[0001] La présente invention concerne un ski muni d'un dispositif d'arrêt ou frein constitué
d'au moins un élément d'arrêt articulé sur un côté du ski et maintenu dans une position
opérante par un moyen élastique et d'au moins une pédale d'actionnement ayant pour
fonction de relever l'élément d'arrêt dans une position inopérante lors du chaussage.
[0002] L'invention concerne également une fixation de ski de sécurité équipée d'un tel dispositif
d'arrêt.
[0003] Dans les dispositifs d'arrêt ou freins de skis connus, par exemple des publications
EP 0 076 176 et 0 264 664, ainsi que de nombreuses publications antérieures, l'ensemble
éléments d'arrêt et pédale constitue un tout fabriqué séparément et destiné à être
fixé sur le ski ou sur la fixation. La pédale d'actionnement fait donc partie du dispositif
et elle est solidaire des éléments d'arrêt. Cette conception a été considérée jusqu'ici
comme la plus appropriée.
[0004] La première démarche de la présente invention a été de remettre en question cette
conception devenue usuelle. A l'examen, il apparaît que soit les éléments d'arrêt,
soit la pédale ne sont pas toujours disposés de la manière la plus judicieuse. C'est
notamment le cas lorsque la fixation comporte une plaque sous-pied détachable du ski
ou montée pivotante sur le ski ou une talonnière montée pivotante sur le ski ou sur
une plaque sous-pied. Dans ces cas la pédale peut gêner le déplacement de la pièce
pivotante de la fixation et modifier également les conditions de déclenchement de
la fixation en raison du frottement d'autant plus important que l'amplitude du glissement
est grande.
[0005] L'invention a pour but d'améliorer le fonctionnement de la fixation tout en simplifiant
la construction du dispositif d'arrêt.
[0006] Le ski, respectivement la fixation de ski de sécurité, selon l'invention est caractérisé
en ce que la pédale d'actionnement et l'élément d'arrêt sont indépendants l'un de
l'autre.
[0007] L'élément de frein et la pédale peuvent ainsi être montés chacun sur l'élément de
la fixation le mieux d'adapté à le recevoir. En montant notamment la pédale sur un
élément de la fixation se déplaçant avec la chaussure lors du déclenchement de la
fixation, il est possible de réduire le mouvement relatif entre la pédale et la semelle
de la chaussure et par conséquent de réduire l'effet d'entrave au glissement de la
pédale sur la chaussure.
[0008] Pédale et élément d'arrêt étant traités séparément, il est possible de simplifier
chacune de ces pièces, la pédale pouvant être constituée d'une simple plaque en matière
synthétique glissant sur un bras de levier de l'élément d'arrêt. Ce frottement glissant
est facile à maitriser et il peut être maintenu dans des valeurs très faibles.
[0009] La conception du dispositif d'arrêt selon l'invention ne s'applique pas seulement
aux fixations ou parties de fixation mobiles sur le ski, mais à tout type de fixation
et présente des avantages dans tous les cas.
[0010] En examinant après coup un état de la technique élargi, on pourra constater que l'on
connaît, du document EP 0 330 620, une planche à neige munie d'un frein dans laquelle
la pédale d'actionnement du frein possède une certaine liberté relativement au frein.
La construction utilisée résulte toutefois d'une situation particulière qui rendait
difficile l'utilisation d'un frein muni de sa pédale. En effet, la fixation est disposée
transversalement à la planche, alors que le frein est articulé sur le côté de la planche,
comme un frein de ski. L'inventeur n'a toutefois pas cherché à dissocier le frein
et la pédale, mais au contraire à conserver une liaison aussi étroite que possible,
d'où l'utilisation, comme pédale, d'un arceau entrelacé avec le bras de levier du
frein.
[0011] Des formes d'exécution seront maintenant décrites, à titre d'exemple, en relation
avec les dessins annexés dans lesquels :
[0012] La figure 1 est une vue latérale partielle d'un ski et de la partie arrière d'une
fixation de sécurité à plaque munie d'un dispositif d'arrêt, en position déclenchée,
en l'absence de chaussure.
[0013] La figure 2 est une demi-vue du même dispositif vu selon l'axe du ski.
[0014] Les figures 3 à 7 représentent schématiquement d'autres types de fixation de ski
et d'autres agencements du dispositif d'arrêt.
[0015] La figure 1 représente la partie arrière d'une fixation de ski de sécurité à plaque
telle que décrite en détail dans la demande de brevet FR 2 643 566 de la requêrante.
On reconnaît une plaque sous-pied 1 montée pivotante en sa partie centrale sur un
ski 2 et portant à l'arrière, une talonnière 3 munie d'une mâchoire 4 articulée sur
la talonnière et destinée à maintenir le talon d'une chaussure 5. Comme décrit dans
la demande de brevet FR 2 643 566, la talonnière 3 est montée pivotante sur la plaque
1 autour d'un axe vertical.
[0016] Sur la plaque 1, de chaque côté de celle-ci, est monté un élément d'arrêt 6 actionnable
au moyen d'une pédale 7 articulée sur la talonnière 3 autour d'un axe 8. Chacun des
élément d'arrêt 6 est constitué de deux tiges métalliques 9 et 10 reliées entre-elles
par une griffe 11 en matière synthétique dans laquelle les tiges 9 et 10 sont noyées.
En partant de la griffe 11, les tiges 9 et 10 sont tout d'abord rectilignes et gauches
l'une par rapport à l'autre. La tige 9 présente ensuite un coude 9a suivi d'une partie
intermédiaire 9b rectiligne oblique constituant l'axe d'articulation de l'élément
d'arrêt sur la plaque 1. Cette partie 9b est suivie d'une partie 9c coudée en forme
de manivelle et constituant un levier sur lequel agit la pédale d'actionnement 7.
[0017] L'extrémité 10a de l'autre tige est également coudée et s'appuie, avec une légère
pression, dans une cavité 12 ménagée dans la face latérale de la plaque 1. Le point
d'appui de l'extrémité 10a est situé au-dessous et en arrière de l'axe 9b et la légère
pression sur le dispositif d'arrêt maintient celui-ci dans une position oblique telle
que représentée aux figures 1 et 2. Dans cette exécution, l'élasticité de l'élément
d'arrêt est assurée par la griffe 11, mais elle pourrait être assurée par tout autre
moyen.
[0018] Lorsque le skieur chausse le ski, la semelle de la chaussure actionne la pédale 7,
laquelle, par sa face inférieure concave 7a, actionne le levier 9c de l'élément d'arrêt
en entraînant celui-ci en rotation autour de son axe oblique 9b. La face latérale
de la plaque 1 s'oppose toutefois à la libre rotation de la tige 10 autour de l'axe
9b obligeant l'élément d'arrêt à se déformer, cette déformation se faisant par la
déformation élastique de la griffe en matière synthétique 11. La cavité 12 réduit
en outre les possibilités de glissement de l'extrémité 10a sur la face latérale de
la plaque 1, augmentant ainsi la déformation de l'élément d'arrêt. Compte tenu de
l'orientation de l'axe 9b de l'élément d'arrêt, celui-ci vient se placer parallèlement
à l'axe du ski, de sorte qu'à partir d'un certain angle de rotation, l'extrémité 10a
de la tige a tendance à s'échapper de la cavité 12 et glisse sur le côté de la plaque
1. La tension est toutefois maintenue, voire augmentée par une butée 13 située en
dessous de l'axe 9b. Dans cette position, l'énergie élastique accumulée dans l'élément
d'arrêt est maximale.
[0019] Lorsque la chaussure quitte la fixation en cas de chute ou de déchaussage volontaire,
l'un ou les deux éléments d'arrêt 6 sont libérés et viennent se placer dans la position
représentée aux figures 1 et 2, la griffe 11 venant se planter dans la neige pour
immobiliser le ski.
[0020] Lors d'un déclenchement de la fixation de sécurité en torsion, la talonnière 3 est
entraînée en rotation par la chaussure 5. La pédale 7 étant montée sur la talonnière
3, elle suit la chaussure dans son mouvement en réduisant le déplacement relatif entre
la chaussure et la pédale, maintenant la résistance due aux frottements à une valeur
minimale. La pédale 7 glisse sur la partie 9c des éléments d'arrêt. Si la pédale 7
est réalisée en plastique et les tiges 9 en métal, le frottement de la pédale 7 sur
les tiges 9 peut être parfaitement maîtrisé et maintenu à une valeur très basse. Ceci
est d'autant plus avantageux que la semelle de la chaussure est dégradée.
[0021] On relève que la fixation constitue un ensemble complètement équipé indépendamment
du ski, ce qui facilite le montage de la fixation sur le ski.
[0022] La figure 3 représente une fixation constituée d'une talonnière 14 et d'une butée
avant 15 indépendante. La talonnière 14 est fixe en rotation et s'ouvre vers le haut,
tandis que la butée 15 peut pivoter. Les éléments d'arrêt 6 sont montés sur une pièce
indépendante 16 fixée sur le ski en avant de la talonnière 14. La pédale 7 est articulée
sur la talonnière 14.
[0023] La figure 4 représente une fixation à plaque du même type que celle représentée à
la figure 1. Les éléments d'arrêt sont montés sur une pièce 17 indépendante de la
plaque 1 et fixés sur le ski 2. Quant à la pédale 7, elle est articulée sur la plaque
1. Dans ce cas également la pédale 7 accompagne la chaussure dans son mouvement de
rotation lors de déclenchement de la fixation en torsion.
[0024] La pièce 17 pourrait faire partie de la plaque.
[0025] La figure 5 représente schématiquement la même fixation que celle représentée à la
figure 3, mais dans laquelle la pièce 16 portant les éléments d'arrêt 6 est fixée
sur le ski 2 légèrement en arrière de la butée pivotante 15. La pédale 7 est fixée
sur le support de la butée avant 15.
[0026] La figure 6 représente schématiquement une fixation à plaque sous-pied 18 comportant
une talonnière 19, pivotante ou non, et une butée avant 20 montée pivotante sur la
plaque 18. Dans ce cas, les éléments d'arrêt 6 sont articulés sur la plaque 18, comme
dans la première forme d'exécution, tandis que la pédale 7 est montée sur la butée
avant pivotante 20. Ce montage présente les mêmes avantages que celui des figures
1 et 2.
[0027] La figure 7 représente une fixation analogue à la fixation représentée à la figure
3. Elle en diffère en ce que les éléments d'arrêt 6 sont articulés sur la talonnière
14, de telle sorte que celle-ci peut être livrée complètement équipée du dispositif
d'arrêt.
[0028] L'élément d'arrêt représenté aux figures 1 et 2 n'est bien entendu qu'un exemple
d'exécution. Il pourrait être remplacé par tout autre exécution telle qu'un élément
constitué d'une seule tige métallique élastique en forme d'épingle à cheveux ou un
dispositif comportant un ressort auxiliaire. Dans certains cas on pourrait avoir un
seul élément d'arrêt.
[0029] Selon un mode d'exécution non représenté, la pédale est montée sur la fixation, tandis
que les éléments d'arrêt sont articulés obliquement directement sur le ski, la partie
9b pénétrant dans un flanc vertical du ski et ressortant sur la face supérieure du
ski.
1. Ski équipé d'une fixation de sécurité et muni d'un dispositif d'arrêt ou frein constitué
d'au moins un élément d'arrêt (6) maintenu dans une position opérante par un moyen
élastique et d'au moins une pédale d'actionnement (7) indépendante de l'élément d'arrêt
et ayant pour fonction de relever l'élément d'arrêt dans une position inopérante lors
du chaussage, caractérisé en ce que la pédale (7) et l'élément d'arrêt (6) sont montés
sur des parties de la fixation, ou de la fixation et du ski (1, 3; 1, 17; 18, 20)
mobiles l'une relativement à l'autre dans un plan parallèle au plan du ski.
2. Ski selon la revendication 1, équipé d'une fixation à plaque pivotante portant une
talonnière elle-même montée pivotante sur la plaque, caractérisé en ce que la pédale
(7) est montée sur la talonnière (3) et l'élément d'arrêt sur la plaque (1).
3. Ski selon la revendication 1, équipé d'une fixation à plaque pivotante, caractérisé
en ce que la pédale (7) est montée sur la plaque (1) et l'élément d'arrêt (6) sur
un support auxiliaire (17) fixé au ski.
4. Ski selon la revendication 1, équipé d'une fixation à plaque portant une butée avant
pivotante (20), caractérisé en ce que la pédale (7) est montée sur la butée avant
(20) et l'élément d'arrêt sur la plaque (18).
5. Ski selon la revendication 1, caractérisé en ce que la pédale est montée sur la fixation,
que les éléments d'arrêt sont montés directement sur le ski et que les éléments d'arrêt
comprennent une tige présentant une partie oblique cylindrique traversant obliquement
le ski qui lui sert directement de palier.
6. Fixation de ski de sécurité équipée d'un dispositif d'arrêt de ski constitué d'au
moins un élément d'arrêt (6) articulé sur un côté de la fixation et maintenu dans
une position opérante par un moyen élastique et d'au moins une pédale d'actionnement
(7) indépendante de l'élément d'arrêt et ayant pour fonction de relever l'élément
d'arrêt dans une position inopérante lors du chaussage, caractérisée en ce que la
pédale (7) et l'élément d'arrêt (6) sont montés sur des parties de la fixation (1,
3; 18, 20) différentes et mobiles l'une relativement à l'autre dans un plan horizontal.