[0001] La présente invention a pour objet une cible du type connu sous le nom de pigeon
d'argile qui est projetée en l'air par un dispositif lanceur et qui doit être atteinte
par un projectile qui provoque sa rupture et sa retombée sur le sol en plusieurs morceaux.
[0002] La présente invention concerne également un procédé de fabrication de telles cibles
qui sont notamment utilisées dans la pratique du ball-trap.
[0003] Les cibles connues de ce type sont généralement obtenues à partir d'un mélange d'argile
et de brai de houille. Elles répondent aux spécifications définies pour les sports
auxquels elles sont destinées mais elles présentent des inconvénients qui rendent
leur utilisation de plus en plus difficile.
[0004] En effet, le brai de houille qui sert de liant à l'argile n'est pas biodégradable
et il comporte de nombreux composés aromatiques qui présentent un caractère polluant
élevé.
[0005] Vu le très grand nombre de cibles de ce type qui sont actuellement utilisées, il
est devenu indispensable, pour des raisons écologiques, de procéder après chaque séance
de tir au ramassage systématique des morceaux de cibles qui sont retombés sur le sol,
ceci implique un travail long et fastidieux qui, quels que soient les soins que l'on
puisse prendre, reste toujours imparfait avec pour résultat une pollution non négligeable
de l'environnement.
[0006] Diverses tentatives pour réaliser des cibles avec des matériaux différents n'ont
pas donné satisfaction.
[0007] La présente invention est relative à des cibles du type en question qui présentent
l'avantage d'être réalisées avec un produit naturel et en conséquence de ne pas être
polluant pour l'environnement.
[0008] La présente invention a pour objet une cible du type pigeon d'argile, caractérisée
par le fait qu'elle est essentiellement constituée par un moulage de plâtre semi-hydraté
de type alpha.
[0009] On sait que le plâtre est obtenu à partir de sulfate de calcium hydraté par deux
molécules d'eau que l'on trouve à l'état naturel dans des gisements et qui également
connu sous le nom de gypse.
[0010] Le plâtre alfa s'obtient en cuisant le gypse à environ 120°C dans une atmosphère
saturée en vapeur d'eau.
[0011] Lors de cette cuisson, le gypse perd une de ses deux molécules d'eau pour donner
le plâtre alfa.
[0012] Lorsque le plâtre alfa semi-hydraté est à nouveau mélangé à de l'eau, il se réhydrate
à nouveau pour donner le produit naturel qui est le gypse.
[0013] Il convient de remarquer que non seulement, le gypse est un produit naturel, mais
encore qu'il est déjà utilisé pour amender certaines terres agricoles.
[0014] Pour réaliser les cibles selon l'invention, on réalise une pâte fluide en mélangeant
au plâtre alfa une quantité d'eau de gâchage qu'il est avantageux de choisir aussi
faible que possible.
[0015] A titre d'exemple, on peut utiliser selon l'invention 100 litres d'eau de gâchage
pour environ 250 kg de plâtre alfa.
[0016] Pour mettre en oeuvre l'invention, on utilise de préférence du plâtre alfa ayant
une granulométrie inférieure à 100 microns.
[0017] Selon un mode de mise en oeuvre préférée de l'invention, le plâtre est gâché sous
vide puis coulé dans un moule en deux parties réalisé en élastomère ce qui a pour
avantage de faciliter le démoulage.
[0018] Pour réaliser une cible selon l'invention, on verse par exemple la quantité nécessaire
de plâtre alfa préalablement gâché sous vide dans la partie inférieure du moule qui
possède la forme en creux de la surface convexe de la cible.
[0019] On applique alors sur le plâtre la partie supérieure du moule qui a une forme convexe
correspondant à la partie concave interne de la cible en maintenant les deux parties
du moule dans la position qu'elles doivent avoir pour donner à la cible l'épaisseur
souhaitée et ceci jusqu'à prise du plâtre, c'est-à-dire pendant un temps d'environ
5 à 7 minutes.
[0020] Conformément à l'invention, et pour accélérer la fabrication des cibles, il est intéressant
de réduire le temps de moulage en ajoutant lors du gâchage un accélérateur de prise
tel que du plâtre hydraté (gypse), ou encore en diminuant la quantité d'eau de gâchage,
en élevant la température de cette dernière ou en prolongeant le temps d'agitation
avant moulage.
[0021] Après le moulage, c'est-à-dire après que le plâtre a effectué sa prise, les cibles
sont avantageusement placées dans une étuve chauffée par exemple à 80°C puis de préférence
placées dans un séchoir à micro-ondes pour les amener à un taux d'humidité d'environ
5 %.
[0022] Les cibles sont ensuite peintes d'une couleur visible telle que jaune ou orange en
utilisant une peinture à l'eau de préférence minérale et non toxique.
[0023] Cette peinture est appliquée de préférence au pistolet avantageusement à la sortie
de l'étuve pour que la chaleur de la cible facilite le séchage de la peinture.
[0024] Les cibles ainsi obtenues répondent sans difficulté aux normes fixées par les fédérations
sportives.
[0025] En particulier, elles peuvent facilement s'adapter aux différentes dimensions et
aux différents poids nécessaires pour simuler différents gibiers ou pour s'entraîner
à des tirs plus ou moins difficiles.
[0026] Elles sont d'un prix de revient peu élevé et d'une fabrication simple. Après usage,
leurs morceaux n'ont pas besoin d'être ramassés en raison du fait que le gypse est
un produit naturel qui est facilement absorbé par le terrain sur lequel il tombe.
[0027] Dans le but de mieux faire comprendre l'invention, on va en décrire maintenant à
titre d'illustration et sans aucun caractère limitatif un mode de réalisation pris
comme exemple et représenté sur le dessin annexé.
[0028] La figure unique du dessin représente une vue en coupe d'une cible selon l'invention.
[0029] On a représenté sur le dessin une cible traditionnelle qui se présente sous la forme
d'une calotte convexe comportant un fond 1 sensiblement plan prolongé par une couronne
conique aplatie 2 puis par deux surfaces cylindriques 3 et 4 qui sont utilisés pour
le lancement de la cible.
[0030] L'intérieur de la cible présente une cavité concave 5 qui laisse aux différentes
parties de la cible une épaisseur sensiblement constante.
[0031] La cible a une forme de révolution autour de son axe 6.
[0032] A titre d'exemple, pour réaliser une cible, selon l'invention, on gâche du plâtre
alfa (semi-hydraté) dans de l'eau à l'aide d'un malaxeur en continu sous vide, à raison
de 250 parties en poids de plâtre alfa pour 100 parties d'eau.
[0033] On verse 150 g du plâtre ainsi gâché dans un moule en élastomère présentant en creux
la face supérieure de la cible telle que représentée sur la figure 1, cette face du
moule étant vers le haut.
[0034] On applique sur le moule un contre-moule également en élastomère dont la forme correspond
au volume creux 5, et on maintient le plâtre emprisonné entre les deux parties du
moule qui lui donnent la forme représentée sur le dessin, pendant le temps qui est
nécessaire pour la prise du plâtre soit d'environ 5 à 7 minutes, temps pendant lequel
le moule et son contenu sont placés dans une ambiance d'environ 30°C pour accroître
la vitesse de la prise.
[0035] On soulève alors le contre-moule qui correspond à l'intérieur de la cible que l'on
éjecte, en déformant la partie inférieure du moule.
[0036] Le procédé de fabrication vient d'être décrit en se référant à un moule mais il est
clair que dans un processus industriel, on peut avantageusement opérer sur une bande
transporteuse comportant toute une série de moules.
[0037] Les cibles sont ensuite reprises à la sortie du moule pour être placées dans une
étuve chauffée par exemple à 80°C pour procéder à leur séchage, lequel peut être avantageusement
terminé dans un séchoir à micro-ondes de manière à ramener leur taux d'humidité à
environ 5 %.
[0038] Les cibles sont ensuite recouvertes de peinture de préférence à l'eau appliquée par
exemple au pistolet alors qu'elles sont encore chaudes, ce qui accélère le séchage
de la peinture.
[0039] Cette peinture est avantageusement à base de colorants non polluants minéraux ou
organiques.
[0040] Les cibles selon l'invention se sont révélées convenir parfaitement à leur utilisation.
Elles ne nécessitent pas un ramassage systématique de leurs morceaux après usage,
compte-tenu du fait que le gypse qui résulte de la prise du plâtre alfa est un produit
naturel qui est facilement absorbé par le terrain.
[0041] Il est bien entendu que le mode de réalisation qui a été décrit ne présente aucun
caractère limitatif et qu'il pourra recevoir toutes modifications désirables sans
sortir pour cela du cadre de l'invention.
[0042] En particulier, il est clair que l'on pourrait éventuellement ajouter certains additifs
au plâtre alfa comme par exemple une faible quantité de sable ou de produit biodégradable.
[0043] De même, conformément à l'invention, on peut colorer la cible dans la masse bien
que cette manière de faire nécessite des quantités supérieures de colorants.
1 - Cible du type pigeon d'argile, caractérisée par le fait qu'elle est constituée par
un moulage de plâtre semi-hydraté de type alfa.
2 - Cible selon la revendication 1, caractérisée par le fait que le plâtre alfa a une
granulométrie inférieure à 100 microns.
3 - Cible selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée par le
fait qu'elle est réalisée avec du plâtre alfa gâché avec de l'eau dans une proportion
d'environ 100 litres d'eau pour 250 kg de plâtre.
4 - Cible selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée par le
fait qu'elle est revêtue d'une couche de peinture.
5 - Procédé de fabrication d'une cible selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé par le fait que l'on gâche sous vide du plâtre alfa ; que l'on verse le
plâtre ainsi gâché dans un moule en deux parties de préférence en élastomère ; que
l'on conserve le plâtre dans le moule pendant son temps de prise, que l'on démoule
la cible et que l'on la sèche.
6 - Procédé selon la revendication 5, caractérisé par le fait que l'on accélère la prise
du plâtre alfa par une adjonction de gypse.
7 - Procédé selon une des revendications 5 et 6, caractérisé par le fait que l'on accélère
la prise du plâtre par une élévation de température de l'eau de gâchage.
8 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 5 et 7, caractérisé par le fait
que l'on réalise le moulage à une température à environ 30°C.
9 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 5 et 8, caractérisé par le fait
qu'après démoulage, les cibles sont placées dans une étuve chauffée à environ 80°C.
10 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 5 à 9, caractérisé par le fait
qu'en fin de fabrication, les cibles sont amenées à un taux d'humidité d'environ 5
%.
11 - Procédé de fabrication selon l'une quelconque des revendications 5 à 10, caractérisé
par le fait que les cibles sont peintes à l'aide d'une peinture à l'eau de préférence
minérale et non toxique.
12 - Procédé selon la revendications 11, caractérisé par le fait que la peinture est appliquée
au pistolet au moment où les cibles sortent de l'étuve.