[0001] L'invention concerne une buse permettant d'effectuer un traitement de surface sur
un substrat, au moyen d'un faisceau laser, avec apport de poudre.
[0002] Une telle buse permet d'injecter un matériau d'apport en poudre, véhiculé par un
gaz porteur, dans le faisceau laser, à proximité du substrat. L'énergie du faisceau
laser sert à fondre l'un au moins des deux matériaux, par des phénomènes de conduction
et de convection, avant que le matériau d'apport sous forme de poudre se dépose par
inertie et par gravité sur le substrat.
[0003] Bien que le gaz porteur soit neutre (en général, de l'argon ou de l'hélium), il ne
suffit pas à assurer à lui seul une protection efficace contre l'oxydation des matériaux
durant le traitement. Les buses de traitement comprennent donc des moyens permettant
d'injecter un gaz de protection, également neutre, autour de la zone d'interaction
entre le faisceau laser et les matériaux.
[0004] Comme l'illustre notamment l'article de Michel JEANDIN intitulé "traitements par
laser et faisceaux d'électrons - synthèse bibliographique des traitements d' Al, Cu
et leurs alliages" paru dans la revue Matériaux et techniques, novembre-décembre 1989,
pages 15 à 22, l'apport de poudre peut se faire soit en utilisant une buse annexe
d'alimentation en poudre, soit coaxialement au faisceau laser, en utilisant une seule
et même buse pour injecter la poudre et pour injecter le gaz protecteur. Dans ce dernier
cas, la buse comprend un passage central pour le faisceau laser, un passage annulaire
intérieur convergent d'arrivée de poudre et un passage annulaire extérieur d'arrivée
de gaz protecteur, ces trois passages étant formés coaxialement dans le corps de la
buse.
[0005] Parmi les deux techniques d'apport de poudre mentionnées dans l'article précité,
la technique coaxiale est plus simple à mettre en oeuvre, car elle n'impose pas de
sens de déplacement relatif particulier entre la buse et le substrat, ce qui n'est
pas le cas lorsque l'apport de poudre est réalisé au moyen d'une buse annexe. De plus,
la technique coaxiale permet un meilleur contrôle de l'apport de poudre.
[0006] Lorsqu'on utilise une buse pour traitement de surface par laser avec apport de poudre
coaxial, on a observé que le traitement de surface est de nature différente selon
la densité volumique de la poudre contenue dans le gaz porteur et selon la vitesse
de la poudre éjectée par la buse. En effet, plus les particules de poudre sont nombreuses
à l'intérieur du faisceau, moins l'énergie transmise au substrat par le laser au travers
du nuage de particules est importante. Par ailleurs, plus la vitesse de la poudre
est élevée, moins les particules de poudre absorbent l'énergie du faisceau laser.
[0007] On peut donc, en injectant un grand nombre de particules à une vitesse relativement
faible, faire fondre la poudre et ne pas faire fondre le substrat, afin de réaliser
un dépôt de surface.
[0008] Au contraire, si la densité volumique de poudre est faible à l'intérieur du faisceau
et si la vitesse des particules de poudre reste peu élevée, une partie de l'énergie
fournie par le laser est absorbée par les particules, réalisant leur fusion, et une
autre partie est transmise au travers du nuage de particules, afin de fondre le substrat.
On obtient alors un alliage à la surface du substrat.
[0009] Enfin, il est également possible d'obtenir des incrustations de matière à la surface
du substrat, si les particules sont injectées à grande vitesse et avec une très faible
densité volumique, afin qu'elles ne puissent être fondues par le laser.
[0010] Dans la pratique, il apparaît cependant très difficile de pouvoir régler à la fois
avec précision la densité volumique de la poudre injectée dans le faisceau et la vitesse
des particules de poudre, de sorte que la distinction entre ces trois types de traitement
n'est pas réellement faite.
[0011] La présente invention a précisément pour objet une buse d'un type nouveau, permettant
par des réglages simples d'effectuer à volonté un traitement de surface du type dépôt,
alliage ou incrustation.
[0012] Selon l'invention, ce résultat est obtenu au moyen d'une buse pour traitement de
surface d'un substrat par laser, avec apport de poudre, comprenant un corps apte à
être fixé sur un support tubulaire d'arrivée d'un faisceau laser focalisé, un passage
central pour le faisceau laser, un passage annulaire intérieur convergent d'arrivée
de poudre et un passage annulaire extérieur d'arrivée de gaz protecteur étant formés
coaxialement dans ledit corps, caractérisée par le fait que des moyens de réglage
sont prévus pour déplacer le corps de la buse par rapport à un organe de fixation
du corps sur le support, selon l'axe du faisceau laser, une jupe protectrice étant
montée coulissante sur le corps de la buse, parallèlement audit axe, afin d'entourer
une zone de longueur réglable comprise entre une extrémité avant du corps et la surface
du substrat.
[0013] Dans une buse ainsi réalisée, les moyens de réglage permettent de déplacer l'extrémité
avant du corps de la buse entre des positions extrèmes qui sont avantageusement situées
de part et d'autre du point de focalisation du faisceau laser. En faisant coulisser
la jupe protectrice sur le corps de la buse, on peut maintenir cette jupe au contact
du substrat quelle que soit la position occupée par l'extrémité du corps de la buse
et faire également varier la distance séparant le substrat du point de focalisation
du faisceau laser. Grâce à ces deux réglages, il devient possible de faire varier
la nature du traitement effectué à la surface du substrat, afin de réaliser soit un
dépôt de surface, soit un alliage, soit une incrustation, en agissant sur la localisation
de la zone d'injection de la poudre par rapport au point focal du faisceau laser et
sur le débit et la vitesse de la poudre.
[0014] Ainsi, un dépôt de surface peut être effectué en donnant à la distance séparant l'extrémité
du corps de la buse de la surface du substrat sa valeur maximum. En effet, le trajet
des particules est alors suffisamment grand pour assurer leur fusion. Au contraire,
l'énergie du faisceau transmise au substrat est insuffisante pour assurer sa fusion,
en raison de l'éloignement du substrat par rapport au point de focalisation du faisceau
laser et du grand nombre de particules rencontrées par le faisceau laser avant d'atteindre
la surface du substrat.
[0015] A l'inverse, une incrustation de matière à la surface du substrat est obtenue en
donnant à la distance séparant l'extrémité du corps de la buse de la surface du substrat
sa valeur minimum. En effet, le temps de parcours des particules dans le faisceau
laser est alors insuffisant pour assurer leur fusion. Au contraire, la relative proximité
du substrat par rapport au point de focalisation du faisceau laser et le petit nombre
de particules rencontrées par ce faisceau assurent la fusion locale du substrat.
[0016] Enfin, un alliage de surface peut être obtenu en adoptant une position intermédiaire
entre les deux précédentes, pour laquelle la poudre et le substrat sont tous deux
fondus par le faisceau laser.
[0017] Dans la buse selon l'invention, la jupe protectrice participe en outre, de même que
le gaz protecteur, à la protection des matériaux contre l'oxydation. Par conséquent,
le débit d'injection du gaz protecteur peut être relativement limité. Le passage annulaire
extérieur présente alors une section très supérieure à celle du passage annulaire
intérieur, et qui augmente en allant vers l'extrémité avant du corps de la buse.
[0018] Afin d'assurer une répartition aussi homogène que possible du gaz protecteur autour
de la poudre et du faisceau laser, au moins un brise-jet est avantageusement placé
dans le passage annulaire extérieur.
[0019] Par ailleurs, au moins un orifice d'entrée de gaz protecteur débouchant dans le passage
central est formé de préférence dans le corps de la buse. Cette caractéristique permet
d'éviter tout risque de remontée de la poudre par le passage central jusqu'à la lentille
de focalisation du faisceau laser, ce qui assure la protection de cette lentille.
[0020] Le gaz protecteur ainsi injecté dans le passage central, de préférence à la même
vitesse et avec la même pression que le gaz protecteur injecté par le passage annulaire
extérieur, rencontre au moins un deuxième brise-jet pourvu d'une ouverture centrale
pour le faisceau laser, ce brise-jet étant placé dans le passage central, entre ledit
orifice et l'extrémité avant du corps de la buse.
[0021] Afin que le débit d'injection de la poudre dans le faisceau laser corresponde précisément
au débit commandé depuis l'extérieur de la buse, le passage annulaire intérieur convergent
présente de préférence une largeur qui augmente progressivement vers l'extrémité avant
du corps de la buse, de telle sorte que la section de ce passage soit sensiblement
constante.
[0022] Par ailleurs, l'homogénéité de la poudre injectée dans le faisceau laser est assurée
en ayant recours à un orifice d'entrée de poudre et de gaz porteur qui débouche tangentiellement
à l'extrémité du passage annulaire intérieur convergent opposé à l'extrémité avant
du corps de la buse.
[0023] Afin d'assurer au mieux l'absorption de l'énergie réfléchie par la poudre et par
le substrat, la jupe protectrice comporte un revêtement intérieur absorbant et elle
est équipée de moyens de refroidissement.
[0024] Par ailleurs, le passage annulaire intérieur est formé avantageusement entre deux
parties démontables du corps, ce qui autorise un remplacement des pièces d'usure et
permet, le cas échéant, de placer des cales démontables entre ces parties démontables,
afin de faire varier la section du passage annulaire intérieur.
[0025] Un mode de réalisation préféré de l'invention va à présent être décrit, à titre d'exemple
non limitatif, en se référant aux dessins annexés, dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe longitudinale représentant une buse de traitement
de surface par laser, avec apport de poudre, réalisée conformément à l'invention ;
et
- les figures 2A, 2B et 2C illustrent schématiquement trois positions relatives entre
l'extrémité du corps de la buse, la surface du substrat et le point de focalisation
du faisceau laser, permises par la buse selon l'invention et correspondant respectivement
à un dépôt de surface, à un alliage et à une incrustation.
[0026] Sur la figure 1, la référence 10 désigne une partie d'un support tubulaire dans lequel
est placée une lentille de focalisation (non représentée) d'un faisceau laser focalisé
F, d'axe vertical.
[0027] Une buse de traitement de surface, désignée de façon générale par la référence 12,
est fixée en dessous du support tubulaire 10 par des moyens de fixation tels que des
vis 14. La buse 12 comprend un corps 16, réalisé en plusieurs parties, et présentant
une symétrie de révolution autour de l'axe vertical du faisceau laser F. Le corps
16 comporte une partie tubulaire supérieure 18 dont l'extrémité supérieure présente
un filetage 20 sur lequel est vissé un organe de fixation tubulaire 22 terminé par
une bride 22a à son extrémité supérieure. Cette bride 22a est fixée sur le support
10, par exemple au moyen des vis 14 mentionnées précédemment.
[0028] Cet agencement permet de déplacer le corps 16 de la buse 12 selon l'axe vertical
du faisceau laser F, par rapport au support 10, en vissant plus ou moins la partie
tubulaire 18 dans l'organe de fixation 22. Un contre-écrou 24, également vissé sur
le filetage 20 de la partie tubulaire 18 du corps de la buse, permet de bloquer la
partie tubulaire 18 et l'organe de fixation 22 dans une position relative déterminée.
[0029] Dans l'exemple de réalisation illustré sur la figure 1, les manoeuvres de rotation
de l'organe de fixation 22 et du contre-écrou 24 sont réalisées manuellement en agissant
sur des molletages 22b et 24a formés sur les surfaces extérieures de ces pièces. Cette
action permet de régler la position de la zone d'injection par rapport à la sortie
de la buse et à la position du point de focalisation du faisceau laser.
[0030] Le corps 16 de la buse 12 comprend de plus une partie 26 en forme de couronne, dont
l'extrémité supérieure de plus petit diamètre est reçue sur l'extrémité inférieure
cylindrique de la partie tubulaire 18 et fixée sur cette dernière, par exemple au
moyen d'une vis de blocage 28.
[0031] A l'intérieur de la partie 26 en forme de couronne du corps 16 sont fixées de façon
démontable, par exemple au moyen de vis 30, deux parties tubulaires coaxiales 32 et
34 du corps 16.
[0032] La partie tubulaire 32 du corps 16 a généralement la forme d'un tronc de cône terminé
à son extrémité supérieure par une bride fixée sur la partie 26 en forme de couronne
par les vis 30. Cette partie tubulaire 32 est située dans le prolongement de la partie
tubulaire 18 du corps 16 et forme ainsi, sur toute la longueur de ce dernier, un passage
central 36, généralement cylindrique, qui se termine par une partie tronconique convergente
à l'extrémité avant ou inférieure du corps 16. Ce passage central 36 est dimensionné
afin de permettre au faisceau laser F, focalisé en un point 0, voisin de l'extrémité
avant du corps de la buse, de traverser cette dernière sur toute sa longueur.
[0033] Entre les parties tubulaires 32 et 34 du corps 16 de la buse est formé un passage
annulaire intérieur convergent 38 dont le diamètre diminue progressivement en allant
vers l'extrémité avant du corps de la buse. Par ailleurs, la largeur de ce passage
38 augmente également progressivement en allant vers l'extrémité avant du corps de
la buse, de telle sorte que la section du passage 38 est uniforme sur toute sa longueur.
[0034] Le passage annulaire intérieur 38 est alimenté en poudre et en gaz porteur par une
chambre annulaire 40 formée entre les parties tubulaires 32 et 34, à l'opposé de l'extrémité
avant du corps de la buse. Plus précisément, l'alimentation en poudre et en gaz porteur
se fait par deux orifices 42 d'entrée de poudre et de gaz porteur, qui traversent
les parties 26 et 34 du corps 16 et débouchent tangentiellement dans la chambre annulaire
40 permettant ainsi une répartition uniforme de la poudre dans la chambre. Un raccord
44 permet de raccorder chacun des orifices 42 à un tube d'arrivée de poudre et de
gaz porteur (non représenté).
[0035] Un passage annulaire extérieur 46, de très grande section par rapport au passage
annulaire intérieur 38, est formé entre la partie 26 en forme de couronne et la partie
tubulaire 34 du corps 16. Ce passage annulaire extérieur 46 présente une forme divergente
en allant vers l'extrémité avant du corps de la buse. Il est alimenté à son extrémité
opposée à cette extrémité avant, par exemple par deux orifices radiaux 48, diamétralement
opposés, d'entrée de gaz protecteur. Chacun de ces orifices 48 peut être raccordé
sur un tube d'arrivée de gaz protecteur (non représenté) par un raccord 50.
[0036] La partie 26 en forme de couronne du corps 16 de la buse supporte, dans le passage
annulaire extérieur 46, entre l'orifice 48 d'entrée de gaz protecteur et son extrémité
inférieure ouverte, trois brise-jet constitués successivement par deux tamis 52 et
par une plaque perforée 54. Ces trois brise-jet ont pour fonction de rendre l'écoulement
du gaz de protection sortant du passage annulaire extérieur 46 uniforme, afin de perturber
le moins possible le jet de poudre sortant du passage annulaire intérieur 38.
[0037] Une jupe protectrice 56 est montée de façon coulissante autour de la partie 26 en
forme de couronne du corps 16 de la buse, de façon à pouvoir entourer complètement
une zone comprise entre l'extrémité avant de la buse 12 et la surface d'un substrat
S que l'on désire traiter.
[0038] De façon plus précise, la jupe protectrice 56 a la forme d'un tube de grand diamètre
apte à coulisser sur la surface extérieure cylindrique de la partie 26 en forme de
couronne, parallèlement à l'axe du faisceau laser focalisé F. L'immobilisation de
la jupe protectrice 56 sur la partie 26 en forme de couronne du corps de la buse est
assurée au moyen d'une vis de blocage molletée 58 qui traverse une fente longitudinale
60, ouverte vers le haut, formée dans la jupe 56 et qui est vissée dans un trou taraudé
traversant radialement la partie 26 en forme de couronne. Lorsque la vis 58 est serrée,
elle pince la jupe 56 contre la partie 26 et assure l'immobilisation de la jupe. Au
contraire, un dévissage de la vis 58 autorise le coulissement de la jupe 56.
[0039] La jupe protectrice 56 comporte également des encoches longitudinales 62 ouvertes
vers le haut et permettant le passage des raccords 44 et 50, quelle que soit la position
occupée par la jupe 56 sur la partie 26 en forme de couronne.
[0040] Afin de protéger la lentille de focalisation (non représentée) du faisceau laser
F, qui se trouve dans le support 10, vis-à-vis d'une remontée éventuelle de la poudre
sortant du passage annulaire intérieur 38, un orifice 64 d'entrée de gaz protecteur
est formé dans la partie tubulaire 18 du corps 16 de la buse, à proximité de la partie
26 en forme de couronne. Cet orifice 64 reçoit un raccord 66 permettant de brancher
un tube d'arrivée de gaz protecteur (non représenté).
[0041] En reliant les raccords 66 et 50 à une même source d'alimentation en gaz protecteur,
on obtient dans le passage central 36 et dans le passage annulaire extérieur 46 un
flux de gaz neutre présentant une même vitesse et une même pression. Cette caractéristique
permet d'empécher toute remontée de poudre vers la lentille de focalisation montée
dans le support 10, tout en évitant de perturber l'écoulement de la poudre sortant
du passage annulaire intérieur 38.
[0042] Un brise-jet 68, constitué par une grille perforée tronconique, est avantageusement
placé entre l'orifice 64 et l'extrémité avant du corps 16 de la buse, dans le passage
central 36. Ce brise-jet 68 peut notamment être monté entre la partie tubulaire 18
et la partie tubulaire 32 du corps 16 de la buse, comme l'illustre la figure 1. Il
comporte une ouverture centrale 70 permettant le passage du faisceau laser focalisé
F.
[0043] Dans le cas où le laser associé à la buse 12 qui vient d'être décrite est un laser
CO₂ continu, de longueur d'onde 10,6 m, les parties tubulaires 32 et 34 sont avantageusement
réalisées en cuivre, car ce matériau absorbe très peu l'énergie émise par un laser
de ce type. De plus, on donne à ces deux parties tubulaires une épaisseur aussi grande
que possible, afin d'accroître leur inertie thermique.
[0044] En revanche, la jupe protectrice 56 est conçue de façon à absorber au maximum l'énergie
réfléchie par la poudre et par le substrat. Pour cela, elle est avantageusement revêtue,
sur sa surface intérieure, d'un matériau absorbant tel qu'une couche de peinture noire.
Le matériau qui la constitue est choisi parmi les matériaux bon conducteurs de la
chaleur et peut également être du cuivre.
[0045] La chaleur absorbée par la jupe protectrice 56 est évacuée par des moyens de refroidissement
associés à celle-ci et constitués, dans le mode de réalisation illustré sur la figure
1, par un serpentin de refroidissement 72 entourant l'extrémité de la jupe 56 qui
fait saillie au-delà de l'extrémité du corps 16 de la buse, et dans lequel circule
un fluide de refroidissement. Le serpentin 72 est également réalisé de préférence
en cuivre et il est relié à un système de refroidissement annexe (non représenté)
permettant de refroidir le fluide circulant dans le serpentin.
[0046] Les parties tubulaires 32 et 34 du corps 16 de la buse, qui constituent les pièces
d'usure de la buse peuvent être facilement remplacées par un simple démontage des
vis 30.
[0047] Ce démontage permet également, le cas échéant, de modifier la section du passage
annulaire intérieur 38, en interposant une ou plusieurs cales 74 entre les brides
par lesquelles les parties tubulaires 32 et 34 sont fixées sur la partie 26 en forme
de couronne, au moyen des vis 30.
[0048] Comme on l'a représenté de façon schématique sur les figures 2A, 2B et 2C, la buse
12 conforme à l'invention permet de réaliser des traitements de surface différents
en effectuant des réglages simple et sans qu'il soit nécessaire de modifier la densité
volumique ou la vitesse de la poudre injectée dans la buse.
[0049] Ainsi, comme l'illustre la figure 2A, lorsque l'extrémité avant du corps 16 de la
buse occupe sa position haute la plus proche du support 10, située au-dessus du point
de focalisation O du faisceau laser F, et lorsque la jupe protectrice 56 est déployée
au maximum au-delà de cette extrémité, on réalise un dépôt de surface du matériau
en poudre injecté par le passage annulaire intérieur 38 sur le substrat S. En effet,
le trajet des particules de poudre sortant du passage 38 et injecté dans le faisceau
laser F est alors très long, de sorte que ces particules sont fondues avant d'atteindre
le substrat. En revanche, la surface du substrat est relativement éloignée du point
de focalisation O du faisceau laser F et la quantité de poudre présente dans ce dernier
est relativement importante, de sorte que l'énergie de la partie du faisceau laser
qui atteint le substrat est insuffisante pour faire fondre ce dernier.
[0050] Sur la figure 2B, on a représenté une position intermédiaire de l'extrémité avant
du corps 16 de la buse, dans laquelle cette extrémité se trouve sensiblement dans
le même plan que le point de focalisation O du faisceau laser. Par ailleurs, le déploiement
de la jupe protectrice 56 au-delà de l'extrémité du corps 16 de la buse présente également
une valeur intermédiaire. Dans ce cas, le trajet des particules de poudre sortant
du passage annulaire intérieur 38, à l'intérieur du faisceau laser F, reste suffisant
pour assurer la fusion de ces particules avant qu'elles n'atteignent la surface du
substrat S. Par ailleurs, cette surface se trouve légèrement plus proche du point
de focalisation O du faisceau laser que dans la position précédente illustrée sur
la figure 2A et le nuage de particules de poudre présent entre l'extrémité du corps
16 de la buse et la surface du substrat est moins épais, de sorte que l'énergie de
la partie du faisceau laser atteignant la surface du substrat S reste suffisante pour
faire fondre ce dernier. La poudre et le substrat étant fondus, on réalise alors un
alliage à la surface du substrat S.
[0051] Dans la position illustrée sur la figure 2C, l'extrémité avant du corps 16 de la
buse occupe sa position la plus éloignée du support 10, située au-delà du point de
focalisation O du faisceau laser F. Par ailleurs, la jupe protectrice 56 est escamotée
au maximum sur le corps 16 de la buse, de telle sorte que la surface du substrat S
occupe une position encore plus proche du point de focalisation O du faisceau laser
que dans la position illustrée sur la figure 2B. Dans ces conditions, le temps de
séjour des particules de poudre sortant du passage annulaire intérieur 38 dans le
faisceau laser F est insuffisant pour que ces particules fondent avant d'atteindre
la surface du sustrat S. En revanche, la relative proximité de la surface du substrat
par rapport au point de focalisation O du faisceau laser et la faible épaisseur du
nuage de particules présent entre l'extrémité du corps 16 de la buse et la surface
du substrat ont pour conséquence la fusion de ce dernier. On réalise ainsi une incrustation
des particules de poudre dans les couches superficielles du substrat.
[0052] Il est donc possible, en vissant plus ou moins la partie tubulaire 18 du corps de
la buse dans l'organe de fixation 22 afin de déplacer axialement le corps de la buse
par rapport au support 10, et en sortant plus ou moins la jupe protectrice 56 au moyen
de la vis 58, de régler à la fois la position de l'extrémité avant du corps de la
buse par rapport au point de focalisation O du faisceau laser et la distance séparant
la surface du substrat, au contact de la jupe protectrice 56, de ce même point de
focalisation. Ces réglages simples permettent de modifier la nature du traitement
de surface effectué sur le substrat s'en qu'aucune autre intervention soit nécessaire.
[0053] De plus, la présence de la jupe protectrice 56 contribue à la protection contre l'oxydation
des matériaux en présence et permet d'avoir recours à un gaz de protection à faible
débit, ce qui facilite la protection de la lentille de focalisation du faisceau par
l'injection de ce même gaz de protection à faible débit dans le passage central 36.
[0054] De façon classique, le gaz protecteur comme le gaz porteur peuvent notamment être
constitués par de l'argon.
[0055] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être
décrit à titre d'exemple, mais en couvre toutes les variantes. Ainsi, on comprendra
notamment que les moyens permettant de déplacer le corps de la buse parallèlement
à l'axe du faisceau laser par rapport au support 10 ainsi que les moyens permettant
de déplacer dans la même direction la jupe protectrice 56 autour du corps de la buse
peuvent être différents des moyens décrits.
1. Buse pour traitement de surface d'un substrat par laser, avec apport de poudre, comprenant
un corps (16) apte à être fixé sur un support tubulaire d'arrivée d'un faisceau laser
focalisé, un passage central (36) pour le faisceau laser, un passage annulaire intérieur
convergent (38) d'arrivée de poudre et un passage annulaire extérieur (46) d'arrivée
de gaz protecteur étant formés coaxialement dans ledit corps, caractérisée par le
fait que des moyens de réglage (20) sont prévus pour déplacer le corps (16) de la
buse par rapport à un organe de fixation (22) du corps sur le support, selon l'axe
du faisceau laser, une jupe protectrice (56) étant montée coulissante sur le corps
(16) de la buse, parallèlement audit axe, afin d'entourer une zone de longueur réglable
comprise entre une extrémité avant du corps et la surface du substrat.
2. Buse selon la revendication 1, caractérisée par le fait que le passage annulaire extérieur
(46) présente une section supérieure à celle du passage annulaire intérieur (38) et
qui augmente en allant vers l'extrémité avant du corps.
3. Buse selon la revendication 2, caractérisée par le fait qu'au moins un brise-jet (52,54)
est placé dans le passage annulaire extérieur (46).
4. Buse selon l'une quelconque des revendications précédentes, par le fait qu'au moins
un orifice (64) d'entrée de gaz protecteur débouchant dans le passage central (36)
est formé dans le corps de la buse.
5. Buse selon la revendication 4, caractérisée par le fait qu'au moins un deuxième brise-jet
(68), pourvu d'une ouverture centrale (70) pour le faisceau laser, est placé dans
le passage central (36), entre ledit orifice (64) et l'extrémité avant du corps de
la buse.
6. Buse selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée par le fait
que le passage annulaire intérieur convergent (38) présente une largeur qui augmente
progressivement vers l'extrémité avant du corps de la buse, de telle sorte que la
section de ce passage est sensiblement constante.
7. Buse selon l'une quelconque des révendications précédentes, caractérisée par le fait
qu'au moins un orifice (42) d'entrée de poudre et de gaz porteur, débouchant tangentiellement
à une extrémité du passage annulaire intérieur convergent (38) opposée à l'extrémité
avant du corps de la buse, est formé dans ce corps.
8. Buse selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée par le fait
que la jupe protectrice (56) est équipée de moyens de refroidissement (72).
9. Buse selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée par le fait
que le passage annulaire intérieur (38) est formé entre deux parties démontables (32,34)
du corps (16).
10. Buse selon la revendication 9, caractérisée par le fait que le corps (16) comprend
des cales démontables (74) aptes à être placées entre les parties (32,34) du corps,
afin de faire varier la section du passage annulaire intérieur (38).