[0001] La présente invention a trait aux ratières et autres mécaniques pour la formation
de la foule sur les machines à tisser, et elle vise plus particulièrement l'accouplement
des cadres de lisses sur les câbles ou autres éléments de transmission destinés à
leur manoeuvre.
[0002] On a proposé en pratique un grand nombre de systèmes différents, dont certains sont
agencés pour permettre le réglage en hauteur des cadres de lisses, et on pourra se
référer notamment aux documents FR-A-970 624 (TESSRAION), BE-A-521 289 (LINDAVER DORNIER),
EP-A-325 547 (STAUBLI) et EP-A-161 375 (SULZER).
[0003] Dans le brevet FR-A-2 617 204 (STAUBLI) est décrit un dispositif d'accouplement comprenant
des organes mâle et femelle conjugués en forme de tenons et de mortaises qui sont
fixés les uns aux montants du cadre, les autres aux éléments de transmission. Les
organes fixés aux montants sont fendus parallèlement au plan du cadre de façon à être
traversés par les éléments de transmission et à ménager, de part et d'autre de ces
derniers, des surfaces de contact entre les tenons et mortaises pour la transmission
des efforts.
[0004] Une telle disposition est très avantageuse du fait qu'elle permet de diminuer dans
une mesure considérable, ou même d'éliminer pratiquement, le porte-à-faux existant
entre chacun des montants du cadre de lisses et l'axe du câble qui assure le déplacement
de celui-ci. En conséquence, les deux organes conjugués de chaque dispositif ne nécessitent
aucune fixation réciproque, leur emboîtement à jeu réduit à la manière d'un tenon
et d'une mortaise étant suffisant pour assurer à lui seul la transmission des efforts
de tirage.
[0005] Dans la forme de réalisation envisagée et décrite dans le Brevet susmentionné, l'organe
qui est destiné à être rendu solidaire de l'élément de transmission était doté d'un
mécanisme comprenant un mors pourvu de deux facettes obliques opposées aptes à coopérer
avec une rampe oblique ménagée sur l'un et l'autre de deux poussoirs assemblés l'un
à l'autre par une vis de serrage. Si une telle structure permet bien le réglage précis
du cadre de lisses par rapport à l'élément de transmission, il n'en reste pas moins
que la construction est relativement complexe et coûteuse.
[0006] Par ailleurs, en vue d'éviter tout déplacement latéral parasite de l'organe fixé
sur l'élément de transmission au cours du fonctionnement du métier à tisser, notamment
sous l'effet des efforts de torsion qui s'exercent sur les câbles qui constituent
les éléments de transmission, il était nécessaire de faire comporter à l'organe considéré
un talon dont l'extrémité libre est engagée à jeu réduit dans l'ouverture d'une coulisse
verticale fixe. Il est clair que cette disposition complique malgré tout le montage
des cadres de lisses.
[0007] C'est aux inconvénients sus-mentionnés que la présente invention entend principalement
remédier, tout en conservant les avantages des dispositifs suivant le brevet FR-A-2
617 204 (STAUBLI).
[0008] Le dispositif d'accouplement suivant la présente invention est défini à la revendication
1.
[0009] En fait l'invention consiste à réaliser l'organe qui est destiné à être fixé sur
le câble ou autre élément de transmission sous la forme d'une douille cylindrique
dont l'ouverture axiale est taraudée pour être montée par vissage sur une partie filetée
prévue sur l'élément précité de façon à se trouver disposée au voisinage du sommet
du cadre de lisses envisagé, laquelle douille présente au moins deux épaulements annulaires
décalés axialement l'un au-dessus de l'autre en vue de coopérer avec les surfaces
de contact conjuguées de l'organe rendu solidaire du montant du cadre de lisses.
[0010] On conçoit que la fixation de la douille cylindrique par vissage permet un réglage
au moins aussi précis et aisé que celui procuré par le mécanisme à mors et à poussoirs
obliques du Brevet antérieur, tout en étant de structure très simplifiée, étant observé
que ce réglage est susceptible d'être très aisément effectué par suite du positionnement
de la douille dans la partie supérieure du cadre de lisses. Par ailleurs, le profil
cylindrique de la douille autorise le libre déplacement angulaire de l'élément de
transmission par rapport à l'environnement (cadres de lisses adjacents et/ou structure
fixe) et à l'organe conjugué fixé au cadre, en évitant de la sorte de devoir assurer
l'immobilisation angulaire de cette douille.
[0011] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention
:
[0012] Fig. 1 est une vue en perspective montrant, préalablement à leur montage, les pièces
qui constituent le dispositif d'accouplement suivant l'invention.
[0013] Fig. 2 est une coupe verticale de ce même dispositif, une fois les pièces assemblées.
[0014] Fig. 3 est une coupe horizontale suivant le plan indiqué en III-III en fig. 2.
[0015] Sur ce dessin, la référence 1 désigne le montant supérieur d'un cadre de lisses CL,
le bord vertical dudit montant qui est tourné vers l'extérieur étant découpé d'une
rainure 10 à fond arrondi, en arrière de laquelle il est prévu trois trous traversants
11. La référence 2 désigne l'un des deux éléments de traction destinés à la manoeuvre
verticale du cadre de lisses CL ; cet élément 2 est constitué par un câble qui est
interrompu par une tige filetée 20 dont les extrémités sont pourvues d'embouts 21
aptes à être sertis ou autrement fixés sur les extrémités du câble.
[0016] Comme illustré en fig. 1 à 3, sur la tige 20 est engagée une douille 3 qui présente
deux butées cylindriques superposées 30 à plus grand diamétre, dont chacune définit
ainsi deux épaulements annulaires opposés 31 et 32 ; on observera qu'au niveau de
la butée inférieure 30, l'ouverture axiale de la douille 3 est prévue filetée en 33
pour coopérer avec le filetage de la tige 20. On notera encore que la butée supérieure
30 est surmontée d'une partie 34 établie à un profil hexagonal, à laquelle est associé
un contre-écrou 35 vissé sur la tige 20.
[0017] A cette douille 3, assimilable à un organe en forme de tenon ainsi qu'on le comprendra
mieux ci-après, est conjugué un organe 4 formant mortaise, lequel organe est porté
par le montant supérieur 1. Comme montré, cet organe 4 est constitué par deux flasques
verticaux 40 assemblés l'un à l'autre par des entretoises 41 et fixés au montant 1
à l'aide de boulons ou rivets 42 engagés à travers les trous 11 dudit montant et des
trous correspondants 43 ménagés dans lesdits flasques. On observera que chaque flasque
40 est découpé de deux entailles 44 superposées, dont chacune définit deux bords horizontaux
référencés 45 et 46.
[0018] On conçoit que moyennant un dimensionnement convenable des entretoises 41, la douille
ou tenon 3 est susceptible d'être engagée entre les flasques 40 de l'organe femelle
ou mortaise 4, à la manière illustrée en fig. 2 et 3. Comme montré en fig. 2, les
butées 30 s'introduisent dans les entailles 44, de sorte que les épaulements 31 et
32 viennent prendre appui contre les surfaces de contact constituées par les bords
horizontaux 45 et 46 desdites entailles. La tige filetée 20 vient bien entendu se
loger dans la rainure 10 du montant 1, de sorte qu'on obtient la suppression pratique
de tout effet de porte-à-faux, de la même manière que dans le brevet français mentionné
au début des présentes.
[0019] Pour le réglage en hauteur du cadre CL par rapport au câble 2, il suffit à l'opérateur
de manoeuvrer en rotation, dans un sens ou dans l'autre, la douille 3 en agissant
sur la partie hexagonale 34, le contre-écrou 35 étant serré une fois que la position
désirée a été atteinte. L'opération n'implique que l'usage de deux clefs classiques
et l'on observera qu'elle est au surplus simplifiée par suite de l'accessibilité remarquable
des pièces 34 et 35, lesquelles se trouvent placées dans la partie supérieure des
cadres. Le filetage intérieur 33 de la douille 3 est parfaitement protégé et ne risque
pas d'être endommagé ; il en va de même pour le filetage de la tige 20 qui ne peut
venir au contact des deux flasques 40 par suite de la présence de la douille 3.
[0020] Comme dans le brevet français antérieur, l'accouplement du cadre de lisses CL sur
le câble 2 ne nécessite aucun organe de fixation, la solidarisation résultant du simple
emboîtement de la douille ou tenon 3 dans l'organe ou mortaise 4 par suite des portées
parallèles ménagées sur les tenons et mortaises. Il va cependant de soi que pour éviter
tout risque de désacouplement intempestif sous l'effet des vibrations, on conserve
les guides-cadres classiques prévus latéralement sur la structure fixe du métier,
en prenant soin que ces guides-cadres 5 (fig. 1) viennent coopérer avec une parties
lisse 22 prévue à cet effet sur chacune des tiges 20.
[0021] Il va de soi que le nombre des butées 30 (et par là le nombre des épaulements annulaires
et des surfaces de contact) peut varier dans une large mesure. Pour certaines applications,
on peut se contenter d'une seule butée 30 coopérant avec une entaille 44 unique.
1. Dispositif pour l'accouplement des cadres de lisses et des éléments de transmission
d'une mécanique pour la formation de la foule, du genre comprenant des organes mâle
et femelle conjugués en forme de tenons et de mortaises qui sont fixés les uns aux
montants du cadre, les autres aux éléments de transmission, les organes fixés aux
montants étant fendus parallèlement au plan du cadre de façon à être traversés par
les éléments de transmission et à ménager, de part et d'autre de ces derniers, des
surfaces de contact entre les tenons et mortaises pour la transmission des efforts,
caractérisé en ce que l'organe destiné à être fixé sur l'élément de transmission (2)
est constitué par une douille cylindrique (3) dont l'ouverture axiale (33) est prévue
filetée pour être montée par vissage sur une partie filetée (20) ménagée sur l'élément
(2) de façon à se trouver disposée au voisinage du sommet du cadre (CL), laquelle
douille présente au moins deux épaulements annulaires (31 et 32) décalés axialement
l'un au-dessus de l'autre afin de coopérer avec les surfaces de contact conjuguées
(45 et 46) de l'organe (4) rendu solidaire du montant (1) du cadre de lisses.
2. Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les épaulements (31 et
32) sont définis par les faces annulaires d'au moins une butée cylindrique (30) à
plus grand diamètre de la douille (3).
3. Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 1 à 2, caractérisé en ce qu'à
la douille (3), pourvue d'une partie (34) à profil hexagonal, est associé un contre-écrou
(35) engagé sur la partie filetée (20) de l'élément de transmission (2).
4. Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
l'organe (4) rendu solidaire du montant (1) est constitué par deux flasques (40) qui
sont réunis par des entretoises (41) et qui sont découpés de façon à ménager au moins
deux surfaces de contact opposées (45 et 46).
5. Dispositif suivant la revendication 4, caractérisé en ce que le bord libre du montant
(1) du cadre de lisses est creusé d'une rainure verticale (10) apte à recevoir l'élément
de transmission (2).
6. Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
la tige (20) comporte une partie lisse (22) propre à coopérer avec le guide-cadre
usuel (5) du métier pour éviter tout risque de dégagement intempestif des organes
d'accouplement (3 et 4).