[0001] La présente invention a pour objet un tube neutronique comportant une source d'ions
présentant au moins une anode et au moins une cathode présentant au moins un orifice
d'extraction et comportant également un dispositif d'accélération disposé de manière
à projeter au moins un faisceau ionique de la source d'ions sur une cible pour y produire
une réaction entraînant une émission de neutrons.
[0002] Les tubes neutroniques se présentent le plus souvent sous la forme de tubes scellés
contenant un mélange gazeux de deutérium et de tritium sous faible pression à partir
duquel la source d'ions forme un gaz ionisé confiné. L'orifice d'émission (ou d'extraction)
est pratiqué dans la cathode, l'électrode d'accélération (et d'extraction) permettant
de projeter le faisceau d'ions axialement sur une électrode cible.
[0003] Un confinement du plasma peut être obtenu à l'aide de champs magnétiques et/ou électrique.
Les tubes neutroniques sont utilisés dans les techniques d'examen de la matière par
neutrons rapides, thermiques, épithermiques ou froids : neutrographie, analyse par
activation, analyse par spectrométrie des diffusions inélastiques ou des captures
radiatives, diffusion des neutrons etc...
[0004] Le type de source d'ions qui est le plus utilisé est la source de type Penning qui
a l'avantage d'être robuste, d'être à cathode froide (d'où une longue durée d'utilisation),
de donner des courants de décharge importants pour de faibles pressions (de l'ordre
de 10 A/torr), d'avoir un rendement d'extraction élevé (de 20 à 40 %) et d'être de
faibles dimensions. Ce type de source nécessite un champ magnétique de l'ordre du
millier de gauss, parallèle à l'axe de la chambre d'ionisation, introduisant une inhomogénéité
transverse importante de densité de courant des ions à l'intérieur de la décharge
et au niveau de l'extraction qui s'effectue suivant l'axe commun du champ et de la
source.
[0005] La réaction de fusion d(3
H), 4
He)n délivrant des neutrons de 14 MeV est habituellement la plus utilisée en raison
de sa grande section efficace pour des énergies d'ions relativement faibles. Toutefois,
quelle que soit la réaction utilisée, le nombre de neutrons obtenu par unité de charge
transitant dans le faisceau est toujours croissant au fur et à mesure que l'énergie
des ions dirigés vers une cible épaisse est elle-même croissante et ceci largement
au delà des énergies des ions obtenus dans les tubes scellés actuellement disponibles
et alimentés par une THT n'excédant que rarement 250 kV.
[0006] Parmi les principaux facteurs limitatifs de la durée de vie d'un tube neutronique,
l'érosion de la cible par le bombardement ionique est l'un des plus déterminants.
[0007] L'érosion est fonction de la nature chimique et de la structure de la cible d'une
part, de l'énergie des ions incidents et de leur profil de répartition en densité
sur la surface d'impact d'autre part.
[0008] Dans la plupart des cas, la cible est constituée par un matériau hydrurable (Titane,
Scandium, Zirconium, Erbium etc...) capable de fixer et de relâcher des quantités
importantes d'hydrogène sans perturbation rédhibitoire de sa tenue mécanique ; la
quantité totale fixée est fonction de la température de la cible et de la pression
d'hydrogène dans le tube. Les matériaux cibles utilisés sont déposés sous forme de
couches minces dont l'épaisseur est limitée par des problèmes d'adhérence de la couche
sur son support. Un moyen de retarder l'érosion de la cible consiste par exemple à
former la couche active absorbante d'un empilage de couches identiques isolées les
unes des autres par une barrière de diffusion. L'épaisseur de chacune des couches
actives est de l'ordre de la profondeur de pénétration des ions deutérium venant frapper
la cible.
[0009] Une autre façon de protéger la cible et donc d'accroître la durée de vie du tube
consiste à agir sur le faisceau d'ions de manière à améliorer son profil de répartition
en densité sur la surface d'impact. A courant d'ions total constant sur la cible ce
qui entraîne une émission neutronique constante, cette amélioration résulte d'une
répartition aussi uniforme que possible de la densité de courant sur l'ensemble de
la surface offerte par la cible au bombardement des ions.
[0010] Un inconvénient résulte du fait que les ions extraits et accélérés vers la cible
réagissent avec les molécules du gaz contenues dans le tube à une pression, au premier
ordre contrante, pour produire des effets d'ionisation, de dissociation et d'échange
de charges entraînant d'une part une diminution de l'énergie moyenne sur la cible,
c'est-à-dire une réduction de la production de neutrons et d'autre part la formation
d'ions et d'électrons qui sont ensuite accélérés et bombardent la source d'ions ou
les électrodes du tube.
[0011] Il en résulte des dépôts d'énergies qui accroissent la température des matériaux
des électrodes tels que le molybdène ou l'acier inoxydable. L'échauffement de ces
matériaux provoque la désorption d'impuretés telles que l'oxyde de carbone qu'ils
renferment et perturbe ainsi la qualité de l'atmosphère du tube. Les ions d'impuretés
formés dans le tube, CO` par exemple, bombardent la cible avec un coefficient de pulvérisation
supérieur d'un facteur 10
2 à 10
3 à celui des ions deutérium-tritium, d'où une accentuation importante de l'érosion.
Ces effets croissent avec la pression de fonctionnement dans le tube neutronique.
[0012] Ces considérations à caractère général valables quelque soit la nature de la source
d'ions montrent que l'obtention de flux neutronique élevé avec de longues durées d'utilisation
(par exemple plusieurs milliers d'heures) nécessite d'utiliser :
- des cibles de grandes surfaces,
- des densités de bombardement ionique des cibles compatible avec un refroidissement
efficace et une faible pulvérisation,
- des pressions de fonctionnement réduites nécessitant, par conséquent, des sources
d'ions efficaces en production d'ions.
[0013] A titre d'illustration, une densité moyenne de bombardement de 0,5 mA, avec un maxima
de l'ordre de 1 mA devrait permettre de dépasser le millier d'heures de fonctionnement
: quant au niveau neutronique, pour une tension d'accélération de 250 kV, il serait
d'environ 3.10
10 n/cm.
2s de neutrons de 14 MeV. L'obtention d'un niveau de 10
13 n/s nécessiterait une surface de cible de 300 cm
2 et 3000 cm
2 pour 10
14 n/s.
[0014] D'autres types connus de sources d'ions, à confinement électrostatique des ions,
telle que celle décrite dans la demande de brevet français n° 88 13188 déposée par
la Demanderesse le 7 Octobre 1988 et publiée sous le n° FR 26 37 727 présente des
caractéristiques similaires en ce qui concerne l'usure de la cible.
[0015] Il a par ailleurs été proposé par la Demanderesse dans la demande de brevet français
n 88 13187 déposé le 7 octobre 1988 et publiée sous le n°FR 26 37 726 une source d'ions
de type multicellulaire présentant une cellule de Penning comportant une anode multitrous
disposée à l'intérieur de la cavité cathodique afin d'accroître le courant d'ions.
Il est ainsi possible d'obtenir une homogénéité de courant plus élevée sur une cible
de plus grande dimension, mais des niveaux d'émission tels que mentionnés ci-dessus
demanderaient cependant des dimensions prohibitives.
[0016] L'idée de base de l'invention consiste à réaliser une extraction d'ions non plus
axiale, mais radiale d'une part, en partant de la reconnaissance du fait qu'elle permet
une réduction des champs électriques produisant l'émission froide des électrodes,
et du nombre de claquage en résultant, grâce à une dissymétrie dans la répartition
du champ électrique et d'autre par du fait qu'elle permet de disposer la cible cylindriquement
autour de la source d'ions, d'où un gain extrêmement important en ce qui concerne
l'encombrement d'une source à flux neutronique élevé.
[0017] Un tube neutronique selon l'invention est ainsi caractérisé en ce que la source d'ions
est disposée selon au moins une portion d'une première surface de révolution et agencée
pour produire une émission d'ions radiale et dirigée vers l'extérieur de ladite première
surface, en ce que le dispositif d'accélération est disposé selon au moins une portion
d'une deuxième surface de révolution entourant ladite première surface, et en ce que
la cible est disposée selon au moins une partie d'une troisième surface de révolution
entourant ladite deuxième surface.
[0018] On notera en outre qu'en ce qui concerne la source d'ions, le mode d'extraction radiale
vers l'extérieur supprime en partie l'effet de gaine dû au périmètre de l'électrode
d'extraction et entraîne, toutes choses égales par ailleurs, un accroissement du rendement
d'extraction de la source.
[0019] Le tube selon l'invention peut comporter un dispositif suppresseur d'électrons secondaires
connu en soi et disposé selon au moins une portion d'une quatrième surface de révolution
comprise entre la deuxième et la troisième surface.
[0020] Le dispositif d'accélération peut être avantageusement une électrode cylindrique.
[0021] Selon un premier mode de réalisation, à confinement magnétique, la source d'ions
est constituée par au moins une source élémentaire à structure Penning, pouvant notamment
comporter une pluralité de sources élémentaires disposées selon au moins des portions
d'anneaux superposés. Selon un mode de réalisation avantageux, la première surface
de révolution est un premier cylindre et il comporte un premier aimant cylindrique
disposé sur le plus petit rayon du premier cylindre, et au moins un deuxième aimant
cylindrique contenu dans ladite cathode selon le plus grand rayon du premier cylindre,
de manière à produire un champ magnétique radial.
[0022] Une anode peut être cylindrique ou tronconique de révolution. Elle peut être de préférence
constituée de deux disques parallèles ou à section tronconique, ce qui permet de réaliser
une seule anode par anneau, d'où simplification de la réalisation. L'orifice d'extraction
peut être une fente annulaire, ce qui est favorable au rendement d'extraction.
[0023] Selon un deuxième mode de réalisation, à confinement magnétique, la source d'ions
est constituée par une structure de type magnétron inversé. Une telle structure est
habituellement utilisée uniquement comme instrument de mesure (jauge à ionisation).
Sur ce point on se reportera à l'ouvrage The Physical Basis of Ultrahigh Vacuum (Redhead
et al National Research Council Ottawa, CDN édité par Chapman and Hall Ltd LONDON
(GB), en ses pages 333 et 334. Un tel dispositif est utilisé ici comme source d'ions
en ménageant au moins un orifice d'extraction dans la cathode. Au moins une anode
peut être annulaire. Un troisième aimant annulaire peut être disposé de manière à
produire un champ magnétique longitudinal. Le champ magnétique peut être obtenu grâce
à un solénoïde entourant la troisième (ou en cas échéant la quatrième) surface cylindrique
et agencé de manière à produire un champ magnétique longitudinal. Dans ce cas et selon
une variante préférée de l'invention, une anode cylindrique peut être disposée selon
le plus petit rayon du premier cylindre et s'étendre sensiblement sur la hauteur du
premier cylindre. On peut ainsi obtenir avec une seule anode et une seule cathode
une émission sur une surface de révolution, notamment cylindrique, allongée.
[0024] Selon un troisième mode de réalisation, à confinement électrostatique, la source
d'ions est du type orbitron comportant une deuxième anode cylindrique disposée selon
le plus petit rayon du premier cylindre et s'étendant sensiblement sur la hauteur
dudit premier cylindre. La source d'ions peut également comporter une cathode chaude.
[0025] Selon un quatrième mode de réalisation, à confinement électrostatique, la source
d'ions est du type Reflex électrostatique (SIRE) et présente au moins une anode annulaire,
ou avantageusement un électrode multiannulaire.
[0026] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée
à titre d'exemple non limitatif, en liaison avec les dessins qui représentent :
- la figure 1, un tube neutronique à extraction axiale du type Penning, selon l'art
antérieur (demande FR 2637725).
- les fig. 2a et 2b, dans une même structure cylindrique, deux variantes d'un tube
à source d'ions de type Penning, à extraction radiale selon l'invention, les fig.
2c et 2d étant des détails des fig. 2a et 2b.
- les fig. 3a et 3b, dans une même structure cylindrique, deux variantes préférées
d'un tube à source Penning, à extraction radiale selon l'invention, les fig. 3c et
3d étant des détails des fig 3a et 3b, et la fig. 3e une variante de la fig.3a correspondant
à une émission tronconique.
- la fig. 4 une première variante d'un tube à source d'ions de type magnétron inversé,
à extraction radiale selon l'invention, la fig. 4b représentant le cheminement des
électrons ionisants dans une telle source d'ions.
- les fig. 5 et 6 deux variantes d'un tube à source magnétron inversé, à extraction
radiale selon l'invention, avec aimant ou solénoïde.
- les fig. 7 et 8 deux variantes d'un tube à source d'ions du type orbitron, à extraction
radiale selon l'invention.
- et les fig. 9 et 10 deux variantes d'un tube à source d'ions de type Reflex électrostatique,
à extraction radiale selon l'invention.
[0027] Le dessin de la figure 1 montre les principaux éléments de base d'un tube neutronique
scellé 11 renfermant un mélange gazeux sous faible pression à ioniser tel que deutérium-tritium
et qui comporte une source d'ions 1 et une électrode d'accélération 2 entre lesquelles
existe une différence de potentiel très élevée permettant l'extraction et la focalisation
du faisceau d'ions 3 et sa projection sur la cible 4 où s'effectue la réaction de
fusion entraînant une émission de neutrons à 14 MeV par exemple.
[0028] La source d'ions 1 solidaire d'un isolateur 5 pouvant permettre le passage du connecteur
d'alimentation en THT par exemple 250 kV (non représenté) est une source de type Penning
par exemple, constituée d'une anode cylindrique 6, d'une structure cathodique 7 à
laquelle est incorporé un aimant 8 à champ magnétique axial qui confine le gaz ionisé
9 aux alentours de l'axe du cylindre d'anode et dont les lignes de force 10 accusent
une certaine divergence. Un canal d'émission des ions 12 est pratiqué dans ladite
structure cathodique en vis-à-vis de l'anode.
[0029] L'anode est portée à un potentiel supérieur de l'ordre de quelques (1 à 6 par exemple)
kV à celui de la cathode, elle même portée à la très haute tension THT. L'électrode
d'accélération 2 et la cible 4 sont en général au potentiel de masse.
[0030] Selon les figures 2a et 2c, un tube neutronique est, selon l'invention à émission
et à extraction radiale. La source d'ions est constituée d'une pluralité de sources
de type Penning, arrangées selon une symétrie cylindrique (comme représenté) ou bien
conique. Pour ce faire elle compte une structure annulaire, ou bien une pluralité
de structures annulaires superposées 20 (et de même section dans le cas d'une symétrie
cylindrique). Chaque structure annulaire 20 fixée mécaniquement sur un axe central
18 porté à un potentiel élevé (200 à 250 kV) comporte un aimant cylindrique 8 sur
le plus petit rayon de la structure annulaire 20, et un anneau plat 14, ainsi qu'une
partie cylindrique 8' disposée sur le plus grand rayon de la structure annulaire 20.
L'anneau plat 14 forme une partie de structure métallique maintenant solidaires l'aimant
cylindrique 8 et la partie cylindrique 8', qui peut être elle-même constituée par
un aimant cylindrique contenu dans la structure cathodique 7. La cathode 7 est alors
constituée par les surfaces cylindriques internes correspondant d'une part au rayon
intérieur de plus faible valeur et d'autre part par au rayon extérieur de plus forte
valeur. L'aimant cylindrique 8 a une hauteur au moins égale à celle de la cathode
7. L'anneau plat, du fait qu'il sert de circuit magnétique est constitué lui-même
de matériau magnétique (fer doux ou alliage magnétique par exemple).
[0031] Une pluralité d'anodes cylindriques 6 sont réparties radialement sur le pourtour
de la structure annulaire 20, et ont sensiblement le même axe que les ouvertures d'extraction
12 ménagées dans la partie cylindrique 8' de la structure cathodique 7. Une électrode
d'accélération 2 se présente sur la forme d'un cylindre (ou d'un cône) présentant
des ouvertures d'accélération 21 situées en face des ouvertures 12. La cible comporte
un support cylindrique (ou conique) 4 sur lequel l'électrode d'accélération 2 peut
être raccordée mécaniquement et électriquement. Un isolateur haute tension tronconique
5 maintient mécaniquement l'ensemble. La source d'ions peut être agencée de manière
telle que l'émission ait lieu sur tout le pourtour ou seulement sur une partie ou
secteur de celui-ci. Pour ce faire l'anneau peut s'étendre sur 360 ou seulement sur
un angle plus limité, et comporte des ouvertures 12 seulement aux endroits utiles.
Les ouvertures 12 de deux anneaux superposés peuvent être décalés angulairement par
exemple pour une meilleure homogénéité du faisceau sur la cible. Un réservoir de deutérium-tritium
est figuré en 23 ainsi qu'une jauge de mesure de pression 22. Des électrodes 24 suppresseurs
d'électrons secondaires sont disposées dans des plans intermédiaires entre les anneaux,
en dehors des faisceaux ioniques 3. Des traversées isolantes 25 réparties sur le pourtour
permettent leur fixation mécanique et/ou leur alimentation électrique. Les électrodes
24 sont portées à un potentiel négatif (-5 kV par exemple) par rapport à ceux de l'électrode
d'accélération 2 et de la cible 4 mises à la masse, et est avantageusement réalisée
en un matériau réfractaire. Pour plus de renseignements, on se reportera à la demande
de brevet français n 88 13186 déposée le 7 Octobre 1988 par la Demanderesse et publiée
sous le n° FR 2 637 725. Les électrodes 24 sont de préférence toriques à section en
V pour épouser au mieux le profil des faisceaux ioniques 3.
[0032] Aux figures 2b et 2d, les anodes 6' sont coniques et non cylindriques. Ces deux variantes
ont été représentées par convenance sur une même structure cylindrique. On trouvera
plus d'indication sur cette forme d'anode dans la demande de brevet français n° 88
13185 déposée le 7 Octobre 1988 par la Demanderesse et publiée sous le n° FR 2 637
724.
[0033] Un deuxième modèle de structure de source d'ions, toujours de type Penning consiste
à intégrer les n modules de source d'ions cylindriques (ou coniques) dans une structure
annulaire présentant une cartographie électrique proche, la répartition du champ magnétique
étant semblable à la précédente. Pour ce faire, l'anode de la structure est constituée
de deux disques parallèles 16 ou inclinés 16' l'un par rapport à l'autre pour mieux
épouser les lignes de force de champ magnétique. Ces structures sont représentées
figures 3a à 3d. La cathode 7 de la structure est constituée par les surfaces cylindriques
internes correspondant d'une part au rayon intérieur de plus faible valeur et d'autre
part au rayon extérieur de plus forte valeur, cette dernière surface est percée sur
toute sa longueur d'une fente d'extraction 32 de hauteur et de profondeur couplées
de façon à éviter la pénétration trop importante du champ électrique appliqué par
l'électrode d'accélération. Comme dans une structure Penning classique, le champ magnétique
à l'intérieur de la structure doit être supérieur au champ de coupure (valeur liée
d'une part à la structure géométrique : distance entre les deux anneaux anodiques
et à degré moindre à la distance intercathodique et d'autre part à la tension appliquée
entre anode et cathode) c'est-à-dire au champ magnétique empêchant les électrons d'atteindre
l'anode à partir d'oscillations sans choc ionisant.
[0034] Les aimants utilisés pour produire ce champ magnétique sont constitués comme précédemment
d'anneaux répartis en deux ensembles maintenus mécaniquement par des carcasses métalliques
14 servant de circuit magnétique (matériau magnétique). Le premier ensemble est constitué
de deux anneaux 8' disposés de part et d'autre de la fente d'extraction. Le deuxième
aimant est constitué d'un cylindre 8 dont l'épaisseur est fonction du champ magnétique
nécessaire au bon fonctionnement de la source et de la nature du matériau utilisé.
Sa hauteur est au moins égale à la hauteur de la cathode 7.
[0035] Selon la figure 3e, des structures annulaires correspondant à la fig.3a, mais de
rayons différents, sont empilés pour former une structure tronconique. L'électrode
d'accélération 2 et la cible 4 peuvent être également tronconiques.
[0036] Pour la figure 3a, on peut avoir les valeurs suivantes : ri = 4 cm, r
2 = 7 cm, r
3 = 10,5 cm, r
4 = 15 cm ; épaisseur de l'aimant 8 : 1 cm ; épaisseur de l'aimant 8' : 1,5 cm ; hauteur
d'un anneau h = 6 cm.
[0037] Selon les figures 4a et 4b, la source d'ions est réalisée à partir d'une structure
dite "magnétron inversé", connue pour réaliser une jauge à ionisation (livre de Redhead
et al précité). Les dimensions sont pratiquement identiques à celles de la structure
Penning ainsi que la pression et les tensions de fonctionnement.
[0038] Dans cette structure (figure 4a), l'anode est constituée par un anneau 40 (par exemple
de hauteur 3 cm, sur un rayon de 5 cm) situé à l'intérieur de la cavité cathodique
42 dont l'élément principal est constitué par la paroi cathodique cylindrique 41 séparée
en deux parties par la fente d'extraction 32. La hauteur d'une cellule élémentaire
peut être par exemple de 6 à 8 cm. Le champ électrique est, dans cette zone, radial
et le champ magnétique de confinement est globalement perpendiculaire et par conséquent
parallèle à l'axe de symétrie de la structure. Les électrons accélérés vers l'anode
sont déviés vers la cathode par le champ magnétique et décrivent des cycloOlaes (figure
4b) avec pour base la surface cylindrique (ou la surface équipotentielle) sur laquelle
ils ont été créés.
[0039] Le champ magnétique de confinement peut être créé par des aimants 48 en forme de
disques disposés symétriquement par rapport au plan de symétrie de la structure ;
ces aimants 48 peuvent être maintenus mécaniquement sur un support métallique 43 faisant
office de circuit magnétique et dont le diamètre est inférieur au diamètre anodique.
Il peut être également créé par une bobine 50 disposée à l'extérieur de la structure
tube (figures 5 et 6) et conduisant à l'obtention d'un champ magnétique supérieur
au champ de coupure. La bobine 50 a une hauteur qui peut être avantageusement égale
à 1,5 à 2 fois la hauteur totale des structures cathodiques. Cette configuration peut
être intéressante dans certaines utilisations nécessitant un freinage des neutrons,
utilisation d'un matériau de bobinage lourd, refroidi par circulation d'eau pouvant
servir également au refroidissement de la cible. Dans cette configuration un avantage
important est que les électrons secondaires de la cible sont piégés (renvoi sur la
cible 4) par le champ magnétique et l'électrode supresseuse 24 n'est plus strictement
nécessaire en fonctionnement à basse pression (quelques 10-
4 à 10-
2 Torr). Dans le cas des figures 5 et 6, l'anode peut être constituée (fig.5) par un
anneau 40 disposé dans chaque cavité cathodique 42 délimitée par des anneaux plats
52 en matériau conducteur, la cathode étant constituée par des anneaux conducteurs
51 (par exemple de hauteur 3 à 4 cm) solidaires des anneaux plats 52 (par exemple
de hauteur 2 mm) entre lesquels sont disposées des fentes d'extraction 32. L'anode
est de préférence constituée (fig.6) par un seul cylindre (ou tronc de cône) 55 fixé
par des entretoises 56, les anneaux plats 52 étant supprimés.
[0040] Les structures présentées maintenant comportent une source d'ions, à extraction radiale
selon l'invention, avec un champ électrique de confinement.
[0041] Les figures 7 et 8 présentent une structure orbitron présentant une anode 70 de faible
dimension (de diamètre par exemple compris entre 0,05 et 0,1 cm), située sur l'axe
de la cathode 51 (de diamètre par exemple compris entre 10 et 15 cm). Cette structure
peut être à cathode froide (figure 7) et par conséquent nécessitant une tension anodique
élevée et une pression de fonctionnement comprise au mieux dans la plage des 10-
4-10-
3 torr ou présentant également une cathode chaude 71 (figure 8), entraînant alors une
extension plus grande de la plage de fonctionnement vers les basses pressions. Le
principe de fonctionnement est le suivant : les électrons émis par les filaments ou
les cathodes sont attirés par l'anode ; suivant leur angle d'émission et leur énergie
initiale, ils peuvent "manquer" l'anode et ainsi osciller longuement à l'intérieur
de la structure, la probabilité d'ionisation est ainsi fortement augmentée et une
décharge, avec formation d'un plasma est créée. Les ions sont attirés sur la cathode
et leur extraction est faite à travers une où plusieurs fentes cylindriques 32. L'extraction
et la position des fentes 32 peuvent être réalisées de manière similaire à la structure
magnétron inversé avec solénoïde. La structure d'accélération 2 et de suppression
24 des électrons secondaires de la cible sont semblables à celles des systèmes de
source d'ions à champ magnétique de confinement. La forme et la position de l'électrode
suppresseuse 24 doivent tenir compte des pressions de fonctionnement plus élevées,
conformément aux dispositions prises dans le brevet français n° 88 13186 précitée.
[0042] Les figures 9 et 10 présentent des structures Reflex électrostatiques (SIRE) à cathode
froide. L'anode 90 est proche de la cathode cylindrique 51 (diamètre de la cathode
par exemple compris entre 2 et 3 cm) et les électrons oscillent entre les deux sections
planes de la cathode ; la densité de courant ionique est beaucoup plus importante
sur les deux sections planes de la cathode, en particulier à basse pression (p Ê 10-
3 torr). L'extraction radiale se fait par l'intermédiaire de fentes cylindriques 32
ménagées dans la paroi cylindrique de la cathode 51, dans des conditions similaires
à celles de la structure magnétron inversé. Leur surface relative (par rapport à la
surface totale de la partie cylindrique de la cathode) peut être importante car l'essentiel
de la décharge est due aux sections planes. Le nombre de fentes est fonction de la
hauteur de la structure de la source d'ions et de ses dimensions. Le nombre d'anodes
annulaires (section circulaire ou cylindrique) refroidies ou non et disposées dans
la partie médiane entre les surfaces d'extraction est fonction de la hauteur de la
structure. La figure 9 représente une structure à quatre "anneaux" d'extraction, tandis
que la figure 10 représente un tube neutronique beaucoup plus haut avec N structures
d'extraction (N > 4). Dans ce cas, on met en oeuvre une anode présentant plusieurs
anneaux 91. Les parties "accélaration" 2 et "suppression d'électrons secondaires"
24 sont semblables à celles des structures à champs magnétiques. Le diamètre de la
structure SIRE peut être de l'ordre de 10 à 15 cm. Leurs pressions de fonctionnement
sont en général comprises entre 10-
3 torr et quelques 10-
2 torr, et leurs tensions entre quelques kV et 12 kV.
[0043] Un accroissement important de l'émission neutronique, avec un accroissement - en
valeur relative - beaucoup plus réduit du volume peut être obtenu en disposant plusieurs
structures semblables suivant le même axe, comme l'indiquent les figures 2a à 2d,
3a à 3d, 4a, 5, 9 et 10. En effet, les parties isolement électrique et éventuellement
les supports magnétiques, restent les mêmes, seules les parties actives composées
des électrodes et (éventuellement) des aimants sont démultipliées. L'empilement peut
être réalisé de manière à former des cylindres ou des troncs de cône. On peut, à titre
d'exemple, donner les solutions suivantes.
- structure de source d'ions de type Penning : les circuits magnétiques en forme d'anneaux
sont communs à deux structures consécutives et chaque structure a ses aimants propres
(figures 2a à 2d, 3a à 3d.
- structure de source d'ions de type magnétron inversé avec aimants : deux structures
consécutives ont les mêmes aimants 48 et les circuits magnétiques 41 sont empilés
les uns et les autres et par conséquent propres à chaque structure (figure 4a),
- structure de sources d'ions de type magnétron inversé avec bobine extérieure ; la
bobine extérieure 50 est plus longue que les structures de source d'ions empilées
les unes sur les autres. La densité d'enroulement par unité de longueur est approximativement
constante (figure 5).
[0044] Quant aux structures électrostatiques, leur volume plus grand et leur configuration
propre ne permet que de disposer d'un nombre réduit de cellules complémentaires, sachant
que les dimensions du tube sont proches de celles des structures à champ magnétique
et que les structures électrostatiques sont équipées de plusieurs fentes d'extraction.
Il est aussi avantageux de modifier les structures elles-mêmes (position et nombre
d'anodes dans la structure SIRE, hauteur des cathodes cylindriques dans les structures
SIRE et orbitron).
[0045] L'ensemble des structures décrites et représentées ci-dessus présentent les avantages
de l'extraction radiale. L'extraction se faisant suivant une surface cylindrique (ou
troconique), les structures bénéficient, indépendamment de l'effet de divergence du
faisceau d'ions, d'un accroissement de la surface bombardée (cible 4) correspondant
au rapport des rayons de la cible 4 et de l'électrode d'extraction (8', 41). En ce
qui concerne la source d'ions proprement dite, l'extraction radiale, en particulier
par une fente cylindrique 32, supprime en partie l'effet de gaine dû au périmètre
de l'électrode d'extraction (c'est-à-dire la partie de la cathode où s'effectue l'extraction)
et entraîne une augmentation du rendement d'extraction de la source, toutes choses
égales par ailleurs.
[0046] Un deuxième avantage des structures à extraction radiale est de conduire à une réduction
des champs électriques produisant l'émission froide des électrodes et du nombre de
claquages en résultant grâce à une dissymétrie dans la répartition du champ électrique
: pour une distance d'entre deux électrodes, le champ électrique appliqué moyen varie
en 1/r :


E
ex = champ d'extraction ; E
acc = champ d'accélération r
ex = rayon d'extraction, d = distance d'accélération, k et k' sont des constantes.
[0047] Ainsi pour des distances d'accélération d de l'ordre de 20 mm et des électrodes d'extraction
de rayon r ex 150 mm, la variation du champ électrique global par rapport à une structure
classique (électrodes planes et parallèles) serait de l'ordre de 5 à 10 %. Cet écart
faible correspond à une diminution du courant d'émission froide de l'ordre de 5 à
10 par rapport à une émission axiale.
[0048] L'invention ne se limite pas aux modes de réalisation décrits et représentés. Elle
s'applique également par exemple aux tubes neutroniques en atmosphère de Deutérium
uniquement (production de neutrons de 2,6 MeV). En outre, un fonctionnement pulsé
est possible après mise en place dans la source d'ions, de manière connue en soi pour
les sources à émission axiale, d'une source d'électrons ou d'un émetteur a et/ou et/ou
y produisant les premières particules électriques à l'origine de l'armorçage et de
la décharge dans la source d'ions.
1. Tube neutronique comportant une source d'ions présentant au moins une anode, au
moins une cathode, présentant au moins un orifice d'extraction, et comportant également
un dispositif d'accélération disposé de manière à projeter au moins un faisceau ionique
de la source d'ions sur une cible pour y produire une réaction entraînant une émission
de neutrons caractérisé en ce que la source d'ions est disposée selon au moins une
portion d'une première surface de révolution (8', 41, 51) et agencée pour produire
une émission d'ions radiale et dirigée vers l'extérieur de ladite première surface
(8', 41, 51), en ce que le dispositif d'accélération (2) est disposé selon au moins
une portion d'une deuxième surface de résolution entourant ladite première surface
(8', 41, 51), et en ce que la cible (4) est disposée selon au moins une portion d'une
troisième surface de révolution entourant ladite deuxième surface.
2. Tube neutronique selon la revendication 1 caractérisé en ce qu'il comporte un dispositif
suppresseur d'électrons secondaires (24) disposé selon au moins une portion d'une
quatrième surface de révolution comprise entre la deuxième et la troisième surface.
3. Tube neutronique selon une des revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'au moins
une dite surface de révolution est un cylindre.
4. Tube électronique selon la revendication 3 caractérisé en ce que le dispositif
d'accélération est une électrode cylindrique.
5. Tube neutronique selon une des revendication 1 à 4 caractérisé en ce que la source
d'ions est constituée par au moins une source élémentaire à structure Penning (6,
8, 8', 14).
6. Tube neutronique selon la revendication 5 caractérisé en ce qu'il comporte une
pluralité de sources élémentaires disposées selon au moins des portions d'anneaux
(20) superposés.
7. Tube neutronique selon une des revendications 5 ou 6 caractérisé en ce qu'il comporte
un premier aimant cylindrique (8) disposé selon le plus petit rayon de la première
surface de révolution et au moins un deuxième aimant cylindrique (8') contenu dans
ladite cathode selon le plus grand rayon de la première surface de révolution, de
manière à produire un champ magnétique radial.
8. Tube neutronique selon une des revendication 5 à 7 caractérisé en ce qu'au moins
une anode (6, 6') est cylindrique ou tronconique de révolution.
9. Tube neutronique selon une des revendications 5 à 7 caractérisé en ce qu'au moins
une anode est constituée de deux disques parallèles (16).
10. Tube neutronique selon une des revendication 6 ou 7 caractérisé en ce qu'au moins
une anode est constituée de deux disques à section tronconique (16').
11. Tube neutronique selon une des revendications 9 ou 10 caractérisé en ce qu'au
moins un orifice d'extraction est une fente annulaire (32).
12. Tube neutronique selon une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que la source
d'ions est constituée au moins par une structure du type magnétron inversé (fig.4a,
5, 6).
13. Tube neutronique selon la revendication 12 caractérisé en ce qu'il comporte au
moins un troisième aimant annulaire (48) disposé de manière à produire un champ magnétique
longitudinal.
14. Tube neutronique selon une des revendications 12 ou 13 caractérisé en ce qu'au
moins une anode (40) est annulaire.
15. Tube neutronique selon la revendication 12 caractérisé en ce qu'il comporte un
solénoïde (50) de diamètre supérieur à celui de la troisième surface de révolution
et agencé de manière à produire un champ magnétique longitudinal.
16. Tube neutronique selon la revendication 15 caractérisé en ce qu'il comporte une
première anode cylindrique (55) disposée selon le plus petit rayon de la première
surface de révolution et s'étendant sensiblement sur la hauteur de celle-ci.
17. Tube neutronique selon une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que la source
d'ions est de type orbitron (fig. 7, 8), comportant une deuxième anode cylindrique
(70) disposée selon le plus petit rayon de la première surface de révolution et s'étendant
sensiblement sur la hauteur de celle-ci.
18. Tube neutronique selon la revendication 17 caractérisé en ce qu'il comporte également
une cathode chaude (71).
19. Tube neutronique selon une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que la source
d'ions est du type Reflex électrostatique (SIRE) (Fif. 9 et 10) et présente au moins
une anode annulaire (90), au moins un orifice d'extraction étant une fente (32).
20. Tube neutronique selon la revendication 19, caractérisé en ce qu'il comporte une
anode multiannulaire (91).