[0001] L'invention se rapporte à une antenne radioélectrique à très large bande et à faible
taux d'onde stationnaire.
[0002] Plus particulièrement mais non exclusivement l'invention concerne une antenne présentant,
d'une part, un faible taux d'onde stationnaire spécialement dans le domaine des hautes
fréquences c'est à dire principalement entre 3 et 30 mégahertz et d'autre part un
bon rendement sur la bande précitée.
[0003] On reviendra plus aprés sur ces caractéristiques du taux d'onde stationnaire et de
rendement mais on précise qu elles caractérisent essentiellement l'aptitude d'une
antenne à disperser effectivement en énergie électromagnétique l'énergie électrique
qui lui a été appliquée.
[0004] L'antenne de l'invention est particulièrement destinée aux services de communication
mobile qui utilisent les hautes fréquences comme fréquences de communication.
[0005] Dans ce domaine des transmissions radioélectriques, il est nécessaire de disposer
d'antennes qui sont, d'une part, légères et faciles à mettre en oeuvre c'est à dire
essentiellement de faible encombrement et, d'autre part, radioélectriquement performantes,
c'est à dire dont le taux d'onde stationnaire est le plus faible possible en considérant
un fort rendement.
[0006] Actuellement, on sait réaliser des antennes à fort rendement et dont le taux d'onde
stationnaire est faible mais ce uniquement dans une bande de fréquences très étroite.
[0007] Pour pouvoir couvrir une large bande de fréquences, il est connu de scinder la bande
en domaines successifs et d'utiliser une antenne spécifique à chaque domaine selon
la fréquence de communication.
[0008] Egalement, il est connu de n'utiliser qu'une seule antenne mais de la réadapter et/ou
de la réaccorder électroniquement pour qu'elle présente des caractéristiques radioélectriques
acceptables à la fréquence de communication choisie.
[0009] Ces manipulations de changement d'antennes et/ou de réaccordement peuvent bien entendu
être automatisées.
[0010] Elles s'avèrent quoiqu'il en soit incompatibles avec une nouvelle technique de communication
qui tend à se développer et consiste à mettre en oeuvre des dispositifs émetteur et
récepteur qui, en synchronisme changent rapidement et fréquemment leur fréquence de
fonctionnement.
[0011] On conçoit l'intérêt de cette technique pour les communications confidentielles.
[0012] Toutefois, la largeur de la bande de fréquences dans laquelle opèrent ces dispositifs
de communication est implicitement limitée à celle dans laquelle l'antenne peut être
utilisée sans inconvénients.
[0013] Cependant, on est récemment parvenu à étendre la largeur de la bande utile d'une
antenne particulièrement dans le domaine des trés hautes fréquences c'est à dire par
exemple entre 30 et 90 mégahertz.
[0014] Notamment, l'une des solutions adoptées est décrite dans le brevet US-A-4.302.760
et réside essentiellement dans la construction de l'antenne.
[0015] Précisément, l'antenne comprend une pluralité d'éléments linéaires conducteurs, de
longueurs choisies différentes et qui, d'une part, sont disposés parallélement en
tête d'un support longiligne en étant électriquement isolés les uns des autres et,
d'autre part, ont l'une de leurs extrémités électriquement reliées à une ligne commune.
[0016] D'aprés les titulaires du brevet précité, une antenne de ce type a donné d'excellents
résultats dans une gamme de fréquences comprises entre 30 et 88 mégahertz.
[0017] Malheureusement, cette solution n'a pu être exploitée avec succés dans le domaine
des communications à haute fréquence c'est à dire en dessous de 30 mégahertz.
[0018] En effet, de manière connue, la longueur d'une antenne monopole c'est à dire d' une
antenne constituée d'un élément linéaire conducteur correspond en règle générale au
quart de la longueur d'ondes à sa fréquence la plus basse d'utilisation de l'antenne.
[0019] Précisément pour couvrir une bande de fréquences situées au dessus de 3 mégahertz,
l'un des éléments linéaires de l'antenne selon la solution précitée devrait avoir
une longueur de 18,2 mètres ce qui est tout à fait incompatible avec l'usage que l'on
a envisagé pour l'antenne objet de la présente demande.
[0020] Dans le domaine des hautes fréquences, une autre solution a été adoptée par les techniciens
; elle est décrite dans le brevet FR-A-2.597.266.
[0021] Elle conduit à réduire le rapport d'amplitudes de tensions essentiellement pour les
fréquences les plus basses de la bande de fréquences à couvrir et ce en interposant
des moyens électriquement résistants entre l'antenne et la ligne de transmission à
laquelle elle est connectée.
[0022] Toutefois, cette solution ne donne de bons résultats que pour une bande de fréquences
assez peu étendue c'est à dire notamment lorsque le rapport entre la fréquence la
plus haute et la fréquence la plus basse de la bande est de trois.
[0023] D'ailleurs, si l'on cherchait à appliquer cette solution unique à une antenne de
trés large bande par exemple une bande dont le rapport entre la fréquence la plus
haute et la fréquence la plus basse est de 10 , on pourrait obtenir un faible rapport
d'amplitudes de tension mais le rendement de l'antenne serait également trés faible.
[0024] Un résultat que l'invention vise à obtenir est une antenne de trés large bande qui
présente un bon rendement ainsi qu'un faible taux d'onde stationnaire tout en étant
d'une utilisation compatible avec un dispositif mobile de communication.
[0025] A cet effet, l'invention a pour objet une antenne du type précité notamment caractérisée
en ce qu'elle comprend au moins deux éléments linéaires qui, en combinaison, d'une
part, sont sensiblement de même longueur et forment avec l'axe médian de l'antenne
un angle prédéterminé dont le sommet est, lorsque l'angle diffère de zéro degré, un
point voisin de celles dites bases de leurs extrémités à savoir celles qui sont électriquement
reliées à la ligne de transmission, et d'autre part, comportent chacun :
- au moins un moyen électriquement résistant interposé entre deux fractions prédéterminées
de chaque élément et,
- au moins un moyen électriquement inductif quant à lui interposé sensiblement entre
la base de chaque élément et la ligne de transmission, ces moyens inductifs ayant
des valeurs d'inductance choisies qui sont différentes d'un élément linéaire à un
autre.
[0026] L'invention sera bien comprise à l'aide de la description ci-aprés faite à titre
d'exemple non limitatif en regard du dessin ci-annexé qui représente schématiquement
:
- figure 1 : un schéma électrique simplifié de l'antenne,
- figure 2 : le graphique de l'évolution du taux d'onde stationnaire en fonction de
la fréquence,
- figure 3 : vue en perspective, une antenne selon l'invention dans une forme préférée
de réalisation.
[0027] En se reportant au dessin, on voit une antenne 1 reliée par une ligne électrique
de transmission 2 à un dispositif 3 de communication radioélectrique tel un émetteur
et/ou un récepteur.
[0028] Tel que cela apparaît l'antenne 1 comprend classiquement plusieurs élements linéaires
4 conducteurs de l'électricité et ces éléments 4 sont chacun électriquement relié
à la ligne de transmission 2 par l'une 40 de leurs extrémités 40, 41, laquelle extrémité
est ci-après dite "base".
[0029] Tel que cela apparaît en figure 2, l'antenne est étudiée pour présenter un faible
taux d'onde stationnaire et notamment un taux d'onde stationnaire inférieur ou égal
à cinq dans une trés large bande de fréquence qui s'étend d'ailleurs de 3 à 30 mégahertz.
[0030] On précise que le taux d'onde stationnaire caractérise la propension qu'ont les antennes
à réfléchir à travers la ligne de transmission l'énergie électrique qui leur est appliquée
via cette ligne par un dispositif émetteur.
[0031] L'antenne de l'invention a en outre un rendement qui évolue sensiblement de 10 %
à la fréquence la plus basse à 25 % à la fréquence la plus haute.
[0032] On précise également que le rendement d'une antenne caractérise son aptitude à disperser
en énergie électromagnétique effective l'énergie électrique qu'elle a acceptée de
l'émetteur compte tenu de son taux d'onde stationnaire.
[0033] Conformément à l'invention, l'antenne 1 est particulière en ce qu'elle comprend au
moins deux éléments linéaires 4 qui, en combinaison, d'une part, sont sensiblement
de même longueur L et forment avec l'axe médian 42 de l'antenne un angle prédéterminé
A dont le sommet est, lorsque l'angle A diffère de zéro degré, un point P voisin de
celles dites bases 40 de leurs extrémités 40, 41, à savoir celles qui sont électriquement
reliées à la ligne de transmission 2, et d'autre part, comportent chacun :
- du moins un moyen 5 électriquement résistant interposé entre deux fractions prédéterminées
de chaque élément et,
- au moins un moyen 6 électriquement inductif quant à lui interposé sensiblement entre
la base 40 de chaque élément 4 et la ligne de transmission 2, ces moyens inductifs
6 ayant des valeurs L1, L2, L3 d'inductance choisies qui sont différentes d'un élément
linéaire à un autre.
[0034] Selon l'invention, l'angle A est compris entre zéro et trente degrés inclus.
[0035] Suivant l'invention, les moyens résistants 5 ont d'un élément linéaire à un autre
tous sensiblement une même valeur Rchoisie.
[0036] Dans une forme préférée de réalisation, chaque élément linéaire comprend un moyen
résistant 5 et celui-ci est situé sensiblement au tiers de la longueur de l'élément
mesuré à partir de son extrémité 40 dite base qui est associée à la ligne 2.
[0037] Dans une variante de réalisation, chaque élément linéaire comprend deux moyens 5
résistants et ces moyens sont sensiblement situés l'un au deux tiers, l'autre au tiers
de la longueur de l'élément mesuré à partir de son extrémité dite base 40.
[0038] Dans une seconde forme de réalisation, chaque élément linéaire comprend un moyen
5 résistant et celui-ci est situé au sensiblement deux tiers de la longueur de l'élément
mesuré à partir de son extrémité 40 dite base qui est associée à la ligne 2.
[0039] Conformément à l'invention, dans une forme avantageuse de réalisation, l'antenne
comprend trois éléments linéaires 1 divergeants situés dans des plans radialement
orientés autour de l'axe médian 42 de l'antenne et décalés entre eux d'environ 120
degrés.
[0040] De préférence, chaque élément linéaire forme un angle A d'environ 18° avec l'axe
médian 42 de l'antenne.
[0041] L'axe médian de l'antenne sera avantageusement orienté verticalement et l'antenne
sera quant à elle orientée de manière que ses éléments divergent vers le ciel.
[0042] D'après l'inventeur, c'est essentiellement dans la dernière configuration qui vient
d'être décrite que l'antenne permet d'obtenir les résultats escomptés.
[0043] Précisément en respectant les valeurs ci-aprés indiquées, on est parvenu à construire
une antenne qui, composée de trois éléments linéaires chacun seulement d'une longueur
d'environ sept mille neuf cents millimètres présente une bande utile de fréquence
s'étendant de 3 mégahertz à 30 mégahertz avec un rendement qui évolue de 10 % à la
fréquence la plus basse à 25% à la fréquence la plus haute et un rapport d'amplitude
de tension inférieur à cinq sur cette bande de fréquences.
[0044] L'antenne précitée comprend donc trois éléments linéaires disposés comme précité
et comportant d'une part chacune une résistance 5 d'une valeur R de 100 ohms située
sensiblement au tiers de sa longueur mesurée depuis son extrémité dite base 40 et
d'autre part reliant leur extrémité dite base à la ligne de transmission :
- un premier une inductance 6 d'une valeur L1 de 0,1 microhenry,
- un second une inductance 6 d'une valeur L2 de 7,5 microhenry,
- un troisième une inductance 6 d'une valeur L3 de 22 microhenry.
[0045] Tel que cela a été représenté, chaque moyen inductif 5 est au moins à proximité immédiate
de la base 40 d'un élément linéaire 4.
[0046] Par exemple, le moyen inductif peut être constitué par un enroulement de fil conducteur
directement réalisé sur le support de l'élément linéaire (lequel support n'a pas été
représenté pas plus que l'enroulement).
[0047] Dans l'exemple non limitatif de réalisation de l'antenne qui vient d'être cité, on
remarque la faible longueur des éléments linéaires (inférieure à huit mètres) par
rapport à la longueur de ceux d'une antenne classique du type cité dans le préambule
(au moins dix huit mètres) pour la même valeur de la fréquence basse.
1. Antenne radioélectrique (1) comportant plusieurs éléments (4) sensiblement linéaires
conducteurs de l'électricité, laquelle antenne est reliée par une ligne de transmission
(2) à un dispositif de communication (3) tel un dispositif émetteur et/ou récepteur,
cette antenne étant
CARACTERISEE en ce qu'elle comprend au moins deux éléments linéaires (4) qui, en combinaison,
d'une part, sont sensiblement de même longueur (L) et forment avec l'axe médian (42)
de l'antenne un angle prédéterminé (A) dont le sommet est, lorsque l'angle (A) diffère
de zéro degré, un point (P) voisin de celles dites bases (40) de leurs extrémités
(40, 41), à savoir celles qui sont électriquement reliées à la ligne de transmission
(2), et d'autre part, comportent chacun :
- au moins un moyen (5) électriquement résistant interposé entre deux fractions prédéterminées
de chaque élément et,
- au moins un moyen (6) électriquement inductif quant à lui interposé sensiblement
entre la base (40) de chaque élément (4) et la ligne de transmission (2), ces moyens
inductifs (6) ayant des valeurs (L1, L2, L3) d'inductance choisies qui sont différentes
d'un élément linéaire à un autre.
2. Antenne selon la revendication 1 caractérisée en ce que:
- d'une part, elle comprend trois éléments linéaires (1) divergeants situés dans des
plans radialment orientés autour de l'axe médian (42) de l'antenne et décalés entre
eux d'environ 120 degrés et,
- d'autre part, chaque élément linéaire forme un angle d'environ 18° avec l'axe médian
(40) de l'antenne.
3. Antenne selon la revendication 1 ou 2 caractérisée en ce que les moyens résistants
(5) ont d'un élément linéaire à un autre tous sensiblement une même valeur (R) choisie.
4. Antenne selon la revendication 2 caractérisée en ce que chaque élément linéaire comprend
un moyen résistant (5) et celui-ci est situé sensiblement au tiers de la longueur
de l'élément mesuré à partir de son extrémité (40) dite base qui est associée à la
ligne (2).
5. Antenne selon la revendication 2 caractérisée en ce que chaque élément linéaire comprend
un moyen (5) résistant et celui-ci est situé au sensiblement deux tiers de la longueur
de l'élément mesuré à partir de son extrémité (40) dite base qui est associée à la
ligne (2).
6. Antenne selon l'une quelconque des revendications 1 à 5 caractérisée en ce qu'elle
comprend trois éléments linéaires chacun d' un longueur d'environ sept mille neuf
cents millimètres disposés comme précité et comportant d'une part chacune une résistance
(5) d'une valeur (R) de 100 ohms située sensiblement au tiers de sa longueur mesurée
depuis son extrémité dite base (40) et d'autre part reliant leur extrémité dite base
à la ligne de transmission:
- un premier une inductance (6) d'une valeur (L1) de 0,1 microhenry,
- un second une inductance (6) d'une valeur (L2) de 7,5 microhenry,
- un troisième une inductance (6) d'une valeur (L3) de 22 microhenry.
7. Antenne selon l'une quelconque des revendications 1 à 6 caractérisée en ce que chaque
élément linéaire comprend deux moyens (5) résistants et ces moyens sont sensiblement
situés l'un au deux tiers, l'autre au tiers de la longueur de l'élément mesuré à partir
de son extrémité dite base (40).