[0001] La présente invention a pour objet des couches à anisotropie magnétique ou diélectrique
destinées à la fabrication d'un matériau composite stratifié, ayant des propriétés
électromagnétiques absorbantes, ainsi que leur procédé de fabrication.
[0002] En particulier, ce matériau est utilisable comme absorbeur des micro-ondes dans un
grand domaine de longueur d'onde. Il peut être utilisé comme matériau de revêtement
d'une chambre anéchoïque (chambre sans écho), comme filtre électromagnétique ou comme
blindage électromagnétique utilisé notamment dans les domaines des télécommunications
et de l'informatique (blindage de circuits complexes, d'ordinateurs,...) mais aussi
dans les fours à micro-ondes.
[0003] Dans l'application aux fours à micro-ondes, le matériau de l'invention est destiné
à être placé à l'intérieur de la porte du four.
[0004] Les matériaux composites permettent d'obtenir des matériaux à perméabilité magnétique
et à permittivité électrique adaptées pour chaque type d'application.
[0005] Les matériaux absorbant les micro-ondes actuellement connus se présentent sous forme
de couches minces, d'épaisseur inférieure à quelques centimètres, réalisées avec des
matériaux denses tels que la ferrite ou à partir de la dispersion de ces matériaux
dans un liant organique approprié.
[0006] L'invention a pour objet des couches minces à anisotropie magnétique ou diélectrique
destinées à la fabrication d'un nouveau matériau composite absorbant les ondes électromagnétiques.
[0007] De façon plus précise, l'invention a pour objet un matériau composite stratifié comportant
au moins deux empilements de couches assemblés, un premier empilement constitué d'une
couche de premières fibres diélectriques, orientées parallèlement à une première direction,
et d'une couche de premières fibres magnétiques, orientées parallèlement à une seconde
direction perpendiculaire à la première direction, et un second empilement constitué
d'une couche de secondes fibres diélectriques, orientées parallèlement à la seconde
direction, et d'une couche de secondes fibres magnétiques, orientées parallèlement
à la première direction.
[0008] L'alternance des couches à propriétés magnétique et diélectrique d'une part et l'alternance
de la direction d'anisotropie magnétique et diélectrique d'autre part, due au changement
de direction des fibres d'une couche à l'autre, permettent de rétablir pour le matériau
composite une isotropie de comportement électromagnétique.
[0009] Cet agencement de fibres magnétiques et diélectriques permet d'obtenir des matériaux
composites à perméabilité magnétique et à permittivité électrique adaptées dont les
valeurs sont équivalentes aux moyennes arithmétiques des valeurs des composants de
chaque couche, pondérées par les épaisseurs de ces couches.
[0010] Dans une telle configuration, le premier empilement de couche se comporte comme un
polariseur et l'ensemble est par conséquent isotrope. Ainsi, une onde électromagnétique
au contact de ce premier empilement peut être fortement atténuée et la réflexion de
cette onde peut être nulle si l'accord d'impédance est réalisé avec le milieu de propagation
de l'onde.
[0011] De même, le second empilement joue le rôle d'un polariseur, ce polariseur étant croisé
à 90° par rapport au premier polariseur.
[0012] En jouant sur les valeurs de la permittivité électrique et de la perméabilité magnétique
de chaque couche de fibres, il est possible d'obtenir cet accord en impédance avec
le milieu de propagation ainsi qu'une forte absorption de cette onde.
[0013] Pour ce faire, on utilise des matériaux magnétiques et des matériaux diélectriques
présentant globalement la relation ε=µ , c'est-à-dire présentant une impédance égale
à celle du vide.
[0014] En outre, l'accord d'impédance entre le milieu de propagation et le matériau composite
est réalisable aussi si le milieu situé au contact du matériau composite a une impédance
différente de celle du vide.
[0015] Ainsi, la permittivité électrique respectivement des premières et secondes fibres
diélectriques est approximativement égale à la perméabilité magnétique respectivement
des premières et secondes fibres magnétiques et, d'autre part, la perméabilité magnétique
respectivement des premières et secondes fibres diélectriques est approximativement
égale à la permittivité électrique respectivement des premières et secondes fibres
magnétiques.
[0016] Pour simplifier la fabrication du matériau composite, on utilise de préférence des
premières et secondes fibres diélectriques réalisées en un même matériau bien qu'il
soit possible d'utiliser des matériaux différents pour ces premières et secondes fibres
diélectriques.
[0017] De même, on préfère utiliser le même matériau magnétique pour constituer les différentes
couches magnétiques, bien qu'il soit possible d'utiliser des matériaux différents
d'une couche à l'autre.
[0018] La double condition ci-dessus est a priori plus facile à réaliser par l'emploi de
deux matériaux différents, l'un ayant une permittivité électrique élevée ε1 et une
perméabilité magnétique µ1 faible, l'autre matériau ayant une permettivité électrique
faible ε2 et une perméabilité magnétique élevée µ2.
[0019] La présence dans les équations de ε et µ de parties imaginaires élevée et égale permet
d'obtenir une absorption importante des ondes.
[0020] Comme couple de matériau satisfaisant à l'équation globale ε= µ , on peut citer les
ferrites magnétiques et les céramiques diélectriques comme les titanates et en particulier
le couple ferrite de nickel et de zinc/titanate de baryum. On peut aussi utiliser
le couple SiO₂-Co
xNb
yZr
z (avec x allant de 80 à 95 et y+z valant 100-x) ou le couple FeNiCo-SiO₂.
[0021] De façon avantageuse les fibres diélectriques sont constituées d'une gaine polymérique
renfermant une charge diélectrique. De même, les fibres magnétiques sont constituées
d'une gaine polymérique renfermant une charge magnétique.
[0022] Suivant le procédé mis en oeuvre pour la fabrication des fibres, on peut utiliser
soit des polymères thermoplastiques, soit des polymères thermodurcissables. De préférence,
on utilise des polymères thermoplastiques.
[0023] Comme polymère thermoplastique entrant dans la constitution de la gaine, on peut
citer les polyamides, les polyesters, les polyphénylènes, les polypropylènes, les
polyéthylènes, les silicones, etc.
[0024] Suivant les applications envisagées, les fibres diélectriques et/ou magnétiques peuvent
recevoir un renfort structural en vue d'améliorer leur tenue mécanique.
[0025] Comme moyen de renfort, on peut utiliser soit de la poudre, soit des fibres, soit
des fils de verre, de carbone, de polymère, etc...
[0026] L'invention a aussi pour objet un procédé de fabrication d'un matériau composite
stratifié tel que décrit précédemment. Ce procédé comprend essentiellement les étapes
suivantes :
a) - former au moins une couche de premières fibres diélectriques parallèles,
b) - former au moins une couche de premières fibres magnétiques parallèles,
c) - faire au moins un premier empilement des couches de premières fibres diélectriques
et des premières fibres magnétiques de sorte que les premières fibres diélectriques
et les premières fibres magnétiques soient perpendiculaires,
d) - former au moins une couche de secondes fibres diélectriques parallèles,
e) - former au moins une couche de secondes fibres magnétiques parallèles,
f) - faire au moins un second empilement des couches de secondes fibres diélectriques
et de secondes fibres magnétiques de sorte que les secondes fibres diélectriques et
les secondes fibres magnétiques soient perpendiculaires,
g) assembler le premier et second empilements de sorte que les premières et secondes
fibres respectivement diélectriques et magnétiques soient perpendiculaires.
[0027] De préférence, l'enrobage de charge magnétique ou diélectrique dans une gaine polymérique
se fait en coextrudant un polymère thermoplastique et la charge respectivement diélectrique
ou magnétique et, si nécessaire, les moyens de renfort. En particulier les charges
magnétiques et diélectriques se présentent sous la forme de poudre de 10 à 50 micromètres
de granulométrie.
[0028] La gaine polymérique a pour fonction d'assurer le maintien des charges magnétiques
et diélectriques, de permettre la transformation de ces fibres en couche mince et
de conférer une anisotropie des propriétés des charges.
[0029] L'invention a encore pour objet un procédé de fabrication d'une couche à anisotropie
magnétique ou diélectrique, comportant les étapes suivantes :
a) - enrobage d'une charge magnétique ou diélectrique dans une gaine en polymère thermoplastique
pour former des fibres,
b) - bobinage des fibres sur un support plan,
c) - compactage à froid du bobinage obtenu en b) pour former une couche de fibres,
d) - premier pressage à chaud de la couche obtenue en c) dans la zone de température
du pseudoplateau caoutchoutique du polymère, puis
e) - deuxième pressage à chaud de la couche obtenue en d) à une température entraînant
la fusion du polymère.
[0030] Le premier pressage à chaud permet la fabrication d'une couche continue de fibres
et le second pressage le soudage des gaines polymériques. Ce pressage à chaud en deux
étapes permet de maintenir les gaines de polymère autour de la charge et de garder
ainsi l'anisotropie magnétique ou diélectrique des couches, fixée par l'orientation
des fibres les constituant.
[0031] L'invention a encore pour objet des couches minces à anisotropie magnétique ou diélectrique
obtenues par ce procédé, pour la fabrication du matériau composite stratifié.
[0032] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront mieux de la description
qui va suivre, donnée à titre illustratif et non limitatif, en référence aux dessins
dans lesquels :
- la figure 1 représente schématiquement en perspective un matériau composite conforme
à l'invention,
- la figure 2 illustre le principe d'absorption des micro-ondes par le matériau conforme
à l'invention,
- la figure 3 représente schématiquement en coupe une fibre magnétique ou diélectrique
utilisée dans le matériau conforme à l'invention,
- la figure 4 donne le cycle théorique pression/température en fonction du temps utilisé
pour la fabrication du matériau composite conforme à l'invention, et
- la figure 5 donne les valeurs d'efficacité d'absorption d'un matériau conforme à
l'invention en fonction de la fréquence de l'onde incidente.
[0033] Le matériau composite stratifié de l'invention est constitué d'une alternance de
couches minces diélectriques et magnétiques anisotropes, rendues solidaires soit par
collage à l'aide d'un film adhésif isolant électrique du type colle époxy ou polyester,
soit à l'aide d'un cadre isolant. Le nombre de couches empilées dépend de l'application
envisagée. En général, ce nombre est un multiple de quatre. L'épaisseur totale du
matériau peut varier de 0,6 à 6 mm.
[0034] Le matériau composite représenté sur les figures 1 et 2 comporte une première couche
mince 2 de fibres diélectriques 4 orientée parallèlement à la direction x d'un système
orthonormé xyz. A cette couche de fibres diélectriques 2 on associe une couche mince
6 de fibres magnétiques 8, orientée parallèlement à la direction y.
[0035] Sur la figure 1, les fibres des différentes couches sont représentées non jointives
de façon à mieux voir la structure du matériau, bien que, dans la pratique ces fibres
soient jointives. En outre, ces couches sont disposées au contact les unes des autres.
[0036] Les fibres diélectriques 4 présentent une permittivité électrique ε1 élevée et une
perméabilité magnétique µ1 faible. Parallèlement, les fibres magnétiques 8 présentent
une perméabilité magnétique élevée µ2 et une permittivité électrique faible ε2.
[0037] L'ajustement µ2= ε1 et µ1= ε2 des fibres 8 et 4 permet de réaliser un matériau composite,
vérifiant globalement l'équation ε =µ, c'est-à-dire présentant une impédance égale
à celle du vide.
[0038] On rappelle que ε et µ satisfont aux équations
(1) ε= ε′ + j ε˝ et
(2) µ= µ′ + j µ˝.
[0039] La présence dans ε ét µ de partie imaginaire élevée et égale permet d'obtenir une
absorption importante d'une onde électromagnétique 11 frappant l'empilement de couches
2-6.
[0040] Tout calcul fait, on obtient un facteur de propagation a1 élevé dans la direction
x correspondant à ε˝ et µ˝ élevés et un facteur de propagation a2 faible dans la direction
perpendiculaire y, satisfaisant aux équations suivantes :
a1 = jw √ε1. µ2
a2 = jw √ε2. µ1
[0041] Dans ces conditions, une onde électromagnétique 11 frappant la couche 2 puis se
propageant dans l'empilement de couches 2-6 est polarisée et les composantes E1 et
B2 des champs électrique et magnétique de cette onde, respectivement parallèles à
x et y, sont fortement atténuées. L'empilement 2-6 joue le rôle d'un polariseur.
[0042] Pour atténuer l'autre couple des composantes E2 et B1 de l'onde incidente 11, respectivement
parallèles à y et x, dans le matériau composite, il suffit d'ajouter un second ensemble
de fibres.
[0043] Ce second ensemble comprend une couche mince 10 de fibres diélectriques 12 parallèles
entre elles mais perpendiculaires aux fibres diélectriques 4. Autrement dit, les fibres
diélectriques 12 sont parallèles à la direction y. De plus, la couche 10 à anisotropie
diélectrique est disposée au contact de la couche 8 à anisotropie magnétique.
[0044] A ces fibres diélectriques 12 on associe une couche mince 14 de fibres magnétiques
16 parallèles entre elles et à la direction x mais perpendiculaires aux fibres diélectriques
12 ainsi qu'aux fibres magnétiques 8.
[0045] Les matériaux constituant les fibres 12 et 16 satisfont aussi à la relation globale
ε=µ. Les fibres diélectriques 12 sont réalisées dans le même matériau que les fibres
diélectriques 4 et les fibres magnétiques 16 sont réalisées dans le même matériau
que les fibres magnétiques 8.
[0046] L'empilement de couches 10-14 constitue un second polariseur croisé à 90° par rapport
au premier polariseur 2-6.
[0047] Des fibres diélectriques 4 ou magnétiques 6 sont constituées, comme représenté sur
la figure 3, d'une gaine polymérique 18 mince thermoplastique renfermant une charge
pulvérulente 20 respectivement diélectrique ou magnétique, et des fibres de renfort
22.
[0048] En particulier, la gaine 18 est du polyamide 12 de 0,010 à 0,015 mm d'épaisseur renfermant
des fibres 22 de verre et une poudre 20 de titanate de baryum ou d'une ferrite de
nickel et de zinc suivant que ces fibres sont diélectriques ou magnétiques. Ces fibres
ont un diamètre extérieur de 0,2 à 0,7 mm.
[0049] Ces fibres présentent des taux massiques de charge supérieurs à 50% et en particulier
à 95% et des taux volumiques de chargement de l'ordre de 60%. La charge se présente
sous la forme d'une poudre ayant une granulométrie de 10 à 50 micromètres.
[0050] On décrit ci-après la réalisation de chaque couche de fibres diélectriques ou magnétiques.
[0051] Les fibres diélectriques ou magnétiques décrites sur la figure 3 et entrant dans
la constitution des matériaux composites de l'invention sont réalisées par coextrusion
du polymère, de la charge et des fibres de renfort. Comme procédé connu de coextrusion
utilisable dans l'invention, on peut citer celui décrit dans les techniques de l'ingénieur
3240-1 à 4 "Préimprégné souple à matrice thermoplastique (FIT)" de Ganga et Bourdon.
Cette coextrusion permet des productions de fibres, reproductibles et adaptables aux
différentes caractéristiques de charge en prenant en compte leur condition particulière
de coulabilité.
[0052] Les fibres produites sont ensuite mises en forme par bobinage jointif sur une ou
deux épaisseurs sur des mandrins plans. Les plaques obtenues sont alors compactées
à froid sous une pression de 200 MPa dans des cuves à pression hydrostatique. Enfin,
le matériau est transformé sous presse à plateaux chauffants.
[0053] Cette dernière étape de pressage à chaud se fait par déformation plastique des gaines
polymériques suivie d'une fusion sans pression de ces dernières. La transformation
plastique est une transformation irréversible effectuée à pression constante dans
la zone de température du pseudo plateau caoutchoutique du polymère constituant la
gaine des fibres.
[0054] Les couches minces de fibres obtenues ont une épaisseur de 0,2 à 0,5 mm suivant le
diamètre initial des fibres et le nombre de couches bobinées sur les mandrins.
[0055] Sur la figure 4, on a représenté la dernière étape de transformation des fibres en
couche mince pour des gaines en polyamide. Ce diagramme donne les variations de pression
et de température exprimées respectivement en MPa et en °C en fonction du temps exprimé
en minute.
[0056] La zone A correspond à une montée en température de 0 à 100°C sous une pression de
20 MPa.
[0057] La zone B correspond à la zone de déformation plastique de la gaine des fibres à
120°C sous une pression de 20 MPa. Cette étape permet la formation d'une couche continue
tout en lui conservant son anisotropie magnétique ou diélectrique.
[0058] La zone C correspond à une reprise de température de 100 à 160°C sous une pression
réduite de 0,2 MPa.
[0059] La zone D correspond à un deuxième palier en température à pression réduite de 0,2
MPa de 160 à 180°C. Cette étape provoque la fusion du polymère et assure l'adhérence
des gaines polymériques de la couche.
[0060] La zone E représente un refroidissement sans pression pour limiter le fluage du matériau,
et l'étape F représente un démoulage à 120°C.
[0061] Les couches de matériaux diélectriques et magnétiques réalisées comme décrit ci-dessus,
sont ensuite empilées puis assemblées pour réaliser des écrans de blindage électromagnétique
absorbants, comme décrit sur les figures 1 et 2.
[0062] Ce procédé de fabrication de couches à anisotropie magnétique ou diélectrique peut
être utilisé pour la réalisation d'autres matériaux que celui décrit aux figures 1
et 2. En particulier, il peut servir pour la réalisation de blindage essentiellement
magnétique ou essentiellement diélectrique.
[0063] La courbe représentée sur la figure 5 donne le rapport Er/Ei en fonction de la fréquence
de l'onde électromagnétique incidente. Ei et Er représentent l'énergie de l'onde électromagnétique
à absorber respectivement incidente et réfléchie par le matériau de l'invention et
les fréquences sont exprimées sous forme logarithmique.
[0064] La courbe de la figure 5 a été obtenue pour un matériau composite constitué de 4
couches orthotropes, c'est-à-dire tel que représenté sur la figure 1, la charge diélectrique
étant du titanate de baryum et la charge magnétique une ferrite de nickel et de zinc.
[0065] De cette courbe, il ressort que le matériau composite présente une valeur d'efficacité
d'absorption maximum de 18 db à 1000 MHz et une efficacité de 16,5 db entre 10 et
800 MHz.
[0066] Les matériaux de l'invention sont donc capables de résorber les nuisances électromagnétiques
sur des largeurs de bande étandues avec une efficacité suffisante pour atténuer 90
à 99% de l'onde incidente.
1. Couche mince à anisotropie magnétique ou diélectrique, caractérisée en ce qu'elle
est constituée de fibres jointives (4, 6) compactées à chaud, parallèles à une direction
donnée (x, y) et constituées d'une gaine en polymère thermoplastique renfermant une
charge pulvérulente magnétique ou diélectrique, la cohésion des fibres de la couche
résultant d'une fusion du polymère.
2. Couche mince selon la revendication 1, caractérisée en ce que la gaine polymérique
(18) est en polyamide.
3. Couche mince selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que la charge diélectrique
est une poudre de titanate de baryum.
4. Couche mince selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que la charge magnétique
est une poudre de ferrite de nickel et de zinc.
5. Couche mince selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce
que la gaine (18) renferme en outre des moyens de renfort (22).
6. Couche mince selon la revendication 5, caractérisée en ce que les moyens de renfort
(22) se présentent sous forme de fibres.
7. Procédé de fabrication d'une couche mince à anisotropie magnétique ou diélectrique,
comportant les étapes suivantes :
a) - enrobage d'une charge (20) magnétique ou diélectrique dans une gaine en polymère
thermoplastique (18) pour former des fibres (4, 6),
b) - bobinage des fibres sur un support plan,
c) - compactage à froid du bobinage obtenu en b) pour former une couche de fibres,
d) - premier pressage à chaud (B) de la couche obtenue en c) dans la zone de température
du pseudoplateau caoutchoutique du polymère, puis
e) - deuxième pressage à chaud (D) de la couche obtenue en d) à une température entraînant
la fusion du polymère.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que l'étape a) d'enrobage se
fait par coextrusion.
9. Procédé selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce que l'on enrobe, en outre,
dans la gaine en polymère, des moyens de renfort au cours de l'étape a).
10. Matériau composite stratifié comportant au moins deux empilements de couches assemblés,
un premier empilement constitué d'une couche (2) de premières fibres diélectriques
(4), orientées parallèlement à une première direction (x), et d'une couche (6) de
premières fibres magnétiques (8), orientées parallèlement à une seconde direction
(y) perpendiculaire à la première direction (x), et un second empilement constitué
d'une couche (10) de secondes fibres diélectriques (12), orientées parallèlement à
la seconde direction (y), et d'une couche (14) de secondes fibres magnétiques, orientées
parallèlement à la première direction (x).
11. Matériau composite selon la revendication 10, caractérisé en ce que la permittivité
électrique respectivement des premières et secondes fibres diélectriques (4, 12) est
approximativement égale à la perméabilité magnétique respectivement des premières
et secondes fibres magnétiques (8, 16) et en ce que la perméabilité magnétique respectivement
des premières et secondes fibres diélectriques (4, 12) est approximativement égale
à la permittivité électrique respectivement des premières et secondes fibres magnétiques
(8, 16).
12. Matériau composite selon la revendication 10 ou 11, caractérisé en ce que les
fibres diélectriques sont constituées d'une gaine polymérique (18) renfermant une
charge diélectrique (20) et éventuellement des moyens de renfort (22).
13. Matériau composite selon l'une quelconque des revendications 10 à 12, caractérisé
en ce que les fibres magnétiques sont constituées d'une gaine polymérique (18) renfermant
une charge magnétique (20) et éventuellement des moyens de renfort (22).
14. Matériau composite selon l'une quelconque des revendications 10 à 13, caractérisé
en ce que les fibres diélectriques sont en titanate de baryum et les fibres magnétiques
en ferrite de nickel et de zinc.
15. Procédé de fabrication d'un matériau composite stratifié consistant à :
a) - former au moins une couche (2) de premières fibres diélectriques (4) parallèles,
b) - former au moins une couche (6) de premières fibres magnétiques (8) parallèles,
c) - faire au moins un premier empilement des couches de premières fibres diélectriques
et des premières fibres magnétiques de sorte que les premières fibres diélectriques
et les premières fibres magnétiques soient perpendiculaires,
d) - former au moins une couche (10) de secondes fibres diélectriques (12) parallèles,
e) - former au moins une couche (14) de secondes fibres magnétiques (16) parallèles,
f) - faire au moins un second empilement des couches de secondes fibres diélectriques
et de secondes fibres magnétiques de sorte que les secondes fibres diélectriques et
les secondes fibres magnétiques soient perpendiculaires,
g) assembler le premier et second empilements de sorte que les premières et secondes
fibres respectivement diélectriques et magnétiques soient perpendiculaires.
16. Procédé selon la revendication 15, caractérisé en ce que les fibres diélectriques
et les fibres magnétiques sont formées en coextrudant un polymère thermoplastique
et une charge respectivement diélectrique et magnétique avec éventuellement des moyens
de renfort.
17. Procédé selon la revendication 15 ou 16, caractérisé en ce que les couches de
fibres sont formées par bobinage sur un support plan, compactage à froid du bobinage
puis pressage à chaud.
18. Procédé selon la revendication 17, caractérisé en ce que le pressage à chaud comporte
une étape de déformation plastique du polymère puis de fusion dudit polymère.