(19)
(11) EP 0 462 043 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
18.12.1991  Bulletin  1991/51

(21) Numéro de dépôt: 91470015.8

(22) Date de dépôt:  07.06.1991
(51) Int. Cl.5E02D 5/14
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE DK ES GB GR IT LI LU NL SE

(30) Priorité: 13.06.1990 FR 9007475

(71) Demandeurs:
  • UNIMETAL, Société Anonyme
    F-57040 Metz Cédex 1 (FR)
  • ARBED S.A.
    L-2930 Luxembourg (LU)

(72) Inventeurs:
  • Zanelli, Harry
    F-54870 Villers la Chevre (FR)
  • Weiner, Antoine
    L-2141 Luxembourg (LU)

(74) Mandataire: Ventavoli, Roger 
TECHMETAL PROMOTION Domaine de l'IRSID Immeuble Pacific 11-13, cours Valmy La Défense 7 - TSA 10001
F-92070 PARIS LA DEFENSE CEDEX
F-92070 PARIS LA DEFENSE CEDEX (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Palplanche munie de moyens d'étanchéification de sa liaison avec une autre palplanche


    (57) Préalablement à l'enclenchement des palplanches, on fait adhérer sur la griffe d'au moins une des palplanches une bande de jointoiement d'un matériau organique élastique compressible et/ou hydrogonflable, et on fixe sur la surface libre de ladite bande un feuillard métallique, puis on procède ensuite à l'enclenchement des palplanches.
    Une palplanche selon l'invention comporta une griffe (2) munie d'une bande (6) en un matériau organique élastique et/ou hydrogonflable, la surface externe de ladite bande étant recouverte au moins partiellement par un feuillard métallique (7) qui lui est solidaire.




    Description


    [0001] La présente invention concerne le domaine de l'assemblage des palplanches métalliques, notamment en acier, destinées à former, par exemple, des parois devant présenter une bonne étanchéité aux liquides, tels que l'eau.

    [0002] On sait que les bords des palplanches sont conformés de manière à permettre l'accrochage d'une palplanche à une autre selon une connexion pouvant présenter un plus ou moins grand degré de souplesse. Il existe différents types de conformation pour les bords de palplanches, ces bords étant appelés "griffes". Certains types de griffes, en particulier celles des palplanches dites "palplanches Larssen", présentent une portée plane, et lors de l'assemblage (appelé "enclenchement") de deux palplanches qui s'opère par coulissement d'une griffe dans l'autre, les portées planes de leurs griffes respectives viennent se placer l'une face à l'autre. D'autres types de griffes ne présentent que des surfaces courbes.

    [0003] On peut désirer rendre étanches les liaisons entre deux palplanches, en particulier dans le cas où elles sont destinées à faire partie d'une paroi partiellement immergée en milieu aquatique, par exemple dans un ouvrage portuaire. Plusieurs méthodes d'étanchement sont essentiellement utilisées. On peut, tout d'abord, souder les palplanches après leur assemblage. Cette méthode est longue à mettre en oeuvre, et la soudure doit être pratiquée avant l'immersion de l'assemblage. De plus, la liaison ainsi étanchée demeure parfaitement rigide, alors qu'une certaine souplesse peut être souhaitée. Une deuxième méthode consiste, après l'enclenchement des palplanches, à injecter dans l'espace laissé libre entre les griffes un matériau, par exemple à base de polyuréthane, à l'état liquide et qui durcit ensuite en formant un joint d'étanchéité élastique (voir le brevet allemand 2722978). Cette méthode suppose que, au moment de l'injection, les palplanches aient djéà pris leurs positions définitives et que l'une des extrémités de leur liaison demeure accessible. Une troisième méthode consiste enfin à déposer sur la griffe de l'une des palplanches de l'assemblage une couche d'un matériau organique qui possède une certaine élasticité, tel qu'un polyuréthane ou un caoutchouc, et peut également présenter la particularité de gonfler en présence d'eau. Un tel matériau est décrit, par exemple, dans le Brevet Européen 50906. L'étanchéité de la liaison est correctement assurée, et elle conserve une certaine souplesse. Cependant, il arrive souvent que la couche de matériau organique soit arrachée ou abîmée lors de l'enclenchement des palplanches, sous l'effet des frottements intenses qui s'établissent entre elle et la griffe de l'autre palplanche. Le matériau organique élastique ne peut donc plus jouer son rôle de façon efficace.

    [0004] Le but de l'invention est de fiabiliser cette dernière méthode d'étanchement des liaisons entre palplanches.

    [0005] A cet effet, l'invention a pour objet un procédé d'étanchement de la liaison entre deux palplanches, cette liaison étant effectuée au moyen de griffes intégrées auxdites palplanches, selon lequel, préalablement à l'enclenchement desdites palplanches, on fait adhérer sur la griffe d'au moins une des palplanches une bande de jointoiement d'un matériau organique élastique compressible et/ou hydrogonflable, caractérisé en ce qu'on fixe sur la surface libre de ladite bande un feuillard métallique, et en ce qu'on procède ensuite à l'enclenchement des palplanches.

    [0006] L'invention a également pour objet une palplanche comportant sur au moins l'un de ses bords une griffe permettant sa liaison avec une autre palplanche, l'une au moins desdites griffes étant munie sur au moins une partie de sa longueur d'une bande en un matériau organique élastique et/ou hydrogonflable, caractérisés en ce que la surface externe de ladite bande est recouverte au moins partiellement par un feuillard métallique qui lui est solidaire.

    [0007] Préférentiellement, le feuillard métallique est en acier d'épaisseur 200 µm environ.

    [0008] Comme on l'aura compris, l'invention consiste à recouvrir la surface externe de la bande de jointoiement servant à étancher la liaison entre deux palplanches par un feuillard métallique qui évite la détérioration de ladite bande en favorisant le glissement des griffes l'une dans l'autre lors de l'enclenchement des palplanches.

    [0009] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit, faisant référence à la planche unique de dessins annexée sur laquelle :
    • la figure 1 représente vue de face et en coupe un bord d'une palplanche Larssen, pourvu d'une bande élastique surmontée à sa face supérieure, selon l'invention, d'un feuillard métallique ;
    • la figure 2 représente de la même façon les bords de deux palplanches enclenchées l'une dans l'autre, et dont la liaison est étanchée au moyen de la bande élastique et du feuillard précédents.


    [0010] La figure 1 montre un bord d'une palplanche 1 du type dit "palplanche Larssen". Une telle palplanche 1 comporte à chacun de ses bords une griffe 2 qui assure sa connexion avec la palplanche 1′ qui lui fait suite dans l'ouvrage dont elles font partie, comme représenté sur la figure 2. Cette griffe 2 est de configuration identique sur chaque bord de chaque élément, et présente une portée plane 3 ménagée sur une partie pleine 4. Lors de l'enclenchement de deux palplanches, leurs portées planes viennent se placer en regard l'une de l'autre, alors que la partie pleine 4′ de la griffe 2′ de la deuxième palplanche vient remplir l'espace intérieur 5 délimité par la griffe 2 de la première palplanche, avec un certain jeu. C'est ce jeu que, au moyen du procédé selon l'invention, il s'agit de combler de manière à étancher la liaison entre la palplanche 1 et sa voisine 1′.

    [0011] De manière classique, la palplanche 1 comporte sur la portée plane 3 de sa griffe 2 une bande 6 réalisée en un matériau élastique, tel que du caoutchouc. Cette bande 6 parcourt la griffe 2 sur la longueur de la liaison que l'on désire étancher. Sa largeur varie selon le type de palplanche et est de l'ordre de 15 à 20 mm. Selon l'invention, la bande 6 est recouverte sur sa face externe tournée vers l'espace 5 par un feuillard métallique 7, qui est par exemple en acier d'épaisseur 200 µm. L'épaisseur totale de l'ensemble ruban-feuillard doit être telle qu'il laisse entre le feuillard 7 et la surface interne 8 de la griffe 2 qui lui fait face un espace insuffisant pour que la partie pleine 4′ de la griffe 2′ de la palplanche 1′ puisse s'y loger sans exercer un effort de compression sur le ruban élastique 6, ainsi que le représente la figure 2. Cette épaisseur totale dépend bien sûr des dimensions des griffes utilisées, et est généralement de l'ordre de 5 à 8 mm. Au cours de l'enclenchement des palplanches 1 et 1′, la portée plane 3′ exerce une pression sur le feuillard 7 et le ruban 6, qui s'efface grâce à son élasticité et permet ainsi la progression de la griffe 2′ dans la griffe 2. La présence du feuillard 17 permet de réaliser un glissement acier sur acier. Ce glissement s'effectue avec des frottements bien moindres que si le ruban élastique 6 était nu, et les risques de détérioration du ruban 6 lors de l'enclenchement des palplanches s'en trouvent considérablement diminués. Optionnellement, une lubrification du feuillard peut être réalisée pour diminuer encore davantage les frottements.

    [0012] En variante, il est possible d'employer, pour réaliser le ruban en matériau organique, une matière dite hydrogonflable, c'est-à-dire présentant la propriété d'augmenter de volume au contact d'un liquide. De tels matières, telles que des résines aminoplastes ou certains caoutchoucs, sont aujourd'hui souvent utilisées à cet effet, et l'adjonction d'un feuillard métallique à un tel ruban organique a les mêmes effets bénéfiques que son adjonction à un ruban élastique simple tel que décrit précédemment. Dans le cas de l'utilisation d'un ruban hydrogonflable, il n'est pas nécessaire qu'à sec l'espace entre le feuillard et la surface interne de la griffe qui lui fait face soit réduit au point d'imposer lors de l'enclenchement une compression du ruban. Une telle compression du ruban par la griffe de la deuxième palplanche n'est indispensable que lorsque, après absorption de l'humidité ambiante, le ruban a gonflé. Cette solution présente l'avantage, par rapport à celle du ruban purement élastique, de laisser davantage d'espace à l'intérieur de la griffe de la première palplanche et de faciliter ainsi l'enclenchement de la deuxième palplanche.

    [0013] De préférence, le feuillard métallique est de la même largeur que le ruban organique, comme représenté sur les figures 1 et 2. Cependant, on peut prévoir une largeur du feuillard inférieure à celle du ruban, avec toutefois le risque de réaliser lors de l'enclenchement des palplanches un frottement acier-matériau organique sur les parties du ruban non recouvertes par le feuillard, et d'obtenir des conditions de glissement moins favorables que dans le cas précédent.

    [0014] Optionnellement, les griffes des deux palplanches peuvent être munies d'un ruban organique revêtu d'un feuillard métallique selon l'invention. Bien entendu, l'épaisseur des rubans doit être calculée pour que l'espace disponible entre les griffes des deux palplanches demeure suffisant pour autoriser leur enclenchement.

    [0015] La méthode décrite permet d'enclencher des palplanches sur des longueurs importantes (plusieurs mètres) sans détériorer les joints d'étanchéité. Elle est applicable à tous les types de griffes de palplanches aussi bien à ceux qui, comme les palplanches "Larssen" présentent une portion plane qu'à ceux quine présentent que des surfaces courbes. En effet, les feuillards métalliques sont suffisamment minces pour épouser la surface extérieure du ruban organique quelle que soit sa forme. Elle est également applicable aux éléments de connexion munis de griffes qui permettent de relier deux palplanches en leur imposant des orientations respectives particulières.


    Revendications

    1) Procédé d'étanchement de la liaison entre deux palplanches, cette liaison étant effectuée au moyen de griffes intégrées auxdites palplanches, selon lequel, préalablement à l'enclenchement desdites palplanches, on fait adhérer sur la griffe d'au moins une des palplanches une bande d'un matériau organique élastique compressible et/où hydrogonflable, caractérisé en ce qu'on fixe sur la surface externe de ladite bande un feuillard métallique et en ce qu'on procède ensuite à l'enclenchement desdites palplanches.
     
    2) Palplanche du type comportant sur au moins l'un de ses bords une griffe permettant sa liaison avec une autre palplanche, l'une au moins desdites griffes étant munie d'une bande en un matériau organique élastique compressible et/ou hydrogonflable, caractérisée en ce que la surface externe de ladite bande est recouverte au moins partiellement par un feuillard métallique qui lui est solidaire.
     
    3) Palplanche selon la revendication 2, caractéréisée en ce que ledit feuillard métallique est en acier d'épaisseur 200 µm environ.
     




    Dessins







    Rapport de recherche