Domaine de l'invention.
[0001] L'invention concerne un procédé de coulée en continu d'un composite liquide à matrice
métallique renforcée par des particules d'un matériau céramique réfractaire.
[0002] Ces matériaux céramiques réfractaires sont constitués par des substances non métalliques,
ayant une température de fusion supérieure à celle de la matrice à laquelle ils sont
incorporés,et qui sont inattaquables ou peu attaquables par le métal en fusion de
la matrice.
[0003] Ce sont,par exemple, du graphite, des carbures,oxydes, nitrures,borures de métaux
ou de certains métalloïdes,mais aussi des composés tels que silicates, aluminosilicates
etc...
[0004] Ces matériaux peuvent avoir la forme de fibres longues ou courtes ou encore de particules
ou de whiskers de granulométrie convenable.L'invention s'adresse à la fabrication
de composites à base de particules ou de whiskers.
[0005] La fabrication de ces composites à matrice métallique particulaires peut se faire
par deux types de procédés:
- des procédés ressortissant de la métallurgie des poudres dans lesquels le métal mélangé
aux particules est mis en forme,fritté,puis éventuellement filé ou forgé.
- des procédés ressortissant des techniques de fonderie dans lesquels les particules
sont mélangées au métal en fusion.
[0006] L'invention s'adresse à ce deuxième type et en particulier à un procédé de coulée
continue de composites préparés suivant une technique de fonderie.
Le principal problème rencontré dans les procédés d'élaboration de composites à matrice
métallique ( qui seront désignés dans ce qui suit par CMM ) est celui du mouillage
des particules céramiques par le métal,mouillage qui conditionne la compacité des
CMM et leur homogénéité c'est-à-dire finalement leurs caractéristiques d'usage.
[0007] De nombreuses méthodes ont été proposées pour résoudre ce problème.
Une de ces méthodes a fait l'objet de la demande de brevet français n° 89-16000 déposée
le 27 novembre 1989 par la demanderesse.Cette demande concerne un procédé de fabrication
en continu d'un CMM renforcé par des particules d'un matériau céramique caractérisé
en ce que:
- on met en oeuvre dans une poche de coulée une masse déterminée d'une dispersion homogène
de particules dans un bain de métal liquide,cette dispersion,qualifiée d'initiale,ayant
la composition du composite à fabriquer et étant soumise à un brassage.
- on alimente en continu et avec un débit déterminé,un ou plusieurs postes de coulée
à partir de la poche dont on maintient le niveau constant par addition simultanée
des particules à l'état solide et du métal à l'état liquide dans une proportion correspondant
à celle du CMM à fabriquer,tout en maintenant le brassage.
Exposé de l'invention
[0008] Le caractère continu de l'élaboration du CMM exposée ci-dessus se prête particulièrement
bien à la coulée continue. On peut ainsi réaliser une ligne de fabrication continue
intégrant l'élaboration du CMM et sa coulée en demi-produits.
[0009] L'objet de l'invention est de proposer un procédé et un appareillage de coulée continue
adaptés à la coulée de CMM,c'est-à-dire dans lesquels le brassage nécessaire à la
mise en suspension des particules de céramique dans la matrice liquide se poursuit
pendant la coulée du demi-produit dans la partie encore liquide de ce demi-produit
que les spécialistes appellent le "marais".
[0010] Cependant le procédé de l'invention n'est pas limité à la coulée d'un CMM liquide
obtenu par le procédé de la demande de brevet français 89-16000;il s'applique à la
coulée de tout CMM liquide préparé par un procédé quelconque.
[0011] Le procédé consiste à créer un brassage d'origine électromagnétique qui assure des
mouvements de mélange caractérisés par le fait qu'ils sont situés dans des plans méridiens
contenant l'axe de coulée.Pour pouvoir assurer ce brassage dans de bonnes conditions
de mise en suspension et de dispersion des particules,il faut que la zône brassée
soit suffisante.Pour cela,il est nécessaire de faire précéder la partie "lingotière"
telle que l'on peut la rencontrer de manière classique dans une coulée continue par
une partie amont isolée thermiquement,qui constitue une zône chaude et qui a pour
effet d'accroître le volume du marais.
Description de l'invention.
[0012] La figure 1 représente un exemple de réalisation de l'invention.
On décrira successivement le dispositif destiné à la coulée,à la solidification et
à l'extraction du CMM puis les trois types de dispositifs électromagnétiques destinés
à assurer le brassage du métal.
[0013] La figure 1 et la description des dispositifs de coulée,de solidification et des
trois types de brassage électromagnétique sont relatifs à un mode particulier de réalisation
de l'invention:celui de la coulée verticale.Des dispositifs analogues,ayant la même
fonction se retrouvent dans un autre mode de réalisation de l'invention:celui de la
coulée horizontale.
[0014] Le dispositif de coulée,solidification et extraction est proche de celui utilisé
pour la coulée continue en charge (ou avec rehausse) des métaux et en particulier
de l'aluminium.Il comprend:
a) une partie chaude réalisée en matériau isolant thermique 1 qui renferme le métal
liquide 2.Le matériau isolant est du type utilisé couramment en fonderie pour la confection
de goulottes et de busettes.
b) une partie froide reliée à la partie chaude de manière étanche au métal liquide.Cette
partie froide comprend comme élément essentiel une lingotière 3 en métal conducteur
de la chaleur refroidie extérieurement.Ce refroidissement peut être assuré par un
film de fluide de refroidissement ,généralement de l'eau, 5 provenant d'une boite
à eau 6,tel que représenté sur la figure 1.Il peut aussi être assuré directement par
une chambre d'eau accolée de manière connue à la lingotière.Dans ce dernier cas,on
formera de préférence des jets ou une lame d'eau au bas de l'ensemble chambre d'eau-lingotière
qui viendront assurer par ruissellement le refroidissement direct du produit en cours
de coulée..Cette lingotière peut être munie,à sa partie supérieure d'un anneau de
graphite 4 jouant un rôle de lubrifiant vis-à-vis du métal coulé,en complément d'un
agent de lubrification dont il s'avère parfois nécessaire de revêtir la paroi interne
de la partie aval pour faciliter la coulée de certains métaux.Suivant une technique
de l'art antérieur,il est aussi possible d'amener en continu par la lingotière un
agent de lubrification qui traverse l'anneau de graphite et assure ainsi une lubrification
en continu.Toujours dans la perspective de lubrifier en continu,on peut,au lieu d'utiliser
un anneau de graphite,insérer dans la lingotière des crayons de graphite qui débouchent
sur la face interne de la lingotière et sont connectés à leur autre extrêmité à une
chambre où le lubrifiant est mis sous pression.
c) le système d'extraction constitué d'un fond obturant la partie inférieure de la
lingotière au démarrage,porté dans le cas d'une coulée verticale, par un plateau animé
d'un mouvement régulier vertical et vers le bas,réglable selon les alliages et le
format des produits coulés.Dans le cas de la coulée horizontale,ce système est porté
soit par un tapis motorisé,soit par une table à rouleaux dont l'un est motorisé,un
rouleau presseur venant garantir l'entrainement.
[0015] Après le démarrage,le produit déjà solidifié sert de moule pour la solidification
du métal alimenté en continu et l'on arrive à un état d'équilibre représenté sur la
figure 1:
A partir de la lingotière se développe une enveloppe extérieure solidifiée tandis
qu'à l'intérieur du produit coulé s'établit un front de solidification 7 ayant la
forme approximative représentée sur la figure.Au-dessous de ce front,le métal est
complètement solide;au-dessus,dans ce que l'on appelle le "marais",il y a un mélange
de liquide et de particules céramiques.
[0016] C'est en vue d'assurer une meilleure homogénéité de la distribution des particules
au sein du métal liquide qu'un brassage électromagnétique,provoquant des mouvements
dans le marais suivant des plans méridiens,est adjoint.
[0017] Le dispositif électromagnétique de brassage dont la combinaison avec le dispositif
de coulée constitue l'invention est préférentiellement l'un des trois décrits ci-après.
[0018] Le premier type consiste à faire passer un courant électrique monophasé de fréquence
inférieure ou égale à la fréquence industrielle au sein de la lingotière constituée,au
moins partiellement par un matériau conducteur de l'électricité.La paroi de cette
lingotière doit alors présenter sur toute son épaisseur et suivant au moins une génératrice
un insert isolant électrique de part et d'autre duquel sont fixés les amenées de courant.Ainsi
cette lingotière joue le rôle d'une spire et le courant qui la traverse génère un
champ magnétique qui développe des forces électromagnétiques engendrant le mouvement
souhaité.La paroi interne de cette lingotière doit être recouverte d'un film isolant
pour éviter les courts-circuits par le métal coulé. Les forces électromagnétiques
étant fonction de l'intensité de courant,on choisira pour la confection de la lingotière
un métal bon conducteur du courant.Ce peut être,par exemple le cuivre ou l'aluminium
ou leurs alliages pour la coulée d'aluminium.
[0019] On peut aussi utiliser des assemblages de différents matériaux dans lesquels la portion
la plus proche de la partie amont est faite sinon en matériau isolant du moins avec
un matériau moins bon conducteur de l'électricité tel un acier inoxydable.Dans ce
cas, le mouvement du liquide est amplifié.
[0020] Le film isolant peut être constitué d'une couche d'oxyde obtenue par anodisation
dans le cas de l'aluminium,d'un émail,ou d'une résine fluocarbonée.L'épaisseur de
ce film dépend de la tension de la paroi de la lingotière par rapport au métal coulé.Une
épaisseur d'oxyde de 1 micromètre convient pour une tension de 100 volts.
[0021] Dans le cas où la lingotière est munie d'une bague en graphite,cette bague peut être
partagée en au moins deux secteurs pour éviter tout effet Joule dans une zône que
l'on souhaite refroidir et une réduction de l'énergie qui limiterait les mouvements
du métal.
[0022] En particulier,on peut utiliser une bague présentant un insert placé en regard de
l'insert de la lingotière ;dans ce cas,on évite également l'effet Joule et on peut
alors fretter directement la bague sur la paroi interne de la lingotière sans avoir
besoin d'un film isolant intermédiaire.
[0023] Le deuxième type de dispositif de brassage (figure 1) consiste à placer à l'extérieur
de la lingotière au moins une spire métallique 9 d'axe sensiblement parallèle à l'axe
du moule dans laquelle on fait passer un courant monophasé de fréquence inférieure
ou égale à la fréquence industrielle.Cette spire,isolée électriquement de la paroi
de la lingotière crée un champ magnétique parallèle à l'axe du moule qui développe
des forces électromagnétiques engendrant le brassage selon les flèches 10 et 11.Ce
brassage est plus ou moins ample en fonction de l'intensité du courant dans la spire
et selon d'autres facteurs tels que la composition et la structure de la lingotière.En
ce qui concerne la composition,il est préférable d'utiliser un matériau ayant une
résistivité supérieure à 5 microohm.cm,par exemple un acier inoxydable amagnétique,du
titane,ou une céramique ayant une conductibilité thermique suffisante,ou encore un
matériau composite tel un acier inoxydable revêtu d'une mince couche d'aluminium.En
ce qui concerne la structure,on peut,afin de réduire l'intensité nécessaire au brassage,partager
la lingotière suivant ses génératrices en au moins deux secteurs séparés les uns des
autres par un isolant électrique tel le mica,ces secteurs étant assemblés entre eux
par des goupilles en acier inox et des chevilles isolantes.
Tous ces types de lingotières peuvent également être garnies sur leur paroi interne
au voisinage de la zône chaude d'une bague en graphite coaxiale partagée de préférence
suivant ses génératrices en au moins deux sections,cela en vue d'améliorer l'efficacité
du courant électrique pour le brassage.
[0024] Les spires qui entourent la lingotière sont conçues et montées de manière à s'adapter
à n'importe quelle forme de lingotière et à optimiser le rendement courant-force et
la distribution des forces dans le métal afin de répartir le brassage sur toute la
section et la hauteur du moule et obtenir la plus grande homogénéité possible des
particules au sein du métal liquide.C'est ainsi que les spires peuvent être déplacées
parallèlement à l'axe du moule ou être formées par un assemblage d'éléments démontables
capables de circonscrire des moules de toute section de façon équidistante,ou à des
distances différentes.Ces assemblages conviennent parfaitement aux sections rectangulaires.
[0025] Il est encore possible,selon l'invention,d'améliorer l'efficacité du brassage par
adjonction autour de la zône chaude d'une ou plusieurs spires parcourues par un courant
électrique et alimentées en série ou en parallèle avec celles de la zône froide ou
par un générateur de courant d'intensité,de fréquence et/ou de phase différentes de
celles du courant alimentant les spires de la zône froide.
[0026] En vue de canaliser le champ magnétique créé par la ou les spires,la zône froide
peut être entourée d'éléments de culasse magnétique formés de feuilles métalliques
isolées les unes des autres et situées dans des plans passant par l'axe du moule.
[0027] La zône chaude ou au moins sa partie la plus voisine de la zône froide peut être
entourée d'une gaine dans laquelle circule un gaz sous presion et inerte chimquement
vis-à-vis du métal coulé;on constate alors que le produit coulé présente un meilleur
état de surface.
[0028] Le troisième type de dispositif de brassage se compose de un ou plusieurs inducteurs
alimentés en courant polyphasé entourant l'ensemble du dispositif de coulée,zône chaude
et zône froide.En principe,on peut utiliser n'importe quel type de courant à n phases;en
pratique on utilisera évidemment le courant triphasé:c'est ce qui est illustré sur
la figure 2. Sur cette figure,six bobinages successifs: A, B, C, D, E, F ont été représentés
de haut en bas de la figure.Ces bobinages sont placés dans des plans perpendiculaires
à l'axe de coulée.Ils sont alimentés d'une façon analogue à celle de l'alimentation
des moteurs linéaires à induction respectivement par les phases 1 ,-2 ,3 ,-1 ,2 ,-3
de manière à créer un champ glissant vertical ascendant,descendant ou périodiquement
ascendant puis descendant,suivant l'ordre dans lequel sont alimentées les trois phases.De
manière classique,on utilise généralement une longueur de bobinage qui soit un multiple
du pas polaire,le pas polaire étant la longueur des trois bobinages de la séquence
élémentaire 1,-2,3.Cela signifie en pratique qu'on utilisera 6, 9, 12, 15....bobinages
mais rien n'interdit en théorie de couper une séquence au milieu.De plus, des moyens
sont connus de l'homme de l'art en électrotechnique consistant à utiliser des bobinages
particuliers aux extremités en vue d'éliminer les effets de bord dans les moteurs
linéaires.L'interaction de ce champ glissant avec les courants induits dans le métal
engendre des forces qui générent des mouvements dans des plans passant par l'axe de
la lingotière et donc du produit coulé.Ces mouvements sont représentés schématiquement
sur la figure 2 par les flèches 10 et 11.
[0029] Il est clair que ces mouvements permettent l'entrainement des particules céramiques
noyées dans le métal encore liquide vers la partie supérieure plus chaude du marais
ce qui assure une bonne homogénéisation des particules céramiques.
[0030] Les inducteurs triphasés A à F décrits ci-dessus peuvent être réalisés de deux façons:
1°) de façon classique avec des bobinages sous forme de galettes en fil de cuivre
ou en tube de cuivre refroidi,les différentes galettes étant superposées et de préférence
placées dans les encoches d'une culasse magnétique feuilletée 12 destinée à canaliser
les lignes de force du champ magnétique.(figure 3 ).Les feuilles métalliques,isolées
électriquement les unes des autres,sont situées dans des plans passant par l'axe du
moule.Dans le cas où une chambre est accolée à la lingotière pour assurer le refroidissement
de celle-ci,on peut placer les bobinages à l'intérieur de cette chambre.Ils sont alors
efficacement refroidis.
2°) selon l'invention telle que représentée sur la figure 4:
Le bobinage est constitué de disques minces d'épaisseur de l'ordre du mm en métal
bon conducteur,du cuivre par exemple.Chaque disque 13 en forme d'anneau et muni d'une
fente 14 constitue une spire du bobinage(figure 4a).Pour constituer le bobinage,on
empile les disques en décalant deux disques successifs d'un angle donné.Une feuille
d'isolant 15 est interposée entre deux disques de cuivre successifs sauf dans la zône
entre les fentes de ces deux disques successifs.Il y a donc dans cette zône une plage
de contact assurant la liaison électrique entre deux disques successifs et la continuité
du bobinage.(figure 4b).
[0031] Pour assurer le refroidissement des disques de cuivre,on a imaginé deux solutions
selon le mode de refroidissement de la lingotière.
Dans le cas de refroidissement de la lingotière par film d'eau, on place les bobinages
selon l'invention décrite ci-dessus dans une chambre d'eau annulaire entourant les
parties amont et aval et laissant le passage pour le film d'eau au niveau de la lingotière.Une
demi-coupe de cette chambre est représentée sur la figure 5: La chambre est constituée
d'une paroi intérieure,cylindrique ou prismatique,selon la forme du produit coulé,en
matière de préférence isolante ou faiblement conductrice de l'électricité,mais en
tout cas amagnétique 16 et d'une paroi extérieure,à surface interne également cylindrique
ou prismatique,qui peut être constituée d'une culasse magnétique 12.
La chambre d'eau est fermée à ses parties supérieure et inférieure par deux pièces
18 et 19 réunies entre elles par un tirant fileté 20 dont le rôle est d'assurer également
le serrage des disques formant le bobinage grâce à deux écrous 21 et 22.Sa partie
centrale,au contact avec les disques de cuivre est isolée.
Une arrivée d'eau 23 et une sortie 24 sont disposées respectivement en bas et en haut
de la chambre.Les empilages de disques de cuivre 13 et d'isolant l5 sont disposés
à l'intérieur de la chambre.Les disques de cuivre et d'isolant sont percés de trous,judicieusement
répartis pour constituer les conduits de refroidissement 25 et permettre le passage
des tirants.
[0032] Dans le cas où le refroidissement de la lingotière est assuré par une chambre d'eau,on
peut tirer profit de cette solution en plaçant les bobinages directement dans cette
chambre.( Figure 6 )
La paroi interne de la chambre est dans ce cas la lingotière elle-même 26 qui est
revêtue en amont (Partie chaude ) d'un matériau isolant thermiquement 27 et en aval
(Partie froide) d'un anneau en graphite 28.On retrouve la partie solide 29 du produit
en cours de coulée délimitée par le front 30.L'eau qui arrive en 31 sert non seulement
à refroidir les bobinages 32 par l'intermédiaire des perçages 33,et la lingotière
par passage dans l'interstice 34, mais aussi à former la lame d'eau 35 qui ruisselle
sur le produit 36.Une vanne 37 située sur le circuit de sortie 38 du refroidissement
du bobinage permet de contrôler les quantités respectives circulant dans chacun des
passages.Le reste de la technologie est similaire à ce qui a été décrit pour la figure
5.
Exemple
[0033] Une billette de diamètre 75 mm en alliage AS₇G₀
,6 contenant 15% en volume de particules de SiC de 10 micromètres environ a été coulée
selon le procédé décrit ci-dessus:
- la lingotière était surmontée d'une zône chaude réalisée d'un anneau en matériau isolant
MONALITE de hauteur 70 mm.
- la lingotière était entourée d'une spire alimentée sous une tension de 6,3 volts.
- la vitesse de coulée était de 200 mm/minute.
[0034] Dans ces conditions,la billette obtenue présentait,à l'exception de l'extrême périphérie,ce
qui est classique en coulée continue d'alliage d'aluminium,une structure homogène
avec une bonne dispersion des particules au sein de la matrice,alors qu'en l'absence
de brassage électromagnétique selon l'invention décrite,de larges plages de matrice
sans particules,ces plages pouvant atteindre 200 micromètres,ont été observées.
[0035] Un lopin de cette billette a été écrouté puis filé pour former de la barre de diamètre
20 mm.Dans cette barre ont été tirées des éprouvettes pour essais mécaniques qui,après
trempe et revenu(état T6) ont donné les résultats suivants:
Module d'élasticité: 97 GPa
Limite d'élasticité à 0,2 % d'allongement: 312 MPa
Charge de rupture: 374 MPa
Allongement à la rupture: 6 %
1. Procédé de fabrication par coulée continue de demi-produits en composite à matrice
métallique renforcée par des particules de matériau céramique réfractaire dans lequel
on verse le métal liquide contenant les particules céramiques dans un moule obturé
à sa partie aval par un fond mobile et constitué de deux parties de même axe :
une partie amont dite zône chaude (1)dont la paroi est réalisée en matériau isolant
thermique au moins sur sa face interne,
une partie aval,la lingotière (3) dont la paroi,réalisée en matériau conducteur thermique
est refroidie par un fluide de refroidissement (5) de façon à provoquer à son contact
la formation d'une croûte solide et d'un front de solidification (7) permettant l'extraction
progressive du produit composite à l'aide du fond mobile,
caractérisé en ce que:
l'on applique à toute la zône située en amont du front de solidification et qui contient
le mélange de métal liquide et de particules un brassage électromagnétique assurant
des mouvements de mélange situés dans des plans méridiens contenant l'axe de la coulée.
2. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que la matrice métallique est un
alliage d'aluminium.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2 caractérisé en ce que la coulée continue
se fait verticalement.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2 caractérisé en ce que la coulée continue
se fait horizontalement.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que le composite métallique
liquide que l'on verse dans le moule de coulée continue provient d'une poche de coulée
alimentée de façon simultanée et continue en métal liquide et en particules céramiques
solides en proportion déterminée, et dans laquelle on pratique un brassage énergique.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5 caractérisé en ce que le mouvement est
obtenu par passage d'un courant électrique monophasé de fréquence inférieure ou égale
à la fréquence industrielle dans la lingotière dont la paroi présente sur toute son
épaisseur et suivant au moins une génératrice un insert en matériau isolant de l'électricité
de part et d'autre duquel sont fixées des amenées de courant,la lingotière étant revêtue
intérieurement d'un film isolant de l'électricité.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5 caractérisé en ce que le mouvement est
obtenu au moyen d'au moins une spire métallique placée à l'extérieur de la lingotière
dont l'axe est sensiblement parallèle à l'axe de la lingotière et parcourue par un
courant monophasé de fréquence inférieure ou égale à la fréquence industrielle.
8. Procédé selon la revendication 7 caractérisé en ce que l'on déplace la ou les spires
parallèlement à l'axe du moule.
9. Procédé selon la revendication 7 caractérisé en ce que l'on règle la distance de la
ou des spires par rapport à la paroi externe de la lingotière.
10. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que le brassage électromagnétique
est obtenu par une série d'inducteurs constitués de bobinages annulaires ayant pour
axe l'axe du moule,disposés autour des zônes chaude et froide du moule et alimentés
en courant polyphasé avec un ordre des phases tel que s'établisse à l'intérieur du
moule un champ glissant parallèle à l'axe du moule se déplaçant dans un sens ou dans
l'autre ou alternativement dans un sens puis dans l'autre,engendrant des forces électromagnétiques
qui entrainent le composite liquide dans des mouvements dans des plans méridiens passant
par l'axe du moule et assurant ainsi une répartition homogène des particules au sein
du métal liquide.
11. Procédé selon l'une des revendications 1 à 10 caractérisé en ce que l'on injecte un
gaz sous pression au niveau de la zône froide.
12. Dispositif pour la coulée continue de produits composites à matrice métallique comportant
un moule obturé à sa partie aval par un fond mobile et constitué de deux parties de
même axe :
une partie amont,dite zône chaude (1)dont la paroi est réalisée en matériau isolant
thermique au moins sur sa face interne
une partie aval,dite zône froide (3) dont la paroi, réalisée en matériau conducteur
thermique est refroidie par un fluide de refroidissement (5),un système de déplacement
du fond mobile permettant l'extraction progressive du produit caractérisé en ce que sont disposés autour des zônes chaude et froide du moule des moyens de
brassage électromagnétique assurant des mouvements de mélange situés dans des plans
méridiens contenant l'axe de coulée.
13. Dispositif selon la revendication 12 caractérisé en ce que le moyen de brassage est
constitué par la lingotière elle-même,dont la paroi présente sur toute son épaisseur
et suivant au moins une génératrice un insert en matériau isolant de l'électricité
de part et d'autre duquel sont fixées des amenées de courant,ladite partie étant revêtue
intérieurement d'un film isolant de l'électricité.
14. Dispositif selon la revendication 13 caractérisé en ce que la paroi interne de la
lingotière est recouverte sur toute sa périphérie et au moins au voisinage de la zône
chaude d'une bague en graphite de même axe que lesdites zônes.
15. Dispositif selon la revendication 14 caractérisé en ce que la bague en graphite est
partagée suivant ses génératrices en au moins deux secteurs.
16. Dispositif selon la revendication 12 caractérisé en ce que le moyen de brassage est
constitué d'au moins une spire métallique placée à l'extérieur de la lingotière dont
l'axe est sensiblement parallèle à l'axe de la lingotière.
17. Dispositif selon la revendication 16 caractérisé en ce que la lingotière est constituée
par un matériau ayant une résistivité supérieure à 5 microohm.cm.
18. Dispositif selon la revendication 16 caractérisé en ce que la lingotière est partagée
suivant ses génératrices en au moins deux secteurs séparés par un isolant électrique.
19. Dispositif selon la revendication 16 caractérisé en ce que la lingotière est constituée
par l'assemblage de différents matériaux.
20. Dispositif selon l'une des revendications 13 à 19 caractérisé en ce que la zône chaude
renferme au moins une spire métallique alimentée en courant électrique;
21. Dispositif selon la revendication 20 caractérisé en ce que la spire est reliée à l'alimentation
électrique de la zône froide.
22. Dispositif selon la revendication 12 caractérisé en ce que le moyen de brassage est
constitué par une série d'inducteurs constitués de bobinages annulaires ayant pour
axe l'axe du moule,disposés autour des zônes chaude et froide du moule et alimentés
en courant polyphasé avec un ordre des phases tel que s'établisse à l'intérieur du
moule un champ glissant parallèle à l'axe du moule se déplaçant alternativement dans
un sens puis dans l'autre,engendrant des forces électromagnétiques situées dans des
plans méridiens passant par l'axe du moule.
23. Dispositif selon la revendication 22 caractérisé en ce que les bobinages sont alimentés
en courant triphasé.
24. Dispositif selon l'une des revendications 22 et 23 caractérisé en ce que la longueur
totale des bobinages est un multiple du pas polaire.
25. Dispositif selon l'une des revendications 12 à 24 caractérisé en ce que le système
de refroidissement de la partie aval est constitué d'un film provenant d'une boite
à eau.
26. Dispositif selon l'une des revendications 12 à 24 caractérisé en ce que le système
de refroidissement de la partie aval est constitué par une chambre d'eau accolée à
la lingotière et formant à sa base des jets ou une lame d'eau venant ruisseler sur
le produit coulé.
27. Dispositif selon l'une des revendications 22 à 24 caractérisé en ce que les bobinages
sont réalisés sous forme de galettes superposées en fil de cuivre ou en tube de cuivre
refroidi.
28. Dispositif selon la revendication 27 caractérisé en ce que les galettes sont placées
dans les encoches d'une culasse magnétique feuilletée formée de feuilles métalliques
isolées les unes des autres et situées dans des plans passant par l'axe du moule.
29. Dispositif selon l'une des revendications 22 à 24 caractérisé en ce que les bobinages
sont constitués de disques métalliques annulaires minces,de préférence en cuivre,chacun
d'eux étant muni d'une fente radiale,ces disques étant empilés avec à chaque disque
successif un décalage d'un angle donné de la fente et avec interposition entre deux
disques voisins d'une feuille d'isolant sauf dans la zône entre les fentes de deux
disques voisins de façon à créer une plage de contact entre ces deux disques et assurer
ainsi la continuité du bobinage.
30. Dispositif selon la revendication 29 caractérisé en ce que les bobinages ainsi constitués
sont placés à l'intérieur d'une chambre parcourue par une circulation d'eau,de forme
annulaire entourant le moule de coulée,dont la paroi cylindrique intérieure est un
isolant électrique,munie de moyens de serrage de l'empilement de disques de cuivre
et de feuilles d'isolant et en ce que ces disques de cuivre et d'isolant sont percés
de trous alignés parmettant la circulation de l'eau de refroidissement.
31. Dispositif selon la revendication 30 caractérisé en ce que la paroi cylindrique extérieure
de la chambre est constituée d'une culasse magnétique formée de feuilles métalliques
isolées les unes des autres et situées dans des plans passant par l'axe du moule.
32. Dispositif selon les revendications 26 et 27 caractérisé en ce que pour assurer leur
refroidissement les bobinages sont placés à l'intérieur de la chambre d'eau accolée
à la lingotière.
33. Dispositif selon l'une des revendications 29 à 31 caractérisé en ce que la chambre
destinée au refroidissement des empilements de disques de cuivre et d'isolant est
constituée par la chambre d'eau destinée au refroidissement du produit coulé,dont
la paroi interne est la lingotière elle-même revêtue en amont d'un matériau isolant
thermique.