[0001] L'invention concerne un procédé permettant de désagréger des particules solides agglomérées
qui se trouvent en suspension dans un liquide, ainsi qu'un dispositif mettant en oeuvre
ce procédé.
[0002] Le procédé et le dispositif selon l'invention s'appliquent avantageusement à la désagrégation
des fines, c'est-à-dire des matières solides de granulométries faibles qui sont obtenues,
lors du retraitement des combustibles nucléaires irradiés, après dissolution des combustibles
coupés dans des solutions nitriques chaudes, puis clarification des solutions nitriques.
Ces fines, dont la composition chimique est à base de zirconium, molybdène, ruthénium
et autres métaux entrant dans la structure des combustibles, se présentent après clarification,
par exemple dans une décanteuse pendulaire centrifuge, sous la forme de boues ou de
solutions plus ou moins épaisses et plus ou moins agglomérées. Les fines, qui sont
fortement irradiantes, sont transférées par des tuyauteries appropriées jusqu'à un
site de vitrification où elles sont incluses dans une matrice de verre, après avoir
séjourné dans des cuves de stockage dans lesquelles elles sont constamment agitées,
par exemple au moyen de pulseurs, pour des raisons de sûreté nucléaire.
[0003] Lors du transfert des boues dans les cuves de stockage et lors de leur stockage dans
ces cuves, la présence d'agglomérats de dimensions variables et incontrôlées pose
des problèmes délicats.
[0004] Ainsi, les agglomérats constituent des particules abrasives qui créent une usure
notamment dans les parties courbes des tuyauteries de transfert.
[0005] De plus, ces agglomérats ont tendance à se déposer dans les zones non turbulentes
des tuyauteries de transfert ou dans les parties de ces tuyauteries présentant des
aspérités de surface, de telle sorte que des bouchons tendent à se former et se trouvent
bloqués dans les parties coudées des tuyauteries. Ce risque de bouchage constitue
un inconvénient d'autant plus difficile à résoudre que le caractère fortement irradiant
des boues transportées rend toute intervention extrèmement difficile. Par ailleurs,
il n'est pratiquement pas possible de résoudre ce problème en modifiant les installations
et les paramètres d'écoulement des boues, en raison des difficultés de modélisation
du comportement de ces dernières.
[0006] Un autre inconvénient dû à la présence d'agglomérats de dimensions non contrôlées
dans les boues transférées dans les cuves de stockage a pour origine le dépôt de ces
agglomérats dans le fond des cuves, qui conduit à perturber le fonctionnement des
pulseurs associés à ces dernières. Les interventions dans les cuves de stockage étant
particulièrement délicates, il apparaît fortement souhaitable de désagréger les agglomérats
qui se trouvent en solution dans les boues transportées jusqu'aux cuves, avant d'effectuer
leur transport.
[0007] Il est à noter que, si l'invention est particulièrement adaptée à la désagrégation
des agglomérats contenus dans les fines fortement irradiantes obtenues lors du retraitement
des combustibles nucléaires irradiés, elle n'est pas limitée à cette application et
peut être utilisée à chaque fois qu'il apparaît souhaitable de désagréger des particules
solides agglomérées, en suspension dans un liquide, notamment pour effectuer le traitement
de certains effluents industriels, par exemple dans les industries chimique et agro-alimentaire.
[0008] L'invention a précisément pour objet un procédé et un dispositif permettant de désagréger
des particules solides agglomérées, qui se trouvent en suspension dans un liquide,
afin par exemple de supprimer tout risque de formation de bouchons lors du transfert
de ces particules ou tout risque de blocage d'un mécanisme quelconque par des particules
agglomérées, ainsi que pour réduire si nécessaire le caractère abrasif de ces particules.
[0009] Dans la définition la plus large de l'invention, il est proposé à cet effet de faire
circuler, sous pression, le liquide contenant les particules solides agglomérées dans
un tube de venturi.
[0010] En faisant passer les particules solides agglomérées dans une tuyère du type tube
de venturi, on soumet ces particules à un fort gradient de vitesse selon une direction
radiale. En d'autres termes, dans une section perpendiculaire à l'axe de la tuyère,
la vitesse de déplacement du fluide varie de façon très importante du centre à la
périphérie. Les particules solides agglomérées sont donc soumises à un effort de cisaillement
très élevé parallèlement à l'axe de la tuyère, ce qui a pour effet de désagréger les
agglomérats véhiculés par le liquide.
[0011] Dans deux modes de réalisation particuliers de l'invention, on fait circuler le liquide
respectivement de bas en haut et de haut en bas dans un tube de venturi sensiblement
vertical. Des essais ont montré que l'efficacité du procédé est plus grande lorsque
le liquide circule vers le bas à l'intérieur de la tuyère.
[0012] De préférence, et notamment lorsque les dimensions des agglomérats sont importantes,
on utilise un tube de venturi formant un éjecteur qui assure une recirculation du
liquide.
[0013] Une amélioration de l'efficacité du procédé est également obtenue en faisant circuler
le liquide dans un système de chicanes, dans lequel l'effet dû au gradient de vitesse
est associé à un effet de choc des agglomérats dans le système de chicanes placé à
la sortie du tube de venturi.
[0014] L'invention a aussi pour objet un dispositif pour désagréger des particules solides
agglomérées, en suspension dans un liquide, caractérisé par le fait qu'il comprend
une cuve dans laquelle débouchent un passage d'admission et un passage d'évacuation
du liquide contenant les particules solides agglomérées, un tube de venturi étant
monté dans la cuve, entre le passage d'admission et le passage d'évacuation.
[0015] Dans un premier mode de réalisation de l'invention, le tube de venturi est disposé
selon un axe sensiblement vertical et comporte une extrémité inférieure d'entrée qui
communique avec le passage d'admission par une chambre d'admission formée dans une
partie inférieure de la cuve, et une extrémité supérieure de sortie qui communique
avec le passage d'évacuation par un passage annulaire formé autour du tube de venturi.
[0016] Le tube de venturi est alors avantageusement séparé de la chambre d'admission par
un injecteur et par une chambre de recyclage communiquant avec le passage annulaire
par des trous formés dans une cloison de séparation.
[0017] Selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, le tube de venturi est disposé
selon un axe sensiblement vertical, et comporte une extrémité supérieure d'entrée
qui communique avec le passage d'admission par un passage annulaire extérieur formé
autour du tube de venturi, et une extrémité inférieure de sortie qui communique avec
le passage d'évacuation par une chambre d'évacuation formée dans une partie inférieure
de la cuve.
[0018] De préférence, le tube de venturi est alors entouré par un passage annulaire intérieur
de recyclage dont une extrémité inférieure débouche au-dessus d'un déflecteur placé
en face d'une extrémité inférieure de sortie du tube de venturi et dont une extrémité
supérieure débouche entre un injecteur et le tube de venturi.
[0019] Dans tous les cas, un système de chicanes peut être placé en aval du tube de venturi.
[0020] Différents modes de réalisation de l'invention vont à présent être décrits, à titre
d'exemples non limitatifs, en se référant aux dessins annexés, dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe verticale représentant schématiquement un dispositif
conforme à l'invention permettant de désagréger des particules solides agglomérées,
en suspension dans un liquide, dans lequel le liquide circule de bas en haut à l'intérieur
du tube de venturi ;
- la figure 2 est une vue en coupe verticale comparable à la figure 1 représentant un
deuxième mode de réalisation du dispositif selon l'invention, dans lequel le liquide
circule de haut en bas dans le tube de venturi ; et
- la figure 3 est une vue en coupe schématique comparable aux figures 1 et 2 représentant
un troisième mode de réalisation du dispositif selon l'invention, dans lequel ce dispositif
comprend un système de chicanes.
[0021] Sur la figure 1, la référence 10 désigne une dalle de béton horizontale qui sépare
une zone supérieure 12, accessible à l'homme, d'une cellule inférieure 14 dans laquelle
sont traités les liquides dangereux contenant les particules solides agglomérées que
l'on désire désagréger.
[0022] Un dispositif 16 conforme à l'invention est suspendu à la dalle 10 de façon à être
placé dans la cellule 14. Ce dispositif 16 comporte une cuve cylindrique 18, d'axe
vertical, munie à son extrémité supérieure d'une bride 20 qui repose sur la dalle
10 et en est solidarisée de façon étanche, par exemple par des vis 22.
[0023] La cuve 18 est fermée à son extrémité supérieure par un couvercle 24 fixé de façon
étanche sur la bride 20, par exemple par des vis 25. Une virole 26 fait saillie vers
le bas, à partir de la face inférieure du couvercle 24, coaxialement à la cuve 18
et à l'intérieur de celle-ci. Cette virole 26 supporte à son extrémité inférieure,
par l'intermédiaire de vis 28, un ensemble éjecteur désigné de façon générale par
la référence 30.
[0024] Cet ensemble éjecteur 30 comporte un corps en trois parties 31, 32, 33, centré sur
l'axe vertical de la cuve 18. Ces trois parties comprennent une partie inférieure
31, une partie centrale interne 32 et une partie supérieure externe 33.
[0025] La partie inférieure 31, en forme de disque, est fixée par des vis 34 à l'extrémité
inférieure de la partie centrale interne 32. Elle comporte en son centre, selon l'axe
vertical de la cuve 18, un injecteur convergent 36. L'extrémité inférieure de plus
grand diamètre de l'injecteur 36 débouche dans une chambre d'admission 36 formée dans
la partie inférieure de la cuve 18. Un passage d'admission 40, formé dans une partie
18a de plus forte épaisseur de la paroi de la cuve 18, débouche également dans la
chambre d'admission 38, afin de permettre l'introduction dans cette chambre du liquide
contenant les particules solides agglomérées que l'on désire désagréger. Ce liquide
est injecté sous pression dans le dispositif 16 par une pompe (non représentée), la
pression d'injection étant par exemple au moins égal à 300 kPa.
[0026] La partie centrale interne 32 du corps de l'ensemble 30 comporte une portion inférieure
43 en forme de cloche, sous laquelle est fixée la partie inférieure 31, et une portion
supérieure formant un tube de venturi 44. Une chambre de recyclage 42 est formée entre
ladite portion inférieure 43 en forme de cloche et la partie inférieure 32a. L'extrémité
inférieure du tube de venturi 44, disposé coaxialement à l'injecteur 36 et à la cuve
18, débouche dans la chambre de recyclage 42 au-dessus de l'injecteur 36. Le tube
de venturi 44 forme intérieurement une zone inférieure d'entrée convergente 46 relativement
courte et une zone supérieure de sortie divergente 48 relativement longue.
[0027] Sur sa surface extérieure, la portion inférieure 43 en forme de cloche porte un joint
d'étanchéité torique 60 qui coopère de façon étanche avec la surface intérieure de
la partie 18a de plus forte épaisseur de la cuve 18, au-dessus de l'embouchure du
passage d'admission 40. On isole ainsi la chambre d'admission 38 du reste de la cuve
18.
[0028] La partie supérieure externe 33 du corps de l'ensemble 30 comporte une portion inférieure
49 en forme de bague, fixée à l'extrémité inférieure de la virole 26 par les vis 28
et placée autour du tube de venturi 44. Cette portion inférieure 49 en forme de bague
repose sur la partie 18a de plus forte épaisseur de la cuve 18, par l'intermédiaire
de deux joints d'étanchéité toriques 62.
[0029] La partie supérieure externe 32c comporte de plus, au-dessus de la portion inférieure
49 en forme de bague, une portion tubulaire 50 formée à son extrémité supérieure,
au-dessus du tube de venturi 44, par une portion 51 en forme de calotte. La portion
tubulaire 50 est disposée coaxialement autour du tube de venturi 44 et supporte ce
dernier par l'intermédiaire de tirants soudés 53. Un passage annulaire 54 formé entre
le tube de venturi 44 et la partie 32c fait communiquer l'extrémité supérieure du
tube de venturi avec un passage d'évacuation 58 formé dans la partie 18a de plus forte
épaisseur de la cuve 18 et débouchant dans la cuve entre les joints 60 et 62.
[0030] Des trous 64 formés dans la cloison supérieure horizontale de la partie inférieure
43 en forme de cloche font communiquer l'extrémité inférieure du passage annulaire
54 avec la chambre de recyclage 42. Ces trous permettent à une partie du fluide d'être
recyclée à l'intérieur du tube venturi 44 comme on le verra par la suite.
[0031] Le liquide contenant les particules solides agglomérées que l'on désire désagréger
est introduit dans le dispositif par le passage d'admission 40, de préférence à une
pression d'au moins 300 kPa. Le liquide sous pression admis dans la chambre d'admission
38 traverse l'ensemble 30 de bas en haut, en passant successivement par l'injecteur
36 et par les zones convergente 46 et divergente 48 du tube de venturi 44. L'écoulement
du liquide dans l'injecteur 36, puis dans le tube de venturi 44 s'effectue à grande
vitesse. Ainsi, pour un débit d'environ 5 m³ par heure de liquide introduit dans le
dispositif 16 et un diamètre de sortie de l'injecteur 36 d'environ 10 mm, la vitesse
atteinte par le liquide est d'environ 18 m par seconde.
[0032] Au débit primaire du liquide parcourant de bas en haut l'injecteur 36, puis le tube
de venturi 44 s'ajoute le débit induit résultant de l'entraînement par ce liquide
primaire du liquide introduit dans la chambre de recyclage 42 au travers des trous
64. Des essais ont montré que le débit induit est très proche du débit primaire. Par
conséquent, le débit de liquide traversant le tube de venturi 44 correspond à environ
10 m³ par heure dans l'exemple cité précédemment.
[0033] Le liquide sortant à grande vitesse de l'extrémité supérieure du tube de venturi
44, dont le diamètre est par exemple d'environ 40 mm, heurte la portion 51 en forme
de calotte et redescend par le passage annulaire 54. Une partie du liquide sort alors
du dispositif 16 par le passage d'évacuation 58, alors que l'autre partie est recyclée
dans la chambre 42 par les trous 64.
[0034] Le liquide qui s'écoule dans l'injecteur 36, puis dans le tube de venturi 44 présente
un très fort gradient radial de vitesse, c'est-à-dire que la vitesse d'écoulement
du liquide selon l'axe vertical du dispositif est beaucoup plus important à proximité
immédiate de cet axe que le long des parois de l'injecteur et du tube de venturi.
Le liquide et les particules solides agglomérées qu'il véhicule sont donc soumis à
l'intérieur de l'injecteur 36 et du tube de venturi 44 à des forces de cisaillement
très élevées, qui désagrègent les agglomérats.
[0035] Une particule soumise à ces forces de cisaillement se divise en particules plus petites,
jusqu'à ce que la taille des particules soit suffisamment petite pour que le cisaillement
induit par le gradient radial de vitesse dans l'injecteur 36 et dans le tube de venturi
44 ne soit plus suffisant pour casser ces particules.
[0036] Par exemple, on a constaté que le passage dans le dispositif 16 conforme à l'invention
d'une suspension contenant des particules de diamètre moyen proche de 30 µm a pour
effet de réduire ce diamètre moyen a une valeur comprise entre 10 et 15 µm après un
seul passage et à une valeur proche de 5 µm après recyclage.
[0037] Dans un autre essai, on a recensé les particules en suspension de diamètre supérieur
à 100 µm. Le liquide entrant initialement dans le dispositif 16 comprenant 4 % de
particules de ce type, il n'en contenait plus que 3 % à la sortie du tube de venturi
44 après un premier passage, ce pourcentage étant ramené à 1,5 % après un recyclage
et à 0,7 % après deux recyclages.
[0038] On comprend aisément que les parties actives du dispositif 16, c'est-à-dire principalement
l'injecteur 36 et le tube de venturi 44, peuvent être soumises à une usure relativement
rapide provenant à la fois de la présence de particules abrasives dans le liquide
traité et du caractère corrosif de ce liquide. Par conséquent, il a été prévu dans
le dispositif illustré sur la figure 1 de pouvoir démonter l'ensemble 30 depuis la
zone supérieure 12 accessible à l'homme, afin de permettre le remplacement de cette
pièce lorsque cela s'avère nécessaire.
[0039] Pour effectuer ce remplacement, l'opérateur présent dans la zone 12 démonte les vis
25 afin de retirer le couvercle 24, qui porte l'ensemble 30 par l'intermédiaire de
la virole 26. Selon le cas, cet ensemble peut être remplacé en totalité ou seulement
en partie. En effet, on a vu que l'ensemble 30 est fixé à la virole 26 de façon démontable
par les vis 28 et que la partie 31 du boîtier dans laquelle est formé l'injecteur
36 est elle-même fixée de façon démontable sur la partie 32 comportant le tube de
venturi 44 par les vis 34.
[0040] Dans le dispositif qui vient d'être décrit en se référant à la figure 1, le liquide
à traiter s'écoule de bas en haut à l'intérieur de l'éjecteur formé par l'injecteur
36 et le tube de venturi 44. Dans la pratique, des essais ont montré qu'un meilleur
rendement peut être obtenu en faisant circuler le liquide de haut en bas à l'intérieur
de cet éjecteur. Un deuxième mode de réalisation du dispositif selon l'invention,
dans lequel le liquide traverse l'éjecteur selon un mouvement descendant, va à présent
être décrit brièvement en se référant à la figure 2.
[0041] Sur la figure 2, les différentes parties du dispositif remplissant des fonctions
identiques à des parties du dispositif qui vient d'être décrit en se référant à la
figure 1 sont désignées par les mêmes chiffres de référence, augmentés de 100. De
plus, seules les caractéristiques qui diffèrent de celles du dispositif décrit précédemment
en se référant à la figure 1 sont décrites en détail.
[0042] Comme dans le premier mode de réalisation décrit, le dispositif 116 illustré sur
la figure 2 comprend une cuve cylindrique 118, d'axe vertical, suspendue à une dalle
horizontale 110, et un ensemble éjecteur 130 reçu de façon interchangeable dans la
cuve 118, le remplacement de cet ensemble éjecteur pouvant être effectué depuis la
zone 112 située au-dessus de la dalle 110.
[0043] Le corps de l'ensemble éjecteur 130 comportetrois parties 131, 132 et 133 agencées
coaxialement autour de l'axe vertical de la cuve 118. La partie extérieure 133 comporte,
comme dans le mode de réalisation de la figure 1, une portion inférieure 149 en forme
de bague qui repose sur une partie 118a de plus forte épaisseur de la cuve 118 par
deux joints d'étanchéité 162. Cette portion 149 est prolongée vers le haut par une
portion tubulaire 150 fermée à son extrémité supérieure par une portion horizontale
151 fixée au couvercle 124 accessible depuis la zone 112. Une couronne 120 placée
au-dessus du couvercle 124 maintient en position l'ensemble constitué par le couvercle
124 et la partie extérieure 133 à l'aide, par exemple, de vis 121, en prise sur la
bride supérieure de la cuve 118.
[0044] Cette partie 133 supporte intérieurement par des tirants soudés 153, la partie intermédiaire
131 qui présente la forme d'un cylindre creux dont l'extrémité supérieure porte en
son centre un injecteur 136. La portion inférieure de la partie 131 porte un joint
d'étanchéité 160 qui coopère avec la partie 118a de la cuve 118 en dessous des joints
162.
[0045] La partie 131,supporte elle-même intérieurement, par des tirants 155, la partie centrale
132 constituant un tube de venturi 144 disposé, ainsi que l'injecteur 136, coaxialement
à l'axe vertical de la cuve 118. L'extrémité supérieure d'entrée du tube de venturi
144 est tournée vers le haut et fait face à l'extrémité de sortie de l'injecteur 136.
[0046] Le passage d'admission 140 du liquide que l'on désire traiter, qui est formé dans
la partie 118a de plus forte épaisseur de la cuve 118, débouche entre les joints 160
et 162 de préférence selon une direction tangentielle, de façon à créer un mouvement
tourbillonnaire du liquide dans une chambre annulaire extérieure 170 formée entre
les parties extérieure 133 et intermédiaire 131.
[0047] A son extrémité supérieure, le passage annulaire extérieur 170 communique avec l'extrémité
supérieure d'entrée de l'injecteur 136, qui communique lui-même avec le tube de venturi
144.
[0048] L'extrémité inférieure du tube de venturi 144 débouche en face d'un déflecteur 172
formé dans la portion inférieure de la partie intermédiaire 131. La forme de ce déflecteur
172 permet d'éviter une accumulation de particules à cet endroit, en obligeant le
liquide à effectuer un changement de direction radialement vers l'extérieur, puis
vers le haut. Des passages 174 formés dans cette portion inférieure de la partie 131
débouchent à leur extrémité supérieure dans le fond du déflecteur 172 et à leur extrémité
inférieure dans une chambre d'évacuation 156 formée dans le fond de la cuve 118, en
dessous du joint 160. Ces passages 174 présentent une partie inférieure commune disposée
selon l'axe de la cuve 118 et située immédiatement au-dessus d'un passage d'évacuation
158 formé, selon cet axe, dans le fond de la cuve 118.
[0049] Un passage annulaire intérieur de recyclage 176 est également formé entre la partie
intermédiaire 131 et la partie centrale 132 formant le tube de venturi 144. Ce passage
176 débouche à son extrémité inférieure au-dessus du déflecteur 172 et, à son extrémité
supérieure, entre l'injecteur 136 et le tube de venturi 144.
[0050] Dans le dispositif 116 qui vient d'être décrit en se référant à la figure 2, le liquide
à traiter, injecté sous pression par le passage d'admission 140, monte d'abord par
le passage annulaire extérieur 170 à l'intérieur de l'ensemble éjecteur 130. Il traverse
ensuite, selon un mouvement descendant, successivement l'injecteur 136 et le tube
de venturi 144. A l'extrémité inférieure de ce dernier, une partie du liquide est
directement évacuée par les passages 174 et 158, alors qu'une autre partie est recyclée
dans le tube de venturi par le passage annulaire de recyclage 176.
[0051] Les dispositifs qui viennent d'être décrits successivement en se référant aux figures
1 et 2 comprennent dans les deux cas un ensemble éjecteur à recirculation non cavitant,
qui constitue, d'après les essais, l'ensemble éjecteur le plus performant pour obtenir
la désagrégation souhaitée des particules.
[0052] En modifiant les paramètres du procédé, on peut transformer ces ensembles éjecteurs
en ensembles éjecteurs à recirculation cavitant. Dans ce cas, on obtient une efficacité
encore accrue du dispositif, mais les risques d'abrasion sont plus importants. Cette
solution peut cependant être utilisée lorsque les liquides à traiter ne nécessitent
que des temps de fonctionnement réduits.
[0053] En variante, on peut également utiliser des dispositifs comprenant des tubes de venturi
sans recirculation, lorsque les particules solides véhiculées par le liquide sont
faiblement agglomérées. Lorsqu'une désagrégation maximum de ces particules doit impérativement
être obtenue, comme c'est notamment le cas dans les applications nucléaires, l'utilisation
d'ensembles éjecteurs à recirculation reste préférable.
[0054] Sur la figure 3, on a représenté de façon schématique une variante de réalisation
du dispositif 216 selon l'invention, comportant un ensemble éjecteur 230 à chicanes.
[0055] Comme dans le mode de réalisation décrit précédemment en se référant à la figure
1, l'ensemble éjecteur 230 est placé de façon interchangeable dans une cuve 218 et
son agencement est tel que le liquide à traiter y circule de bas en haut, successivement
dans un injecteur 236 puis dans un tube de venturi 244. Cependant, la sortie de ce
tube de venturi 244 débouche dans un système de chicanes 280 donnant à cette partie
de l'ensemble éjecteur une hauteur réduite et un diamètre accru.
[0056] Ce système de chicanes 280 est formé par un passage 282 ménagé entre deux profils
coaxiaux en vis-à-vis 284 et 286.
[0057] Dans le dispositif 216 illustré sur la figure 3, le liquide à traiter admis dans
l'ensemble éjecteur 230 par le passage d'admission 240 formé dans la cuve 218 circule
successivement dans l'injecteur 236, dans le tube de venturi 244, puis dans le passage
282 du système de chicanes 280. A l'effet de désagrégation des particules agglomérées,
obtenu par cisaillement dans l'injecteur et dans le tube de venturi, de la manière
décrite précédemment, s'ajoute donc une désagrégation supplémentaire des particules
sous l'effet des chocs de celles-ci contre les parois du système de chicanes 280.
[0058] Comme précédemment, une partie du liquide ayant traversé le tube de venturi 244 sort
du dispositif par le passage d'évacuation 258, alors qu'une autre partie du liquide
est recyclée dans le tube de venturi 244 par des passages 264 formés à la base de
celui-ci.
[0059] Comme on l'a déjà mentionné, le dispositif selon l'invention, qui est particulièrement
adapté au traitement des fines obtenues après la dissolution des tronçons de combustible
nucléaire dans une solution nitrique, peut être utilisé pour traiter tout fluide contenant
des suspensions de particules solides agglomérées que l'on désire désagréger, et notamment
des effluents industriels.
[0060] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation qui viennent
d'être décrits à titre d'exemples, mais en couvre toutes les variantes. Ainsi, on
comprend aisément que le système de chicanes placé à la sortie d'un tube de venturi
à circulation ascendante de liquide dans l'exemple de réalisation décrit en référence
à la figure 3 peut aussi être placé à la sortie d'un tube de venturi à circulation
descendante de liquide. Par ailleurs, l'orientation et l'emplacement des passages
d'admission et d'évacuation du liquide formés dans la cuve du dispositif peuvent être
modifiés sans sortir du cadre de l'invention.
1. Procédé pour désagréger des particules solides agglomérées, en suspension dans un
liquide, caractérisé par le fait qu'il consiste à faire circuler, sous pression, le
liquide contenant les particules solides agglomérées, dans un tube de venturi (44,144,244).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait qu'il consiste à faire circuler
ledit liquide de bas en haut dans un tube de venturi (44,244) sensiblement vertical.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait qu'il consiste à faire circuler
ledit liquide de haut en bas dans un tube de venturi (144) sensiblement vertical.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé par le fait qu'il
consiste à faire circuler ledit liquide dans un tube de venturi (44,144,244) formant
un éjecteur qui assure une recirculation du liquide.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le
fait qu'il consiste à faire circuler ledit liquide dans un système de chicanes (280)
à la sortie du tube de venturi (244).
6. Dispositif pour désagréger des particules solides agglomérées, en suspension dans
un liquide, caractérisé par le fait qu'il comprend une cuve (18,118, 218) dans laquelle
débouchent un passage d'admission (40,140,240) et un passage d'évacuation (58,158,258)
du liquide contenant les particules solides agglomérées, un tube de venturi (44,144,244)
étant monté dans la cuve, entre le passage d'admission et le passage d'évacuation.
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé par le fait que le tube de venturi
(44,244) est disposé selon un axe sensiblement vertical, et comporte une extrémité
inférieure d'entrée qui communique avec le passage d'admission par une chambre d'admission
(38) formée dans une partie inférieure de la cuve, et une extrémité supérieure de
sortie qui communique avec le passage d'évacuation par un passage annulaire (54) formé
autour du tube de venturi.
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé par le fait que le tube de venturi
(44) est séparé de la chambre d'admission par un injecteur (36) et par une chambre
de recyclage (42) communiquant avec le passage annulaire (54) par des trous (64) formés
dans une cloison de séparation.
9. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé par le fait que le tube de venturi
(144) est disposé selon un axe sensiblement vertical, et comporte une extrémité supérieure
d'entrée qui communique avec le passage d'admission (140) par un passage annulaire
extérieur (170) formé autour du tube de venturi, et une extrémité inférieure de sortie
qui communique avec le passage d'évacuation par une chambre d'évacuation (156) formée
dans une partie inférieure de la cuve.
10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé par le fait que le tube de venturi
(144) est entouré par un passage annulaire intérieur de recyclage (176) dont une extrémité
inférieure débouche au-dessus d'un déflecteur (172) placé en face d'une extrémité
inférieure de sortie du tube de venturi et dont une extrémité supérieure débouche
entre un injecteur et le tube de venturi.
11. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 6 à 10, caractérisé par le fait
qu'un système de chicanes (280) est placé en aval du tube de venturi (244).
12. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 6 à 11, caractérisé par le fait
que le tube de venturi (44,144,244) est monté dans un ensemble interchangeable (30,130,230).