[0001] L'invention concerne un nouveau type de chaussure de ski en matière plastique.
[0002] Comme on le sait, une chaussure de ski en matière plastique comprend essentiellement
:
- une coque destinée à recevoir un chausson dans lequel est inserré un pied du skieur,
et qui comporte une semelle ;
- des moyens de tenue du pied dans la coque, notamment au niveau de l'avant-pied,
du cou de pied et/ou du talon ;
- un collier articulé sur la coque, destiné à enserrer le bas de la jambe ; dans
une première forme de réalisation, ce collier a une forme tubulaire non fermée (chaussure
à entrée traditionnelle à rabat); dans une forme d'exécution avantageuse, le collier
est réalisé en deux parties dénommées "manchettes" (chaussure à entrée arrière) ;
- des moyens de serrage du collier sur la jambe, tels que des crochets, des crémaillères,
des boucles, des molettes ou autres.
[0003] Le problème dans les chaussures de ski est de transférer la totalité des déplacements
latéraux et mouvements de la jambe au ski pour générer de bonnes prises ou reprises
de carres. Dans les chaussures actuelles, ce problème est imparfaitement résolu par
suite notamment des déformations résultant de la plus ou moins grande rigidité des
matériaux mis en oeuvre.
[0004] Dans le document FR-A-2 063 622, on a suggéré de renforcer le collier par une barrette
en U dont les ailes articulées sont noyées dans l'empeigne et dont la partie de raccordement
est noyée dans la semelle. Cette solution qui assure une bonne rigidité verticale,
ne règle pas en revanche celui des déformations transversales, les branches du U
pouvant facilement s'écarter.
[0005] Dans le document FR-A-2 024 307, on a suggéré de renforcer une chaussure en cuir
au moyen d'un système rigide externe comportant une biellette oscillante dans la
semelle et au moins un bras qui remonte le long de la jambe pour en enserrer le bas.
Ce système inesthétique et volumineux, rappelant plus une prothèse, ne permet pas
un blocage arrière suffisant pour assurer une bonne conduite des skis.
[0006] Dans le document FR-A-2 330 345 du Demandeur, on a suggéré d'associer au collier
une armature rigide en forme de U, notamment en acier, connu depuis sous le nom de
"arc technique", dont la base horizontale traverse la semelle au niveau du talon et
dont les branches sont situées de part et d'autre et à proximité du plan médian longitudinal
de la chaussure pour s'appuyer fermement sur l'arrière de celle-ci, l'extrémité desdites
branches étant fixée au voisinage du sommet de l'arrière du collier. Bien qu'exploitée
avec succès, cette solution présente l'inconvénient d'un défaut de positionnement
qui n'évite pas la rotation-vrillage du collier lors du guidage du ski.
[0007] Dans le document EP-A-0 255 680, on a proposé un système de fermeture des chaussures
de ski à ouverture arrière, en solidarisant la manchette avant et la manchette arrière
au moyen d'un étrier rigide en forme de U, disposé dans la direction générale avant-arrière
de la chaussure et qui prend appui respectivement sur le haut de la manchette arrière
au niveau du bas du mollet et à l'avant sur le bas de la manchette avant au-dessus
des malléoles. Cette solution est satisfaisante pour rigidifier les deux manchettes
(avant et arrière) du collier, mais ne coopère pas directement avec la coque sur laquelle
les manchettes sont articulées. Il s'ensuit une perte dans la précision des transferts
des déplacements et des mouvements, notamment latéraux, de la jambe par rapport au
ski.
[0008] L'invention pallie ces inconvénients. Elle vise une chaussure de ski en matière plastique
dans laquelle on assure un bon transfert des déplacements, notamment latéraux, et
des mouvements de la jambe vers le ski, et plus précisément une chaussure dans laquelle
on évite les inconvénients liés aux déformations résultant de la plus ou moins grande
rigidité des matériaux mis en oeuvre.
[0009] Cette chaussure de ski en matière plastique, du type comprenant :
. une coque destinée à recevoir un chausson dans lequel est inserré un pied du skieur
et qui comporte une semelle et un talon ;
. des moyens de tenue du pied dans la coque ;
. un collier articulé, destiné à enserrer le bas de la jambe ;
. des moyens de serrage du collier sur la jambe ;
. un cavalier rigide de renfort en forme de gouttière comprenant deux bords reliés
par une portion de raccordement en U, disposés sur chaque face latérale du collier
de part et d'autre de l'axe longitudinal du cavalier et articulés à leur extrémité;
. un arceau rigide en U dont la portion de raccordement épouse l'arrière du talon,
et dont l'extrémité libre des branches est articulée sur la coque ;
se caractérise :
- en ce que, en position d'utilisation verrouillée, l'axe longitudinale du cavalier
est orienté dans une direction générale sensiblement parallèle à celle du tibia ;
- et en ce que les extrémités inférieures des deux bords latéraux du cavalier sont
articulées sur l'arceau rigide (10).
[0010] En d'autres termes, l'invention consiste à faire appel à un cavalier rigide en forme
de U et de gouttière qui assure une bonne rigidification du collier, dans les deux
plans : longitudinal et latéral, ainsi que dans les plans résultants, donc une bonne
rigidification multidirectionnelle, et à articuler ce cavalier sur l'arceau rigide.
[0011] Avantageusement, en pratique :
- en position d'utilisation, la portion de raccordement en forme de U des deux bords
latéraux du cavalier épouse partie du bas de la jambe en prennant appui sur le bas
du mollet ;
- le collier (en une ou deux parties) est également articulé sur l'arceau rigide et
les axes d'articulation du collier et les axes d'articulation des extrémités libres
des bords latéraux verticaux du cavalier rigide sur cet arceau rigide sont distincts
ou confondus;
- les axes d'articulation du collier et du cavalier sur l'arceau sont confondus et
sont disposés au niveau des malléoles en position d'utilisation ;
- la portion de raccordement en forme de gouttière en U présente des moyens de verrouillage
provisoire avec le haut de l'arrière du collier ou de la manchette arrière ;
- les bords du cavalier sont télescopiques pour être réglés en hauteur, ce qui facilite
à la fois l'action de basculement et de positionnement de la portion de raccordement
sur le bas du mollet, en fonction de la morphologie du skieur ;
- la face interne de la portion de raccordement du cavalier rigide présente un organe
d'appui du bas de l'arrière du mollet, réglable en position, tant en inclinaison
qu'en avancée ;
- le cavalier rigide articulé caractéristique en forme de gouttière est ajouré ;
- le cavalier rigide articulé caractéristique est une pièce monobloc en matière plastique
moulée qui comprend :
. deux bords latéraux orientés, en position verrouillée, dans une direction générale
sensiblement parallèle à celle du tibia, mais disposés à l'arrière de celui-ci ;
. une première portion de raccordement du haut des bords latéraux qui forme une première
portion de gouttière de renfort en U, disposée au niveau du bas du mollet;
. une seconde portion de raccordement, également en forme de gouttière et de U, disposée
à mi-hauteur des bords et au niveau de l'arrière du calcanéum ;
. une portion terminale inclinée articulée sur l'arceau rigide sur le même axe que
la manchette arrière, au niveau des malléoles.
[0012] La manière dont l'invention peut être réalisée et les avantages qui en découlent
ressortiront mieux des exemples de réalisation qui suivent à l'appui des figures
annexées.
La figure 1 montre un premier exemple de réalisation de l'invention adapté à une chaussure
de ski traditionnelle à ouverture avant.
La figure 2 montre l'invention dans une chaussure de ski à ouverture arrière (manchette
avant et manchette arrière).
La figure 3 montre le détail d'un système de verrouillage du cavalier caractéristique
sur la manchette arrière.
La figure 4 est une vue perspective simplifiée d'un cavalier caractéristique de l'invention.
La figure 5 est une représentation en perspective sommaire d'une forme d'exécution
préférée du cavalier rigide de l'invention.
[0013] Comme on le sait, une chaussure de ski en matière plastique comprend essentiellement
:
- une coque (1) généralement rigide, destinée à recevoir un chausson non représenté,
dans lequel est inséré un pied du skieur ; cette coque (1) comprend une pointe (2),
un talon (3) et une semelle (4) généralement plane ;
- un collier, désigné par la référence générale (6), articulé en (5) au niveau des
malléoles, dont le rabat (7) est fermé par des organes de serrage connus, tels que
des boucles (8,9), des crochets ou analogues, de manière à bien assurer le serrage
du collier sur le bas de la jambe.
[0014] La chaussure de ski présente un arceau rigide en forme de U désigné par la référence
générale (10), dont les deux branches (11) sont disposées sur chaque face latérale
de la chaussure, et raccordées sur l'arrière à hauteur du talon par une portion de
raccordement (12). Selon une caractéristique de l'invention, les extrémités (13) des
branches (11) de cet arceau rigide (10) en matière plastique ou analogue, sont articulées
en (14) dans la semelle (4), au niveau de la voute plantaire, et de préférence légèrement
en avant de l'axe d'articulation (5) dans la direction de la pointe (2).
[0015] Selon une autre caractéristique fondamentale de l'invention, la chaussure comprend
également un cavalier rigide en forme de U désigné par la référence générale (20),
présentent deux bords latéraux (21,21′). L'axe longitudinal L-L′ de ce cavalier (20)
est, en position verrouillée (voir figures 1 et 5), orienté dans une direction générale
sensiblement parallèle à celle du tibia, mais est disposé légèrement en arrière de
celui-ci. La portion supérieure de raccordement (22) de ces bords latéraux (21,21′)
forme une portion de gouttière, de manière à épouser partie du bas et de l'arrière
de la jambe, notamment pour prendre appui sur l'arrière de la chaussure, au niveau
du bas du mollet. Ce cavalier rigide (20) est articulé en (23) sur l'arceau rigide
(10). Avantageusement, en position d'utilisation, les axes d'articulation (5) et
(23) sont confondus et disposés au niveau des malléoles. Il va de soi que dans une
autre forme d'exécution, ces axes (5,23) peuvent être distincts.
[0016] La portion de raccordement (22) en forme de U et de gouttière est verrouillée sur
l'arrière du collier (6) par tout moyen approprié. Dans une forme d'exécution avantageuse
montrée à la figure 3, la face externe du collier (6) présente à hauteur un logement
(30), destiné à recevoir la face interne (31) de la portion de raccordement (22)
ayant une forme complémentaire. Un ergot (32) venu de moulage, sert de butée à une
targette caractéristique (33) qui coopère avec un ressort de rappel (34). La face
interne (35) de la targette épouse la face supérieure externe (36) de la portion
de raccordement (22). En agissant sur la face externe (37), on pousse la targette
(33) vers le haut permettant ainsi à la face (31) de venir s'appliquer contre la face
(30). Puis on relâche, de sorte que sous l'effet du ressort (34), la targette (33)
descend vers le bas, emprisonnant ainsi la face (36) contre la face (35). Lorsque
le skieur désire déverrouiller le cavalier (20), il lui suffit d'agir de manière inverse.
[0017] Dans une variante avantageuse montrée à la figure 5, le cavalier rigide (20) comporte
à mi-hauteur une seconde portion de raccordement (24) également en forme de gouttière
et de U disposée, en position d'utilisation, au niveau de l'arrière et du haut du
calcanéum, c'est-à-dire sensiblement sur le haut (15) de l'arceau rigide (10). Les
bords latéraux (21, 21′) du cavalier (20) rigide et la portion de raccordement inférieure
(24) sont reliés par des branches (25) à l'axe d'articulation (23), disposé sur l'arceau
rigide caractéristique (10). Ainsi, le cavalier caractéristique (20) épouse, vue de
côté, la forme générale d'un Z.
[0018] La figure 2 montre une forme de réalisation avantageuse de l'invention appliquée
sur une chaussure à ouverture arrière, c'est-à-dire du type dans lequel le collier
est réalisé en deux parties, respectivement manchette arrière (40) articulée sur la
coque en (41) au niveau des malléoles, et manchette avant (42) articulée sur l'arceau
(10), mais en (43) en avant de l'axe d'articulation (14) de l'arceau rigide (10) dans
la direction de la pointe (2). Ces deux manchettes arrière (40) et avant (42) comportent
des moyens de fermeture classiques non représentés (boucles, crochets, câbles, etc..),
afin de ne pas surcharger inutilement la figure, de manière à assurer le serrage de
la chaussure sur le bas de la jambe. Comme précédemment, le cavalier rigide caractéristique
(20) est articulé en position d'utilisation sur l'arceau rigide (10) en (41) au niveau
des malléoles et sur le même axe que l'axe d'articulation de la manchette arrière
(40) sur l'arceau rigide (10).
[0019] Dans une variante préférée montrée à la figure 4, la face interne (36) de la portion
de raccordement (22) du cavalier rigide (20) présente un organe d'appui (45), par
exemple en mousse de polyuréthane, du bas de l'arrière du mollet, éventuellement
réglable en position, tant en inclinaison qu'en avancée.
[0020] Dans une autre forme d'exécution, montrée aussi en figure 4, les bords (21,21′) du
cavalier (20) sont télescopiques (50) pour être réglés en hauteur, cela facilite
à la fois l'action de basculement et de positionnement de la portion de raccordement
(22) et plus précisément de l'organe d'appui (45), sur le bas du mollet, et ce en
fonction de la morphologie particulière du skieur.
[0021] La chaussure de ski conforme à l'invention présente de nombreux avantages, notamment
par rapport à celles évoquées dans le préambule. En effet, grâce à la rigidité du
cavalier, à son positionnement précis, et à sa coopération avec les éléments de la
chaussure (coque + collier + manchettes), on assure un excellent transfert de la totalité
des déplacements et des mouvements latéraux de la jambe vers le ski, ce qui assure
un bon guidage de celui-ci ;
- en outre, grâce à la rigidité du cavalier, on peut réaliser des manchettes en matière
souple, ce qui améliore le confort ;
- enfin, en escamotant ce cavalier lors de la marche, on n'est plus gêné par sa rigidité,
ce qui participe également à l'amélioration du confort.
1/ Chaussure de ski en matière plastique, du type comprenant :
. une coque (1), destinée à recevoir un chausson dans lequel est inserré un pied du
skieur et qui comporte une semelle (4) et un talon (3) ;
. un collier (6,40,42) articulé, destiné à enserrer le bas de la jambe ;
. des moyens de serrage (8,9) du collier sur la jambe ;
. un cavalier rigide (20) de renfort en forme de gouttière, comprenant deux bords
(21) reliés par une portion de raccordement (22) en U, disposés sur chaque face latérale
du collier, de part et d'autre de l'axe longitudinal (L-L′) du cavalier (20), et articulés
à leur extrémité ;
. un arceau rigide en U (10) dont la portion de raccordement (12) épouse l'arrière
du talon (3), et dont l'extrémité libre des branches (11) est articulée (14) sur la
coque (1) ;
caractérisée :
- en ce que, en position verrouillée, l'axe longitudinal (L-L′) du cavalier (20)
est orienté dans une direction générale sensiblement parallèle à celle du tibia ;
- et en ce que les extrémités inférieures (25) des deux bords latéraux (21) du cavalier
(20) sont articulées (23) sur l'arceau rigide en U (10).
2/ Chaussure de ski selon la revendication 1, caractérisée en ce que la portion de
raccordement (22) des deux bords latéraux (21) du cavalier de renfort (20) épouse
partie du bas de la jambe et prend appui sur le bas du mollet.
3/ Chaussure de ski selon la revendications 1, caractérisée en ce que le collier
réalisé en une (6) ou deux parties (40,42) est également articulé (5) sur l'arceau
rigide (10) et les axes d'articulation du collier (5) et les axes d'articulation (23,41)
des extrémités libres des bords latéraux (21, 21′) du cavalier rigide (20) sur cet
arceau rigide (10) sont distincts.
4/ Chaussure de ski selon la revendication 1, caractérisée en ce que les axes d'articulation
(5) du collier (6,40) et du cavalier (23,41) sur l'arceau (10) sont confondus et
sont disposés, en position d'utilisation, au niveau des malléoles.
5/ Chaussure de ski selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que la
portion de raccordement (22) en forme de gouttière en U présente des moyens de verrouillage
(33,34) provisoire avec le haut de l'arrière (30) du collier (6) ou de la manchette
arrière (40).
6/ Chaussure de ski selon l'une des revendications 1 à 5,caractérisée en ce que les
bords (21,21′) du cavalier (20) sont télescopiques pour être réglées en hauteur.
7/ Chaussure de ski selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que la
face interne (36) de la portion de raccordement du cavalier rigide (20) présente un
organe d'appui (45) du bas de l'arrière du mollet, réglable en position, tant en inclinaison
qu'en avancée.
8/ Chaussure de ski selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisée en ce que le
cavalier rigide (20) est ajouré.
9/ Chaussure de ski selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisée en ce que le
cavalier rigide (20) fait office de levier de manoeuvre.