[0001] Le domaine de l'invention est celui de la diffusion de signaux numériques dans des
canaux affectés de trajets multiples dont les caractéristiques varient dans le temps.
[0002] L'invention concerne notamment la diffusion de données numériques destinées à être
reçues notamment par des mobiles circulant en milieu urbain, c'est-à-dire, en présence
de parasites et de brouillage et dans des conditions de multipropagation (processus
de Rayleigh) engendrant des phénomènes d'évanouissement (fading).
[0003] L'invention s'applique plus particulièrement, mais non exclusivement, au système
de radiodiffusion sonore numérique dénommé système COFDM (Coded Orthogonal Frequency
Division Multiplex (Multiplexage de Fréquences Orthogonales Codées)), tel que décrit
dans les demandes de brevets françaises 86 09622 du 2 juillet 86, et 86 13271 du 23
septembre 86 au nom des mêmes déposants.
[0004] Ce système de diffusion numérique est basé sur l'utilisation conjointe d'un dispositif
de codage de canal et d'un procédé de modulation par multiplexage de fréquences orthogonales.
[0005] Le processus de codage connu a notamment pour but d'absorber l'effet des variations
d'amplitude du signal reçu, dues au processus de Rayleigh, par un traitement adéquat
des échantillons issus du démodulateur. De façon préférentielle, on utilise un codage
convolutif, éventuellement concaténé à un codage du type Reed-Solomon.
[0006] Le décodage peut être avantageusement un décodage de Viterbi à décision douce.
[0007] Le procédé de modulation proprement dit de ce système connu permet de s'affranchir
des problèmes liés à la sélectivité en fréquence du canal. Il consiste à assurer la
répartition d'éléments numériques constitutifs du signal de données dans l'espace
fréquence f- temps t, et à émettre simultanément des jeux d'éléments numériques sur
N voies de diffusion parallèles au moyen d'un multiplex de fréquences utilisant des
porteuses orthogonales.
[0008] De façon connue, les éléments numériques codés sont de plus entrelacés, en temps
et en fréquence, de façon à maximiser l'indépendance statistique des échantillons
vis-à-vis du processus de Rayleigh et du caractère sélectif du canal.
[0009] En particulier, cela permet d'éviter que deux éléments successifs du train de données
soient émis à la même fréquence.
[0010] La nature bidimensionnelle du signal émis nécessite, au niveau du récepteur, la mise
en oeuvre d'un échantillonnage selon les deux axes temporel et fréquentiel. La détermination
des instants d'échantillonnage dans le temps est le résultat de la synchronisation
temporelle du récepteur. L'échantillonnage en fréquence découle de l'application d'une
transformée de Fourier discrète (TFD) sur les échantillons temporels.
[0011] Cette transformée est équivalente à un banc de filtres orthogonaux, dont la position
dans le domaine des fréquences est déterminée par la fréquence de l'oscillateur local.
La précision de l'échantillonnage en fréquence dépend donc de l'écart de fréquence
entre le signal émis et cet oscillateur local.
[0012] L'opération connue qui consiste à ajuster dans le récepteur la fréquence de l'oscillateur
local s'appelle la commande automatique de fréquence (CAF). Une méthode d'application
du CAF est par exemple décrite dans : "A new system of sound broadcasting to mobile
receivers" ("Un nouveau système de diffusion de sons vers des récepteurs mobiles")
(M.Alard, R.Halbert, B.Le Floch, D.Pommier ; Conférence Eurocon 88).
[0013] Un décalage en fréquence du banc de filtres réalisé par la transformée de Fourier
a deux effets distincts sur la démodulation d'une porteuse particulière d'un signal
COFDM. Premièrement, l'écart entre la fréquence du signal émis et la fréquence de
l'oscillateur local introduit une erreur de phase. D'autre part, cet écart introduit,
après transformée de Fourier, un bruit dû à la perte de l'orthogonalité entre les
fréquences porteuses, traduisant l'interférence intersymboles dans le domaine des
fréquences.
[0014] Suivant la précision des oscillateurs, le CAF peut ne pas être suffisant pour assurer
un bon accrochage. Ainsi, dans le cas d'un système COFDM où l'écart entre porteuses
est de 10 kHz et la fréquence porteuse de 1 GHz, une précision de 10⁻⁵ de l'oscillateur
local peut provoquer un décalage d'une porteuse dans le démodulateur, rendant impossible
toute interprétation du signal reçu.
[0015] L'invention a pour objectif de pallier ces inconvénients.
[0016] Plus précisément, l'invention a pour objectif de fournir un procédé de diffusion
numérique à entrelacement temps-fréquence dans lequel l'acquisition de la commande
automatique de fréquence est facilitée.
[0017] Ceci permet notamment de recourir, dans le récepteur, à l'utilisation d'un oscillateur
local de précision classique.
[0018] Un objectif particulier de l'invention est de combattre d'une part le problème de
rotation de phase due au décalage de fréquences, et d'autre part, le problème spécifique
au signal COFDM de perte d'orthogonalité entre les porteuses.
[0019] L'invention a également pour objectif de fournir un procédé compatible avec la structure
du signal COFDM, et exploitant des opérateurs déjà mis en oeuvre dans le récepteur
pour réaliser d'autres fonctions.
[0020] Ces objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront par la suite, sont atteints selon
l'invention par un procédé de diffusion de données numériques, notamment pour la radiodiffusion
à haut débit vers des mobiles, du type assurant la répartition desdites données sous
forme d'éléments numériques dans l'espace fréquence f- temps t et l'émission de trames
de symboles constitués chacun d'un multiplex de N fréquences porteuses orthogonales
modulées par un jeu desdits éléments numériques, et diffusées simultanément, ledit
procédé assurant l'émission d'un motif de synchronisation fréquentielle, récurrent
dans le temps.
[0021] Ce procédé est une transposition inventive dans le domaine des fréquences de procédés
connus d'insertion de mots de synchronisation temporelle dans les systèmes de diffusion
unidimensionnels.
[0022] Avantageusement, les mots de synchronisation fréquentielle de l'invention prennent
en compte, et utilisent, les diverses caractéristiques d'un signal à entrelacement
temps-fréquence, notamment du type COFDM.
[0023] Ainsi, dans le cas où chacune desdites trames comprend un symbole de silence de synchronisation
analogique, ledit symbole de silence comporte avantageusement au moins une porteuse
de référence, constituant ledit motif de synchronisation fréquentielle.
[0024] Ces porteuses de référence ne perturbent pas le fonctionnement de la synchronisation
analogique, si elles sont suffisamment peu nombreuses.
[0025] Dans un mode de réalisation particulier de l'invention, ces porteuses de référence
sont modulées par certains desdits éléments numériques.
[0026] Dans un autre mode de réalisation, ces porteuses de référence ne sont pas modulées,
et leur phase à l'origine est choisie de façon que l'enveloppe résultante dudit motif
de synchronisation fréquentielle soit sensiblement constante.
[0027] Ceci peut notamment être obtenu en choisissant ces phases à l'origine de façon qu'elles
suivent une loi de distribution quadratique.
[0028] L'utilisation d'une fenêtre d'enveloppe constante permet de s'assurer d'un bon fonctionnement
de la synchronisation analogique.
[0029] Le motif de synchronisation fréquentielle peut également être constitué par la suppression
d'au moins une desdites fréquences porteuses, dans au moins un desdits symboles.
[0030] Un autre mode de réalisation préférentiel de l'invention est l'utilisation d'un mot
de service, connu du récepteur, modulant au moins une fréquence porteuse choisie dans
le domaine fréquentiel, dans au moins certains symboles de ladite trame.
[0031] Lesdits mots de service sont avantageusement insérés au signal à la fréquence symbole,
ou à une fréquence plus faible.
[0032] De façon avantageuse, dans les différents modes de réalisation, l'écart entre les
éléments constituant un motif de synchronisation est non constant, pour éviter une
perte totale de ce motif dans le cas d'un écho simple.
[0033] Dans un mode de réalisation préférentiel de l'invention, ledit motif de synchronisation
est constitué d'une combinaison d'au moins deux modes de réalisations précédemment
décrit.
[0034] L'invention concerne également les récepteurs capables de recevoir et d'analyser
les signaux produits par un tel procédé.
[0035] Avantageusement, ces récepteurs comprennent des moyens de localisation desdits motifs
de synchronisation fréquentielle, et des moyens d'ajustement de l'oscillateur local,
en fonction de ladite localisation.
[0036] Lesdits moyens d'ajustement de l'oscillateur peuvent notamment ajuster ledit oscillateur
local soit sur la fréquence du signal émis, soit de façon à accrocher le peigne de
fréquence le plus proche de la fréquence d'oscillation dudit oscillateur local.
[0037] De façon préférentielle, lesdits moyens d'ajustement de l'oscillateur local coopèrent
avec des moyens de prise en compte de plusieurs résultats de localisation de motifs
de synchronisation.
[0038] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description suivante d'un mode de réalisation préférentiel de l'invention, donné
à titre d'exemple illustratif et non limitatif, et des dessins annexés, dans lesquels
:
- La figure 1 est un schéma synoptique d'une chaîne d'émission-réception mettant en
oeuvre le procédé de l'invention ;
- La figure 2 illustre le positionnement des porteuses reçues par rapport à la réponse
en fréquence de la transformée de Fourier dans un récepteur de type connu, dans le
cas d'accords parfait et imparfait de l'oscillateur local ;
- La figure 3 présente le résultat de la transformée de Fourier d'une fréquence porteuse
de référence selon le premier type de motif de synchronisation fréquentielle selon
l'invention, dans le cas d'accords parfait et imparfait ;
- La figure 4 présente le résultat de la transformée de Fourier d'un motif de synchronisation
à suppression de porteuses dans les cas d'accords parfait et imparfait ;
- La figure 5 est un schéma synoptique d'un récepteur selon l'invention, utilisant les
trois types de motif de synchronisation fréquentielle.
[0039] Les différents aspects du mode de réalisation qui va être décrit ci-après concernent
plus particulièrement la radiodiffusion sonore numérique vers des mobiles.
[0040] Toutefois, il est clair que le principe de diffusion numérique à haut débit de l'invention
peut s'appliquer à tout type de communication, notamment dans des canaux soumis au
processus de Rayleigh.
[0041] Dans l'application de radiodiffusion sonore numérique, un objectif peut être par
exemple de transmettre seize programmes stéréophoniques dans une bande de fréquence
de 8 MHz de largeur, avec un débit numérique de l'ordre de 250 kbits/seconde après
compression par programme stéréophonique.
[0042] Une chaîne de transmission telle que décrite dans les demandes de brevet mentionnées
en préambule est présentée en figure 1.
[0043] Chacun des K (16) canaux C₀ à C
K-1 subit en parallèle un codage 10, puis un entrelacement temps-fréquence 11 sur une
voie séparée, avant d'être soumis collectivement à un processus 12 de multiplexage
temporel et de modulation OFDM.
[0044] Le codage 10 est avantageusement du type convolutif. L'entrelacement temps-fréquence
11 a pour objectif de brasser les éléments numériques de chaque canal afin de leur
conférer une indépendance maximale vis-à-vis des parasites, du brouillage et des évanouissements
du canal de diffusion 13.
[0045] La modulation OFDM, consiste à moduler des symboles constitués chacun d'un multiplex
de fréquences orthogonales diffusées simultanément sur N voies. Cette opération peut
être réalisée par une transformation de Fourier sur la séquence numérique codée et
entrelacée de chaque canal C
i.
[0046] A titre d'exemple, dans une bande de fréquence de 8 MHz, on peut définir 512 fréquences
porteuses séparées de 15 625 Hz. Parmi celles-ci 448 sont utilisées, après élimination
de la fréquence centrale du spectre et des porteuses latérales (1/8e du spectre) pour
tenir compte des contraintes de filtrage.
[0047] La chaîne de réception comporte les étapes classiques de filtrage et de transposition
en bande de base 14, de démodulation 15, de désentrelacement temps - fréquence 16
et de décodage 17 du canal désentrelacé.
[0048] Dans l'hypothèse d'un multiplexage en fréquence des différents canaux, l'opération
14 de sélection de canal s'effectue avantageusement par transformation de Fourier
rapide TFR de façon à décimer le jeu de porteuses adéquatement multiplexées pour n'appliquer
l'opération de démodulation COFDM que sur les porteuses du canal sélectionné (voir
certificat d'addition 86 13271 déjà cité).
[0049] Dans l'hypothèse d'un multiplexage en temps des différents canaux, l'opération 14
est constituée par un fenêtrage sur les symboles du canal faisant l'objet du décodage,
suivi d'une transformée de Fourier appliquée à chacun desdits symboles.
[0050] Après le désentrelacement temps-fréquence 16, on applique avantageusement un décodage
de Viterbi à décision douce 17.
[0051] Le signal émis est constitué par une suite de symboles de modulation formant un multiplex
de N porteuses orthogonales.
[0052] Soit {f
k} l'ensemble des fréquences porteuses considérées, avec :

où t
s représente la durée allouée à un symbole de modulation.
[0053] On peut alors définir la base de signaux élémentaires suivante :

[0054] Soit d'autre part un ensemble de nombres complexes {C
j,k} prenant ses valeurs dans un alphabet fini, représentant le signal de données émis.
[0055] Le signal COFDM associé s'écrit alors :

[0056] Dans le cas qui concerne cette application, les symboles émis C
j,k sont de module constant, ce qui signifie en d'autres termes, que chacune des porteuses
du multiplex subit une modulation de phase.
[0057] Pour s'affranchir de tout problème de sélectivité en fréquence du canal, un intervalle
de garde de durée Δ est inséré devant la partie utile de chaque symbole, afin d'absorber
le brouillage intersymboles.
[0058] t
s représente donc la durée du signal utile, Δ la durée de l'intervalle de garde et
T
s = t
s + Δ, la durée du symbole.
[0059] La figure 2 présente la position du peigne de porteuses reçu par rapport à la réponse
en fréquence du banc de filtres réalisé par la transformée de Fourier, dans le cas
d'un accord parfait de l'oscillateur local, puis d'un accord imparfait.
[0060] La réponse en fréquence 20 de chacun des filtres comprend un lobe principal 21, qui
est la partie utile du filtre, et des lobes secondaires, 22
A, 22
B, 22
C créant une interférence interporteuse qui s'annule aux fréquences F₁, F₂,... correspondant
au maximum du lobe principal de chaque filtre.
[0061] Lorsque l'accord est parfait, chacune des porteuses 23 est filtrée par un seul filtre
20. En revanche, lorsque cet accord est imparfait, il apparaît un écart de fréquence
δf, provoquant, lors du filtrage d'une porteuse 24, un bruit d'interférence interporteuse
dans le domaine fréquentiel, dû aux lobes secondaires 25
A, 25
B, 25
C...
[0062] D'autre part, le résultat du filtrage est atténué, la porteuse 24 ne coïncidant plus
avec le maximum du lobe principal 21. Cet écart de fréquence ajoute à la phase nominale
fixée par la modulation un terme d'erreur
[0063] Δ φ = 2πδfT
s, l'observation se faisant sur la durée T
s d'un symbole.
[0064] De manière classique, le CAF est mis en oeuvre en effectuant dans le plan complexe
une mise à la puissance 2
P des symboles démodulés, P étant le nombre d'états de phase de la modulation. Le résultat
de cette opération ne dépend plus de l'information modulante, toutes les valeurs étant
ramenées sur l'axe réel, et donne une mesure de l'écart de fréquence δf, dont on tient
compte pour l'ajustement de la fréquence de l'oscillateur local.
[0065] Dans le cas du signal COFDM, cette mesure doit être intégrée sur les deux axes temps
et fréquence, afin d'éliminer au mieux le bruit de perte d'orthogonalité et le bruit
ramené par le canal de transmission et le récepteur.
[0066] Suivant la précision des oscillateurs, ce procédé peut ne pas être suffisant pour
assurer un bon accrochage. Si l'on considère par exemple un système COFDM où l'écart
entre porteuses est de 10 KHz et où la fréquence porteuse est de 1 GHz, une précision
de 10⁻⁵ de l'oscillateur local peut provoquer un décalage d'une porteuse dans le démodulateur,
que la boucle décrite précédemment ne peut évidemment pas gérer.
[0067] L'invention concerne un procédé avantageux d'aide à l'acquisition du CAF, exploitant
la structure du signal COFDM. Ce procédé consiste à insérer un motif de synchronisation
fréquentielle dans le signal émis.
[0068] Cette approche est une transposition inventive dans le domaine fréquentiel des méthodes
connues d'insertion des mots de synchronisation temporelle dans les systèmes de transmission
unidimensionnels.
[0069] L'invention concerne notamment trois moyens de mettre en oeuvre ce procédé, qui peuvent
être utilisés seul, ou selon toutes les combinaisons possibles.
[0070] Le premier moyen de réaliser un motif de synchronisation fréquentielle s'applique
aux procédés de diffusion comportant un intervalle de silence en début de chaque trame,
permettant une synchronisation analogique. Un tel procédé est décrit dans la demande
de brevet FR 88 15216 du 18.11.88, au nom des mêmes déposants.
[0071] Ce symbole de silence a une double objectif : il permet la synchronisation du récepteur
en temps, et la mesure des bruits et brouilleurs du canal. Il est cependant possible
d'insérer un petit nombre de porteuses pilotes, ou porteuses de référence dans ce
symbole de silence, sans en modifier les fonctionnalités.
[0072] Ainsi, pour un signal COFDM constitué de N porteuses, on insère M porteuses de référence,
M étant très inférieur à N, par exemple M = N/16.
[0073] Dans ce cas, l'enveloppe du symbole "nul" reste très faible, et donc aisément détectable
par les moyens de synchronisation. De même, les problèmes de bruits et de brouillages
ne sont cruciaux que lorsqu'ils sont bien supérieurs à cette enveloppe.
[0074] Chacune de ces porteuses de référence, de position et de valeur connues du récepteur,
est analysée, de façon à détecter les différences entre les fréquences émises et la
position du banc de filtre du récepteur.
[0075] Ainsi que cela est représenté en figure 3, on applique une transformée de Fourier
à N points sur le symbole, puis on prend le module des N points du vecteur résultant.
Le décalage de la position des pics de corrélation dans ce vecteur par rapport à la
position des références, est une mesure directe de l'écart δf, que l'on prend en compte
dans l'ajustement de l'oscillateur local.
[0076] Si une porteuse de référence se trouve parfaitement accordé avec le banc de filtres
31 réalisé par la transformée de Fourier, elle se trouvera en position P1. Le module
du résultat de cette transformée de Fourier présentera alors un pic unique 32.
[0077] En revanche, dans le cas d'un écart de fréquence, la porteuse de référence se trouve
en position P2, décalée par rapport au banc de filtres. Le module du résultat de la
transformée de Fourier comprend dans ce cas un pic principal 33 atténué, et une série
d'autres pics 34
A, 34
B, 34
C,..., apparaissant sur les autres positions du filtre.
[0078] De façon avantageuse, l'espacement entre les fréquences de référence n'est pas constant.
L'objectif est, dans le cas d'un écho simple, provoqué par l'interférence de deux
ou d'un faible nombre de trajets, de choisir les porteuses de façon à éviter qu'elles
se trouvent simultanément affectées par un phénomène d'évanouissement (fading). On
sait en effet qu'un écho simple entraîne un évanouissement se traduisant par un affaiblissement
périodique dans le domaine fréquentiel. Dans certaines circonstances, il pourrait
donc y avoir coïncidence entre ces porteuses et ces évanouissements.
[0079] L'invention prévoit, pour faire face à ce risque, de choisir plusieurs fréquences
de référence, et de les répartir dans le domaine fréquentiel de la manière la plus
apériodique possible. En d'autres termes, il est proposé de choisir au moins trois
fréquences telles que les deux écarts consécutifs présentent dans le domaine fréquentiel
un PGCD le plus faible possible.
[0080] Ce mode de réalisation permet de répondre au cas fréquent des échos simples.
[0081] Ces fréquences de références peuvent être porteuses d'information, c'est à dire être
modulées par des éléments numériques utiles, ou non modulées.
[0082] Dans le cas où les fréquences de référence ne sont pas modulées, celles-ci sont choisies
de telle façon que l'enveloppe résultante du motif de synchronisation soit sensiblement
constante. Cela permet de ne pas perturber la détection de ce symbole, lors de la
synchronisation trame.
[0083] Une telle enveloppe constante peut notamment être obtenue en répartissant les phases
de chacune des porteuses de référence à l'origine selon une loi de distribution quadratique.
[0084] Le second moyen de réalisation d'un motif de synchronisation fréquentielle selon
l'invention est la suppression de certaines porteuses, dans certains symboles de la
trame.
[0085] Le même type d'analyse est appliqué, et la position des fréquences supprimées, ou
trous, donne une mesure directe de l'écart de fréquence δf.
[0086] La figure 4 présente les résultats de la transformée de Fourier d'un tel motif de
synchronisation. Le spectre 41 des raies émises comporte des trous 42
A, 42
B, 42
C, que l'on retrouve de façon identique dans le module 43 de la TFD, dans le cas de
l'accord parfait des fréquences.
[0087] En revanche, lorsque l'écart de fréquence δf est non nul, il apparaît dans le module
44 de la TFD, des trous non nuls 44
A, 44
B, 44
C... De plus les autres pics ont des niveaux altérés et variables.
[0088] Pour ces deux procédés, une analyse des modules de la TFD permet de corriger l'accord
du CAF.
[0089] Une intégration dans le temps de l'observation permettra de s'affranchir de configurations
défavorables de la réponse du canal, et de diminuer l'effet du bruit de transmission.
Cette intégration consiste par exemple à prendre en compte plusieurs résultats de
localisation des motifs de synchronisation consécutifs ou non. On peut ainsi calculer
une moyenne glissante de ces localisations, avec éventuellement une pondération sélective
des localisations de façon à valoriser plus particulièrement les plus récentes.
[0090] Un autre mode de réalisation d'un motif de synchronisation fréquentielle est l'utilisation
d'un mot de données codées, modulé et transmis de la même manière que les données
utiles du signal. Il peut être insérer à la fréquence symbole, ou à une fréquence
plus faible.
[0091] Le récepteur, après démodulation, effectue une opération de corrélation au niveau
binaire, et non au niveau des formes d'ondes comme dans les modes de réalisation précédents,
pour détecter le décalage éventuel du peigne de démodulation. Le résultat de cette
opération constitue le signal d'aide à l'acquisition du CAF.
[0092] L'analyse sur la répartition des fréquences porteuses de référence est également
valable pour la répartition des fréquences supprimées et des mots de données codées.
[0093] A l'aide de ces trois types de motif de synchronisation, l'opération proprement dite
d'acquisition du CAF peut être effectuée de deux manières. Il est en effet possible
d'agir sur l'oscillateur local soit de façon à le ramener à la position nominale correspondant
à la fréquence du signal émis, soit de façon à l'accrocher sur le peigne de fréquence
le plus proche de sa fréquence d'oscillation propre. Dans ce dernier cas, le récepteur
connait le décalage en nombre de points à la sortie de la transformée de Fourier,
qu'il prend en compte dans les procédures de décodage.
[0094] La figure 5 présente un schéma synoptique d'un récepteur exploitant les trois types
de motifs de synchronisation fréquentielle selon l'invention.
[0095] De façon classique, ce récepteur comprend un filtre 51 passe-bande, deux multiplieurs
52 et 53, réalisant les produits du signal reçu 54 par les signaux en quadrature de
phase générés par l'oscillateur local 56. Ces signaux sont ensuite filtrés (57,58),
puis numérisés par des convertisseurs analogique/numérique 59,60. On réalise ensuite
une transformation de Fourier Discrète 61, suivie d'une démodulation différentielle
62 et d'un décodage 63.
[0096] De façon connue, le verrouillage de l'oscillateur local 56 est réalisé par le module
de verrouillage 64, par une mise à la puissance 4 (dans le cas d'une modulation à
4 états de phase) et une intégration du signal démodulé.
[0097] Selon l'invention, un module 65 d'analyse du motif de synchronisation fréquentielle
constitué de porteuses de référence, et un module 66 d'analyse du motif de synchronisation
fréquentielle constitué de porteuses supprimées reçoivent les données produites par
la transformée de Fourier 61.
[0098] Un module 67 de corrélation numérique effectue l'analyse du motif de synchronisation
constitué de mot de données, à partir des données démodulées.
[0099] Un module 68 de recombinaison et de moyennage génére le CAF 69, à partir du signal
de verrouillage 70 et des informations issues des modules d'analyse 65, 66 et 67.
[0100] De façon évidente, la mise en oeuvre de ces différents procédés est optionnelle dans
chacun des récepteurs. Un récepteur peut en effet fonctionner sans moyen d'analyse
de ces motifs de synchronisation fréquentielle, ou avec un seul type de motif, ou
toute combinaison possible.
1. Procédé de diffusion de données numériques, notamment pour la radiodiffusion à haut
débit vers des mobiles, du type assurant la répartition desdites données sous forme
d'éléments numériques dans l'espace fréquence f- temps t et l'émission de trames de
symboles constitués chacun d'un multiplex de N fréquences porteuses orthogonales modulées
par un jeu desdits éléments numériques, et diffusées simultanément,
caractérisé en ce que ledit procédé assure l'émission d'un motif de synchronisation
fréquentielle, récurrent dans le temps.
2. Procédé selon la revendication 1, applicable dans le cas où chacune desdites trames
comprend un symbole de silence de synchronisation analogique, caractérisé en ce que
ledit symbole de silence comporte au moins une porteuse de référence (32), constituant
ledit motif de synchronisation fréquentielle.
3. Procédé selon la revendication 2, applicable dans le cas où ledit motif comprend au
moins trois porteuses de référence (32), caractérisé en ce que l'écart entre lesdites
porteuses de référence (32) n'est pas constant.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 2 ou 3, caractérisé en ce que lesdites
porteuses de référence (32) sont modulées par certains desdits éléments numériques.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 2 ou 3, caractérisé en ce que la
phase à l'origine de chacune desdites porteuses de référence (32) est choisie de façon
que l'enveloppe résultante dudit motif de synchronisation fréquentielle soit sensiblement
constante.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que la suite desdites phases de
chacune desdites porteuses de référence (32) à l'origine suit une loi de distribution
quadratique.
7. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit motif de synchronisation
fréquentielle est constitué par la suppression d'au moins une desdites fréquences
porteuses (42A 42B, 42C), dans au moins un desdits symboles.
8. Procédé selon la revendication 7, applicable dans le cas où ledit motif comprend aux
moins trois porteuses supprimées (42A, 42B, 42C), caractérisé en ce que l'écart entre lesdites porteuses supprimées (42A, 42B, 42C), n'est pas constant.
9. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit motif de synchronisation
fréquentielle est un mot de service, connu du récepteur, modulant au moins une fréquence
porteuse choisie dans le domaine fréquentiel, dans au moins certains symboles de ladite
trame.
10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que lesdits mots de service sont
insérés au signal à la fréquence symbole, ou à une fréquence plus faible.
11. Procédé selon la revendication 9 ou 10, applicable dans le cas où ledit mot de service
est codé sur au moins trois porteuses, caractérisé en ce que l'écart entre lesdites
porteuses n'est pas constant.
12. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit motif de synchronisation
est constitué d'une combinaison d'au moins deux modes de réalisations selon les revendications
2 à 11.
13. Récepteur d'émissions diffusées selon l'une quelconque des revendications 1 à 12,
caractérisé en ce qu'il comprend des moyens (65, 66, 67) de localisation desdits motifs
de synchronisation fréquentielle, et des moyens (68) d'ajustement de l'oscillateur
local (56), en fonction de ladite localisation.
14. Récepteur selon la revendication 13, caractérisé en ce que lesdits moyens (68) d'ajustement
de l'oscillateur local (56) ajustent ledit oscillateur local (56) soit sur la fréquence
du signal émis (51), soit de façon à accrocher le peigne de fréquence le plus proche
de la fréquence d'oscillation dudit oscillateur local (56).
15. Récepteur selon l'une quelconque des revendications 13 ou 14, caractérisé en ce que
lesdits moyens (68) d'ajustement de l'oscillateur local (56) coopèrent avec des moyens
de prise en compte de plusieurs résultats de localisation de motifs de synchronisation.