[0001] Le secteur technique de la présente invention est celui des conduites de tir équipant
les véhicules de combat, tels les engins blindés. les chars. etc..
[0002] Les véhicules de combat ont une mission principale qui consiste à détruire ou neutraliser
un adversaire. Les conditions dans lesquelles s'effectuent cette mission sont de plus
en plus contraignantes vis à vis des matériels qui les remplissent. Aujourd'hui, les
militaires exigent de leurs équipements la capacité du combat tout temps de jour et
de nuit et dans des conditions climatiques difficiles : pluie, neiGe et brouillard.
Le même souci de performances a conduit à diminuer le temps de réaction face à un
ennemi potentiel en offrant au véhicule de combat des moyens de tir en marche sur
des cibles elles-mêmes en mouvement conduisant à la multiplication des paramètres
de tir à prendre en compte.
[0003] La fonction tir associe directement deux sous-fonctions :
- la fonction visée,
- la fonction feu (arme + munitions).
[0004] Les sous-ensembles qui réalisent la fonction de tir et qui contribuent directement
à sa performance sont communément appelés conduite de tir.
[0005] La plupart des véhicules de combat existants sont dépourvus de conduite de tir permettant
le tir en marche, voire le tir à l'arrêt sur cibles évolutives, avec de bonnes probabilités
d'atteinte. Les systèmes de visée peuvent se classer dans deux familles :
- les viseurs de masque solidaires de l'arme,
- les viseurs de toit liés par une recopie électrique ou mécanique à l'arme.
[0006] La première classe de viseurs équipe une grande partie du parc des chars de bataille.
Ils existent dans différentes versions.
[0007] Pour les systèmes les plus rustiques, l'équipement du tireur de ces véhicules est
limité à une lunette de masque (liée au canon) dont la seule "conduite de tir" se
limite à un micromètre gravé indiquant les corrections balistiques à effectuer en
fonction de la nature de la munition et de la distance de tir.
[0008] Les systèmes les plus récents offrent, associés à la lunette de masque, une conduite
de tir permettant à l'équipage du véhicule d'effectuer avec une bonne probabilité
d'atteinte des tirs à l'arrêt sur cibles évolutives.
[0009] Il existe des viseurs monoblocs qui remplissent les fonctions ci-dessus et dont l'intégration
dans un sytème d'armes est pensée lors de la conception de l'ensemble. Ces viseurs
sont dans leur grande majorité des viseurs de toit dont l'implantation sur des véhicules
anciens nécessitent de profondes modifications remettant en cause la cohérence du
système de base.
[0010] Enfin les systèmes de visée et de conduite de tir en cours de développement donneront
à l'équipage du char la capacité de détruire en marche et à l'arrêt des cibles statiques
ou en mouvement.
[0011] De nos jours, un grand nombre de chars est donc démuni de toute conduite de tir moderne
en particulier de télémétrie laser (détermination automatique de la distance séparant
le char tireur de la cible) et surtout de stabilisation de visée autorisant l'observation
et le tir en marche.
[0012] Le but de la présente invention est donc de proposer une conduite de tir, pour équiper
les véhicules de combat munis d'une lunette de masque, assurant à la fois la stabilisation
de la ligne de visée et la télémètrie laser.
[0013] L'invention a donc pour objet une conduite de tir adaptable sur une lunette de masque
d'un véhicule de combat, du type comportant notamment un miroir stabilisé, un laser
de télémétrie, et un boîtier électronique de commande, caractérisée en ce qu'elle
comprend un boîtier soudé sur le masque de tourelle renfermant le miroir stabilisé
incliné par rapport à l'horizontale de façon à référencer l'axe de visée passant par
le miroir par rapport à l'axe des tourillons de l'arme et de l'axe de tir, le laser
étant agencé pour envover ses faisceaux d'émission et de réception suivant l'axe de
visée de la lunette et l'axe de visée stabilisé.
[0014] La conduite de tir comprend un bloc optique disposé entre le miroir stabilisé et
la lunette, constitué d'une lame semi-transparente, d'une lame dichroïque et d'un
miroir pour assurer l'harmonisation des faisceaux émission et réception laser avec
l'axe de visée de la lunette.
[0015] La lame dichroïque est fixe et inclinée à 45° sur l'axe de visée de la lunette et
le miroir est situé dans un plan sensiblement perpendiculaire à celui de la lame dichroïque,
la lame et le miroir étant aptes à assurer la réflexion des faisceaux émission et
réception du laser.
[0016] Le miroir est mobile en site et en gisement de façon à compenser les écarts d'harmonisation
entre les axes émission et réception laser avec l'axe de visée de la lunette.
[0017] Le laser est muni d'un réticule injecté suivant la voie réception dans la lunette
par l'intermédiaire de la lame dichroïque et d'un coin de cube présentant sa base
transparente à 45° par rapport à la lame dichroïque et placé sur le trajet optique
pour recevoir le faisceau provenant de la lame dichroïque, la lame étant d'un côté
transparente dans le visible et de l'autre réfléchissante afin d'amener l'image du
réticule suivant l'axe de visée de la lunette.
[0018] La lame dichroïque est traitée d'une part sur une face pour réfléchir la longueur
d'onde du laser et transmettre le visible, et d'autre part sur l'autre face pour réfléchir
partiellement le rayonnement visible.
[0019] Le boîtier se présente sous la forme d'un bâti dans lequel des glissières support
sont engagées par coulissement à l'intérieur de celui-ci.
[0020] Le laser est relié mécaniquement au boîtier suivant une référence mécanique définie
par rapport à l'axe des tourillons de l'arme et à l'axe de tir.
[0021] Un avantage de la présente invention réside dans le fait que, pour la première fois,
il est possible d'assurer l'observation et le tir en marche avec une lunette de masque
sans modification mécanique ou optique de celle-ci.
[0022] Un autre avantage réside dans le fait que l'adaptation du dispositif selon l'invention
sur une lunette de masque n'entraîne qu'une modification du chemin optique de l'image
du paysage entrant dans la lunette, tout en autorisant la visée et le tir à l'aide
de la lunette.
[0023] Un autre avantage réside dans le fait que le dispositif selon l'invention se présente
sous la forme d'un kit adaptable sur tout type de lunette de masque, et ce, pour un
coût avantageux.
[0024] D'autres avantages du dispositif selon l'invention apparaîtront à la lecture du complément
de description qui va suivre en relation avec un dessin sur lequel :
- La figure 1 est une vue perspective montrant l'implantation de la conduite de tir
selon l'invention,
- La figure 2 représente le schéma optique de la conduite de tir selon l'invention,
- La figure 3 montre la structure mécanique de la conduite de tir.
[0025] La figure 1 montre la tourelle 1 d'un véhicule de combat équipé notamment d'un canon
2, portant un masque 3. Cette tourelle comprend une lunette de tir non visible sur
ce dessin, dont l'axe de visée est parallèle à l'axe de tir 31, c'est-à-dire l'axe
du canon 2. Le dispositif selon l'invention est intégré dans un boîtier 4 fixé sur
le masque 3 par soudure, avec recopie de l'axe 30 des tourillons du canon et de l'axe
de tir. L'harmonisation des axes de visée et de tir sera expliquée plus en détail
en relation avec la figure 2. Le boîtier est muni sur sa face avant de volets de fermeture
5 permettant d'obstruer l'une des voies de visée.
[0026] La figure 2 est un schéma illustrant la structure optique de la conduite de tir selon
l'invention et partiellement celle de la lunette 6 dont l'axe de visée est référencé
en 7 avec son réticule de visée 8 et la lentille 9 de focalisation. Le dispositif
selon l'invention comprend un miroir stabilisé 10 réglable en site et en gisement
et délimitant l'axe de visée stabilisé 11 et une lame 12 assurant d'une part, la réflexion
de l'axe de visée stabilisée 11 sur l'axe de visée 7 de la lunette et d'autre part
la transmission de l'axe de visée 7 vers la cible. La lame 12 est du type semi-réfléchissante.
A cette visée stabilisée, on intègre une voie laser destinée à mesurer la distance
de la cible et à injecter la valeur obtenue dans un calculateur de tir non représenté
sur cette figure.
[0027] La voie laser comprend un laser 13. dont la voie émission 14 est dirigée sur la cible
par un premier miroir 15. un second miroir 16, une lame dichroïque 17. la lame 12
et le miroir stabilisé 10. Chacun de ces éléments optiques provoque une réflexion
de 90° du faisceau lumineux et ceux-ci sont traités pour réfléchir la longueur d'onde
de 1 060 nm du faisceau laser. Le miroir 16 est monté mobile de façon à assurer une
plage de réglage en site et en gisement.
[0028] La voie émission 14 du laser comporte encore un afocal d'émission 24 pour limiter
la divergence du faisceau, constitué d'une lentille divergente suivie d'une lentille
convergente.
[0029] La voie réception 18 parvientS au laser 13 par le miroir stabilisé 10, la lame 12,
la lame dichroïque 17, le second miroir 16 et le cube dichroïque 19. Entre le cube
19 et le second miroir 16 est placée une lentille convergente 20 de réception et de
collimation dont le rôle est de collecter le flux laser en retour et de collimater
le réticule laser à l'infini. Entre le laser 7 et le cube 19, on place successivement
une lentille convergente 21a et un diaphragme de champ 21b pour limiter le champ de
réception laser. Le miroir 10, la lame 12, la lame dichroïque 17, le miroir 16 et
le cube 19 assurent des réflexions à 90° de la voie réception.
[0030] L'intégration d'une télémétrie laser nécessite obligatoirement l'harmonisation d'un
réticule d'harmonisation avec le réticule de visée 8 de la lunette 6. A cette fin
et selon l'invention, on grave un réticule 22, dit réticule laser, qui est injecté
par la diode 23 dans la voie réception laser 18. Ce réticule 22 est éclairé par l'arrière
et suit la voie réception 18 en traversant la lame dichroïque 17. Le faisceau est
alors repris par un coin de cube 25, et après une double réflexion, ressort parallèlement
au faisceau incident. Il est ensuite réfléchi par la lame dichroïque 17 vers la lentille
9 et focalisé en cas de concordance sur le réticule 8 de la lunette 6. En l'absence
de concordance, on commande en site et en gisement le miroir 16 pour amener l'image
du réticule laser 22 sur l'image du réticule 8.
[0031] Bien entendu. les informations de télémétrie sont envoyées par une liaison électrique
dans un boîtier électronique de commande de type connu (non représenté) disposé à
l'intérieur du véhicule de combat.
[0032] Sur la figure 3 on a représenté la structure mécanique intégrant le dispositif selon
l'invention qui est monté dans le boîtier. Les éléments optiques décrits en relation
avec la figure 2 y sont fixés de façon classique selon la disposition décrite. Par
contre, le laser 13 est fixé sur une platine 26 recevant également un carter 27 renfermant
les éléments optiques d'émission et de réception laser (15,24, 21a, 21b, 19, 20).
La platine 26 et le carter 27 sont solidaires de la structure interne du boîtier comprenant
les glissières 4a, 4b et 4c. Ces glissières sont engagées par coulissement à l'intérieur
du boîtier, tout en recopiant les références mécaniques de ce boîtier. La glissière
avant 4a du boîtier laisse apparaître le miroir stabilisé 10. Le laser 13 est alimenté
par le câble électrique 28, lequel est relié aux sources électriques du véhicule de
combat. La liaison électrique émerge au niveau du masque 3 de la tourelle pour pénétrer
à l'intérieur du boîtier 4. A l'avant du boîtier 4, on voit encore le bouton 29 de
réglage du miroir 16 permettant d'harmoniser les voies laser avec le réticule 8 de
visée de la lunette. La procédure d'harmonisation de l'axe de tir 31 et de l'axe de
visée 7 est connue en elle même et n'a pas à être explicitée.
[0033] Le bloc de stabilisation se compose d'un miroir de pointage mobile suivant deux axes
équipé d'un gyroscope.
[0034] Comme il ressort de la description ci-dessus, le viseur offre deux voies :
- la voie normale 11 qui permet de faire de l'observation et du tir à l'arrêt ou en
marche, la cible étant télémétrée par la voie stabilisée,
- la voie de secours 7 qui correspond à l'axe de visée normale de la lunette 6, vient
suppléer la défaillance éventuelle de la voie normale. Elle permet de faire de l'observation
et du tir uniquement à l'arrêt.
[0035] Pour assurer la sécurité de l'observateur contre les retours laser et les télémétries
extérieures, un filtre de protection peut être fixé sur le trajet optique en avant
de la lunette 6.
1 - Conduite de tir adaptable sur une lunette de masque (6) d'un véhicule de combat,
du type comportant notamment un miroir stabilisé (10) un laser de télémètrie (13)
et un boîtier électronique de commande, caractérisée en ce qu'elle comprend un boîtier
soudé sur le masque (3) de tourelle renfermant le miroir (10) stabilisé incliné par
rapport à l'horizontale de façon à référencer l'axe de visée (11) passant par le miroir
par rapport à l'axe (30) des tourillons de l'arme et de l'axe de tir (31), le laser
(13) étant agencé pour envoyer ses faisceaux d'émission (14) et de réception (18)
suivant l'axe de visée (7) de la lunette (6) et l'axe de visée stabilisé (11).
2 - Conduite de tir selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comprend
un bloc optique (12,16,17) disposé entre le miroir (10) stabilisé et la lunette, constitué
d'une lame semi-transparente (12), d'une lame dichroïque (17) et d'un miroir (16)
pour assurer l'harmonisation des faisceaux émission (14) et réception (18) laser avec
l'axe de visée (7) de la lunette.
3 - Conduite de tir selon la revendication 2, caractérisée en ce que la lame dichroïque
(17) est fixe et inclinée à 45° sur l'axe de visée (7) de la lunette, et en ce que
le miroir (16) est situé dans un plan sensiblement perpendiculaire à celui de la lame
dichroïque (17), la lame et le miroir étant aptes à assurer la réflexion des faisceaux
émission et réception du laser.
4 - Conduite de tir selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée
en ce que le miroir (16) est mobile en site et en gisement de façon à compenser les
écarts d'harmonisation entre les axes émission (14) et réception (18) laser avec l'axe
de visée (7) de la lunette.
5 - Conduite de tir selon la revendication 3 ou 4, caractérisée en ce que le laser
(13) est muni d'un réticule (22) injecté suivant la voie réception (18) dans la lunette
(6) par l'intermédiaire de la lame dichroïque (17) et d'un coin de cube (24) présentant
sa base transparente à 45° par rapport à la lame dichroïque (17) et placé sur le trajet
optique pour recevoir le faisceau provenant de la lame dichroïque (17), celle-ci étant
d'un côté transparente dans le visible et de l'autre réfléchissante pour amener l'image
du réticule (22) suivant l'axe de visée (7) de la lunette (6).
6 - Conduite de tir selon la revendication 5, caractérisée en ce que la lame dichroïque
(17) est traitée d'une part sur une face pour réfléchir la longueur d'onde du laser
et transmettre le rayonnement visible, et d'autre part sur l'autre face pour réfléchir
partiellement le visible.
7 - Conduite de tir selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que le
boîtier (4) se présente sous la forme d'un bâti dans lequel des glissières support
(4a, 4b, 4c) sont engagées par coulissement à l'intérieur de celui-ci.
8 - Conduite de tir selon la revendication 7, caractériseé en ce que le laser (13)
est relié mécaniquement au boîtier suivant une référence mécanique définie par rapport
à l'axe (30) des tourillons de l'arme et à l'axe (31) de tir.