[0001] L'invention concerne un procédé et une unité de production en continu d'un mélange
de sucres contenant au moins 80% en poids de xylose à partir d'un substrat lignocellulosique.
Elle s'applique notamment à la transformation du xylose en xylitol qui est un édulcorant
naturel.
[0002] La plupart des substrats lignocellulosiques (bois, plantes annuelles) présente une
composition hétérogène dans laquelle on distingue habituellement trois fractions prépondérantes
qui sont la cellulose, les hémicelluloses et la lignine. Cette hétérogénéité complique
leur valorisation. De ce point de vue, une séparation des hémicelluloses (qui ont
une composition en sucres variables mais sont souvent riches en pentoses, notamment
xylose) de la cellulose (composée exclusivement de glucose) est d'un grand intérêt
car elle permet une valorisation séparée des deux types de constituants. Cet intérêt
exige que l'objectif visé soit l'usage chimique ou la fermentation puisque si la plupart
des fermentations utilisent bien le glucose issu de l'hydrolyse de la cellulose, moins
nombreuses sont celles qui utilisent par exemple les pentoses des hemicelluloses.
[0003] On connaît déjà un traitement dit d'explosion à la vapeur d'eau dans lequel le substrat
lignocellulosique est soumis pendant un temps variable à l'action de la vapeur d'eau
sous pression à une température généralement supérieure à 150°C par exemple 150 à
250°C. Cette action est terminée par une détente explosive. Ce traitement anciennement
connu pour l'amélioration de la digestibilité des fourrages augmente également la
susceptibilité des substrats lignocellulosiques à l'hydrolyse enzymatique (K. BUCHHOLZ,
J. PULS, B. GADELMANN, M.M DIETRICHS, Process Biochemistry, Dec/Jan. 1980/1981, pp
37-43).
[0004] Il a été constaté dans le brevet FR 2580 669 que l'addition d'au moins un acide lors
du traitement d'explosion à la vapeur dans une enceinte en discontinu à température
élevée pendant des temps de 2 à 5 mn permettait une excellente séparation des fractions
hemicellulosiques et cellulosiques et une libération très importante des sucres constitutifs
des hemicelluloses, notamment des pentoses tels que xylose et arabinose sans avoir
subi de dégradation importante. Mais on ne peut opérer en continu pour des raisons
de corrosion. Par ailleurs, le fait d'opérer en milieu biphasique à une température
de 150 à 250°C présente l'inconvénient de dégrader les pentoses obtenues et de favoriser
l'apparition des sous-produits comme le furfural.
[0005] Cependant, il est connu par le brevet US 4136 207, un dispositif de traitement en
continu à la vapeur et sous pression jusqu'à 25 bar par exemple d'un substrat lignocellulosique
préalablement broyé ou amené à un état de division spécifique au matériau de départ.
[0006] Aux niveaux de température et de pression recommandés (190-220°C), il est possible
de solubiliser en particulier 50 à 60% de l'ensemble des pentosanes contenus dans
le matériau de départ. Seulement 10% des pentoses passés en solution se trouvent à
l'état de monomères, les autres 90% étant sous forme d'oligomères avec des degrés
de polymérisation variable.
[0007] Ce dispositif ne peut pas être utilisé en milieu acide et à haute température, de
l'ordre de 200°C, en raison des niveaux de corrosion que le traitement d'hydrolyse
en présence d'acide engendrerait.
[0008] Un des objets de l'invention est de répondre aux problèmes soulevés ci-dessus.
[0009] On a en effet constaté qu'avec le dispositif et le procédé selon l'invention, on
minimisait la corrosion des diverses enceintes réactionnelles tout en obtenant un
rendement d'extraction amélioré notamment en pentoses et particulièrement en xylose.
[0010] Par ailleurs, avec un coût d'investissement très limité en raison de la simplicité
de l'appareillage mis en oeuvre, le dispositif peut fonctionner en continu dans des
conditions de température et de pression sévères par exemple à une pression pouvant
être entre 1 et 7 bar.
[0011] L'invention concerne donc un procédé de production en continu d'un mélange de sucres
en solution contenant au moins 80% en poids de xylose à partir d'un substrat lignocellulosique
comportant une étape de broyage, une étape d'imprégnation en solution aqueuse de préférence
acide, une étape d'hydrolyse en présence de vapeur d'eau, une étape de dilution en
présence d'eau, une étape d'extraction du mélange de sucres produits à partir du substrat
hydrolysé, et une étape de récupération du xylose.
[0012] De manière plus précise, le procédé comprend la combinaison des étapes suivantes:
a) on broye le dit substrat à une granulométrie adéquate et comprise entre 0,1 et
40 mm;
b) on alimente en continu en substrat provenant de l'étape a), une zone d'imprégnation
et on effectue l'étape d'imprégnation dans des conditions telles que l'on récupère
un substrat imprégné en sortie de la zone d'imprégnation avec une teneur en matières
sèches (de 30 à 70% en poids) telle qu'il ne contient sensiblement pas de phase liquide
séparée;
c) on alimente en continu en substrat imprégné résultant de l'étape b) une zone d'hydrolyse
sous pression et on effectue l'étape d'hydrolyse dans des conditions de température,
de pression et de débit de vapeur d'eau telles que l'on récupère un substrat au moins
en partie hydrolysé ne contenant sensiblement pas de phase liquide séparée.
[0013] Le substrat lignocellulosique est en général du bois, des rafles et des tiges de
maïs ou de la paille. On préfère utiliser cependant, les rafles de maïs.
[0014] Le bois est habituellement écorcé et découpé sous forme de copeaux tandis que les
rafles sont broyées et obtenues à une granulométrie comprise en général entre 0,1
et 40 mm, de préférence entre 1 et 5 mm.
[0015] La paille est par contre hachée et utilisée sous forme de brins. Pour des raisons
de commodité, on utilise le terme de broyage pour l'étape de division à la dimension
appropriée de chacun de ces substrats. La teneur en matière sèche du substrat est
généralement d'au moins 50%, par exemple celle du bois est d'environ 50% tandis que
celle de la paille est d'environ 80% et celle des rafles d'environ 80%.
[0016] L'imprégnation s'effectue en général dans une zone d'imprégnation, alimentée de manière
séparée ou pas, par de l'eau et un acide. Ce pourrait être une base si l'on désirait
faire un traitement alcalin.
[0017] Le débit d'alimentation en eau et en acide est ajusté en fonction du débit d'alimentation
en substrat broyé, de sa teneur initiale en matière sèche, de sa teneur finale souhaitée
et de sa vitesse de transfert dans la zone d'imprégnation. Ces débits en eau et en
acide sont avantageusement distribués de manière annulaire par des moyens d'injection
appropriés connus de l'Homme de l'art et situés en général dans le premier quart de
cette zone, côté amont.
[0018] La proportion d'acide utilisé par rapport à la teneur en matière sèche du substrat
est généralement comprise entre 0,1 et 10%, avantageusement entre 2 et 5%.
[0019] Les acides organiques ou minéraux conventionnels sont habituellement utilisés. On
préfère cependant l'acide sulfurique ou l'acide chlorhydrique.
[0020] Avantageusement, la teneur en matière sèche en sortie de la zone d'imprégnation est
d'environ 35 à 55%.
[0021] L'imprégnation s'effectue en règle générale à la température et à la pression ambiante
durant un temps de séjour fonction de la nature du substrat utilisé et qui est conditionné
par la vitesse de transfert dans la zone d'imprégnation et par le pourcentage de matière
sèche à l'entrée et à la sortie de cette zone. Il est d'habitude de 1 à 60 mn et de
préférence de 10 à 40 mn. Opérant sensiblement en absence de phase liquide séparée,
on minimise les quantités de réactifs et la taille des réacteurs.
[0022] L'alimentation en substrat imprégné de la zone d'hydrolyse s'effectue en général
par un sas piloté par l'intermédiaire de moyens d'asservissement et de contrôle reliés
à une mesure de niveau haut dans le sas et à une minuterie commandant l'ouverture
ou la fermeture des vannes du sas. Cette alimentation est avantageusement gravitaire
et l'équilibrage des pressions se fait par des vannes trois voies reliant le sas,
soit au réacteur d'hydrolyse décrit ci-dessous et opérant sous pression, soit par
exemple au réacteur d'imprégnation opérant sensiblement à la pression atmosphérique.
L'hydrolyse du substrat acidifié est généralement réalisée en présence de vapeur d'eau
moyenne pression, de préférence 1 à 7 bar, avantageusement 2 à 5 bar, et à une température
de 120 à 170°C, avantageusement de 120 à 150°C et de préférence de 135 à 145°C. Le
temps de séjour du substrat dans la zone d'hydrolyse est conditionné par la vitesse
de transfert du substrat dans cette zone. Il est en général de 10 minutes à 1 heure
préférentiellement de 20 à 40 mn. Il est d'autant mieux contrôlé que l'hydrolyse est
effectuée en absence de phase liquide séparée dans le réacteur d'hydrolyse.
[0023] La quantité de vapeur introduite est fonction de la teneur en matière sèche du substrat
acidifié et des conditions de fonctionnement en température et pression du réacteur
d'hydrolyse. Elle est introduite avec un débit tel qu'en sortie de la zone d'hydrolyse,
le substrat imprégné et hydrolysé ne contient sensiblement pas de phase liquide séparée.
La teneur en matière sèche est alors généralement comprise entre 25 et 55% en poids
et de préférence de 40 à 50% en poids.
[0024] Selon une autre caractéristique du procédé, on peut effectuer un prétraitement du
substrat avant l'étape d'imprégnation consistant en un prélavage à l'eau du substrat
afin d'éliminer les tanins et les produits organiques susceptibles de colorer la solution
de sucres.
[0025] L'invention concerne également une unité de production en continu notamment de xylose
à partir de substrat lignocellulosique. Cette unité comporte des moyens de broyage
de ce substrat à une dimension adéquate reliée à des moyens d'alimentation en substrat
broyé. De manière plus précise, l'unité comprend en combinaison un réacteur d'imprégnation
de ce substrat broyé, de forme sensiblement cylindrique ayant une entrée reliée aux
moyens d'alimentation en substrat et une sortie, des moyens de transfert en continu
du substrat dans le réacteur d'imprégnation et des moyens d'alimentation en une solution
comprenant de l'eau et au moins un acide (ou au moins une base), ledit réacteur d'imprégnation
comportant des moyens d'asservissement connectés aux moyens d'alimentation en substrat,
aux moyens de transfert de ce substrat dans le réacteur d'imprégnation et aux moyens
d'alimentation en ladite solution et adaptés à imprégner le substrat dans des conditions
telles que celui-ci est sensiblement dépourvu de phase liquide séparée, l'unité de
production étant en outre caractérisée en ce qu'elle comporte un réacteur d'hydrolyse
en continu et sous pression, de forme sensiblement cylindrique, en acier inox comprenant
à une de ses extrémités un organe étanche d'alimentation en continu de substrat imprégné
relié à la sortie du réacteur d'imprégnation et adapté à fonctionner tantôt sensiblement
à la pression atmosphérique, tantôt sous pression, des moyens de transfert en continu
du substrat imprégné dans le réacteur d'hydrolyse, au moins un moyen d'alimentation
en vapeur sous pression et à l'autre extrémité un organe étanche d'évacuation du substrat
hydrolysé adapté à fonctionner tantôt sensiblement à la pression atmosphérique, tantôt
sous pression et adapté à alimenter des moyens d'extraction des sucres ci-dessous,
ledit réacteur d'hydrolyse comportant des moyens d'asservissement reliés à l'organe
d'alimentation en substrat et à l'organe d'évacuation du substrat, au débit d'alimentation
en vapeur et à la vitesse de transfert en substrat, lesdits moyens d'asservissement
étant adaptés à hydrolyser le substrat imprégné, sensiblement en absence de phase
liquide séparée, ladite unité comprenant en outre des moyens d'extraction en continu
des sucres, contenant le xylose du substrat non hydrolysé, reliés à l'organe d'évacuation
et comportant des moyens d'alimentation en eau et des moyens de récupération du xylose
produit reliés aux moyens d'extraction.
[0026] Les moyens de transfert du réacteur d'imprégnation peuvent comprendre soit une mono-vis
sans fin pour l'acheminement des rafles soit une bi-vis pour les autres substrats
par nature moins poreux.
[0027] Selon un mode de réalisation, le réacteur d'hydrolyse peut être sensiblement horizontal
ou sensiblement incliné et l'organe d'alimentation en substrat imprégné et l'organe
d'évacuation du substrat hydrolysé au moins en partie sont sensiblement verticaux.
[0028] Selon une autre caractéristique de l'unité, l'organe étanche d'alimentation en substrat
imprégné comprend une vanne d'entrée et une vanne de sortie, des moyens de mesure
de niveau à l'intérieur de l'organe, des moyens d'équilibrage de pression connectés
alternativement au réacteur d'hydrolyse sous pression et au réacteur d'imprégnation
à l'atmosphère et des premiers moyens d'asservissement des moyens de mesure de niveau
aux vannes d'entrée et de sortie de l'organe d'alimentation.
[0029] Selon une autre caractéristique de l'unité, l'organe étanche d'évacuation du substrat
hydrolysé comporte une vanne d'entrée et une vanne de sortie, des seconds moyens d'équilibrage
de pression connectés alternativement au réacteur d'hydrolyse sous pression et au
réacteur d'imprégnation par exemple qui opère à la pression atmosphérique et des seconds
moyens d'asservissement des vannes d'entrée et de sortie de l'organe d'évacuation
aux dits seconds moyens d'équilibrage de pression.
[0030] Selon une autre caractéristique, le réacteur d'hydrolyse peut être incliné selon
une pente descendante de 0,1 à 1% dirigée vers l'organe d'évacuation, de façon à récupérer
d'éventuels condensats.
[0031] Selon un autre mode de réalisation, les moyens de transfert en continu du substrat
imprégné dans le réacteur d'hydrolyse peuvent comprendre une vis sans fin. Cette vis
sans fin peut, selon un mode de réalisation particulièrement avantageux, être constituée
d'un arbre épais à pas de vis resserré dans le premier quart, par exemple, de sa longueur
et d'un arbre plus petit à pas de vis plus grand sur le reste de sa longueur. Cette
configuration permet de mieux répartir le substrat et de mieux régulariser le débit
d'alimentation.
[0032] Le procédé et l'appareillage ainsi décrits opérant en continu permettent notamment
par une impregnation en milieu acide de récupérer du xylose avec des rendements élevés.
Le fait de pouvoir contrôler séparément le fonctionnement de chaque réacteur permet
d'optimiser l'unité et d'obtenir un rendement d'extraction d'au moins 50% du xylose
contenu dans le substrat et avantageusement d'au moins 70%. En milieu basique, l'appareillage
permet notamment d'extraire la lignine et de récupérer des polymères à base de sucres
facilement hydrolysables.
[0033] L'invention sera mieux comprise au vu de la figure ci-jointe illustrant de manière
schématique un mode de réalisation avantageux du dispositif.
[0034] Les rafles de maïs, après avoir été broyées dans un broyeur 1 de type conventionnel,
à une granulométrie appropriée, sont envoyées à l'aide d'un élévateur 2 par exemple
à disques dans un réacteur d'imprégnation 5 via un doseur gravimétrique 3 alimentant
en substrat l'entrée 4 de ce réacteur. Ce réacteur de forme sensiblement cylindrique
comprend une vis sans fin de transfert 7 acheminant le substrat broyé jusqu'à la sortie
10. Cette vis est commandée par un moteur 6. Le débit d'alimentation en acide est
assuré par des injecteurs 8a conventionnels disposés de manière sensiblement annulaires
autour du réacteur, via une ligne 8 et une pompe doseuse tandis que le débit en eau
est assuré par des injecteurs 9a identiques aux injecteurs 8, disposés de manière
sensiblement annulaire autour du réacteur et reliés à une ligne d'alimentation 9 via
une pompe 9b. Ces injecteurs distribuent leur fluide respectif de manière sensiblement
radiale grâce à des pompes 8b, 9b et sont avantageusement situés à une distance de
l'extrémité amont correspondant à un quart de la longueur du réacteur. Des premiers
moyens de contrôle et d'asservissement permettent d'asservir les débits d'injection
ou d'alimentation en solution acide au débit d'alimentation en substrat broyé, à sa
teneur en matière sèche et à la vitesse de transfert dans le réacteur de telle sorte
que la teneur en matière sèche des rafles passe d'environ 90% à environ 50% et qu'il
n'y ait sensiblement pas de phase liquide séparée en sortie 10 de la zone d'imprégnation.
Une fois imprégnées en milieu acide à la température ambiante et à une pression sensiblement
égale à la pression atmosphérique, les rafles sont évacuées par gravité et par une
sortie perpendiculaire à l'axe du réacteur 5 dans un organe d'alimentation 12 qui
est un sas comprenant une vanne supérieure 18 dite à guillotine en relation avec la
sortie 10 de la zone d'imprégnation et une vanne inférieure à guillotine 19 qui commande
l'entrée de substrat dans un réacteur d'hydrolyse acide 11. Celui-ci, de forme allongée,
sensiblement cylindrique, et disposé de manière sensiblement inclinée vers l'aval
avec une pente descendante d'environ 0,5%, fonctionne sous pression et à température
élevée grâce à l'apport de vapeur d'eau injectée de manière sensiblement radiale via
une ligne 14. Le sas d'entrée, disposé de manière sensiblement verticale et sensiblement
perpendiculaire à l'axe du réacteur 11 comprend un indicateur de niveau 20 commandant
par les premiers moyens d'asservissement 16 la fermeture d'une vanne 18 lorsque le
sas est suffisamment rempli, la mise sous pression du sas en équilibre avec la pression
interne du réacteur d'hydrolyse par l'intermédiaire d'une vanne 3 voies 21 et enfin
l'ouverture de la vanne 19 pour que le contenu du sas puisse s'écouler dans le réacteur
d'hydrolyse. La vanne à 3 voies 21 assure les mises successives alternatives sous
pression et à la pression atmosphérique. Le réacteur d'hydrolyse 11 alimenté en substrat
imprégné assure le transfert de celui-ci jusqu'à l'organe d'évacuation 15 par une
vis de transfert 13, mise en mouvement par un moteur 22. Cette vis comprend avantageusement
une première partie 22a sur une distance correspondant au quart environ de sa longueur,
constituée d'un arbre de diamètre plus grand que celui qui vient en continuité sur
la deuxième partie 22b et d'un pas plus serré que celui de la seconde partie.
[0035] Les débits d'alimentation en substrat imprégné et en vapeur et la vitesse de transfert
dans la zone d'hydrolyse sont asservis par des seconds moyens d'asservissement 16
de telle façon que l'on obtient un substrat au moins en partie hydrolysé ne contenant
sensiblement pas de phase séparée et une teneur en matière sèche inférieure à celle
qu'il avait à l'entrée de la zone d'hydrolyse par exemple 40 à 45%.
[0036] La pression et la température du réacteur d'hydrolyse sont régulées par des capteurs
(non représentés sur la figure) et par les moyens 16 autour d'une valeur de consigne.
Lorsque, la valeur de consigne fixée est dépassée, l'alimentation en vapeur est stoppée.
Par contre, celle-ci est ouverte lorsque la valeur de consigne n'est pas atteinte.
Une électrovanne 17 commande donc l'ouverture et la fermeture de l'alimentation 14
en vapeur en fonction d'un signal délivré par les moyens d'asservissement 16 reliés
aux capteurs.
[0037] Le substrat hydrolysé est ensuite évacué par l'intermédiaire d'un sas 15 disposé
verticalement et de manière sensiblement perpendiculaire à l'axe du réacteur d'hydrolyse.
Ce sas comprend une vanne guillotine supérieure 23 et une vanne guillotine inférieure
24 fonctionnant à l'aide des seconds moyens d'asservissement, l'équilibrage des pressions
s'effectuant par une vanne à 3 voies 25 comme cela a déjà été décrit dans le cas du
sas supérieur. Le substrat hydrolysé s'écoule dans un bac tampon 26, à partir duquel
ce même substrat hydrolysé est récupéré pour alimenter un diffuseur 27 effectuant
en continu, en présence d'eau de diffusion amenée par une ligne 28, une extraction
liquide solide à contre courant, l'eau de diffusion rencontrant en premier le substrat
hydrolysé dont la teneur en sucres solubles est pratiquement totalement épuisée.
[0038] La matière organique non hydrolysée (lignine, cellulose) est récupérée à une extrémité
29 de la ligne d'extraction tandis que le mélange de sucres en solution contenant
au moins 80% en poids du xylose est récupéré à l'autre extrémité 30. Par des moyens
et techniques connus, le mélange de sucres en solution est ensuite concentré, neutralisé
généralement par de la chaux, déminéralisé et décoloré par passage par exemple sur
des résines échangeuses d'ions. Du xylose purifié (pureté supérieure à 95%) peut être
obtenu par cristallisation à partir de cette solution de sucres décolorés.
[0039] L'exemple suivant illustre l'invention et n'est nullement limitatif.
[0040] Au cours de cet essai, il a été traité en continu, pendant 5 heures, 500 kg de rafles
de maïs broyées dans l'appareillage dont le schéma de principe est décrit précédemment.
[0041] La composition des rafles est la suivante:

[0042] L'analyse granulométrique des rafles mesurée avec différents tamis donne la répartition
en poids (%) suivante:
[0043] Refus aux tamis 5 mm 3,15 mm 2,5 mm 1,3 mm 0,15 mm 0,1 mm 0,1 mm
[0044] Répartition en poids (%) 16,8 26,8 12,0 24,6 14,8 4,2 0,8
[0045] L'imprégnation est faite pendant 2 mn environ, à la température ambiante, à la pression
atmosphérique avec de l'eau et de l'acide sulfurique concentré à 96% en poids (densité
= 1,84). Pendant toute l'expérimentation, on a rajouté 19 kg d'acide et 380 kg d'eau.
[0046] La teneur en matière sèche à la sortie de la zone d'imprégnation est de 50,6%. La
concentration en poids en acide par rapport à la matière sèche est de 4,0%.
[0047] Les conditions de fonctionnement du réacteur d'hydrolyse sont 140°C et une pression
de l'ordre de 4 bar avec un temps de séjour moyen de 30 mn. La quantité totale de
produit récupéré en sortie de réacteur d'hydrolyse est de 1060 kg. La teneur en matière
du substrat hydrolysé est de 42,9%. Les rafles ayant subi le traitement d'hydrolyse
sont envoyées dans un diffuseur fonctionnant en continu dans lequel l'extraction à
l'eau des sucres est effectuée à contre-courant. On récupère d'une part une solution
aqueuse de sucres et d'autre part des rafles épuisées en sucres monomères qui sont
égouttées sur un filtre à bande, le filtrat étant ensuite ajouté à la solution aqueuse
de sucres, dont le volume final est 2200 litres. La teneur en sucres totaux est de
61,8 g.l-1 avec des concentrations respectives en xylose, glucose, arabinose de 51,8
g.l-1, 5,4 g.l-1 et 4,5 g.l-1 soit une teneur en xylose de 83,9%. La solution aqueuse
est ensuite évaporée sous vide pour atteindre une concentration en sucres totaux voisine
de 150 g.l-1.
[0048] La température d'évaporation ne dépasse pas 60°C. On récupère 920 l d'une solution
concentrée en sucres, à laquelle on ajoute 10,1 kg de CaO. Le précipité de sulfate
de calcium obtenu est séparé par filtration sur filtre à bande. Le filtrat est ensuite
déminéralisé et décoloré par passage sur des résines échangeuses d'ions et des résines
adsorbantes.
1. Procédé de production en continu d'un mélange de sucres en solution contenant au moins
80% de xylose à partir d'un substrat lignocellulosique, comportant une étape de broyage,
une étape d'imprégnation en solution aqueuse acide, une étape d'hydrolyse en présence
de vapeur d'eau, une étape de dilution en présence d'eau, une étape d'extraction du
mélange de sucres produits à partir du substrat hydrolysé et une étape de récupération
du xylose, caractérisé par la combinaison des étapes suivantes:
a) on broye ledit substrat à une dimension adéquate,
b) on alimente en continu en substrat provenant de l'étape a), une zone d'imprégnation
et on effectue l'étape d'imprégnation dans des conditions telles que l'on récupère
un substrat imprégné en sortie de la zone d'imprégnation avec une teneur en matière
sèche telle qu'il ne contient sensiblement pas de phase liquide séparée;
c) on alimente en continu en substrat imprégné résultant de l'étape b) une zone d'hydrolyse
sous pression et on effectue l'étape d'hydrolyse dans des conditions de température,
de pression et de débit de vapeur d'eau telles que l'on récupère un substrat au moins
en partie hydrolysé ne contenant sensiblement pas de phase séparée.
2. Procédé selon la revendication 1 dans lequel l'étape d'imprégnation est effectuée
avec une proportion d'acide par rapport à la quantité de matière sèche dudit substrat
de 0,1-10% à la température ambiante et à une pression sensiblement égale à la pression
atmosphérique durant 1 minute à 60 minutes.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 à 2 dans lequel l'étape d'hydrolyse est effectuée
à une température de 120 à 170°C à une pression de 1 à 7 bar durant 10 minutes à 1
heure.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3 dans lequel l'étape d'hydrolyse est effectuer
à une température de 135 à 150°C, sous 2 à 5 bar durant 20 à 40 mn.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4 dans lequel la teneur en matière sèche
en sortie de la zone d'imprégnation est de 30 à 70% et avantageusement 25 à 55%.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5 dans lequel on alimente en substrat la
zone d'hydrolyse par gravité.
7. Unité de production et continu notamment de xylose à partir d'un substrat lignocellulosique
comportant des moyens de broyage d'un substrat à une dimension adéquate et des moyens
d'alimentation en substrat broyé, caractérisé en ce que l'unité de production comprend
en combinaison, un réacteur d'imprégnation de ce substrat broyé de forme sensiblement
cylindrique ayant une entrée reliée aux moyens d'alimentation en substrat et une sortie,
des moyens de transfert en continu du substrat dans le réacteur d'imprégnation et
des moyens d'alimentation en une solution comprenant de l'eau et au moins un acide
ou au moins une base, ledit réacteur d'imprégnation comportant des moyens d'asservissement
connectés aux moyens d'alimentation en substrat, aux moyens de transfert de ce substrat
dans le réacteur d'imprégnation et aux moyens d'alimentation en ladite solution et
adaptés à imprégner le substrat dans des conditions telles que celui-ci est sensiblement
dépourvu de phase liquide séparée, l'unité de production étant en outre caractérisée
en ce qu'elle comporte un réacteur d'hydrolyse en continu et sous pression, de forme
sensiblement cylindrique, en acier inox comprenant à une de ses extrémités un organe
étanche d'alimentation en continu de substrat imprégné relié à la sortie du réacteur
d'imprégnation et adapté à fonctionner tantôt sensiblement à la pression atmosphérique,
tantôt sous pression, des moyens de transfert en continu du substrat imprégné dans
le réacteur d'hydrolyse, au moins un moyen d'alimentation en vapeur sous pression
et à l'autre extrémité un organe étanche d'évacuation du substrat hydrolysé adapté
à fonctionner tantôt sensiblement à la pression atmosphérique, tantôt sous pression
et adapté à alimenter des moyens d'extraction des sucres ci-dessous, ledit réacteur
d'hydrolyse comportant des moyens d'asservissement reliés à l'organe d'alimentation
en substrat et à l'organe d'évacuation du substrat, au débit d'alimentation en vapeur
et à la vitesse de transfert en substrat, lesdits moyens d'asservissement étant adaptés
à hydrolyser le substrat imprégné, sensiblement en absence de phase liquide séparée,
ladite unité comprenant en outre des moyens d'extraction en continu des sucres contenant
notamment le xylose du substrat non hydrolysé reliés à l'organe d'évacuation et comportant
des moyens d'alimentation en eau et des moyens de récupération du xylose produit reliés
aux moyens d'extraction.
8. Unité de production selon la revendication 7 dans laquelle le réacteur d'hydrolyse
est incliné selon une pente descendante de 0,1 à 1% dirigée vers l'organe d'évacuation.
9. Unité de production selon la revendication 7 ou 8 dans laquelle le réacteur d'hydrolyse
a un axe de symétrie et dans lequel l'organe d'alimentation et l'organe d'évacuation
du substrat sont perpendiculaires à l'axe de symétrie.
10. Unité de production selon l'une des revendicatios 7 à 9 dans laquelle est intercalé
un bac tampon entre l'organe d'évacuation de substrat et les moyens d'extraction des
sucres.