(19)
(11) EP 0 430 810 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
05.06.1991  Bulletin  1991/23

(21) Numéro de dépôt: 90403398.2

(22) Date de dépôt:  29.11.1990
(51) Int. Cl.5D21H 21/48, G07D 7/00
(84) Etats contractants désignés:
BE CH DE DK ES FR GB IT LI NL SE

(30) Priorité: 30.11.1989 FR 8915807

(71) Demandeur: ARJO WIGGINS S.A.
F-75006 Paris (FR)

(72) Inventeur:
  • Camus, Michel
    F-38850 Charavines (FR)

(74) Mandataire: Daudens, Michèle 
SociÀ©té Arjo Wiggins S.A. 117 quai du Président Roosevelt
92442 Issy-les-Moulineaux
92442 Issy-les-Moulineaux (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Support de sécurité comprenant un élément collectant un rayonnement et conduisant par réflexion, à une extrémité de l'élément, un rayonnement induit


    (57) L'invention concerne un support de sécurité, éventuellement imprimable.
    Il comporte au moins un élément de sécurité, disposé au moins partiellement entre les faces du support, et dont au moins une extrémité affleure une tranche du support pour permettre l'authentification du support par l'exposition d'au moins une de ses faces à une source de rayonnement et observation du rayonnement à ladite extrémité d'affleurement. L'élément de sécurité est constitué d'une bande plate, transparente au rayonnement émis par la source, la bande étant telle qu'elle collecte le rayonnement émis par la source et conduit par réflexion un rayonnement induit à l'intérieur de la bande, ledit rayonnement induit étant amené à ladite extrémité d'affleurement. La bande est constituée d'au moins une matière naturelle ou synthétique, associée à un matériau actif générant le rayonnement induit sous l'action du rayonnement collecté. Le matériau actif générant le rayonnement induit est choisi parmi les matières luminescentes, électroluminescentes, thermoluminescentes, bioluminescentes, chimioluminescentes, magnétoluminescentes.
    Application par exemple aux documents tels que chèques, billets de banque.




    Description


    [0001] L'invention concerne un nouveau support de sécurité. Celui-ci comprend un élément de sécurité collectant un rayonnement et conduisant par réflexion interne un rayonnement induit à une extrémité de l'élément qui affleure une tranche du support de sécurité.

    [0002] On connait déjà par le brevet GB-A-2 148 486 de BRADBURY, l'introduction d'une fibre optique dans un document de sécurité. Une telle fibre optique permettrait d'authentifier un document en illuminant une extrémité de la fibre optique et en observant la lumière transmise à l'extrémité opposée de la fibre. Un inconvénient de cette fibre est qu'elle est très fragile et peut casser par inadvertance pendant la fabrication ou la manipulation du document. La fibre cassée ne transmet alors que peu de lumière d'une extrémité à l'autre.

    [0003] On a décrit dans le brevet américain n° 4 710 614 de la demanderesse, un document de sécurité comportant une fibre optique placée entre les deux faces du document, une extrémité de la fibre affleurant une tranche du document. Le document est caractérisé en ce que la fibre optique comporte une gaine transparente et en ce que l'épaisseur du matériau (constituant le document) recouvrant la fibre optique est inférieure à la profondeur de pénétration du rayonnement électromagnétique de la source. Ceci permet l'authentification du document par l'exposition d'une de ses faces à une source de rayonnement et observation du rayonnement à l'extrémité d'affleurement de la fibre.

    [0004] Dans le cas de fibres optiques, le rayonnement est conduit longitudinalement par rapport à la fibre optique du fait des lois optiques résultant des différences des indices de réfraction entre le coeur et la gaine de la fibre optique. Ainsi, si n₁ est l'indice de réfraction du coeur et n₂ l'indice de réfraction de la gaine, plus la différence (n₁-n₂) entre l'indice du coeur et l'indice de la gaine est élevée, plus la transmission de l'onde est importante.

    [0005] Un inconvénient des fibres optiques constituées d'un coeur d'indice n₁ et d'une gaine d'indice n₂ est que l'état de surface entre le coeur et la gaine peut être endommagé au cours du procédé traditionnel de l'introduction d'un élément de sécurité dans du papier. Lors de la fabrication, de la transformation ou de la manipulation du document de sécurité, l'élément de sécurité est soumis notamment à l'action de la chaleur, de la pression, à des pliures, etc. Par conséquent, l'interface entre le coeur et la gaine de la fibre optique devient irrégulière, ce qui entraîne des pertes de transmission longitudinale de l'onde dans la fibre.

    [0006] De plus, la fabrication des fibres optiques nécessite des procédés d'étirage homothétiques. Par exemple, en partant de deux cylindres concentriques, si on étire longitudinalement ces cylindres, on obtiendra deux cylindres concentriques dont le rapport des rayons est conservé. Cette technique d'étirage nécessite en outre de travailler sur des fibres unitaires. Par conséquent, le procédé de fabrication d'une fibre optique est long et coûteux.

    [0007] L'invention vise à pallier ces inconvénients.

    [0008] Un but de l'invention est de fournir un document de sécurité qui permet d'observer à l'extrémité d'un élément de sécurité introduit dans un document, un rayonnement induit généré par un rayonnement capté à la surface du document, en utilisant un moyen différent de la fibre optique et présentant plusieurs avantages par rapport à celle-ci.

    [0009] Un premier avantage de l'invention est de fournir un élément de sécurité qui est facile à fabriquer. Ainsi, selon l'invention, on fabrique un élément de sécurité en mélangeant une matière synthétique ou naturelle avec un matériau actif approprié, par exemple un matériau luminescent, en extrudant et biétirant pour former un film, puis en découpant le film ainsi obtenu en bandelettes. Il n'est donc pas nécessaire de fabriquer dès le départ l'élément de sécurité de façon unitaire. On obtient un faisceau de bandelettes qui sont introduites unitairement dans le document. L'invention est remarquable du fait qu'en choisissant judicieusement la matière synthétique et/ou naturelle et le matériau actif, on obtient un élément de sécurité sous forme de bande plate, capable de collecter sur sa face longitudinale, le rayonnement émis par une source et de conduire par réflexion un rayonnement induit à l'intérieur de la bande pour l'amener à une extrémité de la bande.

    [0010] Un second avantage de l'invention est que le rayonnement capté par l'élément de sécurité peut être un rayonnement lumineux et le rayonnement induit peut être électrique, thermique, magnétique, lumineux, selon la nature du matériau actif.

    [0011] Un troisième avantage de l'invention est que l'élément de sécurité est résistant à la chaleur et à la pression auxquelles il est soumis lors de son introduction dans le matériau constituant le support de sécurité, par exemple un papier ou une feuille obtenue par voie humide à partir de fibres naturelles et/ou synthétiques et/ou minérales. Ainsi, la conduction du rayonnement induit dans l'élément de sécurité n'est pas dégradé.

    [0012] L'invention concerne donc un support de sécurité, éventuellement imprimable, comportant au moins un élément de sécurité, disposé au moins partiellement entre les faces du support, et dont au moins une extrémité affleure une tranche du support pour permettre l'authentification du support par l'exposition d'au moins une de ses faces à une source de rayonnement et observation d'un rayonnement à ladite extrémité d'affleurement, caractérisé par le fait que l'élément de sécurité est constitué d'une bande plate, transparente au rayonnement émis par la source, la bande étant telle qu'elle collecte le rayonnement émis par la source et conduit par réflexion un rayonnement induit à l'intérieur de la bande, ledit rayonnement induit étant amené à ladite extrémité d'affleurement.

    [0013] L'invention est en outre telle que le rayonnement induit est partiellement transmis à travers l'épaisseur de la bande.

    [0014] La bande est constituée d'au moins une matière naturelle ou synthétique, associée à un matériau actif générant le rayonnement induit sous l'action du rayonnement collecté. Selon un mode de réalisation de l'invention le matériau actif générant le rayonnement induit est choisi parmi les matières luminescentes, électroluminescentes, thermoluminescentes, bioluminescentes, chimioluminescentes, magnétoluminescentes.

    [0015] De préférence, la matière luminescente est choisie parmi les dérivés de terres rares, les pigments sulfure de zinc et/ou de cadmium, les dérivés anthraquiniques, les chélates de terres rares, les dérivés de coumarine.

    [0016] Plus préférentiellement, le matériau actif générant le rayonnement induit est un dérivé de coumarine tel que ceux décrits par exemple dans les brevets EP 025 136, EP 047 881, EP 101 897 déposés par BAYER.

    [0017] La bande est constituée de préférence d'une matière synthétique résistante aux conditions physiques, notamment températures et pressions, intervenant lors de la fabrication du support. La matière synthétique est en outre résistante aux agents chimiques entrant dans la composition du support. Ainsi dans le cas d'un support de papier, la matière synthétique sera résistante à l'eau et au pH de la suspension aqueuse de fibres utilisée pour la fabrication du papier. De plus, si le support de sécurité est destiné à être manipulé souvent, par exemple s'il s'agit de papier pour billets de banque, la matière synthétique sera choisie de manière entre autre à être résistante aux solvants et au froissement. La matière synthétique est choisie de préférence parmi les polycarbonates, les polyesters.

    [0018] De préférence, la bande a une épaisseur comprise entre 10 et 100 micromètres.

    [0019] On peut prévoir que la bande est recouverte, au moins partiellement, sur au plus deux de ses faces, d'une couche d'un matériau favorisant la réflexion interne du rayonnement induit. Il s'agit de préférence des faces présentant les aires les plus grandes et qui sont opposées. Le matériau de recouvrement a une épaisseur suffisamment grande pour réfléchir le rayonnement induit et suffisamment faible pour autoriser la pénétration du rayonnement émis par la source. Le matériau de recouvrement est une couche métallique choisie parmi l'aluminium, l'or, l'argent, les oxydes métalliques et dont l'épaisseur est par exemple comprise entre 10 et 150 Å.

    [0020] On peut aussi prévoir que la bande est recouverte au moins partiellement sur au plus deux de ses faces d'une couche externe favorisant l'aptitude au glissement de la bande, cette couche étant formée soit d'un matériau ayant un meilleur coefficient de glissement que le matériau de base constituant la bande, soit de constituants donnant une microrugosité de surface. En effet, le procédé de fabrication du film donnant la bande de sécurité décrit ci-dessus est tel que les faces du film sont très lisses et celà a pour effet qu'il est difficile d'enrouler et de dérouler le film. Grâce au bon coefficient de glissement ou à la microrugosité de surface de la (ou des) couche(s) externe(s), il devient possible d'effectuer facilement le bobinage du film.

    [0021] L'invention concerne aussi un procédé de fabrication d'un élément de sécurité tel que décrit ci-dessus. Ce procédé consiste à réaliser le mélange d'une matière synthétique et/ou naturelle avec un matériau actif générant un rayonnement induit, à extruder ce mélange et à effectuer un étirage biaxial pour former un film d'une épaisseur comprise entre 10 et 100 micromètres, éventuellement recouvrir au plus les deux faces du film d'un matériau favorisant la réflexion interne et/ou favorisant l'aptitude du film au bobinage, et à découper le film en bandes.

    [0022] Le procédé selon l'invention peut consister à coextruder un mélange d'une matière synthétique et/ou naturelle avec un matériau générant un rayonnement induit et un matériau transparent au rayonnement émis par une source, d'indice de réfraction inférieur à l'indice de réfraction dudit mélange, et ayant de préférence un meilleur coefficient de glissement que celui dudit mélange, à étirer biaxialement pour former un film d'épaisseur comprise entre 10 et 100 micromètres, et à découper le film en bandes.

    [0023] On peut déposer le matériau favorisant la réflexion, par évaporation sous vide, par impression ou par couchage.

    [0024] La couche externe améliorant l'aptitude au bobinage du film peut aussi être déposée par impression ou par couchage.

    [0025] La description suivante, en regard des dessins annexés, permettra de comprendre comment l'invention peut être mise en pratique.

    [0026] La figure 1 est une vue d'une fibre optique selon la technique antérieure.

    [0027] La figure 2 est une vue en coupe longitudinale de la fibre optique de la figure 1.

    [0028] La figure 3 est une vue en perspective d'un film avant découpage en bandes pour donner des éléments de sécurité selon l'invention.

    [0029] La figure 3a est une vue en perspective d'un film comportant sur deux de ses faces, une couche externe favorisant la réflexion interne du rayonnement induit et/ou l'aptitude au bobinage du film.

    [0030] La figure 4 est une vue en coupe longitudinale de l'élément de sécurité selon l'invention.

    [0031] La figure 5 est une vue en perspective d'un support de sécurité comprenant un élément de sécurité selon l'invention et son mode d'authentification.

    [0032] La figure 6 est une vue en coupe transversale de l'élément de sécurité selon l'invention.

    [0033] La fibre optique 7 représentée sur la figure 1 est constituée d'un coeur 8 et d'une gaine 9. Le coeur 8 a un indice de réfraction n₁. La gaine 9 est un polymère transparent à la lumière d'indice de réfraction n₂. Le coeur 8 et la gaine 9 sont cylindriques et coaxiaux. Ils possèdent une interface 10.

    [0034] Lorsqu'on introduit une telle fibre optique 7 lors de la fabrication du papier, par exemple par des moyens connus de l'homme du métier, on est amené à sècher ensuite le papier et à le presser. Ce pressage et ce séchage provoquent alors des défauts de l'interface 10. De même lorqu'on imprime le document, notamment par taille-douce.

    [0035] Ainsi, si une source S de rayonnement R₁, de longueur d'onde L₁, irradie latéralement la fibre optique 7, ce rayonnement pénètre dans la gaine 9, puis dans le coeur 8. Du fait des indices de réfraction des matériaux utilisés, ce rayonnement est partiellement réfléchi selon R₂ à l'intérieur du coeur 8 et partiellement diffracté selon R₃ à l'extérieur de la gaine 9. L'intensité finale du rayonnement à l'extérieur de la fibre 7 est donc beaucoup plus faible que l'intensité initiale du rayonnement R₁. Pour pouvoir percevoir un effet à l'extrémité de la fibre optique 7, il faut donc une source lumineuse S d'intensité importante. De plus, par suite d'une détérioration de l'interface 10, le rayonnement n'est pas transmis à l'extrémité de la fibre optique selon une intensité suffisante pour être perçu.

    [0036] Or, le support de sécurité 1 selon l'invention, comporte un élément de sécurité 2, disposé au moins partiellement entre les faces F₁ et F₂ du support 1 et au moins une extrémité 3 de l'élément de sécurité 2 affleure une tranche 4 du support 1 pour permettre l'authentification du support par exposition d'au moins une face F₁ ou F₂ à une source S' de rayonnement R₄. On observe le rayonnement R₈ à l'extrémité 3 d'affleurement.

    [0037] Si l'on considère les figures 4 à 6, l'élément de sécurité 2 est constitué d'une bande plate. Lorsqu'on soumet l'élément de sécurité à un rayonnement R₄ émis par la source, la bande collecte ce rayonnement qui atteint une particule du matériau actif 5. Cette particule donne un rayon R₆ spécifique réfracté du matériau actif et des rayons induits comme R₇ qui sont totalement réfléchis à l'intérieur de la bande et ainsi conduits jusqu'à l'extrémité 3 où ils sont observés par exemple en R₈. Une partie du rayon incident R₄ sort de l'élément 2 selon le rayon transmis R₅.

    [0038] L'invention est remarquable dans le fait que si le rayonnement R₄ de la source à une longueur d'onde ou un domaine de longueurs d'onde L₁-L₂, le rayonnement R₇ a une longueur d'onde ou un domaine de longueurs d'ondes L₃-L₄ non strictement égal à celui de la source S′; il peut être dans un autre domaine de longueurs d'onde ou être plus restreint. Par ailleurs, si l'intensité du rayonnement R₄ est I₁, l'intensité du rayonnement R₈ a une intensité I₂ au moins égale à I₁ et de préférence supérieure. Ainsi, le support de sécurité 1 selon l'invention présente un avantage par rapport aux éléments connus de la technique antérieure, à savoir, lorsqu'on irradie cet élément à l'aide d'une source, celle-ci peut être de faible intensité. De plus, l'invention est remarquable du fait que le rayon transmis R₆ qui peut être observé par transmission et donc par transparence, a une intensité I₃ suffisante pour permettre à un observateur de voir l'élément 2 par transparence. L'observateur peut donc voir par transparence, au travers du document, la couleur spécifique transmise du matériau actif et par réflexion, sur la tranche du document, une couleur sensiblement distincte.

    [0039] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, la source S′ est une source de lumière naturelle, par exemple la lumière solaire, ou la lumière du jour parvenant par une fenêtre ou encore une lumière habituellement utilisée pour l'éclairage des locaux industriels ou d'habitation. On comprend donc que l'invention présente des avantages lorsqu'on introduit un tel élément de sécurité dans un document comme par exemple un papier pour billets de banque ou pour chèques ou pour tout autre moyen de paiement. Il suffit à la personne qui désire savoir si le document est authentique, de regarder une tranche du document. Un point lumineux apparaîtra sur la tranche. De plus, comme les longueurs d'ondes qui seront visibles à l'extrémité du document seront différentes ou dans un domaine plus restreint des longueurs d'onde de la source, l'authentification sera encore plus facile. Par exemple, si on utilise la lumière naturelle comme source, la longueur d'onde L₃-L₄ perçue sera différente et ainsi l'extrémité de l'élément de sécurité affleurant sur la tranche appaîtra soit orange, soit verte, soit bleue, etc. selon la nature du matériau actif générant le rayonnement induit R₇.

    [0040] La bande procure ces effets à la fois par sa nature et par sa géométrie. La bande est composée d'au moins une matière naturelle ou synthétique associée à un matériau générant le rayonnement induit R₇. La matière naturelle ou synthétique doit posséder plusieurs propriétés esentielles. Elle doit être transparente au rayonnement de la source S′. Par exemple, si cette source est une lumière naturelle, la bande doit être optiquement transparente. Elle doit donc être constituée en un matérieu qui est amorphe à température ambiante. De plus la matière naturelle ou synthétique doit être thermoplastique du fait du procédé de fabrication de l'élément de sécurité. Enfin elle doit être résistante chimiquement et physiquement.

    [0041] De plus la géométrie de la bande doit être particulière. En effet, il est préférable que cette bande soit à section rectangulaire. Cette géométrie a pour avantage que l'élément de sécurité est fabriqué à l'aide d'un procédé simple et donc peu coûteux. De plus, l'épaisseur de l'élément de sécurité doit être faible pour pouvoir être introduit dans un support plan de faible épaisseur, par exemple du papier. Enfin il est essentiel que les faces de cette bande soient parfaitement planes pour que la bande puisse collecter suffisamment le rayonnement R₄ et conduise par réflexion interne le rayonnement induit R₇.

    [0042] Le matériau actif générant le rayonnement induit peut être sélectionné parmi toute une gamme de matériaux. Par exemple on choisira des matières luminescentes, dans le groupe suivant, donné à titre indicatif mais non limitatif:

    - des chélates de terres rares (par exemple un oxysulfure d'yttrium dopé à l'Europium) ou d'autres produits dopés (fluorures de métaux alcalins dopés, ferrites dopés), des sulfures de zinc, des sulfures de zinc et de cadmium (dopés par du cuivre);

    - des dérivés de la coumarine;

    - des dérivés du B-naphtol disulfoné;

    - des dérivés monoazoïques;

    - la fluorescéine. On peut ausssi utiliser des produits luminescents aux infra-rouges.



    [0043] Des pigments à base de sulfure de zinc émettant dans diverses longueurs d'onde ont été décrits par exemple dans les demandes de brevets EP-A-34059, EP-A-78538 et EP-A-91184 déposées par KASEI OPTONIX.

    [0044] Sur la figure 3, on a représenté une feuille 11 intermédiaire de fabrication d'un élément de sécurité selon l'invention. La feuille 11 est obtenue en effectuant un mélange entre une matière synthétique ou naturelle transparente de préférence à la lumière naturelle et une matière luminescente. Puis on extrude le mélange et on effectue un étirage biaxial. Puis on coupe la feuille 11 selon des lignes longitudinales C pour former des bandes 12 qui constituent des élément de sécurité selon l'invention. Il faut noter que contrairement aux fibres optiques de la technique antérieure, l'élément de sécurité selon l'invention résulte d'une découpe d'un film et non d'un étirage longitudinal et unitaire.

    [0045] On peut prévoir, comme représenté sur la figure 3a, qu'avant découpe de la feuille 11 on dépose sur chacune de ses faces une couche externe 6. On a donc réalisé un film avec une couche interne 11a et une ou deux couches externes 6. La couche externe 6 est par exemple contrecollée à l'aide d'un liant sur le film 11. On peut aussi déposer la couche externe 6 par évaporation sous vide d'un métal. On peut aussi déposer cette couche par impression. L'essentiel est que la couche externe 6 soit d'épaisseur suffisamment faible pour permettre au rayonnement extérieur parvenant de la source de pénétrer à l'intérieur de l'élément de sécurité. La couche (ou les couches) externe 6 peut être une couche facilitant le bobinage du film 11; cette couche peut être apportée par coextrusion avec le film 11, ou par couchage ou par impression sur le film 11. Dans le cas d'une couche facilitant le bobinage du film, on choisit de préférence un matériau ou un mélange de matières transparentes, l'épaisseur de la couche peut être de quelques micromètres.

    EXEMPLES


    Exemple 1



    [0046] On mélange un polyéthylène téréphtalate A02300, commercialisé par la société AKZO avec un colorant jaune fluorescent 10 GN vendu par la société BAYER qui est un dérivé de coumarine. Le mélage contient 0,05% en poids de colorant par rapport au polymère.

    [0047] On extrude ce mélange puis on effectue un étirage biaxial (longitudinalement et transversalement) pour obtenir un film de 32 micromètres d'épaisseur. Les conditions de fabrication sont telles que l'on conserve la structure amorphe du mélange, à température ambiante, si bien que la feuille obtenue est transparente au rayonnement situé dans le visible. On découpe ensuite ce film en bandelettes de 1 mm de large puis on introduit ces bandelettes dans du papier lors de sa fabrication, selon la technique habituellement utilisée. On découpe ensuite le papier en portions qui constituent alors des supports de sécurité.

    [0048] Par exposition d'une face de ce support de sécurité à la lumière solaire et observation de la tranche de l'élément de sécurité où affleure l'extrémité de cet élément de sécurité, on voit un point lumineux de couleur verte.

    Exemple 2



    [0049] Le mélange polymère-colorant de l'exemple 1 est coextrudé, sur une face, avec un polymère fluoré comme par exemple le PVDF (polyfluorure de vinylidène), pour obtenir un film d'épaisseur de 35 micromètres après étirage biaxial.

    [0050] Le film obtenu présente une meilleure aptitude au bobinage que le film de l'exemple 1 du fait de la présence de la couche de polymère fluoré.

    Exemple 3



    [0051] Le mélange de l'exemple 1 est coextrudé sur deux faces avec le polymère fluoré précédent puis biétiré. La bandelette obtenue se machine bien du fait de l'existence de deux couches qui jouent également le rôle de protecteurs. Les bandelettes obtenues résistent bien aux contraintes mécaniques auxquelles elles sont soumises lors de la fabrication du papier.

    Exemple 4



    [0052] Le film obtenu dans l'exemple 1 est recouvert par évaporation sous vide, sur ses deux faces, d'une couche d'aluminium qui a une épaisseur de quelques dizaines d'Angströms. On découpe le film en bandelettes. On introduit ces bandelettes dans du papier et puis on découpe ce papier pour former des supports de sécurité. Lorsqu'on éclaire une face d'un document de sécurité par la lumière solaire, on observe un point lumineux sur la tranche du document.


    Revendications

    1. Support de sécurité, éventuellement imprimable, comportant au moins un élément de sécurité, disposé au moins partiellement entre les faces du support, et dont au moins une extrémité affleure une tranche du support pour permettre l'authentification du support par l'exposition d'au moins une de ses faces à une source de rayonnement et observation du rayonnement à ladite extrémité d'affleurement, caractérisé par le fait que l'élément de sécurité est constitué d'une bande plate, transparente au rayonnement émis par la source, la bande étant telle qu'elle collecte le rayonnement émis par la source et conduit par réflexion un rayonnement induit à l'intérieur de la bande, ledit rayonnement induit étant amené à ladite extrémité d'affleurement.
     
    2. Support selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le rayonnement induit est partiellement transmis à travers l'épaisseur de la bande.
     
    3. Support selon la revendication 1 ou 2, caractérisé par le fait que la bande est constituée d'au moins une matière naturelle ou synthétique, associée à un matériau actif générant le rayonnement induit sous l'action du rayonnement collecté.
     
    4. Support selon la revendication 3, caractérisé par le fait que le matériau actif générant le rayonnement induit est choisi parmi les matières luminescentes, électroluminescentes, thermoluminescentes, bioluminescentes, chimioluminescentes, magnétoluminescentes.
     
    5. Support selon la revendication 4, caractérisé par le fait que le matériau actif est choisi parmi les dérivés de terres rares, les pigments sulfure de zinc et/ou de cadmium, les dérivés anthraquiniques, les chélates de terres rares, les dérivés de coumarine.
     
    6. Support selon l'une de revendications précédentes, caractérisé par le fait que la bande est constituée de préférence d'une matière synthétique résistante aux conditions physiques, notamment températures et pressions, intervenant lors de la fabrication, de la transformation ou de la manipulation du support.
     
    7. Support selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la matière synthétique est en outre résistante aux agents chimiques entrant dans la composition du support.
     
    8. Support selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la matière synthétique est choisie parmi les polycarbonates, les polyesters.
     
    9. Support selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la bande a une épaisseur comprise entre 10 et 100 micromètres.
     
    10. Support selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la bande est recouverte, au moins partiellement, sur au plus deux de ses faces, d'une couche d'un matériau de recouvrement favorisant la réflexion interne du rayonnement induit et/ou favorisant son bobinage.
     
    11. Support selon la revendication 10, caractérisé par le fait que le matériau de recouvrement a une épaisseur suffisamment grande pour réfléchir le rayonnement induit et suffisamment faible pour autoriser la pénétration du rayonnement émis par la source.
     
    12. Support selon l'une des revendications 10 ou 11, caractérisé par le fait que le matériau de recouvrement est une couche métallique choisie parmi l'aluminium, l'or, l'argent, les oxydes métalliques.
     
    13. Support selon la revendications 12, caractérisé par le fait que la couche métallique a une épaisseur comprise entre environ 10 et 150 Angströms.
     
    14. Support selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé par le fait que la bande est recouverte au moins partiellement sur au plus deux de ses faces d'un matériau créant une microrugosité externe de surface ou ayant un coefficient de glissement supérieur à celui de la bande.
     
    15. Procédé de fabrication d'un élément de sécurité pour support selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que l'on extrude un mélange d'une matière synthétique et d'un matériau générant le rayonnement induit, on étire biaxialement pour obtenir un film d'une épaisseur comprise entre 10 et 100 micromètres, on découpe le film en bandelettes.
     
    16. Procédé selon la revendication 15, caractérisé par le fait que l'on coextrude un mélange d'une matière synthétique et d'un matériau générant le rayonnement induit et une matière synthétique transparente, d'indice de réfraction inférieur à l'indice de réfraction dudit mélange et ayant de préférence un coefficient de glissement supérieur à celui dudit mélange, on étire biaxialement pour obtenir un film d'une épaisseur comprise entre 10 et 100 micromètres et on découpe le film en bandes.
     
    17. Procédé selon la revendication 15, caractérisé par le fait qu'avant de découper le film en bandes on dépose le matériau favorisant la réflexion par évaporation sous vide, ou par impression ou par couchage.
     
    18. Procédé selon la revendication 15, caractérisé par le fait qu'avant de découper le film en bandes, on dépose la couche créant une microrugosité de surface par impression ou par couchage.
     




    Dessins










    Rapport de recherche