[0001] La présente invention est relative à un sectionneur à haute tension du type dans
lequel une résistance est insérée à la fermeture du sectionneur.
[0002] On sait qu'à l'ouverture d'un sectionneur, il apparaît un courant d'origine inductive
ou capacitive qui se traduit par un arc qui s'établit entre le contact mobile du sectionneur
(lame) et le contact fixe du sectionneur (mâchoire), et qui peut provoquer des dommages
matériels assez importants. Le même phénomène se produit à la fermeture du sectionneur,
mais avec un courant d'intensité moindre.
[0003] Un but de l'invention est de réaliser un mécanisme dans lequel, lors de l'ouverture
ou en fin de fermeture du sectionneur, le courant est dérivé dans un circuit comprenant
une résistance dont le rôle est de diminuer l'intensité du courant et de dissiper
l'énergie produite. Grâce à ce mécanisme, on empêche la destruction des pièces de
contact du sectionneur.
[0004] Un autre but de la présente invention est de réaliser un mécanisme d'insertion fiable
et robuste, d'entretien facile et de prix de revient modéré, et permettant de dissiper
une énergie importante en préservant l'intégrité des pièces de contact.
[0005] L'invention a pour objet un sectionneur à haute tension comprenant une première colonne
support isolante portant une première prise de courant et un bras de coupure pivotant
muni d'un premier contact, une colonne isolante tournante pour la manoeuvre du bras
de coupure, une seconde colonne support isolante portant une seconde prise de courant
et un second contact en forme de mâchoire coopérant avec ledit premier contact lorsque
le sectionneur est en position fermée, le bras pivotant effectuant, au début d'une
manoeuvre d'ouverture ou en fin de manoeuvre de fermeture une rotation sur lui-même
de 90 degrés qui a pour effet de resserrer la mâchoire à l'ouverture ou de l'écarter
à la fermeture, caractérisé en ce que ledit bras de coupure est prolongé par un ensemble
cylindrique contenant une résistance et comprenant une portion tubulaire extérieure
métallique reliée électriquement à ladite résistance, ladite portion tubulaire venant,
en fin de manoeuvre de fermeture du sectionneur ou en début de manoeuvre d'ouverture
du sectionneur, en contact avec deux cornes polaires mécaniquement solidaires de la
seconde colonne et électriquement reliées à ladite seconde prise de courant, ladite
résistance étant ainsi insérée dans le circuit du sectionneur via les cornes polaires
et la portion tubulaire, ladite résistance étant court-circuitée lorsque le bras de
coupure a effectué une rotation de 90 degrés sur lui-même en fin de manoeuvre de fermeture.
[0006] L'invention sera bien comprise à la description donnée ci-après d'un mode préféré
de réalisation de l'invention, en référence au dessin annexé dans lequel:
- la figure 1 est une vue schématique en élévation d'un sectionneur à haute tension
selon l'invention,
- les figures 2 et 3 sont des vues agrandies de l'extrémité du bras de coupure, respectivement
en élévation et en vue de côté,
- la figure 4 est une vue agrandie de côté des cornes polaires,
- la figure 5 est une vue encore agrandie du pied de l'une des cornes polaires,
- la figure 6 est une vue en coupe axiale du tube métallique et de son contenu,
- la figure 7 est une vue agrandie d'une partie de la figure 6.
[0007] Dans la figure 1, qui représente un sectionneur à haute tension en position fermée,
la référence 1 désigne une première colonne support isolante supportée par une structure
métallique 2 et munie à son extrémité supérieure d'une première prise de courant 3;
le sectionneur comprend un bras de coupure 4, manoeuvré par un mécanisme 5 commandé
par une colonne isolante 6 prolongée par une tringle de manoeuvre 7 actionnée par
un volant 8; le mécanisme 5, qui ne fait pas partie de la présente invention, est
bien connu de l'homme du métier et ne sera pas décrit plus en détail. Il suffit de
savoir qu'il permet une rotation du bras de coupure dans le sens de la flèche F1 pour
la fermeture et de la flèche F2 pour l'ouverture, dans le plan de la figure, accompagnée
d'une rotation du bras sur lui-même pour obtenir un effet de brise- glace. Le bras
de coupure porte un premier contact 9 coopérant, lorsque le sectionneur est en position
fermée, avec un second contact qui sera décrit plus loin.
[0008] Le sectionneur comprend une seconde colonne isolante 10 disposée sur une structure
métallique 11 et munie à sa partie supérieure d'une seconde prise de courant 12. Cette
prise est en liaison électrique avec le second contact électrique 14 (en général une
mâchoire) dont il a été question plus haut et qui coopère avec le contact 9 (lame).
[0009] Les figures 2 et 3 sont des vues agrandies de l'extrémité du bras de coupure, respectivement
en élévation et en vue de côté.
[0010] On distingue le contact 9 qui est en général une lame terminée par une portion appelée
marteau. On rappelle qu'en fin de manoeuvre de fermeture, le bras de coupure opère
une rotation de 90 degrés sur lui-même, ce qui a pour effet de briser les dépôts de
glace éventuels et d'écarter la mâchoire, assurant ainsi un excellent contact électrique
avec le marteau; en début de manoeuvre d'ouverture du sectionneur, le bras pivote
de 90 degrés sur lui-même, ce qui à pour effet de resserrer la mâchoire.
[0011] Selon une caractéristique de l'invention, le marteau est prolongé par un ensemble
cylindrique 16 contenant une résistance destinée à être insérée électriquement dans
le circuit du sectionneur en fin de manoeuvre de fermeture ou en début de manoeuvre
d'ouverture. Pour cela, l'ensemble cylindrique 16 comprend une portion tubulaire métallique
extérieure 16A reliée électriquement à ladite résistance et coopérant avec deux cornes
polaires 17 et 18, fixées au sommet de la colonne par un étrier 19.
[0012] Les figures 4 et 5 montrent que la corne 17 est fixe, mais que la corne 18 est disposée
pivotante autour d'un axe 20; la corne 18 peut ainsi effectuer un léger débattement,
selon la flèche F3, dans un plan perpendiculaire au plan de déplacement du bras de
coupure.
[0013] Les cornes polaires 17 et 18 sont disposées dans un même plan perpendiculaire au
plan de déplacement du bras de coupure, et sont rappelées l'une en direction de l'autre
par un ressort 21, de manière à assurer un bon contact avec la portion tubulaire métallique
16A.
[0014] La figure 6 montre la constitution de l'ensemble tubulaire 16 et de son contenu.
On se référera également à la figure 7.
[0015] L'ensemble cylindrique 16 comprend un bloc métallique 31 dans lequel est vissée une
tige isolante 32. Un sac de dessicatif 33 est placé dans un évidement du bloc 31;
une rondelle d'appui 34 assure un bon contact électrique entre une première extrémité
de la résistance, formée d'un empilement de galettes 35, et le bloc 31. Les éléments
de résistance sont avantageusement des disques, munis d'un trou central, engagés dans
la tige isolante 31. Le bloc 31 est fixé mécaniquement, par exemple par des vis métalliques,
au bras de coupure 4; le bloc 31 est électriquement relié au contact 9 du bras de
coupure.
[0016] Une rondelle 34A, placée à l'autre extrémité de la résistance, sert d'appui à un
ressort de compression 37 qui s'appuie, par l'intermédiaire d'une bague 38, sur un
épaulement d'un embout fileté 39 vissé à l'extrémité de la tige isolante 32. Le ressort
applique une force de l'ordre de 2500 Newtons sur la rondelle 34A pour assurer un
contact électrique convenable.
[0017] Un tube isolant 40 entoure les galettes 35; il est fixé par une extrémité au bloc
31.
[0018] Le tube isolant 40 est entouré partiellement par un tube métallique auquel est vissé
un capuchon métallique 42. Une vis de blocage 47 assure le blocage et le transfert
du courant entre l'embout 39 et le capuchon 42.
[0019] Des joints 43, 44, 45 et 46 assurent l'étanchéité du volume V entourant la résistance
vis-à-vis de l'extérieur.
[0020] Une valve 48 sert à remplir le volume V avec de l'hexafluorure de soufre (SF6) ou
tout autre gaz sec après avoir fait le vide d'air.
[0021] Une tresse métallique 49 relie électriquement la résistance et le tube 12, via la
rondelle 38, l'embout 39 et le capuchon 42.
[0022] L'ensemble cylindrique 16 peut, comme le montrent les figures 1, 2 et 7, être entouré
partiellement d'une sphère pare-effluves 50, fixée au moyen d'un tube 51 disposé coaxialement
à l'ensemble cylindrique 16 et vissé par un manchon fileté 52 sur la tête de la vis
47.
[0023] Le sectionneur est complété par une seconde sphère pare-effluves 55 (figures 1 et
2) et des anneaux pare-effluves 56, 57 et 58 (figures 2 et 3).
[0024] Les cornes polaires 17 et 18 sont de préférence de section cylindrique et sont terminées
par des demi-sphères pare-effluves 17A et 18A.
[0025] A titre d'exemple, pour un sectionneur à 800kV traversé par un courant permanent
de 4000 ampères, la résistance doit avoir une valeur ohmique de 500 ohms et être capable
de dissiper une énergie de 140 kJ en 4 secondes.
[0026] Le fonctionnement du sectionneur va être décrit maintenant :
1. Fermeture du sectionneur
[0027]
- on suppose que le sectionneur est initialement en position ouverte et qu'on effectue
une manoeuvre de fermeture sur charge inductive ou capacitive. Le mécanisme de manoeuvre
est actionné et le bras de coupure pivote; son extrémité s'engage entre les cornes
polaires.
[0028] Lorsque le contact 9 du bras mobile arrive à environ 40 cm du contact fixe 14, un
arc se crée entre les cornes polaires 17 et 18 d'une part et la portion métallique
16A. La résistance 35 est alors insérée dans le circuit du sectionneur via les cornes
17, 18, l'arc, la portion tubulaire 16A, le tube 40, le capuchon 42, l'embout 39,
la rondelle 38, la tresse 49 et le bloc 31.
[0029] En fin de manoeuvre, la lame 9 vient en contact avec la mâchoire 14 et la résistance
35 se trouve court-circuitée. La rotation de 90 degrés du bras de coupure permet de
briser la glace éventuellement déposée sur les contact et d'assurer une pression de
contact suffisante.
2. Ouverture du disjoncteur.
[0030] Dès que le bras pivotant a effectué sa rotation de 90 degrés sur lui-même, le contact
principal de la mâchoire s'ouvre, et le courant est dérivé vers les cornes polaires
17 et 18, assurant l'insertion de la résistance.
[0031] Grâce à la présence de la résistance, les pièces de contact du sectionneur n'ont
pas subi la destruction inhérente au préamorçage d'une manoeuvre de fermeture ou d'ouverture
d'un sectionneur en présence de courant inductif ou capacitif.
[0032] La mise en oeuvre de l'invention est simple; les sectionneurs existants n'ont pas
à être modifiés de manière importante pour être équipés du dispositif de l'invention.
[0033] L'invention s'applique plus particulièrement aux sectionneurs à haute et très haute
tension, ainsi qu'aux sectionneurs de terre.
1. Sectionneur à haute tension comprenant une première colonne support isolante portant
une première prise de courant et un bras de coupure pivotant muni d'un premier contact,
une colonne isolante tournante pour la manoeuvre du bras de coupure, une seconde colonne
support isolante portant une seconde prise de courant et un second contact en forme
de mâchoire coopérant avec ledit premier contact lorsque le sectionneur est en position
fermée, le bras pivotant effectuant, au début d'une manoeuvre d'ouverture ou en fin
de manoeuvre de fermeture une rotation sur lui-même de 90 degrés qui a pour effet
de resserrer la mâchoire à l'ouverture ou de l'écarter à la fermeture, caractérisé
en ce que ledit bras de coupure est prolongé par un ensemble cylindrique (16) contenant
une résistance et comprenant une portion tubulaire extérieure métallique (16A) reliée
électriquement à ladite résistance, ladite portion tubulaire venant, en fin de manoeuvre
de fermeture du sectionneur ou en début de manoeuvre d'ouverture du sectionneur, en
contact avec deux cornes polaires (17, 18) mécaniquement solidaires de la seconde
colonne (10) et électriquement reliées à ladite seconde prise de courant (12), ladite
résistance étant ainsi insérée dans le circuit du sectionneur via les cornes polaires
et la portion tubulaire, ladite résistance étant court-circuitée lorsque le bras de
coupure a effectué une rotation de 90 degrés sur lui-même en fin de manoeuvre de fermeture.
2. Sectionneur selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'ensemble cylindrique
(16) comprend une tige isolante (32) autour de laquelle sont engagés des éléments
de résistance (35) sous forme de disques circulaires munis d'un trou central, lesdites
galettes étant disposées dans un volume étanche (V) rempli de gaz sec, ledit volume
étant délimité notamment par une enveloppe isolante (40) entourée partiellement par
ladite portion tubulaire (16A).