[0001] La présente invention concerne un dispositif de commande d'une vanne d'injection
de fluide, et plus particulièrement d'un fluide de refroidissement d'un milieu notamment
dans un système de lancement vertical de missiles.
[0002] Dans un système de lancement vertical de missiles il est prévu des moyens pour refroidir
telle ou telle partie du système, en fonction des opérations qui se produisent, qu'elles
aient été commandées ou produites fortuitement.
[0003] Dans un système de lancement vertical, la mise à feu d'un missile débute par un allumage
du propulseur d'accélération du missile pour exécuter la phase de sortie. Les gaz
de propulsion ne sont pas récupérés et sont évacués vers le haut par un ou plusieurs
conduits d'évacuation des gaz, après passage ou non dans une chambre de tranquillisation
située au-dessous des containers de missiles.
[0004] En raison des températures qui se développent dans un système de lancement vertical,
il est nécessaire d'injecter un fluide de refroidissement, par exemple de l'eau, de
manière à refroidir le missile et les gaz de propulsion dans le conduit d'évacuation
des gaz ou plus exactement dans la cuve ou chambre de tranquillisation, lors d'un
incident tel qu'un allumage intempestif, ou en période de stockage, ou lors d'un tir
retenu, ou en phase de tir, ou encore en cas d'incendie interne à une munition. Une
injection de fluide directement dans la cuve ou conduit d'évacuation des gaz peut
être également souhaitable lorsqu'il est à craindre une réinflammation des gaz résiduels
après un tir normal.
[0005] Les systèmes de lancement vertical de missiles comportent généralement des capteurs
de pression capables de mesurer localement ou de façon générale la pression dans une
enceinte, par exemple dans la chambre de tranquillisation. Les mesures ainsi effectuées
sont analysées et traitées afin de déterminer s'il est nécessaire ou non d'injecter
un fluide de refroidissement constitué le plus souvent par de l'eau. Lorsque l'eau
de refroidissement doit être injectée, alors est enclenchée une commande d'une vanne
d'injection, du type pyrotechnique, au moyen d'une impulsion électrique par exemple.
[0006] Toutefois, l'utilisation de capteurs de pression présente plusieurs inconvénients.
Parmi ces inconvénients, il faut citer le coût d'un tel ensemble de capteurs et de
traitement des mesures si l'on veut être certain d'obtenir une injection d'eau fiable
et rapide. Un autre inconvénient réside dans le fait qu'une vanne pyrotechnique, qui
est choisie pour sa rapidité d'action, peut être sensible à d'autres facteurs du milieu
ambiant et notamment aux ondes radio-électriques.
[0007] La présente invention a pour but de remédier aux inconvénients précités et de proposer
un dispositif de commande d'une vanne d'injection qui ne soit pas de type pyrotechnique,
l'actionnement de ladite vanne étant produit par la brutale surpression qui est produite
lors d'un allumage d'un propulseur.
[0008] Un objet de la présente invention est un dispositif de commande de vanne comprenant
au moins un élément déformable et sensible à la pression régnant dans le milieu à
refroidir, un tel dispositif permettant une injection d'un fluide de refroidissement
qui soit rapide et sûre.
[0009] Un avantage de la présente invention réside dans le fait de permettre une injection
de fluide de refroidissement très rapide et sûre.
[0010] D'autres avantages et caractéristiques apparaîtront à la lecture de la description
de plusieurs modes de réalisation de l'invention, ainsi que des dessins annexés sur
lesquels :
la figure 1 est une vue en perspective partielle d'un système d'évacuation des gaz
d'un lance missile vertical.
La figure 2 est une représentation schématique d'un premier mode de réalisation selon
l'invention.
La figure 3 est une représentation schématique d'un deuxième mode de réalisation selon
l'invention.
La figure 4 est une représentation schématique d'un troisième mode de réalisation
selon l'invention.
La figure 5 est une représentation schématique d'un quatrième mode de réalisation
selon l'invention.
[0011] Un système d'évacuation des gaz d'un lance missile vertical équipant un navire de
guerre comprend généralement (figure 1) une cuve de récupération 1 des gaz de propulsion
produits par un missile 2 embarqué dans un conteneur 3, lesdits gaz de propulsion
étant admis dans la cuve 1 à travers des orifices 3' au-dessus desquels sont montés
les missiles 2. Une cheminée d'évacuation 4 communique avec la cuve 1 et permet l'échappement
à l'atmosphère des gaz contenus dans la cuve 1. La cheminée d'évacuation peut être
du type unique et rectangulaire comme celle représentée sur la figure 1 ou du type
multicylin- dres. Un dispositif d'injection de fluide de refroidissement 5, en l'occurence
de l'eau, est également prévu et il est relié au circuit d'incendie du bâtiment par
une canalisation 6.
[0012] Selon la présente invention, le dispositif comprend une vanne de fermeture-ouverture
7 qui est montée sur la canalisation 6, un injecteur 8 débouchant dans la cuve 1 qui
est représentée partiellement sur la figure 2, et des moyens de commande 9 de la vanne
7. Les moyens de commande 9 sont constitués par une membrane métallique déformable
10 disposée sur une protection thermique 11 qui, éventuellement, peut recouvrir tout
ou partie des parois de la cuve 1. La membrane 10 et la protection thermique 11 sont
recouvertes par un corps 12, à la partie supérieure duquel est ménagé un orifice 13
pour le passage d'une tige mobile 14 pourvue d'une tête 15. Le corps 12, la membrane
10 et la protection thermique 11 sont fixés au-dessus d'un orifice 16' ménagé dans
la paroi supérieure 16 de la cuve par tout moyen approprié tel que des boulons 17.
Le matériau du corps 12 peut, par exemple, être de même nature que la cuve 1, en résine
silicone notamment.
[0013] Lors de la mise à feu d'un missile, les gaz de propulsion du missile doivent, pour
pouvoir être évacués hors du système d'évacuation, au préalable éjecter la masse d'air
immobile qui se trouve dans la cuve 1. Il s'ensuit que, pendant une durée très courte,
de l'ordre de 40 à 60 millisecondes, juste après la mise à feu, une surpression importante
est créee dans la cuve. Une telle surpression est utilisée selon l'invention comme
force motrice pour déformer la membrane 10 en direction de la tête élargie 15. La
déformation de la membrane 10 entraîne, par contact sur la tête 15, un déplacement
de la tige 14 solidaire de la tête 15, laquelle tige 14 actionnant un tiroir d'ouverture-fermeture
prévu dans la vanne 7 de façon que l'eau soit pulvérisée à travers l'injecteur 8 à
l'intérieur de la cuve 1. La pulvérisation de l'eau dans la cuve 1 provoque le refroidissement
des gaz contenus dans la cuve 1.
[0014] Lorsque la surpression dans la cuve 1 cesse, la membrane 10 revient à son état initial.
[0015] Bien entendu, il peut être nécessaire d'injecter plus ou moins longtemps l'eau de
refroidissement. Dans ce cas, on peut prévoir de freiner le retour de la tige 14 vers
la position neutre qu'elle occupait avant la déformation de la membrane 10. Le retard
à la fermeture de la vanne 7 est prévu fixe dans cette dernière et il est inutile
de décrire comment il est réalisé car cela est bien connu des spécialistes en hydraulique
ou des vannes.
[0016] Le dispositif selon l'invention fonctionne de la même manière lorsqu'il se produit
un allumage intempestif de missile puisque dans ce cas une surpression est également
provoquée dans la cuve 1 et la vanne 7 est ouverte, après déformation de la membrane
10. Un autre avantage est que le dispositif selon l'invention permet d'alléger les
protections thermiques de la cuve 1 puisqu'à chaque phénomène de surpression la vanne
7 s'ouvre et que de l'eau est injectée dans la cuve 1.
[0017] En outre, il est à noter que l'injection d'eau systématique après chaque tir, qu'il
soit réel ou intempestif, permet de réduire ou même d'éliminer les éventuelles réinflammations
des mélanges gazeux qui se produisent après un tir et dûs à l'apport d'oxygène par
de l'air aux gaz résiduels.
[0018] Selon un autre mode de réalisation représenté sur la figure 3, le dispositif d'injection
d'eau comprend outre la canalisation 6, l'injecteurd'eau à l'intérieur de la cuve
1 mais non représenté, des moyens de commande 18 de la vanne 7 munie de son propre
retard, par exemple de l'ordre de 5 secondes.
[0019] Les moyens de commande 18 comprennent une membrane métallique déformable 10, une
protection thermique 11, un corps de maintien 12 qui est solidaire desdites membrane
et protection thermique par l'intermédiaire d'une pièce de liaison 19. Dans cette
forme de réalisation, la tête de la tige est constituée par un piston 20 sur lequel
prend appui l'extrémité d'un ressort 21 dont l'autre extrémité est en appui sur le
corps 12. La vanne 7 a alors la possibilité de revenir à sa position initiale par
le ressort 21 et une lumière 22 dans laquelle se déplace un téton 23 de la tige 14.
[0020] Selon un autre mode de réalisation représenté sur la figure 4, le dispositif a une
structure analogue à celle du dispositif représenté sur la figure 3 et, en plus, possède
un propre étage de retard fixe, ce qui permet d'utiliser une vanne hydraulique simple
ne possédant pas elle-même de fermeture retardée.
[0021] L'étage de retard est constitué par une chambre 24 remplie d'un fluide et délimitée
par le corps supérieur 12, une plaque de fond 25 et des pièces latérales 26, la tige
14 traversant la plaque de fond 25 et le corps 12 de façon étanche grâce à des joints
d'étanchéité 27. Un piston 28 est monté sur la tige 14 et se déplace avec cette dernière
dans la chambre 24 qui est remplie d'huile, de façon étanche. Des orifices 29 munis
chacun d'un clapet 30 sont ménagés dans le piston 28.
[0022] Selon une autre variante représentée et le retard à la fermeture de la vanne 7 sont
augmentés lorsque la surpression dans la cuve 1 se maintient, ce qui est le cas lors
d'un allumage intempestif d'un missile 2. Les organes qui sont identiques aux réalisations
des figures 2 à 4 portent les mêmes références.
[0023] L'extrémité supérieure 31 de la tige 14 se déplace dans un évidement borgne 32 ménagé
dans une partie terminale 33 d'un plateau flottant 34 qui est disposé dans la chambre
24, au-dessus du deuxième piston 28. Un deuxième ressort 35 est disposé entre le corps
12 et le plateau flottant 31 et un troisième ressort 36 est disposé entre le plateau
flottant 34 et le deuxième piston 28. Le plateau flottant 34 est muni d'orifices 37
équipés chacun d'un clapet 38.
[0024] Le plateau flottant 34 est, au repos, dans une position basse.
[0025] Dans le cas d'un tir normal d'un missile, la déformation de la membrane 10 entraîne
le déplacement de l'ensemble piston 20 - tige 14 - piston 28 - partie terminale 33jusqu'à
ce qu'un point de liaison 39 entre la partie terminale et un organe 40 relié à la
vanne 7 occupe la position I. Dans cette position, seulement un petit débit d'eau
dans la cuve 1 est assuré par la vanne 7. Dès que la surpression dans la cuve 1 cesse,
la membrane reprend sa position initiale et le piston 20 revient également à sa position
initiale avec un retard, par exemple d'une seconde, induit par l'étage de retard 28.
Dès que le piston 20 reprend sa position initiale de repos, l'action exercée par le
ressort de rappel 36 sur le plateau tournant 34 cesse et ce dernier revient vers la
position basse de repos avec un certain retard, par exemple au bout de 5 secondes.
[0026] Dans le cas d'un tir intempestif d'un missile 2, la surpression, dans la cuve 1,
est maintenue plus longtemps ce qui entraîne la membrane 10 à rester dans la position
déformée haute pendant plusieurs secondes, la durée de la déformation est fonction
de la durée de combustion de l'accélérateur du missile. Dans ces conditions, le piston
20 occupe une position haute et le ressort 36 pousse le plateau flottant 34 et par
suite la pièce terminale 33 qui amène le point de liaison 39 à la position Il correspondant
à une pleine ouverture de la vanne 7 et donc à un grand débit d'eau dans la cuve 1.
Lorsque l'accélérateur du missile s'arrête, le piston 20 revient à sa position initiale,
par exemple en 1 ou 2 secondes, mais le plateau flottant qui s'est déplacé à une position
plus haute ne revient en position basse de repos qu'au bout d'un temps plus long qui
dépend notamment du diamètre des orifices 37.
1. Dispositif de commande d'une vanne d'injection (7) de fluide de refroidissement
d'un milieu (1) pour notamment un système de lancement vertical de missiles (2), caractérisé
en ce qu'il comprend au moins un organe de commande (14,15;14,20;) de vanne qui coopère
avec au moins un élément (19) déformable et sensible à une pression déterminée par
le milieu à refroidir (1).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'organe de commande
(9) est constitué par un bouton poussoir (15) dont une extrémité est susceptible d'être
déplacée par l'élément déformable (10) et dont l'autre extrémité commande l'ouverture
de la vanne d'injection de fluide (7).
3. Dispositif selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que l'élément
déformable (10) est monté au-dessus d'un orifice (16') ménagé dans une portion de
paroi (16) délimitant un espace dans lequel règne la pression de commande de l'élément
déformable (10).
4. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que l'élément
déformable (10) est constitué par une membrane souple.
5. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que la membrane souple (10)
est métallique.
6. Dispositif selon l'une des revendications 4 ou 5, caractérisé en ce que la membrane
souple (10) est revêtue sur la face interne située du côté dudit espace d'une protection
thermique (11), lesdites membrane (10) et protection thermique (11) étant disposées
entre un premier corps de protection et de fixation (12) et ladite portion de paroi
(16).
7. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la
vanne (7) est pourvue de moyens de retard qui referment la vanne après un temps prédéterminé.
8. Dispositif selon l'une des revendications 2 à 7, caractérisé en ce que le bouton
poussoir est constitué par un piston (20) en appui sur une face externe de la membrane
souple (10), la tige (14) dudit piston (20) commandant ladite vanne (7) à l'ouverture,
et en ce que des moyens de rappel (21) sont interposés entre ledit piston (20) et
le corps de protection et de fixation (12).
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que la tige de piston (14)
est munie d'un téton (23) susceptible de se déplacer dans une lumière (22) ménagée
dans un fourreau de protection de ladite tige (14).
10. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que sur la tige de piston
(14) sont montés des moyens de retard (28, 29, 30) de fermeture de la vanne (7), lesdits
moyens de retard étant constitués par un deuxième piston (28) disposé à l'intérieur
d'une chambre (24) remplie d'huile et solidaire du corps de protection et de fixation
(12), ledit deuxième piston (28) étant pourvu d'au moins un orifice (29) muni d'un
clapet d'obturation (30).
11. Dispositif selon la revendication 10, caractérisé en ce qu'il comprend, en outre,
un plateau (34) monté flottant sur la tige de piston (14), des deuxièmes moyens élastiques
(36) préalablement tarés qui sont interposés entre le plateau (34) et le deuxième
piston (28), et des troisièmes moyens élastiques (35) préalablement tarés qui sont
interposés entre le plateau (34) et le corps (12), le plateau (34) comportant au moins
un orifice de passage (37) muni d'un clapet (38).
12. Dispositif selon la revendication 11, caractérisé en ce que l'extrémité (31) de
la tige de piston (14) opposée au piston (20) est mobile dans un trou borgne (32)
ménagé dans une pièce intermédiaire (33) qui est solidaire du plateau (34) et dont
une extrémité commande ladite vanne (7).
13. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la
pression de commande de déformation de l'élément déformable (10) est la surpression
induite par des gaz produits à l'allumage d'un missile.
14. Dispositif selon la revendication 13, caractérisé en ce que la pression de commande
est celle régnant dans une chambre de tranquillisation (1) communiquant avec un conduit
d'évacuation (4) des gaz d'un système de lancement vertical de missiles.
15. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le
fluide de refroidissement est de l'eau.