[0001] La présente invention concerne les torches à plasma d'arc électrique, mettant en
oeuvre l'injection d'un gaz plasmagène dans une chambre interne, qui est ménagée dans
la torche et qui est traversée par un arc électrique engendré entre deux électrodes.
Les températures atteintes par le plasma en sortie de la torche peuvent dépasser les
10 000°C.
[0002] Dans les réalisations usuelles des torches à plasma, les deux électrodes sont tubulaires
et coaxiales, en prolongement l'une de l'autre, et elles sont chacune disposées dans
un support. Un circuit de refroidissement est nécessairement ménagé entre chaque électrode
et le support qui l'entoure en raison des températures atteintes. Par ailleurs, pour
produire l'arc électrique entre les électrodes, on prévoit des moyens pour amorcer
ledit arc, qui peuvent être du type à décharge électrique produite entre les deux
électrodes ou du type à court-circuit, grâce, par exemple, à l'utilisation d'une électrode
auxiliaire de démarrage. Les torches comprennent le plus souvent au moins une bobine
électromagnétique disposée autour d'un des supports d'électrode, pour permettre le
déplacement des pieds d'accrochage de l'arc électrique et, ainsi, éviter une usure
prématurée des surfaces internes des électrodes tubulaires.
[0003] Quant aux moyens d'injection du gaz plasmagène, tel que de l'air, dans la chambre
interne de la torche, ils comprennent généralement une pièce de révolution coaxiale
auxdites électrodes et définissant avec celles-ci et leurs supports ladite chambre
d'injection.
[0004] Des orifices transversaux sont prévus dans la pièce pour autoriser l'injection du
gaz plasmagène, issu d'un circuit d'alimentation, dans la chambre. Comme la pièce
est directement exposée au rayonnement thermique engendré par l'arc électrique et
à la réaction chimique qui s'ensuit avec le gaz plasmagène, ladite pièce est réalisée
en une matière métallique et comporte, par ailleurs, un circuit de refroidissement.
Pour cela, des passages longitudinaux de circulation de fluide de refroidissement
sont ménagés dans la pièce de révolution. Par exemple, ces passages communiquent d'un
côté avec une gorge annulaire externe ménagée dans la pièce, dans laquelle arrive
le fluide de refroidissement, et, de l'autre côté, ces passages sont mis en communication
avec le circuit de refroidissement de l'électrode aval (par rapport à la circulation
du gaz plasmagène). Grâce à cela, le même fluide de refroidissement parcourt les circuits
de refroidissement de la pièce d'injection et de l'électrode aval.
[0005] Cependant, comme la pièce d'injection est métallique et, par conséquent, conductrice
d'électricité, il est impératif de prévoir un dispositif électriquement isolant afin
de garantir une isolation maximale entre les deux électrodes. A cet effet, on prévoit
des organes isolants entre la pièce d'injection et l'électrode amont, qui, en outre,
peuvent avoir un rôle d'écran thermique pour la partie amont ou arrière de la torche.
[0006] On comprend donc les inconvénients engendrés par ces torches à plasma et portant
principalement, à cause des températures atteintes, sur la réalisation complexe de
la pièce d'injection du gaz plasmagène, pourvue d'un circuit de refroidissement
interne, et sur la nécessité d'adjoindre, pour les raisons évoquées préalablement,
des organes isolants qui impliquent une augmentation de l'encombrement des torches
à plasma, ainsi que de leur coût.
[0007] La Demanderesse a donc cherché à remédier à ces inconvénients en pratiquant pour
cela sur une torche à plasma du type décrit ci-dessus divers essais sur la pièce d'injection
afin d'étudier son comportement en fonction des températures rencontrées.
[0008] Les résultats de ces essais ont montré que la pièce d'injection ne subissait pas
des températures aussi élevées que l'on pensait. Ces résultats ont prouvé que la température
du fluide de refroidissement à la sortie des passages longitudinaux était peu différente
de celle relevée à l'entrée desdits passages. La Demanderesse en a donc déduit que
le gaz plasmagène frais, injecté de façon continue à travers les orifices en direction
de la chambre, constituait une couche thermiquement protectrice efficace pour la paroi
interne de la pièce d'injection, vis-à-vis de la température régnant au coeur de la
chambre, c'est-à-dire au niveau de l'arc électrique.
[0009] Par conséquent, la présente invention concerne une torche à plasma qui, en tenant
compte des résultats inattendus révélés par les différents essais effectués, présente
une réalisation considérablement simplifiée tout en garantissant des performances
analogues aux torches à plasma de l'art antérieur.
[0010] A cet effet, la torche à plasma, du type comprenant :
- deux électrodes tubulaires et coaxiales, en prolongement l'une de l'autre, chacune
d'elles étant agencée dans un support dans lequel est ménagé un circuit de refroidissement
de l'électrode correspondante ;
- des moyens pour produire l'amorçage d'un arc électrique entre les deux électrodes
; et,
- des moyens pour injecter un gaz plasmagène entre lesdites électrodes, comprenant
une pièce de révolution coaxiale auxdites électrodes et définissant avec celles-ci
et leurs supports une chambre, dans laquelle est injecté, grâce à des orifices transversaux
pratiqués dans la pièce, le gaz plasmagène,
est remarquable, selon l'invention, en ce que ladite pièce de révolution est dépourvue
de moyens de refroidissement internes.
[0011] Ainsi, grâce aux résultats inattendus des essais, la pièce de révolution, usuellement
complexe, est d'une réalisation très aisée, des orifices d'injection étant uniquement
pratiqués par perçage dans ladite pièce.
[0012] Avantageusement, la pièce de révolution est réalisée en une matière non métallique,
isolante électriquement.
[0013] En effet, puisque la pièce d'injection n'est pas soumise à des températures élevées,
il n'est pas nécessaire qu'elle soit en métal. Or, comme la pièce d'injection est
de plus isolante, il n'est plus nécessaire également de prévoir les dispositifs d'isolation
et d'écran thermique préalablement agencés entre les deux électrodes et qui impliquaient
un encombrement supplémentaire important de la torche.
[0014] On comprend donc de ce qui précède que la réalisation de la torche se trouve considérablement
simplifiée.
[0015] La pièce de révolution peut être alors réalisée en une matière plastique telle que,
par exemple, un polytétrafluoroéthylène.
[0016] Structurellement, la pièce de révolution peut présenter une section en forme de couronne.
De préférence, les orifices d'injection du gaz plasmagène sont régulièrement répartis
autour de ladite pièce.
[0017] Par ailleurs, afin d'assurer un effet de vortex au gaz plasmagène injecté dans la
chambre, les axes géométriques des orifices transversaux d'injection, contenus dans
des plans perpendiculaires à l'axe longitudinal de la torche, au lieu de converger
vers ce dernier, sont légèrement décalés par rapport à leur position pour laquelle
ils convergeraient vers ledit axe longitudinal.
[0018] Les figures du dessin annexé feront bien comprendre comment l'invention peut être
réalisée. Sur ces figures, des références identiques désignent des éléments semblables.
La figure 1 est une vue en coupe longitudinale d'un exemple de réalisation de la torche
à plasma selon l'invention.
La figure 2 montre, en perspective écorchée, ladite pièce d'injection du gaz plasmagène.
[0019] En se référant à la figure 1, la torche à plasma 1 comporte un corps 2 comprenant
notamment deux supports cylindriques 3 et 4. A l'intérieur du support 3 est logée
une électrode amont ou cathode 5, tandis qu'à l'intérieur du support 4 est logée une
électrode aval ou anode 6. Ces électrodes 5 et 6 présentent une forme tubulaire et
elles sont disposées coaxialement à un axe longitudinal 7 en étant espacées l'une
de l'autre le long dudit axe. Ces électrodes sont reliées à des alimentations électriques
non représentées.
[0020] Par ailleurs, entre chaque support et son électrode correspondante est ménagé un
circuit de refroidissement, respectivement 8 et 9, dans lequel circule un fluide de
refroidissement. Seule l'entrée, respectivement 8A et 9A, de ces circuits de refroidissement
a été représentée. On ne décrira pas davantage la structure de ces circuits de refroidissement
des électrodes qui est d'un type connu, ces circuits étant reliés à une alimentation
en fluide de refroidissement.
[0021] Pour amorcer l'arc électrique 11 entre les deux électrodes et 6, on prévoit dans
ce mode de réalisation une électrode auxiliaire de démarrage 12. De plus, une bobine
électromagnétique 14 est disposée autour du support 3 de l'électrode amont 5, de façon
à permettre, sous l'action du champ magnétique axial qu'elle engendre, le déplacement
des pieds de l'arc électrique 11 autour des surfaces internes 5A et 6A, respectivement
des électrodes 5 et 6, évitant de la sorte une usure prématurée de ces dernières.
[0022] La torche à plasma 1 comprend par ailleurs des moyens 16 pour injecter un gaz plasmagène,
tel que de l'air, entre les électrodes 5 et 6 dès que l'arc électrique 11 est produit.
Ces moyens 16 comprennent une pièce de révolution 17 présentant une section en forme
de couronne et entourant les extrémités en regard 58 et 68 respectivement des électrodes
5 et 6. Ainsi, dans ce mode de réalisation, la paroi interne 17A de la pièce 17, les
extrémités 58 et 68 des électrodes et la face avant 3A du support 3 définissent une
chambre interne 18, dans laquelle est injecté le gaz plasmagène grâce à des orifices
transversaux 17B ménagés dans la pièce 17 d'injection.
[0023] Le gaz plasmagène est issu d'une alimentation non représentée et parvient en 19 dans
un espace annulaire 20 délimité entre une enveloppe externe 21 du corps 2 de la torche
et la paroi externe 17C de la pièce d'injection 17.
[0024] Pour les raisons évoquées préalablement, la pièce d'injection 17, selon l'invention,
est dépourvue de moyens de refroidissement internes. En effet, le gaz plasmagène froid
injecté dans la chambre 18 constitue, au voisinage de la paroi interne 17A de la pièce
d'injection, une barrière thermique protectrice à l'encontre des températures élevées
engendrées par l'arc électrique 11, au coeur de la chambre 18. Il s'ensuit donc que
la réalisation de la pièce d'injection 17, comme le montre plus particulièrement la
figure 2, s'en trouve considérablement simplifiée. En effet, le perçage des orifices
d'injection 17B régulièrement répartis autour de la pièce 17 ne soulève pas de difficultés.
[0025] On remarquera sur la figure 2 que les axes géométriques 17D des orifices d'injection
17B, contenus dans des plans perpendiculaires à l'axe longitudinal de la pièce 17
correspondant à l'axe longitudinal 7 de la torche, sont légèrement décalés par rapport
à la position pour laquelle ils convergeraient vers celui-ci. Cette orientation décalée
des orifices d'injection 17B permet d'assurer avantageusement un effet de vortex
au gaz plasmagène injecté dans la chambre 18.
[0026] Comme la pièce d'injection n'est pas soumise à des températures élevées, elle peut
être réalisée en une matière plastique, de préférence électriquement isolante telle
que, par exemple, un polytétrafluoroéthylène. Cette pièce en matière plastique peut
jouer, de plus, le rôle d'isolant électrique entre les deux électrodes 5 et 6, de
sorte qu'il n'est plus nécessaire de prévoir de dispositifs d'isolation et d'écran
thermique équipant usuellement les torches à plasma de l'art antérieur.
[0027] La figure 1 permet de mettre en valeur le faible encombrement de la torche à plasma
obtenue selon l'invention.
1 - Torche à plasma, du type comprenant :
- deux électrodes tubulaires et coaxiales (5 et 6), en prolongement l'une de l'autre,
chacune d'elles étant agencée dans un support (3 et 4) dans lequel est ménagé un circuit
de refroidissement (8 et 9) de l'électrode correspondante :
- des moyens (12) pour produire l'amorçage d'un arc électrique entre les deux électrodes
; et,
- des moyens (16) pour injecter un gaz plasmagène entre lesdites électrodes, comprenant
une pièce de révolution (17) coaxiale auxdites électrodes et définissant avec celles-ci
et leurs supports une chambre (18) dans laquelle est injecté, grâce à des orifices
transversaux (17B) pratiqués dans la pièce, le gaz plasmagène,
caractérisée en ce que ladite pièce de révolution (17) est dépourvue de moyens de
refroidissement internes.
2 - Torche à plasma selon la revendication 1,
caractérisée en ce que ladite pièce de révolution (17) est réalisée en une matière
non métallique, isolante électriquement.
3 - Torche à plasma selon l'une des revendications 1 ou 2,
caractérisée en ce que ladite pièce de révolution est réalisée en une matière plastique.
4 - Torche à plasma selon la revendication 3,
caractérisée en ce que la matière plastique est un polytétrafluoroéthylène.
5 - Torche à plasma selon l'une quelconque des revendications précédentes 1 à 4,
caractérisée en ce que ladite pièce de révolution (17) présente une section en forme
de couronne.
6 - Torche à plasma selon l'une des revendications précédentes 1 à 5,
caractérisée en ce que les orifices d'injection (17B) du gaz plasmagène sont régulièrement
répartis autour de ladite pièce (17).
7 - Torche à plasma selon l'une quelconque des revendications 1 à 6,
caractérisée en ce que les axes géométriques (17D) des orifices transversaux d'injection
(17B) du gaz plasmagène, contenus dans des plans perpendiculaires à l'axe longitudinal
(7) de la torche, au lieu de converger vers ce dernier, sont légèrement décalés par
rapport à leur position pour laquelle ils convergeraient vers ledit axe longitudinal
(7).