[0001] La présente invention se rapporte aux systèmes de tubes qui sont disposés au sein
des puits notamment d'exploitation de réserves souterraines de fluide sous pression,
que ces dernières soient naturelles (gisements pétrolifères) ou artificielles (cavités
de stockage en massif suffisamment imperméable). Elle développe en particulier un
dispositif de sécurité facilitant la fermeture de tout passage entre ces tubes et
l'extérieur du puits. Ce dispositif est plutôt appelé par la suite "manchon" en raison
de sa structure même. Un ensemble de sécurité comportant ce manchon, mais aussi une
partie des tubes ainsi que des vannes de sécurité de type connu, fait également partie
de l'invention. Il autorise en effet la mise en oeuvre d'un procédé d'exploitation
du puits où il est disposé, qui est particulièrement avantageux économiquement et
fiable au plan de la sécurité.
[0002] Afin de mieux faire comprendre en quels termes techniques se pose le problème de
la sécurité des puits communiquant avec des réserves souterraines de fluide, nous
nous référons d'emblée à un exemple relativement précis et l'illustrons par les quatre
premières figures jointes en annexe. Celles-ci s'appliquent en effet à un cas particulier
de réserve qui utilise une cavité excavée par lessivage dans un massif de sel gemme.
Conformément à la figure 1, qui donne une idée des dimensions relatives à l'aide d'un
axe vertical gradué, ce type de cavités peut atteindre des volumes de l'ordre de 5x10⁵
m³. Un puits 2 unique relie la cavité 1 à la surface où sont installées les unités
3 d'exploitation. Pour cela, il traverse souvent du sel 6, mais aussi et principalement
des roches sédimentaires 5 susjacentes. La technique du lessivage, qui consiste essentiellement
à injecter de l'eau douce par un tube plongeur 10 et à récupérer cette eau saturée
de sel dissous - plutôt appelée saumure - par l'annulaire entre le tube 10 et un tube
appelé tube de garde non représenté et non permanent prenant place dans le puits 2,
aboutit à la formation d'une cavité 1, mais aussi à l'accumulation d'insolubles 7
au fond de cette cavité 1 tandis qu'elle demeure remplie de saumure.
[0003] Avant de pouvoir y stocker du gaz par exemple, les exploitants du site doivent donc
évacuer cette saumure initiale. Cela intervient dans une phase préliminaire à l'exploitation
proprement dite, appelée dans la profession "dewatering". Celle-ci est schématisée
sur la figure 2 où deux coupures semi-horizontales imaginaires ont permis de conserver
des dimensions relatives à peu près réalistes. De la sorte en effet ressortent mieux
la structure du puits 2 ainsi que la configuration, spécifique à cette phase, des
tubes qu'il renferme. En partant du centre, nous reconnaissons le tube 10 plongeur
qui s'étend pratiquement jusqu'au fond de la cavité 1, son extrémité inférieure débouchant
juste au-dessus des insolubles 7. Il est aussi appelé par la suite tube central. Il
est entouré par un ensemble de cuvelage du puits 2 délimitant un annulaire 9. Cet
ensemble comprend, toujours en allant de plus en plus vers l'extérieur du puits :
un tube 30 de protection (appelé aussi par la suite tube périphérique), un cuvelage
20 métallique, une gaine 25 en ciment. Tandis que cette dernière s'étend jusqu'au
sabot 21 du puits 2 et garantit un bon ancrage du cuvelage au terrain, un liquide
de densité appropriée, appelé souvent dans la profession "liquide de complétion",
et à base de saumure est disposé entre le tube 30 de protection et le cuvelage 20.
Retenu inférieurement par le bouchon annulaire 31, ce liquide a pour fonction d'exercer
un effort de soutènement sur le cuvelage 20 dont la résistance notamment à l'écrasement
peut ainsi être réduite.
[0004] Le "dewatering" consiste alors à injecter le gaz G à stocker par l'annulaire 9. Pourvu
que sa pression soit suffisante, il refoule l'interface 8 gaz/saumure vers le fond
de la cavité, la saumure B étant ainsi contrainte de remonter par le tube 10 plongeur.
De cette façon, le gaz G sous pression remplace petit à petit la saumure B au sein
de la cavité. Lorsqu'enfin elle ne contient plus que du gaz, la véritable phase d'exploitation
du stockage commence. Celle-ci dure généralement de 20 à 25 ans au cours desquels
du gaz est de loin en loin soutiré ou renouvelé. Pour ces opérations, le tube 10 plongeur
est la plupart du temps amputé de tout ou partie de sa longueur s'étendant dans la
cavité. C'est pourquoi nous lui donnons plutôt par la suite le nom de tube 10 central
en nous référant à sa position au centre du puits. C'est par ce tube que traditionnellement,
le gaz soutiré est recueilli en surface alors que l'annulaire 9 peut être volontairement
obturé.
[0005] Cette façon d'opérer s'explique par la nécessité de munir le puits en exploitation
de dispositifs de sécurité propres, en cas d'accident, à interrompre toute communication
entre la cavité 1 sous pression et la surface. Or, les vannes de sécurité de type
normalement fermé qui sont le plus souvent utilisées dans ce but, s'adaptent plus
facilement au tube 10 central et ne peuvent pas être disposées dans l'annulaire 9
sans des aménagements complémentaires. Aussi les exploitants prennent-ils d'ordinaire
la précaution de fermer définitivement cet annulaire sitôt le "dewatering" achevé.
Dans ce but, différents éléments ont été jusqu'ici envisagés. L'un d'eux, couramment
mis en oeuvre à l'heure actuelle, est représenté sur les demi-coupes du puits 2 des
figures 3 et 4. Il s'agit d'un masque 40 annulaire qui est assujetti au sein du tube
10 central. Ce masque 40 présente une partie 42 télescopique qui, selon que de l'huile
sous pression est amenée par la ligne 44 de contrôle ou non, est ressortie au maximum
de sa longueur (figure 3) ou est totalement rétractée (figure 4). Dans le premier
cas, le masque 40 isole l'intérieur du tube 10 central par rapport à l'annulaire 9.
Les orifices latéraux 11 et 12 pratiqués dans le tube 10 central sont au contraire
mis en communication l'un avec l'autre si bien que le gaz injecté lors du "dewatering"
par exemple peut contourner une liaison fixe prévue entre tube 10 central et tube
30 de protection. Dans le cas d'un masque replié, un des orifices latéraux 11 se trouve
dégagé tandis que l'autre 12 demeure isolé par le masque. Dès lors, le gaz soutiré
est détourné depuis l'annulaire 9 jusqu'au sein du tube 10 central.
[0006] Si ce dispositif participe effectivement à la sécurité du stockage en phase d'exploitation
en obturant l'annulaire 9, il présente cependant plusieurs inconvénients. D'un côté,
il est inhérent aux systèmes connus de réduire la section de passage du gaz soutiré,
la section du tube central cumulée avec celle de l'annulaire étant limitée en sortie
à celle du tube central. En d'autres termes, au-dessus de la vanne de sécurité, seule
une partie de la section interne du puits 2 est utilisée, ce qui augmente les pertes
de charge dans l'écoulement correspondant de gaz ainsi que sa vitesse d'écoulement.
D'un autre côté, les éléments comparables au masque 40 décrit ci-dessus, parce qu'ils
prennent place au sein du tube central et encombrent sa section de passage, accentuent
encore ces pertes de charge. Ils contribuent en outre à gêner l'introduction d'outils
de fond ou le retrait de tubulures. Des éléments différents servant à fermer l'annulaire
en phase d'exploitation ont aussi été imaginés qui ne s'insèrent pas dans le tube
central pour le boucher en partie. Ils présentent alors d'autres inconvénients tels
que la nécessité de désaxer le tube central par rapport à l'axe du puits, de prévoir
des vannes de sécurité de faible encombrement afin de les disposer directement dans
l'annulaire, de risquer de se désolidariser brusquement du cuvelage sous l'effet de
la pression interne ou bien d'être inamovibles...
[0007] C'est ainsi que la présente invention a pour but d'autoriser une mise en oeuvre optimale
à la fois du "dewatering" et de l'exploitation proprement dite du puits tout en permettant,
afin d'assurer la sécurité en phase d'exploitation, un recours aisé à des moyens connus
comme des vannes du type normalement fermé de taille courante. Et ce but doit être
atteint sans que les inconvénients répertoriés ci-dessus ne se manifestent.
[0008] Pour cela est ici proposé un manchon de sécurité pour puits communiquant notamment
avec une réserve souterraine de fluide sous pression, un tube périphérique étant disposé
dans ledit puits ainsi qu'un tube central concentrique audit tube périphérique de
sorte qu'un annulaire est défini entre eux, caractérisé en ce que ledit manchon est
constitué par un cylindre creux ayant des extrémités supérieure et inférieure ainsi
que des surfaces latérales intérieure et extérieure, ledit manchon étant adapté à
se raccorder, au niveau de ladite surface latérale extérieure, audit tube périphérique
et, au niveau de ladite surface latérale inférieure, audit tube central, une gorge
annulaire étant ménagée à ladite surface latérale inférieure en vue de recevoir un
bouchon et des conduits adaptés à mettre en communication ledit annulaire avec ledit
tube central, une première série desdits conduits partant de ladite extrémité supérieure
dudit cylindre pour aboutir à ladite surface latérale intérieure entre ladite gorge
et ladite extrémité inférieure dudit cylindre tandis qu'une seconde série desdits
conduits part de ladite extrémité inférieure dudit cylindre pour aboutir à ladite
surface latérale intérieure entre ladite gorge et ladite extrémité supérieure dudit
cylindre.
[0009] Par exemple, le cylindre creux est à paroi épaisse tandis que chacun desdits conduits
comporte une partie percée longitudinalement dans la paroi dudit cylindre et se prolongeant
par un coude en une partie oblique. Selon une première forme de réalisation avantageuse,
chacun desdits conduits est localement de section cylindrique, lesdits conduits étant
de préférence répartis circonférentiellement à égale distance les uns des autres.
Il y a alors par exemple au total huit conduits, chacune desdites séries en comportant
quatre immédiatement voisins les uns des autres. Selon une deuxième forme de réalisation
avantageuse, chacune desdites séries de conduits est constituée par l'enveloppe de
canaux cylindriques parallèles disposés de sorte que deux canaux voisins s'interpénètrent.
[0010] Avantageusement, ledit cylindre constituant ledit manchon est usiné dans une billette
d'acier. Il peut aussi être forgé. De même, il admet de préférence une hauteur comprise
entre environ 1,5 m et environ 3 m.
[0011] Le présent manchon fait alors partie d'un ensemble de sécurité qui, selon l'invention,
comporte en outre une longueur de tube central constituée par un morceau supérieur
raccordé à ladite extrémité supérieure dudit manchon et par un morceau inférieur raccordé
à ladite extrémité inférieure dudit manchon, au moins ledit morceau inférieur étant
pourvu d'une vanne de sécurité à même d'obturer ledit tube central en cas d'accident.
[0012] Avantageusement, ladite longueur de tube central fait de l'ordre de la dizaine de
mètres. De même, un siège de bouchon est de préférence prévu sur chacun desdits morceaux
de ladite longueur de tube central à proximité immédiate dudit manchon.
[0013] Si ledit morceau supérieur de ladite longueur de tube central se termine plutôt par
un évasement, ledit morceau inférieur de ladite longueur de tube central trouve avantage
à se terminer par une rainure annulaire intérieure, un autre siège de bouchon étant
disposé entre ladite vanne de sécurité et ladite rainure.
[0014] Avantageusement, ladite vanne de sécurité est de type retirable normalement fermé.
Elle peut prendre place autour de ladite longueur de tube central et comporter une
ligne de contrôle pour l'amenée d'un fluide hydraulique qui est maintenue en place
grâce à son logement partiel au sein dudit manchon.
[0015] Dans une forme de réalisation de l'ensemble de sécurité, la surface latérale extérieure
dudit manchon est munie de joints d'étanchéité toriques pour assurer l'étanchéité
entre ledit manchon et le tube périphérique.
[0016] Dans une autre forme de réalisation, l'ensemble de sécurité comporte plutôt une longueur
de tube périphérique peu différente de ladite longueur de tube central et constituée
de même par un morceau supérieur raccordé à ladite extrémité supérieure dudit manchon
et par un morceau inférieur raccordé à ladite extrémité inférieure dudit manchon.
Lorsque ledit tube périphérique est un tube de protection prenant place au sein d'un
cuvelage cimenté, ledit morceau supérieur de ladite longueur de tube de protection
comporte alors de préférence un orifice pour le passage de ladite ligne de contrôle,
des moyens étant prévus afin d'assurer l'étanchéité dudit orifice.
[0017] Selon l'invention, un procédé d'exploitation d'un puits communiquant notamment avec
une réserve souterraine de fluide sous pression, un tube périphérique étant disposé
dans ledit puits ainsi qu'un tube central concentrique audit tube périphérique de
sorte qu'un annulaire est défini entre eux, est caractérisé en ce qu'il met en oeuvre
le présent ensemble de sécurité de sorte que les écoulements établis d'une part dans
le tube central et d'autre part dans l'annulaire sont à même de se croiser.
[0018] Selon un premier mode de réalisation, une première opération du présent procédé consiste
à raccorder ledit ensemble de sécurité auxdits tubes central et périphérique, ledit
morceau supérieur de ladite longueur de tube central étant également pourvu d'une
autre vanne de sécurité à même d'obturer ledit tube central en cas d'accident.
[0019] Lorsque ladite réserve souterraine est constituée par une cavité lessivée dans le
sel gemme initialement remplie de saumure et que ledit fluide en réserve est un gaz,
une opération intermédiaire du présent procédé consiste alors à remplir ladite cavité
avec ledit gaz, ledit gaz étant introduit sous pression par ledit tube central au-dessus
dudit manchon, puis passant dans ledit annulaire en dessous dudit manchon pour repousser
ladite saumure qui remonte par ledit tube central en dessous dudit manchon et est
récupérée par ledit annulaire au-dessus dudit manchon.
[0020] Toujours dans le même mode de réalisation, une dernière opération du présent procédé
consiste à soutirer en surface ledit fluide en réserve ou/et à injecter dans ladite
réserve souterraine par aussi bien ledit tube central que ledit annulaire.
[0021] Lorsque ladite réserve comporte une couche productrice d'hydrocarbures supérieure
et une couche productrice d'hydrocarbures inférieure, un puits d'exploitation traversant
les deux couches productrices et ayant une paroi revêtue ou non au droit des deux
couches de telle sorte que les hydrocarbures des deux couches peuvent pénétrer dans
le puits:
a) la première opération du présent procédé évoquée plus haut consiste en outre, à
disposer dans le puits:
- le tube périphérique de sorte qu'une extrémité inférieure se trouve au-dessus de la
couche productrice supérieure, un premier bouchon annulaire étant disposé autour de
l'extrémité inférieure du tube périphérique pour boucher l'espace entre le tube périphérique
et la paroi revêtue ou non du puits,
- le tube central à l'intérieur du tube périphérique de sorte qu'une extrémité inférieure
du tube central se trouve entre la couche productrice supérieure et la couche productrice
inférieure, un second bouchon annulaire étant disposé autour de l'extrémité inférieure
du tube central pour boucher l'espace entre le tube central et la paroi revêtue ou
non du puits ; tandis qu'
b) une opération ultérieure d'exploitation proprement dite, consiste à faire passer
- au bas du puits, les hydrocarbures provenant de la couche productrice inférieure dans
le tube central et ceux provenant de la couche productrice supérieure dans l'annulaire
;
- en haut du puits, les hydrocarbures provenant de la couche productrice supérieure
dans le tube central et ceux provenant de la couche productrice inférieure dans l'annulaire
;
les hydrocarbures des deux couches se croisant au sein du manchon.
[0022] On remarque la rusticité de tout le matériel mis en place lors de la première opération.
Il est alors recommandé de veiller à ce que l'espace entre le tube périphérique et
la paroi revêtue ou non du puits soit choisi aussi faible que le permettent les manoeuvres
de mise en place du tube périphérique et à ce que les vannes de sécurité aient un
corps prenant place autour du tube central auquel elles sont assujetties. Ainsi obtient-on
en effet les sections de passage maximales pour la remontée séparée des deux sortes
d'hydrocarbures.
[0023] De façon annexe, on note la possibilité que la paroi du puits soit revêtue d'un cuvelage
muni de perforations au droit des couches productrices d'hydrocarbures et/ou qu'un
liquide de soutènement retenu par le premier bouchon annulaire soit disposé entre
le cuvelage et le tube périphérique.
[0024] Selon un autre mode de réalisation du présent procédé, une première opération dudit
procédé consiste à raccorder ledit ensemble de sécurité auxdits tubes central et périphérique,
une chemise étant appliquée de façon étanche contre ladite surface latérale intérieure
dudit manchon de sorte que lesdits conduits sont obturés, ledit bouchon étant par
ailleurs ôté, une opération ultérieure dudit procédé consistant à soutirer en surface
ledit fluide en réserve ou/et à injecter dans ladite réserve souterraine par ledit
tube central uniquement.
[0025] Avantageusement, au cours de l'opération de raccordement dudit ensemble de sécurité,
ledit ensemble est disposé à 30 mètres sous la surface du sol, ou même plus si cela
est jugé nécessaire. Mais, étant entendu que ledit puits comporte en outre un cuvelage
cimenté terminé inférieurement par un sabot, et que ledit tube périphérique est constitué
par un tube de protection prenant place au sein dudit cuvelage cimenté, au cours de
l'opération de raccordement dudit ensemble de sécurité, ledit ensemble est plutôt
disposé à environ 10 mètres au-dessus dudit sabot dudit puits.
[0026] Toujours au cours de cette même opération de raccordement dudit ensemble de sécurité,
des tronçons supérieurs de tube central sont de préférence munis de joints d'étanchéité
et emboîtés dans ledit morceau supérieur de ladite longueur de tube central dudit
ensemble de sécurité tandis que des tronçons inférieurs de tube central sont plutôt
assujettis au sein dudit morceau inférieur de ladite longueur de tube central dudit
ensemble de sécurité par l'intermédiaire de chiens d'ancrage et d'une vessie gonflable
de sorte que lesdits tronçons inférieurs et supérieurs peuvent être retirés à tout
moment sans avoir à défaire ledit raccordement dudit ensemble de sécurité.
[0027] En d'autres termes, dès que le présent manchon est disposé au sein du système de
tubes du puits, son bouchon étant en place et ses conduits dégagés, il réalise une
dérivation de l'écoulement fluide de l'annulaire vers le tube central et de l'écoulement
fluide du tube central vers l'annulaire, les deux flux correspondants étant donc amenés
à se croiser. Cela a pour avantage que chacun des deux flux passe dans le tube central.
Grâce à deux vannes de sécurité montées sur ce tube, l'une installée en dessous du
manchon et l'autre au-dessus, la fermeture de tout passage entre la réserve souterraine
et la surface se trouve ainsi garantie en cas de besoin.
[0028] Ce résultat est obtenu sans la contrepartie des inconvénients de l'art antérieur.
Les écoulements n'ont en effet pas à subir de pertes de charge trop importantes au
passage du manchon dont les conduits peuvent être rendus relativement larges (et en
tout cas plus larges que les orifices latéraux 11 et 12 du dispositif connu décrit
ci-dessus). Les vitesses d'écoulement sont de même plus favorables. Nous remarquons
que les tubes central et périphérique demeurent concentriques. En outre, la possibilité
de disposer les vannes de sécurité uniquement sur le tube central autorise le recours
à des vannes de type courant, ne faisant pas preuve d'un encombrement particulièrement
réduit. Enfin, rien ne rétrécit le passage au sein du tube central. Et il suffit d'ôter
le bouchon prenant place au sein du manchon pour disposer d'une section quasi-pleine
et pour descendre par le tube central tout outil nécessaire.
[0029] D'autres avantages encore sont à signaler en relation avec la nature de la réserve
de fluide. S'il s'agit d'une cavité lessivée dans le sel gemme, le présent manchon
est de préférence mis en place dès la phase de "dewatering". En phase d'exploitation,
il autorise alors le soutirage et la récupération du fluide en réserve par à la fois
le tube central et l'annulaire. Autrement dit, la section de passage du fluide en
sortie est accrue, par rapport à l'art antérieur, de la section de l'annulaire. Cela
revient en pratique à un doublement de section qui contribue encore à réduire les
pertes de charge et à améliorer les vitesses d'écoulement pour un débit donné.
[0030] Mais, le présent ensemble de sécurité s'accommode aussi d'un gisement pétrolifère
en s'adaptant tant à un puits d'injection que d'exploitation, c'est-à-dire de soutirage.
Dans ce cas, il est intéressant tout d'abord dans les exploitations en "double complétion".
[0031] Dans le domaine de la production de pétrole, le vocable "double complétion" est couramment
utilisé en relation avec les gisements comportant deux couches géologiques contenant
des hydrocarbures, séparées par au moins une couche imperméable. Que les hydrocarbures
soient alors en phase gazeuse, en phase liquide ou encore se présentent sous forme
d'un mélange huile-gaz, la technique de la "double complétion" vise à les récupérer
en surface sans qu'il y ait contact entre les fluides provenant de chacune des couches.
[0032] Le procédé mis en oeuvre jusqu'ici consiste à utiliser un puits de production traversant
les deux couches. Son cuvelage est alors percé de perforations au droit de chacune
des deux couches productrices. Par ailleurs, deux tubes de production communiquant
avec la surface et munis chacun d'une vanne de sécurité sont placés l'un à côté de
l'autre dans le puits. Le premier d'entre eux est par exemple plus court et s'arrête
en regard des perforations supérieures. Le second se prolonge jusqu'aux perforations
les plus basses et présente avantageusement un léger coude afin de rattraper une position
plus centrale dans le cuvelage du puits sitôt l'extrémité inférieure du premier tube
dépassée. Le système est enfin complété par deux obturateurs disposés entre le cuvelage
et les tubes afin de contraindre les hydrocarbures à s'écouler au sein de ces derniers.
Un de ces obturateurs se situe plutôt à la profondeur de la couche imperméable intermédiaire.
Sa forme demeure simple, pour boucher l'espace annulaire entre le second tube et le
cuvelage. L'autre au contraire est de structure plus complexe puisque, se trouvant
au- dessus de la couche productrice supérieure, il lui faut réaliser l'isolation tout
en livrant passage aux deux tubes.
[0033] C'est là un des inconvénients majeurs du procédé d'exploitation en "double complétion"
traditionnel. L'obturateur correspondant, appelé dans le métier obturateur double,
est en effet de conception relativement sophistiquée. Et il s'ensuit, outre un coût
nettement plus élevé que celui d'un obturateur annulaire simple, une mise en oeuvre
plus délicate. D'autres inconvénients sont plus directement liés aux tubes. En particulier
leur mise en place l'un à côté de l'autre est toujours une opération difficile à réaliser.
On conçoit aussi que la section de passage ainsi offerte aux fluides issus des deux
couches productrices demeure relativement faible par rapport à la section totale disponible
dans le cuvelage notamment. Le présent procédé évite quant à lui les inconvénients
de l'art antérieur qui viennent d'être soulignés.
[0034] Ensuite, le présent ensemble de sécurité peut rendre de grands services sur le plan
de la sécurité. En effet, les exploitants sont à même de choisir de le disposer à
proximité du fond du puits, c'est-à-dire à un endroit de moindre vulnérabilité pour
ce qui est tant des désordres géologiques naturels que d'éventuels sabotages. Ils
peuvent aussi démonter l'ensemble en tout ou partie et remonter en surface les éléments
devant être inspectés ou réparés. Bien entendu, ces avantages s'ajoutent à celui de
l'accroissement notable de la section de passage en sortie du puits. Dès qu'il s'agit
d'un puits d'exploitation du gisement, cela laisse entrevoir la possibilité de réduire
le nombre de puits avec l'épargne financière énorme que cela représente.
[0035] Enfin, grâce à l'application d'une chemise au sein du manchon pour obturer ses conduits,
son bouchon étant par ailleurs retiré, le système de tubes se retrouve dans une situation
analogue à celui de l'art antérieur en phase d'exploitation. Toutefois, l'avantage
d'une vanne de sécurité montée autour du tube central et non à l'intérieur de ce dernier
demeure, dégageant aussi sa pleine section pour le passage du fluide. Cet aspect peut
en outré être combiné à un annulaire particulièrement restreint à chaque fois que
d'autres considérations sur les écoulements le permettent. Dans ce cas, le présent
manchon fait simplement office d'obturateur de l'annulaire. Il demeure toutefois particulièrement
efficace dans ce rôle puisqu'il fait partie intégrante des tubes du puits et ne peut
donc pas se désolidariser de lui.
[0036] La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée
qui va suivre et à l'examen des dessins annexés qui représentent, à titre d'exemples
non limitatifs, des formes de réalisation du présent manchon ainsi que du présent
ensemble de sécurité le comportant. Ils illustrent également des modes de réalisation
du présent procédé d'exploitation de puits communiquant avec une réserve souterraine
de fluide.
[0037] Sur ces dessins :
- la figure 1 est une coupe verticale très schématique d'un massif de sel gemme et d'une
cavité de stockage lessivée dans ce massif ;
- la figure 2 est une coupe similaire à la précédente. Elle comporte toutefois deux
coupures semi-horizontales, une partie du massif au niveau de chacune de ces coupures
n'étant pas représentée si bien qu'une échelle bien plus grande peut être utilisée.
Les mouvements de fluides en phase de "dewatering" y sont représentés à l'aide de
flèches ;
- les figures 3 et 4 sont des demi-coupes axiales d'un puits et de ses tubes comportant
un dispositif de sécurité conformément à l'art antérieur. Ce dernier est représenté
dans sa configuration déployée en phase de "dewatering" sur la figure 3 et dans sa
configuration repliée en phase d'exploitation proprement dite du puits sur la figure
4 ;
- les figures 5 et 6 se rapportent à un manchon de sécurité conformément à la présente
invention. En coupe axiale sur la figure 5, il est montré sur la figure 6 en coupe
transversale dans le plan I-I de la figure 5 ;
- les figures 7 et 8 sont des coupes axiales de deux formes de réalisation avantageuses
d'un ensemble de sécurité conformément à la présente invention ;
- les figures 9 et 10 replacent l'ensemble de sécurité de la figure 7 dans le contexte
d'un puits montré en coupe axiale. Elles illustrent respectivement les phases de "dewatering"
et d'exploitation proprement dite; et
- la figure 11 est une coupe schématique d'un puits de production de pétrole en "double
complétion" dans lequel est mis en oeuvre un mode de réalisation du présent procédé.
[0038] Les figures 5 et 6 montrent un manchon 100 de sécurité conformément à la présente
invention. Il s'agit à la vérité d'un cylindre à paroi épaisse pouvant atteindre de
1,5 à 3 mètres de hauteur, par exemple usiné dans une billette en acier ou encore
forgé. Le diamètre extérieur du manchon correspond à peu de chose près à celui du
tube 30 de protection (tube périphérique) que doit accueillir le puits. Des filetages
132 en vue de permettre le raccordement du manchon à ce tube sont par exemple réalisés.
Sur la coupe axiale de la figure 5 apparaît qu'un filetage 132b inférieur peut être
directement prévu à la surface externe du manchon tandis qu'un filetage 132h supérieur
peut être façonné à l'intérieur d'une couronne saillant axialement sur le manchon.
De même, le diamètre intérieur du manchon est choisi pour que le tube 10 central puisse
se raccorder de façon étanche au sein de son trou 110 intérieur. Des filetages 112b
inférieur et 112h supérieur sont par exemple pratiqués à cette fin à la surface du
trou 110 intérieur aux abords de chacune des extrémités du manchon 100.
[0039] En plus des particularités qui viennent d'être évoquées et qui, pour l'heure, se
bornent à faire du présent manchon une pièce de raccordement entre les différents
tronçons du tube 30 de protection ainsi que du tube 10 central, d'autres caractéristiques
lui confèrent les qualités d'une dérivation permettant le croisement d'écoulements
fluides. Ce sont tout d'abord une gorge 111 ménagée à la surface du trou 110 intérieur
du manchon 100, à peu près à mi-hauteur de ce dernier. Cette gorge 111 est en effet
adaptée à servir de siège pour un bouchon 60 représenté sur la figure 7 et qui vient
fermer de façon étanche le trou 110. De la sorte, le passage offert par le tube 10
central se trouve interrompu au niveau du manchon 100, possibilité dont nous verrons
l'intérêt dans les paragraphes suivants. Ensuite, des conduits 131 sont percés dans
la paroi même du manchon 100 cylindrique. Chacun d'eux comporte une partie longitudinale
qui part de la surface transversale de la paroi du manchon, c'est-à-dire plus simplement
d'une de ses extrémités. En d'autres termes, ils sont prévus pour communiquer avec
l'annulaire 9 dès lors que le manchon 100 est monté entre ses tronçons respectifs
de tube 30 de protection et de tube 10 central. La partie longitudinale se prolonge
par un coude en une partie oblique 113 qui débouche finalement au sein du trou 110
intérieur du manchon. Sitôt que le manchon 100 est raccordé aux tubes, les conduits
131 communiquent par conséquent avec le tube 10 central. Ils relient donc l'annulaire
9 et l'intérieur de ce tube 10.
[0040] Les parties longitudinales droites des conduits peuvent être cylindriques et réparties
circonférentiellement à égale distance les unes des autres comme cela est représenté
en traits pleins sur les coupes axiale et transversale des figures 5 et 6 respectivement.
Leur nombre est adaptable selon le diamètre de chaque conduit, l'épaisseur de la paroi
du manchon, les débits d'écoulement souhaités etc.. Les figures 5 et 6 en montrent
huit, mais ils pourraient tout aussi bien être quatre ou moins encore. Il est concevable
à l'opposé de les multiplier au point que les divers conduits s'interpénètrent et
forment à eux tous un passage commun. C'est ce qui est représenté sur les figures
5 et 6 en traits pointillés. Cependant, il n'est pas question de relier entre eux
tous les conduits. En effet, une première série de conduits (la moitié sur les figures)
est prévue pour déboucher au-dessus du siège 111 de bouchon (cf. sections 131h et
113h) tandis qu'une seconde série formée par les conduits restants débouche sous le
siège 111 (cf. sections 131b et 113b). Sur la coupe transversale de la figure 6, tous
les conduits 131 h de la première série sont dessinés les uns à côté des autres. Ils
sont donc pratiqués dans le même demi-manchon (si nous imaginons de couper le cylindre
global selon un diamètre ). Les conduits 131b de la seconde série sont, quant à eux,
pratiqués dans l'autre demi-manchon.
[0041] La figure 7 replace le manchon 100 qui vient d'être décrit dans le contexte des tubes
30 de protection et 10 central devant lui être raccordés. Ces derniers sont toutefois
représentés de façon très schématique. En particulier le détail des raccords par filetage
ou encore par emboîtement n'est pas reporté. De même, les raccords entre les divers
tronçons de tubes ne sont pas représentés. Leur existence demeure cependant à l'esprit
de l'homme de l'art si bien que nous ne les évoquerons ici pas davantage. Ce qu'il
convient de retenir de la figure 7 illustrant un ensemble de sécurité préféré conformément
à la présente invention concerne pour l'essentiel une longueur 13 particulière du
tube 10 central ainsi qu'une longueur 33 du tube 30 de protection qui complètent le
manchon en vue d'assurer la sécurité du puits.
[0042] Pour ce qui est de la longueur 13, elle se compose à la vérité de deux morceaux 13b
et 13h semblables à peu de chose près et qui viennent s'adapter de part et d'autre
du manchon 100. En s'éloignant de ce dernier, nous trouvons de façon identique sur
chacun de ces deux morceaux : un siège 15 de bouchon, puis une vanne 50 de sécurité.
Sur la figure 7, la mention "b" (pour bas) suivant le numéro de référence permet de
distinguer les éléments comparables du morceau 13b et la mention "h" (pour haut),
ceux du morceau 13h. Tandis que les sièges 15 de bouchon ne sont pas absolument nécessaires,
les vannes 50 sont avantageusement des vannes du type retirable normalement fermé
; c'est-à-dire qu'en l'absence d'arrivée d'huile par les lignes 51 de contrôle, les
clapets 52 des vannes 50 se referment et interrompent de la sorte le passage au sein
du tube 10 central. En l'occurrence, des vannes dont le corps 53 est disposé extérieurement
autour du tube 10 central peuvent sans difficulté être utilisées avec l'intéressant
dégagement de place au sein du tube 10 que cela implique (en vue d'autoriser la descente
ou la remontée d'outils divers). Ces vannes 50 n'ont pas besoin d'être particulièrement
peu encombrantes. Elles peuvent le cas échéant être installées au câble de façon connue
autour du morceau 13 de tube 10. Mais il faut plutôt concevoir l'ensemble de sécurité
comprenant manchon 100, morceaux 13 de tube 10 central et morceaux 33 de tube 30 de
protection comme un tout assemblé en surface pour ensuite être à volonté mis en place
dans le puits ou retiré de ce dernier.
[0043] Quant aux extrémités libres des deux morceaux 13b et 13h, elles sont plutôt de diamètres
distincts, le morceau 13h supérieur se terminant par exemple par un léger évasement
17 tandis que le morceau 13b inférieur ne change pas de taille. Ce dernier est le
cas échéant pourvu d'une rainure 16 annulaire terminale. De la sorte, la longueur
13 est à même d'être montée au sein du tube 10 central tout en autorisant un démontage
aisé quelle que soit la partie du tube 10 devant être retirée. Les détails des liaisons
correspondantes sont toutefois donnés plus loin en regard de la figure 8. Sur la figure
7 apparaît enfin qu'un autre siège 14 de bouchon est en outre prévu un peu au-dessus
de l'extrémité inférieure du morceau 13b. Ce siège 14 de même que les sièges 15 précédemment
évoqués sont disposés de sorte que, les bouchons correspondants une fois mis en place,
des sections de tube sont isolées. L'étanchéité et la tenue mécanique de chacune de
ces sections peuvent alors être testées séparément en ayant recours à différents essais
familiers à l'homme de l'art.
[0044] Remarquons finalement à propos de la structure du présent ensemble de sécurité que
la longueur 33 de tube 30 de protection associée se compose également d'un morceau
33h supérieur et d'un morceau 33b inférieur entre lesquels se trouve le présent manchon
100. Les morceaux 33 ont par exemple une longueur comparable à celle des morceaux
13 qu'ils protègent respectivement. Leur seule particularité est de comporter un orifice
pour le passage des lignes 51 de contrôle des vannes 50. Comme cet orifice doit être
par ailleurs étanche, il est avantageux que les deux lignes 51 h et 51b de chacune
des deux vannes 50 de sécurité empruntent le même chemin. Dans ce but, la ligne 51h
de la vanne 50h supérieure est de préférence détournée vers le manchon 100. Les lignes
51 en partie logées dans ce dernier risquent par ailleurs moins de se rompre par suite
de déplacements trop importants au sein de l'annulaire 9.
[0045] L'ensemble de sécurité ainsi constitué peut atteindre une longueur totale de l'ordre
de quelques dizaines de mètres. A priori, il est à même d'être disposé dans le puits
à n'importe quel niveau entre la surface et le sabot. Deux endroits référencés respectivement
4h et 4b sur la figure 1 sont cependant plus avantageux. Ce sont, d'une part, environ
30 mètres sous la surface et, d'autre part, environ 10 mètres au-dessus du sabot.
Entre ces deux positions, la plus profonde est encore plus intéressante dans la mesure
où elle met l'ensemble de sécurité hors d'atteinte de bon nombre de causes de dommages
dans le puits, par exemple les tremblements de terre, les explosions en surface ou
les réajustements de terrain consécutifs à des tassements ou d'autres phénomènes géologiques
intervenant à plus long terme.
[0046] La figure 8 se rapporte à une autre forme de réalisation du présent ensemble de sécurité.
On y retrouve le manchon 100 ainsi que les morceaux 13b et 13h de tube 10 central
disposés dans le prolongement de la surface latérale intérieure de ce dernier. Au
besoin, manchon 100 et morceaux 13 sont pour cela formés d'un seul tenant. La variante
intéresse en fait la surface latérale extérieure du manchon. Plutôt que des morceaux
33 de tube 30 de protection disposés dans un prolongement, elle comporte cette fois
des joints 34 d'étanchéité notamment toriques. Sur la figure 8, il y en a deux à chaque
extrémité du manchon 100. Ils ont pour fonction d'assurer l'étanchéité avec le tube
30 de protection dans lequel l'ensemble de sécurité ainsi constitué est engagé.
[0047] Ainsi obtient-on un ensemble de sécurité encore plus facile à mettre en place. Pour
peu que le tube 30 de protection comporte un épaulement 35 intérieur adapté, il offre
un appui à l'ensemble qui se trouve de la sorte bien maintenu. Au-dessus de lui, il
est avantageux que le tube 30 de protection soit moins ajusté à la surface latérale
extérieure du manchon afin de faciliter sa descente jusqu'à sa place définitive.
[0048] Les figures 9 et 10 illustrent justement comment l'ensemble de sécurité qui vient
d'être décrit est avantageusement mis en oeuvre lorsqu'il est disposé dans la position
4b, à proximité du sabot 21 du puits. L'ensemble est en effet facilement reconnaissable
avec son manchon 100 au sein duquel est assujetti le bouchon central 60 - l'étanchéité
étant assurée par des étages de joints toriques 62 (cf. figure 7) -, ses morceaux
13h et 13b de tube 10 central recevant les vannes 50 de sécurité ainsi que ses morceaux
33h et 33b de tube 30 de protection. Si le morceau 33h supérieur de ce dernier est
complété jusqu'en surface, le morceau 33b inférieur est de son côté adapté pour se
terminer par un rétrécissement 34 qui lui permet de s'emboîter au sein d'un obturateur
70 annulaire. L'étanchéité de l'emboîtement est garanti par divers étages de joints
interposés entre le rétrécissement 34 et l'obturateur 70. Cette autre pièce est quant
à elle prévue de façon classique à l'intérieur du cuvelage 20 du puits à quelque distance
au-dessus de son sabot 21. Elle se compose d'une longueur supérieure de tube, plus
large et qui est fixée de façon étanche au cuvelage 20 à l'aide du bouchon 31 annulaire
destiné à retenir le liquide 32 de complétion. Puis vient une longueur convergente
qui se poursuit en un guide à peine moins étroit que le tube 10 central et comportant
deux sièges 71 et 72 de bouchon. Ceux-ci permettent de placer des bouchons de sorte
que l'étanchéité et la tenue mécanique du tube 30 de protection peuvent être testées
ou encore que le fond du puits est au besoin isolé de la cavité 1.
[0049] En plus des éléments qui viennent d'être évoqués et qui seuls sont présents dans
la configuration de la figure 10, la figure 9 fait apparaître des tronçons 10h supérieurs
et 10b inférieurs du tube 10 central venant prendre en sandwich la longueur 13 de
tube 10 du présent ensemble de sécurité. Les tronçons 10h supérieurs prennent place
au sein de l'évasement 17 terminal du morceau 13h supérieur. L'emboîtement correspondant
est réalisé au sein par exemple de joints d'étanchéité toriques de sorte que l'étanchéité
de la liaison est garantie. Les tronçons 10b inférieurs s'engagent quant à eux dans
l'extrémité droite du morceau 13b inférieur et y sont fixés à l'aide de chiens d'ancrage.
Une vessie 18 gonflable ou d'autres joints toriques interposés entre les tubulures
en regard permettent le cas échéant d'assurer une parfaite étanchéité malgré la différence
de diamètres relativement importante. Cette différence est en effet avantageuse ;
car, dès lors que la vessie 18 est dégonflée, l'opérateur peut remonter un ou plusieurs
des tronçons 10b inférieurs au travers de la longueur 13 de tube 10 central (moyennant
bien sûr le retrait du bouchon 60).
[0050] Situé de préférence plus bas que l'obturateur 70 annulaire sur le tube 10 central,
se trouve un joint 19 de sécurité. Il a pour rôle de rendre possible le largage au
sein de la cavité 1 du reste du tube 10 central qui, dans la phase de "dewatering"
du moins, s'étend jusqu'au fond de la cavité. Ce largage peut à l'occasion être commandé
de la surface ou encore intervenir automatiquement en cas, par exemple, de sollicitation
excessive du tube (par suite de chute de blocs rocheux, etc.). C'est ainsi que le
système de tubes de la figure 9, représentatif de celui utilisé pendant le "dewatering"
aboutit aux écoulements indiqués par des flèches continues pour la saumure B et en
traits interrompus pour le gaz G. Il apparaît immédiatement qu'au niveau du manchon
100, la saumure B est dérivée depuis le tube 10 central vers l'annulaire 9 et que,
de même, le gaz G est dérivé depuis le tube 10 central vers l'annulaire 9, mais en
s'écoulant dans le sens inverse de la saumure.
[0051] Dans la phase d'exploitation faisant l'objet de la figure 10, il est alors possible
de retirer les tronçons 10h supérieurs et 10b inférieurs du tube 10 central. Le gaz
G s'évacue au-delà de l'obturateur 70 annulaire tant par le tube 10 central que par
l'annulaire 9. Après le passage du manchon 100, l'évacuation par les deux passages,
tube 10 et annulaire 9, se poursuit. Si, par ailleurs, un accident conduit à la fermeture
des vannes 50, toute communication entre l'intérieur du stockage et la surface est
interrompue. En effet, la vanne 50b inférieure coupe l'écoulement dans le tube 10
central en dessous du manchon, soit celui dans l'annulaire 9 au-dessus. La vanne 50h
supérieure coupe de son côté l'écoulement au sein du tube 10 central au-dessus du
manchon. Au-delà de cette dernière vanne, plus aucun gaz ne passe donc plus.
[0052] Une autre façon de mettre en oeuvre pendant la phase d'exploitation le présent ensemble
de sécurité consiste par exemple tout d'abord à retirer de ce dernier la vanne 50h
de sécurité supérieure. De même, le bouchon 60 est ôté. Puis une chemise adaptée à
prendre place dans le trou 110 intérieur du manchon 100 est descendue de façon à être
appliquée contre l'embouchure des parties obliques 113 des conduits 131. Pour peu
que l'application de la chemise soit suffisamment étanche, toute communication du
tube 10 central avec l'annulaire 9 se trouve ainsi empêchée. Et la totalité du gaz
G s'écoule finalement par le tube 10 central jusqu'en surface. La vanne 50b inférieure
laissée en place sur l'ensemble de sécurité est dès lors à même d'interrompre cet
écoulement en cas d'accident.
[0053] Ce mode d'utilisation du présent manchon, qui a priori le rapproche des dispositifs
de sécurité connus tels que celui des figures 3 et 4, demeure cependant avantageux
du point de vue des sections de passage. Il permet en effet de disposer l'unique vanne
à l'extérieur du tube central au sein duquel l'écoulement n'est donc pas entravé localement.
En outre, le manchon alors mis en oeuvre peut avoir une paroi particulièrement peu
épaisse. En d'autres termes, il est dans ce cas possible de réduire au minimum la
section de l'annulaire. Et c'est autant de gagné pour le tube central aussi bien vis-à-vis
des écoulements réalisés que sur le plan de la circulation d'outils divers.
[0054] L'homme de l'art trouvera sans doute d'autres modes de réalisation du présent procédé
d'exploitation d'un puits qui, exprimé de façon plus générale, consiste à permettre
aux écoulements dans le tube central, d'une part, et dans l'annulaire, d'autre part,
de se croiser. Dans l'exemple précédent de la cavité lessivée en sel gemme destinée
à contenir un gaz en réserve, le croisement de deux fluides distincts est plutôt réalisé
en phase de "dewatering" alors que, pendant l'exploitation, du gaz remonte par le
tube central ainsi qu'éventuellement par l'annulaire. Mais d'autres applications sont
envisageables comme avec des puits de soutirage ou d'injection de gisements pétrolifères.
Bien qu'en l'espèce le même fluide, hydrocarbures ou eau, puisse circuler dans les
deux écoulements qui se croisent, le passage tour à tour des deux flux dans le tube
central permet leur arrêt respectif grâce à des vannes exclusivement montées sur ce
tube. Il est également possible de forcer tout le fluide à passer par le tube central
en obturant les conduits du manchon et en ôtant son bouchon, une seule vanne montée
sur ce même tube étant alors suffisante. Dans tous les cas, une plus large section
de passage est offerte au fluide par rapport à l'art antérieur. Pour l'agrandir encore,
il n'est pas exclu enfin de se passer de tube 30 de protection et de raccorder directement
le présent manchon 100 au cuvelage 20 cimenté. Aussi les revendications suivantes
parlent-elles de tube périphérique pour désigner indifféremment le tube de protection,
l'association de ce dernier avec le cuvelage cimenté ou encore un tube de production
disposé autour du tube 10 central.
[0055] La figure 11 présente enfin un schéma de principe d'un autre mode de réalisation
du présent procédé. Il est développé notamment dans le cadre d'une exploitation en
"double complétion". Pour cela, un axe vertical I-I a été reporté qui correspond à
l'axe de rotation d'un puits d'exploitation pétrolière montré en coupe longitudinale.
Celui-ci traverse un gisement comportant notamment deux couches 210, 220 riches en
hydrocarbures séparées par une couche 200 imperméable. Sur le dessin, ces couches
sont esquissées de part et d'autre du puits sous forme de bandes sub-horizontales.
Même si les hydrocarbures qu'elles contiennent respectivement sont identiques, des
symboles distincts les repèrent sur la figure : tirets pour ceux de la couche 210
supérieure et points pour ceux de la couche 220 inférieure. Deux droites légèrement
inclinées sur l'horizontale et situées entre les deux couches symbolisent une coupe
pour indiquer par ailleurs qu'elles sont distantes d'une hauteur a priori quelconque.
[0056] C'est ainsi que le contenu fluide de chacune des deux couches pénètre dans le puits.
Dans ce but, le cuvelage 20 de ce dernier est par exemple pourvu de perforations 21
(resp. 22) au droit de la couche 210 (resp. 220). Il se peut aussi qu'il n'y ait pas
de cuvelage du tout au bas du puits. C'est notamment le cas en roche dure. Afin qu'il
n'y ait pas contact entre les hydrocarbures des deux couches au cours de leur remontée
au sein du puits, la présente invention prévoit d'y disposer deux tubes de production
concentriques.
[0057] Le tube intérieur, plutôt appelé par la suite tube 10 central, descend au-delà de
la couche 210 productrice supérieure jusqu'au droit de la couche 200 imperméable.
Dès lors, il convient que son extrémité inférieure se trouve en regard d'une partie
du cuvelage 20 dépourvue de perforations, et cela sur une hauteur suffisante pour
qu'un obturateur 11 annulaire, interposé à cet endroit entre le tube 10 central et
le cuvelage 20, empêche efficacement les hydrocarbures de la couche 210 supérieure
de pénétrer à l'intérieur du tube 10 central. Ceux provenant de la couche 220 inférieure
sont alors au contraire libres de s'y engouffrer (notamment sous l'effet de la pression
régnant au sein de la couche).
[0058] Dans les paragraphes qui suivent, le tube extérieur sera appelé quant à lui tube
30 périphérique. L'espace 32 le séparant du cuvelage 20 est souvent rempli d'un liquide
relativement dense. Un obturateur 31 annulaire disposé dans l'espace 32 permet alors
de retenir ce liquide. Il a pour rôle de soulager le cuvelage en exerçant sur lui
un effort de soutènement radial. Comme l'illustre la figure 11, l'obturateur 31 annulaire
est disposé conformément à l'invention au-dessus des perforations 21 supérieures du
cuvelage 20. Il enserre alors l'extrémité inférieure du tube 30 périphérique de sorte
que les hydrocarbures provenant de la couche 210 supérieure remontent (également sous
l'effet de leur pression propre) à l'intérieur de ce dernier tube. La présence à cette
profondeur du tube 10 central plus long, les obligent cependant à s'écouler seulement
dans l'annulaire 9 entre les deux tubes concentriques.
[0059] Dans le cadre de l'invention, ces tubes sont en outre dotés d'un ensemble de sécurité
tel que décrit ci-dessus. Sans en donner ici à nouveau tous les détails de construction,
on en rappelle la structure générale. Tout d'abord, il comprend un manchon 100 se
présentant sous la forme d'un cylindre de quelques mètres de hauteur et à paroi épaisse.
Son diamètre intérieur est choisi pour que le tube 10 central s'y raccorde de sorte
que la surface intérieure du manchon 100 forme avec lui une seule et même conduite
110 centrale. En service cependant, cette conduite 110 centrale est fermée à l'aide
d'un bouchon 60 prenant place dans le manchon 100 à mi-chemin entre ses extrémités
supérieure et inférieure.
[0060] Le diamètre extérieur du manchon 100 est de son côté choisi pour que le tube 30 périphérique
s'y raccorde de sorte que la surface extérieure du manchon 100 forme avec lui un espace
32 intermédiaire continu. Il s'ensuit que l'épaisseur du manchon 100 coïncide à peu
de chose près avec l'annulaire 9 entre les deux tubes concentriques. Ce dernier ne
s'en trouve pas pour autant obturé, car des conduits 131 longitudinaux y sont percés.
[0061] Une première série de ces conduits part de l'extrémité supérieure du manchon 100
et, par une partie 113 coudée, aboutit à sa surface intérieure en dessous du bouchon
60. Une seconde série de ces conduits part inversement de l'extrémité inférieure du
manchon 100 et aboutit de même à sa surface intérieure, mais cette fois au-dessus
du bouchon 60. En d'autres termes, on réalise ainsi le croisement des écoulements
établis respectivement dans la conduite 110 centrale et dans l'annullaire 9.
[0062] L'intérêt de ce croisement apparaît sitôt qu'on examine les autres composants de
l'ensemble de sécurité utilisé ici. Ce sont en effet des morceaux 13h et 13b de tube
10 central assujettis relativement au-dessus et en dessous du manchon 100 et autour
de chacun desquels est fixé le corps 53 d'une vanne 50 de sécurité. Avec des clapets
52 à l'intérieur de la conduite 110 centrale, ces vannes peuvent être de type courant,
dites "normalement fermées", plutôt amovibles pour être installées notamment au câble.
Des morceaux 33h et 33b de tube 30 périphérique prennent en outre place autour des
morceaux 13. L'ensemble de sécurité ainsi constitué atteint le cas échéant une dizaine
de mètres de hauteur. Il est inséré dans le train de tubes élémentaires descendus
dans le puits pour former les deux tubes concentriques de production. C'est ainsi
qu'en cas de nécessité (accident ou mise en sommeil), les vannes 50 sont à même, en
se fermant, d'arrêter les écoulements des deux sortes d'hydrocarbures.
[0063] La localisation des vannes en dehors de la conduite 110 centrale laisse cependant
cette dernière largement dégagée. En particulier, il demeure possible de descendre
en son sein différents outils de fond, le démontage du bouchon 60 ne posant pas de
difficulté. Par ailleurs, comme l'indiquent symboliquement les deux lignes inclinées
sur l'horizontale coupant le puits sous l'ensemble de sécurité, ce dernier peut être
disposé à n'importe quelle profondeur. Il est alors choisi de le placer selon les
besoins en matière de sûreté (vis-à-vis d'éventuels sabotages par exemple) ou relativement
à l'activité du puits (pour une exploitation plus ou moins intermittente, etc.).
[0064] Outre ces avantages qui, avec d'autres non évoqués ici, tiennent au demeurant à la
nature même de l'ensemble de sécurité retenu, le procédé de "complétion double" qu'on
vient d'exposer, présente des intérêts plus spécifiques. D'un côté en effet, les sections
de passage pour chacun des deux écoulements d'hydrocarbures sont rendues maximales.
Pour s'en convaincre, il suffit de constater qu'au bas du puits de production, toute
la section intérieure du tube 30 périphérique est le lieu d'écoulements, les hydrocarbures
de la couche 220 inférieure passant par la conduite 110 centrale et ceux de la couche
210 supérieure par l'annulaire 9. De ce point de vue, il est recommandé de choisir
le diamètre du tube 30 périphérique aussi grand que possible compte tenu de la section
totale disponible dans le puits cuvelé. De même, en haut du puits, les deux sortes
d'hydrocarbures étant toutefois échangées, ils s'écoulent à pleines sections. Entre
les deux, le manchon 100 ne constitue pas vraiment un resserrement du passage dans
la mesure où les conduits 131 percés dans sa paroi sont très nombreux (par exemple
huit dans chaque série). De même, ce ne sont pas les vannes 50 disposées autour du
tube 10 central qui constituent un obstacle important aux écoulements. Il s'ensuit
que les pertes de charge à la remontée des hydrocarbures sont minimisées.
[0065] D'un autre côté, seuls des obturateurs simples pour boucher un annulaire sont mis
en oeuvre. Ce sont l'obturateur 31 isolant le liquide 32 de soutènement vis-à-vis
des hydrocarbures de la couche supérieure et l'obturateur 11 isolant les deux sortes
d'hydrocarbures. Le recours aux obturateurs doubles est ainsi évité avec le surcoût
qu'il implique.
[0066] On remarque que ces deux derniers avantages proviennent de l'emploi de tubes de production
concentriques. Cette disposition remarquable est toutefois envisageable ici grâce
à l'utilisation conjointe de l'ensemble de sécurité selon la présente invention. Ce
dernier permet en effet d'arrêter en cas de nécessité la remontée des hydrocarbures,
et cela sans rien perdre des deux avantages en question.
[0067] Il est bien clair que le présent manchon de sécurité pourrait rendre des services
analogues dans des installations autres que des puits pétroliers. Des conduites concentriques
de complexes chimiques notamment peuvent trouver avantage à y recourir pour réaliser
en leur sein le croisement d'écoulements. C'est pourquoi les revendications qui suivent,
s'attachent tout d'abord à protéger la structure même du manchon. Et c'est seulement
dans un second temps que son application aux exploitations pétrolifères est revendiquée.
1.- Manchon de sécurité pour puits communiquant notamment avec une réserve souterraine
de fluide sous pression, un tube périphérique étant disposé dans ledit puits ainsi
qu'un tube central concentrique audit tube périphérique de sorte qu'un annulaire est
défini entre eux, caractérisé en ce que ledit manchon (100) est constitué par un cylindre
creux ayant des extrémités supérieure et inférieure ainsi que les surfaces latérales
intérieure et extérieure, ledit manchon (100) étant adapté à se raccorder, au niveau
de ladite surface latérale extérieure, audit tube (30) périphérique et, au niveau
de ladite surface latérale intérieure, audit tube (10) central, une gorge (111) annulaire
étant ménagée à ladite surface latérale intérieure en vue de recevoir un bouchon (60)
et des conduits (113, 131) adaptés à mettre en communication ledit annulaire (9) avec
ledit tube (10) central, une première série desdits conduits (113, 131) partant de
ladite extrémité supérieure dudit cylindre pour aboutir à ladite surface latérale
intérieure entre ladite gorge (111) et ladite extrémité inférieure dudit cylindre
tandis qu'une seconde série desdits conduit (113, 131) part de ladite extrémité inférieure
dudit cylindre pour aboutir à ladite surface latérale intérieure entre ladite gorge
(111) et ladite extrémité supérieure dudit cylindre.
2.- Manchon de sécurité selon la revendication 1, caratérisé en ce que ledit cylindre
creux est à paroi épaisse, et en ce que chacun desdits conduits (113, 131) comporte
une partie (131) percée longitudinalement dans la paroi dudit cylindre et se prolongeant
par un coude en une partie (113) oblique.
3.- Manchon de sécurité selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé en
ce que chacun desdits conduits (113, 131) est localement de section cylindrique, lesdits
conduits (113, 131) étant de préférence répartis circonférentiellement à égale distance
les uns des autres.
4.- Manchon de sécurité selon la revendication 3, caratérisé en ce qu'il y a au total
huit conduits (113, 131), chacune desdites séries en comportant quatre immédiatement
voisins les uns des autres.
5.- Manchon de sécurité selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé en
ce que chacune desdites séries de conduit (113, 131) est constituée par l'enveloppe
de canaux cylindriques parallèle disposés de sorte que deux canaux voisins s'interpénètrent.
6.- Manchon de sécurité selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé
en ce que ledit cylindre constituant ledit manchon (100) est usiné dans une billette
d'acier ou bien forgé.
7.- Manchon de sécurité selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé
en ce que ledit cylindre constituant ledit manchon (100) admet une hauteur comprise
entre environ 1,5m et environ 3m.
8.- Ensemble de sécurité caractérisé en ce qu'il comporte un manchon selon l'une quelconque
des revendications précédentes, ainsi qu'une longueur (13) de tube (10) central constituée
par un morceau (13h) supérieur raccordé à ladite extrémité supérieure dudit manchon
(100) et par un morceau (13b) inférieur raccordé à ladite extrémité inférieure dudit
manchon (100), au moins ledit morceau (13b) inférieur étant pourvu d'une vanne (50b)
de sécurité à même d'obturer ledit tube (10) central en cas d'accident.
9.- Ensemble de sécurité selon la revendication 8, caractérisé en ce que ladite longueur
(13) de tube (10) central fait de l'ordre de la dizaine de mètres.
10.- Ensemble de sécurité selon la revendication 8 ou la revendication 9, caractérisé
en ce qu'un siège (15h, 15b) de bouchon est prévu sur chacun desdits morceaux (13h,
13b) de ladite longueur (13) de tube (10) central à proximité immédiate dudit manchon
(100).
11.- Ensemble de sécurité selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, caractérisé
en ce que ledit morceau (13h) supérieur de ladite longueur (13) de tube (10) central
se termine par un évasement (17).
12.- Ensemble de sécurité selon l'une quelconque des revendications 8 à 11, caractérisé
en ce que ledit morceau (13b) inférieur de ladite longueur (13) de tube (10) central
se termine par une rainure (16) annulaire intérieure, un autre siège (14) de bouchon
étant disposé entre ladite vanne (50b) de sécurité et ladite rainure (16).
13.- Ensemble de sécurité selon l'une quelconque des revendications 8 à 12, caractérisé
en ce que ladite vanne (50b) de sécurité est de type retirable normalement fermé.
14.- Ensemble de sécurité selon la revendication 13, caractérisé en ce que ladite vanne
(50b) de sécurité prend place autour de ladite longueur (13) de tube (10) central
et comporte une ligne (51b) de contrôle pour l'amenée d'un fluide hydraulique qui
est maintenue en place grâce à son logement partiel au sein dudit manchon (100).
15.- Ensemble de sécurité selon l'une quelconque des revendications 8 à 14, caractérisé
en ce que la surface latérale extérieure dudit manchon (100) est munie de joints d'étanchéité
(34) toriques pour assurer l'étanchéité entre ledit manchon (100) et le tube (30)
périphérique.
16.- Ensemble de sécurité selon l'une quelconque des revendications 8 à 14, caractérisé
en ce qu'il comporte une longueur (33) de tube (30) périphérique peu différente de
ladite longueur (13) de tube (10) central et constituée de même par un morceau (33h)
supérieur raccordé à ladite extrémité supérieure dudit manchon (100) et par un morceau
(33b) inférieur raccordé à ladite extrémité inférieure dudit manchon (100).
17.- Ensemble de sécurite selon la revendication 16, ledit tube (30) périphérique étant
un tube de protection prenant place au sein d'un cuvelage cimenté, caractérisé en
ce que ladite vanne (50b) de sécurité prend place autour de ladite longueur (13) de
tube (10) central et comporte une ligne (51b) de contrôle pour l'amenée d'un fluide
hydraulique qui est maintenue en place grâce à son logement partiel au sein dudit
manchon (100) et en ce que ledit morceau (33h) supérieur de ladite longueur (33) comporte
un orifice pour le passage de ladite ligne (51b) de contrôle, des moyens étant prévus
afin d'assurer l'étanchéité dudit orifice.
18.- Procédé d'exploitation d'un puits communiquant notamment avec une réserve souterraine
de fluide sous pression, un tube périphérique étant disposé dans ledit puits ainsi
qu'un tube central concentrique audit tube périphérique de sorte qu'un annulaire est
défini entre eux, caractérisé en ce qu'il met en oeuvre un ensemble de sécurité selon
l'une quelconque des revendications 8 à 17 de sorte que les écoulements établis d'une
part dans le tube (10) central et d'autre part dans l'annulaire (9) sont à même de
se croiser.
19.- Procédé d'exploitation selon la revendication 18, caractérisé en ce qu'une première
opération dudit procédé consiste à raccorder ledit ensemble de sécurité auxdits tubes
(10, 30) central et périphérique, ledit morceau (13h) supérieur de ladite longueur
(13) de tube (10) central étant également pourvu d'une autre vanne (50h) de sécurité
à même d'obturer ledit tube (10) central en cas d'accident.
20.- Procédé d'exploitation selon la revendication 19, lorsque ladite réserve souterraine
est constituée par une cavité lessivée dans le sel gemme initialement remplie de saumure
et que ledit fluide en réserve est un gaz, caractérisé en ce qu'une opération intermédiaire
dudit procédé consiste à remplir ladite cavité (1) avec ledit gaz (G), ledit gaz (G)
étant introduit sous pression par ledit tube (10) central au-dessus dudit manchon
(100), puis passant dans ledit annulaire (9) en dessous dudit manchon (100) pour repousser
ladite saumure (B) qui remonte par ledit tube (10) central en dessous dudit manchon
(100) et est récupérée par ledit annulaire (9) au-dessus dudit manchon (100).
21.- Procédé d'exploitation selon la revendication 19 ou la revendication 20, caractérisé
en ce qu'une dernière opération dudit procédé consiste à soutirer en surface ledit
fluide en réserve ou/et à injecter dans ladite réserve souterraine par aussi bien
ledit tube (10) central que ledit annulaire (9).
22.- Procédé d'exploitation selon la revendication 19, lorsque ladite réserve comporte
une couche (210) productrice d'hydrocarbures supérieure et une couche (220) productrice
d'hydrocarbures inférieure, le puits étant revêtu d'un cuvelage (20) traversant les
deux couches (210, 220) productrices et ayant une paroi revêtue ou non au droit des
deux couches (210, 220) de telle sorte que les hydrocarbures des deux couches (210,
220) peuvent pénétrer dans le puits, caractérisé en ce qu'il consiste:
a) au cours de la première opération dudit procédé, à disposer dans le puits :
- le tube (30) périphérique de sorte qu'une extrémité inférieure se trouve au-dessus
de la couche (210) productrice supérieure, un premier bouchon (31) annulaire étant
disposé autour de l'extrémité inférieure du tube (30) périphérique pour boucher l'espace
(32) entre le tube (30) périphérique et la paroi revêtue ou non du puits,
- le tube (10) central à l'intérieur du tube (30) périphérique de sorte qu'une extrémité
inférieure du tube (10) central se trouve entre la couche (210) productrice supérieure
et la couche productrice inférieure, un second bouchon (11) annulaire étant disposé
autour de l'extrémité inférieure du tube (10) central pour boucher l'espace entre
le tube (10) central et la paroi revêtue ou non du puits ;
b) au cours d'une opération ultérieure d'exploitation en "double complétion", à faire
passer:
- au bas du puits, les hydrocarbures provenant de la couche (220) productrice inférieure
dans le tube (10) central et ceux provenant de la couche (210) productrice supérieure
dans l'annulaire (9) ;
- en haut du puits, les hydrocarbures provenant de la couche (210) productrice supérieure
dans le tube (10) central et ceux provenant de la couche (220) productrice inférieure
dans l'annulaire (9) ;
les hydrocarbures des deux couches (210, 220) se croisant au sein du manchon (100).
23.- Procédé d'exploitation selon la revendication 22, caractérisé en outre en ce que
l'espace (32) entre le tube (30) périphérique et la paroi revêtue ou non du puits
est choisi aussi faible que le permettent les manoeuvres de mise en place du tube
(30) péripherique.
24.- Procédé d'exploitation selon la revendication 22 ou la revendication 23, caractérisé
en outre en ce que les vannes (50) de sécurité ont un corps (52) prenant place autour
du tube (10) central auquel elles sont assujetties.
25.- Procédé d'exploitation selon l'une quelconque des revendications 22 à 24, caractérisé
en ce que la paroi du puits est revêtue d'un cuvelage (20) muni de perforations (21,
22) au droit des couches (210, 220) productrices d'hydrocarbures.
26.- Procédé d'exploitation selon la revendication 25, caractérisé en ce qu'un liquide
de soutènement retenu par le premier bouchon (31) annulaire est disposé entre le cuvelage
(20) et le tube (30) pépherique.
27.- Procédé d'exploitation selon la revendication 18, caractérisé en ce qu'une première
opération dudit procédé consiste à raccorder ledit ensemble de sécurité auxdits tubes
(10, 30) central et périphérique, une chemise étant appliquée de façon étanche contre
ladite surface latérale intérieure dudit manchon (100) de sorte que lesdits conduits
(113, 131) sont obturés, ledit bouchon (60) étant par ailleurs ôté, une opération
ultérieure dudit procédé consistant à soutirer en surface ledit fluide en réserve
ou/et à injecter dans ladite réserve souterraine par ledit tube (10) central uniquement.
28.- Procédé d'exploitation selon l'une quelconque des revendications 19 à 27, caractérisé
en ce qu'au cours de l'opération de raccordement dudit ensemble de sécurité, ledit
ensemble est disposé à au moins 30 mètres sous la surface du sol.
29.- Procédé d'exploitation selon l'une quelconque des revendications 19 à 28, ledit puits
comportant en outre un cuvelage cimenté terminé inférieurement par un sabot, ledit
tube périphérique étant constitué par un tube de protection prenant place au sein
dudit cuvelage cimenté, caractérisé en ce qu'au cours de l'opération de raccordement
dudit ensemble de sécurité, ledit ensemble est disposé à environ 10 mètres au-dessus
dudit sabot (21) dudit puits (2).
30.- Procédé d'exploitation selon l'une quelconque des revendications 19 à 29, caractérisé
en ce qu'au cours de l'opération de raccordement dudit ensemble de sécurité, des tronçons
(10h) supérieurs de tube (10) central sont munis de joints d'étanchéité et emboîtés
dans ledit morceau (13h) supérieur de ladite longueur (13) de tube (10) central dudit
ensemble de sécurité tandis que des tronçons (10b) inférieurs de tube (10) central
sont assujettis au sein dudit morceau (13b) inférieur de ladite longueur (13) de tube
(10) central dudit ensemble de sécurité par l'intermédiaire de chiens d'ancrage et
d'une vessie (18) gonflable de sorte que lesdits tronçons (10h, 10b) inférieurs et
supérieurs peuvent être retirés à tout moment sans avoir à défaire ledit raccordement
dudit ensemble de sécurité.