[0001] La présente invention concerne un appareil interrupteur de protection, du genre disjoncteur
ou contacteur-disjoncteur, comprenant au moins un pôle à contacts séparables à double
coupure muni d'un pont de contact mobile, un support mobile des ponts de contact logeant
ceux-ci et un ressort de pression de contact associé à chaque pont.
[0002] Dans un tel appareil, la commande du déplacement du support est susceptible d'entraîner
le déplacement des ponts ; les ponts peuvent se déplacer relativement au support pour
permettre la mise en pression des contacts au moyen des ressorts. En cas de défaut
électrique sur l'un au moins des pôles, un mécanisme de déclenchement magnétique et/ou
thermique est susceptible d'agir via une pièce de commande pour provoquer l'ouverture
omnipolaire des contacts, par exemple par l'intermédiaire de coulisseaux montés mobiles
dans le support : lorsque l'appareil est un contacteur-disjoncteur, un ordre d'ouverture
ou de fermeture volontaire d'origine électrique ou manuelle est susceptible de s'exercer
via une autre pièce de commande pour provoquer l'ouverture omnipolaire des contacts,
par exemple au moyen des coulisseaux précités ou d'une cage entourant le support.
[0003] Un tel appareil est connu d'après les brevets FR - 2 634 590 et EP - 270 158. Il
a pour inconvénient que, dans le cas d'une commande d'ouverture exercée à partir d'un
électroaimant, celui-ci doit vaincre les efforts des ressorts de pression de contact
car la pièce de commande alors active s'applique directement sur les ponts. De plus,
les ensembles de commande des ponts de contact ne permettent pas de réduire autant
qu'on le souhaiterait l'encombrement de l'appareil. En effet, si l'on rapproche l'un
de l'autre les contacts fixes d'un même pôle, on observer un isolement insuffisant,
notamment en cas d'ouverture électrodynamique de ce pôle.
[0004] L'invention a notamment pour but de procurer à l'ouverture des contacts, et en particulier
dans le cas d'une répulsion électrodynamique des contacts, un excellent isolement
entre les deux points de coupure de chaque pôle d'un disjoncteur.
[0005] Elle a pour autre but d'agencer le support des ponts de contact d'un appareil interrupteur
de protection de manière peu encombrante et de permettre au concepteur de l'appareil
de rapprocher les contacts fixes d'un même pôle, afin de réduire l'encombrement de
l'appareil et la masse du pont mobile.
[0006] Elle a enfin pour but de réduire les efforts requis par une commande volontaire dans
un appareil contacteur-disjoncteur du type décrit.
[0007] Selon l'invention, dans un appareil disjoncteur ou contacteur-disjoncteur du type
ci-dessus rappelé, chaque pont de contact est rendu solidaire en translation du coulisseau
correspondant.
[0008] Lorsque se produit l'ouverture d'un pôle, en particulier l'ouverture électrodynamique
d'un pôle par répulsion des contacts fixes et mobiles en regard, une plage isolante
du coulisseau peut ainsi s'interposer être les contacts fixes du pôle et maintenir
entre eux une distance d'isolement satisfaisante.
[0009] Dans un mode de réalisation préféré, chaque coulisseau est une pièce indépendante,
en particulier une pièce légère et isolante portant le pont de contact respectif,
de façon que cette pièce présente une plage d'isolement qui apparaît dans une fenêtre
du premier support lors d'une ouverture déterminée par la pièce de commande et/ou
lors d'une répulsion électrodynamique du pont de contact. De préférence, chaque pont
de contact est monté dans le coulisseau respectif avec un faculté de débattement angulaire
; le ressort de pression de contact est logé dans une fenêtre du coulisseau à l'écart
de la zone de coupure.
[0010] Un tel mode de réalisation sera décrit ci-après, à titre d'exemple non limitatif,
avec référence aux dessins annexés dans lesquels :
La figure 1 représente schématiquement en élévation un contacteur-disjoncteur conforme
à l'invention ;
La figure 2 montre en perspective la structure porte-contacts de l'appareil de la
figure 1 ;
La figure 3 est une vue éclatée à plus grande échelle du détail A de la structure
porte-contacts de la figure 2 ;
La figure 4 représente une partie de cette structure en vue de dessus et en coupe
selon le plan IV-IV de la figure 9 ;
La figure 5 est une vue de cette même partie en coupe selon V-V ;
La figure 6 représente en coupe la partie inférieure de la structure lors d'une ouverture
sur défaut ;
La figure 7 montre en vue de dessus la structure de la figure 1 ;
Les figures 8 à 10 représentent en élévation la structure de la figure 2 dans les
positions respectives, d'arrêt automatique et d'arrêt sur défaut ;
La figure 11 est une vue en pespective d'une variante de la structure porte-contacts
selon l'invention ;
La figure 12 est une élévation en coupe de la structure porte-contacts de la figure
11.
[0011] Le disjoncteur illustré sur la figure 1 est un contacteur-disjoncteur comprenant,
dans un boîtier 10, plusieurs pôles mécaniques dont chacun comporte un pont de contact
mobile 11. Chaque pont coopère par des pastilles de contact respectives avec deux
contacts fixes 12, 13 reliés à des bornes 14, 15 pour établir ou interrompre le passage
d'un courant de puissance entre ces bornes.
[0012] Un ensemble 16 de déclenchement magnétique et thermique est disposé sur chaque chemin
de courant dans le boîtier. Lorsque l'ensemble 16 décèle une surintensité sur le chemin
de courant, il agit par l'intermédiaire d'un mécanisme 17 muni d'un poussoir ou d'un
levier 18 sur une structure 30 de support et de déplacement des ponts de contact.
Le levier 18 est applicable, comme on le verra plus loin, sur un élément de cette
structure. L'ensemble 16 comporte par exemple pour chaque pôle un déclencheur magnétique
et un déclencheur thermique.
[0013] D'autre part, un électroaimant 20 logé dans le boîtier 10, ou dans un boîtier auxiliaire
rapporté au boîtier 10, agit sur un autre élément de la structure 30. L'électroaimant
comprend un circuit magnétique fixe 21, une armature mobile 22 et une bobine 23 reliée
électriquement à des bornes 24 par un interrupteur 25 ; ce dernier est commandable
par le mécanisme 17 et/ou par un bouton 26 susceptible d'agir sur le mécanisme pour
ouvrir les contacts, afin de confirmer une ouverture causée par le levier 18. L'armature
22 de l'électroaimant est assujettie à un ressort de rappel 27 et coopère avec un
levier 28 qui est directement attelé à la structure 30.
[0014] La structure porte-contact 30 comprend un support mobile omnipolaire 31, des ponts
de contact 11 et des coulisseaux unipolaires 32 logés dans des puits ou fentes 33
du support et mobiles dans ces fentes. Le support 31 est monté coulissant contre des
parois 34a ou des cloisons 34b du boîtier (voir figure 7). Il présente en particulier
des fentes 34c dans lesquelles pénètrent ces cloisons.
[0015] Chaque pont de contact 11 est logé coulissant entre une butée haute 35 et une position
basse dans une fenêtre 36 du support 31, tandis qu'un ressort de pression de contact
37, associé au pont, est également logé dans la fenêtre pour être en appui sur une
extrémité de celle-ci et sur le pont. Le levier 28, qui est dans cet exemple en forme
de fourche, est attelé par ses extrémités 38 dans des échancrures latérales 39 du
support pour former entre l'armature et le support une liaison non sollicitée par
le levier 18 ; ainsi, le levier28 soulève le support quand la bobine 23 est alimentée
et l'abaisse sous l'action du ressort 27 quand la bobine n'est pas alimentée, pour
respectivement fermer et ouvrir l'ensemble des contacts. On constate qu'ainsi l'ouverture
des contacts par l'électroaimant ne nécessite pas la compression des ressorts 37.
[0016] Le levier 18 est applicable sur l'ensemble des coulisseaux de manière que, lors d'un
déclenchement sur défaut, ceux-ci entraînent les ponts de contact en écrasant les
ressorts 37, tout en laissant le support 31 dans sa position haute jusqu'à ce que
l'électroaimant, par l'ouverture de l'interrupteur 25, confirme l'ouverture des contacts
en abaissant le support. Dans une variante de réalisation, chaque déclencheur magnétique
de l'ensemble 16 peut de plus coopérer avec un levier, distinct du levier 18, qui
percute le coulisseau respectif après libération du mécanisme 17, ce qui apporte une
aide à la coupure pour des courants de défaut voisins du seuil de répulsion.
[0017] Chaque coulisseau 32 est constitué par une pièce plate et légère en matériau isolant
présentant, vers son extrémité, inférieure une fenêtre 40 qui permet, d'une part,
le montage du pont de contact 12 et, d'autre part, du ressort de pression de contact
37 associé au pont. Lorsque les contacts sont fermés, la fenêtre 40 du coulisseau
débouche sur la fenêtre 36 correspondante du support. Des plots 41 sont prévus dans
le support 31 au fond de la fenêtre 40 de part et d'autre de la fente 33 et un guide
42 est prévu dans le coulisseau 32 au fond de la fenêtre 40. Les coulisseaux pourraient
présenter une section différente.
[0018] Le pont de contact est monté dans la fenêtre 40 de façon à être sensiblement solidaire
ou immobilisé en translation par rapport au coulisseau, mais à pouvoir prendre un
débattement angulaire par rapport à sa position nominale, perpendiculaire au plan
médian X du coulisseau qui est en même temps le plan de symétrie du support et des
ponts de contact. Par solidarité ou immobilisation en translation, on veut dire que
le coulisseau est capable d'entraîner le pont, et le pont capable d'entraîner le coulisseau,
dans le sens d'ouverture des contacts. A cet effet, on prévoit des encoches 43 dans
le haut de la fenêtre 40 et des saillies coopérantes 44 sur le pont 12. Après introduction
du pont de contact dans la fenêtre 40 du coulisseau, les saillies 44 sont serties
dans les encoches 43. Il résulte du débattement décrit, que les tolérances ou jeux
existant au niveau des pastilles de contact ne se traduisent pas par un coincement
des coulisseaux 32 dans leurs puits de guidage 33. En cas de répulsion observée sur
un pont 11, celui-ci entraîne le coulisseau et la plage 45 de celui-ci surmontant
l'ouverture 40 forme rideau entre les deux zones de contact du pôle. La disposition
décrite permet de réduire la distance séparant les contacts fixes d'un même pôle et
donc de réaliser un pont mobile plus court et plus léger.
[0019] Le fonctionnement de l'appareil selon l'invention va être expliqué en regard des
figures 8 à 10.
[0020] Sur la figure 8, les deux ponts de contact 11 situés à gauche sont montrés en position
de fermeture des contacts. La bobine 23 de l'électroaimant est alors alimentée et
son armature 22 est attirée vers la culasse 21. Le levier 28 a pivoté en sens antihoraire
et soulevé le support 31 jusqu'à la fermeture des contacts avec une mise en pression
des ressorts 37. Les coulisseaux 32 ont été amenés en position haute par les ponts
11. Le mécanisme 17 est armé.
[0021] La répulsion électrodynamique d'un pont de contact est illustrée à droite de la figure
8. En cas de court-circuit sur ce pôle, le pont de contact 11 peut être repoussé vers
le bas, comme représenté, en entraînant le coulisseau accouplé et en comprimant le
ressort 37. On constate que la plage d'isolement 45 du coulisseau apparaît dans la
fenêtre 36 du support, ce qui assure un bon isolement entre les contacts fixes 12,
13 et les zones de coupure du pôle en court-circuit.
[0022] Sur la figure 9, on voit la structure porte-contact en position d'ouverture commandée
par l'électroaimant. La bobine 23 est désalimentée, l'armature 27 revient vers la
droite sous l'effet du ressort 27 propre à l'électroaimant et le levier 28 est forcé
de pivoter en sens horaire pour porter le support 31 dans la position indiquée. Les
ponts de contact 11 viennent d'abord en appui contre les butées hautes 35 des fenêtres
36, tandis que les coulisseaux 32 se décalent légèrement dans les fentes 35 ; ensuite,
les ponts poursuivent leur mouvement et entraînent les coulisseauxjusqu'à la position
indiquée.
[0023] Sur la figure 10, la structure porte-contact occupe la position d'ouverture consécutive
à un déclenchement. Le support 31 reste dans une position haute qui est la même que
celle de la figure 8, tant que la bobine de l'électroaimant reste alimentée. Le levier
18 s'abaisse et fait descendre les coulisseaux 32 qui entraînent les ponts de contact
jusqu'à la position indiquée. Les zones isolantes 45 s'interposent là encore pour
améliorer la qualité de l'isolement. Le support 31 sera ensuite abaissé par le levier
28 en réponse à l'ouverture de l'interrupteur 25 qui désactive la bobine de l'électroaimant.
[0024] Dans le mode de réalisation préféré des figures 11 et 12, chaque ressort de pression
de contact 37 est logé dans une fenêtre haute 46 du coulisseau 32. La fenêtre 46 est
distincte de la fenêtre basse 40 logeant le pont 11 et elle en est séparée par la
plage d'isolement 45. La plage d'isolement 45 vient occulter la fenêtre 36 du support
en cas d'ouverture omnipolaire ou unipolaire. Le ressort 37 prend appui, d'une part,
sur une face supérieure 47 du support 31, d'autre part, sur une extrémité supérieure
de la fenêtre haute 46 ; la situation à l'écart des zones d'arc lui permet d'éviter
d'être pollué et/ou détérioré par les gaz de coupure. Chaque coulisseau 32 est avantageusement
guidé dans une coulisse adéquate 48 du boîtier de l'appareil.
[0025] Des modifications peuvent être apportées au mode de réalisation décrit. En particulier,
les coulisseaux peuvent être en forme de fourches dont les branches sont guidées dans
des fentes ou rainures prévues sur les faces extérieures du support. Les ressorts
de pression de contact peuvent être des ressorts de traction.
[0026] L'invention a été décrite à propos d'un contacteur-disjoncteur. Elle est applicable
à des disjoncteurs d'autres types, par exemple à un disjoncteur du genre démarreur
comprenant deux mécanismes de déclenchement dont l'un est commandé manuellement et
l'autre par des déclencheurs magnétiques pour agir respectivement sur les coulisseaux
et les supports ; ou encore, à un disjoncteur dans lequel les déclencheurs magnétiques
agissent directement sur les coulisseaux et indirectement, c'est-à-dire par l'intermédiaire
d'une serrure, sur le support.
1. Interrupteur de protection du genre disjoncteur ou contacteur-disjoncteur, comprenant
:
- au moins un pôle à double coupure muni d'un pont de contact coopérant avec deux
contacts fixes,
- un support mobile du ou des ponts de contact logeant à coulissement le(s) pont(s)
et un ressort de pression de contact associé à chaque pont,
- un mécanisme de commande susceptible de provoquer l'ouverture et la fermeture des
contacts par le déplacement du support mobile,
- un mécanisme de déclenchement comprenant un déclencheur magnétique et/ou thermique
susceptible d'agir en cas de défaut électrique sur l'un au moins des ponts de contact
via une pièce de commande pour provoquer l'ouverture des contacts,
- chaque pont de contact est sollicitable par un coulisseau qui est logé mobile dans
le support et qui peut être entraîné par la pièce de commande,
caractérisé par le fait que chaque pont de contact (11) est rendu solidaire en translation
du coulisseau correspondant (32).
2. Interrupteur de protection selon la revendication 1,
caractérisé par le fait que le coulisseau (32) présente, d'une part, une fenêtre (40)
pour loger le pont de contact (11), cette fenêtre débouchant sur une fenêtre correspondante
(36) du support (31) quand les contacts sont fermés et, d'autre part, une plage d'isolement
(45) apparaissant dans la fenêtre (36) du support (31) dans le cas d'une ouverture
déterminée par la pièce de commande (18) et dans le cas d'une répulsion électrodynamique
du pont de contact.
3. Interrupteur de protection selon l'une des revendications 1 et 2,
caractérisé par le fait que le pont de contact (11) est immobilisé en translation
dans une fenêtre (40) du coulisseau (32) au moyen d'éléments coopérants (43, 44) qui
autorisent un débattement angulaire du pont par rapport au coulisseau.
4. Interrupteur de protection selon l'une des revendications 1 à 3,
caractérisé par le fait que le ressort de pression de contact (11) est monté sur le
coulisseau (32) à l'écart des zones de coupure.
5. Interrupteur de protection selon la revendication 4,
caractérisé par le fait que le coulisseau (32) présente une fenêtre (46) située à
l'écart des zones de coupure et séparée de la fenêtre (40) de logement du pont de
contact par la plage d'isolement (45).
6. Interrupteur de protection selon l'une des revendications 1 à 5,
caractérisé par le fait qu'une pièce de commande (28) actionnée par l'armature mobile
(22) d'un électroaimant (20) est directement attelée au support mobile (31).
7. Interrupteur de protection selon l'une des revendications 1 à 6,
caractérisé par le fait que le déclencheur magnétique du mécanisme de déclenchement
(16) actionne, en cas de défaut, d'une part, la pièce de commande (18) pour entraîner
le coulisseau (32), d'autre part, un levier supplémentaire pour percuter le coulisseau.
8. Interrupteur de protection selon l'une des revendications 1 à 7,
caractérisé par le fait que chaque coulisseau (32) est guidé dans une coulisse (48)
du boîtier (10) de l'interrupteur.