[0001] La présente invention est relative à un perfectionnement au procédé de moulage à
mousse perdue sous pression contrôlée de pièces métalliques, notamment en aluminium
et en ses alliages, tel que décrit dans le brevet principal n 2606688 publié le 20
mai 1988.
[0002] Il est connu de l'homme de l'art, principalement par l'enseignement de l'USP n° 3
157 924, d'utiliser pour le moulage des modèles en mousse polystyrène plongés dans
un moule constitué par du sable sec ne contenant aucun agent de liaison. Dans un tel
procédé, le métal à mouler, qui a été préalablement fondu, est amené par l'intermédiaire
de canaux traversant le sable au contact du modèle et se substitue progressivement
à ce dernier en le brûlant et en le transformant en vapeurs qui s'échappent entre
les grains de sable.
[0003] Cette technique s'est avérée séduisante à l'échelle industrielle, parce qu'elle évite
la fabrication préalable, par compactage et agglomération de matériaux réfractaires
pulvérulents, de moules rigides associés de façon plus ou moins compliquée à des noyaux
par l'intermédiaire de canaux, et qu'elle permet une récupération facile des pièces
moulées ainsi qu'un recyclage aisé des matériaux de moulage.
[0004] Cependant, cette technique est handicapée par deux facteurs:
- la relative lenteur de la solidification qui favorise la formation de pigûres de
gazage
- la relative faiblesse des gradients thermiques qui peut causer une microretassure
si le tracé de la pièce en rend le masselottage difficile.
[0005] C'est dans le but d'éviter de tels inconvénients que la demanderesse a mis au point
un procédé de moulage à mousse perdue, objet de la demande de brevet publiée en France
sous le N° 2606688.
[0006] Cette demande enseigne qu'après avoir rempli le moule avec le métal fondu, c'est-à-dire
quand le modèle a été détruit complètement par le métal, que les vapeurs émises par
la mousse ont été évacuées, et de préférence avant que la solidification du métal
ne s'amorce, on exerce sur l'ensemble du moule et du métal une pression gazeuse isostatique.
[0007] Cette pression est appliquée suivant des valeurs croissantes dans le temps afin d'éviter
le phénomène d'abreuvage et de manière que la valeur maximum soit atteinte en moins
de 15 secondes.
[0008] Dans cette demande, la valeur maximum de la pression a été fixée entre 0,5 et 1,5
MPa. Mais par la suite, cette fourchette a été étendue jusqu'à 10 MPa dans le certificat
d'addition français n° 89-11943 déposé le 7 Septembre 1989, afin de pouvoir, entre
autres améliorations, augmenter la tenue à la fatigue des pièces fabriquées.
[0009] Entre temps, la demanderesse a aussi constaté , qu'outre le phénomène d'abreuvage
conduisant à une déformation de la pièce, il se produisait lors de la combustion de
la mousse par le métal, une liquéfaction préalable de cette mousse suivie d'une gazéification
qui générait une pression telle que du gaz pénétrait dans le métal et y formait des
soufflures tout en provoquant l'apparition d'inclusions de carbone provenant d'une
combustion incomplète des résidus de mousse.
[0010] Pour parer à cette nouvelle difficulté, elle a préconisé un perfectionnement, objet
de la demande de certificat d'addition déposée le 7 Mars 1989 sous le N° 89-03706
et qui consiste à accroître la pression avec une vitesse telle qu'en fonction de la
granulométrie du sable, de la profondeur d'immersion du modèle, elle génère rapidement
et temporairement par perte de charge à travers le sable une surpression du métal
fondu par rapport au sable au niveau de leur interface, cette surpression atteignant
une valeur comprise entre deux limites et décroissant ensuite à mesure que ladite
pression augmente puis à maintenir ladite pression constante jusqu 'à solidification
complète.
[0011] De préférence, la vitesse de croissance de la pression est comprise entre 0,003 et
0,3 MPa/sec et est d'autant plus petit que l'épaisseur de la pièce est grande, ladite
surpression maximale étant atteinte en moins de deux secondes.
[0012] C'est dans le cadre de la demande de brevet de base et de ses perfectionnements que
la demanderesse a cherché à améliorer encore son procédé. En effet, il est connu que
la pression maximum doit être appliquée avant que le métal coulé ait atteint un certain
degré de solidification sinon l'effet de ladite pression est très atténué. Or, on
a vu également que pour éviter le phénomène dlabreuvage et de pénétration dans la
pièce de gaz issus de la vaporisation de la mousse, il fallait se maintenir initialement
dans une fourchette donnée de surpression. Cela suppose que pour éviter une surpression
trop élevée, la pression doit être augmentée pendant les premières secondes d'application
de façon modérée. Mais par ailleurs, si l'on maintient cet accroissement à la même
valeur, durant toute l'application de la pression, on constate que le plus souvent
l'ensemble du métal est pratiquement solidifié avant que la pression maximum soit
atteinte et on limite ainsi l'efficacité du procédé.
[0013] C'est pourquoi la demanderesse a eu l'idée de procéder à une montée en pression en
deux étapes.
[0014] D'où le procédé caractérisé en ce que l'on fait croître initialement la pression
à une vitesse comprise entre 0,003 et 0,3 MPa/sec pendant une première période d'au
plus cinq secondes à partir du début de la montée en pression puis à une vitesse supérieure
à celle de la première période, pendant une deuxième période et ce jusqu 'à ce que
la pression maximum soit atteinte.
[0015] Ainsi, il est possible de se maintenir dans les conditions propres à éviter l'abreuvage
et les inclusions de carbone et à atteindre la pression maximum avant que le métal
ne soit complètement solidifié.
[0016] De préférence, la première période est au plus de deux secondes car cette valeur
suffit le plus souvent à éviter les inconvénients précités L'accroissement de vitesse
de montée en pression peut être obtenu de deux manières différentes:
- soit on procède en deux étapes au cours de chacune desquelles une vitesse faible
et constante d'abord puis plus grande et constante ensuite est appliquée. La courbe
de pression en fonction du temps est alors représentée par deux portions de droite
avec un point commun situé au temps t ≦ 5 secondes.
[0017] Cela peut être obtenu en placant sur le circuit de gaz une vanne ou deux vannes présentant
deux sections d'ouverture différente.
[0018] - soit à un procédé au cours duquel la vitesse croît continument. La courbe de pression
est alors représentée par une courbe continument croissante sur laquelle au temps
≦ 5 secondes, la valeur de v est inférieure à 0,3 MPa/sec. Cela peut être obtenu à
l'aide d'une vanne dont la section de passage augmente progressivement. Un exemple
non limitatif de ce procédé consiste à adapter une loi d'ouverture donnant une croissance
de la vitesse linéaire avec le temps de forme

= kt ce qui conduit à une loi de pression parabolique p = 1/2 kt
2.
[0019] L'invention peut être illustrée à l'aide des exemples d'application suivants:
EXAMPLE 1
[0020] On a réalisé un col lecteur pour moteur à combustion interne en un alliage d'aluminium
du type A-S
7U
3G contenant en poids 6,9% de silicium, 3,1% de cuivre, 0,3% de magnésium, solde aluminium
et impuretés habituelles. Ce collecteur présentait des brides épaisses et des toiles
minces d'épaisseur 3 mm pour lesquelles le temps permettant d'atteindre un taux de
solidification de 30% était de l'ordre de 4 secondes; par ailleurs, le parcours du
métal étant long cela entraînait une faible vitesse d'alimentation en fin de remplissage
et nécessitait une surchauffe du métal.
[0021] Le métal a été coulé dans un moule contenant le modèle en polystyrène noyé dans du
sable et une pression maximum de 1,5 MPa a été appliquée conformément à l'invention
suivant le processus:
-pendant les deux premières secondes, une croissance de 0,25 MPa/sec de façon à atteindre
une pression de 0,5 MPa.
- pendant les deux secondes suivantes, une croissance de 0,5 MPa/sec de façon à atteindre
la pression de 1,5 MPa.
[0022] Ce processus a été réalisé à l'aide de deux vannes de section différente placées
sur le circuit d'alimentation en gaz.
[0023] On a ainsi éviter le problème de l'abreuvage et l'inclusion de carbone dans la pièce
tout en se plaçant dans des conditions telles que la pression maximum soit atteinte
avant que le taux de solidification n'atteigne 30%.
[0024] Suivant l'art antérieur, l'application d'une pression croissant dans le temps aurait
conduit pour atteindre 1,5 MPa en 4 secondes à une croissance de 0,375 MPa/sec, valeur
supérieure à la limite imposée dans la demande 89-03706 et qui était de 0,30 MPa/sec.
EXAMPLE 2
[0025] On a réalisé un bras de suspension en un alliage d'aluminium du type A-S
7G0.3 contenant en poids 7,5% de silicium, 0,25% de magnésium, solde aluminium et ses
impuretés habituelles. Ce bras présentait une épaisseur normale de 6 à 8 mm et le
temps nécessaire pour atteindre un taux de solidification de 30% était de l'ordre
de 20 secondes.
[0026] Le métal a été coulé dans le moule et une pression maximum de 8 MPa a été appliquée
conformément à l'invention suivant le processus consistant à obtenir au moyen d'une
vanne pilotée, une montée en pression parabolique répondant à la
22 avec P exprimé en MPa et t en secondes ce qui est réalisé grâce à une vitesse de
montée en pression 'p = 4x10-
2t
[0027] Ce processus a permis:
- pendant les deux premières secondes d'avoir une vitesse croissante n'excédant pas
0,08 MPa/sec donc largement inférieure à la limite de 0,30 MPa/sec imposée dans la
demande 89-03706 afin d'éviter l'abreuvage et cependant supérieure dès l'instant t=0,075
sec à la limite inférieure de 0,003 MPa/sec assurant une bonne évacuation des résidus
gazeux et liquide provenant du modèle. - au terme de 20 secondes disponibles d'obtenir
la pression de 8 MPa requise pour que le phénomène de compaction s'exerce pleinement.
[0028] On a évité ainsi le problème de l'abreuvage et l'inclusion de carbone dans la pièce
tout en se plaçant dans les conditions telles que la pression maximum soit atteinte
avant que le taux de solidification atteigne 30%.
[0029] Suivant l'art antérieur, l'application d'une pression croissant dans le temps aurait
conduit pour atteindre 8 MPa en 20 secondes à une croissance de 0,4 MPa/sec, valeur
supérieure à la limite requise pour éviter le phénomène d'abreuvage.
1/ Perfectionnement au procédé de moulage à mousse perdue et sous pression contrôlée
de pièces métalliques, notamment en aluminium et en ses alliages, dans lequel on plonge
un modèle en mousse organique de la pièce à mouler dans un moule dont les parois sont
délimitées par un bain de sable sec ne contenant aucun agent de liaison, on remplit
ledit moule avec le métal à l'état liquide qui se substitue progressivement à la mousse
en la brûlant puis on applique sur le moule et le métal de préférence avant que la
solidification du métal ne s'amorce une pression gazeuse quasi-isostatique croissant
dans le temps jusqu 'à atteindre une valeur constante compris entre 0,5 et 10 MPa,
la phase de montée en pression générant une surpression dans ce métal fondu par rapport
au sable dont le maximum se situe dans les cinq premières secondes de la montée, caractérisé
en ce que l'on fait croître initialement la pression à une vitesse comprise entre
0,003 et 0,3 MPa/sec pendant une première période d'au plus 5 secondes à partir du
début de la montée en pression puis à une vitesse supérieure à celle de la première
période pendant une deuxième période et ce jusqu 'à ce que la pression maximum soit
atteinte.
2/ Perfectionnement selon la revendication 1 caractérisé en ce que la première période
est au plus de deux secondes.
3/ Perfectionnement selon la revendication 1 caractérisé en ce que la vitesse est
constante au cours de chacune des deux périodes.
4/ Perfectionnement selon la revendication 1 caractérisé en ce que la vitesse croît
continument au cours des deux périodes.