[0001] La présente invention concerne un disjoncteur de réactance à faibles surtensions.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0002] La coupure d'une réactance shunt à haute tension (ou la coupure de tout autre circuit
inductif) crée des contraintes à la fois sur la réactance et sur le disjoncteur.
[0003] Les contraintes sur la réactance sont d'une part l'amplitude de la surtension, surtout
suite à un réamorçage dans le disjoncteur, et, d'autre part, la vitesse d'accroissement
de la surtension; cette vitesse dépend de la fréquence d'oscillation du circuit du
jeu de barres. Cette dernière contrainte est néfaste aux enroulement bobinés; on appelle
ces ondes de tension des ondes coupées.
[0004] Dans le rapport "High frequency switching surges in EHV shunt reactor installation
with reduced insulation levels", F-78 659-5, IEEE PES, Juillet 1978, Los Angeles,
il a été signalé des surtensions de 2,3 p.u. et des fréquences de 300 kHz mesurées
sur un circuit de réactance à 500 kV de la BPA (Bonneville Power Administration, Etats-Unis).
Le du/dt obtenu est de l'ordre de 560 Kilovolts par microsecondes.
[0005] D'après ce rapport, la conception de la réactance a permis à cette dernière de supporter
sans difficulté toutes ces contraintes.
[0006] Dans le rapport "La coupure des courants inductifs des réactances shunt à extra-haute
tension", CIGRE 1978, rapport N
o 13-06, des ondes de surtension de durée de front de quelques microsecondes ont été
mesurées sur les réseaux 500 kV et 750 kV soviétiques.
[0007] Dans le rapport "Problèmes particuliers de coupure des circuits industriels et leur
solution par l'emploi de résistances d'amortissement non linéaires", Conférence CIRED
Mai 1977, Londres, Rapport N
o6-4, il est précisé que, selon que le neutre du circuit est isolé ou à la terre, on
peut obtenir des surtensions plus ou moins élevées. Avec un neutre isolé, la surtension
peut atteindre 4 à 5 p.u. suite à des réamorçages dans le disjoncteur. Les auteurs
ont fortement conseillé l'utilisation des résistances non linéaires pour éviter les
réamorçages dans les disjoncteurs et les variations rapides de tension qui en découlent.
[0008] Les contraintes sur le disjoncteur sont, pour une tension aux bornes du disjoncteur
trop élevée suite à un arrachage de courant trop important par exemple,
- soit un amorçage interne
- soit des contournements externes, qui ont déjà entraîné des explosions de disjoncteurs,
si les conditions atmosphériques sont défavorables (neige, pluie entraînant une mauvaise
répartition de la tension sur le disjoncteur, en particulier dans le cas d'un disjoncteur
à plusieurs chambres).
[0009] Pour réduire l'amplitude des surtensions sur la réactance, on peut soit utiliser
des parafoudres aux bornes de la réactance, soit empêcher des réamorçages dans le
disjoncteur, surtout des réamorçages hauts qui entraînent des surtensions élevées.
[0010] Dans le rapport cité en dernier lieu et dans le rapport "Disjoncteurs sans surtensions",
CIGRE, 1958, rapport N
o 146, on a proposé d'utiliser des résistances variables ou non linéaires aux bornes
du disjoncteur pour limiter les surtensions.
[0011] Dans le brevet allemand 2 361 203 du 12 juin 1975 (Siemens), on a proposé des résistances
non linéaires à oxydes métalliques de type ZnO.
[0012] L'utilisation de l'oxyde de zinc permet de s'affranchir d'un interrupteur série,
étant donné le coefficient de non linéarité élevé, de l'ordre de 50 à comparer à 6
pour le carbure de silicium.
[0013] Ceci permet d'obtenir un courant de suite très faible à la tension permanente de
fonctionnement de 1 p.u.
[0014] Plus la tension de fonctionnement de la varistance est faible, plus la protection
sera efficace.
[0015] Dans l'état actuel des performances des oxydes de zinc, on ne peut pas fixer le seuil
de fonctionnement des varistances au-dessous de 1,5 à 1,6 p.u. sans risquer d'échauffer
exagérément la varistance en fonctionnement permanent à 1 p.u. , à moins d'utiliser
un interrupteur en série avec la varistance.
[0016] Pour éviter l'amorçage dans le disjoncteur, lequel entraîne l'usure des contacts
et de la buse isolante de soufflage, et crée des ondes à front raide dans le circuit
à réactance, les auteurs du rapport CIGRE 13-06 de 1978 cité plus haut ont proposé
d'utiliser l'ouverture synchronisée du disjoncteur afin d'éviter les temps d'arc courts,
c'est-à-dire des distances faibles entre contacts.
[0017] Il s'agit de synchroniser l'ouverture du disjoncteur avec le début de l'onde de courant
à fréquence industrielle dans le but d'obtenir des temps d'arc de coupure longs.
[0018] En détectant la tension d'alimentation de la réactance et en tenant compte de la
durée d'ouverture du disjoncteur, on peut aussi synchroniser l'ouverture du disjoncteur
avec l'onde de tension pour avoir des temps d'arc longs, sachant que le courant est
en quadrature avec la tension.
BUT DE L'INVENTION
[0019] Un but de l'invention est de réaliser un disjoncteur de réactance à faibles surtensions.
OBJET DE L' INVENTION
[0020] La présente invention à pour objet un disjoncteur de réactance comprenant pour chaque
phase au moins une chambre de coupure, munie d'un organe de manoeuvre, et au moins
une varistance aux bornes de ladite chambre de coupure, caractérisé en ce que ledit
organe de manoeuvre est sous la dépendance d'un circuit donneur d'ordre pour permettre
une ouverture assurant une durée d'arc suffisante pour éviter tout réamorçage aux
bornes de ladite chambre.
[0021] Avantageusement, ladite varistance a une valeur de fonctionnement comprise entre
1,5 et 1,7 p.u.
DESCRIPTION D'UN MODE PREFERE DE REALISATION
[0022] L'invention est précisée par la description d'un mode préféré de réalisation, en
référence au dessin annexé dans lequel la figure unique est une vue schématique d'une
phase du disjoncteur de l'invention et de la réactance associée.
[0023] Dans la figure, la référence 1 désigne une chambre de coupure disposée à l'extrémité
d'un support 2 et manoeuvrée par un organe de manoeuvre 3. Le disjoncteur est en série
dans le circuit 4 avec une réactance 5. Une varistance 6 est connectée aux bornes
de la chambre de coupure.
[0024] Selon l'invention, le disjoncteur est commandé par un circuit 8 donneur d'ordre d'ouverture
synchronisée; ce dernier reçoit des informations de tension, par exemple par un diviseur
capacitif C1,C2, et des informations de courant, par exemple grâce à un transformateur
de courant 9. A partir de ces données, le donneur d'ordre élabore un ordre de déclenchement
à un instant choisi pour assurer un temps d'arc suffisant pour éviter tout réamorçage
dans le disjoncteur.
[0025] La présence de la varistance permet de protéger le disjoncteur contre toute surcharge
de tension dépassant le seuil de fonctionnement de la varistance.
[0026] On note que tout arrachage trop important du courant à couper peut créer une surtension
élevée; par ailleurs, la pluie ou la neige peuvent surcharger en tension l'une ou
plusieurs des chambres de coupure d'une phase donnée.
[0027] Puisqu'il n'y a plus de réamorçage dans le disjoncteur, le seuil de tension de fonctionnement
de la varistance peut être fixé utilement entre 1,5 et 1,7 p.u.
[0028] Ce seuil de tension sera déterminé en fonction du comportement diélectrique entre
entrée et sortie du disjoncteur et non celui de la réactance.
[0029] L'invention trouve application dans l'équipement des réseaux électriques à haute
tension.