[0001] La présente invention concerne un revêtement pour court de tennis.
[0002] Différentes surfaces connues sont exploitées pour la pratique du tennis aussi bien
par des joueurs de haut niveau que par des amateurs.
[0003] La surface en terre battue comme à Roland Garros est très appréciée, mais elle nécessite
un entretien parfait et régulier dès lors qu'elle évolue notamment suivant son taux
d'hygrométrie et l'intensité de son compactage. Il en résulte que ses états de surface
sont très différenciés et que parfois des faux rebonds de la balle leur sont imputables.
Les joueurs de haut niveau s'en plaignent tout en restant fidèles à ce type de surface.
[0004] Il existe bien le gazon comme à Wimbledon, mais les conditions climatiques nécessaires
à sa mise en place et à sa conservation sont difficiles à réunir; de plus, son entretien
est très difficile et coûteux. De toute façon, la qualité du jeu ne peut pas être
homogène dans le temps.
[0005] Les surfaces synthétiques comme à Flushing Meadow ont l'intérêt de la durabilité
et de la stabilité; par contre, qu'il s'agisse de surfaces à base de résines acryliques
ou de surfaces en béton dénommées "quick"..., elles sont dures et sans confort, alors
que la rapidité des balles est très grande. On assiste d'ailleurs actuellement à une
désaffection des joueurs pour ce type de surface en raison des risques accrus de tendinites
et de claquages musculaires.
[0006] Une surface connue bénéficie d'un certain attrait étant donné qu'elle s'apparente
à une terre battue synthétique. Il s'agit d'un revêtement posé sur un substrat dur
tel qu'une couche d'enrobé ou une dalle en béton, revêtement qui présente des qualités
de jeu semblables à celles de la terre battue, qui est aussi stable et durable que
les surfaces synthétiques, surtout qui apporte au joueur un confort inégalé jusqu'à
ce jour en annihilant ainsi pratiquement les risques de tendinites et de claquages
musculaires dûs à la surface elle-même.
[0007] Ce revêtement connu comprend deux couches projetées successivement sur le substrat
et constituées chacune par un mélange de 650 g au m² d'une résine polyuréthane et
de 400 g au m² de billes en caoutchouc synthétique dont le diamètre est compris entre
0,5 et 1,5 mm. Puis lorsque la deuxième couche est consolidée sur la première elle-même
consolidée, une troisième couche de billes libres en caoutchouc synthétique, de même
grosseur que celles qui sont enchâssées dans la résine en polyuréthane,est répandue.
[0008] Un tel dosage des deux couches de mélange a pour inconvénient que celles-ci forment
un matelas trop élastique, trop épais et trop rugueux. Pour ce qui concerne le joueur,
son confort est parfaitement assuré et les risques de tendinites et de claquages musculaires
sont pratiquement annihilés. Par contre, les balles sont "accrochées" au sol et ralenties
au moment de leur rebond. Il en résulte que les effets imprimés aux balles par les
joueurs sont dénaturés et que le jeu se trouve destabilisé au point que les joueurs
refusent de jouer sur un tel type de surface.
[0009] La présente invention a pour but de perfectionner ce type de surface pour améliorer
la rapidité de la balle au moment de son rebond et conserver les effets imprimés par
les joueurs, tout en assurant un confort comparable.
[0010] Dans ce but et conformément à l'invention, le granulat enchâssé dans une résine synthétique,
en particulier une résine polyuréthane, et le granulat libre en élastomère, tel que
du caoutchouc synthétique, sont constitués par des billes ayant un diamètre inférieur
à 0,5 mm.
[0011] Plus particulièrement, le granulat enchâssé dans la résine et le granulat libre sont
les mêmes.
[0012] Les billes du granulat enchâssé, et/ou du granulat libre, ont des grosseurs variant
de façon continue jusqu'à 0,5 mm au plus.
[0013] Les billes du granulat enchâssé font saillie de la couche de mélange à base de résine
d'une hauteur sensiblement égale à la moitié de leur diamètre et délimitent entre
elles des logements dans lesquels les billes du granulat libre se localisent avec
une liberté de déplacement contrôlée.
[0014] Suivant une forme de réalisation avantageuse, le revêtement comporte une première
couche de mélange projetée sur le substrat, une deuxième couche de mélange projetée
sur la première lorsqu'elle est consolidée et une troisième couche d'un granulat de
billes libres en élastomère répandue sur la deuxième lorsqu'elle est consolidée, le
mélange de la deuxième couche comprenant de la résine polyuréthane dosée entre 150
et 400 g au m² et des billes en caoutchouc synthétique dosée entre 60 et 160 g au
m², tandis que le granulat de billes libres est dosé entre 150 et 400 g au m².
[0015] Plus précisément, au moins la deuxième couche comporte sensiblement 110 g au m² de
billes en caoutchouc mélangées à sensiblement 280 g au m² de résine polyuréthane,
tandis que la troisième couche comporte sensiblement 270 g au m² de billes libres
en caoutchouc.
[0016] La première et la deuxième couches sont dosées de façon identique.
[0017] Cette surface ainsi perfectionnée permet de privilégier la qualité du jeu sans pour
autant compromettre le confort, de sorte qu'elle est maintenant compatible avec les
exigences des joueurs de haut niveau.
[0018] En effet, l'épaisseur du revêtement synthétique se trouve ramenée à une épaisseur
comprise entre 2 et 3 mm, ce qui suffit à assurer le confort caoutchouté. Concomitamment,
la rugosité de la surface se trouve diminuée ce qui permet de réduire l'accrochage
de la balle, d'accroître sa vitesse au rebond et de transmettre malgré cela les effets
sur la balle.
[0019] Par ailleurs, ce revêtement comprenant la couche roulante de billes libres permet
d'éviter au joueur un démarrage glissant au moment où il se précipite sur la balle.
Auparavant, les billes libres, en raison de leur grosseur supérieure, roulaient sous
le pied de sorte que le joueur pouvait glisser de façon inconsidérée et dangereuse.
Par contre, dans l'invention, les billes libres sont prisonnières des logements ménagés
entre les billes enchâssées dans la résine mais restent mobiles suivant une amplitude
de déplacement limitée, de sorte que les billes enchâssées permettent l'ancrage du
pied au moment du démarrage du joueur, cependant que les billes assurent bien la glisse
du pied non pas au démarrage mais à l'arrêté. Dès lors, l'effet de glisse ainsi maitrisé
est parfaitement adapté au jeu de compétition.
[0020] Il est intéressant de noter que cette surface s'apparente à la terre battue classique
en en conservant les caractéristiques de jeu. L'effet de confort est toujours assuré
et les risques de vieillissement sont pratiquement inexistants pour un entretien négligeable.
[0021] De plus, il est important de remarquer que cette "terre battue synthétique" peut
être parfaitement adaptée au modèle choisi: plus ou moins de confort, plus ou moins
de rapidité des balles, plus ou moins d'accrochage du pied... en dosant la quantité
de granulat en caoutchouc dans la résine de polyuréthane, en dosant la quantité de
granulat en caoutchouc libre, en réglant la répartition du calibrage des billes dans
ces granulats.
[0022] Divers autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortent d'ailleurs
de la description détaillée qui suit.
[0023] Une forme de réalisation de l'objet de l'invention est représentée, à titre d'exemple
non limitatif, sur le dessin annexé dont la figure unique est une coupe à grande échelle
de ce revêtement.
[0024] 1 désigne le substrat en béton ou autre matériau dur, sur lequel le revêtement 2
de l'invention est posé.
[0025] Le revêtement 2 comporte:
- une première couche 3 constituée par le mélange d'une résine de polyuréthane 4 avec
un granulat comportant des billes 5 en caoutchouc synthétique, cette première couche
étant projetée sur le substrat 1.
Le dosage du mélange et la projection sont tels que les granulats ou billes 5 font
saillie de la résine 4 d'une hauteur "h.1" sensiblement égale à la moitié du diamètre
"d.1" de ces billes. Les billes 5 ainsi enchâssées dans le mélange 4 délimitent entre
elles des logements d'accrochage 6 et l'émergence desdites billes confère à cette
première couche 3 une rugosité particulière.
- une deuxième couche 7 constituée par le même mélange que celui de la première, à savoir
d'une résine de polyuréthane 8 avec un granulat comportant des billes 9 en caoutchouc
synthétique, cette deuxième couche étant projetée sur la première après consolidation
afin de s'y accrocher.
Les billes 9 se localisent dans les logements 6 et se répartissent en raison du mode
d'application par projection et du dosage, de telle façon que lesdites billes 9 font
saillie de la résine 8 d'une hauteur "h.2" sensiblement égale à la moitié du diamètre
"d.2" de ces billes. Les billes 9 ainsi enchâssées dans le mélange 7 délimitent entre
elles des logements d'accrochage 10 et l'émergence desdites billes confère à cette
deuxième couche 7 une rugosité particulière.
Cette rugosité de la couche 7 permet l'accrochage de la balle et du pied.
- une troisième couche 11 de granulat comportant des billes libres 12 en caoutchouc
synthétique qui se localisent dans les logements 10 de la couche 7.
[0026] La rugosité de la couche 7 permet d'assurer une mobilité relative des billes libres
12 grâce à laquelle le joueur peut freiner des pieds avec une glisse contrôlée à la
fin d'une phase de jeu et cependant peut éviter la glisse au démarrage lorsqu'il se
précipite sur la balle.
[0027] Dans la forme de réalisation choisie, le diamètre des billes 5 enchâssées dans la
résine 4 ont un diamètre au plus égal à 0,5 mm et il en est de même pour les billes
9 enchâssées dans la résine 8 ainsi que pour les billes libres 12.
[0028] Dans cette forme de réalisation, les billes d'une même couche sont de différentes
grosseurs depuis le diamètre le plus faible proche de zéro jusqu'au diamètre maximal
de 0,5 mm. Elles constituent un échantillonnage particulier dans lequel certains diamètres
peuvent être privilégiés par rapport à d'autres et cela en fonction du dosage de l'effet
global recherché (confort, rapidité de balle, accrochage du pied, accrochage de la
balle pour ses effets...).
[0029] Dans cette même forme de réalisation, l'échantillonnage des billes est le même d'une
couche à la suivante. Mais il est bien évident que pour doser l'effet global recherché,
les échantillonnages peuvent être différents en grosseur, en dureté, en quantité,
en nature...
[0030] Il n'est pas possible de donner une règle, étant donné que le dosage ne peut être
fixé qu'expérimentalement et par approximations successives en fonction de l'effet
global recherché.
[0031] Il en est de même pour la quantité des ingrédients.
[0032] En effet, dans la forme de réalisation choisie, les première et deuxième couches
3 et 7 comportent sensiblement 110 g au m² de billes 5 et 9, mélangées à 280 g au
m² de résine polyuréthane 4 et 8; la troisième couche 11 comporte sensiblement 270
g de billes libres 12 au m².
[0033] Mais il est bien évident que les proportions peuvent être adaptées à l'effet global
recherché et dans cette perspective également, il n'est pas possible de donner une
règle, le dosage ne pouvant être fixé qu'expérimentalement. Seules, les tendances
peuvent être appréciées et par exemple on peut dire qu'en accroissant l'épaisseur
de la couche 11 de billes libres 12, on privilégie la vitesse de la balle par rapport
à l'accrochage du pied au moment du démarrage.
[0034] Quoiqu'il en soit, les quantités préconisées peuvent varier dans les limites suivantes:
- pour les première et deuxième couches 3 et 7, la quantité de résine polyuréthane dans
le mélange peut varier entre 150 et 400 g au m² et la quantité de billes en caoutchouc
synthétique peut varier entre 60 et 160 g au m²
- pour la troisième couche 11, la quantité de billes libres peut varier entre 150 et
400 g au m².
[0035] Il est bien évident que le dosage des composants est interdépendant en fonction de
l'effet global recherché et que ce dosage est normalement déterminé de façon expérimentale
à partir d'un dosage de base apprécié en fonction des tendances.
[0036] Par ailleurs, dans cette même démarche expérimentale, il est évident que la résine
polyuréthane peut être remplacée par ou mélangée à une autre résine synthétique et/ou
avec divers adjuvants. De la même façon, le caoutchouc synthétique peut être remplacé
et/ou mélangé à un autre élastomère. Le choix est alors déterminé en fonction de l'effet
recherché
1. Revêtement pour court de tennis destiné à être posé sur un substrat dur (1) tel qu'une
couche d'enrobé ou une dalle en béton, le revêtement comprenant, d'une part, au moins
une couche (3, 7) déposée sur le substrat par projection et constituée par un mélange
d'une résine (4, 8) et d'un granulat souple (5, 9), d'autre part, une couche (11)
de granulat souple libre (12), répandue sur la couche de mélange lorsque celui-ci
est consolidé, caractérisé en ce que le granulat (5, 9) enchâssé dans une résine synthétique
(4, 8), en particulier une résine polyuréthane, et le granulat libre (12) en élastomère,
tel que du caoutchouc synthétique, sont constitués par des billes ayant un diamètre
inférieur à 0,5 mm.
2. Revêtement selon la revendication 1, caractérisé en ce que le granulat (5, 9) enchâssé
dans la résine (4, 8) et le granulat libre (12) sont les mêmes.
3. Revêtement selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les billes du granulat
enchâssé (5, 9) et/ou du granulat libre (12) ont des grosseurs variant de façon continue
jusqu'à 0,5 mm au plus.
4. Revêtement selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
les billes (5, 9) du granulat enchâssé font saillie de la couche de mélange à base
de résine (4, 8) d'une hauteur (h.1, h.2) sensiblement égale à la moitié de leur diamètre
(d.1, d.2) et délimitent entre elles des logements (10) dans lesquels les billes (12)
du granulat libre se localisent avec une liberté de déplacement contrôlée.
5. Revêtement selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il
comporte une première couche (3) de mélange projetée sur le substrat (1), une deuxième
couche (7) de mélange projetée sur la première lorsqu'elle est consolidée et une troisième
couche (11) d'un granulat de billes libres (12) en élastomère répandue sur la deuxième
lorsqu'elle est consolidée, le mélange de la deuxième couche (7) comprenant de la
résine polyuréthane dosée entre 150 et 400 g au m² et des billes en caoutchouc synthétique
dosée entre 60 et 160 g au m², tandis que le granulat de billes libres est dosé entre
150 et 400 g au m².
6. Revêtement selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'au moins la deuxième couche
comporte sensiblement 110 g au m² de billes en caoutchouc mélangées à sensiblement
280 g au m² de résine polyuréthane, tandis que la troisième couche comporte sensiblement
270 g au m² de billes libres en caoutchouc.
7. Revêtement selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que la première et la
deuxième couches sont dosées de façon identique.