[0001] Ces derniers temps, des développements importants ont eu lieu dans la technologie
des installations pour traitements thermiques variés. Ces installations comprennent
en général un ou plusieurs fours disposés verticalement avec leur ouverture sur leur
face inférieure et un jeu de bacs de préchauffage ou de trempe qui, par divers moyens,
peuvent être amenés en regard de l'un ou l'autre des fours afin d'effectuer des transferts
de charge et de permettre ainsi des opérations de traitements en série. Ainsi, par
exemple la demande de brevet suisse CH-2099/87-0, au nom de Pierre Beuret, déposée
le 3 juin 1987, décrit une installation de ce genre.
[0002] Un des problèmes que l'on rencontre dans le développement de ces installations découle
du fait que, pour permettre des déplacements faciles et rapides des éléments destinés
à passer sous les fours, il faut ménager un certain espace entre la surface supérieure
de ces éléments, récipients de trempe, fours de préchauffage ou autres bacs, et le
niveau inférieur des fours. Cependant, lorsqu'il s'agit d'effectuer le défournement
d'une charge, et son passage dans un bac alors que cette charge se trouve à haute
température, il est évidemment impératif d'éviter tout contact avec l'atmosphère extérieure,
ce que l'on obtient en général en prévoyant une légère surpression du gaz contenu
dans le four, de sorte que ce gaz s'échappe et refoule l'air en brûlant autour de
son ouverture inférieure. Toutefois, cette méthode n'est pratiquable que si la distance
entre le four et le bac est relativement faible. Pour éviter des pertes de gaz trop
considérables, on est même amené à réduire cette distance dans toute la mesure du
possible, exigence qui s'oppose à celle impliquant un passage libre permettant un
déplacement rapide des bacs et des fours.
[0003] Le brevet américain US 4,415,145 (publié le 15 novembre 1983), de même que la publication
de demande de brevet européen EP-0 023 546, qui a paru le 11 février 1981, s'occupent
notamment du problème qui se pose si le passage d'un four à un bac doit se faire sous
vide. Il est alors nécessaire de prévoir une communication étanche entre les deux
éléments de l'installation et on a prévu pour cela des moyens relativement compliqués
et encombrants quine pourraient pas faire l'objet d'une mise en oeuvre généralisée.
[0004] Le problème à la base de l'invention est donc de trouver un moyen simple et de mise
en oeuvre facile et rapide pour permettre d'effectuer des défournements sans risque
de contact avec l'oxygène de l'air, dans des installations du genre mentionné au début,
sans qu'il soit nécessaire pour cela de réduire, dans une mesure exagérée, la distance
libre entre les fours placés à la partie supérieure de l'installation et les bacs
qui circulent en dessous des fours.
[0005] Dans ce but, l'objet de la présente invention est un dispositif de défournement,
dans une installation pour traitements thermiques variés, avec une pluralité de fours
et de bacs, caractérisé en ce qu'il comporte, sur au moins un four, une collerette
rétractile dans le sens vertical, capable de former, en position de déploiement, une
paroi continue entre le four sur lequel elle est montée et un bac ouvert placé en
dessous du four.
[0006] On va décrire ci-après, à titre d'exemple, plusieurs formes d'exécution de l'objet
de l'invention en se référant au dessin annexé dont
les fig. 1 et 2 sont des vues en coupe verticale schématique d'une première forme
d'exécution du dispositif de défournement, vue d'une part dans la position où le four
est fermé (fig. 1) et d'autre part dans la position où le four est ouvert (fig. 2),
la fig. 3 est une vue d'une deuxième forme d'exécution du dispositif selon l'invention
associée à un four montré en position fermée, et
la fig. 4 est une vue, semblable à la fig. 3, montrant une troisième forme d'exécution
de l'objet de l'invention.
[0007] Comme on l'a dit plus haut, le dispositif décrit ci-après doit être conçu de façon
à pouvoir s'incorporer facilement à des types d'installations existantes comportant,
dans une rangée supérieure, un ou plusieurs fours et, dans une rangée inférieure,
divers bacs ou conteneurs mobiles, de façon à pouvoir venir se placer sous l'ouverture
des fours.
[0008] Le même problème peut également se présenter lorsque les fours sont mobiles et les
bacs fixes.
[0009] Dans la première forme d'exécution du dispositif de défournement décrit, un four
2 est équipé du dispositif. Ce four est destiné à coopérer avec un ou plusieurs bacs.
Le four 2 est représenté schématiquement au dessin. Il comporte un ensemble de parois
isolantes 3 et à l'intérieur de cet ensemble une cloche d'axe vertical 4. Les moyens
de chauffage ainsi que les moyens de suspension et d'accrochage d'une charge à l'intérieur
de la cloche 4 ne sont pas représentés. Une paroi extérieure 5 entoure la paroi isolante
3 à une certaine distance de celle-ci. Le four est fermé par un bouchon 6 qui s'engage
à l'intérieur de la base de la cloche 4 et dont la bride périphérique 7 vient s'appuyer
contre le rebord inférieur 8 de la cloche 4. Ce bouchon est supporté par un bras 9
articulé autour d'un axe 10, de sorte qu'il peut passer de la position fermée, représentée
à la fig. 1, à la position ouverte, représentée à la fig. 2.
[0010] Lorsque le four est fermé, le bac 1 peut se déplacer de façon à passer sous ce four.
[0011] Les fig. 1 et 2 représentent une forme d'exécution dans laquelle une collerette de
défournement est associée au four.
[0012] La collerette rétractile, désignée ici par 15, est un segment cylindrique rigide,
muni à sa partie supérieure d'un rebord interne 15a. Le bras 9 du bouchon 6 comporte
un prolongement 16, de sorte que, par ces éléments, la collerette cylindrique rigide
15 est maintenue dans une position rétractée lorsque le bouchon est fermé, libérant
entièrement l'espace libre situé sous le bouchon. En revanche, lorsque le bouchon
passe à la position ouverte (fig. 2), la collerette est dégagée et, sous l'effet de
son poids, elle descend, de façon que son rebord interne 15a s'accroche au rebord
externe 8 de la cloche 4. Le bord inférieur de la collerette cylindrique repose alors
sur la face supérieure du bac 1 autour de son ouverture d'entrée, ce qui assure l'étanchéité
requise.
[0013] Dans une variante de cette forme d'exécution, la collerette 15 pourrait également
être de forme tronconique au lieu d'être cylindrique. Elle pourrait également être
constituée de plusieurs anneaux emboîtés les uns dans les autres et susceptibles de
se déployer télescopiquement ou de se contracter lors de la fermeture du four.
[0014] La collerette rétractile pourrait aussi être constituée par une pièce de forme tubulaire
en une matière souple comme par exemple un tissu de fibres de verre ou un tissu de
fibres de céramique, par exemple d'oxyde d'alumine. On peut aussi utiliser une feuille
de silicone. Cette membrane est alors fixée, par son bord inférieur, à une couronne
rigide, et à son bord supérieur, au four.
[0015] La rétraction est possible par le fait que la matière de la membrane tubulaire qui
constitue la collerette rétractile est déformable, soit par son élasticité, soit par
sa capacité au déploiement. La membrane peut être légèrement pliée de façon à se ramasser
sur elle-même en soufflet ou au contraire prévue de manière à s'étaler radialement
sur la surface du bac. L'appui élastique de son bord inférieur sur la surface du bac
à la périphérie de son ouverture, dans une zone annulaire qui entoure l'entrée du
bac, suffit à assurer une étanchéité qui permet, sans perte de gaz, un passage de
la charge du four au bac ou, le cas échéant, dans l'autre sens, et protège les pièces
constituant la charge de l'oxydation lors de ce passage.
[0016] On notera que, le cas échéant, on peut encore prévoir autour de la membrane des éléments
de canalisation susceptibles de conduire les gaz qui pourraient s'échapper sous la
membrane dans le canal d'évacuation délimité entre la paroi 3 et le carénage extérieur
5.
[0017] La fig. 3 montre une disposition dans laquelle la collerettte rétractile est constituée
d'une toile réfractaire de forme cylindrique, désignée par 17, et dont le bord supérieur
17a est fixé de manière étanche au rebord périphérique 8 qui s'étend à la base de
la cloche 4. Lorsque le bouchon est en position fermée, cette collerette est plus
ou moins repliée sur elle-même à l'endroit où passe le bras 9 de support du bouchon,
alors que, lorsque le bouchon est ouvert, le bord inférieur de la collerette 17 vient
reposer sur tout son pourtour, sur la face supérieure du bac 1, sous l'effet de l'élasticité
propre de la matière. Même dans le cas où certaines parties de la périphérie de la
collerette 17 sont en position déployée lors du déplacement du bac, le bouchon étant
fermé, ceci n'entrave pas la circulation des éléments inférieurs sous les fours, étant
donné que la matière de la collerette est facilement déformable.
[0018] Finalement, la fig. 4 montre une forme d'exécution dans laquelle la collerette 18,
montée sur le four 2, présente un profil en Z et est commandée par des vérins 19 montés
sur le four. La membrane de la collerette 18 peut, dans ce cas, être soit rigide,
soit déformable. Les deux branches verticales peuvent être munies d'anneaux circulaires
rigides. Les tiges des vérins 19 peuvent être conduites dans les canaux d'échappement
ménagés entre le carénage 5 et la paroi isolante 3. On notera que dans une forme d'exécution
de ce genre, qui peut également être conçue selon plusieurs variantes, le fait que
la collerette embrasse l'ensemble du four et non seulement la cloche, permet d'intercaler
immédiatement sous le rebord de la cloche, un obturateur (non représenté) constitué
de deux demi-cercles susceptibles de coulisser horizontalement entre une position
d'ouverture et une position de fermeture. La présence d'un tel obturateur permet de
maintenir une certaine étanchéité et de conserver le gaz à haute température dans
le four après le déplacement du bouchon lorsque le four se trouve dans une position
d'attente et de préparation à l'opération de défournement ou d'enfournement.
[0019] Dans une exécution où la collerette a la forme représentée en 18 à la fig. 4, une
variante permet de réaliser une étanchéité extrêmement poussée entre le four et la
collerette, en ménageant des rebords à l'extrémité supérieure de la partie cylindrique
de la collerette 18 et en faisant reposer ces rebords dans un canal annulaire solidaire
de la paroi du four et occupé par une matière liquide.
[0020] Avec une collerette rétractile de ce genre, la commande du déplacement est effectuée
par les vérins 19, de sorte que le bouchon peut être déplacé indépendamment de la
collerette.
[0021] La forme en Z de la collerette présente l'avantage que les gaz et vapeurs qui s'échappent
du bac au moment de la trempe sont conduits dans le canal annulaire d'échappement,
limité par la paroi 5.
1. Dispositif de défournement dans une installation pour traitements thermiques variés,
avec une pluralité de fours et de bacs, caractérisé en ce qu'il comporte, sur au moins
un four, une collerette rétractile dans le sens vertical, capable de former, en position
de déploiement, une paroi continue entre le four sur lequel elle est montée et un
bac ouvert placé en dessous du four.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le déploiement et la rétraction
sont commmandés par des vérins.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que, la collerette étant montée
sur un four, le déploiement et la rétraction s'effectuent sous l'effet de mouvements
d'ouverture et de fermeture du bouchon du four.
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la collerette rétractile
est une pièce tubulaire, dont un des bords forme une couronne rigide agencée pour
venir en contact par déplacement vertical avec des zones annulaires entourant l'ouverture
d'une pluralité de bacs destinés à coopérer avec le four sur lequel la collerette
est montée.
5. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que la collerette présente
un bord supérieur annulaire qui coopère avec une paroi du four, limitant elle-même
un canal d'échappement de fumées ou de vapeurs.
6. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que ladite pièce tubulaire
est composée de plusieurs éléments se déployant ou se rétractant télescopiquement.
7. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que la collerette est rigide,
mobile par coulissement guidé par ladite paroi et commandée par des vérins.
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé par un moyen d'étanchéité disposé
entre le bord supérieur de la collerette et le bord inférieur de ladite paroi.