[0001] La présente invention concerne la réalisation de revêtements de voiries et autres
aires admises à la circulation de véhicules ou de piétons ou encore de perrés, talus,
berges et digues de mer ou de cours d'eau, et est relative à une conception originale
de pavés à emboîtement formant entre eux des encastrements dans toutes les directions.
[0002] Il existe de nombreux types de pavés à emboîtement assurant plus ou moins efficacement
les fonctions suivantes :
- rompre la planéité des faces de contact, de façon à empêcher les déplacements longitudinal
et transversal des pavés les uns par rapport aux autres;
- augmenter le périmètre des pavés et donc leur surface de contact pour en accroître
la friction et ainsi la résistance à l'enfoncement individuel sous charge;
- briser la rectilinéarité des joints, de manière à les empêcher de jouer le rôle
de charnière dans le plan du revêtement circulable et à lutter contre le phénomène
d'orniérage.
[0003] Ces trois objectifs ne peuvent cependant être atteints qu'à condition que chaque
pavé soit mis dans l'impossibilité de s'écarter de ses voisins, ce qui ne s'obtient
que grâce à un contrebuttage parfait de l'ensemble, assurant le transfert horizontal
de la charge. Ceci n'est cependant pas toujours possible. On peut citer par exemple
les aires circulables surtoi- tures, où l'épaisseur et la charge sont limitées et
les possibilités de contrebuttage réduites d'autant, ou encore les pistes cyclables
et autres voiries étroites, où l'importance des rives est démesurée par rapport à
la surface.
[0004] En tout état de cause tout orniérage se traduit par une traction sur la face supérieure
ou inférieure du revêtement, selon qu'elle est située dans la zone soulevée ou la
zone enfoncée desdites ornières.
[0005] Par le document FR-A-2608 on connaît un pavé à enchevêtrement en forme de croix dont
les quatre branches sont de même largeur, la longueur d'une branche étant égale à
sa largeur. Un tel pavé est seulement susceptible de résister à une contrainte de
poussée.
[0006] Dans le document EP-A-0 377 460 est décrit un pavé pour revêtement de sol, de forme
carrée comportant sur ses faces latérales des saillies d'écartement pour permettre
le placement de gazon entre les pavés assemblés.
[0007] Ces saillies coïncident ou se chevauchent dans des pavés voisins suivant l'importance
à donner à l'écartement pour le gazon. Il n'est pas question ici d'encastrement pour
résister à des contraintes de poussée ou de traction.
[0008] Le but de l'invention est de concevoir un pavé encastrable qui, par lui-même, peut
contribuer à s'opposer à des efforts de traction soit en rives de revêtement, soit
en zones soumises à un risque d'orniérage ou de disloquation.
[0009] On connaît un pavé en croix encastrable, faisant l'objet d'un modèle déposé par le
demandeur, qui avec ses quatre branches égales et légèrement évasées tentait déjà
de répondre à cet objectif totalement inédit.
[0010] Cependant, la nécessaire limitation de l'angle d'évasement des branches, sous peine
d'en réduire trop fortement les attaches, fait que l'encastrement ne peut être très
efficace.
[0011] Un pavé encastrable suivant l'invention est du type comportant quatre branches orthogonales
et égales qui, une fois que les pavés sont posés, font que toute la surface est couverte.
Il est caractérisé en ce qu'il présente des épaulements, répartis sur les faces latérales
et les extrémités de chacune de ces branches, lesdits épaulements étant disposés pour
chevaucher dans le plan du revêtement les épaulements correspondants des pavés voisins,
de manière à empêcher ledit plan de s'ouvrir sous l'effet d'une traction quelconque.
[0012] Suivant l'invention les épaulements sont disposés dans la première moitié des faces
ou des demi- faces latérales, la plus proche des arêtes.
[0013] Pour mieux faire comprendre l'invention celle-ci est décrite maintenant sur la base
des dessins annexés, à titre d'exemples uniquement, montrant en :
Figure 1 une vue en perspective d'un pavé encastrable suivant l'invention;
Figures 2 et 3 respectivement une vue en plan et une vue partielle en élévation du
pavé de figure 1 ;
Figure 4 une coupe partielle en plan dans deux pavés voisins détaillant le chevauchement;
Figures 5 à 8 des vues d'assemblage de pavés encastrables suivant d'invention.
[0014] Comme on le voit en figure 1, un pavé encastrable suivant l'invention est du type
comportant quatre branches orthogonales et égales formant une croix.
[0015] Sur les faces latérales de chaque branche du pavé sont prévus des épaulements 1.
Ces épaulements 1 sont constitués par exemple de nervures verticales faisant saillie
sur lesdites faces (figures 1 à 4).
[0016] Dans le pavé représenté les branches sont deux fois plus larges que longues. Sur
les petites faces latérales 2 est prévu un épaulement mais sur les extrémités 3 des
branches sont prévus soit un épaulement, soit deux épaulements pour l'assemblage avec
respectivement une extrémité de pavé voisin ou deux petites faces latérales de pavé
voisin.
[0017] Ces épaulements 1 sont disposés de manière à réaliser un chevauchement des épaulements
correspondants de pavés voisins.
[0018] La forme et la dimension des épaulements 1 sont indifférentes pour autant qu'ils
remplissent leur office, assurer un encastrement omnidirectionnel permettant au revêtement
de résister à un effort de traction, voire de flexion dans son plan et assurer simultanément
le dimensionnement correct des joints.
[0019] Suivant l'invention il est prévu que les épaulements sont disposés dans la moitié
la plus proche des arêtes des faces latérales ou extrémités qu'ils occupent; c'est-à-dire,
comme on le voit dans les figures 1 à 4, plus près de l'arête libre 4 de chaque face
latérale ou extrémités.
[0020] On a représente en figure 5 un assemblage de pavés encastrables suivant l'invention
avec un aspect de croix.
[0021] Cet aspect de croix, quelque peu archaïque, peut être masqué par une série de faux
joints 5 imprimés dans la face visible des pavés et donnant au revêtement l'aspect
d'un assemblage de carrés et/ou de rectangles (respectivement figures 6, 7 et 8).
[0022] Bien entendu, l'invention peut être étendue à tous formats, coloris et matériaux
de pavés susceptibles d'assurer la résistance et l'effet esthétique souhaitables.
De même, l'épaisseur des joints, donc des épaulements, peut varier autant que la géométrie
le permet de manière, par exemple, à assurer le passage de l'eau.
1. Pavé encastrable, destiné au revêtement de voiries et autres sols , du type comportant
quatre branches orthogonales et égales, caractérisé en ce qu'il présente des épaulements
(1) répartis sur les faces latérales (2) et les extrémités (3) de chacune de ces branches,
lesdits épaulements étant disposés pour chevaucher dans le plan du revêtement les
épaulements correspondants (1) des pavés voisins, de manière à empêcher ledit plan
de s'ouvrir sous l'effet d'une traction quelconque et à assurer l'épaisseur constante
des joints.
2. Pavé encastrable suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les épaulements
(1) sont disposés dans la moitié la plus proche des arêtes des faces (2) ou des extrémités
(3) des branches, sur lesquelles ils sont répartis.
3. Pavé encastrable suivant l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé
en ce qu'il présente dans sa face visible des faux joints (5) destinés à masquer l'assemblage
cruciforme du revêtement.
4. Voirie ou autre aire admise à la circulation revêtue de pavés encastrables, tels
que décrits dans une ou plusieurs des revendications 1 à 3.
5. Perrés, talus, berges et digues de mer ou de cours d'eau, revêtus de pavés encastrables
tels que décrits dans une ou plusieurs des revendications 1 à 3, de manière à résister
aux pressions et contrepressions exercées par l'eau sur ces revêtements.