[0001] La présente invention concerne un procédé d'épandage de bitume et en particulier
de liant ; elle concerne également le dispositif pour la mise en oeuvre du procédé
ainsi que la machine, du genre finisseur par exemple, susceptible de comporter un
tel dispositif.
[0002] La réalisation ou la réfection de chaussées, par dépôt d'une couche d'enrobés bitumineux
au moyen d'un finisseur, nécessite l'épandage préalable d'une couche d'accrochage.
Cette couche d'accrochage est étalée sur la surface à traiter par épandage de liant
bitumineux ou émulsion de bitume. Cet épandage est souvent réalisé avant le passage
du finisseur, au moyen d'un véhicule classique d'épandage ; le finisseur est donc
amené à se déplacer sur la couche de liant fraîchement étalé, comme les véhicules
chargés de l'alimenter en enrobés bitumineux.
[0003] Sur le chantier, les opérations de dépose d'enrobés et d'épandage de liant, s'effectuent
à des vitesses totalement différentes. Le finisseur, qui comporte ses propres moyens
de propulsion, évolue sur la surface à traiter, à une vitesse qui est inférieure à
25m/mn, généralement de l'ordre de 12 à 13m/mn. L'épandage du liant bitumineux est
une opération qui s'effectue à une vitesse nettement plus importante que celle du
finisseur, compte-tenu de la nature du liant, généralement autour de 30m/mn. Le liant
est un produit dont la viscosité impose l'utilisation de gicleurs munis d'un orifice
d'écoulement approprié. Ces orifices ont une section optimisée de façon à éviter les
risques de bouchage. Le débit des gicleurs est relativement important et, de ce fait,
compte-tenu des dosages imposés, c'est-à-dire compte-tenu de la quantité de liant
déposé par m², son épandage s'effectue à une vitesse relativement élevée, nettement
supérieure à celle que l'on rencontre pour la dépose de l'enrobé.
[0004] L'invention propose des moyens qui permettent de réaliser un épandage précis du liant
à partir d'une machine dont la vitesse d'avancement sur la surface à traiter est relativement
faible, laquelle vitesse correspond notamment à celle que l'on rencontre sur les machines
de dépose d'enrobés.
[0005] L'invention permet ainsi d'épandre du liant bitumineux, au moyen d'une rampe équipée
de gicleurs classiques, c'est-à-dire des gicleurs dont le débit est tel que les risques
de bouchage sont inexistants ; cette rampe pouvant être installée directement sur
le finisseur.
[0006] L'invention propose principalement des moyens qui permettent de surmonter les contraintes
de l'épandage d'un liant bitumineux et de réaliser cet épandage quelle que soit la
vitesse d'avancement de la machine qui dépose l'enrobé ; ainsi l'invention permet
de conserver les caractéristiques de l'épandage du liant, de l'arrêt complet de cette
machine, jusqu'à sa vitesse maximale.
[0007] Le dosage du liant, c'est-à-dire la quantité de liant déposée par m² de surface à
traiter, favorise la qualité de l'accrochage de l'enrobé mais aussi la qualité de
l'état de surface dudit enrobé.
[0008] L'invention permet encore de favoriser la rupture avec la dépose de l'enrobé, c'est-à-dire
de réaliser une dissociation naturelle du mélange eau-bitume, en laissant s'écouler
un certain temps entre les deux opérations, à savoir l'opération d'épandage d'une
part et l'opération de dépose de l'enrobé d'autre part. Cette particularité tend à
améliorer la qualité de l'accrochage de la couche d'enrobé sur la surface à traiter.
[0009] D'une manière générale, l'invention permet de travailler sur le chantier dans de
bien meilleures conditions, du fait de la propreté du chantier, ce qui améliore notamment
la sécurité du personnel et, ultérieurement, celle des usagers.
[0010] Le procédé selon l'invention consiste à réaliser une couche d'accrochage en étalant
le liant de façon intermittente, directement à partir de la machine de dépose de l'enrobé,
l'étalement sur la surface à traiter s'effectuant à une vitesse qui, par rapport au
sol, est supérieure ou égale à la vitesse d'avancement de ladite machine de dépose
d'enrobés.
[0011] Toujours selon l'invention, le procédé consiste à déposer pas à pas, du liant, dans
un périmètre précis, de façon à former des plaques qui se juxtaposent sensiblement
bord à bord pour constituer une couche de liant, continue et sensiblement régulière
en épaisseur, sur la surface à traiter, quelles que soient les variations de vitesse
d'avancement de la machine.
[0012] Selon une disposition préférentielle de l'invention, le procédé consiste à décomposer
chaque pas d'épandage en réalisant au moins un temps d'épandage qui s'effectue sur
un mouvement aller et/ou retour de la rampe, et au moins un temps d'arrêt, sans épandage,
dont la durée estliée à la vitesse d'avancement de la machine, de façon inverse.
[0013] L'invention concerne également le dispositif d'épandage qui permet la mise en oeuvre
du procédé, ce dispositif est supporté par une machine mobile sur le sol et il comporte
au moins une rampe d'épandage munie d'au moins une buse formant un jet de liant ;
ce dispositif comporte des moyens permettant de déplacer le jet de liant par rapport
à ladite machine, à une vitesse supérieure ou égale à la vitesse d'avancement de cette
machine, au moins pendant la phase d'épandage du liant sur le sol.
[0014] Selon une disposition préférentielle de l'invention, le dispositif d'épandage comporte
au moins une glissière solidaire de la machine, permettant de déplacer de façon séquentielle,
la rampe sur ladite glissière, ou des moyens permettant de faire osciller les buses
pour balayer la surface à traiter avec les jets de liant.
[0015] Toujours selon l'invention, le dispositif d'épandage comprend des moyens de détermination
du chemin parcouru par la machine sur le sol, des moyens pour déclencher les mouvements
aller et retour de balayage, et pour établir le ou les temps d'arrêt en fonction dudit
chemin parcouru.
[0016] Selon une autre disposition préférentiellle de l'invention, le dispositif d'épandage
comprend, pour manoeuvrer la rampe, deux vérins opposés, du type à simple effet, alimentés
à travers un distributeur du type croisé, lesquels vérins comportent chacun un orifice
permettant, en bout de course, un échappement libre du fluide de manoeuvre durant
le temps d'arrêt de la rampe.
[0017] L'invention concerne également la machine et en particulier le finisseur permettant
la réalisation ou la réfection de chaussées, du type comportant, à l'avant, une trémie
de réception des enrobés, et, à l'arrière, une table de répartition de ces enrobés
sur le sol, et un dispositif d'épandage de liant qui permet d'étaler ce dernier sur
la surface à traiter de façon intermittente, à une vitesse supérieure ou égale à la
vitesse maximale d'avancement du finisseur.
[0018] Ce finisseur comporte selon un premier mode de réalisation, plusieurs tronçons de
rampes d'épandage, disposés de façon à recouvrir toute la surface destinée à recevoir
l'enrobé, sans toutefois, de préférence, réaliser l'épandage de ce liant sur la zone
de passage des chenilles ou des roues dudit finisseur, avant leur passage.
[0019] Selon un autre mode de réalisation, le finisseur comporte une rampe, télescopique
ou non, disposée à l'avant, c'est-à-dire sous la trémie de réception des enrobés,
et des buses d'épandage disposées derrière les chenilles ou les roues, devant la table
de répartition, lesquelles buses se substituent aux buses correspondantes de la rampe
disposée à l'avant.
[0020] L'invention sera encore illustrée à l'aide de la description suivante et des dessins
annexés donnés à titre indicatif, et dans lesquels :
- la figure 1 représente, de façon schématique, une machine du type finisseur comportant
un dispositif d'épandage de liant selon l'invention ;
- les figures 2a et 2b illustrent plusieurs possibilités d'installation d'un dispositif
d'épandage selon l'invention, sur une machine du type finisseur ;
- la figure 3 représente, au moyen d'un schéma fonctionnel notamment, le dispositif
d'épandage selon l'invention, vu de dessus ;
- la figure 3a représente, en perspective, deux buses qui étalent une couche de liant
;
- la figure 4 est un diagramme illustrant les séquences d'épandage et en particulier
la course de chaque buse en fonction du déplacement de la machine ;
- la figure 5 représente, au moyen d'un schéma fonctionnel notamment, un autre dispositif
d'épandage selon l'invention, vu de dessus ;
- la figure 6 est un diagramme illustrant les séquences d'épandage et en particulier
la course de chaque buse en fonction du déplacement de la machine, du dispositif représenté
figure 5.
[0021] On a représenté, figure 1, de façon schématique, une machine du genre finisseur permettant
l'application sur la chaussée d'une couche de matériau du genre enrobé bitumineux.
Ce finisseur comporte un train de roulement en forme de chenille 1 ou de roues, qui
supporte notamment une trémie 2 à l'avant, et il comporte, à l'arrière des chenilles,
une table 3 servant à la répartition du matériau sur la surface à traiter. Pour réaliser
une bonne liaison entre la surface à traiter et le nouveau revêtement, on étale préalablement
une couche d'accrochage au moyen d'une rampe 4 disposée transversalement sur la machine.
[0022] La rampe d'épandage 4
a se situe en arrière des chenilles 1 pour éviter à ces dernières de rouler sur la
couche d'accrochage fraîchement déposée.
[0023] On obtient ainsi un chantier parfaitement propre ; l'émulsion d'accrochage est située
uniquement sous la couche d'enrobés.
[0024] Cependant, dans certains cas, on peut disposer la rampe 4
b à l'avant du finisseur. Cette disposition améliore l'accessibilité à la rampe pour
les opérations d'entretien et elle présente l'avantage de laisser s'écouler un certain
temps entre les deux opérations à savoir l'opération d'épandage d'une part, et l'opération
de dépose de l'enrobé d'autre part.
[0025] On a illustré, figures 2a et 2b, quelques possibilités de positionnement de la rampe
4 sur le finisseur.
[0026] On peut en effet utiliser une rampe 4
a qui s'étend à l'arrière des chenilles 1 sur toute la largeur du finisseur. On peut
également utiliser selon la place disponible sur le finisseur, plusieurs portions
de rampes comme représenté figure 2a. Ainsi, on peut disposer un tronçon 41 à l'avant
du finisseur, qui couvre l'espace compris entre les chenilles 1. Cette rampe 41 peut
être disposée en avant des chenilles 1, sous la trémie 2 par exemple. La zone de roulement
des chenilles 1 est couverte soit par un tronçon court 42, soit par un tronçon 43
plus large, qui déborde en dehors de l'encombrement des chenilles. La partie située
à l'extérieur des chenilles 1 peut également être couverte par un tronçon 44 qui complète
l'action du tronçon 42.
[0027] Ces différents tronçons 41 à 44 réalisent l'épandage d'une couche correspondant à
la largeur de la table de répartition 3. Ces différents tronçons sont positionnés
de façon à éviter le roulement des chenilles 1 sur la couche d'accrochage.
[0028] La figure 2b présente une rampe 45, du type télescopique au moyen de deux portions
latérales 46, qui se situe à l'avant du finisseur, sous la trémie 2. Selon le type
de dosage, et en particulier pour les dosages faibles, seule cette rampe située à
l'avant sera utilisée. Pour des dosages forts, c'est-à-dire supérieurs à 800g/m²,
les risques de patinage et d'encrassement des chenilles nécessitent l'utilisation
de buses 47 disposées à l'arrière des chenilles du finisseur. Ces buses 47 se substitueront
aux buses correspondantes de la rampe 45 située à l'avant.
[0029] Les rampes 4
a et 4
b sont équipées avec des buses classiques comportant des gicleurs dont les sections
permettent des débits de l'ordre de 3 à 9 litres par minute, ce qui évite les risques
de bouchage.
[0030] On remarque, figures 2a, 2b, que les rampes 41 à 47 constituant le dispositif d'épandage
sont mobiles transversalement par rapport au sens d'avancement de la machine finisseur,
tout comme les rampes 4
a et 4
b illustrées figure 1. Cette configuration permet de réduire au maximum l'encombrement
du dispositif d'épandage sur le finisseur. Toutefois, ce dispositif d'épandage peut
être mobile longitudinalement, c'est-à-dire se déplacer dans le même sens que le finisseur,
avec une vitesse par rapport au sol qui est supérieure ou égale à celle de ce dernier.
[0031] On a représenté, figure 3, par un simple schéma fonctionnel, un dispositif d'épandage
disposé transversalement par rapport au sens d'avancement de la machine porteuse qui
permet de réaliser des bandes longitudinales 6 de liant, disposées bord à bord pour
former la couche d'accrochage. Chaque bande 6 a une largeur qui correspond à l'écart
entre deux buses 7 de la rampe 4 et elle est constituée d'une pluralité de plaques
8 juxtaposées et disposées bord à bord sur la surface à recouvrir. Ces plaques 8 ont
une forme qui dépend de la vitesse d'avancement. Leur forme est le plus souvent quasiment
rectangulaire ; elle ressemble à un parallélogramme lorsque le rapport entre la vitesse
de l'étalement du liant et celle de la dépose de l'enrobé diminue. Lorsque la vitesse
de la machine varie entre deux balayages, il peut y avoir un léger chevauchement des
plaques 8. La longueur des plaques correspond à la largeur des bandes 6 et leur largeur
correspond à la largeur du jet 9 des buses 7. La rampe 4 est guidée par des moyens
appropriés sur une glissière 10 qui est solidaire du bâti 11 de la machine finisseur.
Cette glissière 10 est disposée transversalement par rapport au sens d'avancement
de la machine. Elle peut être constituée de plusieurs tronçons qui sont alors disposés,
comme pour les rampes montrées figures 2a et 2b, soit à l'avant de la machine, soit
latéralement par rapport aux chenilles 1, soit à l'arrière des chenilles 1. La rampe
4 est mobile sur cette glissière 10 au moyen d'un vérin 12 solidaire du bâti 11 et
qui est actionné par un distributeur 13 grâce à une alimentation hydraulique ou pneumatique
par exemple. La course
C du vérin 12 correspond à l'espacement entre deux buses 7 de la rampe 4. Elle correspond
aussi à la largeur d'une bande 6 de liant.
[0032] Ce vérin 12 est commandé, à travers le distributeur 13, au moyen d'un organe 14 du
genre capteur, qui déclenche une séquence d'épandage en fonction d'informations données
par exemple par une roue 15, en contact avec le sol. Cette roue 15 est une roue codée,
par des moyens appropriés, du genre tétons ou orifices qui coopèrent avec l'organe
détecteur 14 de façon à déclencher une séquence d'épandage lorsque la machine finisseur
a avancé d'une distance qui correspond au pas
P de l'épandage. Ce pas
P de l'épandage correspond à la largeur du jet 9 ou faisceau de liant projeté par les
buses 7, sur le sol.
[0033] Chaque bande 6 de liant, est constituée d'une juxtaposition de plaques 8 dont les
dimensions correspondent à la course
C du vérin 12 et au pas
P de l'épandage, c'est-à-dire à l'empreinte du faisceau de la buse 7, sur le sol.
[0034] On a illustré figure 3a, l'étalement du liant pour constituer une couche d'accrochage
continue sur la surface à traiter. Les buses 7 étalent le liant dans un périmètre
bien précis au moyen d'un balayage de la surface à traiter. Dans le cas de la figure
3a, la couche de liant est obtenue par un mouvement de balayage transversal ; elle
peut être obtenue par un mouvement de balayage longitudinal. Ce balayage est lui-même
obtenu soit par un mouvement global de la rampe porteuse des buses 7, soit par un
mouvement d'oscillation des buses autour d'axes transversaux ou longitudinaux. Les
buses 7 sont orientées en conséquence pour positionner le jet 9 dans un sens perpendiculaire
au sens de déplacement ou d'oscillation de la buse. Dans le cas d'un balayage longitudinal,
c'est-à-dire d'un balayage dans le même sens que l'avancement de la machine, les variations
de la vitesse d'avancement de ladite machine ne provoqueront pas de phénomènes de
chevauchement de deux plaques 8 successives, comme on peut éventuellement l'observer
dans le cas d'un balayage transversal.
[0035] On remarque, figure 3, sur le dispositif d'épandage, des moyens amortisseurs 16 et
17 disposés, aux extrémités de la glissière 10 pour adoucir le mouvement transversal
de la rampe 4.
[0036] On remarque aussi une deuxième roue 18 disposée de l'autre côté du dispositif par
rapport à la roue 15, servant éventuellement à le soutenir et le maintenir par rapport
au sol.
[0037] La figure 4 illustre une succession de séquences d'épandage de liant par le dispositif
de la figure 3. On a fait figurer schématiquement, sur ce diagramme, le mouvement
des buses 7, vu de dessus, sur le sol. Le diagramme fait apparaître la course transversale
C d'une buse 7 et son déplacement longitudinal
D. Au départ d'une séquence, la buse parcourt un trajet aller
A qui correspond à la course
C du vérin 12, puis elle effectue un retour
R de même allongement qui la repositionne à son point de départ. Le trajet aller et
retour de la buse s'effectue dans un temps qui est inférieur au temps nécessaire à
la machine pour parcourir le pas
P de l'épandage. La rampe 4 se maintient en position repos pendant que la machine continue
à avancer, en attendant le démarrage d'une autre séquence d'épandage. Cette période
de repos
S permet d'absorber les variations de vitesse éventuelles de la machine finisseur.
Si le temps nécessaire à une buse pour faire un aller et retour devient supérieur
au temps mis par la machine pour parcourir le pas d'épandage, il suffit de multiplier
le nombre de buses pour réduire d'autant le temps consacré, dans une séquence, à l'épandage,
et maintenir une période de repos
S suffisante entre deux séquences d'épandage.
[0038] Cet épandage s'effectue généralement en une seule couche pendant le trajet aller
A de la buse. On peut envisager un épandage par plusieurs couches ; le liant est alors
étalé à l'aller et au retour de la buse.
[0039] On a représenté, figure 5, au moyen d'un schéma fonctionnel, un dispositif d'épandage
qui reprend les caractéristiques essentielles du dispositif représenté figure 3. La
surface qui doit recevoir la couche d'enrobés, est recouverte de liant et en particulier
de plaques 8 comme décrit en relation avec la figure 3.
[0040] Pour diminuer les à-coups et en particulier les coups de bélier dans le circuit hydraulique,
le dispositif d'épandage comporte deux vérins 21 et 22 disposés dos à dos, pour manoeuvrer
la rampe 4. Ces vérins 21 et 22 sont du type simple effet : le vérin 21 tire la rampe
pour la déplacer de la gauche vers la droite, comme représenté figure 5 ; le vérin
22 tire sur la rampe 4 pour la déplacer de la droite vers la gauche. Ces deux vérins
ont une même course
C qui correspond à l'écart entre deux buses 7.
[0041] Ces vérins 21 et 22 comportent chacun une alimentation 211-221 qui se situe au niveau
de la face de passage de la tige de chacun d'eux. A l'autre extrémité du corps de
ces vérins, on trouve respectivement les orifices d'échappement 212 et 222, situés
en amont du piston lorsque celui-ci arrive en fin de course. On obtient ainsi un amortissement
en fin de course et une chute de pression dans le circuit hydraulique d'alimentation
sans préjudice pour le fonctionnement. Cette particularité procure un échappement
libre du fluide de manoeuvre pendant les temps d'arrêt de la rampe à chaque fin de
course.
[0042] Les vérins 21 et 22 sont solidaires du bâti 11 de la machine. Ils sont positionnés
en opposition, comme représenté figure 5. Le volume de leur chambre peut être différent
pour permettre une variation de la vitesse de déplacement de la rampe 4 à l'aller
et au retour dans la mesure où le débit d'alimentation est constant. Cette possibilité
de variation de la vitesse de la rampe à l'aller et au retour permet de réaliser des
dosages différents selon que l'on utilise les buses à l'aller ou au retour. Ainsi,
on peut avoir un aller à vitesse lente pour un dosage de 450g/m² et un retour à vitesse
rapide qui permet de limiter le dosage à 300g/m². L'utilisation de l'aller et du retour
pour l'épandage permet un dosage à 750g/m².
[0043] Cette variation du dosage peut ainsi s'effectuersimplement par un choix de la période
d'épandage au moyen d'un simple sélecteur, sans rien changer à l'installation.
[0044] Les deux vérins 21 et 22 sont actionnés sous l'effet d'un distributeur 23 du type
croisé comportant un électroaimant qui permet le déplacement du tiroir dans un sens,
et un ressort de rappel du tiroir. Ce distributeur 23 reçoit un ordre pour faire fonctionner
l'un des vérins ; la suppression de cet ordre fait automatiquement fonctionner l'autre
vérin.
[0045] Le distributeur 23 est soumis aux ordres d'un compteur électronique programmable
24 qui reçoit les impulsions provenant d'une génératrice 25 entraînée par tout moyen
approprié dont le mouvement est proportionnel à la vitesse d'avancement de la machine.
De préférence, cette génératrice 25 est montée en bout d'un arbre d'entrainement des
chenilles 1 de la machine ; elle détermine son avance sur la surface à traiter, et
le chemin parcouru.
[0046] L'alimentation des vérins 21 et 22 s'effectue au moyen d'une pompe 26 puisant dans
un réservoir 27. Les orifices de sortie 212 et 222 situés au fond des vérins 21 et
22 sont reliés au réservoir 27 contenant le fluide hydraulique, par un conduit 28.
[0047] On a représenté schématiquement figure 6, le mouvementdes buses 7 sur la surface
à traiter, en fonction du déplacement de la machine. Ces buses 7 effectuent des séquences
aller
A et retour
R entrecoupées de temps de pose
SA,
SR. Le compteur électronique 24 émet des impulsions destinées au distributeur 23, pour
activer l'un des vérins 21 ou 22 ; la durée de ces impulsions correspond à la moitié
du temps nécessaire pour parcourir une distance
P qui correspond à la largeur au sol des jets 9, selon l'exemple des figures 5 et 3a.
Ainsi, à la fin du mouvement aller
A, on observe une pose
SA pendant laquelle le vérin 21 par exemple, qui a procédé au déplacement de la rampe
4, continue à être alimenté. Cependant, la pression d'alimentation est pratiquement
nulle, du fait de l'échappement libre du fluide hydraulique par l'orifice 212. Dès
que le temps imparti par le compteur 24 est écoulé, c'est-à-dire un temps qui correspond
à la moitié du temps nécessaire pour parcourir le pas
P, l'impulsion normalement donnée à l'électro-aimant du distributeur 23, est supprimée,
et c'est le ressort de ce dernier qui entre en action pour permettre l'alimentation
de l'autre vérin 22, lequel provoque le mouvement retour de la rampe à l'issue duquel
un temps de repos
SR est observé jusqu'au moment où une nouvelle impulsion sur l'électro-aimant du distributeur
23 permet un autre mouvement aller de la rampe.
[0048] On obtient ainsi un mouvement plus souple de la rampe 4, sans à-coup, ce qui améliore
grandement la tenue mécanique des différents organes en mouvement.
[0049] Les signes de référence insérés après les caractéristiques techniques mentionnées
dans les revendications ont pour seul but de faciliter la compréhension de ces dernières
et n'en limitent aucunement la portée.
1.- Procédé d'épandage de liant du genre bitume sous forme de couche, au moyen d'une
rampe portée par une machine et munie d'au moins une buse, laquelle machine se déplace
sur la surface à traiter, à une vitesse variable comprise entre l'arrêt total et une
vitesse maximale, caractérisé en ce qu'il consiste à étaler le liant de façon intermittente
sur ladite surface, l'étalement s'effectuant à une vitesse supérieure ou égale à la
vitesse d'avancement de ladite machine.
2.- Procédé d'épandage de liant selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il consiste
à déposer pas à pas, sur la surface à traiter, du liant, dans un périmètre précis,
de façon à former des plaques (8) qui se juxtaposent sensiblement bord à bord pour
former une couche de liant, continue et régulière sur ladite surface à traiter, quelles
que soient les variations d'avancement de la machine.
3.- Procédé d'épandage de liant selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'il consiste
à prévoir pour chaque pas d'épandage, au moins un temps d'épandage qui s'effectue
sur un mouvement aller et/ou retour de la rampe, et au moins un temps d'arrêt, sans
épandage, dont la durée est liée à la vitesse d'avancement de la machine.
4.- Dispositif d'épandage pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des
revendications 1 à 3, du type supporté par une machine qui se déplace à vitesse variable
sur le sol, comportant au moins une rampe d'épandage (4) munie d'au moins une buse
(7) formant un jet de liant, caractérisé en ce qu'il comporte des moyens permettant
de déplacer ledit jet (9) par rapport à ladite machine, à une vitesse par rapport
au sol qui est supérieure ou égale à la vitesse d'avancement de cette machine sur
le sol, au moins pendant la phase d'épandage du liant.
5.- Dispositif d'épandage selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'il comporte
au moins une glissière (10) solidaire et disposée transversalement ou longitudinalement
par rapport à la machine, des moyens de manoeuvre du genre vérin et des moyens permettant
de déplacer de façon séquentielle, la rampe (4) sur ladite glissière (10) pour balayer
la surface à traiter au moyen des jets (9).
6.- Dispositif d'épandage selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'il comporte
des moyens pour faire osciller la ou les buses (7) d'épandage autour d'axes sensiblement
transversaux ou longitudinaux par rapport au sens d'avancement de la machine, pour
réaliser un balayage de la surface à traiter par le ou les jets (9) de la ou des buses
(7).
7.- Dispositif d'épandage selon l'une quelconque des revendications 5 ou 6, caractérisé
en ce qu'il comprend des moyens de détermination du chemin parcouru par la machine
sur la surface à traiter, des moyens pour déclencher les mouvements de balayage aller
et retour de la rampe, et pour établir le ou les temps d'arrêt en fonction dudit chemin
parcouru.
8.- Dispositif d'épandage selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'il comprend,
pour manoeuvrer la rampe (4), deux vérins opposés (21, 22), du type à simple effet,
alimentés à travers un distributeur (23) du type croisé, lesquels vérins comportent
chacun des orifices (212, 222) qui permettent, en bout de course, un échappement libre
du fluide de manoeuvre pendant le temps d'arrêt de la rampe.
9.- Dispositif d'épandage selon la revendication 8, caractérisé en ce qu'il comporte
deux vérins opposés (21 et 22) dont le volume des chambres est différent de façon
à réaliser, pour un débit d'alimentation constant, une variation de vitesse de la
rampe et de ce fait, une possibilité de variation du dosage de liant sur la surface
à traiter.
10.- Machine de réalisation ou de réfection de chaussées, du genre finisseur, du type
comportant à l'avant, une trémie (2) de réception des enrobés et, à l'arrière, une
table (3) de répartition de cet enrobé sur la surface à traiter, caractérisée en ce
qu'elle comporte, disposé en avant de ladite table (3), un dispositif d'épandage de
liant selon l'une quelconque des revendications 4 à 8.
11.- Machine de réalisation ou de réfection de chaussées, selon la revendication 10, caractérisée
en ce qu'elle comporte plusieurs tronçons de rampes d'épandage, disposés de façon
à recouvrir toute la surface à traiter, sans toutefois de préférence, réaliser l'épandage
du liant sur la zone de passage des chenilles (1) de la machine, avant le passage
de ces dernières.
12.- Machine de réalisation ou de réfection de chaussées, selon la revendication 10, caractérisée
en ce qu'elle comporte une rampe (45) disposée à l'avant du finisseur, et des buses
(47) disposées derrière les chenilles (1) de la machine, devant la table (3), lesquelles
buses (47) se substituent aux buses correspondantes de ladite rampe avant.