[0001] La présente invention se rapporte à un dispositif de curage d'ouvrages, notamment
d'égouts.
[0002] Il existe divers procédés de curage d'ouvrages.
[0003] Dans un procédé traditionnel, un groupe d'aspiration placé à la surface est relié
par un tuyau de grand diamètre aux dépôts à évacuer. Le chargement du tuyau est effectué
par des opérateurs à l'aide de moyens manuels tels que des pelles. Les objets encombrants
dont les dimensions sont trop grandes pour pénétrer dans le tuyau ou qui risquent
de boucher ledit tuyau, au cas où ils réussiraient à y pénétrer, sont enlevés manuellement
par les opérateurs se trouvant dans l'ouvrage. Ces objets sont ensuite remontés manuellement
à la surface par une bouche d'égout. Malgré ces précautions, les tuyaux d'aspiration
sont fréquemment bouchés. Pour les déboucher, il est impératif de démonter divers
tronçons du tuyau, ce qui est une opération longue et pénible.
[0004] Le procédé "FAYOLLE" a proposé l'extraction des sables par des godets, leur assèchement
par une vis hélicoïdale suivi de leur ensachage. L'évacuation des sacs de sable est
effectuée par un convoyeur aérien jusqu'à la bouche d'égout. Les sachets sont remontés
à la surface puis évacués par camions. Ce procédé est particulièrement coûteux.
[0005] Le procédé "SIELWOLF" utilisé en Allemagne consiste à émulsionner les dépôts à évacuer
par injection d'eau à une pression élevée de l'ordre de 10 bars. L'émulsion est broyée
par un broyeur classique avec rejet d'objets trop durs, dans l'ouvrage. Une table
d'égouttage à tamis vibrant assure la séparation d'objets non concassés de diamètre
supérieur à 6 mm. Les dépôts sont ensuite essorés puis évacués. Le procédé "SIELWOLF"
est ainsi d'une mise en oeuvre complexe, et de plus, de par la présence du tamis de
séparation, introduit des nuisances olfactives particulièrement pénibles pour les
riverains.
[0006] GB-A-2147970 décrit un dispositif de curage d'ouvrages, notamment d'égouts, comportant
- un engin déplaçable dans l'ouvrage et comprenant des moyens pour prélever des matières
à évacuer dudit ouvrage et des moyens de broyage/concassage desdites matières prélevées
et
- des moyens d'aspiration et de collecte des matières, raccordés par un conduit à
la sortie desdits moyens de broyage/concassage dudit engin.
[0007] Dans ce dispositif, les matières sont introduites dans des moyens de broyage/concassage
de l'engin lors de l'avance de l'engin tiré dans l'ouvrage et les débris ayant traversé
lesdits moyens de broyage/concassage sont remontés à la surface par aspiration.
[0008] Un tel dispositif ne permet de remonter que les matières raclées lors de l'avance
de l'engin par la goulotte disposée à l'avant de celui-ci, et ne permet pas d'assurer
un curage complet d'un ouvrage, tel qu'un égout, notamment un curage complet, des
chambres à sable disposées à intervalles dans l'ouvrage.
[0009] La présente invention se propose de fournir un dispositif perfectionné permettant
un curage complet de l'ouvrage en amenant par aspiration toutes les matières se trouvant
dans l'ouvrage à traverser les moyens de broyage/concassage, ceux-ci étant conçus
pour broyer des objets de grand diamètre et de dureté limitée, et le transfert d'objets
de petit diamètre et de grande dureté.
[0010] Le dispositif selon la présente invention se caractérise par le fait que ledit engin
est automoteur, de préférence à chenilles, que lesdits moyens de broyage/concassage
comprennent un carter sensiblement cylindrique pourvu d'une entrée et d'une sortie,
un moyeu entraîné en rotation autour d'un axe dans ledit carter, et des marteaux montés
à la périphérie dudit moyeu de façon à pivoter chacun librement autour d'un axe sensiblement
parallèle à l'axe du moyeu, lesdits marteaux étant ainsi aptes à se rapprocher ou
s'écarter au passage des matières aspirées à travers le carter, et que lesdits moyens
pour prélever les matières à évacuer dudit ouvrage comprennent un tronçon de conduit
en communication avec l'entrée dudit carter, de telle sorte que les matières de l'ouvrage
sont entraînées par aspiration dans ledit tronçon de conduit, dans les moyens de broyage/concassage
et dans le conduit de sortie.
[0011] L'invention sera mieux comprise au moyen de la description ci-après et des figures
annexées données comme des exemples non limitatifs parmi lesquels :
- la figure 1 est une vue en perspective écorchée d'un exemple de réalisation des
moyens de broyage/concassage du dispositif selon la présente invention;
- les figures 2a et 2b sont des schémas explicatifs du fonctionnement du dispositif
de la figure 1;
- la figure 3 est une vue en perspective d'un exemple de réalisation de l'engin du
dispositif de curage d'ouvrages selon la présente invention;
- la figure 4 est une vue en perspective illustrant le dispositif de curage d'ouvrages
selon la présente invention.
[0012] Sur les figures 1 à 4 on a utilisé les mêmes références pour désigner les mêmes éléments.
[0013] Sur la figure 1, on peut voir un exemple de structure de broyage/concassage 1, comportant
un carter 2 sensiblement cylindrique à l'intérieur duquel est placé un équipage mobile
composé d'une pluralité de marteaux 4, fixés à la périphérie d'un moyeu 8. Dans l'exemple
illustré sur la figure 1, l'équipage mobile comporte six marteaux 4 régulièrement
répartis sur la périphérie du moyeu 8. Avantageusement les marteaux 4 du dispositif
1 selon la présente invention, ont une forme en ailette de turbine favorisant la circulation
de l'air selon les flèches 9. Avantageusement, les marteaux 4 comportent des couteaux
dilacérateurs 40 pour déchirer, notamment des feuilles en matière plastique. Le moyeu
8 est entraîné en rotation autour d'un axe 6, avantageusement dans le sens de la flèche
29, par des moyens moteurs non représentés. Les marteaux 4 sont montés pivotants sur
le moyeu 8 autour d'axes 7 sensiblement parallèles à l'axe 6. Un tronçon de conduit
d'entrée 3 est raccordé à l'entrée du carter avantageusement située sensiblement au
niveau du moyeu 8, au centre du carter 2, la sortie 5 du carter placée radialement
étant reliée à un conduit de sortie 15.
[0014] En fonctionnement, le moyeu 8 est mis en rotation autour de l'axe 6. Un flux d'air
d'aspiration engendré par un groupe de pompage extérieur (figure 4) traverse le tronçon
de conduit d'entrée 3, le carter 2, et le conduit de sortie 15 et entraîne ainsi les
matières de l'ouvrage à curer à pénétrer dans le tronçon de conduit d'entrée 3 et
le carter 2. La rotation du moyeu 8 et des marteaux 4 associés, provoque le déplacement
des matières vers la périphérie du carter 2. Les matières fragmentées sont entraînées
sans modification notable vers la sortie 5 du carter. Des pièces massives de dimensions
importantes sont broyées, cassées ou dilacérées selon leur nature. Dans la mesure
où la pièce a une résistance trop importante pour être broyée, cassée ou dilacérée,
elle est directement transmise à la sortie 5. Les propriétés des moyens de broyage/concassage
selon la présente invention sont notamment dues à la liberté de mouvement des marteaux
4 par rapport au moyeu 8. Ainsi, comme on peut le voir sur la figure 2, la distance
d entre les extrémités des marteaux 4 est variable. Les marteaux 4 peuvent s'écarter
pour laisser passer une pièce de taille importante. Selon sa résistance, cette pièce
sera broyée entre deux marteaux 4 ou entre un marteau 4 et le carter 2, ou sera transférée
à la sortie 5. Par exemple, si le dispositif aspire un outil tel qu'un marteau, ce
marteau s'il n'est pas fragmenté risque de boucher le conduit d'évacuation 15 connecté
à la sortie 5. Le manche en bois du marteau est broyé. Ainsi le conduit de sortie
ne risque pas d'être bouché. Par contre, la masse métallique du marteau présente une
résistance trop grande pour pouvoir être broyée ou cassée et sera transférée par la
sortie 5 au conduit d'évacuation.
[0015] Une boîte de conserve ou un bidon d'huile est broyé et/ou dilacéré avant de ressortir
par la sortie 5.
[0016] Une brique est broyée, tout au moins sur sa périphérie, ou cassée, et ses dimensions
seront rendues compatibles avec le diamètre interne du conduit d'évacuation.
[0017] Avantageusement, l'aire de la section du tronçon de conduit d'entrée 3 est supérieure
à l'aire de la section de la sortie 5 du carter et du conduit d'évacuation 15.
[0018] Sur la figure 3, on peut voir un engin 10 de curage d'égouts ou d'ouvrages similaires,
du dispositif selon la présente invention. L'engin 10 illustré comporte, un châssis
chenillé 11.
[0019] Avantageusement, l'engin 10 est automoteur. Par exemple, il comporte un moteur 12
électrique, thermique, ou, avantageusement hydraulique. Dans l'exemple illustré, l'engin
10 comporte un réducteur 13 permettant d'augmenter le couple disponible. Le moteur
12 assure l'avancement sur des chenilles 14 de l'engin 10 et/ou la rotation du moyeu
8 des moyens de broyage/concassage (1). L'aspiration des dépôts de l'ouvrage est avantageusement
favorisée par la présence de divers outils comme par exemple un cône d'entrée (fig.3)
monté à l'extrémité du tronçon de conduit d'entrée 3, une lance haute pression 17,
ou des godets et des bras manipulateurs, non représentés sur la figure.
[0020] Avantageusement, l'engin 10 selon la présente invention est télécommandable. Il comporte
des moyens d'acquisition de données 18, par exemple une caméra de télévision 19, et
des dispositifs d'éclairage 20. Une conduite ombilicale 16 assure l'alimentation de
l'engin 10. Elle délivre par exemple le courant électrique nécessaire au fonctionnement
du dispositif d'acquisition de données 18, l'eau sous haute pression à la lance 17
et l'huile sous pression au moteur 12.
[0021] Sur la figure 4, on peut voir la mise en oeuvre du dispositif selon l'invention pour
le curage d'une chambre à sable 26 d'un ouvrage 24. Un engin 10 est descendu par une
bouche d'égout 25 et disposé sur le fond d'une chambre à sable 26. Le conduit d'évacuation
15 est raccordé à une cuve 22 par l'intermédiaire d'un groupe de pompage 27. Un opérateur
présent à la surface, par exemple dans une cabine 23, supervise et télécommande l'avancement
de l'engin 10 au fur et à mesure de l'évacuation par aspiration des dépôts de la chambre
à sable 26 vers la cuve 22. Il commande l'avancement de l'engin 10 ainsi que l'utilisation
éventuelle d'outils pour favoriser l'aspiration. De même, il peut provoquer une manoeuvre
de l'engin 10 ou d'un outil pour écarter un objet vraiment trop encombrant pour pouvoir
être traité. Par exemple, un vélo est placé sur le côté par un bras manipulateur,
non représenté.
[0022] Avantageusement, on utilise une unité mobile 21 regroupant la cabine de l'opérateur
23 et les utilités, (unité qui peut être séparée, le cas échéant, du véhicule de rotation),
le groupe de pompage 27 et la cuve 22. Dans l'exemple avantageux illustré sur la figure
4, l'unité 21 est montée sur un châssis routier.
[0023] Lorsque la cuve 22 est pleine, on déconnecte le conduit d'évacuation 15, on effectue
le transport routier de la cuve 22 vers une décharge contrôlée où l'on procède à sa
vidange. A son retour, le conduit 15 peut être raccordé à la même cuve 22 ou, pour
éviter d'interrompre le traitement, à une autre cuve 22 présente sur le chantier.
[0024] Comme on peut le voir sur la figure 4, la mise en oeuvre normale du procédé selon
la présente invention, de par l'utilisation d'un engin 10 automoteur télécommandé,
permettant de traiter quasiment tous les dépôts présents dans une chambre à sable
26 d'un ouvrage 24, supprime ou réduit les interventions humaines pénibles à l'intérieur
de l'ouvrage. De plus, on accélère le curage de l'ouvrage 24. Le procédé selon la
présente invention permet de réduire la durée pendant laquelle l'ouvrage est hors
service. La valeur de la dépression créée par le groupe de pompage 27 doit être suffisante
pour entraîner par aspiration l'essentiel des matières de l'ouvrage dans le tronçon,
de conduit d'entrée (3) du dispositif.
[0025] Dans un exemple de réalisation, le moyeu 8 du dispositif de transfert 1 tourne a
une vitesse angulaire comprise entre 2000 et 3000 tours/minute, pour un débit d'air
variant entre 3000 et 10000 m
3/h et une pression absolue comprise entre 0,7 et 0,4 bar (correspondant sensiblement
à un dépression de 0,3 à 0,6 bar). Dans un autre exemple, on a utilisé un vide de
98%, ce qui correspond sensiblement à une pression absolue de 0,02 bar. Selon leur
nature, les dépôts ont été évacués avec des débits supérieurs aux débits des systèmes
actuels en utilisant des conduits d'évacuation 15 de diamètre interne compris entre
100 et 200 mm (typiquement 150 mm).
1 - Dispositif de curage d'ouvrages, notamment d'égouts, comportant
- un engin déplaçable dans l'ouvrage et comprenant des moyens pour prélever des matières
à évacuer dudit ouvrage et des moyens de broyage/concassage desdites matières prélevées
et
- des moyens d'aspiration et de collecte des matières, raccordés par un conduit à
la sortie desdits moyens de broyage/concassage dudit engin,
caractérisé par le fait que ledit engin (10) est automoteur, de préférence à chenilles
(14), que lesdits moyens de broyage/concassage comprennent un carter sensiblement
cylindrique (2) pourvu d'une entrée et d'une sortie, un moyeu (8) entraîné en rotation
autour d'un axe (6) dans ledit carter, et des marteaux (4) montés à la périphérie
dudit moyeu (8) de façon à pivoter chacun librement autour d'un axe (7) sensiblement
parallèle à l'axe (6) du moyeu, lesdits marteaux étant ainsi aptes à se rapprocher
ou s'écarter au passage des matières aspirées à travers le carter, et que lesdits
moyens pour prélever les matières à évacuer dudit ouvrage comprennent un tronçon de
conduit (3) en communication avec l'entrée dudit carter, de telle sorte que les matières
de l'ouvrage sont entraînées par aspiration dans ledit tronçon de conduit (3), dans
les moyens de broyage/concassage et dans le conduit de sortie. 2 - Dispositif selon
la revendication 1, caractérisé par le fait que ledit engin (10) comporte un moteur
(12), notamment hydraulique, assurant l'entraînement de l'engin (10) et/ou du moyeu
(8) des moyens de broyage/concassage.
3 - Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé par le
fait que les marteaux (4) présentent une forme en ailette de turbine.
4 - Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé par le
fait que les marteaux (4) comportent des couteaux dilacérateurs (40) pour déchirer
notamment des feuilles en matière plastique se trouvant dans les matières aspirées.
5 - Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
par le fait qu'il comprend des moyens de télécommande de l'engin (10), ledit engin
comportant de préférence des moyens d'acquisition de données, tels qu'une caméra de
télévision (19), et des moyens d'éclairage (20).
6 - Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
par le fait que les moyens d'aspiration et de collecte de matière comprennent un groupe
de pompage (27) et une cuve (22) de préférence sous forme d'unité mobile (21) montée
sur un châssis routier.