[0001] L'invention est du domaine de la liaison entre deux véhicules successifs d'un train
de transport ferroviaire ou routier ou encore entre deux éléments de passerelle d'accès
à un navire ou à un avion, pour permettre une continuité de roulement aux essieux
de charge élevée que comportent camions, poids lourds ou autocars transportés, lors
de leur chargement par roulement longitudinal sur ces dispositifs de transport.
[0002] Le transfert du plancher de l'un des véhicules à l'autre, ou bien d'un quai fixe
à une passerelle animée de débattements, peut, bien sûr, être réalisé par rabattement
de plaques rigides, articulées généralement sur un axe formant charnière, cet axe
étant capable de supporter le passage de la charge mobile. L'autre extrémité du panneau
rigide ainsi constitué repose, en appui simple, sur le plancher opposé. Des "grains
antiusure" peuvent permettre quelques débattements entre les planchers reliés, même
sous le passage de la charge et, par ailleurs, la discontinuité de plaques accolées
permet un certain gauchissement du panneau.
[0003] Mais, la plupart du temps, pour de lourds planchers mobiles, le mouvement libre des
véhicules porteurs ne peut se produire sans limite que grâce au soulèvement de la
passerelle formée de ces plaques. Cette manoeuvre d'enlèvement ou de rabattement des
composants, est particulièrement pénible si elle reste manuelle. Une éventuelle machinerie
appropriée, portée par chaque véhicule, peut être affectée à cette manoeuvre. Dans
les deux cas, il est nécessaire de mettre en place, autant à l'embarquement qu'au
débarquement, une procédure de sécurité complexe, pour remédier aux risques d'oubli.
[0004] Lorsque la rapidité de ces manoeuvres devient l'objectif essentiel du matériel, tel
qu'une navette ferroviaire pour le transit de véhicules routiers à travers un tunnel,
il est indispensable que des moyens permanents de franchissement des lacunes entre
des wagons successifs soient maintenus, sans nécessité de manipulations. L'absence
de risques pour les personnes susceptibles de circuler pendant le mouvement du train,
lorsque les véhicules transportés sont arrêtés et éventuellement arrimés ou calés
doit également être assurée.
[0005] Le besoin de plancher continu est ressenti, en particulier, lorsque la continuité
de passage est permise en permanence par un compartiment d'intercirculation fermé,
pour passagers, sur la longueur d'un train. Un tel plancher doit être associé aux
compartiments articulés décrits par les brevets FR 2.357.409 d'ALSTHOM et FR 2.569.149
de S.I.G., ainsi que EP0181294 de FIAT. Dans les trois documents cités, le plancher
est une simple plaque, comportant une charnière d'articulation pour le premier et
trois charnières pour le dernier, ou des glissements de toles pour le second. La cinématique,
autorisant une surface de plancher continue malgré les rotations et les débattements
latéraux en courbe-contre courbe, n'est due, dans ces systèmes, qu'à des rotations
d'éléments de compartiment autour d'axes verticaux. Les planchers mobiles correspondants
peuvent être considérés comme des solides de même structure que les planchers de véhicules
dont ils sont séparés par une frontière mobile. La cinématique associée à ces planchers
mobiles doit prévoir des articulations multiples, capables de supporter les charges
qui peuvent les parcourir, et ces éléments atteignent des dimensions rédhibitoires
lorsque ces charges ponctuelles sont de plusieurs tonnes, comme dans le cas des transport
de poids lourds.
[0006] Lorsque l'intercirculation est un compartiment déformable, comme le prévoit le brevet
FR 2.573.714 de FAIVELEY, entouré d'une enveloppe flexible, il doit être nanti d'un
plancher lui-même déformable. Ce plancher est supporté par un dispositif mécanique,
suspendu en plusieurs points à l'enveloppe flexible par des "moyens supports". Ce
dispositif assurant la continuité du passage ne présente que des possibilités de charge
très limitées.
[0007] A plus forte raison, il en est de même pour les blocs - tampons en "matière mousse"
proposés par le brevet FR 2.561.734 de TERCAP, formant plancher très déformable et
utilisés, en particulier, sur le métro BART de SAN FRANCISCO.
[0008] Un autre plancher pour compartiment rigide en forme d'anneau est proposé dans le
brevet FR 2.571.010 de la RATP. Il est, par principe, suspendu par des joints élastiques
portant les raccordements aux véhicules et reste donc très limité en possibilité de
charge. La description du joint nécessaire à cette technique est faite par le brevet
EP0248.685 de la demanderesse qui en décrit les limites dues à une liaison élastique
résultant du système suspendu entre les caisses de véhicules.
[0009] Des planchers spécifiquement déformables ont été conçus indépendamment du compartiment
de passage qui doit y être associé, nécessitant des caches ou des joints souples non
décrits.
[0010] C'est le cas de deux planchers, composés de barrettes rigides multiples, portées
par de petits axes les traversant, décrits par HUBNER GUMMI. Le brevet DE 3.305.062
décrit un dispositif muni de blocs de caoutchouc et paliers glissants, tandis que
le document DE 3.401.298 propose un système muni de rotules et profilés à recouvrement.
Il y est dit, explicitement, que ces moyens sont limités à la charge des passagers
les traversant. La demande de brevet EP 0.240 407, relative à un plancher élastique
autoportant, déposée par la demanderesse, serait un perfectionnement par rapport aux
dispositifs décrits précédemment, car il prévoit l'autoportance du plancher, due à
l'effet de poutre de deux nappes horizontales de câbles enrobés de caoutchouc, en
appui sur des lignes de supports liées à des joints déformables dans le sens horizontal.
La charge est, par définition limitée, car un flambage accepte, au-delà des charges
normales, une déformation accidentelle non destructrice et réversible.
[0011] La demanderesse a également prévu, par la demande EP 0.297.936, une zone de circulation
déformable en accordéon et supportée par des barres transversales coulissant sur des
axes supports 30 longitudinaux. Toutes les déformations en cisaillement latéral comme
en gauchissement y sont possibles. Ce dispositif est applicable à tout couloir d'intercirculation
déformable sans qu'il y ait de compartiment tournant sur axes verticaux. Cependant,
lui aussi reste limité à des charges de quelques passagers.
[0012] Lorsqu'on cherche à dimensionner les planchers de passage précédemment décrits pour
l'usage sous un essieu de camion, alors que la lacune atteint souvent une dimension
proche du mètre, les poutres qui s'avèrent nécessaires dépassent tout encombrement
réaliste pour entrer dans n'importe lequel de ces dispositifs. Outre cet encombrement,
le poids résultant devient prohibitif.
[0013] L'art antérieur ne dispose donc pas encore de moyens adaptés à la charge des poids
lourds routiers, permettant en plus une liaison permanente et continue sans danger
pour des piétons, comblant donc la lacune mobile entre deux véhicules consécutifs
d'un train navette par exemple, ou entre une passerelle de chargement et un quai fixe.
[0014] La présente invention définit un plancher déformable à partir de la dimension des
poutres juxtaposées juste nécessaire pour la résistance à la charge du poids lourd.
Ces poutres forment l'épaisseur totale du plancher entre les véhicules et ce sont
des accessoires déformables, compatibles avec le passage de la charge hors déformation
et avec des déformations performantes en l'absence de charge, qui doivent assurer
l'articulation dans tous les plans, le gauchissement et les débattements élastiques
des éléments raccordés tels que des attelages entre caisses de véhicules.
[0015] Cette simple nécessité entraîne, d'une part, la conception d'articulations élastiques
spécifiques, pour permettre de tels débattements, sans risque de basculement des poutres,
et, d'autre part, l'interposition d'une liaison élastique entre elles, avec un appui
glissant de l'autre extrêmité des poutres sur un logement approprié.
[0016] L'invention consiste en un plancher déformable, permettant une continuité de roulement
entre deux véhicules successifs d'un train de transport ferroviaire ou routier, ou
entre deux éléments de passerelle d'accès à un navire ou à un avion, pour les essieux
de charge élevée que comportent les camions, poids lourds ou autocars transportés.
L'invention est caractérisée en ce que des poutres en double I, juxtaposées et dimensionnées
pour ces charges, sont articulées, en débattement vertical autour d'un axe horizontal
comme en déport transversal, à une extrêmité, sur des articulations élastiques du
type alvéolé avec rétreint de leur bague extérieure et, à l'autre extrêmité, par appui
simple au moyen de patins d'appui sur la face horizontale d'un logement ménagé dans
la façade du véhicule de transport en regard, dont le plancher est prolongé par un
peigne de recouvrement, afin de combler toute lacune dans la surface du plancher.
[0017] Dans la description, l'invention sera décrite, dans son application, au cas de la
liaison entre deux véhicules de transport, étant entendu qu'elle s'adapterait, d'une
manière similaire à la liaison entre une passerelle de chargement de navires ou d'avions.
[0018] L'invention ainsi que ses variantes seront mieux comprises à la lecture de la description
accompagnant les dessins dans lesquels L
- la figure 1 est une vue schématique en plan et en élévation situant le passage destiné
aux véhicules transportés ;
- la figure 2 est une vue de dessus de l'ensemble constituant un passage entre deux
véhicules de transport ;
- la figure 3 illustre les débattements maximaux à assurer entre les véhicules de
transport ;
- la figure 4 décrit, en vue latérale et coupes, un élément constituant le plancher
déformable selon l'invention,
- la figure 5 montre, par trois coupes, l'articulation élastique spécifique à l'invention.
- La figure 6 est une autre coupe transversale d'une barre élémentaire et de ses moyens
élastiques d'appui latéral.
[0019] La figure 1 schématise, par une vue 1a en élévation et une vue 1b en plan coupe,
la position et le dimensionnement des éléments constituant le plancher destiné au
passage des véhicules transportés, tels qu'ils restent associés lorsqu'un véhicule
de transport est désaccouplé de ses voisins. Le véhicule (1), affecté au transport
navette de camions et poids lourds, est essentiellement formé, d'une part, de parois
latérales (2) enfermant la cargaison en un couloir quasi-continu et, d'autre part,
d'un plancher (3) plan, de constitution suffisamment robuste pour porter les essieux
les plus chargés prévus par les différents Codes de la Route ou Règlementations Internationales.
L'ensemble de ces éléments, parois latérales (2) et plancher (3) forment, avec le
plafond correspondant, la "caisse du véhicule de transport". Des rebords-guides (4),
en forme de trottoirs, limitent le positionnement transversal des véhicules transportés
et permettent, par le surcroit de hauteur disponible, le logement de poutres renforçant
le plancher (3). Aux extrêmités, une entrée évasée (5) donne accès à toute la largeur
du plancher déformable (6) fixé à une extrêmité ou de son peigne de recouvrement (7)
solidaire de l'autre extrêmité.
[0020] Le plancher déformable (6), malgré une articulation permettant les débattements verticaux
entre véhicules de transport successifs, doit rencontrer une butée limitant sa course
vers le bas, afin qu'à l'accostage, il s'engage dans le logement (8) disposé sous
le peigne de recouvrement (7).
[0021] La figure 2 détaille, par une vue de dessus, la constitution d'un passage pour véhicules
transportés entre deux véhicules de transport successifs, attelés.
[0022] Le plancher déformable (6) est constitué, latéralement, de deux rangées de barres
indépendantes, d'un côté articulées autour d'un axe horizontal (9) solidaire du véhicule
de transport représenté à gauche, et, d'autre part, en appui simple, par leur bout
libre, sur le rebord du logement (8).
[0023] Ledit logement (8) est ménagé dans la façade du véhicule de transport représenté
à droite ; Il est caché par le peigne de recouvrement (7), fixé au-dessus du logement
(8), afin de rester le plus possible dans le prolongement du plancher (3) du véhicule
de transport (3).
[0024] Entre les rangées de barres indépendantes constituant le plancher déformable (6),
une plaque peu déformable (10) comble le vide central de la lacune entre véhicules
de transport, pour éviter tout risque aux piétons qui emprunteraient le passage. Le
logement (8) a une forme enveloppant tous les déplacements maximaux subis par les
barres du plancher déformable (6), tandis que la partie centrale accepte ces déplacements
par la déformation de la plaque (10), supportée sur chacun de ses bords par les planchers
des véhicules de transport et les deux barres qui l'encadrent.
[0025] La figure 3 montre les diverses déformations que doivent permettre le plancher déformable
(6) et ses accessoires.
[0026] La vue 3a est une vue de dessus du passage entre deux véhicules de transport qui
illustre la situation en courbe, dans laquelle deux caisses contigues du véhicule
de transport présentent un angle (A), mais où la longueur de l'attelage, qui définit
l'écartement (k) entre les extrémités des caisses, est peu modifiée. Ledit écartement,
qui reste (k) dans l'axe des caisses, passe aux bords par un maximum (m) et un minimum
(n) ; le maximum (m) justifie la longueur surabondante des barres constituant le plancher
déformable (6) et le minimum (n) impose la profondeur nécessaire du logement (8) dans
la façade du véhicule de transport antagoniste. Ces limites sont augmentées de toutes
les variations élastiques admises de l'attelage, qui modifient la longueur (k). La
vue 3b est une demi-vue des mêmes éléments, lors d'un débattement latéral (d) en désaxement
des caisses, ce qui se produit en particulier lors du passage des courbes -contre
courbes que comporte un aiguillage.
[0027] La déviation (d) imposée à chaque barre du plancher déformable (6) est augmentée
de tous les déplacements élastiques permis par les suspensions latérales et justifie
la forme anguleuse qui doit être ménagée au logement (8).
[0028] Est visible sur la vue 3a la plaque peu déformable (10) dont la conformation peut
s'adapter, par appui simple sur ses quatre bords. Par contre, ladite plaque peu déformable
(10) est enlevée, pour plus de clarté, sur la vue 3b.
[0029] Les vues 3c, 3d, 3e, 3f regroupent schématiquement, en coupe longitudinale, les quatre
positions extrêmes que doivent prendre les barres formant le plancher déformable (6)
et le peigne de recouvrement (7). Tous ces mêmes éléments sont dimensionnés pour supporter
le passage d'un pneu lourdement chargé, seulement dans la position moyenne comme illustré
sur la vue 3g, coupe selon l'entraxe entre deux poutres élémentaires.
[0030] Les barres formant le plancher déformable (6) s'articulent autour d'un axe horizontal
(9) et reposent, en appui simple par leur bout libre, sur la face horizontale du logement
(8). Le peigne de recouvrement (7) est fixé au-dessus dudit logement (8), dans le
prolongement du plancher (3) du véhicule de transport représenté à droite.
[0031] Est montrée, ici, une version déformable du peigne de recouvrement (7) dont la réalisation
matérielle peut se faire au moyen d'une plaque de caoutchouc armée de textile, ayant
sa face supérieure rendue anti-dérapante par des reliefs appropriés au contact des
pneumatiques, et sa face inférieure, au contraire, garnie de produit anti-friction
tel que du polyéthylène ou du polytetrafluorure de vinyle. L'extrêmité du peigne de
recouvrement (7), fixée à la façade du véhicule de transport, est pincée par système
plaque et contreplaque (11) dans le prolongement du plancher (3) du véhicule de transport
et son extrêmité libre glisse sur le plancher déformable (6).
[0032] Sur les vues 3c et 3e, l'effort résultant de ce glissement est infime, en dénivellation
basse, où les barres formant le plancher déformable (6) se trouvent pratiquement horizontales
et le peigne de recouvrement (7) presque en porte à faux, porté dans le vide comme
lorsque les véhicules sont désaccouplés. Sur les vues 3d et 3f, en dénivellation haute,
au contraire, la déformabilité du peigne de recouvrement (7) doit accepter un soulèvement
par les barres qui reposent par le bout d'un patin d'appui (12) sur la face horizontale
du logement (8).
[0033] Les vues 3c et 3d schématisent la situation en écartement minimum (n) des caisses
qui se produit du côté intérieur des courbes ; les vues 3e et 3f, la situation en
écartement maximum (m) des caisses qui se produit du côté extérieur des courbes.
[0034] Une équerre (13), représentée sur la vue 3g, est destinée à limiter la descente des
barres formées de poutres en double I (14), retenues autour de l'axe horizontal (9)
au moyen d'articulations élastiques (15). En position désaccouplée, très proche de
celles illustrées sur les vues 3d et 3f, le porte à faux desdites barres retenues
par la rigidité verticale des articulations élastiques (15) vient en appui sur l'équerre
(13). Dans une variante non représentée du peigne de recouvrement qui serait réalisé
en plaques renforcées de métal, articulées au bord du plancher (3) des véhicules de
transport, une limitation analogue serait à prévoir pour la position désaccouplée.
Une entrée en pente appropriée (8′) est aménagée au bord de la face horizontale du
logement (8), au-delà de la limite nécessaire pour ne pas dégager l'appui du patin
(12), dans les cas extrêmes décrits par les vues 3e et 3f.
[0035] L'ensemble des vues 3 définit le cahier des charges géométrique, imposé par l'application,
aux diverses articulations et patins d'appui, nécessitant leur dimensionnement spécifique.
[0036] Dans un exemple d' application pratique, les barres formant le plancher déformable
(6) ont une longueur de 1300 mm, ce qui correspond à environ 1200 mm utiles entre
les axes des appuis. Le débattement vertical dû aux dénivellations maximales et au
roulis peut atteindre 7 degrés au-dessus et en-dessous de la position moyenne autour
de l'articulation sur l'axe horizontal (9). Ceci se produisant en l'absence des charges,
celles-ci ne pouvant s'exercer dans des dispositions dépassant 2°30′ de part et d'autre
de la position de repos.
[0037] Par ailleurs, la vue 3b définit le cahier des charges pour le débattement transversal
(d) imposé à l'articulation des barres formant le plancher déformable (6), qui peut
imposer, dans les cas extrêmes, jusqu'à 30 degrés de débattement angulaire. Il en
résulte d'ailleurs un rapprochement de l'entraxe desdites barres suivant le cosinus
de cet angle, obligeant à un jeu entre elles qui dans ce cas doit être de 12,4% de
leur entraxe. Une liaison élastique cachant l'intervalle créé par ledit jeu est nécessaire
entre lesdites barres, tout en restant compatible par friction ou déformation avec
les divers mouvements.
[0038] La figure 4 décrit, en vue latérale et coupes transversales ou horizontales, un élément
de barre constituant le plancher déformable (6) et répondant à un tel cahier des charges
géométrique. Il est dimensionné pour les charges les plus élevées imposées par le
passage d'un essieu de véhicule transporté. Le plancher déformable (6), selon l'invention,
est, par exemple, constitué de dix barres juxtaposées telles que décrites dans la
figure 4. Avec les largeurs de pneumatiques connus, au minimum trois barres sont sollicitées
par le passage d'un pneu simple et cinq barres sont concernées par la roue à pneus
jumelés d'un essieu que le Code de la Route français limite à 13 tonnes.
[0039] Ce cas représente la charge la plus pénalisante pour le passage sur le plancher déformable
(6), d'un maximum de 1300 Kg par barre.
[0040] La vue 4a représente la vue latérale d'une barre selon l'invention, la vue 4b est
une vue de dessus de ladite barre, les vues 4c, 4d, 4e et 4f montrent un agrandissement
des deux extrêmités de la vue 4a par diverses coupes.
[0041] Une des barres unitaires formant le plancher déformable (6) est constituée en caisson
par soudure, côte à côte, de deux poutres en double I, les fers IPN 80 x 42 en laminé
du commerce constituant une dimension opportune. Ladite barre présente une face supérieure
de passage de largeur 84 millimètres, écartée de sa voisine d'un pas de 100 mm, la
lacune résultante étant nécessaire pour permettre le débattement transversal. Cette
poutre en double I (14) est supportée, d'un côté, sur l'axe horizontal (9) par une
articulation élastique (15) emmanchée par sa bague extérieure (16) dans un alésage
ménagé dans l'âme des poutres en double I (14).
[0042] Lesdites poutres en double I(14) sont, elles-mêmes, solidarisées par une entretoise
(17), soudée à l'âme desdits fers IPN, par la seule face apparente ou non soudée.
L'axe horizontal (9), matérialisé par un tronçon d'axe (18) en acier, est porté, entre
chaque douille intérieure (19) des articulations élastiques (15) adjacentes, par un
palier (20) de fixation sur la face du véhicule de transport portant cet axe. L'autre
extrêmité de chaque barre unitaire est portée, sur la face horizontale du logement
(8) dans la façade du véhicule de transport antagoniste, par le patin d'appui (12),
fixé par vis dans l'axe de soudure des poutres en double I (14).
[0043] Ledit patin d'appui (12) peut être soit un "grain d'usure" en acier au manganèse,
soit un patin antifriction obtenu par moulage caoutchouc-métal adhérisé, dont la face
inférieure est revêtue d'un film antifriction souple, tel qu'une couche mince de polytétrafluorure
de vinyle ou de polyéthylène de haute masse moléculaire adhérant au caoutchouc selon
un procédé connu.
[0044] Lorsqu'une charge, pouvant atteindre un maximum de 1300 Kg, roule sur la face supérieure
des poutres en double I (14) ou sur le peigne de recouvrement (7), la pression instantanée
sur le patin d'appui (12) dépasse, temporairement, 650 daN, mais de peu. Alors proche
de l'horizontale, toute la surface du patin (12) repose sur la face horizontale du
logement (8), avec une pression ne dépassant pas 32 bars, compatible avec sa composition
élastomérique revêtue du matériau antifriction.
[0045] Egalement de façon élastique, le passage de la charge roulante peut exercer jusqu'à
1300 daN, en contrainte verticale, sur l'articulation élastique (15), ce qui, avec
les rigidités appropriées, provoque un excentrage entre sa bague extérieure (16) et
sa douille intérieure (19) reposant sur les tronçons d'axe (18) de l'ordre de 3 millimètres.
Suivant qu'il existe ou non un blocage des suspensions des véhicules de transport,
le plancher déformable (6), formé par les poutres en double I (14) s'approche plus
ou moins de l'équerre (13) ménagée pour le supporter lors du désaccouplement. Cet
appui supplémentaire est capable de soulager l'équilibre hyperstatique sur les appuis
élastique de chaque barre. Même si l'effort élastique sur le patin d'appui (12) et
la charge par excentrage de l'articulation élastique (15) se voient peu soulagés dans
cette manoeuvre de chargement, l'appui de chaque barre par la base des poutres en
double I (14) sur ladite équerre (13) a pour effet d'empêcher tout basculement des
barres autour d'un axe longitudinal. En effet, si un pneumatique agit de façon dissymétrique
par un bord supérieur d'une poutre en double I (14), le basculement est évité, dès
que l'aile inférieure de ladite poutre en double I vient au contact de l'équerre (13).
[0046] L'appui élastique du patin (12), pouvant se trouver instable en raison de sa position
axiale dans le plan de soudure entre deux poutres en double I (14) se trouve bloqué,
comme l'éventuelle instabilité, dans le sens de la déformation dite conique, de l'articulation
élastique (15).
[0047] La figure 5 décrit plus précisément ladite articulation élastique (15), dont la conception
s'avère spécifique à l'application.
[0048] La vue 5a est un rappel de la vue 4c montrant en silhouette extérieure que la bague
extérieure (16) est emmanchée sous presse à la fois à travers un alésage pratiqué
dans les deux âmes de la poutre en double I(14) et l'entretoise (17) qui peut facultativement
leur être soudée. L'articulation élastique (15), réalisée par adhérisation caoutchouc-métal
est du type alvéolé, dans lequel l'absence d'élastomère dans le plan horizontal, grâce
à deux grandes alvéoles (21), symétriques, ménagées sur chaque face lors du moulage,
procure une grande flexibilité aux mouvements longitudinaux de la barre, mais, surtout,
le dégagement géométrique nécessaire pour les déports latéraux (d) que subit celle-ci.
[0049] Lesdites grandes alvéoles (21) sont localisées dans le plan horizontal, de façon
à ne pas compromettre la rigidité d'excentrage vertical de l'articulation élastique
(15), qui est de l'ordre de 400 daN par millimètre , nécessaire au soutien des charges
sur la barre. Cette rigidité, ainsi que la possibilité de déformation en torsion autour
de l'axe (9), - de 7 degrés comme déjà indiqué - , sont obtenues par le procédé connu
de rétreint de la bague extérieure (16), cylindrique, formant l'armature extérieure
, qui améliore, par une précontrainte circonférentielle, la tenue à la fatigue de
l'élastomère constituant la partie élastique de l'articulation élastique (15).
[0050] La vue 5b est une coupe horizontale, rappelant la vue 4e qui explicite la nécessité
de pratiquer une encoche dans la douille intérieure (19), sur une partie de sa longueur,
pour faire passer, dans la forme du moule, les grandes alvéoles (21). En effet, lesdites
grandes alvéoles (21) doivent être localement plus grandes que l'espace annulaire
entre le diamètre extérieur de ladite douille intérieure (19) et la bague extérieure
(16). Ladite bague extérieure (16) doit être maintenue dans son intégralité cylindrique
pour pouvoir subir la déformation de rétreint. Des plans verticaux (22), limitant
les grandes alvéoles (21), sont réalisés par fraisage plan de la douille intérieure
(19), métallique, presque jusqu'à tangenter son diamètre interne.
[0051] L'extérieur de ladite douille est conservé cylindrique, dans la partie centrale,
pour maintenir constante l'épaisseur annulaire de l'élastomère. Des biseaux de raccordement
(23) entre la surface cylindrique et les plans verticaux (22), et un chanfrein intérieur
(25) sur la bague extérieure (16), s'avèrent nécessaires pour permettre la rotation
entre les éléments. Ladite rotation nécessitée par le déport latéral (d) est schématisée
en traits mixtes par la rotation relative du tronçon d'axe (18) et du palier de fixation
(20).
[0052] Un dégagement supplémentaire s'avère également nécessaire dans l'élastomère pour
faciliter cette rotation.
[0053] Il est réalisé par la création d'alvéoles plus petites (24) non traversantes, par
exemple cylindriques, situées dans le prolongement des grandes alvéoles (21), tangentiellement
à la douille intérieure (19), dans la partie centrale.
[0054] Lesdites alvéoles plus petites (24), sont réalisées par le logement dans le moule
de pions dans le prolongement des empreintes. La forme limitée desdites alvéoles plus
petites (24) , permet de maintenir la rigidité verticale de l'articulation élastique
(15), puisqu'est conservée la pleine section de l'élastomère dans un plan vertical,
comme représenté en vue 5c.
[0055] La vue 5c montre, en outre, la position de l'articulation élastique (15) par rapport
aux poutres en double I (14) et l'entretoise (17) chanfreinée pour tangenter le rayon
des semelles desdites poutres.
[0056] La figure 6 est une coupe de la barre élémentaire, composant du plancher déformable
(6), mettant en évidence la proximité avec la barre voisine.
[0057] La position alignée des poutres en double I(14) ménage, sur la face de passage supérieure
du plancher déformable (6), une lacune de l'ordre de 12,4% de leur entraxe, dû au
cosinus de leur angle de déport latéral, circonstance dans laquelle les semelles des
fers IPN viennent en contact. Un moyen élastique (26) doit combler, de façon déformable,
cet intervalle, pour limiter les chutes d'objets ou le risque de coincement des talons
des passagères d'autocars, et aussi pour maintenir approximativement parallèles les
barres formant le plancher déformable (6). Après un déport latéral (d), il n'est pas
sûr que le rappel élastique par les articulations élastiques (15), amoindri dans le
sens des alvéoles et contrarié par le frottement des patins d'appui (12) se fasse
dans l'axe. Sans une force de retour tendant à écarter les barres les unes des autres,
un manque de parallélisme pourrait alors se produire. Quoiqu'une feuille de caoutchouc
enroulée ou une forme tubulaire soit possible pour le moyen élastique (26), une solution
préférentielle est apportée par un profilé de caoutchouc en forme de delta existant
dans le commerce. Cette section légèrement contrainte en position alignée présente
une rigidité suffisamment abaissée dans la partie utile pour maintenir une force d'écartement
sensiblement constante malgré un rapprochement des barres entre elles. Par ailleurs,
la fixation dudit profilé le long de l'âme de la poutre en double I(14) se trouve
facilitée par l'emploi d'un fer plat (27) muni de quelques tétons soudés (28) dont
la tête s'engage en aveugle dans des boutonnières (29). (Cette disposition est silhouettée
sur la figure 4). Une vis à l'extrémité accessible du fer plat (27) verrouille tous
les têtons (28) dans leurs boutonnières. Le mode de fabrication des composants, barre
élémentaire, articulation élastique (15) emmanchée, patin d'appui (12) fixé par écrous
et moyen élastique (26) d'écartement a été précédemment décrit. Le plancher déformable
(6) selon l'invention est réalisé par assemblage de deux ensembles d'une dizaine de
telles barres. Un palier de fixation (20) servant au montage sur la face du véhicule
de transport est interposé entre chaque barre au moyen d'un tronçon d'axe (18), à
cheval dans chaque douille intérieure (19). Un faible serrage de l'emmanchement à
cheval permet de présenter chaque ensemble de N barres élémentaires ( dix ou un nombre
voisin) comme un seul solide fixé par N+1 paliers (18) sur le véhicule de transport,
les barres reposant en appui simple sur l'équerre (13) prévue à cet effet.
[0058] La plaque peu déformable (10) est insérée entre les ensembles des N barres, par encastrement
de sa périphérie et le peigne de recouvrement (7) est fixé par le système plaques,
contreplaques (11), à l'autre extrémité du véhicule de transport, pour former le plancher
déformable (6), par simple glissement relatif des composants, lors de l'attelage.
[0059] En résumé, l'invention apporte au concepteur de trains-navettes de transport de véhicules
ou de dispositifs similaires, la possibilité de transporter les camions et autobus
les plus lourds autorisés par les Codes de la Route. Elle assure, aux passagers comme
aux véhicules transportés, une continuité permanente de l'ensemble des planchers sur
le train porteur, sans nécessiter les manoeuvres de mise en place et de repliement
des dispositifs antérieurement connus.
[0060] La conception d'articulations élastiques spécifiques autorise des déports latéraux
importants entre les caisses des véhicules de transport, sans fatigue des matériaux.
[0061] Les composants du dispositif sont faciles à réaliser ou approvisionner dans le commerce,
l'échange de pièces détériorées ne posant aucune difficulté particulière, sinon la
dépose simultanée d'un ensemble d'une dizaine de barres. L'homme de l'art peut, bien
entendu, apporter au plancher déformable, objet de l'invention et à ses variantes
décrites à titre d'exemples non limitatifs, différentes modifications sans sortir
du cadre de l'invention.