[0001] L'invention a pour objet un échangeur de chaleur destiné notamment aux fluides corrosifs.
[0002] On utilise dans les industries chimiques, agroalimentaires et de traitement de surfaces
des fluides corrosifs qui doivent être maintenus à température relativement constante.
Si ces fluides corrosifs sont le siège de réactions endothermiques ou exothermiques,
il est nécessaire de les réchauffer ou de les refroidir pour les maintenir à la température
de travail.
[0003] A cet effet, on fait passer les fluides corrosifs dans des échangeurs de chaleur
le plus souvent extérieurs à une cuve de traitement ou un réacteur, la circulation
forcée des fluides s'effectuant au moyen de tuyauteries connectées à une pompe de
circulation. Ces échangeurs sont en général fabriqués en métal à l'aide de techniques
de chaudronnerie et sont particulièrement sensibles à la corrosion à l'endroit des
soudures ou des parties écrouies soumises à des contraintes. De plus, ces échangeurs
occupent une place importante de telle sorte qu'il est difficile de dépasser avec
cette technique connue une puissance d'échange thermique supérieure à 1 MW par m³
de volume d'échangeur.
[0004] Un but de l'invention est de remédier aux inconvénients de l'état de la technique
précité en créant un échangeur, notamment pour fluides corrosifs, d'une puissance
d'échange thermique améliorée de l'ordre de 3 à 5 MW par m³ d'échangeur, fonctionnant
dans une plage préférée de température de fonctionnement comprise entre - 100°C et
+ 400 °C, qui permet un gain de place important et une réductlon du volume occupé
de plus de moitié par rapport à l'état de la technique. A titre indicatif, le volume
des échangeurs suivant l'invention est, pour les applications courantes, compris entre
10 et 500 dm³.
[0005] L'échangeur selon l'invention comporte un premier groupe de canaux pour le passage
du fluide à réchauffer ou à refroidir, lesdits canaux débouchant sur deux faces opposées
de l'échangeur et se caractérise par le fait qu'il comporte en outre au moins un autre
groupe de canaux débouchant sur au moins une autre face de l'échangeur, ledit autre
groupe de canaux étant garni de moyens de chauffage électrique.
[0006] On a utilisé jusqu'à présent pour fabriquer des échangeurs des matériaux bons conducteurs
de la chaleur, insensibles à la corrosion et non poreux au contact des fluides pour
lesquels ils sont prévus. Ces matériaux sont, par exemple, des alliages de cuivre
pour les liquides comportant principalement de l'eau, les alliages ferreux pour les
hydrocarbures, le graphite non poreux ou le graphite imprégné de matériaux tel que
du polytétrafluoroéthylène ou une résine phénolique, ou du carbone pur pour les acides
forts. Ces matériaux qui ont une bonne conductibilité thermique, ont aussi généralement
une bonne conductivité électrique de sorte que l'homme du métier évitait de garnir
ces matériaux de moyens de chauffage électrique, compte tenu des risques de court-circuit
et d'électrocution, particulièrement après une durée de service importante en milieu
corrosif.
[0007] De manière avantageuse, l'échangeur est agencé de manière à ce que le premier groupe
de canaux soit sensiblement orthogonal à l'autre groupe de canaux.
[0008] Cette disposition permet ainsi de régler les écartements des groupes de canaux, de
manière à éviter les contraintes dues aux dilatations thermiques et à prévenir les
fuites d'un premier groupe de canaux vers un autre groupe de canaux, ainsi que de
libérer un troisième axe de travail sensiblement orthogonal à la fois aux axes de
circulation du fluide corrosif et aux axes d'implantation des moyens de chauffage
électrique, ce troisième axe de travail pouvant être utilisé pour implanter un troisième
groupe de canaux servant au passage d'un fluide de refroidissement ou de préchauffage,
en particulier dans le cas de réactions exothermiques ou endothermiques, respectivement.
De préférence, l'échangeur selon l'invention comporte au moins une boîte de répartition
ou au moins un capot avec un joint d'étanchéité.
[0009] Les boîtes de répartition permettent ainsi de faire passer le fluide corrosif en
plusieurs passes successives dans l'échangeur de manière à optimiser le profil de
montée en température et à accroître l'efficacité d'échange thermique. Les capots
isolent de manière étanche les extrémités des moyens de chauffage dépassant du groupe
de canaux qu'ils garnissent.
[0010] De préférence, l'échangeur selon l'invention comporte au moins un capteur de température
installé dans un trou aménagé dans et en situation d'échange thermique avec l'échangeur.
[0011] Le capteur de température transmet ainsi la température du bloc qui, en régime permanent,
est sensiblement égale à la température de travail du fluide corrosif, et permet également
la régulation de température et la protection de l'ensemble de l'échangeur contre
des températures excessives, incompatibles avec la résistance mécanique requise pendant
le fonctionnement de l'échangeur.
[0012] De façon avantageuse, un échangeur selon l'invention comporte au moins un groupe
de canaux comportant des nappes de tubes résistant à la corrosion et surmoulées dans
un matériau bon conducteur de la chaleur.
[0013] Cette disposition permet dans le cas de matériaux pour nappes de tubes résistant
à la corrosion trop coûteux, de surmouler un ensemble de nappes dans un matériau bon
conducteur de la chaleur d'un prix moins élevé, ce qui réduit le coût de l'échangeur
sans nuire à l'efficacité du transfert thermique.
[0014] De façon avantageuse, un groupe de canaux est réalisé par perçage de trous de diamètres
et d'écartements prédéterminés, traversant au moins un bloc de matériau non poreux
résistant à la corrosion.
[0015] La réalisation du trou par usinage permet ainsi d'avoir une bonne précision, supérieure
aux échangeurs réalisés par des techniques de chaudronnerie, et de respecter les caractéristiques
d'encombrement et de performance prévues pour l'échangeur.
[0016] De préférence également, l'échangeur selon l'invention comporte au moins une résistance
de chauffage électrique.
[0017] La résistance de chauffage électrique atteint rapidement une température élevée en
fonction de l'intensité du courant qui la traverse, ce qui permet de suivre exactement
le profil de température à respecter au moyen du courant traversant la résistance.
[0018] L'échangeur selon l'invention comporte de façon avantageuse à l'intérieur des canaux
une poudre conductrice de la chaleur entre deux extrémités obturées des canaux.
[0019] La poudre conductrice de la chaleur constitue ainsi un moyen efficace de transfert
thermique entre les canaux de l'échangeur dans lesquels sont logés les moyens de chauffage
électrique et le reste de l'échangeur, tout en absorbant les dilatations thermiques
sans créer de contraintes internes excessives.
[0020] De préférence, ladite poudre immobilise en place dans un trou un fil électrique chauffant
de manière à réaliser une résistance électrique chauffante.
[0021] Cette disposition permet ainsi de réaliser un échangeur monobloc avec des résistances
intégrées présentant un meilleur transfert thermique que les résistances blindées
de types connus insérées dans les canaux et au contact de la poudre de préférence
isolante électriquement.
[0022] On va maintenant décrire l'invention en référence à un mode de réalisation particulier
pris à titre d'exemple non limitatif en référence aux dessins annexés dans lesquels
:
- la figure 1 représente une vue schématique en perspective éclatée d'un échangeur selon
l'invention,
- les figures 2A, 2B,2C représentent des vues latérales de trois faces d'un bloc d'un
échangeur selon les directions A,B,C de la figure 1.
- les figures 3, 4, 5 représentent des vues de dessus et en coupe d'un échangeur suivant
l'invention,
- la figure 6 représente une vue schématique en perspective d'un autre mode de réalisation
d'un échangeur selon l'invention,
- la figure 7 représente une vue en coupe schématique d'une résistance électrique de
chauffage garnissant un canal d'un échangeur suivant l'invention.
[0023] En référence à la figure 1, un échangeur suivant l'invention apte à fonctionner jusqu'à
une pression d'utilisation de 10 bars absolus, comporte un bloc central de matériau
compact bon conducteur de la chaleur et résistant à la corrosion, tel que du graphite
imprégné par du polytétrafluoroéthylène.
[0024] Le bloc 1 est réalisé sous la forme d'un prisme droit comportant des faces sensiblement
planes. Dans le mode de réalisation de la figure 1, le bloc 1 est sensiblement cubique
et comporte un premier groupe 2 de canaux sensiblement parallèles à la direction A,
destinés au passage d'un fluide corrosif à maintenir en température. Un premier groupe
de canaux 2 est réalisé sous la forme de trous sensiblement cylindriques traversant
le bloc et débouchant sur les deux faces opposées du cube orthogonales à la direction
A. Le bloc 1 comporte un autre groupe de canaux 3 sensiblement parallèles à la direction
B et débouchant sur au moins une face du cube orthogonale à la direction B, garni
de moyens 4 de chauffage électrique aptes à réchauffer le bloc 1 et le fluide circulant
dans les canaux 2.
[0025] Le bloc 1 comporte également un groupe de canaux 5 sensiblement parallèles à la direction
C et débouclant sur au moins une face du cube orthogonale à la direction C, permettant
le passage d'un fluide de refroidissement ou de maintien en température, corrosif
ou non.
[0026] Les moyens de chauffage électrique 4 peuvent être des résistances électriques chauffantes,
par exemple des éléments chauffants blindés dont la gaine externe est isolée électriquement
des conducteurs sous tension. La forme des sections droites des canaux sensiblement
cylindriques 2, 3, 5 est adaptée suivant la surface d'échange thermique souhaité.
Cette section en général circulaire peut également être ovale, polygonale ou en étoile,
de préférence avec des bords arrondis.
[0027] Dans le cas où l'échangeur est raccordé à des conduites de circulation du fluide
corrosif, il comporte des boîtes de répartition 6, 7 ainsi que des joints d'étanchéité
8 de façon à isoler de manière étanche par rapport à l'extérieur et entre elles les
circulations de fluide corrosif et de fluide de refroidissement. Ces joints peuvent
être découpés en feuilles dans un matériau tel que du polytétrafluoroéthylène ou fabriqués
en mousse de polytétrafluoroétlylène ou en graphite expansé comprimé. Les moyens de
chauffage électrique sont également protégés par un capot 9 isolant les extrémités
sous tension des moyens 4 de chauffage électrique. Le capot 9 est une boîte en forme
de parallélépipède ouvert sur un côté, similaire à celle des boîtes 6, 7 de répartition.
[0028] Les boîtes de répartition ou capots sont protégés contre la corrosion par un revêtement
adapté, par exemple de polytétrafluoroéthylène (appelé téflonage).
[0029] Les canaux 2 sensiblement parallèles entre eux ne sont sécants ni avec les canaux
3 ni avec les canaux 5 qui ne sont de plus pas sécants entre eux.
[0030] L'étanchéité des fluides entre eux et avec les moyens de chauffage électrique est
de ce fait réalisée en l'absence de porosités du matériau susceptibles de faire communiquer
les différents canaux 2, 3, 5.
[0031] Pour fabriquer le cube 1, on usine de préférence un bloc de matériau non poreux résistant
à la corrosion et bon conducteur de la chaleur en y perçant des trous parallèles de
diamètres et d'écartements prédéterminés débouchant sur des couples de faces opposées
du cube 1. Les trous parallèles 2 du premier groupe de canaux sont situés dans des
plans parallèles sensiblement orthogonaux au plan de perçage d'un autre groupe de
canaux 3, également sensiblement orthogonal au plan de perçage du groupe des canaux
5.
[0032] En référence aux figures 2A, 2B, 2C, on a représenté trois faces du cube 1 : une
face 10 d'entrée du fluide corrosif, une face 11 d'implantation des moyens de chauffage
électrique et une face 12 de sortie du fluide de refroidissement ainsi que des joints
δ d'étanchéité pour les fluides précités. Les références identiques à celles de la
figure 1 désignent des éléments identiques sur les figures 2A, 2B, 2C. On notera qu'à
la figure 2B, les canaux 3 ne sont pas garnis de moyens de chauffage électrique 4.
Chaque canal étant réalisé de manière à n'avoir aucune intersection avec aucun autre
canal, le transfert de chaleur se fait nécessairement par conduction à travers le
bloc 1. L'efficacité du transfert thermique dépend par conséquent de la qualité du
contact thermique à la paroi des canaux et de la conductibilité thermique du matériau
choisi pour réaliser le bloc 1. En particulier, comme les résistances électriques
4 échauffent le bloc 1 quand elles sont en service, lequel bloc transmet à son tour
cette chaleur aux fluides qui le traversent, la qualité du contact thermique entre
les résistances électriques 4 et la paroi intérieure des canaux 3 est essentielle
pour le bon fonctionnement de l'échangeur. Cependant, un ajustement trop serré conduirait
à des contraintes excessives résultant de dilatations thermiques : un grand nombre
de cycles thermiques conduirait alors à la formation de fissures dans le bloc ou à
la déformation, au coincement, voire au grippage, des résistances électriques 4 dans
les canaux 3.
[0033] Dans le cas d'un échangeur communiquant avec une conduite de fluide, les boîtes de
répartitlon 6, 7 sont assemblées au cube 1 avec interposition des joints 8 par des
moyens connus tels que des tirants, goujons, tiges filetées et écrous associés, ou
par collage.
[0034] De manière avantageuse on dispose un ou plusieurs capteurs de température dans les
canaux 3 ou dans un trou spécialement aménagé dans le cube 1 et en situation d'échange
thermique avec le matériau du cube 1. Cet échange thermique est obtenu grâce à une
colle ou une graisse conductrice ou l'interposition d'un matériau à base de silicone,
chargé d'un métal tel que le cuivre, l'aluminium, l'argent ou analogue. Compte tenu
du fait que tous les échanges thermiques, soit par chauffage, soit par refroidissement,
se font par l'intermédiaire du bloc 1, on voit que le bloc 1 constitue une masse thermique
qui a tendance à maintenir la température des fluides qui y circulent à une température
très voisine de celle du bloc. Ce maintien en température permet de limiter le volume
de fluide corrosif au sein de l'échangeur et ainsi la quantité totale de fluide corrosif
à mettre en oeuvre. Les capteurs de température ou sondes de mesure en situation d'échange
thermique avec le cube 1 sont généralement cellés à des appareils de régulation de
types connus pour commannder l'apport d'énergie électrique pour chauffer le fluide
corrosif et le fluide de refroidissement ou de préchauffage.
[0035] En référence aux figures 3, 4, 5, un échangeur selon l'Invention similaire à celui
représenté à la figure 1 comporte un cube 21 réalisé sous la forme de parallélépipèdes
élémentaires 21
a, 21
b, 21
c, 21
d percés de canaux correspondant au fluide corrosif et au fluide de refroidissement,
puis assemblés entre eux de manière étanche au moyen de tiges filetées 22 ou d'autres
moyens tels que collage, boulonnages consécutifs ou bridage en châssis. L'étanchéité
recherchée est obtenue par collage, par interposition d'une pâte ou par interposition
de joints d'étanchéité non représentés, analogues au joint 8 de la figure 1.
[0036] Cet agencement en blocs élémentaires permet une construction modulaire et une fabrication
des blocs élémentaires en série conduisant à une diminution des coûts par économie
d'échelle.
[0037] On voit également sur la figure 5 que le capot de protection électrique 23 permet
une connexion des éléments 4 de chauffage électrique, par exemple une connexion en
série telle que représentée à la figure 5. De même, les boîtes de répartition 24
a, 24
b 24
c et 25
a, 25
b peuvent être agencées de manière à faire circuler un des fluides en plusieurs passes,
par exemple 4 passes dans le cas de la figure 5, de manière à augmenter le transfert
thermique entre le bloc et ledit fluide (on désigne par "passe" dans les termes du
métier un aller-et-retour d'un fluide dans un échangeur). Cette disposition permet
de calorifuger facilement l'ensemble par un revêtement calorifuge 26 (limité par des
traits interrompus) duquel dépasse le capot 23 de protection électrique, qui est situé
à une distance de la partie chauffante des éléments chauffants 4 sensiblement égale
à l'épaisseur du revêtement calorifuge 26.
[0038] Dans le capot 23 éloigné du bloc 1, lequel se trouve à une température élevée, les
connexions des résistances électriques 4 sont ainsi disposées de manière à ne pas
être détériorées par la température élevée du bloc 1. Un capteur de température 27,
pour mesurer la température sensiblement en position centrale du bloc 21 et logé dans
un trou d'axe sensiblement parallèle aux éléments 4 de chauffage électrique, débouche
également à l'intérieur du capot de protection électrique 23, les connexions du capteur
27 n'étant pas représentées.
[0039] En référence à la figure 6, les groupes de canaux, au lieu d'être réalisés par perçage
dans un bloc de matériau, sont constitués par des nappes de tubes résistant à la corrosion
32, 33, 35, situés dans des plans sensiblement orthogonaux l'un à l'autre, de manière
à ce que ces tubes soient non sécants et régulièrement espacés entre eux. Une fois
l'ensemble des nappes de tubes monté suivant des écartements prédéterminés, on utilise
un matériau bon conducteur de la chaleur 30 tel qu'un ciment, une résine ou un alliage
d'aluminium coulé par fusion pour enrober les trois groupes de canaux. Le surmoulage
ainsi réalisé de l'ensemble précité constitue un bloc avec des canalisations ou passages
réservés. De préférence, on effectue ce surmoulage sous vide ou sous une pression
telle que l'on évitera l'apparition de porosités ou de défauts de coulée préjudiciables
à une bonne transmission de la chaleur.
[0040] En variante, on peut aussi utiliser les nappes de résistances chauffantes 33 pour
faire fondre une masse de poudre de matériau bon conducteur de la chaleur et enrober
ainsi les trois groupes de canaux précités.
[0041] De façon habituelle, on utilise des éléments résistifs, blindés, isolés, sensiblement
cylindriques et à surface extérieure métallique pour garnir les trous 3 de la figure
1. Toutefois, dans le cas de certains matériaux fragiles utilisés pour fabriquer un
bloc 1, le cylindre métallique extérieur de la résistance peut créer des dilatations,
des contraintes excessives susceptibles d'endommager le bloc en y provoquant des fissures
ou des retraits. On peut, en particulier dans ce cas, monter les résistances électriques
isolées à surface extérieure cylindrique au moyen d'une poudre compactée à l'intérieur
du trou 3 autour de l'élément chauffant 4. Cette poudre est de préférence conductrice
de la chaleur et comporte par exemple de la silice, de la magnésie, ou un ensemble
de perles céramiques interposées dans la poudre. Pour éviter les fuites ou les pertes
de poudre, on obture de préférence les extrémités du trou par une résine.
[0042] En référence à la figure 7, on peut également réaliser directement une résistance
électrique isolée à l'intérieur des trous ou canaux 3 prévus à cet effet dans le bloc
1. A cet effet, un trou 3 aménagé dans le bloc 1 est garni de fils électriques chauffants
40 prolongés par des extrémités d'amenée de courant 41. Le fil électrique chauffant
40 est immobilisé en place dans la poudre 42 de préférence électriquement isolante.
[0043] Cette poudre est tassée par des moyens mécaniques ou agglomérée par vibrations à
l'intérieur du canal 3, Les extrémités 43 et 44 du canal 3 sont généralement obturées
par une résine, par exemple une résine dite "haute température" à base de silicone,
ou par un autre moyen d'obturation résistant à la chaleur. Cette disposition permet
ainsi de ne pas créer de contraintes d'origine thermique sur le bloc du fait qu'aucun
des composants n'est rigide et ne peut exercer de contraintes notables en se dilatant.
[0044] On peut aussi utiliser avantageusement un ensemble de perles céramiques ou d'anneaux
percés, enfilés sur le fil électrique chauffant 40 de manière à renforcer l'isolation
électrique du fil 40 relativement au trou 3, en particulier dans le cas où le matériau
du bloc 1 présente une conductivité électrique notable.
[0045] On peut utiliser comme dispositif d'étanchéité pour les extrémités du canal 3, des
obturateurs 43, 44, réalisés en polytétrafluoroéthylène ou en autre matériau naturel
ou synthétique non conducteur d'électricité.
[0046] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit précédemment,
et on peut apporter de nombreuses variantes sans sortir pour autant du cadre de l'invention.
[0047] Ainsi, la forme du bloc peut être quelconque, dans la mesure où elle est apte à la
réalisation d'un réseau bidimensionnel ou tridimensionnel de canaux distincts, réparti
en plusieurs groupes de canaux parallèles et non sécants. On utilisera de préférence
une forme de parallélépipède rectangle dans le cas de pièces usinées suivant trois
axes orthogonaux. Le nombre de canaux peut être quelconque, ainsi que le nombre de
passes successives que parcourt l'un ou l'autre fluide dans l'échangeur. Dans la mesure
où la quasi-totalité du volume du bloc central est utilisée, les canaux peuvent déboucler
ou non sur deux faces opposées de l'échangeur. Enfin, le nombre de capteurs de température,
leur disposition ainsi que celle de leurs raccordements électriques peuvent être quelconques
et s'effectuer à volonté à l'intérieur ou à l'extérieur du boîtier de raccordement
électrique des moyens de chauffage.
1. Echangeur de chaleur, notamment pour fluides corrosifs, comportant un premier groupe
de canaux pour le passage dudit fluide, lesdits canaux débouchant sur deux faces opposées
de l'échangeur, caractérisé par le fait qu'il comporte en outre au moins un autre
groupe de canaux (3) débouchant sur au moins une autre face (11) de l'échangeur, ledit
autre groupe de canaux étant garni de moyens (4) de chauffage électrique.
2. Echangeur selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le premier groupe
de canaux (2) est sensiblement orthogonal à l'autre groupe de canaux (3).
3. Echangeur selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé par le fait qu'il comporte
au moins une boîte de répartition (6,7) ou au moins un capot (9) avec au moins un
joint d'étanchéité (8).
4. Echangeur selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé par le fait qu'il comporte
au moins un capteur (27) de température, installé dans un trou aménagé dans et en
situation d'échange thermique avec l'échangeur.
5. Echangeur selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé par le fait qu'au moins
un groupe de canaux comporte des nappes de tubes (32,33) résistant à la corrosion,
surmoulées dans un matériau (30) bon conducteur de la chaleur.
6. Echangeur selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé par le fait qu'au moins
un groupe (2,3,5) de canaux est réalisé par perçage de trous de diamètres et d'écartements
prédéterminés, traversant au moins un bloc (1,21) de matériau non poreux résistant
à la corrosion.
7. Echangeur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le
fait qu'il comporte au moins une résistance (4) de chauffage électrique.
8. Echangeur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le
fait qu'il comporte à l'intérieur des canaux une poudre (42) conductrice de la chaleur.
9. Echangeur selon la revendication 8, caractérisé par le fait que ladite poudre (42)
est électriquement isolante et comporte de préférence de la silice ou de la magnésie.
10. Echangeur selon la revendication 9, caractérisé par le fait que ladite poudre (42)
immobilise en place dans un trou (3) un fil électrique chauffant (40) en l'isolant
électriquement de la paroi du trou (3).