(57) L'invention concerne un vitrage chauffant comportant une feuille de verre munie sur
une de ses faces de bandes de résistance formées d'une composition électroconductrice
résultant de la cuisson d'une suspension dans un liant organique d'argent métallique
et d'une fritte à bas point de fusion et de bandes collectrices formées de la même
composition électroconductrice. Selon l'invention, des fenètres sont ménagées dans
les bandes collectrices, et obturées par des pastilles faites d'une composition électroconductrice
ayant une plus grande teneur en argent que les bandes de résistance et les bandes
collectrices et ayant une dimension légèrement supérieure à celle des fenètres de
manière à former des zones de recouvrement, les cosses d'amenée de courant étant soudées
sur lesdites pastilles.
[0001] L'invention concerne un réseau électrique sérigraphié pour un vitrage chauffant,
notamment pour une lunette arrière d'un véhicule automobile. Plus précisément, l'invention
concerne un vitrage muni de l'ensemble de ses bandes conductrices, c'est-à-dire des
bandes formant à proprement dit le réseau chauffant et des bandes collectrices destinées
à être reliées par soudure aux amenées de courant alimentées par la source de courant
du véhicule.
[0002] Pour réaliser un vitrage à réseau chauffant assurant les fonctions de dégivrage et
de désembuage, il est connu par exemple du brevet FR-B-1 464 585 de procéder au dépôt
sur la surface d'une feuille de verre d'une série d'étroites bandes de résistance
d'une composition électroconductrice. Ces bandes de résistance sont sérigraphiées
sur la feuille de verre avant son bombage, de sorte que la cuisson de la composition
électroconductrice s'opère lors du chauffage précédant l'opération de bombage et/ou
de trempe du vitrage. La composition électroconductrice est faite d'une suspension
pâteuse, dans un liant organique, d'argent métallique et d'une fritte, c'est-à-dire
d'un verre à bas point de fusion. Les bandes de résistance formant le réseau sont
relativement fines pour ne pas gêner la visibilité au travers du vitrage et débouchent
sur des bandes collectrices plus larges, situées près des bords du vitrage. Ces bandes
collectrices sont faites d'une composition identique à celle des bandes de résistance
et sont déposées de la même façon et de préférence en même temps que celles-ci. Les
amenées de courant sont ensuite soudées sur ces bandes collectrices.
[0003] Les premiers vitrages chauffants ainsi réalisés comportaient des bandes de résistance
très conductrices, d'une teneur en argent métallique particulièrement élevée, en vue
d'une capacité de chauffage élevée ; de ce fait, la puissance électrique dissipée
par le réseau chauffant était elle-aussi très élevée. Mais de telles puissances dissipées
élevées ne conviennent pas bien à des véhicules automobiles de petites cylindrées
dont la puissance électrique de réserve est relativement faible. Ceci d'autant plus
que les véhicules automobiles sont aujourd'hui munis de toute une série d'équipements
électriques qui font que la puissance maximale susceptible d'être dissipée à un moment
donné est souvent inférieure à la capacité théorique requise pour un fonctionnement
simultané de tous les équipements électriques du véhicule. De ce fait, il existe une
demande croissante de vitrages chauffants dissipant des puissances plus faibles ce
qui - sauf à réduire la taille du circuit chauffant - impose l'emploi de compositions
électroconductrices ayant des teneurs en argent relativement plus faibles. Concrètement,
alors que ces dernières années les réseaux chauffants étaient fabriqués à partir de
pâtes dont la teneur en argent étaient d'environ 75 % ou plus, le marché s'oriente
aujourd'hui vers des produits faits avec des pâtes dont la teneur en argent est de
71 % au moins.
[0004] En pratique, cette diminution de la teneur en argent pose un problème de compatibilité
avec la brasure de la soudure, autrement dit la soudure tient mal. Pour remédier aux
défauts de soudure, la pratique industrielle actuelle est de déposer aux endroits
prévus pour la soudure une pastille faite d'une pâte à haute teneur en argent, ce
second dépôt se faisant par exemple par sérigraphie ou au pinceau et couvrant une
surface de l'ordre de 1-4 cm².
[0005] Les auteurs de la présente invention ont toutefois observé que cette solution est
loin de donner toujours satisfaction, des court-circuits se produisant assez fréquemment.
En examinant les vitrages défectueux on ne constate aucun problème au niveau de la
soudure. Par contre, il apparaît que la pastille elle-même n'adhère pas toujours de
manière correcte à la bande collectrice. Ce phénomène était totalement inattendu étant
donné la grande similitude entre les différentes compositions à base d'argent qui
laissait prévoir une bonne liaison entre les deux couches. (la seule différence étant
finalement le rapport argent-fritte). Par ailleurs, il doit être noté que ce phénomène
outre son caractère imprévisible présentait le défaut de n'être guère facile à être
observé étant donné la faible épaisseur des couches en cause.
[0006] Le but de la présente invention est de proposer une solution plus satisfaisante à
ce problème technique de la connexion à la source de courant du véhicule des réseaux
sérigraphiés à faible teneur en argent.
[0007] Ce problème est résolu selon l'invention par un vitrage chauffant comportant une
feuille de verre munie sur une de ses faces de bandes de résistance formées d'une
composition électroconductrice résultant de la cuisson d'une suspension dans un liant
organique d'argent métallique et d'une fritte à bas point de fusion et de bandes collectrices
formées de la même composition électroconductrice, des fenètres étant selon l'invention
obturées par des pastilles faites d'une composition électroconductrice ayant une plus
grande teneur en argent que celle de la composition formant les bandes de résistance
et les bandes collectrices et ayant une dimension légèrement supérieure à celle des
fenètres de manière à former des zones de recouvrement, les cosses d'amenée de courant
étant soudées sur lesdites pastilles.
[0008] Le vitrage selon l'invention se présente ainsi avec des bandes collectrices à "trous"
et des pastilles dont la teneur en argent est la plus adéquate pour une parfaite soudure
des cosses d'amenée de courant. La fenètre ménagée dans la bande collectrice permet
à la pastille d'être directement en contact avec le substrat et non surajoutées comme
précédemment. Le substrat est ici soit du verre soit une couche émaillée préalablement
déposée sur le verre et servant par exemple à masquer la colle utilisée lors de la
pose du vitrage. Dans tous les cas, la liaison entre le substrat et la pastille est
assurée par la fritte de sorte qu'il n'y a aucun risque de voir les pastilles se décoller.
[0009] Un tel vitrage peut être par exemple obtenu simplement en modifiant la trame sérigraphique
utilisée pour le dépôt du réseau chauffant de manière à ménager des fenètres qui sont
ultérieurement recouvertes par les pastilles déposées, soit par un nouveau passage
sérigraphique soit tout simplement au pinceau.
[0010] Dans un cas typique, la teneur en argent de la composition formant les bandes du
réseau chauffant est inférieure ou égale à 71 %, alors que pour les pastilles on prévoit
une teneur en argent supérieure à 75 % ou même 80 % ce qui est très favorable à la
qualité de soudure, la petite taille des pastilles autorisant l'emploi de pâtes riches
sans entraîner pour autant une augmentation significative du coût du vitrage.
[0011] Un point important de l'invention est comme indiqué précédemment la liaison directe
sur le substrat de la pastille, de sorte que les zones de recouvrement entre les pastilles
et les bandes collectrices sont fixes au cours du temps par rapport à la surface de
la feuille de verre. Il peut certes arriver comme avec les vitrages selon l'art que
la pastille faite d'une pâte à haute teneur en argent n'adhère pas correctement à
la bande collectrice au niveau de la zone de recouvrement, mais la pastille étant
ancrée au substrat la zone de recouvrement est toujours bien présentée, de sorte que
généralement la conduction est assurée du simple fait de la grande proximité des deux
couches.
[0012] Dans une variante de l'invention plus particulièrement préférée, la pastille est
placée sous la bande collectrice au niveau de la zone de recouvrement. En effet, la
bande collectrice a sa faible teneur en argent compensé par une plus forte teneur
en fritte. Lors de la cuisson, la bande collectrice va donc diffuser très facilement
vers le verre dont elle est très proche de par sa composition. En revanche, cette
diffusion est moindre pour la pastille appauvrie en fritte. Des essais ont montré
qu'une pâte ayant une teneur en argent de 75 % diffuse ainsi deux fois moins qu'une
pâte dont la teneur est de 71 %. Dans ces condictions, si la bande collectrice recouvre
la pastille, sa tendance à diffuser vers le verre va entraîner la formation d'une
couche d'interpénétration ayant une teneur en argent moyennée gage d'une parfaite
conduction, tout en laissant la pastille disponible pour la soudre des amenées de
courant.
[0013] Dans ce dernier cas, il est de préférence nécessaire de procéder pour l'obtention
du vitrage selon l'invention à une sérigraphie en deux temps avec dans une première
étape le dépôt exclusivement des pastilles et dans une seconde étape le dépôt des
bandes conductrices du réseau chauffant et des bandes collectrices, la trame utilisée
comportant des fenètres de taille adéquate aux endroits déjà munis de pastille.
1. Vitrage chauffant comportant une feuille de verre munie sur une de ses faces de bandes
de résistance formées d'une composition électroconductrice résultant de la cuisson
d'une suspension dans un liant organique d'argent métallique et d'une fritte à bas
point de fusion et de bandes collectrices formées de la même composition électroconductrice,
caractérisé par des fenètres ménagées dans lesdites bandes collectrices, ces fenètres étant obturées
par des pastilles faites d'une composition électroconductrice ayant une plus grande
teneur en argent que celle de la composition formant les bandes de résistance et les
bandes collectrices et ayant une dimension légèrement supérieure à celle des fenètres
de manière à former des zones de recouvrement, les cosses d'amenée de courant étant
soudées sur lesdites pastilles.
2. Vitrage chauffant selon la revendication 1, caractérisé en ce que la teneur en argent de la composition formant les bandes de résistance et les bandes
collectrices est inférieure ou égale à 71 % et en ce que la teneur en argent de la composition formant les pastilles est supérieure ou égale
à 75 %.
3. Vitrage chauffant selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'au niveau de la zone de recouvrement la pastille est disposée sous la bande collectrice.
4. Procédé d'obtention d'un vitrage chauffant selon la revendication 3, selon lequel
on effectue dans une première étape un dépôt sérigraphique des pastilles et dans une
seconde étape le dépôt des bandes de résistance et des bandes collectrices.