[0001] La présente invention concerne un spectromètre de masse stigmatique à haute transmission
du type connu sous l'abréviation anglo saxonne SIMS et dont des descriptions peuvent
être trouvées dans le livre Chemical Analysis vol. 86 intitulé "Secondary ion mass
spectrometry" de A. Benninghoven et al et publié par John Whiley and sons à la section
4 pages 329 à 664.
[0002] Dans un appareil SIMS la partie de l'appareil qui est située en aval de l'échantillon
et des dispositifs d'extraction des ions secondaires forme un spectromètre de masse
dont la spectromètrie diffère beaucoup de celle des spectromètres à thermoionisation
par le fait que les ions secondaires émis présentent généralement une dispersion en
énergie beaucoup plus appréciable pouvant aller typiquement jusqu'à 20 eV. Dans ces
conditions il est avantageux dans ces appareils de ne pas filtrer le faisceau des
particules en énergie de façon à conserver tout le signal ionique disponible, une
des performances attendue d'un spectromètre étant d'avoir une bonne transmission pour
une résolution en masse déterminée, le terme transmission désignant la partie du faisceau
secondaire qui est acceptée par le spectromètre et le terme résolution en masse désignant
l'écart de masse le plus petit entre deux masses qui sont mesurées séparément. Cependant
comme dans tout spectromètre il est nécessaire de diaphragmer le faisceau de particules
pour obtenir une résolution en masse fixée, il est intuitif de penser que plus la
résolution en masse exigée sera importante, plus la transmission du faisceau sera
limitée et plus le signal disponible pour effectuer la mesure sera faible.
[0003] La dispersion en masse s'obtient en faisant traverser au faisceau de particules un
champ magnétique créé par l'aimant d'un secteur magnétique "SM". Chaque particule
non relativiste qui traverse l'aimant est alors déviée suivant une trajectoire circulaire
de rayon de courbure R
m défini par une relation de la forme :

suivant laquelle B désigne le champ magnétique, m la masse de la particule, V la
tension d'accélération de la particule, q sa charge électrique et v sa vitesse. Cependant
la relation (1) met en évidence un phénomène de dispersion chromatique du secteur
magnétique qui peut limiter sérieusement la résolution en masse par le fait que, le
rayon de courbure R
m dépend aussi bien de la tension d'accélération V que de la masse m et que, les dispersions
énergiques dans les analyses SIMS sont relativement importantes.
[0004] Comme cela est encore expliqué dans le livre de M. Benninghoven ce problème est habituellement
résolu en compensant la dispersion chromatique du secteur magnétique par celle d'un
champ électrique créé par une tension appliquée entre deux électrodes entre lesquelles
passe la part¡cule. Dans ces conditions la part¡cule est encore déviée suivant une
autre trajectoire circulaire dont le rayon de courbure R
e vérifie une relation de la forme :

dans laquelle V représente la tension d'accélération de la particule, E le champ
électrique régnant entre les deux électrodes et q la charge électrique de la particule.
La relation (2) montre que le rayon R
e dépend de la tension d'accélération mais pas de la masse. Cela permet de dire qu'un
champ électrique disperse chromatiquement, mais qu'il ne disperse pas en masse. De
ce fait pour réaliser un dispositif à la sortie duquel les trajectoires présentent
une déviation dépendant de la masse mais non de l'énergie de la particule, il est
habituel d'associer un secteur électrostatique SE qui crée un champ électrique sur
le parcours de la particule à un secteur magnétique SM qui crée un champ magnétique.
Bien entendu dans cette association, les caractéristiques des secteurs électriques
et magnétiques et leur agencement doivent être tels que les dispersions chromatiques
se compensent exactement pour que le spectromètre ainsi obtenu soit achromatique.
Toujours suivant l'art connu deux types de spectromètre peuvent habituellement être
considérés suivant que l'achromatisme a lieu en un point unique de l'axe de sortie
du spectromètre ou qu'il a lieu sur tout l'axe de sortie du spectromètre. Dans ces
spectromètres le plan achromatique de sortie d'un secteur électrique ou magnétique
est le plan où est situé le point d'où semblent issues les trajectoires dispersées
en énergie. Le plan achromatique d'entrée est symétrique de celui de sortie si le
secteur est symétrique. Egalement dans ces spectromètres toute trajectoire de particules
présentant un écart en énergie Δ E et convergeant vers le plan achromatique sort toujours
sur l'axe, et l'achromatisme sur l'axe implique que le plan achromatique de sortie
du secteur électrostatique SE et le plan achromatique d'entrée du secteur magnétique
SM soient conjugués.
[0005] Un agencement pour réaliser l'achromatisme sur tout l'axe d'un spectromètre est par
exemple connu de l'appareil IMS3F commercialisé et fabriqué par la Société Demanderesse
CAMECA dont une description correspondante peut être trouvée dans un article de M.
Lepareur intitulé "le micro-analyseur de seconde génération CAMECA module 3F" publié
dans la revue THOMSON CSF Vol. 12 n°1, mars 1980.
[0006] L'intérêt de cette disposition est qu'elle permet en plus de réaliser l'achromatisme
sur tout l'axe, de projeter sur un intensificateur d'image, l'image ionique de l'échantillon
filtrée en masse.
[0007] Cependant comme les secteurs électrostatiques ou magnétiques, possèdent en plus de
leurs propriétés de déviation des propriétés de focalisation qu¡ dépendent de la forme
qui est donnée aux électrodes du SE ou aux pièces polaires du SM, ceux-ci ne possèdent
généralement pas de symétrie de révolution, et la convergence selon les deux directions
Oy et Oz, normales à l'axe optique n'est pas identique. Toutefois dans l'appareil
IMS3F, les électrodes en forme de sphère du secteur électrostatique SE, ont une focale
fe égale dans les directions Oy et Oz et les plans situés de part et d'autre du secteur
électrostatique SE, à une distance des faces d'entrée égale au rayon du secteur électrostatique
SE sont conjugués. En outre, la forme donnée aux faces d'entrée du secteur magnétique
SM donne à celui-ci un schéma optique équivalent à celui formé par un doublet de lentilles.
De la sorte les lentilles ont des focales égales fm pour les deux directions Oy et
Oz, et l'espace qui les sépare n'est pas identique dans les deux directions. Une fente
d'entrée est disposée à une distance fe en amont de la face d'entrée du secteur électrostatique
SE ; une fente de sortie est disposée à une distance f
m en aval du secteur magnétique SM. Ces deux fentes sont conjuguées optiquement et
ont un rôle à peu près équivalent. C'est le réglage de la fente d'entrée qui détermine
la résolution en masse. Pour sélectionner selon un critère chromatique les part¡cules
à prendre en compte par l'analyse, une fente "d'énergie" est disposée à une distance
fe de la face de sortie du secteur électrostatique SE. Dans un fonctionnement normal,
la pupille d'illumination de l'émission secondaire appelé également "cross-over" est
imagée sur la fente d'entrée et donc sur la fente de sortie. Le plan de l'échantillon
est imagé sur un diaphragme situé juste à l'entrée du secteur électrostatique SE.
A cause de la disparité dans les directions Oy et Oz des espaces séparant les lentilles
en doublet du schéma équivalent du secteur magnétique SM, un stigmateur est nécessaire
dans un plan proche de la fente de sortie pour permettre de projeter une image stigmatique
du plan de l'échantillon.
[0008] Dans cet appareil, une optique de couplage est placée entre le secteur électrostatique
SE et le secteur magnétique SM pour compenser, d'une part, la dispersion chromatique
du secteur électrostatique par celle du secteur magnétique et d'autre part, pour conjuguer
les plans de la fente d'entrée et de la fente de sortie. Comme cela est également
décrit dans l'article de M. Lepareur cité précédemment, l'optique de couplage peut
être réalisé au moyen d'une seule lentille. Une fois défini les caractéristiques optiques
des deux secteurs électrostatique et magnétique SE et SM, il existe une seule configuration
de paramètres suivants, (distance entre les deux secteurs, position de la lentille,
et excitation de la lentille) qui permet à la fois de compenser les dispersions chromatiques
et de conjuguer la fente de sortie avec la fente d'entrée.
[0009] Dans cette configuration, le plan achromatique de sortie du SE et le plan achromatique
du SM sont conjugués.
[0010] Cependant comme dans tout spectromètre, la résolution en masse ΔM/M vis-à-vis de
la largeur de la fente d'entrée et des caractéristiques des secteurs est déterminée
par une relation de la forme :

où - Δ M/M est la résolution en masse.
- Wys est la largeur de l'image gaussienne de la fente d'entrée au niveau du plan de
sortie du spectromètre
- KM est le coefficient de dispersion en masse de l'aimant défini par dy = KM dM/M
- Ky et Kz sont les coefficients d'aberration du second ordre du spectromètre.
- ϑys et ϑzs sont les ouvertures angulaires du faisceau au plan de sortie.
[0011] La relation (3) exprime que les ouvertures angulaires suivant les directions orthogonales
0Y et OZ dans le plan des fentes produisent des aberrations du second ordre dans la
direction 0Y qui est la direction de la dispersion en masse.
[0012] Comme la quantité d'ions prise en compte par l'analyse est proportionnelle au produit
Wys x ϑys, il doit exister certainement un optimum du couple (Wys, ϑys) qui minimise
la résolution en masse. Cependant il y a tout intérêt à réduire par des moyens optiques
l'ouverture ϑzs, étant entendu qu'en contrepartie l'image Wzs est agrandie, mais ce
dernier effet n'a aucun effet sur la résolution en masse.
[0013] Une tentative pour réduire l'ouverture du faisceau en Z a été réalisée sur un appareil
Australien appelé SHRIMP où une lentille quadrupolaire disposée avant le secteur électrostatique
SE écrase le faisceau en Z. Une description de cet appareil est décrite dans un article
de S. Clément, W. Compston, G. New-stead intitulé "Design of a large, high resolution
ion micro-probe" in Proceeding of International Conference on SIMS and ion microprobes.
A. Benninghoven editor, Springer Verlag 1977. Mais dans cet instrument, il n'y a pas
de possibilité de projeter après le spectromètre l'image de l'échantillon analysé.
[0014] Le but de l'invention est de pallier les inconvénients précités.
[0015] A cet effet, l'invention a pour objet un spectromètre de masse stigmatique à haute
transmission à double focalisation du type comportant, disposés entre une fente d'entrée
et une fente de sortie traversées par des particules émises par un échantillon, un
système optique de couplage placé entre deux secteurs respectivement électrostatique
et magnétique, caractérisé en ce que le système optique de couplage comprend au moins
deux lentilles à fente orientées respectivement selon une première direction suivant
laquelle la trajectoire des ions est incurvée par les secteurs électrostatique et
magnétique et selon une direction perpendiculaire au plan de la trajectoire, les positions
des deux lentilles sur l'axe optique du spectromètre étant déterminées pour obtenir
une compensation des dispersions chromatiques sur tout l'axe en aval du spectromètre,
une image stigmatique de la fente d'entrée dans le plan de sortie du spectromètre
et une image stigmatique en aval du spectromètre, d'un plan non conjugué avec la fente
d'entrée, dans un plan distinct du plan de sortie.
[0016] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à l'aide de la
description qui suit faite en regard des dessins annexés qui représentent :
[0017] La figure 1 la construction des images de la fente d'entrée dans un appareil de type
IMS3F.
[0018] La figure 2 les positions des images du plan de l'échantillon dans un appareil de
type IMS3F.
[0019] La figure 3 les positions des plans achromatiques des secteurs électrostatique et
magnétique d'un appareil IMS3F.
[0020] Les figures 4A et 4B un mode de réalisation d'un couplage optique selon l'invention
au moyen de deux lentilles L
y et L
z disposées entre les deux secteurs SM et SE.
[0021] Les figures 5A et 5B un mode de réalisation d'un couplage optique selon l'invention
au moyen d'une lentille Ly et deux lentilles L
1z et L
2z.
[0022] La figure 6A un mode de réalisation d'un couplage optique au moyen seulement d'une
seule lentille Ly.
[0023] La figure 6B un mode de réalisation d'un couplage optique au moyen de deux lentilles
L
1y et L
2y.
[0024] L'invention tire partie du fait que les aberrations d'ouverture dans la direction
de l'axe OZ sont beaucoup plus importantes dans un secteur magnétique SM que dans
un secteur électrostatique SE. Elle permet la réalisation d'un couplage optique entre
les deux secteurs permettant de conserver les avantages de l'appareil IMS3F. Le spectromètre
représenté à la figure 1 comporte, disposés de part et d'autre d'un système optique
1 de couplage L
Y dans une direction Y située dans le plan de la figure 1 perpendiculairement à la
direction X de l' axe optique du spectromètre, un secteur électrostatique 2 et un
secteur magnétique 3. Une fente d'entrée W
1y disposée dans un plan d'entrée P1 a pour image au travers du secteur électrostatique
2 une fente W
2y disposée dans le plan P2 image du plan P1.
[0025] Sur la figure 2, S
2y est l'image virtuelle de l'échantillon fournie par le secteur électrostatique dans
le plan P′2.
[0026] Sur la figure 1 le système optique L
y transforme la fente W
2y en une image W
3y disposée, figure 1, dans un plan P3 et sur la figure 2 il transforme l'image virtuelle
de l'échantillon S
2y en une image S
3y dans un plan P′3.
[0027] De la sorte, les couples de plans (P2, P3) et (P′2, P′3) apparaissent conjugués par
rapport au système optique 1. Les dispositions des plans achromatiques des secteurs
électrostatique et magnétique sont montrés à la figure 3.
[0028] En désignant par K
M et K
E les coefficients de dispersion en énergie des secteurs 2 et 3 l'achromatisme sur
l'axe X impose que soit vérifiés, en plus de la conjugaison des plans achromatiques,
une condition sur le grandissement telle que la relation :

soit vérifiée.
[0029] Suivant la direction normale au plan des figures 1 et 2, un même système de couplage
optique matérialisé par une lentille L
Z, non représenté, est utilisé pour conjuguer les mêmes couples de plan (P2, P3 ) et
(P′2, P′3 ). De façon similaire au fonctionnement de la lentille L
y la lentille L
Z transforme la fente W
2Z en une fente W
3Z située dans le plan P3 et transforme l'image S
2Z, non représentée, en une image S
3Z, non représentée, au plan P′3 à la condition cette fois que la relation suivante

soit vérifiée où λ est un coefficient proche de 5.
[0030] Dans ces conditions le coefficients de multiplication appliqué sur les grandissements
permet d'obtenir une réduction de 1/λ sur les ouvertures.
[0031] Toutefois il n'est pas absolument indispensable de réaliser une image isotropique
de la fente d'entrée dans le plan de la fente de sortie car, pour opérer une discrimination
en masse, il suffit d'assurer seulement cette condition dans la direction Y. Mais
l'expérience montre que les réglages sont simplifiés de façon tout à fait intéressante
lorsqu'on dispose au niveau du plan de sortie d'une image isotropique de la fente
d'entrée. Etant donnés les deux couples de plans (P2, P′2 ), (P3, P′3) positionnés
sur l'axe optique X aux points de coordonnées (X₂, X′₂) et (X₃, X′₃), la lentille
permet de conjuguer simultanément les 2 paires de plans si son abscisse X vérifie
l'équation :

et sa focale f est donnée par

[0032] Les relations (4), (6) et (7) suggèrent que les deux racines de l'équation peuvent
représenter les positions respectives d'une lentille L
y et d'une lentille Lz conjuguant chacune les deux couples de plans (P2, P′2) et (P3,
P′3). L
y désigne une lentille à fente ou une lentille rectangulaire qu¡ est active dans la
direction Y et pratiquement neutre dans la direction Z. L
z désigne une lentille à fente ou une lentille rectangulaire qui est active dans la
direction Z et pratiquement neutre dans la direction Y.
[0033] Les figures 4A et 4B où les éléments homologues à ceux des figures 1, 2 et 3 sont
représentés avec les mêmes références illustrent cet arrangement. Plus particulièrement
cet arrangement correspond à un mode de réalisation où le secteur électrostatique
2 est un secteur sphérique de un mètre de rayon ; par conséquent K
E = 2 mètres et P2 est à un mètre de la sortie du secteur électrostatique 2 SE. Sur
la figure 4A, comme sur la figure 4B, l'origine des abscisses est au plan achromatique
du secteur électrostatique 2. Le plan achromatique P′2 est à un mètre en amont de
la sortie du secteur électrostatique. Le secteur magnétique 3 est flanqué de deux
espaces tels que le plan d'entrée soit conjugué avec le plan de sortie, sa dispersion
chromatique K
M = 1, 2 m au plan de sortie P4 et son plan achromatique d'entrée est distant de 1,6
m du plan d'entrée P3.
[0034] La relation (5) impose que L
y réalise un grandissement W
3y/W
2y = 0, 6. Cette relation ¡ointe à la condition de conjugaison entre les plans achromatiques
des secteurs détermine la position de la lentille X
y = 1,449 m, sa focale f
y = 0,827 m et par suite les abscisses du plan images P3 (X₃ = 1,780m) et du plan achromatique
d'entrée du secteur magnétique SM soit 3,380m.
[0035] Sur la figure 4A, P′2 est pris à l'origine, comme dans le cas de l'IMS3F. P′2 est
par suite le plan achromatique de sortie du secteur électrostatique 2 et par conséquent,
P′3, plan conjugué de P′2, est le plan achromat¡que d'entrée du secteur magnétique
SM.
[0036] Pour trouver la position et la focale de la lentille L
z figure 4B, il faut résoudre l'équation (6) avec x₂ = 2m, x′₂ = Om, x₃ = 1,780 m,
x′₃ = 3,380 m. Les deux racines de l'équation sont d'une part, l'abscisse X
y qui est déjà connue et d'autre part l'abscisse de la lentille Lz soit X
z = 2, 306 m. La focale f
Z est dans ces conditions égale à 0,732m.
[0037] Le grandissement en Z, W
3z/W
2x est alors de 1,716 soit 2,86 fois plus que le grandissement en Y.
[0038] Cet arrangement permet de mettre une fente de discrimination en énergie au plan P3
où l'on trouve une image réelle de la fente d'entrée. Cependant, il se trouve limité
dans ses applications pratiques au sens que pour obtenir un rapport de grandissement
appréciable selon les directions Y et Z, il est nécessaire que le grandissement selon
Y soit plus petit que 1 ce qu¡, d'après la relation (4) correspond forcément à un
rapport K
E/K
M supérieur à 1 et donc comme les dispersions chromatiques dépendent très fortement
des rayons, à un rayon de SE du secteur électrostatique 2 supérieur à celui du secteur
magnétique 3 et cela d'autant plus que l'on cherche à créer un rapport de grandissement
important entre les directions Z et Y. Ainsi dans le cas des figures 4A et 4B le rapport
de 2,86 ne peut être obtenu que si le rayon du secteur électrostatique SE fait un
mètre, le rayon du secteur magnétique SM étant imposé à 0,585 m. Une telle dimension
peut être tout à fait excessive, par l'encombrement auquel elle conduit et par la
difficulté technologique de réalisation du secteur électrostatique.
[0039] Selon une deuxième variante de réalisation de l'invention l'arrangement montré aux
figures 5A et 5B permet de s'affranchir de cette contrainte : il comprend une lentille
Ly (figure 5A) située en aval du plan P2 et deux lentilles actives en Z, L
1z et L
2z (figure 5B). La lentille L
1z image la fente W
2z avec un grandissement voisin de 1 et la lentille L
2z agit en loupe pour réaliser une image avec un grandissement de l'ordre de 5 en respectant
la relation (6). Avec un secteur électrostatique ayant la forme d'un secteur sphérique
de 0,585 mètre de rayon, K
E = 1,17 mètres et le plan P2 est à 0, 585 mètre de la sortie du secteur électrostatique
2. Le plan achromat¡que est à 0,585 mètre en amont de la sortie du secteur électrostatique.
Le secteur magnétique 3 est identique à celui de l'exemple précédent.
[0040] Comme précédemment l'origine des abscisses est située au plan achromat¡que du secteur
électrostatique 2. La relation (4) impose que la lentille L
y réalise un grandissement W
3y/W
2y = 1, 03. Cette relation jointe à la condition de conjugaison entre les plans achromatiques
des secteurs, détermine la position de la lentille X
y à 1,190m et sa focale f
y est égale à 0,679 m. Par suite les abscisses du plan image P3 et du plan achromatique
du secteur magnétique 3 sont disposées respectivement à 1,169m et 2,769m,
[0041] A partir du moment où L
1z est fixée en position et en convergence, la position de la lentille L
2z et sa focale sont déterminées en reportant dans les équations (6) et (7) les valeurs
X₂ = 1, 17 m, X′₂ = Om, X₃ = 1, 169 m et X′₃ = 2, 769 m. A titre d'exemple un arrangement
possible pour obtenir un grandissement W
3z/W
2x 5, 3 fois plus fort que le grandissement W
3y/W
2y = 1,03 peut être obtenu avec les caractéristiques suivantes =
- Positions de L1z =
- 1, 336 m
- Focale de L1z =
- 0,1 m
- Position de L2z =
- 1, 760 m
- Focale de L1z =
- 0,241 m
avec cette configurat¡on le grandissement intermédiaire W
21z/W
2z est de -1, 538. Cet arrangement permet de mettre une fente de discrimination en énergie
au plan P2 où l'on trouve une image réelle de la fente d'entrée.
[0042] Enfin, selon un troisième mode de réalisation de l'invention, il peut être avantageux
de remplacer la lentille L
Y par deux lentilles L
1y et L
2y situées de part et d'autre du plan P2. Comme déjà montré aux figures 5A et 5B, la
position et la convergence de la lentille L
Y sont imposés très strictement par les caractéristiques optiques des secteurs électrostatiques
2 et magnétiques 3. Or ceux-ci ne sont pas forcément connus avec précision au moment
du montage de l'appareil et s'il est évidemment aisé de régler la focale de la lentille
L
y, il n'en est pas de même de sa position. Dans ces conditions le remplacement de la
lentille Ly par deux lentilles L
1y et L
2y réalise un effet de zoom qui donne à l' opérateur une latitude de réglage qu'il n'a
pas avec une seule lentille. Cet arrangement permet de mettre une fente de discrimination
en énergie au plan intermédiaire P21 où l'on trouve une image réelle de la fente d'entrée.
Ceci présente un avantage, dans le cas où le grandissement W
3y/W
2y doit être proche de 1.
[0043] Les figures 6A et 6B illustrent comment la lentille L
y de l' exemple des figures 5A et 5B peut être remplacée par deux lentilles L
1y et L
2y positionnées comme suit
- Position de L1y =
- 0,900 m
- Focale de L1y =
- 2,250 m
- Position de L2y =
- 1,250 m
- avec une distance focale de L1y =
- 0, 820 m
[0044] Le secteur magnétique 3 étant un dispositif qui n'a pas en général les mêmes propr¡étés
de focalisation en Y et en Z il est nécessaire de compenser son astigmatisme. Comme
indiqué précédemment la forme donnée aux faces d'entrée du secteur magnétique 3 donne
à celui-ci un schéma optique équivalent constitué d'un doublet de lentilles. Les lentilles
ont alors une focale égale pour les deux directions Oy et Oz, soit f
m, mais l'espace qui les sépare n'est pas identique dans les deux directions.
[0045] Pour permettre de supprimer un stigmateur placé juste en amont de la fente de sortie
de façon à pouvoir projeter sur un intensificateur une image stigmatique de l'échantillon,
il suffit dans l'équation (6) de modifier le paramètre X′₃ de façon à prendre en compte
la disparité des espaces selon les directions Y et Z dans le schéma équivalent de
l'aimant pour qu'en aval de l'aimant, à la fois l'image de la fente d'entrée et celle
de l'échantillon soient stigmatiques.
[0046] L'avantage qu'il y a à supprimer le stigmateur situé avant la fente d'entrée est
de libérer complètement l'espace à ce niveau et donc de permettre, par exemple la
collection en parallèle de plusieurs masses différentes.
1. Spectromètre de masse stigmatique à haute transmission à double focalisation du type
comportant disposés entre une fente d'entrée (W1y, W1z) et une fente de sortie (W4y , W4z) traversées par des particules émises par un échantillon, un système optique de couplage
(1) placé entre deux secteurs respectivement électrostatique (2) et magnétique (3),
caractérisé en ce que le système optique de couplage comprend au moins deux lentilles
(Ly) et (Lz) à fente orientées respectivement selon une première direction (Y) suivant laquelle
la trajectoire des ions est incurvée par les secteurs électrostatique (2) et magnétique
(3) et selon une direction perpendiculaire (Z) au plan de la trajectoire, les positions
des deux lentilles (Ly) et (Lz) sur l'axe optique du spectromètre étant déterminées pour obtenir une compensation
des dispersions chromatiques sur tout l'axe en aval du spectromètre, une image stigmatique
de la fente d'entrée dans le plan de sortie du spectromètre et une image stigmatique,
en aval du spectromètre, d'un plan non conjugué avec la fente d'entrée dans un plan
distinct du plan de sortie.
2. Spectromètre selon la revendication 1, caractérisé en ce que la plan de la fente d'entrée
est conjugué ou proche de l'être avec l'angle d'ouverture du faisceau d'ions émis
par l'échantillon et en ce que le plan de l'échantillon est l'autre plan dont l'assemblage
réalise l'image stigmatique.
3. Spectromètre selon la revendication 1, caractérisé en ce que la première lentille
(Ly) et la deuxième lentille (Lz) sont situées de part et d'autre d'un plan (P2) conjugué de la fente d'entrée par
le secteur électrostatique (2) et en ce que la position de la lentille (Ly) et sa focale sont déterminées d une part, pour conjuguer l'image (W2y) de la fente (W1y) obtenue dans le plan (P2) par une image dans un plan (P3) avec un grandissement
(W3y/W2y) égal au rapport des coefficients de dispersion en masse respectivement (KM) et (KE) du secteur magnétique (3) et du secteur électrostatique (2), et d'autre part, pour
conjuguer l'image virtuelle de l'échantillon (S2y) donnée par le secteur électrostatique (2) dans un plan (P′2) en une image (S3y) dans un plan (P′3) achromatique du secteur magnétique (3).
4. Spectromètre selon la revendication 3, caractérisé en ce que la position et la focale
de la lentille (Lz) sont déterminées d'une part, pour conjuguer les plans (P2, P3) ou les plans (P′2
et P′3) pour transformer l'image (W2z) de la fente (W1Z) par le secteur électrostatique (2) en une image (W3z) dans le plan P3 avec un grandissement (W3z/W2z) proportionnel au rapport des coefficients de dispersion en masse (KM) et (KE) du secteur magnétique (3) et du secteur électrostatique (2) et d'autre part, pour
conjuguer l'image virtuelle de l'échantillon (S2z) donnée par le secteur électrostatique (2) dans le plan (P′2) en une image (S3z) dans le plan (P′3) achromatique du secteur magnétique ( 3 ).
5. Spectromètre selon l'une quelconque des revendication 3 et 4, caractérisé en ce que
la position de la lentille (L
z) est déterminée par les racines d'une équation de la forme :

dans laquelle (x₂, x′₂) et (x₃, x′₃) désignent les positions des couples de plan
(P₂, P′₂) et (P₃, P′₃) et sa focale f est déterminée par la relation
6. Spectromètre selon les revendications 1 et 3, caractérisé en ce qu'il comprend une
fente en énergie disposée entre les lentilles (Ly) et (Lz) dans un plan conjugué avec la fente d'entrée pour la lentille (Ly).
7. Spectromètre selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comprend yn système
optique actif dans la direction z formé par l'assemblage de deux lentilles, une première
lentille (L1z) et une deuxième lentille (L2z), en ce que la première lentille (L1z) inverse l'image de la fente d'entrée produite par le secteur électrostatique (2)
avec un rapport voisin de -1 et en ce que la deuxième lentille (L2z) agit en loupe sur l'image inversée de la fente fourni par la première lentille (L1z).
8. Spectromètre selon la revendication 7, caractérisé en ce que la position de la lentille
(L
2z) est détermiée par les racines d'une équation de la forme

dans laquelle (x₂, x′₂) et (x₃, x′₃) désignent les positions des couples de plan
(P₂, P′₂) et (P₃, P′₃) et en ce que sa focale f est déterminée pour une relation de
la forme
9. Spectromètre selon les revendication 1 ou 5, caractérisé en ce que la première lentille
(Ly) est unique.
10. Spectromètre selon l'une quelconque des revendications 1, 8 et 9, caractérisé en ce
qu'une fente en énergie est disposée entre la sortie du secteur électrostatique (2)
et la première lentille (Ly) dans le plan (P₂) conjugué de la fente d'entrée (W1y ) par le secteur électrostatique ( 2 ).
11. Spectromètre selon l' une quelconque des revendications 1 et 7, caractérisé en ce
que les deux lentilles (L1y) et (L2y) sont situées de part et d'autre d'un plan (P₂) conjugué de la fente (W1y) d'entrée par le secteur électrostatique (2).
12. Spectromètre selon la revendication 11, caractérisé en ce qu'une fente en énergie
est disposée entre les deux lentilles (L1y) et (L2y) au plan conjugué de la fente (W1y) par la lentille (L1y).
13. Spectromètre selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisé en ce que
le réglage des première et deuxième lentilles (L1z) et (L2z) est utilisé pour compenser les défauts de stigmatisme du secteur magnétique (3).
14. Utilisation du spectromètre selon l'une quelconque des revendications 1 à 13 dans
un appareil SIMS.