[0001] La présente invention concerne l'industrie des moteurs à combustion interne et plus
particulièrement le traitement de leurs gaz brûlés, avant rejet dans l'atmosphère,
pour une moindre pollution sonore et chimique.
[0002] Ce traitement des gaz est effectué dans des enceintes dites "pots d'échappement"
où les gaz subissent une détente, qui abaisse le niveau sonore lors de la mise à l'atmosphère,
et éventuellement une combustion complémentaire des imbrûlés qu'ils renferment, par
contact avec des catalyseurs d'oxydation à base de métaux précieux.
[0003] Dans la réalisation industrielle des pots d'échappement on recherche le maximum d'efficacité
dans un minimum de place, à un moindre coût, pour une conception se prêtant à une
fabrication en série, de bonne résistance à l'usage.
[0004] Les pots d'échappement classiques sont généralement réalisés en tôles formées pour
constituer une série de chicanes et de chambres de détente, renfermant éventuellement
un remplissage en fibres minérales pour un bon assourdissement.
[0005] Les pots catalytiques renferment le plus souvent un bloc catalytique en céramique
poreuse imprégnée de catalyseur, qui présente l'inconvénient d'être friable et de
créer une importante perte de charge obligeant à adopter des dimensions supérieures
à celles que permettraient les possibilités catalytiques afin de ne pas freiner indûment
l'échappement du moteur et par suite son rendement.
[0006] On a proposé des pots d'échappement formés par superposition de tôles susceptibles
de recevoir un revêtement catalytique et ménageant entre elles une pluralité de canaux
de passage des gaz en écoulement laminaire, ce qui permet d'atteindre une bonne partie
du but poursuivi. De tels pots sont notamment décrits dans le brevet français n° 2
617 203 où les canaux sont formés entre des rondelles tronconiques canelées empilées,
ainsi que dans le brevet des Etats-Unis d'Amérique n° 4 186 172 où les canaux sont
formés entre deux feuillards, l'un lisse et l'autre ondulé, enroulés conjointement
en un cylindre.
[0007] Cependant, on a pu constater que l'efficacité de tels pots est bien meilleure, surtout
du point de vue catalytique, en écoulement turbulent plutôt qu'en écoulement laminaire
des gaz.
[0008] L'invention a donc pour but la réalisation industrielle de pots d'échappement métalliques
améliorés notamment par l'utilisation d'une nouvelle architecture créant un écoulement
turbulent ralentissant le courant gazeux sans perte de charge excessive et favorisant
un contact homogène des gaz avec les parois revêtues de catalyseur.
[0009] L'invention a pour objet un pot d'échappement notamment catalytique pour les gaz
brûlés de moteurs à combustion interne, comprenant une enceinte tubulaire renfermant
au moins une structure métallique alvéolaire formée par superposition de feuillards
métalliques à surfaces de reliefs différents, portant éventuellement un revêtement
catalytique et déterminant entre eux des canaux tubulaires multiples parcourus par
les gaz; ― pot caractérisé en ce que les reliefs d'une face d'un feuillard forment
un réseau de demi-canaux parallèles dans le sens général d'écoulement des gaz, tandis
que la face affrontée d'un autre feuillard forme un réseau complémentaire de circulation
transversale des gaz reliant entre eux au moins les demi-canaux parallèles mitoyens,
créant ainsi les déviations répétitives matérielles et fluidiques à l'écoulement des
gaz, génératrices de turbulences.
[0010] Suivant un mode de réalisation, les reliefs d'au moins un des feuillards forment
des rainures disposées en chevrons. Les feuillards superposés peuvent avoir le même
relief en chevrons mais avec un décalage de motif des surfaces affrontées.
[0011] Dans un autre mode de réalisation, la structure métallique est formée par alternance
de deux feuillards dont l'un présente des ondulations régulières parallèles à la direction
générale d'écoulement des gaz et l'autre un gaufrage moins profond et ne concordant
pas, au moins partiellement, avec les ondulations des feuillards qui l'encadrent.
[0012] Le gaufrage peut former sur chaque face des rainures, non parallèles aux ondulations,
ou des protubérances en plots séparés, régulièrement répartis.
[0013] On obtient une bonne maniabilité pour le façonnage des structures avec des ondulations
d'une profondeur environ cinq à dix fois plus grande que celle du gaufrage.
[0014] Il est avantageux que les surfaces des feuillards soient rugueuses, aussi bien pour
freiner l'écoulement des gaz que pour l'accrochage d'un revêtement catalytique sur
le métal des feuillards, et que pour le contact du catalyseur avec les gaz, les rugosités,
uniformément réparties ayant une profondeur d'environ 0,002 millimètre.
[0015] Suivant une forme constructive, Ia structure alvéolaire métallique cylindrique est
constituée par un enroulement conjoint de deux feuillards, inséré dans un cylindre
métallique ouvert aux deux extrémités, caractérisée en ce que les deux feuillards
enroulés sont solidarisés l'un à l'autre et au cylindre seulement à leurs points de
contact réciproques à l'intérieur d'une zone marginale à chacune des extrémités du
cylindre.
[0016] Dans une autre forme constructive, la structure alvéolaire est formée par empilage
à plat de feuillards de même longueur mais de dimensions transversales régulièrement
croissantes puis décroissantes d'un côté à l'autre d'une enveloppe cylindrique.
[0017] Un tel empilage de feuillards peut être maintenu assemblé à au moins une des ses
extrémités par une virole métallique à section en L calée contre un épaulement interne
de l'enceinte extérieur à l'empilage.
[0018] En variante, l'empilage peut être maintenu assemblé à au moins une de ses extrémités
par un anneau métallique présentant plusieurs replis radiaux lui conférant une élasticité
d'insertion d'une de ses tranches contre un épaulement interne de l'enceinte à l'extérieur
de l'empilage et une portée de sa tranche opposée contre la tranche contiguë des feuillards
empilés.
[0019] On obtient une efficacité encore améliorée en répartissant la structure alvéolaire
en une pluralité de tronçons, séparés par des espaces libres et disposés en série,
traversés successivement par les gaz.
[0020] La structure alvéolaire d'un pot suivant l'invention peut être avantageusement formée
de feuillards en acier inoxydable réfractaire à forte teneur en aluminium, élaboré
par la technique de coulée directe sur roue, oxydé thermiquement et recouvert d'un
revêtement alumineux supportant un catalyseur. Un tel matériau connu en lui-même,
notamment par les demandes de brevet européen n°0 232 793 et 0 243 702 se prête particulièrement
bien au formage des feuillards dans la réalisation de l'invention ainsi qu'à la résistance
des pots d'échappement aux chocs mécaniques et thermiques subis en cours d'utilisation,
notamment lorsqu'ils sont montés sur des véhicules automobiles.
[0021] Dans le cas d'une structure réalisée par empilage, il est particulièrement avantageux
d'utiliser de l'acier inoxydable aluminié, car ce type de structure ne nécessite pas
d'opération de brasage. On pourra utiliser en ce cas des feuillards en acier inoxydable
stabilisé à 18% de chrome, d'environ 0,06 à 0,08 millimètre d'épaisseur y compris
un dépôt d'aluminium d'environ 0,01 à 0,02 millimètre d'épaisseur.
[0022] L'invention pourra être plus aisément comprise par l'examen et la description détaillée
des dessins annexés qui représentent quelques modes de réalisation de l'invention,
choisis simplement à titre d'exemple parmi les nombreuses formes d'exécution, adaptations
et variantes de l'invention accessibles à un technicien averti.
[0023] Sur ces dessins:
- la figure 1 est une vue schématique, en perspective, avec des parties arrachées pour
une meilleure illustration, d'un premier mode de réalisation de pot d'échappement
suivant l'invention;
- la figure 2 est une vue schématique, par dessus, avec un demi-carter enlevé, du pot
d'échappement de la figure 1;
- la figure 3 est une vue schématique, en perspective, avec une partie de l'enveloppe
arrachée, d'une variante du pot d'échappement de la figure 1;
- la figure 4 est une vue schématique partielle en perspective d'un ensemble de deux
feuillards superposés, à reliefs en chevrons;
- la figure 5 est une vue schématique, en perspective et partielle d'un autre ensemble
de deux feuillards affrontés dans un pot d'échappement suivant l'invention;
- la figure 6 est une vue analogue à celle de la figure 5, d'une variante;
- la figure 7 est une vue schématique en perspective et partielle, d'une autre variante
avec superposition de trois feuillards;
- la figure 8 est une vue schématique, en perspective d'une forme de structure alvéolaire
cylindrique suivant l'invention; et
- la figure 9 est une vue schématique, par dessus, avec demi-carter enlevé, d'un autre
mode de réalisation d'un pot d'échappement suivant l'invention à structure alvéolaire
répartie en plusieurs tronçons.
[0024] Sur ces figures, les éléments correspondants sont désignés par les mêmes références
numériques, éventuellement affectées d'un indice. Les dimensions et les proportions
respectives de ces éléments peuvent ne pas être respectées pour rendre les dessins
plus lisibles. Les flèches indiquent les sens privilégiés d'écoulement des gaz.
[0025] Le pot d'échappement représenté sur les figures 1 et 2 comprend essentiellement une
enceinte 1 cylindro-bicônique, formée par assemblage classique de deux demi-carters
dont un seul est représenté, qui renferme une structure métallique alvéolaire 2, dont
un secteur a été enlevé pour permettre de mieux comprendre son architecture. La structure
2 est formée par un empilage à plat de feuillards 3 de même longueur, mais de largeur
croissante puis décroissante, d'un côté à l'autre de la structure 2 pour former une
enveloppe cylindrique au volume intérieur de l'enceinte 1. Cet empilage est maintenu
à chacune de ses extrémités par un anneau 4, 4
a, métallique, présentant quatre replis radiaux 5 insérés entre les tranches de l'empilage
et un épaulement 6, 6
a interne de l'enceinte 1. Ces replis 5 donnent de l'élasticité aux anneaux 4, 4
a et en éloignant la majeure partie de leur circonférence de la paroi latérale de l'enceinte
1, offrant ainsi une butée presque continue aux tranches des feuillards 3 et un calage
efficace de la structure 2 entre les épaulements 6, 6
a.
[0026] Dans la variante de la figure 3, l'enceinte 1
a est formée d'un réceptacle 7 cylindro-cônique sur lequel s'emboîte une coiffe troncônique
8. La structure alvéolaire 2
a, analogue à celle des figures 1 et 2, est maintenue à chaque extrémité par une virole
9, 9
a, métallique à section en L dont l'aile radiale 9 vient intérieurement recouvrir marginalement
la tranche des feuillards 3
a et extérieurement prend respectivement appui contre l'un des épaulements formés par
les rétrécissements côniques du réceptacle 7 et de la coiffe 8.
[0027] Les feuillards utilisés, suivant l'invention, pour la réalisation de structures alvéolaires
peuvent avoir des reliefs variés, un feuillard présentant des rainures alternées de
nervures formant un premier réseau de demi-canaux parallèles dans le sens général
d'écoulement des gaz, étant entouré de feuillards dont les reliefs déterminent un
second réseau de circulation des gaz, non parallèle au premier et mettant en communication
les demi-canaux du premier réseau, au moins deux par deux. Cette architecture crée
des perturbations à l'écoulement des gaz dans le premier réseau par ingérence des
écoulements parasites du second réseau, ce qui provoque les turbulences recherchées
pour une meilleure efficacité des pots d'échappement objet de l'invention.
[0028] Les figures 4 à 7 illustrent quelques exemples d'associations de feuillards convenant
à la mise en oeuvre de l'invention. Pour une bonne clarté de la représentation seuls
deux ou trois feuillards sont dessinés partiellement en superposition, mais il est
bien évident qu'il s'agit seulement d'une partie d'un assemblage répétitif.
[0029] La figure 4 représente la superposition de deux feuillards 10, 10
a, identiques, à reliefs en chevrons déterminant sur chacune de leurs faces un réseau
de demi-canaux à tracé ondulé. Un décalage longitudinal A entre les deux feuillards
assure l'interconnexion des demi-réseaux affrontés, comme représenté et, par suite,
leur interaction. Les inclinaisons des chevrons par rapport à l'axe général peuvent
être d'environ 3 à 20°, de préférence 6°.
[0030] La figure 5 représente la superposition de deux feuillards 11, 12 de reliefs différents.
Un premier feuillard 11 présente des ondulations régulières 13 parallèles à l'écoulement
général des gaz et un second feuillard 12 affronté présente un gaufrage formé de rainures
14, 14
a perpendiculaires aux ondulations 13 qu'elles court-circuitent en perturbant leur
écoulement.
[0031] Dans la variante de la figure 6, on retrouve un premier feuillard 11
a à ondulations régulières 13
a, à sommets plats d'environ 0,15 à 0,20 millimètre de large, analogue au feuillard
11 de la figure 5, mais associé à un second feuillard 12
a présentant un gaufrage formé de plots 1, 1
a, séparés par exemple d'environ 4 millimètres carrés de surface, régulièrement répartis
en quinconce, qui éloignent de la base des ondulations 13
a la face du second feuillard 12
a créant ainsi une interconnexion plus ou moins anarchique, mais répétitive entre les
ondulations.
[0032] La figure 6 représente une superposition de trois feuillards 16
a, 16
b, 16
c à ondulations régulières parallèles analogues mais d'orientations différentes entre
feuillards contigus. Ainsi, sur le dessin, le feuillard 16
a est orienté à gauche tandis que les feuillards 16
b et 16
c qui l'encadrent sont orientés à droite. Les croisements des rainures affrontées créent
leur interconnexion-génératrice de turbulences.
[0033] En pratique, on utilisera avantageusement des feuillards en acier inoxydable réfractaire
à forte teneur en aluminium d'environ 0,03 à 0,08 millimètre d'épaisseur à surface
rugueuse présentant les uns 11, 11
a, 17 des ondulations d'environ 1 millimètre de profondeur et les autres 12, 12
a un gaufrage d'environ 0,15 à 0,20 millimètre de creux. De tels feuillards peuvent
être enroulés en spirale sur eux-mêmes, parallèlement à l'axe des ondulations.
[0034] La figure 8 représente une structure alvéolaire 2
b cylindrique constituée par un enroulement 3
b conjoint de deux feuillards superposés, tels ceux des figures 4 à 7, insérés dans
un cylindre métallique 17. Les feuillards sont solidarisés l'un à l'autre et au cylindre,
seulement à leurs points de contact réciproques par soudure à l'intérieur des zones
marginales 18, 18
a matérialisées par des hâchures à chacune des extrémités du cylindre 17. On dispose
ainsi d'une structure alvéolaire rigide, de stockage et manipulation aisés parce que
non fragile et facile à réaliser par les techniques connues de brasage notamment dans
un four.
[0035] La figure 9 représente une autre forme de réalisation d'un pot d'échappement suivant
l'invention, dont l'enceinte 1
b en deux demi-carters, analogue à celle de la figure 1, renferme quatre structures
alvéolaires partielles 2
c, 2
c′, 2
c˝, 2
c ˝′, par exemple telles que celles des figures 1, 3 et 8, calées dans des logements
de l'enceinte 1
b et séparées par des intervalles 19, 19′, 19˝ qui facilitent le passage des gaz et
une meilleure efficacité de chaque structure alvéolaire partielle.
1. Pot d'échappement, notamment catalytique, pour les gaz brûlés de moteurs à combustion
interne, comprenant une enceinte tubulaire (1), renfermant au moins une structure
métallique alvéolaire (2) formée par superposition de feuillards métalliques (3) à
surfaces de reliefs différents, portant éventuellement un revêtement catalytique et
déterminant entre eux des canaux tubulaires multiples parcourus par les gaz; ― pot
caractérisé en ce que la structure métallique est formée par alternance de deux feuillards
dont l'un (11, 11a) présente des ondulations (13, 13a) régulières parallèles à la
direction générale d'écoulement des gaz et l'autre (12, 12a) un gaufrage (14, 15)
moins profond et ne concordant pas, au moins partiellement, avec les ondulations des
feuillards qui l'encadrent, formant des rainures (14, 14a) non parallèles aux ondulations
(13), ou des protubérances en plots (15, 15a) séparés régulièrement répartis, les
ondulations (12, 12a) ayant une profondeur environ 5 à 10 fois plus grande que celle
du gaufrage (14, 15).
2. Pot, suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les feuillards ont une épaisseur
d'environ 0,03 à 0,08 millimètre, les ondulations ont une profondeur d'environ 1 millimètre
et le gaufrage a une profondeur d'environ 0,15 à 0,20 millimètres.
3. Pot, suivant l'une des revendications 1 et 2, dont les surfaces des feuillards sont
rugueuses, caractérisé en ce que les rugosités, uniformément réparties, ont une profondeur
d'environ 0,002 millimètre.
4. Pot, suivant l'une des revendications 1 à 3, dont la structure alvéolaire (2b) métallique
cylindrique est constituée par un enroulement conjoint de deux feuillards (3b), inséré
dans un cylindre métallique (17) ouvert aux deux extrémités, caractérisé en ce que
les deux feuillards enroulés (3b) sont solidarisés l'un à l'autre et au cylindre (17)
seulement à leurs points de contact réciproques situés à l'intérieur d'une zone marginale
(18, 18a) à chacune des extrémités du cylindre.
5. Pot, suivant l'une des revendications 1 à 4, à structure alvéolaire (2, 2a) formée
par empilage à plat de feuillards (3) de même longueur mais de dimensions transversales
régulièrement croissantes puis décroissantes d'un côté à l'autre d'une enveloppe cylindrique,
l'empilage de feuillards étant maintenu assemblé à au moins une de ses extrémités
par une virole métallique (9, 9a) à section en L calée contre un épaulement interne
de l'enceinte à l'extérieur de l'empilage, pot caractérisé en ce que l'empilage de
feuillards est maintenu assemblé à au moins une de ses extrémités par un anneau métallique
(4, 4a) présentant plusieurs replis radiaux (5) lui confèrent une élasticité d'insertion
d'une de ses tranches contre un épaulement interne (6) de l'enceinte à l'extérieur
de l'empilage et une portée de sa tranche opposée contre la tranche contiguë des feuillards
(3) empilés.
6. Pot, suivant l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que sa structure alvéolaire
est formée de feuillards en acier inoxydable réfractaire à forte teneur en aluminium,
élaborés par la technique de coulée directe sur roue, à surface abrasée, oxydés thermiquement
et recouverts d'un revêtement alumineux supportant un catalyseur.