[0001] La présente invention concerne des agglomérés combustibles comprenant une matière
combustible carbonée solide granulaire et un liant ; elle concerne également un procédé
de fabrication de tels agglomérés.
[0002] Les matières combustibles carbonées solides sont à ce jour utilisées dans les domaines
les plus divers et notamment dans de nombreux procédés industriels, en particulier
les procédés d'élaboration des aciers ou de recarburation des aciers et des fontes,
où elles servent de source d'énergie, de matière réductrice et/ou d'agent de carburation.
[0003] Dans le cas de ces procédés métallurgiques, utilisation est actuellement faite, à
titre de matière combustible, de coke de lignite granulaire généralement obtenu par
broyage du lignite, suivi de sa cokéfaction, ce coke de lignite se caractérisant par
une grande friabilité, une structure granulaire, une densité en vrac de l'ordre de
0,5 et une très grande surface spécifique pouvant atteindre 300 m²/g.
[0004] Toutefois, la mise en oeuvre du coke de lignite dans les procédés métallurgiques
ci-dessus présente certains inconvénients. Ainsi par exemple, l'introduction de ce
coke dans les convertisseurs par des goulottes latérales est malaisé, car en raison
de sa faible densité, il est difficile de le faire pénétrer dans la masse de métal
fondu. En outre, en raison de son état pulvérulent, une partie de ce coke est perdue
par suite de son inflammation à l'entrée du convertisseur. De plus, et toujours en
raison de son état pulvérulent, son transport, sa manutention et son stockage sont
délicats.
[0005] La Demanderesse a donc cherché à amener ce coke de lignite sous une forme plus dense,
non pulvérulente et susceptible d'être introduite dans les convertisseurs pour y pénétrer
aisément la masse de métal fondu par simple gravité. Elle a donc procédé à une étude
approfondie en vue de réaliser des agglomérés à partir du coke de lignite et d'un
liant, ces agglomérés devant posséder une résistance mécanique suffisante pour permettre
leur manutention dans des conditions relativement sévères.
[0006] Ces études ayant montré que l'utilisation d'un liant constitué uniquement par de
l'amidon conduisait à des agglomérés peu satisfaisants du point de vue de leur résistance
mécanique, la Demanderesse a cherché à associer l'amidon avec une charge de renforcement,
une telle charge devant remplir quatre conditions, à savoir présenter une résistance
mécanique propre élevée, faire preuve d'une grande force d'adhérence vis-à-vis de
l'amidon, être compatible avec le coke de lignite dont la très grande surface spécifique
en fait un produit tout à fait particulier et, de préférence, être elle-même combustible
pour limiter la formation de cendres.
[0007] Elle a ainsi abouti, selon l'invention, à la mise au point d'un aggloméré, du type
briquette, boulet ou pellet, ayant les propriétés souhaitées et comprenant une matière
combustible carbonée solide granulaire et un liant, dans lequel ladite matière combustible
comprend le coke de lignite susmentionné et ledit liant est constitué par de l'amidon
au sein duquel sont réparties des fines d'anthracite agissant en tant que charge de
renforcement de la matrice formée par l'amidon.
[0008] Dans cet aggloméré, le coke de lignite sera de préférence choisi pour présenter une
dimension de grain non supérieure à 5 mm, les fines d'anthracite présentant pour leur
part, de préférence une dimension de particule de l'ordre de 0,5 à 4 mm.
[0009] Par ailleurs, la proportion en poids de coke de lignite, d'amidon et de fines d'anthracite
au sein de l'aggloméré selon l'invention est avantageusement respectivement de 60
à 90 % (de préférence 65-80 %), 5 à 10 % et 5 à 30 % (de préférence 10 à 25 %), une
composition particulièrement préférée étant comme suit : coke de lignite 72 % en poids,
fines d'anthracite 20 % en poids, amidon 8 % en poids.
[0010] L'amidon mis en oeuvre selon l'invention peut être choisi parmi les amidons de toute
nature et notamment parmi les amidons natifs, par exemple de maïs ou de blé, et les
amidons natifs rendus solubles dans l'eau par un traitement de cuisson-extrusion.
[0011] Le procédé selon l'invention pour la fabrication, en continu ou discontinu, de l'aggloméré
décrit ci-dessus, se caractérise en ce qu'il comprend :
- le malaxage, de préférence à une température de 100 à 110° C, de quantités appropriées
de coke de lignite, de fines d'anthracite et d'amidon, avec de l'eau utilisée en une
quantité de poids de 15 à 40 %, de préférence de 15 à 35 %, de la somme des poids
du coke de lignite et des fines d'anthracite,
- le traitement de la pâte résultante pour l'amener sous la forme d'aggloméré, et
- le séchage de l'aggloméré obtenu.
[0012] L'eau utilisée dans ce procédé est avantageusement mise en oeuvre partiellement sous
la forme de liquide et partiellement sous la forme de vapeur surchauffée, par exemple
à une température de 150 à 200° C, notamment 185° C, les proportions relatives de
l'eau liquide et de la vapeur d'eau étant choisies de manière à ce que le mélange
à malaxer soit à la température de 100-110° C.
[0013] Le traitement de la pâte, pour l'amener sous la forme d'aggloméré, fait appel à des
techniques classiques d'agglomération largement décrites dans la littérature ; il
pourra s'agir notamment des techniques de briquetage, d'extrusion et de compactage
par pression.
[0014] Quant au séchage, il consiste avantageusement à soumettre l'aggloméré à un étuvage,
de préférence dans un four à circulation d'air chaud à 110-130° C.
[0015] L'aggloméré selon l'invention présente une très bonne cohésion, sa résistance mécanique
à la compression pouvant atteindre des valeurs de l'ordre de 150.10⁵Pa.
[0016] Pour illustrer l'invention, on donne ci-après un exemple, non limitatif, de fabrication
de l'aggloméré selon l'invention.
[0017] Dans un malaxeur comprenant des bras horizontaux solidaires d'un arbre vertical tournant
à 11 tours/mn, on introduit, d'une part 72 kg de coke de lignite, 20 kg de fines d'anthracite
et 8 kg d'amidon natif de blé et, d'autre part 20 kg d'eau chaude à une température
proche de 100° C. Par ailleurs, de la vapeur d'eau surchauffée à 185° C est introduite
dans le malaxeur par des buses réparties sur toute la hauteur de sa paroi latérale,
la quantité de vapeur injectée par ces buses étant choisie de manière à ce que le
mélange malaxé ait une température de l'ordre de 100-110° C.
[0018] Après de préférence une durée de séjour d'au moins 3 mn 30 s dudit mélange dans le
malaxeur, la pâte résultante est extraite à la base de ce dernier et amenée dans un
dispositif de compactage du type presse à rouleaux présentant des cavités imprimant
la forme désirée aux agglomérés.
[0019] Les agglomérés ainsi obtenus sont ensuite déposés sur un tapis métallique traversant
un four à circulation d'air chaud à 110-130° C, la vitesse d'avancement de ce tapis
étant choisie pour que le temps de séjour desdits agglomérés à l'intérieur du four
soit d'au moins 2 heures.
[0020] Les agglomérés séchés résultants présentent une densité en vrac de l'ordre de 0,7
et une résistance à la compression, mesurée au moyen d'un compressiomètre du type
SAHUT CONREUR, de l'ordre de 150.10⁵Pa.
1. Aggloméré combustible comprenant une matière combustible carbonée solide granulaire
et un liant, caractérisé en ce que ladite matière combustible comprend du coke de
lignite granulaire et en ce que ledit liant est constitué par de l'amidon contenant
des fines d'anthracite.
2. Aggloméré selon la revendication 1, caractérisé en ce que le coke de lignite présente
une dimension de grains d'au plus 5 mm.
3. Aggloméré selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les fines d'anthracite
présentent une dimension de particules de 0,5 à 4 mm.
4. Aggloméré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il contient
de 60 à 90 % en poids de coke de lignite.
5. Aggloméré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il contient
de 5 à 10 % en poids d'amidon.
6. Aggloméré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il contient
de 5 à 30 % en poids de fines d'anthracite.
7. Aggloméré selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il contient,
en poids 65 à 80 % de coke de lignite, 5 à 10 % d'amidon et 10 à 25 % de fines d'anthracite.
8. Procédé de fabrication de l'aggloméré selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé
en ce qu'il comprend :
- le malaxage, à une température de 100-110° C, de quantités appropriées de coke de
lignite granulaire, de fines d'anthracite et d'amidon, avec de l'eau utilisée en une
quantité en poids égale à 15-40 % de la somme des poids de coke de lignite et des
fines d'anthracite,
- le traitement de la pâte résultante pour l'amener sous la forme d'aggloméré, et
- le séchage de l'aggloméré obtenu.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'eau est mise en oeuvre partiellement
sous forme de liquide et partiellement sous forme de vapeur surchauffée.
10. Procédé selon la revendication 8 ou 9, caractérisé en ce que le séchage est réalisé
par un étuvage dans un four à circulation d'air chaud à 110-130° C.