caméra à une distance
donnée et pour un réglage donné.
[0059] Le dispositif conforme à l'invention, qui est schématiquement et partiellement représenté
sur la figure 2, diffère de celui qui est représenté sur la figure 1 par le fait que
la caméra 30 n'est plus dans la chambre 4 mais à l'extérieur du corps 6, dont elle
peut être très éloignée, ce qui permet de la placer en dehors du local à contrôler,
de la cellule à haute activité par exemple. Un faisceau de fibres optiques 52, aptes
à conduire le rayonnement visible émis par l'écran et la lumière visible de la zone,
relie l'écran 28 à la caméra 30 en traversant le corps 6. Une extrémité du faisceau
de fibres aboutit normalement à l'écran et recouvre la surface de celui-ci.
[0060] L'autre extrémité du faisceau aboutit normalement à la fenêtre d'entrée 32 de la
caméra et recouvre cette fenêtre.
[0061] Le dispositif objet de l'invention peut être porté par un support robotisé ou au
moins articulé et coulissant, qui peut disposer jusqu'à 6 degrés de liberté de mouvement
et dont la position est complètement connue à chaque instant, permettant ainsi de
prendre des vues complémentaires, soit symétriques (vues stéréoscopiques), soit éloignées
ou rapprochées de façon précise. Les moyens 40 de traitement des signaux sont alors
prévus pour permettre la vision stéréoscopique en léger différé sur un ou deux écrans
avec des optiques adaptées, portatives ou non, le calcul de la distance des sources
par rapport au plan de prises de vues, et enfin un calcul de l'intensité du rayonnement
au contact des sources.
[0062] Prendre deux vues décalées dans le même plan, de quelques dizaines de centimètres,
permet avantageusement de profiter du fait que les sources sont généralement peu mobiles
ou à déplacement lent par rapport à l'acquisition de l'image pour disposer de deux
images strictement comparables à ceci près qu'elles représentent la scène sous deux
angles différents. Cette différence est exploitée par un calculateur et des moyens
de visualisation adaptés pour fournir à l'opérateur une vue stéréoscopique de la scène,
enlevant toute ambiguité sur la position précise des sources. Un avantage complémentaire
est que ce même travail permet d'avoir accès à la distance qui sépare chaque source
du dispositif de prise de vue, et cette distance est indispensable pour calculer le
rayonnement au contact de la source, calcul qu'on se propose pratiquement toujours
de faire.
[0063] Prendre deux vues décalées l'une par rapport à l'autre, mais l'une plus rapprochée
des sources et l'autre plus éloignée, permet avantageusement par un traitement approprié
des images et de l'intensité de chaque pixel, en tenant compte du fait qu'une source
ponctuelle voit son rayonnement s'atténuer comme l'inverse du carré de la distance,
de remonter par un calcul informatique au rayonnement au contact des sources radioactives.
[0064] Le fait de disposer d'un tel support permet avantageusement d'avoir accès à l'ensemble
de ces informations dans un temps très court, grâce à la facilité, la rapidité, et
la précision des mouvements de ce support.
[0065] Un dispositif conforme à l'invention, par exemple du genre de celui qui est représenté
sur la figure 1, peut être porté par un support 58 articulé et coulissant comme le
représente la figure 3 dans une forme privilégiée de l'invention, ce support étant
excentré par rapport à son axe principal 60. Une fois la première vue effectuée et
mise en mémoire par des moyens 62 du genre des moyens 40 évoqués plus haut, on effectue
une seconde vue voisine de la première par exemple : on fait tourner de 180° l'axe
principal 60 du support 58 et on reprend une deuxième vue de la scène en image visible
et en image radioactive, à une distance D égale à deux fois la longueur du renvoi
du support, c'est-à-dire à une distance parfaitement connue. Le traitement de ces
images décalées de quelques dizaines de centimètres, puis leur projection sur des
écrans cathodiques permet de reconstituer la vue stéréoscopique pour un observateur
équipé de lunettes adéquates, par exemple de lunettes à verres polarisés, ou de lunettes
binoculaires, ou de lunettes à obturation synchronisée, systèmes déjà connus. ( Le
traitement de ces images décalées comprend, pour la deuxième vue, un traitement de
rotation du plan-mémoire pour redresser cette vue. En variante, pour ce redressement,
on ne fait pas le traitement de rotation mais on fait tourner le dispositif sur le
support 58 lorsque celui-ci tourne).
[0066] Ainsi l'observateur a une vue stéréoscopique, quoique en léger différé, des sources,
et peut les localiser avantageusement de façon évidente sans ambiguité.
[0067] Le support 58 peut coulisser pour être approché ou éloigné du plan des sources à
observer, pour refaire une autre vue. Le traitement de cette dernière vue comparée
à la première, permet, par la différence d'intensité des pixels, de remonter par le
calcul informatique au rayonnement au contact des sources.
[0068] Enfin les prises de vues stéréoscopiques numérisées peuvent être traitées par ordinateur
et permettent de calculer avec précision les distances qui séparent les divers éléments
de la scène, du dispositif objet de l'invention, par exemple en s'aidant du déplacement
d'un curseur sur l'écran, associé à une "souris", en en "cliquant" sur la "souris"
; cette information aide encore au calcul du rayonnement au contact des sources.
[0069] La description précédente concerne la visualisation de sources gamma et met en oeuvre
une caméra classique, sensible au rayonnement visible.
[0070] L'invention n'est pas limitée à ce cas de figure et englobe notamment la détection
de sources X et bêta (à l'aide d'un écran en matière plastique scintillante par exemple,
comme on l'a déjà vu en page 8 de la présente description), ainsi que l'utilisation
d'une caméra infrarouge enregistrant une image infrarouge de l'environnement.
[0071] Outre son application à la recherche de sources radioactives, présentes accidentellement
dans un local et qu'il permet de retrouver sans dommage pour les opérateurs, le dispositif
de l'invention facilite considérablement les opérations d'intervention dans les cellules
à haute activité. Il permet en effet d'identifier les objets actifs indépendants que
l'on pourra déplacer, les éléments fixes qu'il faudra blinder ou découper, les zones
contaminées qu'il faudra nettoyer. On pourra ainsi protéger le personnel d'intervention
et définir la suite à donner au conditionnement des déchets radioactifs.
[0072] L'invention s'applique aussi à l'identification des assemblages en matière fissile,
non seulement par visualisation (il est d'ailleurs déjà connu d'effectuer une telle
visualisation au moyen d'une caméra et d'un traitement avec des programmes de corrélation)
mais encore par détection d'activité, ce qui facilite considérablement l'identification
des assemblages ; cette donnée d'actibité est d'ailleurs précieuse notamment avant
l'expédition de l'assemblage vers un centre de retraitement.
1. Dispositif de localisation de sources (2) de rayonnement, susceptibles de se trouver
dans une zone, ce dispositif comprenant une chambre (4) à sténopé, dont les parois
forment un blindage vis-à-vis du rayonnement des sources, et des moyens (20) d'obturation
de la chambre à sténopé, ces moyens d'obturation étant transparents au rayonnement
des sources, dispositif caractérisé en ce qu'il comprend en outre dans la chambre
à sténopé, en regard de ce sténopé (16), un écran luminescent (28), transparent dans
le domaine lumineux et apte à convertir le rayonnement des sources en un rayonnement
lumineux, en ce que les moyens d'obturation sont en outre aptes à empêcher la lumière
de la zone d'atteindre l'écran et en ce que le dispositif comprend aussi une caméra
(30) qui est optiquement couplée à l'écran et qui est apte à fournir, sous forme de
signaux électriques, une image des sources, grâce au rayonnement lumineux qu'elle
reçoit de l'écran, et une image de la zone, grâce à la lumière qu'elle reçoit de cette
zone à travers l'écran lorsque les moyens d'obturation sont ouverts, la sensibilité
de la caméra étant suffisante pour que l'on obtienne une image acceptable des sources,
pour une efficacité donnée de l'écran quant à la détection du rayonnement, les images
étant superposables et visibles grâce à des moyens (40) de traitement et de visualisation
des signaux électriques.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la caméra (30) est placée
dans la chambre à sténopé et comporte une fenêtre d'entrée (32) qui est placée contre
l'écran (28).
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la caméra (30) est placée
en dehors de la chambre à sténopé et optiquement couplée à l'écran (28) par l'intermédiaire
d'un faisceau de fibres optiques (52) dont une extrémité est placée dans la chambre
à sténopé, contre l'écran (28).
4. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
la chambre à sténopé (4) comporte un collimateur délimité par une paroi en forme de
cône dont la partie la plus étroite constitue le sténopé (16).
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
la chambre à sténopé (4) comporte un collimateur (14) délimité par une paroi en forme
de double cône formé de deux cônes de même ouverture, opposés par le sommet, ce dernier
constituant le sténopé (16).
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
le sténopé (16) constitue un double diaphragme, à savoir un petit diaphragme permettant
le passage de rayonnements radioactifs et de la lumière et un grand diaphragme permettant
seulement le passage des rayonnements radioactifs.
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
la caméra (30) est une caméra de type à transfert de charges, à double étage d'intensification.
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'il
comprend en outre des moyens d'atténuation escamotables (44), ces moyens d'atténuation
étant prévus pour atténuer le rayonnement des sources (2) avant que celui-ci n'atteigne
l'écran (28).
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce qu'il
est porté par un support mobile (58) dont la position est complètement connue à chaque
instant et qui permet de prendre des vues complémentaires soit symétriques, soit éloignées
ou rapprochées de façon précise et en ce que les moyens de traitement et de visualisation
(40) sont prévus pour permettre une vision stéréoscopique, le calcul de la distance
des sources (2) par rapport au plan de prise de vues et le calcul de l'intensité du
rayonnement au contact des sources.
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce
qu'il comprend en outre un télémètre orientable (48), disposé à proximité de la chambre
(4) à sténopé et apte à déterminer la distance de chaque source de rayonnement au
dispositif.
11. Dispositif selon la revendication 10, caractérisé en ce qu'il comprend une source
de lumière orientable, solidaire du télémètre et prévue pour éclairer chaque source
de rayonnement dont le télémètre doit mesurer la distance.
12. Dispositif selon les revendications 10 et 11, caractérisé en ce que ledit télémètre
comporte un laser jouant simultanément le rôle de source d'éclairage des sources de
rayonnement.
13. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisé en ce
que le rayonnement des sources est un rayonnement gamma.