[0001] L'invention concerne les systèmes de radiodiagnostic et, plus particulièrement, ceux
qui sont utilisés pour les examens angiographiques des membres inférieurs. Elle concerne
également, dans lesdits systèmes, un dispositif qui permet de suivre le déplacement
du produit de contraste ou embole et réaliser les clichés radiologiques en synchronisme
avec ledit déplacement. L'angiographie est la technique de radiodiagnostic appliquée
et adaptée au réseau vasculaire : artères, veines, tissus perfusés. Elle fait appel
à des liquides à base d'iode, dits de contraste, opaques aux rayons X, et injectés
dans le réseau vasculaire afin de permettre sa visualisation par différenciation avec
les tissus environnants. De manière plus précise, le patient est allongé sur une table
qui est, par exemple, prévue de manière à se déplacer sous une source de rayonnement
X associée à un récepteur disposé de l'autre côté du patient par rapport à la source.
Dans d'autres systèmes de radiodiagnostic, la table est fixe tandis que l'ensemble
source de rayonnement-récepteur est mobile.Le praticien injecte une dose de produit
de contraste dans une artère ou une veine du patient allongé sur la table. Puis quelques
secondes après cette injection, il réalise plusieurs clichés radiographiques successifs
du patient de manière à visualiser les vaisseaux sanguins et mesurer la progression
au cours du temps de la dose de produit de contraste, appelée embole, dans lesdits
vaisseaux sanguins.
[0002] Lorsque l'examen angiographique est limité à une partie du corps qui correspond au
champ du récepteur, c'est-à-dire aux dimensions du film radiographique ou de l'intensificateur
d'images radiologiques, les clichés sont effectués sans déplacer le patient, c'est-à-dire
la table, par rapport à l'ensemble source-récepteur ou vice-versa.
[0003] Lorsque l'examen angiographique concerne les membres inférieurs, c'est-à-dire une
longueur de 120 centimètres environ, trois procédés sont actuellement mis en oeuvre.
[0004] Un premier procédé consiste à utiliser un film radiographique de grande longueur
de manière à couvrir la totalité des membres inférieurs en un seul cliché et à réaliser
plusieurs clichés successifs, par exemple six, séparés par des intervalles de temps
qui permettent d'enregistrer l'image de la progression de l'embole. Pour chaque cliché,
on irradie toute la surface des membres inférieurs, ce qui conduit à une exposition
importante aux rayons X préjudiciable au patient et à un coût relativement élevé qui
est dû au prix des films radiographiques de grand format. En outre, les dispositifs
qui sont généralement utilisés disposent d'un nombre de clichés limité, six en général,
ce qui oblige à cadencer la prise des clichés en prévoyant au mieux le passage de
l'embole. Enfin, la zone irradiée du patient est inutilement grande, plusieurs images
étant réalisées avant ou après l'arrivée du produit de contraste en chaque point.
Ceci oblige à allonger la durée de passage du produit de contraste et donc, pour conserver
la même concentration, à augmenter le volume injecté, ce qui peut être nuisible au
patient par suite de la toxicité du produit et augmente le coût de l'examen.
[0005] Un deuxième procédé consiste à examiner les membres inférieurs zone par zone, chaque
zone correspondant par exemple à un champ utile de 35 x 35 cm ou à un diamètre de
30 ou 35 cm. Pour cela, on effectue une première injection du produit de contraste
et on réalise plusieurs clichés successifs de la zone proche de l'injection. Ensuite,
on déplace la table ou l'ensemble source-récepteur pour centrer les images sur une
zone voisine. On peut alors recommencer les mêmes opérations : injection du produit
de contraste et enregistrement des images. On recommence ensuite le processus en totalité
pour les zones suivantes. Ainsi, chaque série de clichés d'une zone permet de voir
du début à la fin le passage de l'embole dans le réseau sanguin de ladite zone. Un
tel procédé conduit à effectuer plusieurs injections (en pratique autant que de positions
et de zones radiographiées), ce qui prend du temps, occasionne une gêne importante
du patient et est onéreux en produit de contraste. Enfin, ce procédé conduit à réaliser
un grand nombre d'expositions et il en résulte une irradiation supplémentaire du patient
et une augmentation du coût de l'examen quand le récepteur est constitué par un film
radiographique.
[0006] Un troisième procédé consiste à effectuer une seule injection du produit de contraste
et à réaliser un déplacement relatif entre le patient et l'ensemble source-récepteur
de manière que la zone du patient située en regard de l'ensemble source-récepteur
soit constamment la zone où la concentration du produit de contraste dans le réseau
sanguin permet d'en réaliser les images souhaitées. Ce troisième procédé exige une
synchronisation optimale pour les déplacements entre les positions successives des
clichés et le passage de l'embole. Actuellement, les tables de radiologie qui sont
prévues pour ce genre d'examen ont une sélection d'avances suivant des pas fixes et
à des intervalles de temps constants et dont la durée est à la discrétion du praticien.
Elles ne permettent pas au praticien de facilement maîtriser les phases de l'examen
de manière à suivre la progression de l'embole quels que soient le champ du récepteur,
la morphologie du patient et les aspects pathologiques.
[0007] La description qui vient d'être faite des trois procédés d'examen angiographique
montre que le problème de la détermination de la progression de l'embole le long du
réseau sanguin des membres inférieurs est commune aux trois procédés même si les conséquences
sont plus ou moins critiques selon le procédé considéré.
[0008] Pour suivre le passage de l'embole, il est connu que les praticiens utilisent les
réactions et/ou sensations du patient au passage de l'embole, telles que la sensation
de chaleur, la gêne, la douleur pour adapter en temps réel la prise des différents
clichés à la progression de l'embole.
[0009] Un but de la présente invention est donc de réaliser un dispositif de détection de
la progression de l'embole qui ne requiert pas la collaboration du patient, ni la
même attention du praticien.
[0010] Un autre but de la présente invention est également de réaliser un système de radiodiagnostic
pour examen angiographique qui comporte un tel dispositif de détection de la progression
de l'embole de manière à synchroniser la prise des différents clichés avec la position
de l'embole détectée par ledit dispositif.
[0011] L'invention est basée sur la constatation que le produit de contraste, par sa composition
en sels organiques trisubstitués par des atomes d'iode, provoque des modifications
physiologiques réversibles en relation avec la concentration en produit de contraste
dans le sang à l'endroit concerné. De manière schématique, l'effet du produit de contraste
peut se résumer, en ce qui concerne l'invention, par la notion de vaso-dilatation
des vaisseaux sanguins de sorte qu'il en résulte une augmentation de la circulation
sanguine périphérique par dilatation des petits vaisseaux. Ce phénomène se propage
au fur et à mesure que progresse l'embole. C'est cette propriété qui sera mise à profit
dans les dispositifs de détection de l'embole selon la présente invention.
[0012] L'invention concerne un système de radiodiagnostic pour examen angiographique d'un
patient qui comprend un statif supportant une source de rayonnement X et un récepteur
d'images radiologiques coopérant avec la source, une table de radiologie du type comportant
un panneau monté sur un socle, des moyens pour obtenir des déplacements relatifs du
statif et du panneau, un dispositif d'injection d'un produit de contraste dans le
réseau sanguin et un dispositif d'acquisition des images détectées par le récepteur
de manière à obtenir finalement une image radiologique du corps d'un patient, caractérisé
en ce qu'il comprend en outre, des moyens pour détecter la progression du produit
de contraste dans le réseau sanguin du patient et des moyens pour déclencher d'une
part, le déplacement relatif du statif et du panneau en plusieurs positions et, d'autre
part, la prise de l'image radiologique pour ces positions relatives de manière que
l'image radiologique obtenue en chacune de ces positions relatives soit enregistrée
à un instant où les vaisseaux sanguins de la zone dont on enregistre une image présentent
une concentration significative en produit de contraste.
[0013] Les moyens pour détecter la progression du produit de contraste sont des capteurs
qui sont sensibles aux effets physiologiques induits par le produit de contraste,
tels que l'élévation de la température des tissus cutanés ou l'augmentation du volume
sanguin des couches périphériques et donc de leur contenu en eau.
[0014] Dans le cas de l'élévation de température, les capteurs sont, par exemple, des thermocouples
disposés sur le corps du patient, soit une caméra de thermographie disposée à distance.
[0015] Dans le cas d'une augmentation du volume d'eau à détecter, les capteurs peuvent être
du type à résonance magnétique nucléaire, du type sensible aux variations de résistivité
en courant continu ou alternatif basse fréquence ou encore aux variations d'impédance
pour des champs électriques à très haute fréquence.
[0016] On peut aussi utiliser un produit de contraste radio-actif et détecter sa progression
par un détecteur approprié tel qu'une série de détecteurs de rayonnement ionisant
ou gamma caméra.
[0017] D'autres buts, caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront
à la lecture de la description suivante d'exemples particuliers de réalisation, ladite
description étant faite en relation avec les dessins joints dans lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique d'un système de radiodiagnostic pour examen angiographique
selon l'art antérieur;
- la figure 2 est une vue schématique d'un système de radiodiagnostic, pour examen angiographique
comportant un premier dispositif de suivi automatique d'embole selon la présente invention;
- les figures 3-a à 3-e sont des diagrammes montrant la forme des signaux détectés par
les capteurs utilisés dans le premier dispositif de suivi automatique d'embole de
la figure 2;
- la figure 4 est une vue schématique d'un système de radiodiagnostic, pour examen angiographique
comportant un deuxième dispositif de suivi automatique d'embole selon la présente
invention;
- la figure 5 est une vue schématique d'une variante du système de radiodiagnostic pour
examen angiographique tel que décrit en relation avec la figure 4.
[0018] Sur la figure 1, un système de radiodiagnostic pour examen angiographique selon l'art
antérieur comprend une table de radiologie 11 et un ensemble, appelé statif, comportant
une source 19 de rayonnement X et un récepteur 20 d'images radiologiques. La source
de rayonnement X est alimentée par un dispositif d'alimentation électrique 10 de type
classique.
[0019] La table 11 comporte un socle 12 et un panneau 13 de support d'un patient 14. Le
socle 12 comporte des moyens de déplacement longitudinal du panneau 13 matérialisés
par un moteur 15 associé à une crémaillère 16 par l'intermédiaire d'une courroie 17
et d'une roue dentée 18.
[0020] L'ensemble source 19-récepteur 20 est porté par des moyens non représentés, qui peuvent
consister en un arceau en forme de demi-arc de cercle par exemple dont une extrémité
porte la source et dont l'autre extrémité porte le récepteur. L'arceau est lui-même
porté par un bras articulé dont les mouvements permettent de déplacer l'ensemble source-récepteur
par rapport à la table 11.
[0021] Dans la position représentée sur la figure 1, la source 19 émet un faisceau 21 de
rayons X qui couvre les jambes du patient 14. Le rayonnement X, atténué par les jambes,
est détecté par le récepteur 20, qui est par exemple ici, un amplificateur de luminance
associé à une caméra photographique 22.
[0022] On comprend qu'en déplaçant le panneau 13 par rapport à l'ensemble source-récepteur,
il est possible d'obtenir des clichés des différentes parties des membres inférieurs
du patient.
[0023] Le produit de contraste est contenu dans une seringue 23 et est injecté dans l'artère
fémorale du patient; dans le cas d'un examen angiographique des membres inférieurs,
ce produit est injecté par l'intermédiaire d'un cathéter 24.
[0024] Au départ, le praticien positionne le panneau 13 pour amener l'ensemble source-récepteur
au niveau de l'abdomen. Au moment de l'injection, il prend plusieurs clichés. Il le
déplace ensuite vers les pieds d'une longueur déterminée par le champ du récepteur
et prend à nouveau plusieurs clichés et ainsi de suite jusqu'à la position des pieds.
Dans une telle manière de faire, c'est l'expérience du praticien qui lui permet de
déterminer à quels instants il faut, d'une part, prendre les clichés et, d'autre part,
déplacer le panneau 13 à la position suivante.
[0025] Dans la demande de brevet français n° 88 17523 déposée par la demanderesse le 30
décembre 1988 et intitulée : "SYSTEME DE RADIOLOGIE POUR EXAMEN ANGIOGRAPHIQUE ET
PROCEDE DE MISE EN OEVRE", l'examen angiographique proprement dit est précédé d'une
phase de radioscopie de manière à déterminer et enregistrer différentes positions
du panneau 13 en fonction de l'anatomie du patient. Au cours de l'examen réel, la
table reprend les mêmes positions de manière automatique aux instants prédéterminés
a priori par le praticien.
[0026] La présente invention propose de détecter le passage de l'embole de manière à réaliser
automatiquement la prise des clichés et le déplacement relatif du patient et de l'ensemble
source-récepteur pour suivre la progression de l'embole.
[0027] Pour détecter le passage de l'embole, l'invention propose d'utiliser des capteurs
qui détectent certaines modifications physiologiques dues au produit de contraste,
notamment la vaso-dilatation des vaisseaux sanguins.
[0028] Cette vaso-dilatation a notamment pour effet d'augmenter la circulation sanguine
périphérique par dilatation des petits vaisseaux et il en résulte une augmentation
de la température de la peau du patient.
[0029] L'invention propose de détecter cette élévation de température cutanée par des capteurs
disposés sur au moins l'un des membres inférieurs, c'est le dispositif qui sera décrit
en relation avec les figures 2 et 3. L'invention propose également de détecter cette
élévation de température à l'aide d'une caméra de téléthermographie disposé sur un
côté latéral du patient (figure 4) ou au-dessus du patient en association avec la
source 19 de rayonnement X (figure 5).
[0030] La vaso-dilatation provoque également une augmentation du volume sanguin des couches
périphériques des tissus et donc leur contenu en eau. L'invention propose alors d'utiliser
des détecteurs qui sont sensibles au contenu en eau. Il en est ainsi des appareils
à résonance magnétique nucléaire qui permettent de mesurer la densité de protons et
donc d'eau. C'est le cas aussi des appareils qui mesurent les variations de résistivité
en courant continu ou alternatif basse fréquence. Enfin, il existe des appareils qui
mesurent les variations d'impédance pour des champs électriques modulés à très haute
fréquence.
[0031] D'une manière générale, tout détecteur qui est sensible au passage du produit de
contraste par ses effets induits est utilisable dans le cadre de l'invention. Pour
suivre la progression du produit de contraste, l'invention propose également de le
rendre radio-actif et de détecter l'émission des rayons gamma par un appareil de scintigraphie
par exemple.
[0032] Deux modes de réalisation d'un détecteur de passage d'embole seront maintenant décrits
plus en détail en relation avec les figures 3 à 6, les signaux fournis par ces détecteurs
étant utilisés pour déterminer d'abord la position de l'embole et pour changer ensuite,
dans un système de radiodiagnostic pour examen angiographique, la position relative
du patient et de l'ensemble source-récepteur.
[0033] Dans les différentes figures 1 à 5, les éléments identiques portent les mêmes références
afin de rendre la description plus claire.
[0034] Le dispositif de détection 30 du système de radiodiagnostic de la figure 2 comprend
une série de n capteurs C₁ à C
n sensibles aux modifications physiques induites par les modifications physiologiques
qui sont provoquées par la propagation du produit de contraste. Les capteurs C₁ à
C
n sont disposés sur l'une des jambes ou les deux suivant que l'on cherche à radiographier
l'une ou les deux jambes. Les capteurs C₁ à C
n fournissent respectivement des signaux électriques S₁ à S
n qui sont appliqués à un dispositif de traitement 31 par l'intermédiaire de conducteurs
F₁ à F
n. Le dispositif de traitement 31 fournit sur un conducteur 32 des signaux qui commandent,
par l'intermédiaire d'un circuit de commande 33 du moteur 15, le déplacement du panneau
13. Par ailleurs, le dispositif 31 fournit sur un conducteur 32' des signaux qui commandent,
par l'intermédiaire du dispositif 9 de synchronisation et d'interface et du dispositif
10 d'alimentation, la source 19 pour émettre des rayons X à des instants déterminés
de manière à obtenir une image radiologique.
[0035] Les figures 3-a à 3-e sont les diagrammes des amplitudes des signaux S₁, S₂, S₃,
S₄ et S
n en fonction du temps t, l'origine correspondant à l'instant d'injection du produit
de contraste. Les signaux S₁ à S
n sont similaires entre eux mais sont décalés dans le temps, c'est-à-dire retardés
l'un par rapport à l'autre, du fait qu'ils correspondent à des capteurs situés à des
distances d₁, d₂, d₃, d₄...d
n de plus en plus éloignées du point d'injection du produit de contraste. La forme
de chaque signal est tel qu'il apparaît à un instant t₁, t₂, t₃, t₄ ou t
n, augmente relativement rapidement jusqu'à une valeur maximale aux instants m₁, m₂,
m₃, m₄...m
n et décroît ensuite relativement lentement. Par suite de la dilution du produit de
contraste au fur et à mesure de son déplacement, ses effets physiologiques sont de
moins en moins accentués de sorte que les signaux S₁ à S
n sont de plus en plus larges, c'est-à-dire que les pentes de part et d'autre de la
valeur maximale sont de plus en plus faibles lorsque l'indice n augmente.
[0036] Comme indiqué ci-dessus, le traitement des signaux S₁ à S
n est effectué par le dispositif 31 de manière à déterminer la position réelle de l'embole
et l'instant d'avance du panneau 13 pour que chaque cliché comporte une image de l'embole.
A cet effet, le programme de traitement tiendra compte du retard entre l'instant de
passage de l'embole à la hauteur d'un capteur C2 par exemple, et celui d'apparition
t₂ du début du signal S2 ou m₂ de sa valeur maximale. Pour réaliser ce programme,
un modèle de propagation de l'embole sera établi par une étude statistique sur un
grand nombre de cas.
[0037] Les capteurs qui peuvent être utilisés sont de plusieurs types selon les effets physiologiques
qu'ils sont amenés à détecter.
[0038] Ainsi, si on met à profit l'élévation de la température cutanée, les capteurs sont
du type thermométrique tels que des thermocouples. C'est le mode de réalisation de
la figure 2.
[0039] On peut également mettre à profit les variations de résistivité en courant continu
ou alternatif basse fréquence, variations qui permettent, par ailleurs, de réaliser
des images dites de tomographie électrique. Un tel procédé est par exemple décrit
dans l'article intitulé "ELECTRICAL IMPEDANCE TOMOGRAPHY - APPLIED POTENTIAL TOMOGRAPHY",
de la revue : CLINICAL PHYSICS AND PHYSIOLOGICAL MEASUREMENT - Vol. 8 and 9 - 1988,
publiée par The Institute of Physical Sciences in Medicine. La disposition des capteurs
sera optimisée, soit pour être indicative du contenu global en eau dans une section
des jambes, soit pour être indicative du contenu en eau dans les couches périphériques
des jambes. Ce procédé est particulièrement efficace dans la mesure où le paramètre
mesuré est sensible à la fois à la température et à la teneur en eau des tissus.
[0040] A la place de capteurs placés directement sur les jambes du patient, l'invention
propose d'utiliser un ou des capteurs disposés à distance du patient et qui sont sensibles
soit à l'élévation de température cutanée, soit à l'augmentation du volume sanguin
des couches périphériques des tissus et donc de leur contenu en eau.
[0041] Dans les capteurs de la première catégorie, c'est-à-dire sensibles à l'élévation
de température, l'invention propose d'utiliser une caméra de thermographie 35 (figure
4) dont le faisceau 36 vise l'ensemble des membres inférieurs du patient ou une zone
limitée qui est située en amont de la zone dont on réalise une image radiologique.
Les signaux électriques sous forme d'images fournis par la caméra 35 sont traités
dans un dispositif de traitement 37 qui fournit alors, sur les conducteurs 32, des
signaux d'avance du moteur 15 par l'intermédiaire du dispositif de commande 33 identique
à celui de la figure 2 et, sur le conducteur 32' des signaux de commande de la source
19 par l'intermédiaire des dispositifs d'alimentation 10 et de synchronisation et
d'interface 9.
[0042] Dans le mode de réalisation de la figure 4, la caméra 35 est disposée sur un support
qui est placé d'un côté ou de l'autre de la table 11, ce qui la rend encombrante et
gêne l'accès au patient. Aussi, l'invention propose de fixer la caméra 35 sur le tube
19 à rayons X de manière que son champ 36 contienne la totalité du champ radiographié
augmenté au moins d'une zone équivalente audit champ radiographié en direction des
pieds du patient.
[0043] On peut également utiliser des capteurs autres que ceux décrits ci-dessus en relation
avec les figures 2 à 5.
[0044] On peut ainsi utiliser un appareil à résonance magnétique nucléaire qui permet de
mesurer directement la densité de protons et donc d'eau. Dans un telle application,
l'appareil à résonance magnétique nucléaire peut être réalisé de manière rudimentaire
car il n'est pas nécessaire d'obtenir une image de haute qualité. Un tel appareil
peut mettre en oeuvre des champs magnétiques de faible intensité qui sont réalisables
par des aimants résistifs ou permanents.
[0045] On peut aussi utiliser des appareils qui détectent les variations d'impédance pour
des champs électriques modulés à très haute fréquence dans la gamme des micro-ondes.
Un tel appareil est par exemple décrit dans la thèse de Hugues de Talhouet soutenue
le 19 décembre 1986 à l'Université de Paris-Sud et intitulée "CONTRIBUTION A L'AMELIORATION
DE LA RESOLUTION EN IMAGERIE MICROONDE MONOCHROMATIQUE".
[0046] Les capteurs qui ont été décrits ci-dessus ont pour but de détecter les effets physiologiques
induits par le passage du produit de contraste tels que l'élévation de température
des tissus cutanés ou l'augmentation du contenu en eau des couches périphériques des
tissus.
[0047] Des capteurs quine sont pas basés sur la détection d'effets physiologiques peuvent
aussi être utilisés, par exemple un appareil de radiologie du type à rayons X qui
détecterait le produit de contraste par son opacité plus importante. On peut aussi
utiliser une variété spécifique de produit de contraste modifié pour émettre des rayons
gamma et détecter son passage par un appareil de scintigraphie connu sous le nom de
gamma-caméra.
1. Système de radiodiagnostic pour examen angiographique d'un patient (14) qui comprend
un statif supportant une source (19) de rayonnement X et un récepteur (20) d'images
radiologiques coopérant avec la source (19), une table de radiologie (11) du type
comportant un panneau (13) monté sur un socle (12), des moyens (15 à 18) pour obtenir
des déplacements relatifs du statif et du panneau 13, un dispositif (23,24) d'injection
d'un produit de contraste dans le réseau sanguin du patient (14) et un dispositif
d'acquisition des images détectées par le récepteur (20) de manière à obtenir finalemennt
une image radiologique du corps du patient (14), caractérisé en ce qu'il comprend
en outre, des moyens (C₁ à Cn,35) pour détecter la progression du produit de contraste dans le réseau sanguin du
patient et des moyens (31 ou 37,33,9) pour déclencher, d'une part, le déplacement
relatif du statif (19,20) et du panneau (13) en plusieurs positions et, d'autre part,
la prise de l'image radiologique pour ces positions relatives de manière que l'image
radiologique obtenue en chacune de ces positions relatives soit enregistrée à un instant
où les vaisseaux sanguins de la zone dont on enregistre une image présentent une concentration
significative du produit de contraste.
2. Système de radiodiagnostic selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens
(C₁ à Cn,35) pour détecter la progression du produit de contraste comprennent des capteurs
qui sont sensibles aux effets physiologiques induits par le produit de contraste.
3. Système de radiodiagnostic selon la revendication 2, caractérisé en ce que les capteurs
sont du type thermométrique de manière à détecter l'élévation de température des tissus
cutanés.
4. Système de radiodiagnostic selon la revendication 3, caractérisé en ce que les capteurs
sont des thermocouples (C₁ à Cn) qui sont disposés sur le corps du patient.
5. Système de radiodiagnostic selon la revendication 3, caractérisé en ce que les capteurs
sont constitués par une caméra thermographique (35) disposée à distance du patient.
6. Système de radiodiagnostic selon la revendication 5, caractérisé en ce que la caméra
thermographique (35) est disposée sur l'un ou l'autre côté longitudinal de la table
de radiologie (11).
7. Système de radiodiagnostic selon la revendication 5, caractérisé en ce que la caméra
tomographique (35) est disposée au-dessus de la table de radiologie (11) et est associée
au tube (19) à rayonnement X.
8. Système de radiodiagnostic selon la revendication 2, caractérisé en ce que les capteurs
sont du type à détecter les variations de résistivité en courant continu ou alternatif
basse fréquence.
9. Système de radiodiagnostic selon la revendication 2, caractérisé en ce que les capteurs
sont du type à détecter les variations d'impédance pour des champs électriques modulés
à très haute fréquence.
10. Système de radiodiagnostic selon la revendication 2, caractérisé en ce que les capteurs
sont du type à résonance magnétique nucléaire de manière à mesurer la variation de
la densité d'eau.
11. Système de radiodiagnostic selon la revendication 4, caractérisé en ce que le produit
de contraste comprend une substance radio-active et en ce que les capteurs sont du
type à détecter le rayonnement gamma.
12. Système de radiodiagnostic selon la revendication 11, caractérisé en ce que les capteurs
sont constitués par un appareil de scintigraphie.
13. Système de radiodiagnostic selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens
pour détecter la progression du produit de contraste sont constitués par un appareil
de radiologie à rayonnement X qui détecte le produit de contraste par son opacité
au rayonnement X.