[0001] La présente invention concerne un ski et son procédé de fabrication.
[0002] Un ski présente généralement une ou plusieurs couches supérieures de décoration et
de protection contre les agressions extérieures, s'étendant parfois latéralement pour
venir recouvrir les chants du ski.
[0003] L'art antérieur propose de nombreuses solutions, dont les plus classiques restent
la fabrication d'une protection en feuille d'A.B.S. extrudé ou d'une résine thermoducissable
chargée sur laquelle sont déposées des fines couches de laque et de vernis de finition.
Ces structures présentent le désavantage de n'opposer qu'une faible résistance au
rayage et n'autorise que peu de solution dans la réalisation de décors durables.
[0004] D'autres supports ont permis au contraire d'utiliser le procédé de sublimation tels
que ceux décrits dans le brevet FR 2 596 286 qui divulgue l'utilisation d'un film
de matière bicouche de polyamide et de polyamide-polyéther séquencé. Mais ce type
de construction pose un problème important de résistance au fluage à chaud pour certains
grades souples et de compatibilité dans l'adhésion avec le sous-ensemble inférieur
qui constitue le rassemblement des éléments dits "mécaniques" du ski.
[0005] On est souvent contraint d'utiliser des films de collage du type de ceux décrits
dans le brevet de la demanderesse n
° 89 15662 par exemple.
[0006] Ainsi, la présente invention vise à réaliser un élément supérieur de décoration et
de protection, d'un coût plus faible, résistant aux agressions extérieures et au fluage
à chaud, compatible avec les matières généralement utilisées dans les renforts mécaniques
et permettant aussi d'utiliser tous les procédés modernes d'impression, tels que la
sublimation par exemple.
[0007] Pour cela, l'invention concerne un ski constitué d'un sous-ensemble supérieur de
décoration et de protection caractérisé en ce qu'il comprend une couche inférieure,
constituée d'un copolymère de styrène et d'acide carboxylique ou un anhydre d'acide
carboxylique ou un alliage de ce copolymère, sur laquelle adhère au moins une couche
supérieure constituée d'un polyamide.
[0008] L'invention concerne également le procédé de fabrication d'un tel ski.
[0009] D'autres objets, caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront
de la description des modes de réalisations particulières, faite en relation avec
les figures jointes, parmi lesquelles :
- la figure 1 représente une vue en perspective d'un ski selon la présente invention
;
- la figure 2 représente un exemple simplifié d'un ski en coupe transversale selon un
mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 3 représente une vue en coupe transversale de la structure détaillée du
ski selon un autre mode de réalisation.
[0010] La figure 1 représente en perspective un ski réalisé selon la présente invention.
Ce ski comporte, de façon traditionnelle, une face supérieure 1, une face inférieure
2 ou surface de glisse, deux faces latérales 3 et 4, et une extrémité antérieure recourbée
vers le haut, en forme de spatule 5. Un décor 6, schématiquement représenté est visible
de l'extérieur sur la face supérieure 1 et les faces latérales 3 et 4.
[0011] La figure 2 illustre un exemple de ski dans un mode de réalisation suivant lequel
on a représenté un sous-ensemble supérieur 7 de décoration et de protection constitué
de deux couches 71 et 72 ; l'une, inférieure 71 en copolymère de styrène et d'acide
carboxylique ou un anhydre d'acide carboxylique ; l'autre, supérieure 72, en polyamide.
[0012] La couche inférieure 71 est une matière plastique opaque de densité voisine de 1,
et est constituée préférentiellement d'un copolymère de styrène et d'anhydre maléique.
Il peut éventuellement être modifié ou chargé par tout moyen bien connu de l'homme
de l'art de façon à augmenter ses caractéristiques mécaniques. Ainsi, on peut prévoir
que la couche inférieure 71 soit constituée d'un alliage de copolymère de styrène
et d'anhydre maléique, et d'un élastomère par exemple. Dans le type de charges pouvant
convenir, on peut citer les billes de verte, la fibre de verte, de carbone ou autres.
[0013] Ce copolymère présente de très bonnes capacités d'adhésion avec la couche supérieure
72. Le polyamide qui constitue cette dernière est préférentiellement choisi parmi
les polyamides 11. Il est transparent, rigide et présente une bonne résistance aux
conditions extérieures. Il est, d'autre part, facilement sublimable.
[0014] Chaque couche 71 et 72 présente une épaisseur comprise entre 0,1 et 1 mm environ.
[0015] La figure 3 représente une vue en coupe de la structure détaillée d'un ski selon
un autre mode de réalisation de l'invention où l'ensemble supérieur de décoration
et de protection 7 s'étend latéralement jusqu'au niveau des carres 8 et a une section
dont la forme est sensiblement celle d'un U renversé. Cette construction présente
l'avantage de pouvoir appliquer ou prolonger le décor sur les faces latérales 3 et
4 du ski.
[0016] Le sous-ensemble de décoration et de protection 7 est solidaire d'une couche de renfort
supérieur du sous-ensemble mécanique 9 par l'intermédiaire d'une couche de colle,
par exemple.
[0017] Selon un mode préférentiel de l'invention, le sous-ensemble mécanique 9 comporte
une couche de renfort supérieur 91 constitué d' une nappe textile de renfort et d'une
matrice thermodurcissable telle qu'une résine époxyde, polyester ou polyuréthane ou
encore d'une matrice thermoplastique. Dans ces cas particuliers, la matrice possède
d'excellentes propriétés d'adhésion avec la couche inférieure de copolymère du sous-ensemble
de décoration, ce qui dispense d'utiliser une interface de colle supplémentaire.
[0018] Le sous-ensemble mécanique inférieur 9 rassemble tous les éléments nécessaires à
la résistance du ski dont une semelle de glissement 94, généralement en polyéthylène,
des carres 8, un renfort inférieur 93, un noyau 92, au moins une couche de renfort
supérieur 91. L'exemple de la structure de la figure 3 n'est nullement limitatif et
n'est donné qu'à titre d'exemple.
[0019] L'invention réside également dans le procédé de fabrication d'un tel ski consistant
à assembler le sous-ensemble supérieur de décoration 7 au sous-ensemble inférieur
mécanique 9 et comprend une étape préalable de fabrication du sous-ensemble de décoration.
Cette étape permet d'obtenir l'adhésion de la couche supérieure 72 en polyamide, et
inférieure 71 en copolymère de styrène et d'acide carboxylique ou un anhydre d'acide
carboxylique. Le bicouche obtenu répond aux exigences de collage normalement reconnues
d'un laminé pour la fabrication d'un ski.
[0020] Les procédés les plus couramment utilisés sont la coextrusion et le plaxage à chaud.
De bons résultats de collage sont obtenus par la coextrusion du bicouche à une température
voisine de 240° C, en sortie de filière. Cette opération est suivie en continu d'un
calandrage, afin de définir l'épaisseur et l'aspect de finition du sous-ensemble.
Le calandrage permet également la poursuite de la cinétique d'adhésion des deux composants
qui est de l'ordre de 20 secondes à 160° C.
[0021] Enfin, cette étape préalable de fabrication comprend une dernière phase de décoration.
Celle-ci peut être réalisée par le procédé de sublimation décrit par le brevet n°
87 13552 de la demanderesse par exemple.
[0022] Le sous-ensemble de décoration ainsi formé est appliqué sur le sous-ensemble mécanique
inférieure 9 et particulièrement sur une partie au moins d'une couche de renfort supérieure
91 du sous-ensemble. Mais, bien entendu, comme le montre la figure 3, la couche de
polymère 71 peut s'étendre latéralement au-delà du renfort en venant adhérer sur d'autres
éléments, tels que liants, carres, ou autres. L'étape d'assemblage peut comporter
préférenciellement une phase de moulage proprement dite pendant laquelle les différents
éléments sont soumis à des pressions et températures élevées. L'adhésion est particulièrement
efficace lorsque la couche de renfort supérieur est constituée d'une nappe textile
pré-imprégnée d'une matrice de résine thermodurcissable, non entièrement réticulée,
ou d'une matrice de résine thermoplastique.
[0023] Les matrices de résine époxydes, polyester, ou polyuréthane donnent généralement
les meilleurs résultats lorsqu'elles sont employées avec un copolymère de styrène
et d'anhydre maléique modifié ou non. C'est l'opération de moulage qui permet de réactiver
la réticulation finale et de provoquer l'adhésion dans le cas d'une matrice de résine
thermodurcissable.
[0024] La mise en oeuve de l'opération de moulage peut être différente selon les procédés
; un exemple de procédé de fabrication d'un ski dont le noyau est injecté est décrit
dans le brevet n° 89 15664 de la demanderesse. Bien entendu, la phase de moulage n'est
pas réalisée lorsque les éléments du sous-ensemble mécanique sont fabriqués préalablement
puis assemblés par collage.
[0025] La présente invention n'est pas limitée aux modes de réalisation qui ont été explicitement
décrits, mais elle en inclut les diverses variantes et généralisations contenues dans
le domaine des revendications ci-après.
1. Ski constitué d'un sous-ensemble supérieur de décoration et de protection (7) et d'un
sous-ensemble inférieur mécanique (9), caractérisé en ce que ledit sous-ensemble supérieur
(7) comprend une couche inférieure (71), constituée d'un copolymère de styrène et
d'acide carboxylique ou son anhydre ou d'un alliage contenant ce copolymère, sur laquelle
adhère au moins une couche supérieure constituée d'un polyamide (72).
2. Ski selon la revendication 1, caractérisé en ce que la couche supérieure (72) est
constituée d'un polyamide 11.
3. Ski selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la couche inférieure (71)
est constituée d'un copolymère de styrène et d'anhydre maléique, ou un alliage de
ce copolymère.
4. Ski selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que la
couche inférieure (71) est constituée d'un alliage contenant le mélange du copolymère
et d'un élastomère.
5. Ski selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la
couche inférieure (71) du sous-ensemble supérieur de décoration (1) est chargée.
6. Ski selon les revendications 1 à 5, caractérisé en ce que le sous-ensemble supérieur
(7) a une section dont la forme est sensiblement celle d'un U renversé.
7. Ski selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la
couche inférieure (71) du sous-ensemble supérieur (7) de décoration est solidaire
d'une couche de renfort supérieur (91) du sous-ensemble inférieur mécanique (9).
8. Ski selon la revendication 7, caractérisé en ce que la couche de renfort supérieure
(91) est constituée d'une nappe textile de renfort et d'une matrice de résine thermodurcissable
ou thermoplastique.
9. Ski selon la revendication 8, caractérisé en ce que la nappe textile de renfort est
à base de fibres tissées ou non tissées en verte, carbone, aramide ou autres.
10. Ski selon les revendications 8 ou 9, caractérisé en ce que la résine thermodurcissable
est une résine époxyde, polyester ou polyuréthane.
11. Ski selon les revendications 7 à 10, caractérisé en ce que le sous-ensemble mécanique
inférieur est constitué de l'assemblage d'un moins une couche de renfort supérieur
(91), d'une semelle de glissement (94), de carres métalliques (8), d'un noyau (92),
et d'un renfort inférieur (93)
12. Procédé de fabrication d'un ski consistant à assembler un sous-ensemble supérieur
de décoration (7) à un sous-ensemble inférieur mécanique (9) caractérisé en ce qu'il
comprend une étape préalable de fabrication du sous-ensemble décoration qui consiste
:
- à assembler par coextruxion ou plaxage à chaud une couche inférieure (71) constituée
d'un copolymère de styrène et d'acide carboxylique ou son anhydre, et une couche supérieure
de polyamide (72), ou d'un alliage de ce copolymère,
- puis à appliquer une étape de décoration.
13. Procédé, selon la revendication 11, caractérisé en ce que l'étape de décoration est
une étape de sublimation.
14. Procédé selon les revendications 12 et 13, caractérisé en ce que une partie au moins
de la couche inférieure (71) du sous-ensemble supérieur de décoration (7) est appliqué
sur une couche de renfort supérieur (91) du sous-ensemble mécanique (9) et en ce qu'une
phase de moulage provoque l'adhésion des deux couches entre-elles.
15. Procédé, selon la revendication 12, caractérisé en ce que la couche de renfort supérieur
(91) est constituée d'une nappe textile pré-imprégnée d'une résine thermodurcissable
non entièrement réticulée, ou d'une résine thermoplastique.