(19)
(11) EP 0 440 533 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
07.08.1991  Bulletin  1991/32

(21) Numéro de dépôt: 91400177.1

(22) Date de dépôt:  28.01.1991
(51) Int. Cl.5E04F 15/18
(84) Etats contractants désignés:
DE ES FR GB IT

(30) Priorité: 02.02.1990 FR 9001261

(71) Demandeur: TOMECANIC, Société Anonyme:
F-78410 Aubergenville (FR)

(72) Inventeurs:
  • Pourtau, Jean-Jacques
    F-78290 Croissy sur Seine (FR)
  • Pourtau, Thierry Eric
    F-78290 Croissy sur Seine (FR)

(74) Mandataire: Hoisnard, Jean-Claude et al
Cabinet Beau de Loménie 158, rue de l'Université
F-75340 Paris Cédex 07
F-75340 Paris Cédex 07 (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Matériau de réalisation d'un sol et procédé de pose d'un revêtement de sol en faisant application


    (57) L'invention est relative à un matériau destiné à être utilisé lors de la réalisation d'un sol dans une construction immobilière.
    Selon l'invention, ce matériau comporte une couche supérieure (2), une couche intermédiaire (3) et une couche inférieure (4), cependant que : a) chacune des couches supérieure (2) et inférieure (4) est réalisée en bitume oxydé (5) armé de premières fibres (6) et a une masse surfacique comprise entre 500 et 1 000 g/m² ; et que b) la couche intermédiaire (3) est réalisée en un liant organique (7), tel qu'un bitume, et par des deuxièmes fibres (8), qui sont noyées dans ledit liant et se présentent sous une forme non tissée.
    Une application est constituée par la pose d'un carrelage non sujet au développement de fissures.




    Description


    [0001] Le domaine de l'invention est d'abord illustré par l'exemple suivant : les carrelages posés à ce jour sont liés à leur support rigide, tel qu'une dalle en béton armé, par un ciment ou un ciment colle, et subissent ainsi les variations de dimensions - dilatations ou rétractions - d'origine thermique dudit support rigide. Ces carrelages finissent tous par être sillonnés de fissures inesthétiques. De plus, la liaison rigide au moyen d'un ciment ou analogue n'est pas de nature à obtenir une isolation phonique satisfaisante entre un carrelage et son support.

    [0002] Pour résoudre concomitamment ces deux problèmes de suppression des fissures et d'obtention de l'isolation phonique, l'idée, conforme à l'invention, s'est formée d'interposer entre le carrelage, ou, plus généralement un revêtement de sol, et le support rigide de ce carrelage, un matériau d'isolation apte à éviter la transmission à la fois des variations de dimensions du support audit revêtement de sol et des ondes sonores.

    [0003] L'invention a donc d'abord pour objet un matériau destiné à être utilisé lors de la réalisation d'un sol dans une construction immobilière.

    [0004] Certains matériaux destinés à l'isolation phonique sont déjà connus, mais n'ont pas toujours l'efficacité désirée. Ainsi, avec des matériaux à deux couches, une supérieure, bitumineuse, l'autre, inférieure, du type laine de verre, on constate en service l'écrasement de la laine de verre, et par suite la réalisation de ponts de transmission phonique par les aspérités du support rigide qui entrent en contact avec la couche bitumineuse supérieure. En outre, un tel matériau ne permet pas une fixation satisfaisante d'un carrelage ou analogue, en raison de l'absence de consistance de la couche inférieure.

    [0005] L'invention a précisément pour premier but de proposer un matériau de construction permettant la réalisation d'un sol conservant durablement l'intégrité de son aspect extérieur et l'obtention d'une isolation phonique de bonne qualité. Et il convient bien entendu qu'en outre ce matériau soit relativement peu épais (épaisseur maximale comprise entre 3 et 5 mm) afin d'être effectivement utilisable dans la réalisation des sols, c'est-à-dire soit en particulier notablement moins épais que certains matériaux multicouches destinés à réaliser l'isolation thermique, dont l'épaisseur dépasse les 10 mm pour atteindre jusqu'à 60 à 100 mm.

    [0006] A cet effet, le matériau conforme à l'invention comporte une couche supérieure, une couche intermédiaire et une couche inférieure, cependant que : a) chacune des couches supérieure et inférieure est réalisée en bitume oxydé armé de premières fibres et a une masse surfacique comprise entre 500 et 1 000 g/m² ; et que b) la couche intermédiaire est réalisée en un liant organique, tel qu'un bitume, et par des deuxièmes fibres, qui sont noyées dans ledit liant et se présentent sous une forme non tissée.

    [0007] Les avantageuses dispositions suivantes sont, en outre, de préférence adoptées :
    • les deuxièmes fibres sont des fibres de verre qui ont, chacune, une épaisseur comprise entre 50 et 150 |m ;
    • l'épaisseur de la couche intermédiaire est comprise entre 0,05 et 0,5 mm ;
    • la masse surfacique de la couche intermédiaire est comprise entre 1 et 60 g/m² ;
    • le taux de retrait dimensionnel de chacune des couches supérieure et inférieure, dans une plage de température s'étendant de -40°C à +80°C, est au plus égal à 0,001 ;
    • l'ensemble des trois couches constituant le matériau a une compressibilité au plus égale à 0,5 mm correspondant à une pression de 0,4 bar ;
    • les premières fibres sont des fibres de verre ;
    • la masse surfacique de chacune des couches supérieure et inférieure est voisine de, ou égale à, 700 g/m² ;
    • l'épaisseur de chacune des couches supérieure et inférieure est comprise entre 0,5 et 1,5 mm ;
    • la face externe de chacune des couches supérieure et inférieure, opposée à la face desdites couches supérieure et inférieure qui est adjacente à la couche intermédiaire, est recouverte d'une poudre anticollante, telle qu'une poudre de grès, destinée à éviter l'adhérence les unes sur les autres desdites couches supérieure et inférieure lors de leur stockage éventuel avec superposition.


    [0008] L'invention est également relative à un procédé de pose, sur un support rigide, tel qu'une dalle en béton armé, d'un revêtement de sol, tel qu'un carrelage, faisant application d'un matériau selon l'une quelconque des définitions précédentes, procédé comprenant : c) la pose de la face externe de la couche inférieure dudit matériau sur le support rigide, et d) la fixation dudit revêtement de sol sur la face externe de la couche supérieure du matériau au moyen d'un adhésif de pose.

    [0009] De manière préférée :
    • en tant qu'adhésif de pose cité en d), on choisit un mortier-colle,
    • on interpose, entre la couche inférieure du matériau et le support, un adhésif de pose.


    [0010] L'avantage principal de l'invention est de mettre à la disposition des réalisateurs de constructions immobilières un matériau permettant effectivement de supprimer les transmissions aussi bien de variations de dimensions que phoniques entre un support rigide et le revêtement de sol qu'il supporte.

    [0011] Il est notamment possible de poser un carrelage en utilisant ce matériau conformément au procédé de pose défini ci-avant.

    [0012] L'invention sera mieux comprise, et des caractéristiques secondaires et leurs avantages apparaîtront au cours de la description de réalisations donnée ci-dessous à titre d'exemple.

    [0013] Il est entendu que la description et les dessins ne sont donnés qu'à titre indicatif et non limitatif.

    [0014] Il sera fait référence aux dessins annexés, dans lesquels :
    • la figure 1 est une coupe d'un matériau conforme à l'invention ;
    • la figure 2 est une coupe représentant un carrelage posé selon une première variante d'un procédé de pose conforme à l'invention ; et
    • la figure 3 est une coupe représentant un carrelage posé selon une deuxième variante d'un procédé de pose conforme à l'invention.


    [0015] Le matériau 1 représenté sur la figure 1 comporte une couche supérieure 2, une couche intermédiaire 3 et une couche inférieure 4.

    [0016] D'une manière générale, les couches supérieure 2 et inférieure 4 sont semblables, approximativement de même composition et de dimensions identiques.

    [0017] Dans l'exemple représenté, ces deux couches ont effectivement même épaisseur et même composition. Chacune de ces couches supérieure 2 et inférieure 4 a les caractéristiques suivantes :
    • réalisée en bitume oxydé 5 au sein duquel des premières fibres 6 sont noyées, de préférence et dans l'exemple décrit constituées par des fibres de verre ;
    • les pourcentages pondéraux, qui ont été essayés et qui ont été vérifiés comme conduisant à l'obtention de meilleurs résultats sont de 95 à 98 % de bitume oxydé et de 2 à 5 % de fibres, notamment de verre ;
    • masse surfacique de chacune des couches supérieure et inférieure comprise entre 500 et 1 000 g/m², de préférence égale à 700 g/m² ;
    • absence quasi totale de retrait entre -40°C et +80°C (retrait de dimensions au plus égal à 0,001 dans la plage de température précitée) ;
    • quasi-incompressibilité du matériau, en rapport avec la présence des fibres qui évitent un écrasement des diverses couches, l'ensemble des trois couches constituant ce matériau ayant une compressibilité au plus égale à 0,5 mm correspondant à une pression de 0,4 bar ;
    • épaisseur de chacune des couches supérieure et inférieure comprise entre 0,5 et 1,5 mm.


    [0018] La couche intermédiaire 3 possède les caractéristiques suivantes :
    • réalisée en un liant organique 7, tel qu'un bitume malléable, au sein duquel des deuxièmes fibres 8 sont noyées, se présentant sous une forme non tissée ;
    • ces deuxièmes fibres sont de préférence des fibres de verre ;
    • épaisseur d'une deuxième fibre comprise entre 50 et 150 µm ;
    • épaisseur de la couche intermédiaire 3 comprise entre 0,05 et 0,5 mm ;
    • masse surfacique de la couche intermédiaire 3 comprise entre 1 et 60 g/m².


    [0019] Si les fibres de verre sont préférentiellement adoptées, il doit être indiqué que d'autres types de fibres - de carbone, ou même végétales - peuvent également être utilisés.

    [0020] Il peut être observé qu'une fine couche de poudre 9, de grès dans l'exemple décrit, mais plus généralement d'un matériau anticollant, a été saupoudrée sur les faces externes 2A et 4A des couches supérieure 2 et inférieure 4, et permet ainsi le stockage par empilage de plusieurs nappes de matériaux 1 les unes sur les autres, ou d'une bande de grande dimension d'une même nappe enroulée sur elle-même, tout en évitant une adhérence de chaque nappe sur la suivante. Ces fines couches de poudre 9 n'ont par ailleurs aucune influence sur les possibilités de fixation d'une nappe de matériau 1 dans la réalisation d'un sol, comme cela va maintenant être observé.

    [0021] La figure 2 représente un sol constitué par une dalle de béton armé 10, sur laquelle la face inférieure 4A d'une nappe d'un matériau 1 a été fixée à l'aide d'une couche 11 de mortier-colle, des carreaux 12 de grès, ou analogue, étant eux-mêmes placés au-dessus de la face supérieure 2A de la nappe du matériau 1 et y étant fixés par une couche 13, également d'un mortier-colle (un seul carreau 12 a été représenté).

    [0022] La figure 3 représente la disposition de la figure 2, dans laquelle la couche 11 de mortier-colle n'a pas été prévue, la face inférieure 4A de la nappe de matériau 1 étant simplement posée sur la face supérieure 10A de la dalle 10.

    [0023] Bien entendu, dans la réalisation de la figure 2, les fines couches 9 de poudre ont été absorbées dans le mortier-colle des couches 11 et 13. Dans la réalisation de la figure 3, la fine couche 9 de poudre disposée sur la face externe 4A de la couche 4 a disparu au milieu des aspérités de la face 10A de la dalle 10, de sorte que ces couches 9 de poudre ne gênent effectivement pas la fixation de la nappe de matériau 1 à la dalle 10 et aux carreaux 12.

    [0024] Les avantages des réalisations décrites vont être mis en évidence à l'exposé des réactions des structures représentées sur les figures.

    [0025] Le matériau 1 constitue d'abord un bon isolant entre la dalle 10 et les carreaux 12 en ce qui concerne la non-transmission des dilatations ou retraits thermiques de la dalle 10 auxdits carreaux. En effet, la constitution des couches supérieure 2 et inférieure 4, relativement rigides, incompressibles, et de la couche intermédiaire 3, beaucoup plus malléable, bien que non sujette à l'écrasement compte tenu des deuxièmes fibres 8 qu'elle contient, permet un certain glissement relatif de la couche supérieure 2 par rapport à la couche inférieure 4 (flèche F), parallèlement auxdites couches, chacune de ces deux couches supérieure et inférieure restant elle-même inchangée, en outre pratiquement exempte de retrait thermique.

    [0026] On comprend bien dans ces conditions que les éventuelles variations de dimensions de la dalle 10, consécutives à des variations de température, ou à des mouvements d'ordre structurel, ne sont pas transmises aux carreaux 12 et ne peuvent pas provoquer de fissures de ceux-ci.

    [0027] Mais, le matériau 1 a en outre de bonnes caractéristiques d'isolation phonique. Il a déjà les caractéristiques des matériaux multicouches, dont on connaît la bonne aptitude à faire obstacle à la propagation des ondes sonores. De plus, la dureté relative de la couche inférieure 4 supprime le risque que les aspérités de la face supérieure 10A de la dalle 10 puissent établir une liaison directe entre cette dalle et la couche supérieure 2, en transperçant la couche intermédiaire 3. Dans les réalisations représentées, ces aspérités sont arrêtées par la couche inférieure 4, ce que ne réaliserait pas une simple couche mince de laine de verre, par exemple.

    [0028] L'invention n'est pas limitée aux réalisations décrites, mais en couvre au contraire toutes les variantes qui pourraient leur être apportées sans sortir de leur cadre, ni de leur esprit.

    [0029] En particulier, le revêtement de sol peut être constitué par les carreaux 12 d'un carrelage dur (carreaux en grès), mais peut aussi être constitué par des matériaux plastiques (linoléum ou analogues), ou encore par une moquette.


    Revendications

    1. Matériau destiné à être utilisé lors de la réalisation d'un sol dans une construction immobilière,
    caractérisé en ce qu'il comporte une couche supérieure (2), une couche intermédiaire (3) et une couche inférieure (4), et en ce que

    a) chacune des couches supérieure (2) et inférieure (4) est réalisée en bitume oxydé (5) armé de premières fibres (6) et a une masse surfacique comprise entre 500 et 1 000 g/m² ;

    b) la couche intermédiaire (3) est réalisée en un liant organique (7), tel qu'un bitume, et par des deuxièmes fibres (8), qui sont noyées dans ledit liant et se présentent sous une forme non tissée.


     
    2. Matériau selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdites deuxièmes fibres sont des fibres de verre qui ont, chacune, une épaisseur comprise entre 50 et 150 µm.
     
    3. Matériau selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que l'épaisseur de la couche intermédiaire (3) est comprise entre 0,05 et 0,5 mm.
     
    4. Matériau selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la masse surfacique de la couche intermédiaire (3) est comprise entre 1 et 60 g/m².
     
    5. Matériau selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le taux de retrait dimensionnel de chacune desdites couches supérieure (2) et inférieure (4), dans une plage de température s'étendant de -40°C à +80°C, est au plus égal à 0,001.
     
    6. Matériau selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que l'ensemble des trois couches le constituant a une compressibilité au plus égale à 0,5 mm correspondant à une pression de 0,4 bar.
     
    7. Matériau selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que lesdites premières fibres (6) sont des fibres de verre.
     
    8. Matériau selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que la masse surfacique de chacune desdites couches supérieure (2) et inférieure (4) est voisine de, ou égale à 700 g/m².
     
    9. Matériau selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que l'épaisseur de chacune desdites couches supérieure (2) et inférieure (4) est comprise entre 0,5 et 1,5 mm.
     
    10. Matériau selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que la face externe (2A, 4A) de chacune desdites couches supérieure (2) et inférieure (4), opposée à la face desdites couches supérieure et inférieure qui est adjacente à la couche intermédiaire (3), est recouverte d'une poudre anticollante (9), telle qu'une poudre de grès, destinée à éviter l'adhérence les unes sur les autres desdites couches supérieure et inférieure lors de leur stockage éventuel avec superposition.
     
    11. Procédé de pose, sur un support rigide (10), tel qu'une dalle en béton armé, d'un revêtement de sol (12), tel qu'un carrelage, faisant application d'un matériau selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé par

    c) la pose de la face externe (4A) de la couche inférieure (4) dudit matériau sur le support rigide (10), et

    d) la fixation dudit revêtement de sol (12) sur la face externe (2A) de la couche supérieure (2) du matériau au moyen d'un adhésif de pose (13).


     
    12. Procédé selon la revendication 11, caractérisé en ce qu'en tant qu'adhésif de pose (13) cité en d), on choisit un mortier-colle.
     
    13. Procédé selon l'une quelconque des revendications 11 et 12, caractérisé par l'interposition, entre la couche inférieure (4A) dudit matériau et le support (10), d'un adhésif de pose (11).
     




    Dessins










    Rapport de recherche