[0001] La présente invention concerne un procédé de fabrication d'une fibre optique destinée
notamment à la réflectométrie temporelle ainsi qu'une fibre optique obtenue par ce
procédé.
[0002] L'utilisation de la technique de la réflectométrie temporelle (O.T.D.R.- Optical
Time Domain Reflec- tometry) est bien connue, soit pour caractériser longitudinalement
une fibre, soit pour interroger un réseau de capteurs.
[0003] Cette technique consiste à injecter dans la fibre à tester une impulsion lumineuse
d'une largeur de quelques dizaines de nanosecondes avec un taux de répétition de l'ordre
du kHz. La lumière réfléchie est enregistrée en fonction du temps ; elle peut avoir
deux origines, soit une diffusion intrinsèque à la matière vitreuse, de type Rayleigh,
soit la présence de défauts réfléchissants. Ceci permet de localiser et de quantifier
des hétérogénéités et des déformations du guide.
[0004] Ce phénomène peut aussi être utilisé pour interroger et localiser un réseau de points
sensibles répartis le long de la fibre. De tels capteurs permettent de mesurer des
forces de pression. Ils sont basés sur la détermination des pertes induites par des
effets de microcourbures.
[0005] La fibre peut être placée entre deux plaquettes nervurées, comme indiqué dans le
brevet US-A-4 463 254.
[0006] Une autre possibilité, mise en oeuvre dans les capteurs HERGALITE, fabriqués par
la Société HERGA Electric Limited, consiste à créer un micro- cintrage périodique
de la fibre.
[0007] La demande de brevet Européen 0238 440 du 03/03/87 propose d'intégrer des discontinuités
dans le revêtement protecteur de la fibre.
[0008] Aucune des structures précédentes ne peut être réalisée en continu au cours même
du fibrage.
[0009] La présente invention a pour but d'éviter cet inconvénient et de proposer un procédé
beaucoup plus économique que les procédés antérieurs.
[0010] La présente invention a pour objet un procédé de fabrication d'une fibre optique
destinée notamment à la réflectométrie temporelle, procédé selon lequel, au cours
du fibrage, on dépose sur la fibre un revêtement continu de faible épaisseur, caractérisé
par le fait que l'on réalise ensuite une ablation partielle de ce revêtement, en forme
d'hélice de même axe que la fibre, par la mise en oeuvre d'un faisceau laser tournant
dans un plan orthogonal audit axe, pendant le défilement de la fibre.
[0011] Selon un mode de réalisation ledit revêtement est obtenu par dépôt en phase vapeur,
de carbone, de carbure de silicium, ou de nitrure de silicium.
[0012] Selon un autre mode de réalisation ledit revêtement est obtenu par enduction de métal
ou d'alliage métallique fondu.
[0013] A titre d'exemple ledit faisceau laser est issu d'un laser continu présentant une
longueur d'onde de 1,06 micron, mais on peut également utiliser un laser émettant
dans l'ultra-violet à une longueur d'onde comprise entre 190 et 400 nanomètres.
[0014] Selon une variante préférentielle, on réalise ledit faisceau tournant dans un plan
orthogonal à l'axe de la fibre en disposant autour de cette fibre un miroir conique
percé en son centre, un miroir plan incliné percé en son centre, une lentille recevant
le faisceau laser et animée d'un mouvement de rotation autour d'un axe parallèle à
son axe optique.
[0015] La présente invention a également pour objet une fibre optique destinée notamment
à la réflectométrie temporelle, comportant un revêtement mince en un matériau choisi
parmi le carbone, le carbure de silicium, le nitrure de silicium, un métal ou un alliage
métallique, caractérisée par le fait que ce revêtement est interrompu suivant une
zone en forme d'hélice de même axe que la fibre.
[0016] L'épaisseur du revêtement est comprise entre un dixième de micron et quelques microns.
[0017] De préférence cette fibre est munie d'une gaine supplémentaire protectrice en matériau
plastique.
[0018] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront au cours
de la description suivante d'un mode de réalisation donné à titre illustratif mais
nullement limitatif.
[0019] Dans le dessin annexé :
- la figure 1 est un schéma d'un dispositif de fibrage permettant la mise en oeuvre
du procédé selon l'invention,
- la figure 2 est une vue schématique agrandie du détail d'une fibre selon l'invention
référencé Il dans la figure 1.
[0020] On voit dans la figure 1 une installation de fibrage associée à une préforme 1. Elle
comporte un four de fibrage 30, un dispositif de contrôle 4 du diamètre de la fibre
2 issue du four 3, un dispositif 5 pour munir en continu la fibre 2 d'un revêtement
métallique ou minéral, par dépôt en phase vapeur ou enduction.
[0021] A titre d'exemple la demande de brevet français n° 2 631 462 décrit des moyens pour
revêtir une fibre optique d'un métal choisi parmi l'étain, l'indium, le bismuth, le
plomb, l'antimoine, l'argent, l'aluminium et leurs alliages.
[0022] On peut également envisager un revêtement de carbone, carbure ou nitrure de silicium
par dépôt en phase vapeur.
[0023] On a référencé 3 la fibre 2 munie de son revêtement. Pour une fibre de diamètre 125
um, l'épaisseur du revêtement en carbone est par exemple comprise entre 0,1 um et
5 um.
[0024] Selon l'invention on met en oeuvre un faisceau laser continu 11, de longueur d'onde
égale par exemple à 1,06 um, de puissance de l'ordre de 100 watts, et d'axe 17 orthogonal
à la fibre 3. Sur le trajet de ce faisceau sont disposés :
- une lentille convergente 10 excentrée par rapport à l'axe 17, associée à des moyens
permettant de la faire tourner autour de l'axe 17, (cf flèche 21),
- un miroir plan 8 incliné à 45 degrés par rapport à la fibre 3 et à l'axe 17, et
percé en son centre 9 pour laisser le passage à la fibre 3,
- un miroir conique 6 d'axe confondu avec la fibre 3 et percé également en son centre
7.
[0025] On a représenté le trajet du faisceau 11 pour deux positions 10 et 10' de la lentille
10. Lorsque la lentille est dans la position 10, le faisceau qu'elle transmet et qui
est réfléchi par les miroirs 8 et 6 est référencé 12. Lorsqu'elle est dans la position
10', ce faisceau est référencé 13.
[0026] On voit donc que le faisceau réfléchi par le miroir 6 tourne autour de la fibre 3
orthogonalement à cette dernière.
[0027] Par suite du défilement de la fibre, l'impact du faisceau laser trace sur sa surface
une hélice 15 en enlevant le matériau du revêtement. On obtient alors la fibre référencée
4 sur la figure 2 avec le revêtement 16 subsistant.
[0028] La vitesse de rotation de la lentille 10 permet de définir le pas de l'hélice 15
en fonction de la vitesse de fibrage, et d'optimiser les microcourbures de la fibre
en fonction de son utilisation ultérieure. A titre d'exemple, la vitesse de fibrage
est de 5 mètres par minute et la vitesse de rotation de la lentille 10 est de 1000
tours par minute.
[0029] La fibre 4 passe ensuite dans un dispositif 18 d'enduction par un revêtement plastique,
revêtement polymérisé dans le four 19. La fibre 5 ainsi gainée est stockée en 20 ;
elle garde de cette manière des propriétés mécaniques satisfaisantes.
[0030] Bien entendu l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être
décrit.
[0031] Une fibre selon l'invention dans laquelle les discontinuités sont intégrées directement
dans la surface de la fibre au cours du fibrage peut donc être utilisée dans des capteurs
linéaires continus, tels que les capteurs de pression et de température, ou dans des
filtres sélectifs en longueur d'onde, comme ceux qui sont décrits dans l'article de
C.D. Poole et C.D. Townsend OFC.90, TU G2 page 25. Pour les capteurs de pression,
on peut citer des utilisations dans les détecteurs d'intrusion, les bordures de sécurité,
les tapis, les dispositifs de pesage. Pour les capteurs de température on peut mentionner
la détection de points chauds le long d'un câble, en divers points d'une machine ou
d'une installation quelconque, la protection contre les incendies...
1. Procédé de fabrication d'une fibre optique destinée notamment à la réflectométrie
temporelle, procédé selon lequel, au cours du fibrage, on dépose sur la fibre (2)
un revêtement continu de faible épaisseur, caractérisé par le fait que l'on réalise
ensuite une ablation partielle de ce revêtement, en forme d'hélice (15) de même axe
que la fibre, par la mise en oeuvre d'un faisceau laser (17) tournant dans un plan
orthogonal audit axe, pendant le défilement de la fibre.
2. Procédé de fabrication selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ledit
revêtement est obtenu par dépôt en phase vapeur, de carbone, de carbure de silicium,
ou de nitrure de silicium.
3. Procédé de fabrication selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ledit
revêtement est obtenu par enduction de métal ou d'alliage métallique fondu.
4. Procédé de fabrication selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé par le
fait que ledit faisceau laser est issu d'un laser continu (11) présentant une longueur
d'onde de 1,06 micron, ou comprise entre 0,190 et 0,400 micron.
5. Procédé de fabrication selon l'une des revendications précédentes, caractérisé
par le fait que l'on réalise ledit faisceau tournant dans un plan orthogonal à l'axe
de la fibre en disposant autour de cette fibre un miroir conique (6) percé en son
centre (7), un miroir plan (8) incliné percé en son centre (9), une lentille (10)
recevant le faisceau laser et animée d'un mouvement de rotation autour d'un axe (17)
parallèle à son axe optique.
6. Fibre optique (4) destinée notamment à la réflectométrie temporelle, comportant
un revêtement mince en un matériau choisi parmi le carbone, le carbure de silicium,
le nitrure de silicium, un métal ou un alliage métallique, caractérisée par le fait
que ce revêtement est interrompu suivant une zone en forme d'hélice (16) de même axe
que la fibre.
7. Fibre optique destinée notamment à la réflectométrie temporelle selon la revendication
6, caractérisée par le fait qu'elle est munie d'une gaine supplémentaire protectrice
en matériau plastique.
8. Fibre optique destinée notamment à la réflectométrie temporelle selon l'une des
revendications 6 et 7, caractérisée par le fait que l'épaisseur dudit revêtement est
comprise entre un dixième de micron et quelques microns.