[0001] La présente invention concerne une fixation de ski de sécurité comprenant des moyens
de maintien du talon et des moyens de maintien de l'extrémité avant de la chaussure,
éventuellement montés sur une plaque sous-pied.
[0002] Afin d'améliorer le confort et la sécurité par élimination des micro-traumatismes
dus aux chocs importants encaissés par les jambes d'un skieur lors du passage d'amas
de neige durcie ou de bosses très rapprochées formant des ondulations très dures,
il a été proposé d'intercaler entre le ski et chaque pied du skieur une sorte de suspension
élastique sous forme de plaque élastique, de type ressort à lames, telle que décrite
dans les brevets FR 2 347 066 et 2 338 720 ou sous forme d'une plaque élastique montée
sur ressorts à boudin ou sur des tampons élastiques tels que décrits dans les documents
FR 2 409 776, WO 86/04 824, DE 2 259 375 et CA 1 215 403. Les systèmes ont toutefois
pour inconvénient de modifier la sensation du ski sous le pied en perturbant la transmission
des efforts exercés sur le ski à la jambe et inversement, ce qui a pour conséquence
une imprécision du guidage des skis.
[0003] Pour la pratique du surf sur neige, il est connu de monter élastiquement la fixation,
mais les conditions relatives au guidage et à la prise de virage sont très différentes
de celles du ski.
[0004] On a par ailleurs constaté que lorsque le skieur descend une piste, il se produit
des micro-déplacements longitudinaux entre le ski et le skieur, dont la fréquence
se traduit par des vibrations nuisibles.
[0005] Il a été proposé, dans le brevet FR 2 646 093, d'intercaler des bandes de matériau
élastique entre un corps de fixation et une glissière fixée au ski dans le but de
combler le jeu vertical nécessaire au déplacement du corps dans la glissière et réduire
ainsi l'usure. Ces bandes n'ont toutefois pas d'effet amortisseur sur les micro-déplacements
longitudinaux.
[0006] La présente invention a pour but d'assurer un amortissement des vibrations, notamment
des vibrations longitudinales, dans une fixation de ski de sécurité du type défini
plus haut sans faire appel à un montage particulier ou un dispositif complexe. L'invention
a également pour but de conserver la flexibilité globale du ski.
[0007] La fixation de sécurité selon l'invention est caractérisée en ce qu'elle comprend
au moins un élément amortisseur intercalé entre au moins deux pièces existantes de
la fixation non liées intimement de manière à autoriser des mouvements de faible amplitude
entre ces deux pièces.
[0008] L'élément amortisseur est de préférence en matériau viscoélastique. L'élément amortisseur
a pour effet de filtrer les vibrations et amortir les chocs habituellement transmis
du ski à la chaussure.
[0009] D'une manière générale l'élément amortisseur peut être disposé à l'intérieur de la
fixation de sécurité.
[0010] L'élément amortisseur peut notamment être intercalé entre deux pièces existantes
de la fixation soumises à des efforts dynamiques longitudinaux antagonistes. Dans
toute fixation de ski, il existe au moins un endroit où le fait d'intercaler d'un
élément élastique permet d'obtenir un effet amortisseur intéressant ne perturbant
pas le fonctionnement de la fixation tout en absorbant les vibrations générées par
les micro-déplacements relatifs. L'effet amortisseur peut donc être obtenu pratiquement
sans modification de la fixation.
[0011] L'élément élastique peut être en particulier placé au niveau de la liaison de la
talonnière de la butée ou de la plaque sous-pied au ski. Dans une fixation à plaque
sous-pied, l'élément amortisseur peut être disposé entre deux parties de la plaque,
si celle-ci est en deux parties, ou dans le dispositif de réglage de la longueur de
la plaque dans le cas où un tel réglage est possible.
[0012] L'élément amortisseur peut également être disposé entre deux pièces superposées verticalement
de manière à amortir des vibrations verticales ou obliques.
[0013] Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, quelques formes d'exécution de l'invention.
[0014] La figure 1 est une vue en coupe longitudinale d'une fixation à plaque sous-pied
dans laquelle l'élément amortisseur est disposé entre la fixation et ses moyens de
liaison au ski.
[0015] La figure 2 est un détail de la figure 1.
[0016] La figure 3 est une variante d'exécution de la fixation représentée à la figure 1.
[0017] La figure 4 représente la même fixation que la figure 1, avec l'élément amortisseur
disposé d'une manière différente.
[0018] La figure 5 est une vue en coupe longitudinale d'une fixation à plaque sous-pied
du même type que celle représentée à la figure 1.
[0019] La figure 6 représente une fixation analogue à plaque télescopique et moyen de réglage
de la longueur.
[0020] La figure 7 montre, en plan, les moyens de réglage de la fixation représentée à la
figure 6 avec un élément amortisseur.
[0021] La figure 8 représente une butée avant vue de dessous.
[0022] La figure 9 est une vue en coupe selon IX-IX de la figure 8.
[0023] La figure 1 représente une fixation de ski comprenant une plaque sous-pied 11 constituée
de deux parties 12 et 13 montées de façon télescopique. Une telle fixation est décrite
dans la demande de brevet FR 2 643 568 de la demanderesse. La partie postérieure 12
de la plaque porte une talonnière 14, par exemple une talonnière telle que décrite
dans la demande de brevet FR 2 643 567 de la demanderesse. La partie antérieure 13
est munie à l'avant d'un étrier fixe 15 pour le maintien de l'extrémité avant de la
chaussure. La plaque sous-pied 11 est montée pivotante sur le ski 6 au moyen d'un
pivot 16 solidaire d'une plaque de base 17 vissée au ski 6 par des vis 18 et 19. Les
extrémités 17a et 17b de la plaque de base 17 sont surélevées par rapport au ski de
manière à constituer, avec le ski, deux glissières dans lesquelles viennent s'engager
les bords recourbés 20a et 20b d'un plateau 20 fixé à la plaque sous-pied 11. Ce plateau
20 présente un moyeu central 21 dans lequel est engagé le pivot 16 avec un jeu longitudinal
vers l'avant et vers l'arrière. Le plateau 20 est également engagé avec un jeu important
sur les extrémités 17a et 17b de la plaque de base 17, l'espace ainsi laissé étant
occupé par deux garnitures 22 et 23 en matériau viscoélastique. Dans la forme d'exécution
représentée, les garnitures 22 et 23 enrobent les bords 20a et 20b de telle sorte
que l'on obtient un amortissement aussi bien dans le sens vertical que dans le sens
longitudinal, c'est-à-dire un amortissement dans pratiquement toutes les directions.
[0024] Il est toutefois possible de se contenter d'un amortissement longitudinal. Une telle
variante est représentée à la figure 3, des rouleaux 25 et 26 étant interposés entre
la plaque de base 17 et le plateau 20 pour faciliter la rotation du plateau 20 sur
la plaque 17. Le fond de la partie recourbée 20 a est occupé par une garniture viscoélastique
24 contre laquelle vient s'appuyer le bord 17a de la plaque 17. Les autres extrémités
de la plaque 17 du plateau 20 sont agencées de la même manière.
[0025] La figure 5 représente une variante d'exécution de l'exécution représentée à la figure
3, dans laquelle le moyeu 21 du plateau 20 est monté sur le pivot 16 au moyen de rouleaux
27, c'est-à-dire sans jeu longitudinal. Un élément amortisseur viscoélastique 28 est
disposé entre la partie postérieure 12 de la plaque sous-pied et l'extrémité postérieure
du plateau 20. Sous l'effet d'un choc longitudinal, la partie postérieure 12 de la
plaque pourra donc se déplacer légèrement longitudinalement relativement au plateau
20 et à la partie antérieure 13 de la plaque. Un second élément amortisseur viscoélastique
analogue à l'élément 28 peut être monté entre le bord antérieur du plateau 20 et la
partie 13 de la plaque sous-pied.
[0026] L'élément amortisseur peut être également disposé au niveau du pivot 16. Un tel mode
d'exécution est représenté à la figure 5. La fixation est du même type que les fixations
précédentes, les deux parties 12′ et 13′ de la plaque sous-pied télescopique ne différant
que par des détails. Les parties 12′ et 13′ de la plaque sous-pied sont fixées sur
les extrémités relevées d'un plateau 29 auxquelles sont fixées des pièces coudées
30 et 31 définissant deux glissières dans lesquelles sont engagées les extrémités
de la plaque de base 17 avec interposition de rouleaux 25 et 26 comme dans la forme
d'exécution représentée à la figure 4. Une vis 32, fixée dans la plaque de base 17
et traversant une lumière en arc de cercle du plateau 29, limite la rotation de la
plaque sous-pied. Le plateau 29 est muni d'un moyeu 33 par lequel il est monté sur
le pivot 16. Entre le moyeu 33 et le pivot 16 est disposée une garniture viscoélastique
34 constituant l'élément amortisseur de la fixation.
[0027] Le moyeu 33 peut avoir la forme oblongue représentée à la figure 2. Dans ce cas,
la garniture 34 est divisée en deux garnitures en forme de croissant disposées en
avant et en arrière du pivot 16.
[0028] Les figures 6 et 7 représentent une fixation à plaque sous-pied analogue à la fixation
représentée à la figure 5, mais équipée en plus d'un dispositif de réglage de sa longueur.
Le dispositif de réglage est constitué d'une vis sans fin 35 coopérant avec une crémaillère
36, comme décrit dans la demande de brevet FR N° 89 14841 de la demanderesse.
[0029] Les deux parties télescopiques 12′ et 13′ de la plaque sous-pied sont à nouveau montées
sur un plateau 29. La partie postérieure 12′ est fixée sur le plateau 29, tandis que
la partie antérieure 13′ peut coulisser sur ce plateau 29. La vis sans fin 35 est
montée de biais entre deux équerres 37 et 38 fixées sur le plateau 29 et maintenant
axialement la vis sans fin 35 avec interposition d'un élément amortisseur 39 en matériau
viscoélastique entre l'extrémité de la vis côté talonnière et l'équerre 37. La partie
13′ de la plaque sous-pied peut ainsi se déplacer légèrement vers l'arrière en entraînant
la vis sans fin 35 qui vient comprimer légèrement l'élément amortisseur 39.
[0030] Dans la forme d'exécution telle que représentée, le pivot 16 est muni d'un manchon
40 en matériau autolubrifiant et les parties 12′ et 13′ de la plaque sous-pied sont
recouvertes par une plaque de protection 41. A la figure 8, on distingue la lumière
42 dont il a été question dans la description de la figure 5.
[0031] La vis sans fin 35 peut bien entendu être remplacée par l'un des autres mobiles rotatifs
décrits dans le demande de brevet FR 89 14841.
[0032] Les moyens élastiques peuvent être également introduits dans une butée avant. Les
figures 8 et 9 représentent une telle butée. Cette butée, vue de dessous à la figure
8, est constituée d'un corps métallique 43 fixé sur une plaque 44 elle-même fixée
au ski 45 au moyen de vis. A la figure 8 la plaque 44 et le ski 45 sont représentés
en traits fins comme s'ils étaient transparents. Le corps évidé 43 est muni de deux
ailes 46 et 47 reliées au corps 43 par des bras flexibles 48, respectivement 49. Les
ailes 46 et 47 sont en outre reliées entre elles par une tige transversale 50 présentant
deux parties filetées de pas opposés 50a et 50b. La partie centrale non filetée de
la tige 50 est maintenue axialement sur le corps 43 par deux collerettes et une plaque
51 soudée au corps 43. La tige 50 est munie à l'une de ses extrémités d'une tête 50c
présentant une fente de vis. La partie filetée 50a est vissée dans une pièce cylindrique
d'axe vertical 52 fixée dans un logement cylindrique par l'intermédiaire d'une coiffe
53 en matériau viscoélastique. De manière analogue, la partie filetée 50b est vissée
dans une pièce cylindrique 54 fixée dans un logement cylindrique de l'aile 47 par
l'intermédaire d'une coiffe 55 de même matériau que la coiffe 53.
[0033] Les ailes 46 et 47 sont donc maintenues en place par la tige 50 et les pièces cylindriques
52 et 54, la tige 50 permettant de modifier l'écartement des ailes pour l'adapter
à la chaussure. Les coiffes 53 et 55 amortissent, dans toutes les directions, les
microvibrations transmissent par le ski et le corps 43 à la chaussure.
[0034] Il est possible de prévoir plusieurs éléments élastiques à différents endroits de
la fixation.
[0035] Dans certains modes de réalisation, notamment dans le mode de réalisation représenté
à la figure 6, l'élément amortisseur a en outre pour avantage d'améliorer la flexibilité
du ski sous la fixation, c'est-à-dire la flexibilité globale du ski. En effet, dans
une telle fixation, lorsque le ski fléchit, la distance entre la butée avant 15′ et
le pivot 16 de la plaque diminue. Le ressort de la talonnière peut certes absorber
ce raccourcissement, mais sa force est telle qu'il modifie totalement la flexibilité
du ski. L'élément amortisseur 39 permet de s'affranchir du ressort en absorbant la
variation de longueur résultant de la flexion du ski.
[0036] D'autre part, dans tous les systèmes décrits ci-dessus, l'élément amortisseur situé
dans la fixation isole la partie située en amont de cet amortisseur de la partie située
en aval.
[0037] Autrement dit, toutes les vibrations générées par la piste qui sont transmises au
ski se retrouvent bloquées par l'élément amortisseur et ne sont donc pas transmises
au skieur.
1. Fixation de ski de sécurité comprenant des moyens (14) de maintien du talon et des
moyens (15) de maintien de l'extrémité avant de la chaussure, caractérisée en ce qu'elle
comprend au moins un élément amortisseur (22, 23 ; 24 ; 28 ; 34 ; 39) intercalé entre
au moins deux pièces existantes de la fixation, non liées intimement, de manière à
autoriser des mouvements multidirectionnels de faible amplitude entre ces deux pièces.
2. Fixation de ski selon la revendication 1, caractérisée en ce que ledit élément amortisseur
est un élément viscoélastique.
3. Fixation de ski selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que ledit élément
amortisseur est disposé entre deux pièces existantes de la fixation soumises à des
efforts longitudinaux antagonistes.
4. Fixation de ski selon la revendication 3, dans laquelle les moyens (14) de maintien
du talon et les moyens (15) de maintien de l'extrémité avant de la chaussure sont
montés sur une plaque sous-pied (11) montée pivotante sur le ski par l'intermédiaire
d'une plaque (17) fixée au ski, caractérisée en ce que ledit élément amortisseur (22,
23) est disposé entre au moins l'une des extrémités de ladite plaque (17) et la plaque
sous-pied (11).
5. Fixation selon la revendication 3, dans laquelle les moyens (14′) de maintien du talon
et les moyens (15′) de maintien de l'extrémité avant de la chaussure sont montés sur
une plaque sous-pied (11) montée pivotante sur le ski au moyen d'un pivot (16) fixé
au ski et engagé dans un moyeu (33) de la plaque sous-pied (11), caractérisée en ce
que ledit élément amortisseur (34) est disposé entre ledit pivot et ledit moyeu.
6. Fixation de ski selon la revendication 3, dans laquelle les moyens (14′) de maintien
du talon et les moyens (15′) de maintien de l'extrémité avant de la chaussure sont
montés sur une plaque sous-pied (11) montée pivotante sur le ski au moyen d'un plateau
(20) s'étendant au moins en partie dans l'épaisseur de la plaque, caractérisée en
ce que ledit plateau (20) est monté dans la plaque avec un jeu longitudinal et que
l'élément amortisseur (28) est placé en arrière et/ou en avant de l'une des extrémités
dudit plateau de manière à remplir le jeu longitudinal.
7. Fixation de ski selon la revendication 3, dans laquelle les moyens (14′) de maintien
du talon et les moyens (15′) de maintien de l'extrémité avant de la chaussure sont
montés sur une plaque sous-pied (11) constituée de deux parties (12′, 13′) montées
télescopiquement sur un plateau (29) monté rotativement sur le ski, ledit plateau
portant un mobile rotatif (35) monté entre deux butées (37, 38) et coopérant avec
une crémaillère (36) formée sur l'une des parties de la plaque sous-pied (11), de
manière à permettre le réglage de la longueur de la fixation, caractérisée en ce qu'un
élément amortisseur (39) est disposé entre au moins une extrémité du le mobile d'entraînement
rotatif et la butée correspondante.
8. Fixation de ski selon la revendication 3, dans laquelle les moyens (14′) de maintien
du talon et les moyens (15′) de maintien de l'extrémité avant de la chaussure sont
montés sur une plaque sous-pied (11) montée pivotante sur le ski et constituée de
deux parties (12, 13) montées télescopiquement sur un plateau (20), caractérisée en
ce qu'un élément amortisseur (28) est disposé entre au moins l'une des extrémités
du plateau et la partie correspondante (12) de la plaque sous-pied (11).
9. Fixation de ski selon la revendication 2, dont les moyens de maintien de l'extrémité
avant de la chaussure sont constitués d'un corps (43) solidaire d'une plaque de fixation
(44) et muni de deux ailes (46, 47) reliées au corps par des bras flexibles (48, 49)
reliées entre elles par une tige (50) munie de deux parties filetées (50a, 50b) permettant
de modifier l'écartement des ailes, caractérisée en ce que lesdites ailes (46, 47)
sont en outre reliées aux parties filetées de la tige par l'intermédiaire de pièces
cylindriques (52, 54) munies d'une coiffe (53, 55) en matériau viscoélastique et emboîtées
dans les logements des ailes.