[0001] L'invention concerne des systèmes de transport du type dit semi-continu, dont le
principe repose sur un défilement continu des véhicules en station. Des exemples de
tels systèmes ont été décrits notamment dans les brevets FR 79 08510 et PCT/EU 26
190.
[0002] Le développement actuel des systèmes de ce genre, tant dans les milieux urbains que
dans les stations de sports d'hiver, a révélé certains problèmes liés à l'embarquement
des passagers.
[0003] Deux types de défaut peuvent être observés notamment s'il n'y a pas de personnel
sur le quai d'embarquement pour guider les passagers :
1) un risque de confusion lorsque les quais sont encombrés, ce qui va contre l'image
de continuité et de fluidité des systèmes ; de plus, ces perturbations augmentent
le temps d'embarquement, donc réduisent l'efficacité du système;
2) limitation du taux de remplissage des véhicules, d'où limitation du débit dans
les périodes de pointe.
[0004] L'acuité de ces deux défauts croît avec l'augmentation du débit des systèmes semi-continus.
Or, l'augmentation du débit est un objectif important car elle est susceptible d'offrir
pour les systèmes semi-continus un créneau prometteur pour des distances supérieures
à 200 mètres, mal couvertes par les trottoirs roulants.
[0005] La présente invention a, dans ses perspectives, pour objet une amélioration des conditions
d'embarquement des passagers.
[0006] Elle propose à cet effet un perfectionnement des quais d'embarquement, consistant
essentiellement à ménager, en aval d'une zone d'approche, une zone d'embarquement
fractionnée par des séparateurs en au moins deux couloirs adjacents orientés selon
une direction transversale par rapport à la direction de défilement des véhicules,
lesdits séparateurs s'étendant à proximité du bord du quai.
[0007] Un tel aménagement améliore la continuité et la fluidité de l'écoulement des passagers,
dont la répartition entre les couloirs s'effectue d'une manière ordonnée et parfaitement
naturelle même s'il n'y a pas de personnel d'exploitation sur le quai.
[0008] Ce mode d'exploitation sans personnel sur le quai est fondamental, car il conditionne
la rentabilité de la plupart des systèmes de transport semi-continus dans les villes.
[0009] L'aménagement selon l'invention conduit, par ailleurs, à une augmentation notable
du taux d'occupation aux périodes de pointe ; or, une augmentation de 20%, par exemple,
du taux d'occupation entraîne un gain correspondant sur le coût du système qui doit
être dimensionné pour la période de pointe.
[0010] Cette augmentation du taux d'occupation est attribuable notamment au fait que les
passagers engagés dans un couloir aval n'ont pas la possibilité d'atteindre une cabine
vide ; ils ne peuvent que venir rejoindre les passagers déjà dans les cabines en provenance
du couloir amont et font croître ainsi le taux d'occupation. En effet, les séparateurs
s'étendant jusqu'à proximité du bord du quai réduisent les possibilités de passage
d'un couloir à l'autre.
[0011] Selon une disposition additionnelle avantageuse de l'invention il est prévu en bout
d'un séparateur, entre deux couloirs adjacents, un volet prolongeant ce séparateur
sensiblement jusqu'au bord du quai, ce volet étant adapté à pivoter vers l'aval, mais
comportant un moyen d'interdiction de son pivotement vers l'amont.
[0012] Tout en permettant à un passager engagé dans un couloir amont de passer ou de s'échapper,
s'il le désire, dans un couloir aval adjacent, ce volet évite que des passagers déjà
engagés dans un couloir aval aient tendance à changer de couloir vers l'amont.
[0013] La largeur des couloirs et leur nombre seront avantageusement choisis de sorte que
l'écoulement des passagers soit permanent.
[0014] L'orientation des couloirs de guidage selon l'invention par rapport à la direction
d'avancement des véhicules contribue, par ailleurs, à l'obtention d'un embarquement
naturel car bien orienté.
[0015] Les caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront d'ailleurs de la description
qui va suivre, en référence au dessin annexé, dans lequel :
la figure 1 est une vue schématique d'une station terminale de système de transport
semi-continu ;
la figure 2 est une vue schématique d'une variante de réalisation.
[0016] Suivant la forme de réalisation choisie et représentée à la figure 1, une station
S est desservie par une voie d'arrivée 1A et une voie de départ 1D.
[0017] Un véhicule arrivant en station défile d'abord le long d'un quai de débarquement
2 limité par un dispositif 3 de sécurité de fin de quai.
[0018] Les passagers débarqués sur le quai 2 quittent la station par une zone de sortie
4. La référence 5 désigne une zone de retournement à la sortie de laquelle se trouve
un quai d'embarquement 6 limité par un dispositif de sécurité de fin de quai 7. Ce
dispositif, connu en soi, permet de provoquer l'arrêt du véhicule en cas d'incident
en fin de quai lors de l'embarquement d'un passager. La station offre, pour l'accès
au quai d'embarquement, une zone d'approche 8 où la circulation s'effectue selon une
direction générale parallèle à la direction d'avancement des véhicules V, indiquée
par la flèche 9. Cette zone d'approche est elle-même fractionnée dans la présente
forme de réalisation à partir d'une zone sensiblement adjacente à la zone de retournement
5, en deux couloirs 11, 12, qualifiés respectivement d'amont et d'aval. Un moyen séparateur
10 s'étend entre les deux couloirs, tandis que le couloir aval 12 est séparé du restant
de la station par un moyen séparateur 13, semblable au moyen 10.
[0019] A partir d'un endroit situé à peu près en regard du milieu du quai d'embarquement,
le moyen séparateur 10 se poursuit par une partie 10A, suivant une orientation formant,
avec la direction d'avancement 9 du véhicule, un angle aigu α par exemple de 45°.
[0020] Le moyen séparateur 13 comporte, de son côté, un prolongement 13A parallèle au prolongement
10A et s'étendant jusqu'au dispositif 7 de sécurité de fin de quai.
[0021] Les moyens séparateurs 10 et 13 peuvent se réaliser sous diverses formes et se réduire,
le cas échéant, à de simples barres de guidage et/ou d'appui. Dans certains cas, ils
pourraient même se réduire à de simples lignes de marquage au sol.
[0022] Les largeurs L1, L2, seront choisies en vue d'un écoulement permanent des passagers
; elles seront, par exemple, de l'ordre du mètre, de manière à permettre le passage
de front de deux personnes.
[0023] Dans la forme de réalisation de la figure 1, le couloir amont 11 comporte un rétrécissement
ou étranglement dans sa partie initiale en raison de la forme du contour de la station
de retournement 5.
[0024] Un tel étranglement initial peut se révéler avantageux comme incitation pour les
passagers à emprunter le couloir aval 12.
[0025] Le couloir 11 situé au plus près de la zone de retournement est dit d'amont parce
que les passagers qui y sont engagés sont les premiers à pouvoir monter dans le véhicule
V qui sort de la zone de retournement pour son défilement devant le quai d'embarquement.
[0026] Le couloir 12 est dit d'aval parce que les passagers qui y sont engagés ne pourront
accéder à l'entrée du véhicule V que lorsque celui-ci aura déjà défilé devant le couloir
amont 11.
[0027] En d'autres termes, les passagers du couloir aval 12 ne pourront embarquer dans le
véhicule qu'après un certain nombre de passagers déjà embarqués en provenance du couloir
amont 11. Par conséquent, tout embarquement de passagers en provenance du couloir
aval 12 aura pour effet d'augmenter le taux d'occupation du véhicule.
[0028] Selon une disposition avantageuse de l'invention, il est prévu, à l'extrémité du
séparateur 10-10A, un volet mobile 20 adapté à pivoter librement sur une articulation
21 ménagée à cet effet à l'extrémité du séparateur 10A, mais en coopération avec un
moyen de butée 22 qui s'oppose à son pivotement dans le sens aval-amont.
[0029] Grâce à un tel volet qui prolonge le séparateur 10A pratiquement jusqu'au bord du
quai d'embarquement 6, la possibilité est offerte à un passager engagé dans le couloir
amont 11 de passer, s'il le souhaite, dans le couloir aval 12. Mais, grâce à la butée
22, on évite la tendance éventuelle d'un passager arrivant par le couloir aval 12,
de changer de couloir vers l'amont, ce qui n'est pas désirable.
[0030] Dans la forme de réalisation de la figure 2, l'accès au quai d'embarquement s'effectue
par un couloir d'approche 30, non fractionné, de largeur L, limité entre deux éléments
séparateurs 31, 32, dont les prolongements orientés 31A, 32A, s'étendent respectivement
jusqu'au début et à la fin du quai d'embarquement. Le couloir d'approche 30 donne
accès à une aire de répartition 30′ limitée extérieurement par le séparateur 32-32A,
et intérieurement par une zone d'embarquement fractionnée en trois couloirs C1, C2
et C3 déterminés par deux séparateurs orientés 33, 34 avantageusement équipés de volets
33′, 34′ à débattement unilatéral.
[0031] Le flux des passagers limité par la largeur L du couloir d'approche trouve ainsi
une zone de détente dans l'aire de répartition 30′ à l'entrée de la zone d'embarquement
fractionnée dans les couloirs amont C1, intermédiaire C2 et aval C3.
[0032] On peut parvenir ainsi, sans le moindre risque de confusion, à une utilisation optimale
du temps d'accès dans les véhicules offert par une porte de largeur donnée pendant
le défilement de l'entrée à la sortie du quai d'embarquement.
[0033] L'invention n'est, bien entendu, pas limitée aux particularités des formes de réalisation
qui viennent d'être décrites à titre d'exemples. Ainsi, la zone d'approche pourrait
avoir une orientation transversale par rapport au quai ; les dispositions de l'invention
ne sont pas limitées aux stations terminales considérées ci-dessus, restant également
applicables, au contraire, aux stations intermédiaires dans lesquelles la zone d'embarquement
est en aval de la zone de débarquement. L'utilité d'une orientation selon l'invention
de l'embarquement peut s'étendre au débarquement, par exemple, sous la forme d'un
simple marquage au sol de lignes d'orientation favorable pour le débarquement des
passagers.
[0034] Dans le cas où il n'y a pas de différence de niveau entre le quai et la zone de passage
des véhicules, le "bord du quai" est défini par la limite de cette zone de passage.
1) Quai d'embarquement pour systèmes de transport semi-continus, du genre comportant
des véhicules défilant à faible vitesse le long du quai, caractérisé en ce qu'il comporte,
en aval d'une zone d'approche (8,30) une zone d'embarquement fractionnée par des séparateurs
en au moins deux couloirs adjacents (11,12, C1, C2, C3) d'orientation transversale
par rapport à la direction d'avancement des véhicules, lesdits séparateurs s'étendant
à proximité du bord du quai.
2) Quai d'embarquement selon la revendication 1, caractérisé en ce que la direction
d'orientation des couloirs forme avec la direction d'avancement des véhicules un angle
aigu α.
3) Quai d'embarquement selon la revendication 1 ou 2, caractérisé par la disposition,
en bout d'un séparateur entre deux couloirs adjacents, d'un volet (20) prolongeant
ce séparateur, adapté à pivoter vers l'aval et comportant un moyen (22) d'interdiction
du pivotement vers l'amont.
4) Quai d'embarquement selon la revendication 1, 2 ou 3, caractérisé en ce qu'il est
prévu un fractionnement (11,12) de la partie terminale de la zone d'approche (8).
5) Quai d'embarquement selon la revendication 4, caractérisé par un étranglement ménagé
dans le couloir amont (11) dans la zone d'approche.
6) Quai d'embarquement selon la revendication 1, 2 ou 3, caractérisé en ce que la zone
d'approche comporte un couloir d'approche non fractionné (30) et une aire de répartition
(30′) formant accès aux couloirs (C1, C2, C3) de la zone d'embarquement.
7) Quai d'embarquement selon une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
par la présence d'une sécurité de fin de quai (7) en aval du couloir le plus aval
(12, C3).