[0001] La présente invention concerne généralement et a essentiellement pour objet un dispositif
formant échangeur de chaleur pour le refroidissement ou le réchauffage de fluides
en particulier à haute température, notamment pour au moins deux fluides respectivement
chaud et froid entre lesquels existent de grandes différences respectivement de température
et de pression, du type à corps sensiblement cylindrique formant calandre contenant
au moins un faisceau de tubes droits de passage de fluide de préférence de grande
longueur, fixé, à ses extrémités opposées, respectivement à deux plaques tubulaires
notamment relativement minces reliées par une calandre, attachée à au moins l'une
des plaques tubulaires par un raccordement flexible. L'invention se rapporte également
aux diverses applications et utilisations résultant de la mise en oeuvre d'un tel
dispositif et aux appareils, systèmes et installations qui en sont pourvus.
[0002] Dans des échangeurs thermiques connus de ce genre, lorsqu'il existe une grande différence
de température entre le fluide circulant à l'intérieur des tubes et le fluide s'écoulant
à l'intérieur de la calandre en baignant les tubes ainsi que dans le cas d'une grande
différence de pression entre ces deux fluides, il se produit une différence d'allongement
importante entre la calandre et les tubes, voire même un raccourcissement de la calandre
et un allongement des tubes. A cause de la haute température du fluide s'écoulant
dans les tubes, il se produit une dilatation différentielle entre ceux-ci et la calandre,
qui contraint les plaques tubulaires et leur raccordement à la calandre.
[0003] Lorsque l'échangeur de chaleur est soumis à la pression s'exerçant à l'intérieur
de la calandre et aux températures de service, on constate les déformations mécaniques
suivantes résultant de l'application des principes de la résistance des matériaux
aux constructions en métal:
- la pression, exercée à l'intérieur de la calandre, créé une augmentation du diamètre
de la calandre et un raccourcissement de sa longueur ; l'augmentation de diamètre
accroît la contrainte de membrane dans la plaque tubulaire et dans son raccord à la
calandre tandis que le raccourcissement accroît la différence d'allongement entre
tubes et calandre et augmente donc les sollicitations exercées sur le raccordement
entre plaques tubulaires et calandre ;
- la pression, à l'intérieur de la calandre, allonge les tubes par effet de flambement
et, de ce fait, accroît les contraintes dans les plaques tubulaires et dans leur liaison
à la calandre.
[0004] Dans la technique antérieure, diverses solutions ont déjà été utilisées pour pallier
ces inconvénients d'origine thermique et mécanique. Un moyen connu à cet effet consiste
à façonner la calandre de façon à y former ou incorporer, en un emplacement quelconque
de son étendue longitudinale, au moins un soufflet annulaire coaxial de dilatation
thermique qui absorbe la différence d'allongement totale entre la calandre et les
tubes, laquelle provient de l'effet de pression sur la calandre et sur les tubes et
de la différence de température entre calandre et tubes. Dans une variante de calandre
avec soufflet de dilatation, au moins l'une des deux plaques tubulaires ou chacune
d'elles est pourvue d'un raccordement flexible à la calandre qui peut avoir une forme
quelconque et cette solution est particulièrement employée quand la construction comprend
des plaques tubulaires minces étayées par les tubes ou par des tirants les reliant
entre elles ou par les deux.
[0005] Ce système à soufflet de dilatation ou sa variante de réalisation précitée, qui permet
de résister à de plus hautes pressions, est limité en pratique et ne peut s'appliquer
aux échangeurs de chaleur qui fonctionnent avec de grands allongements différentiels
entre les tubes et la calandre sans entraîner de très importants surcoûts causés par
ses grandes dimensions.
[0006] L'invention a principalement pour but d'éviter ou de surmonter ces difficultés en
diminuant la déformation subie par la partie formant le soufflet de dilatation ou
raccordement flexible lorsqu'elle est directement attachée à l'une ou à chacune des
deux plaques tubulaires.
[0007] Dans un échangeur de chaleur du type mentionné au début, ce problème technique est
résolu conformément à l'invention par le fait qu'entre le raccordement flexible précité,
munissant au moins l'une ou chacune des deux plaques tubulaires précitées, et l'extrémité
adjacente de la calandre est interposée une pièce annulaire coaxiale rigide de jonction
reliée respectivement à ladite calandre et audit raccordement flexible, ladite pièce
annulaire étant en saillie radialement interne et de section suffisante pour limiter
au maximum, d'une part, l'accroissement du diamètre de la calandre et, d'autre part,
le déplacement du point d'attache du raccordement flexible sur ladite pièce annulaire
sous l'effet de la pression intérieure.
[0008] La présence de cet élément annulaire a pour effet de diminuer considérablement les
contraintes subies par le raccordement flexible de la calandre à la plaque tubulaire,
cet effet étant d'autant plus sensible que la pression, s'exerçant dans la calandre,
est plus élevée et, accessoirement, de décroître les contraintes dans la plaque tubulaire
elle-même. Cette réduction des contraintes, obtenue par la présence de l'élément annulaire
précité, permet, à conditions de service égales, de construire l'appareil avec des
tubes plus longs donc d'en réduire le coût. L'invention permet aussi d'utiliser le
type d'échangeur thermique à plaques tubulaires minces raccordées de manière flexible
à la virole formant calandre, dans des conditions d'utilisation plus sévères, c'est-à-dire
à une pression ou différence de température très importante.
[0009] En donnant des dimensions convenables à la pièce annulaire précitée, la présence
de cette pièce diminue les effets désavantageux précités par le fait que la pièce
annulaire présente alors une rigidité suffisante pour réduire considérablement l'augmentation
de diamètre de la calandre et également pour réduire son raccourcissement par la traction
exercée par la force de pression appliquée sur la face latérale de l'épaulement interne
formé par cette pièce annulaire, laquelle force induit une tension dans la calandre.
[0010] Il est important que la pièce annulaire, joignant la calandre à l'une ou à chacune
des deux plaques tubulaires, ait une résistance mécanique notamment à la flexion suffisante
pour constituer un ensemble à structure très rigide par rapport à cette plaque tubulaire.
A cet effet et selon une autre caractéristique de l'invention, la différence, entre
les rayons intérieurs respectivement de la calandre et de la pièce annulaire, est
égale environ à l'épaisseur de la virole précitée formant calandre tandis que l'épaisseur
de ladite pièce annulaire (en direction axiale ou longitudinale) est au moins égale
au double de l'épaisseur de la plaque tubulaire correspondante.
[0011] L'invention sera mieux comprise et d'autres buts, caractéristiques, détails et avantages
de celle-ci apparaîtront plus clairement à la lecture de la description explicative
qui va suivre en se reportant au dessin schématique annexé donné uniquement à titre
d'exemple non limitatif illustrant un mode de réalisation spécifique actuellement
préféré de l'invention et dans lequel la figure unique représente une vue en coupe
longitudinale d'un échangeur de chaleur conforme à l'invention.
[0012] Par souci de simplification, on a omis de représenter, sur la figure du dessin, le
couvercle ou fond normalement prévu à l'une des extrémités de l'échangeur thermique,
la boîte de circulation à l'extrémité opposée de l'échangeur de chaleur, avec les
tubulures respectivement d'entrée et de sortie du fluide destiné à circuler dans les
tubes, les chicanes à l'intérieur de la calandre.
[0013] Selon l'exemple de réalisation de l'invention représenté, l'échangeur de chaleur
comprend un corps sensiblement cylindrique circulaire creux 1 formant calandre constituant
sa paroi latérale d'enceinte délimitant l'espace intérieur 2 de l'échangeur dans lequel
doit circuler l'un des deux fluides chauffant ou refroidisseur pénétrant dans la calandre
par la tubulure d'entrée 3 et la quittant par la tubulure de sortie 4 de la calandre.
La calandre est reliée, à ses extrémités opposées, respectivement à deux plaques tubulaires
relativement minces 5 dans lesquelles sont fixés et qui sont traversées par des tubes
sensiblement rectilignes 6 s'étendant à travers l'espace intérieur 2 et destinés à
la circulation de l'autre fluide en corrélation de transmission calorifique avec le
premier fluide qui baigne ces tubes constituant un faisceau tubulaire.
[0014] Au moins l'une des deux plaques tubulaires 5 et, de préférence, chacune d'elles est
reliée, à l'extrémité voisine de la calandre 1, par une partie périphérique 7 constituant
un raccordement flexible formant par exemple soufflet de dilatation ou ayant un effet
équivalent.
[0015] La calandre 1 est reliée à ses extrémités opposées respectivement à chaque raccordement
flexible 7 de la plaque tubulaire correspondante 5 par un élément annulaire coaxial
8 beaucoup plus épais radialement que la calandre 1 et beaucoup plus épais longitudinalement
que la plaque tubulaire associée 5.
[0016] Chaque élément annulaire 8 est solidaire ou fait partie intégrante de la virole 1
formant calandre ou est éventuellement rapporté sur celle-ci. Chaque élément annulaire
8 constitue une saillie radialement interne par exemple en forme d'épaulement sur
la calandre 1 en présentant une configuration sensiblement cylindrique.
[0017] Chaque élément annulaire 8 est attaché au raccordement flexible voisin 7 avantageusement
par soudage ou analogue.
[0018] A titre de simple exemple non restrictif, le fluide, circulant dans les tubes 6,
est un gaz chaud à une température de 850°C qui est à abaisser à 400°C par échange
thermique avec un fluide refroidisseur liquide qui est de l'eau à une pression de
130 bar, circulant dans la calandre 1. Les tubes 6 ont une longueur de 14 mètres entre
les deux plaques tubulaires 5. Chaque plaque tubulaire 5 a une épaisseur de 20 mm
à 25 mm tandis que la calandre 1 a une épaisseur de 90 mm et chaque élément ou portion
annulaire 8 a une hauteur ou épaisseur radiale de 200 mm donc une saillie radiale
de 110 mm et une épaisseur en direction longitudinale de 100 mm. Ces dimensions ne
sont qu'indicatives car elles doivent être déterminées par un calcul précis des contraintes.
Elles sont notamment fonction de la qualité des matériaux choisis qui peuvent être
de nuances différentes respectivement pour la calandre, chaque élément annulaire,
les plaques tubulaires et les autres parties composantes de l'échangeur.
[0019] Bien entendu, l'invention n'est nullement limitée au mode de réalisation décrit et
représenté qui n'a été donné qu'à titre d'exemple. Elle couvre notamment aussi tous
les moyens équivalents à ceux décrits ainsi que leurs combinaisons dans le cadre défini
par les revendications annexées.
1. Echangeur de chaleur à corps sensiblement cylindrique formant calandre (1) contenant
au moins un faisceau de tubes droits de passage de fluide (6), fixé, à ses extrémités
opposées, respectivement à deux plaques tubulaires (5) reliées à ladite calandre (1)
qui est attachée à au moins l'une des plaques tubulaires par un raccordement flexible
(7), caractérisé en ce qu'entre ledit raccordement flexible (7) et l'extrémité adjacente
de ladite calandre (1) est interposée une pièce annulaire coaxiale rigide de jonction
(8) reliée respectivement à ladite calandre (1) et audit raccordement flexible (7),
ladite pièce annulaire étant en saillie radialement interne et de section suffisantes
pour limiter au maximum, d'une part, l'accroissement du diamètre de la calandre (1)
et, d'autre part, le déplacement du point d'attache du raccordement flexible (7) sur
ladite pièce annulaire (8) sous l'effet de la pression interne.
2. Echangeur de chaleur selon la revendication 1, caractérisé en ce que la différence,
entre les rayons intérieurs respectivement de la calandre (1) et de la pièce annulaire
(8) précitées, est égale environ à l'épaisseur de ladite calandre (1) tandis que l'épaisseur
de ladite pièce annulaire (8) en direction longitudinale ou axiale est au moins égale
au double de l'épaisseur de la plaque tubulaire correspondante (5).
3. Echangeur de chaleur selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que chaque pièce
annulaire précitée (8) est solidaire ou fait partie intégrante de la calandre précitée
(1) et est attachée par soudage au raccordement flexible voisin précité (7).