[0001] La présente invention concerne une grue à montage automatisé, notamment une grue
à mât pliable ou télescopique, pourvue d'une flèche articulée au sommet du mât et
réalisée en deux ou plusieurs éléments articulés les uns aux autres. Dans le cadre
de la présente description, le "montage" de la grue signifie son dépliage ou déploiement,
de sa position de transport à sa position de travail, l'opération inverse de passage
de la position de travail à la position de transport étant le repliage. L'invention
est plus particulièrement relative à un dispositif qui permet le repliage de la flèche
d'une telle grue latéralement le long du mât, pour le transport de la grue.
[0002] Aussi bien pour des grues à mât pliable que pour des grues à mât télescopique, de
nombreuses solutions existent pour le repliage de la flèche en position de transport.
Ces solutions peuvent être classées selon trois types principaux :
[0003] Selon un premier type, décrit par exemple dans le brevet français N° 1 376 506, le
second élément de flèche appelé "pointe de flèche" est simplement replié au-dessus
du premier élément, dit "pied de flèche". Cette solution de mise en oeuvre facile,
présente un encombrement en hauteur important, qui limite son utilisation à des grues
de faible capacité dans lesquelles les sections du mât et des éléments de flèche sont
réduites, pour permettre le transport de ces grues au gabarit routier.
[0004] Selon un deuxième type, décrit par exemple dans le brevet français N° 1 477 760,
la flèche comporte des éléments articulés entre eux de façon telle qu'après rabattement
du mât sur le châssis situé à la base de la grue, les éléments de cette flèche encadrent
horizontalement le mât en position de transport. Cette disposition limite l'encombrement
en hauteur de la grue en position de transport, mais par contre elle conduit à surdimensionner
les éléments de mât et de flèche qui doivent reprendre en torsion les efforts et les
moments résultant des effets de porte-à-faux créés par le déploiement horizontal des
éléments de flèche ; elle nécessite aussi de disposer d'un espace latéral suffisant
pour le dépliage et le repliage de la flèche, ce qui est rarement le cas sur les chantiers
urbains.
[0005] Enfin, selon le troisième type très utilisé actuellement, les flèches repliables
sont équipées de divers moyens permettant de rabattre latéralement leurs éléments
les uns contre les autres, pour obtenir un ensemble le plus compact possible en position
de transport, sans occasionner un surdimensionnement du mât et des éléments de flèche
pour leur résistance à la torsion, et sans devoir disposer d'un espace latéral important
pour effectuer les opérations de dépliage et de repliage. Ce dernier type, comportant
de nombreuses variantes, est décrit par exemple dans les brevets allemands N° 1 040
214 et N° 3 719 986, ainsi que dans les brevets français N° 1 518 781 et N° 2 368
430. Les réalisations décrites dans ces brevets nécessitent des moyens spécifiques,
plus ou moins complexes et onéreux, pour réaliser la fonction de rabattement latéral
des éléments de flèche les uns contre les autres. Par exemple, dans la réalisation
selon le brevet français N° 1 518 781, la flèche comporte deux éléments et le rabattement
latéral de la pointe de flèche contre le pied de flèche s'effectue manuellement et
indépendamment du repliage de la flèche. Le rabattement est réalisé alors que l'ensemble
"mât et flèche repliée" est en position verticale ; pour ce faire, la pointe de flèche
est reliée au pied de flèche par une articulation double, disposée au niveau de la
liaison entre ces deux éléments de flèche, l'articulation comportant un axe de pivotement
pour le repliage de la flèche et un axe de pivotement perpendiculaire au précédent
et orienté parallèlement à l'axe longitudinal du pied de flèche pour le rabattement
de la pointe de flèche contre le pied de flèche. Ce dernier axe de pivotement est
complété par une broche verrouillable amovible, disposée dans son prolongement ; le
verrouillage de la broche est commandé manuellement depuis le sol, par l'intermédiaire
d'un câble, et il vient solidariser l'extrémité de la membrure supérieure de la pointe
de flèche avec la membrure supérieure du pied de flèche. Les deux éléments de flèche
étant ainsi solidarisés au niveau de leurs membrures supérieures, le rabattement latéral
de la pointe de flèche sur le pied de flèche s'effectue manuellement, par pivotement
autour des axes de liaison longitudinaux précités. On peut encore citer, dans ce dernier
type, la réalisation selon la demande de brevet allemand N° 2 133 111, à laquelle
correspond le brevet français N° 2 104 681. Dans cette réalisation, le pied de la
flèche repliable est articulé au sommet du mât dans une position entièrement déportée
par rapport au mât, et l'axe d'articulation de la flèche sur le mât est perpendiculaire
à la direction de la flèche, de sorte que le pied de flèche vient se replier directement
sur le côté du mât. L'élément de pointe de la flèche est articulé au pied de flèche
autour d'un axe légèrement écarté de la perpendiculaire à la direction de la flèche,
de sorte que, en position repliée, les deux éléments de la flèche viennent se placer
l'un à côté de l'autre, sur le côté du mât. Cette disposition nécessite une monture
spéciale au sommet du mât, pour l'articulation de la flèche, d'où une complication
de la structure. La réalisation selon la demande de brevet allemand précitée N° 2
133 111 présente, en outre, l'inconvénient d'ajouter de la flexion et de la torsion
dans le mât, du fait de l'excentration des sollicitations dues à la charge levée,
aux poids morts des éléments de la structure disposés au-dessus du mât et à l'effort
dans le tirant, les sollicitations dues à la charge étant variables en intensité et
en position, en fonction de l'état de charge de la grue.
[0006] La présente invention remédie aux inconvénients exposés ci-dessus, en fournissant
un dispositif permettant un repliage latéral direct de la flèche d'une grue à montage
automatisé du genre considéré, en évitant les inconvénients exposés précédemment,
donc en simplifiant la réalisation et en évitant les effets de flexion et de torsion
dans le mât.
[0007] A cet effet, une grue selon l'invention comprend un mât, notamment pliable ou télescopique,
porté par un châssis tournant, au sommet duquel est articulée en position centrée,
autour d'un axe situé dans un plan perpendiculaire à l'axe longitudinal du mât, une
flèche repliable en deux ou plusieurs éléments articulés les uns aux autres, et elle
comprend encore un dispositif motorisé de dépliage/repliage de l'ensemble "mât et
flèche" et des moyens de dépliage/repliage des éléments de flèche, le mât et la flèche
de la grue définissant un plan vertical médian en position déployée de travail ; cette
grue est caractérisée en ce que l'axe d'articulation de la flèche au sommet du mât
est incliné d'un angle aigu (A) par rapport à une direction perpendiculaire au plan
vertical médian précité, tandis que le ou les axes d'articulation entre le pied de
flèche et l'élément de flèche suivant, et le cas échéant entre les éléments de flèche
successifs, sont inclinés dans le plan de la flèche d'un angle aigu (B) par rapport
à une direction perpendiculaire au plan vertical médian précité lorsque ces éléments
de flèche sont alignés, de telle façon qu'en position repliée le ou les éléments de
flèche autres que le pied de flèche soient positionnés latéralement par rapport au
mât.
[0008] Selon un mode de réalisation préférentiel, l'angle aigu d'inclinaison (B) du ou de
chaque axe d'articulation entre les éléments de flèche successifs est au moins égal
à la moitié (A/2) de l'angle aigu d'inclinaison de l'axe d'articulation de la flèche
au sommet du mât, et de même sens que cet angle (A), les angles d'inclinaison (A et
B) étant définis comme précédemment. Avantageusement, dans le cas d'une flèche en
deux éléments, l'angle d'inclinaison (B) de l'axe d'articulation entre les deux éléments
de flèche est sensiblement égal à la moitié (A/2) de l'angle d'inclinaison de l'axe
d'articulation de la flèche au sommet du mât, de telle façon que la pointe de flèche,
en position repliée, soit positionnée parallèlement au mât.
[0009] Dans le cas d'un mât de section carrée ou rectangulaire les faces latérales du mât
déterminent le plan vertical médian précité, qui est le plan de symétrie de ces faces
latérales, et les faces avant et arrière de ce mât déterminent même directement la
direction de référence par rapport à laquelle sont définis les angles d'inclinaison
(A et B). Si la position de travail de la flèche est horizontale, l'axe longitudinal
de la flèche est perpendiculaire aux faces avant et arrière d'un tel mât, et l'inclinaison
des axes d'articulation peut aussi être définie par référence à cet axe longitudinal.
[0010] On réalise ainsi une grue à montage automatisé qui, à l'état replié donc en position
de transport, occupe un encombrement optimal avec le pied de flèche se présentant
en oblique et appliqué sur le mât, tandis que la pointe de flèche est positionnée
latéralement par rapport au mât. Cette disposition n'entraîne aucun surdimensionnement
car, en position de travail, la flèche dépliée et le mât sont disposés dans un même
plan vertical comme dans une grue classique. De plus, la solution selon la présente
invention ne nécessite aucun moyen propre complémentaire, complexe et onéreux, pour
réaliser la fonction de rabattement latéral de la flèche ; en effet, ce rabattement
est obtenu par une simple modification de l'orientation de deux ou plusieurs axes
d'articulation, par rapport à la disposition classique des mêmes axes, ce qui est
facile à prévoir constructivement, et les moyens habituels de dépliage/repliage de
la flèche permettent d'obtenir automatiquement son rabattement latéral, sans modification
sensible de ces moyens et sans nécessité de manoeuvres spéciales.
[0011] Ainsi, dans le cas d'une grue équipée d'une flèche en deux éléments, dénommés respectivement
pied de flèche et pointe de flèche, les moyens de dépliage/repliage de la pointe de
flèche peuvent consister en un câble de longueur constante, dont la tension initiale
est réglable, reliant la partie arrière inférieure de la pointe de flèche à la partie
inférieure arrière du mât supérieur, en passant successivement sur une première poulie
disposée à l'intérieur de la partie avant du pied de flèche, sur une deuxième poulie
disposée à l'intérieur de la partie arrière du pied de flèche, puis en formant un
mouflage sur une pluralité de poulies disposées suivant deux axes parallèles, le premier
porté par la partie arrière d'un chevalet supportant l'extrémité arrière du pied de
flèche et le second porté par le sommet du mât supérieur, l'axe d'articulation incliné
de la flèche au sommet du mât étant disposé sur un chevalet. Une grue conforme à l'invention
peut encore comprendre, de façon classique, un ensemble de poinçons et de tirants
supportant les différents éléments de flèche, un tirant arrière de retenue reliant
le sommet du poinçon arrière au châssis tournant et maintenant la flèche en équilibre.
[0012] De toute façon, l'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui suit,
en référence au dessin schématique annexé représentant, à titre d'exemple non limitatif,
une forme d'exécution de cette grue à montage automatisé, avec flèche repliable latéralement
:
Figure 1 montre, en vue de côté, une grue selon l'invention en position repliée, permettant
son transport ;
Figure 2 est une vue en bout de la grue repliée, suivant la direction II de figure
1 ;
Figure 3 est une vue en plan par dessus, partielle, de cette grue repliée ;
Figure 4 est une vue en plan par dessus de la flèche alignée, montrant l'orientation
des axes d'articulation de ses éléments ;
Figure 5 est un détail agrandi de la figure 4, correspondant à la région du sommet
du mât ;
Figure 6 montre la grue des figures précédentes avec son mât dressé et la flèche déployée
en position horizontale ;
Figures 7 et 8 illustrent deux phases de repliage/dépliage de cette grue ;
Figure 9 est une vue schématique en perspective du mouflage du câble de dépliage/repliage
de la flèche.
[0013] La grue représentée schématiquement sur le dessin comprend un châssis de base fixe
ou roulant 1, rétractable, supportant par l'intermédiaire d'un dispositif d'orientation
2 un châssis tournant 3 qui porte à l'arrière un contrepoids 4 et à l'avant duquel
est articulé, autour d'un axe horizontal 5, un mât pliable 6 composé d'un mât de base
7 et d'un mât supérieur 8 reliés l'un à l'autre par articulation sur leur face arrière
autour d'un axe horizontal 9 ; le mât de base 7 et le mât supérieur 8 présentent,
dans l'exemple considéré, une section sensiblement carrée. Cette grue est pourvue
d'une flèche distributrice 10 dépliable/repliable, réalisée ici en deux éléments désignés
respectivement comme pied de flèche 11 et pointe de flèche 12.
[0014] Le mât de base 7 est motorisé, pour son montage c'est-à-dire son dressage, au moyen
d'un vérin 13, 14 dont le corps 13 est relié par articulation autour d'un axe horizontal
15 à un support 16 fixé à l'arrière du châssis tournant 3 et dont la tige 14 est reliée
au pied du mât de base 7 par articulation autour d'un axe horizontal 17.
[0015] Le mât supérieur 8 est relié au châssis tournant 3 par l'intermédiaire de deux haubans
de dressage 18 disposés symétriquement de part et d'autre du mât 6 et articulés respectivement
autour d'un axe horizontal 19 à la base du mât supérieur 8 et autour d'un axe horizontal
20 sur le support 16. Le mât supérieur 8 porte à son sommet un poinçon arrière de
relevage 21 à l'extrémité duquel est disposé un rouleau de guidage 22.
[0016] Le pied de flèche 11 est articulé au sommet du mât 6 autour d'un axe 23 horizontal
en position de travail de la grue (figure 6), l'axe 23 étant disposé sur un chevalet
24 dépassant sous le pied de flèche 11. Ainsi, le pied de flèche 11 peut être rabattu
sur l'avant contre le mât supérieur 8, dans la position repliée de transport montrée
aux figures 1 à 3. Le chevalet 24 porte à sa partie arrière supérieure un poinçon
arrière de flèche 25 rabattable vers l'avant sur le pied de flèche 11, articulé autour
d'un axe horizontal 26 ; la base du poinçon 25 comporte une protubérance 27 dirigée
vers l'arrière, à l'extrémité de laquelle est disposé un deuxième rouleau de guidage
28.
[0017] Un tirant 29 en deux parties rigides 30, 31 articulées entre elles en 32 relie le
sommet 33 du poinçon arrière de flèche 25 à une articulation 34 disposée sur la membrure
supérieure 35 de la partie avant du pied de flèche 11. A l'extrémité avant de la membrure
supérieure 35 est disposé un troisième rouleau de guidage 36. La pointe de flèche
12 est articulée au pied de flèche 11 autour d'un axe 37, horizontal en position de
travail de la grue, disposé à la jonction des membrures inférieures respectives 38,39
des éléments de flèche 12, 11. La pointe de flèche 12 porte à sa partie arrière un
poinçon 40 dont la base est articulée autour de l'axe 37 précité et qui est rabattable
vers l'avant sur ladite pointe de flèche 12. Un tirant souple de longueur constante
41 relie le sommet 42 du poinçon 40 à une articulation 43 disposée sur la membrure
supérieure 44 de la partie avant de la pointe de flèche 12.
[0018] Les sommets respectifs 33,42 des poinçons 25,40 sont reliés l'un à l'autre par un
tirant de liaison 45, réalisé sous forme de câble par exemple, tandis que le sommet
33 du poinçon arrière de flèche 25 est relié à l'axe 20, situé sur le support 16 du
châssis tournant 3, par un tirant arrière de retenue 46 également réalisable en câble,
dont un point intermédiaire 47 est fixé à une extrémité d'une bielle 48 ayant son
autre extrémité articulée en 49 sur la face arrière du mât de base 7.
[0019] Comme montré aux figures 6 à 9, un câble 50 de dépliage/repliage de la flèche 10
relie un point 51 de la partie arrière inférieure de la pointe de flèche 12 à un dispositif
de mise en tension 52 fixé à la partie inférieure arrière du mât supérieur 8 ; le
câble 50, de longueur constante, passe successivement sur une première poulie 53 disposée
à l'intérieur de la partie avant du pied de flèche 11, sur une deuxième poulie 54
disposée à l'intérieur de la partie arrière du pied de flèche 11, puis il forme, comme
le montre notamment la figure 9, un mouflage 55 sur une pluralité de poulies 56,57
disposées respectivement suivant deux axes horizontaux parallèles 58,59, le premier
58 porté par la partie arrière du chevalet 24 et le second 59 porté par le sommet
du mât supérieur 8.
[0020] Selon l'invention, et comme montré aux figures 4 et 5, l'axe d'articulation 23 du
pied de flèche 11 au sommet du mât est incliné d'un angle aigu A par rapport à la
direction d'axe 60 habituelle, perpendiculaire au plan vertical médian P de la grue
en position déployée de travail, l'angle A étant défini dans un plan perpendiculaire
à l'axe longitudinal du mât 6. Considérant le fait que le mât 6 possède ici une section
carrée, l'angle A est aussi celui formé par l'axe d'articulation 23 du pied de flèche
11 avec les plans P1 et P2 des faces avant et arrière du mât supérieur 8, tandis que
les faces latérales P3 et P4 de ce mât 6 déterminent la direction du plan vertical
médian P précité.
[0021] Quant à l'axe d'articulation 37 entre le pied de flèche 11 et la pointe de flèche
12, celui-ci est incliné d'un angle aigu B par rapport à la direction d'axe 61 habituelle,
perpendiculaire au plan vertical médian P de la grue en position déployée de travail.
L'angle B possède une valeur égale sensiblement à A/2, et il est de même sens que
l'angle A dans le plan de la flèche 10 lorsque celle-ci est alignée. De toute façon,
les angles d'inclinaison A et B sont de relativement faible valeur ; avantageusement,
la valeur de l'angle A (mesurée en radians et assimilable à sa tangente) est sensiblement
égale au rapport entre la largeur du mât supérieur 8 et la longueur de ce mât supérieur
8, dans le cas d'un mât pliable 6 de section carrée tel que pris ici comme exemple.
[0022] En position de transport, la grue se présente comme montré aux figures 1 à 3. Le
mât 6 est replié sur lui-même et abaissé sensiblement à l'horizontale. Le pied de
flèche 11 est rabattu au-dessus du mât 6 et, vu de dessus (figure 3), il se présente
en oblique, c'est-à-dire avec son axe longitudinal faisant un angle A avec l'axe longitudinal
du mât supérieur 8. La pointe de flèche 12 est repliée sous le pied de flèche 11 et
elle est appliquée latéralement contre le mât supérieur 8.
[0023] En position de travail, montrée à la figure 6, le mât 6 est redressé et déployé en
position verticale, tandis que la flèche 10 est alignée en position horizontale pour
assurer sa fonction de flèche distributrice avec un chariot non représenté. L'ensemble
formé par le mât 6 et la flèche 10 est disposé symétriquement par rapport au plan
médian vertical P (voir aussi figure 4), comme dans une grue classique.
[0024] Comme illustré aux figures 7 et 8, le repliage de la grue s'effectue de la manière
suivante :
[0025] A partir de la position de travail, on commande l'allongement du vérin 13,14 par
sortie de sa tige 14, pour faire pivoter le mât de base 7 vers l'avant autour de son
axe d'articulation 5 sur le châssis tournant 3, tandis que le mât supérieur 8 pivote
vers l'arrière, autour de son axe d'articulation 9 sur le mât de base 7, sous l'action
des haubans de dressage 18 qui le retiennent. Pendant que s'effectue ce mouvement,
le tirant arrière de retenue 46 se détend et, sous l'action du poids mort de la flèche
10, le poinçon arrière de flèche 25 pivote vers l'avant autour de son axe d'articulation
26 sur le chevalet 24 du pied de flèche 11. Dans le même temps, le poinçon 40 pivote
vers l'avant autour de son axe d'articulation 37 sous l'action du poids mort de la
pointe de flèche 12, tandis que cette pointe de flèche 12 se rabat progressivement.
Le mouvement se poursuivant, le câble arrière de retenue 46 vient s'appuyer progressivement
sur le rouleau de guidage 22 du poinçon arrière de relevage 21, puis sur le deuxième
rouleau de guidage 28 disposé sur la protubérance 27 du poinçon arrière de flèche
25, de telle façon que le câble 46 soit guidé et que les efforts restent admissibles.
De la même façon, le tirant ou câble 45 de liaison entre les deux poinçons 25,40 vient
s'appuyer progressivement sur le troisième rouleau de guidage 36 disposé à l'extrémité
avant de la membrure supérieure 35 du pied de flèche 11. Lorsque la pointe de flèche
12 se trouve en position verticale et que son poids mort cesse d'être moteur, le câble
50 de repliage de flèche, dont la tension initiale a été réglée par le dispositif
52, est maintenu en tension grâce au calcul de son trajet depuis le point 51 jusqu'au
dispositif 52 en passant par les poulies intermédiaires 53,54,56,57 et grâce à son
élasticité. Le câble 50 de repliage de flèche assure la continuité du mouvement jusqu'au
repliage complet de la flèche 10. Pendant tout ce temps, et progressivement, le pied
de flèche 11 et la pointe de flèche 12 se désaxent par rapport au mât 6 du fait de
l'inclinaison de leurs axes d'articulation 23, 37, de telle façon que la pointe de
flèche 12 puisse croiser le mât 6 sans le rencontrer, comme le montrent les figures
7 et 8 où la pointe de flèche apparaît comme passant "devant" le mât 6. En fin d'opération,
la grue se trouve dans la position de transport décrite plus haut, avec sa flèche
10 repliée latéralement par rapport au mât 6.
[0026] Il va de soi que l'on procède au dépliage de la grue dans les mêmes conditions, les
mouvements étant inverses de ceux précédemment indiqués, en commandant la rétraction
du vérin 13, 14.
[0027] On voit que la disposition inclinée des axes d'articulation respectifs 23,37 de la
flèche 10 sur le mât 6 et de la pointe de flèche 12 sur le pied de flèche 11 permet
un repliage/dépliage continu, sans intervention manuelle et ne nécessitant aucun surdimensionnement.
On réalise ainsi une grue à montage automatisé qui, à l'état replié donc en position
de transport, offre un encombrement optimal, aussi bien en hauteur qu'en largeur.
[0028] Comme il va de soi, et comme il résulte de ce qui précède, l'invention ne se limite
pas à la seule forme d'exécution de cette grue à montage automatisé, avec flèche repliable
latéralement, qui a été décrite ci-dessus, à titre d'exemple ; elle en embrasse, au
contraire, toutes les variantes de réalisation et d'application fondées sur le même
principe. Ainsi, l'on ne s'éloignerait pas du cadre de l'invention :
- par une application du même principe à des grues pourvues d'un dispositif différent
de dépliage/repliage ;
- par une application du même principe à des grues à mât télescopique et non à mât pliable
;
- par une application du même principe à des grues à flèche inclinée ou relevable ;
- par une adaptation à des grues avec des flèches ayant un nombre d'éléments articulés
différent de deux, les axes d'articulation entre les éléments de flèche successifs
étant alors inclinés selon un angle B de la même manière que l'axe d'articulation
entre le pied de flèche et la pointe de flèche dans le cas d'une flèche en deux éléments.
1. Grue à montage automatisé comprenant un mât (6), notamment pliable ou télescopique,
porté par un châssis tournant (3), au sommet duquel est articulée en position centrée,
autour d'un axe (23) situé dans un plan perpendiculaire à l'axe longitudinal du mât,
une flèche repliable (10) en deux ou plusieurs éléments (11,12) articulés les uns
aux autres (en 37), la grue comprenant encore un dispositif motorisé (13, 14) de dépliage/repliage
de l'ensemble "mât et flèche" (6,10) et des moyens (50 à 59) de dépliage des éléments
de flèche (11, 12), le mât (6) et la flèche (10) définissant un plan vertical médian
(P) en position déployée de travail, caractérisée en ce que l'axe d'articulation (23) de la flèche (10) au sommet du mât (6) est incliné d'un
angle aigu (A) par rapport à une direction (60) perpendiculaire au plan vertical médian
(P) précité, tandis que le ou les axes d'articulation (37) entre le pied de flèche
(11) et l'élément de flèche suivant (12), et le cas échéant entre les éléments de
flèche successifs, sont inclinés dans le plan de la flèche (10) d'un angle aigu (B)
par rapport à une direction (61) perpendiculaire au plan vertical médian (P) précité
lorsque ces éléments de flèche (11, 12) sont alignés, de telle façon qu'en position
repliée le ou les éléments de flèche (12) autres que le pied de flèche (11) soient
positionnés latéralement par rapport au mât (6).
2. Grue à montage automatisé, avec flèche repliable latéralement, selon la revendication
1, caractérisée en ce que l'angle aigu d'inclinaison (B) du ou de chaque axe d'articulation
(37) entre les éléments de flèche successifs (11,12) est au moins égal à la moitié
(A/2) de l'angle aigu d'inclinaison (A) de l'axe d'articulation (23) de la flèche
(10) au sommet du mât (6), et de même sens que cet angle (A).
3. Grue à montage automatisé, avec flèche repliable latéralement en deux éléments selon
la revendication 2, caractérisée en ce que l'angle d'inclinaison (B) de l'axe d'articulation
(37) entre les deux éléments de flèche (11,12) est sensiblement égal à la moitié (A/2)
de l'angle d'inclinaison (A) de l'axe d'articulation (23) de la flèche (10) au sommet
du mât (6).
4. Grue à montage automatisé, avec flèche repliable latéralement, selon l'une quelconque
des revendications 1 à 3, comprenant un mât pliable (6) de section carrée ou rectangulaire,
caractérisée en ce que l'axe d'articulation (23) de la flèche (10) au sommet du mât
(6) forme un angle aigu (A) par rapport aux plans (P1,P2) des faces avant et arrière
du mât supérieur (8).
5. Grue à montage automatisé avec flèche repliable latéralement, selon la revendication
4, caractérisée en ce que la valeur de l'angle d'inclinaison (A) de l'axe d'articulation
(23) de la flèche (10) au sommet du mât (6), mesurée en radians, est sensiblement
égale au rapport entre la largeur du mât supérieur (8) et la longueur de ce mât supérieur
(8).
6. Grue à montage automatisé avec flèche repliable latéralement en deux éléments, selon
l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que les moyens de dépliage/repliage
de la pointe de flèche (12) consistent en un câble de longueur constante (50), dont
la tension initiale est réglable, reliant (en 51) la partie arrière inférieure de
la pointe de flèche (12) à la partie inférieure arrière (52) du mât supérieur (8),
en passant successivement sur une première poulie (53) disposée à l'intérieur de la
partie avant du pied de flèche (11), sur une deuxième poulie (54) disposée à l'intérieur
de la partie arrière du pied de flèche (11), puis en formant un mouflage (55) sur
une pluralité de poulies (56,57) disposées suivant deux axes parallèles (58,59), le
premier (58) porté par la partie arrière d'un chevalet (24) supportant l'extrémité
arrière du pied de flèche (11) et le second porté par le sommet du mât supérieur (8),
l'axe d'articulation incliné (23) de la flèche (10) au sommet du mât étant disposé
sur le chevalet (24).