[0001] L'invention concerne un nouveau procédé pour imprimer chaîne un motif sur la chaîne
d'une étoffe en cours de formation, notamment un tissu chaîne et trame. Elle se rapporte
également à un dispositif pour la mise en oeuvre de ce procédé.
[0002] La technique d'impression-chaîne est bien connue. Il n'y a donc pas lieu de la décrire
ici en détail. Cette technique est essentiellement réservée aux tissus de luxe.
[0003] Depuis quelques années, on réalise ces tissus imprimés-chaîne à partir de la technique
d'impression par transfert (voir par exemple documents FR-A-2 254 950 et 2 296 727).
Cette technique donne d'excellents résultats, mais n'est économiquement valable que
pour des séries de longueur appréciable. En outre et surtout, si la chaîne sur laquelle
on applique le motif transfert présente un défaut quelconque, tel que par exemple
un fil manquant, le tissu ainsi imprimé comporte ce défaut, qui devient alors irrémédiable.
Il s'ensuit qu'il faut visiter préalablement la chaîne et contrôler le tissage avec
une grande attention, ce qui grève alors d'autant le coût de ces tissus.
[0004] Dans le document CH-D-53/75 (correspondant au document GB-A-1 528 411), on a suggéré
d'appliquer cette technique d'impression transfert à des tapis, en effectuant la phase
transfert sur la nappe de fils qui vont constituer le poil ou les bouclettes puis,
d'enrouler la nappe ainsi imprimée avec le papier transfert sur une ensouple que l'on
place alors en tête de la machine à tufter. Pour ce faire, tout d'abord, le dessin
à reporter sur les fils doit présenter, dans le sens de la longueur des fils, un allongement
par rapport au dessin que l'on veut obtenir sur le tapis pour rattraper l'embuvage
; ensuite, il faut transférer la nappe ainsi imprimée sur le métier à tufter, de sorte
que cette technique présente les mêmes inconvénients que celle exposée ci-dessus.
[0005] Dans le document BE-A-755 182, on a suggéré d'imprimer à l'humide un motif sur une
nappe de fils de chaîne qui progresse continuellement, sur un métier à tisser, entre
l'ensouple et le point de formation de la foule. Cette technique nécessite des installations
complexes, volumineuses, sous-employées, puisque le rendement est limité par la vitesse
de production du métier à tisser, dont on sait qu'elle est d'au moins mille fois inférieure
à celle de l'installation d'impression. C'est sans doute la raison pour laquelle cette
technique ne s'est pas développée.
[0006] L'invention pallie ces inconvénients. Elle vise une technique d'impression chaîne
moins coûteuse, plus facile à mettre en oeuvre et dans laquelle, à tout moment, on
puisse corriger un défaut quelconque sans affecter la valeur commerciale du reste
de la pièce déjà imprimée, et qui soit enfin adapté à la réalisation de petites séries
à la demande.
[0007] Ce procédé pour imprimer chaîne un motif sur une étoffe, dans lequel une nappe de
fils de chaîne, enroulée sur une ensouple d'un métier de production d'étoffe chaîne
par insertion d'un fil de trame ou de liage dans la nappe de fils de chaîne, défile
en continu depuis cette ensouple jusqu'à l'organe d'insertion ou de liage, métier
qui comprend un dispositif de commande de l'avancée continue de la nappe de fils de
chaîne et de l'organe d'insertion ou de liage,
se caractérise en ce qu'il consiste :
- entre la sortie de l'ensouple, mais avant l'organe d'insertion ou de liage, à amener
au voisinage de la nappe de fils de chaîne un papier transfert portant un motif de
colorants, apte à être transféré sur les fils sous l'effet de la chaleur ;
- puis, à faire défiler ce papier transfert en rapport de vitesses avec la vitesse d'avancée
de la nappe de fils de chaîne ;
- puis, toujours en continu, à appuyer en permanence ce papier transfert qui défile
contre la nappe de fils de chaîne qui défile également dans ce rapport avec le papier,
en prenant soin de diriger la feuille du papier transfert portant le motif vers la
nappe de fils de chaîne, et, simultanément, à transférer ce motif sur les fils sous
l'effet continu de cette pression et de la chaleur sèche ;
- et enfin, à réceptionner séparément l'étoffe imprimée obtenue après insertion, et
le papier transfert dont le motif a été au moins partiellement transféré sur la nappe
de fils de chaîne.
[0008] En d'autres termes, l'invention consiste à réaliser la technique d'impression-chaîne
par la technique de transfert, toutes deux connues depuis fort longtemps, sur le métier
à tisser lui-même, et non plus sur la chaîne avant que celle-ci soit placée sur le
métier à tisser à tricoter, à tufter ou autres, et sans avoir à déformer préalablement
le motif dans le sens de la longueur. On opère donc ainsi à faibles coûts, d'autant
que l'on utilise des motifs normaux (rapport un), et à des vitesses très différentes
et lentes, ce qui permet de contrôler facilement l'étoffe imprimée en cours même de
fabrication. Cette transposition sur le métier à tisser ne s'imposait pas à l'évidence.
A preuve, la technique d'impression transfert est connue depuis fort longtemps. L'intégration
sur un métier à tisser constitue une rupture par rapport aux techniques usuelles,
d'autant que l'on réduit considérablement la vitesse d'impression (ce qui va à l'encontre
de la productivité) ; en revanche, cette rupture permet toutefois de résoudre avec
succès un problème qui se posait depuis longtemps et que l'on ne savait pas satisfaire
économiquement.
[0009] Dans la description et dans les revendications, par "métier" ou "métier chaîne",
on englobe aussi bien les métiers à tisser eux-mêmes, c'est-à-dire chaîne et trame,
que les métiers chaîne de type indémaillable (Rachel, Malimo ou autres), bouclettes
ou analogues, c'est-à-dire tous dispositifs de production d'étoffes à partir de chaînes
de fils.
[0010] De même, "par motif de colorants", on désigne non seulement un motif réalisé à partir
de un ou plusieurs colorants, mais aussi une impression unie.
[0011] Avantageusement, en pratique:
- le motif de colorants est déposé sur au moins une nappe de fils de chaîne, juste en
amont des cadres du métier à tisser, c'est-à-dire entre l'ensouple et lesdits cadres,
et de préférence au voisinage du point d'ouverture de la foule ;
- la vitesse d'avance du papier transfert portant le motif est exactement synchronisée
et égale à la vitesse d'avancée de la chaîne (à l'embuvage près) ;
- le rapport de ces deux vitesses est compris entre 0,1 et deux (2), ce qui permet d'épuiser
le motif du papier, ce dont on ne se préoccupait guère jusqu'alors ; si le rapport
est de un (1), à l'embuvage près, on reproduit fidèlement le motif ; en revanche,
plus ce rapport diminue, c'est-à-dire plus la vitesse de la chaîne dépasse celle du
papier (rapport inférieur à 1), plus on épuise le papier support du motif de colorants,
ce qui se traduit par une économie appréciable et une meilleure protection de l'environnement
; sur un métier à tisser chaîne et trame, ce rapport est en pratique compris entre
0,2 et 1 ; il pourrait être supérieur à un (1), mais il s'ensuit une consommation
excessive et anti-économique de papier, donc de colorants ; on a observé que pour
un tissu velours ou à bouclettes, on obtient de bons résultats avec un rapport de
0,2 et de 0,3 ; avec un métier Rachel, on peut utiliser ces mêmes rapports ;
- l'entraînement du papier transfert est assuré positivement par un jeu de pignons,
de chaînes, et de rouleaux d'appel commandés par l'arbre de commande générale du métier
;
- en fonctionnement, le patin chauffant est appuyé en permanence contre les fils de
chaîne, juste en amont du point normal d'ouverture de la chaîne, et est automatiquement
et spontanément relevé lors d'un arrêt du métier.
[0012] Dans un métier sans foule, le patin chauffant est placé au plus près de l'entrée
de la chaîne intéressée sur les mécaniques.
[0013] Il va de soi que les fils de la chaîne doivent être, pour partie essentielle, en
un matériau réceptif aux colorants transfert, c'est-à-dire aux colorants transférables.
Ces fils peuvent être par exemple en polyester, en polyamide, en triacétate, en acrylique,
voire en soie ou en coton.
[0014] L'invention concerne également un dispositif pour la mise en oeuvre de ce procédé
sur un métier à tisser chaîne et trame, comprenant :
. une ensouple contenant une nappe de fils de chaîne,
. un rouleau de détour sur lequel s'étale la nappe de fils de chaîne qui défile,
. un organe d'insertion d'un fil de trame ou de liage dans la nappe de fils de chaîne,
. une commande générale de l'avance de la nappe, de l'organe d'insertion et du renvidage
de l'étoffe formée,
caractérisé en ce qu'il comporte au voisinage du rouleau de détour :
- un premier moyen pour débiter une feuille de papier transfert portant un motif de
colorants ;
- un second moyen pour réceptionner cette feuille ;
- un patin chauffant régulé en température disposé entre ces deux moyens, destiné à
venir appuyer en permanence la feuille transfert sur toute la largeur de la nappe
de fils de chaîne qui défile ;
- un ensemble pour assurer le synchronisme du premier et du second moyens avec la commande
générale du métier.
[0015] Avantageusement, en pratique:
- le premier et le second moyens débiteur et de renvidage sont constitués par une paire
de rouleaux parallèles moteurs ;
- le patin chauffant est disposé entre deux rouleaux de détour, définissant un plan
confondu avec le plan de la nappe de fils de chaîne qui défile ;
- le patin chauffant présente des vérins destinés, pendant le fonctionnement du métier,
à l'appuyer sur la nappe de fils de chaîne qui défile et des ressorts destinés à éloigner
immédiatement ce patin de la nappe, dès que le métier s'arrête.
[0016] La manière dont l'invention peut être réalisée et les avantages qui en découlent
ressortiront mieux des exemples de réalisation qui suivent, à l'appui des figures
annexées.
[0017] La figure 1 est une représentation schématique sommaire d'un mode d'exécution générale
de l'invention.
[0018] La figure 2 montre en détail et vu en coupe un mode d'exécution particulier.
[0019] En se référant à la figure 1, une nappe de fils de chaîne (1) est dévidée de manière
connue de son ensouple (2) en passant sur un jeu de rouleaux de détour, respectivement
(3) et (4). De manière connue, la chaîne pénètre dans des cadres désignés par la référence
(5), puis dans le peigne de battage (6), qui forme le point de façure (7). Le tissu
formé (8) passe ensuite sur un rouleau de détour (9), pour être renvidé sur un rouleau
magasin (10).
[0020] La référence (11) désigne le point d'ouverture de la foule (12).
[0021] Une bobine (15) de papier transfert (16) portant un motif approprié est amenée au
contact de la chaîne (1) par appui sur le rouleau de détour (4). Juste au voisinage
aval du point d'ouverture (11) de la foule (12), un patin chauffant (17) susceptible
d'être animé d'un mouvement de monte et baisse selon le sens indiqué par la flèche,
vient fixer à la chaleur le colorant sur la chaine (1) qui avance doucement. Une barre
de détour (18) permet de récupérer le papier transfert épuisé (19) sur un rouleau
(20), synchronisé avec l'avance du métier.
[0022] En pratique, dans cette réalisation, le point d'ouverture réel de la chaîne est reporté
en (18).
[0023] Comme illustré, le patin chauffant (17) est disposé au voisinage du rouleau de détour
(4), juste en amont du point d'ouverture (11) de la foule. En fonctionnement, ce patin
(17) est juste au contact de la nappe de fils (12). Ce patin chauffant (17), par exemple
en aluminium anodisé, est chauffé à l'électricité et est régulé par une armoire appropriée
avec une précision de plus ou moins deux degrés, entre 150 et 220°C. Un système de
relevage, non représenté, permet d'écarter immédiatement le patin (17) à chaque arrêt
du métier, ce qui permet alors d'intervenir sur les fils de la foule (12).
[0024] On comprend aisément que lorsqu'un fil manque dans la foule (12) ou présente un défaut,
il suffit, comme c'est habituel, d'arrêter le métier. Immédiatement, le patin (17)
s'écarte. On effectue la réparation. A la remise en marche, le patin (17) redescend
automatiquement. Toute autre formation de défaut apparaissant sur la façure entre
(7) et (9) peut ainsi être instantanément corrigée de la même manière.
[0025] Dans une première forme de réalisation préférée, la vitesse d'enroulement du rouleau
(20) de papier (19) est, à l'embuvage près, égale à la vitesse d'avancée de la nappe
(1) de fils de chaîne. On transfère de la sorte exactement le motif dans un rapport
un pour un. Comme par ailleurs, le transfert s'effectue au voisinage du point d'ouverture
de la foule, du fait du mouvement permanent des fils, on obtient un effet de léger
flou très recherché pour ces tissus de luxe.
[0026] Dans une autre forme d'exécution, la vitesse de renvidage du rouleau (20) est synchronisée
au cinquième de la vitesse d'avancée de la nappe (1). De la sorte, on obtient de manière
économique et intéressante un effet chiné ombré original, parfaitement maîtrisé, très
recherché actuellement. Par ailleurs, on a ainsi épuisé totalement les colorants du
papier transfert (16), ce qui évite ou atténue les problèmes de pollution que pose
cette technique d'impression-transfert.
[0027] Dans une autre forme d'exécution, le tissu (8) est un tissu velours ou à bouclettes.
Dans la technique actuelle de transfert différé (voir CH-D-53/85 cité dans le préambule),
pour imprimer des motifs sur les chaînes de boucles de ces tissus, il est nécessaire
de déformer le motif dans le rapport d'embuvage. Dans l'invention, il suffit de mettre
en oeuvre un motif normal et de régler la vitesse de défilement du papier (19) en
rapport avec l'embuvage. Cela se traduit par de meilleurs résultats et une économie
appréciable, tant à la conception du motif qu'à la mise en oeuvre. De surcroît, en
jouant sur les rapports des vitesses et les réglages du métier, on peut modifier le
motif imprimé sur les boucles et obtenir des effets originaux inattendus, tels que
chiné, ombré, etc.., ce que ne permet pas la technique décrite dans le préambule.
On peut aussi transformer à volonté la longueur des dessins.
[0028] Dans une autre variante, la nappe de fils de chaîne (1) peut être constituée par
des fils rétractables, par exemple des fils texturés mousse. On obtient ainsi grâce
à l'opération de transfert à chaud (17) un fixage de ce fil, ce qui permet d'obtenir
des caractéristiques et des effets nouveaux et originaux.
[0029] Dans une variante, le procédé selon l'invention peut être mis en oeuvre sur un métier
à tricoter indémaillable. Il suffit d'appliquer le papier transfert sur au moins l'une
des nappes de fils de chaîne pour obtenir une impression appropriée.
[0030] Dans un mode d'exécution pratique, montré à la figure 2, la nappe de fils de chaîne
(30) est dévidée de l'ensouple (31), passe sur un rouleau de détour (32), où se trouve
le point (33) d'ouverture de la foule désignée par la référence (34).
[0031] L'ensemble caractéristique de transfert, désigné par la référence générale (35),
comprend une première paire de deux rouleaux, respectivement fou (36) et moteur (37)
sur lequel est placée la bobine (38) de papier transfert (39) vierge. Ce papier (39),
motif côté fils (30), passe sur un premier rouleau de détour (40) situé à proximité
de (33), puis sur un second rouleau de détour (41), de manière à ce que le trajet
(40,41) soit sensiblement horizontal et parallèle à la chaine (34). Le papier épuisé
(45) remonte pour être réceptionné sur la bobine (46) entraînée par la paire de rouleaux
moteurs (47-48). Le plus généralement, les rouleaux moteurs (37,47 et 48) sont entraînés
à la même vitesse et, grâce à un ensemble de pignons et de chaines, relié à l'arbre
de commande du métier, à la même vitesse que celle d'avance de la chaine (30).
[0032] Pour faciliter la compréhension et ne pas surcharger la figure, la distance entre
33 et 40 a été exagérée, alors qu'en pratique, elle est réduite au minimum.
[0033] Un patin chauffant profilé (50), analogue à (17), maintient en permanence en cours
de fonctionnement, le papier transfert (39) en appui sur la nappe de fils de chaîne,
grâce à un ressort (51) guidé sur une tige (52). Un vérin, non représenté, parallèle
au ressort (51) permet d'écarter immédiatement le patin chauffant (50) lorsque le
métier s'arrête.
[0034] Avantageusement, les rouleaux de détour (40) et (41) sont montés chacun sur un bras
réglable en position, ce qui permet de faire varier à la fois l'encombrement entre
(40) et (41) et la pression du papier transfert sur la nappe de fils de chaîne.
[0035] Le procédé selon l'invention présente de nombreux avantages. On peut citer :
- un investissement modeste, puisqu'il suffit d'ajouter un simple patin régulé en température
et une liaison synchronisée à l'organe d'entraînement classique du métier, pour obtenir
un ensemble intégré ;
- la suppression de l'étape distincte nécessaire jusqu'alors d'impression de la chaîne
et de ce qui s'ensuit, d'où un coût réduit, une sécurité accrue et une meilleure finesse
des résultats obtenus ;
- la possibilité d'utiliser des papiers transfert normaux d'usage courant et non déformés
dans le sens long, comme dans la technique décrite dans le document CH-D-53/75 cité
dans le préambule ;
- la souplesse, puisqu'il est très facile de changer le papier transfert, donc la possibilité
de réaliser des petites séries, dans l'ordre choisi et à tout moment ; alors que dans
la technique antérieure d'impression différée, l'ordre dans lequel se fait le tissage
est figé à rebours de l'ordre fixé à l'impression ;
- la possibilité de contrôler quasi instantanément l'étoffe finie, donc la possibilité
de modifier rapidement les conditions opératoires ;
- un bon contrôle de la qualité des imprimés chaîne réalisés de la sorte ;
- la possibilité de corriger à tout moment les défauts dûs aux fils et au tissage ;
- et enfin, grâce à la possibilité nouvelle de jouer sur les rapports des vitesses chaîne
et papier, la possibilité d'obtenir des effets originaux, dont les ombrées reproductibles
et à grands rapports, actuellement recherchés.
1/ Procédé pour imprimer chaîne un motif sur une étoffe, dans lequel une nappe de fils
de chaîne, enroulée sur une ensouple d'un métier de production d'étoffe chaîne par
insertion d'un fil de trame ou de liage dans la nappe de fils de chaîne, défile en
continu depuis cette ensouple jusqu'à l'organe d'insertion ou de liage, métier qui
comprend un dispositif de commande de l'avancée continue de la nappe de fils de chaîne
et de l'organe d'insertion ou de liage,
caractérisé en ce qu'il consiste :
- entre la sortie de l'ensouple, mais avant l'organe d'insertion ou de liage, à amener
au voisinage de la nappe de fils de chaîne un papier transfert portant un motif de
colorants, apte à être transféré sur les fils sous l'effet de la chaleur ;
- puis, à faire défiler ce papier transfert en rapport de vitesses avec la vitesse
d'avancée de la nappe de fils de chaîne ;
- puis, toujours en continu, à appuyer en permanence ce papier transfert qui défile
contre la nappe de fils de chaîne qui défile également dans ce rapport avec le papier,
en prenant soin de diriger la feuille du papier transfert portant le motif vers la
nappe de fils de chaîne, et, simultanément, à transférer ce motif sur les fils sous
l'effet continu de cette pression et de la chaleur sèche ;
- et enfin, à réceptionner séparément l'étoffe imprimée obtenue après insertion, et
le papier transfert dont le motif a été au moins partiellement transféré sur la nappe
de fils de chaîne.
2/ Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la vitesse d'avance du papier
transfert (16,39) portant le motif est exactement synchronisée avec la vitesse d'avance
de la chaîne (1,30).
3/ Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que le rapport entre la vitesse
d'avance de la chaîne (1,30) et la vitesse de défilement du papier transfert (16,39),
est compris entre 0,1 et 2.
4/ Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que le rapport entre la vitesse
d'avance du papier transfert (19,45) et la vitesse d'avancée de la chaîne (1,30) est
à l'embuvage près, égal à un (1).
5/ Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que le rapport de la vitesse
d'avance du papier transfert (19,45) et de la chaîne (12,30) est voisin de 0,2.
6/ Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'étoffe est un tissu chaîne
et trame et en ce que, en fonctionnement, le patin chauffant (17,50) est appuyé en
permanence contre les fils de chaîne (12,30), juste en amont du point normal d'ouverture
(11) de la chaîne, et en ce que lors d'un arrêt du métier, ce patin (17,50) est automatiquement
relevé.
7/ Dispositif pour la mise en oeuvre de ce procédé sur un métier à tisser chaîne et
trame, comprenant :
. une ensouple (2,31), contenant une nappe (1,30) de fils de chaîne,
. un rouleau de détour (4,32), sur lequel s'étale la nappe de fils de chaîne qui défile,
. un organe d'insertion d'un fil de trame ou de liage dans la nappe de fils de chaîne,
. une commande générale de l'avance de la nappe, de l'organe d'insertion et du renvidage
de l'étoffe formée,
caractérisé en ce qu'il comporte au voisinage du rouleau de détour (4,32) :
- un premier moyen (15 ; 36,37) pour débiter une feuille de papier transfert (16,39)
portant un motif de colorants ;
- un second moyen (20 ; 47,48) pour réceptionner cette feuille (19,45) ;
- un patin chauffant (17,50) régulé en température, disposé entre ces deux moyens,
destiné à venir appuyer en permanence la feuille transfert sur toute la largeur de
la nappe de fils de chaîne qui défile ;
- un ensemble pour assurer le synchronisme du premier et du second moyens avec la
commande générale du métier.
8/ Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que le premier et le second
moyens débiteur (37,38) et de renvidage (47,48), sont constitués par une paire de
rouleaux parallèles moteurs.
9/ Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que le patin chauffant (50)
régulé en température, est disposé entre deux rouleaux de détour (40,41) définissant
un plan confondu avec le plan de la nappe (34) de fils de chaîne qui défile, disposé
au voisinage du point (33) d'ouverture de la foule.
10/ Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que le patin chauffant (50)
présente des vérins destinés, pendant le fonctionnement du métier, à l'appuyer en
permanence sur la nappe de fils de chaîne qui défile et des ressorts (51) destinés
à éloigner immédiatement ce patin (50) de la nappe (34) dès que le métier s'arrête.