(19)
(11) EP 0 498 747 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
12.08.1992  Bulletin  1992/33

(21) Numéro de dépôt: 92440013.8

(22) Date de dépôt:  06.02.1992
(51) Int. Cl.5G10D 9/00
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE DK ES GB GR IT LI LU NL SE

(30) Priorité: 06.02.1991 FR 9101512

(71) Demandeur: Bourin, François-Xavier
F-67000 Strasbourg (FR)

(72) Inventeur:
  • Bourin, François-Xavier
    F-67000 Strasbourg (FR)

(74) Mandataire: Metz, Paul 
CABINET METZ PATNI 63, rue de la Ganzau B.P. 63
F-67024 Strasbourg Cédex 1
F-67024 Strasbourg Cédex 1 (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Dispositif d'assemblage de deux parties consécutives d'un instrument de musique à vent


    (57) Un tel dispositif concernant notamment les bois est, interposé aux extrémités respectives des parties entre un tenon (4) et une emboîture (6) à assembler.
    Le dispositif conforme à l'invention se caractérise en ce qu'il comprend trois ergots de verrouillage (31, 32, 33) ménagés à 120° sur le tenon (4) de la partie (12) aptes à coopérer dans un assemblage du type baïonnette avec trois ergots complémentaires (24, 25, 26) ménagés dans l'emboîture (6) de l'autre partie (3), sans l'effet d'une rotation.




    Description


    [0001] la présente invention concerne un dispositif d'assemblage de deux parties consécutives d'un instrument de musique à vent, notamment en bois.

    [0002] Traditionnellement un tel assemblage s'effectue par l'intermédiaire d'un tenon de l'une des parties, apte à s'engager dans une emboîture de l'autre partie, ledit tenon étant habillé d'une fine feuille de liège, assurant un emboîtement doux et étanche.

    [0003] L'application de la feuille de liège sur le tenon présente bon nombre d'inconvénients. En effet cette application est effectuée par collage d'une fine bande de liège de longueur et de largeur déterminées autour du tenon. Ensuite cette feuille est maintenue solidement pendant la prise de la colle à l'aide d'une ligature à spires multiples nécessitant pour sa pose de l'habileté et du soin, d'où une main d'oeuvre qualifiée et par conséquent onéreuse.

    [0004] De plus, il est constaté lors d'un usage intensif de l'instrument, que le liège s'use relativement rapidement, ce qui tend à provoquer du jeu dans l'assemblage. L'instrument devient alors d'un maniement moins facile et ses caractéristiques musicales s'en trouvent modifiées. Il peut s'ensuivre également une torsion des clés, qui deviennent plus difficiles à actionner et peuvent aller jusqu'à se coincer.

    [0005] Mais il existe un inconvénient majeur qui découle de la hauteur des tenons, hauteur sur laquelle on ne peut pas intervenir sans diminuer en même temps la surface portante du liège et nuire par là même à sa bonne tenue sur ledit tenon.

    [0006] C'est également pour cette même raison que la position de l'orifice de la première clé, immédiatement après la jonction des deux parties de l'instrument sera obligatoirement située à une distance minimale au moins égale à la hauteur du tenon précité.

    [0007] Pratiquement cette hauteur, par exemple dans le cas d'une clarinette, est d'environ 18 mm.

    [0008] Dans tous les cas d'instruments à vent, mais plus particulièrement dans les bois il a souvent été recherché d'intervenir sur la position de cet orifice afin qu'il soit situé à l'endroit acoustiquement le mieux placé, dit noeud de vibrations.

    [0009] Pour ce faire, il est connu de réaliser ces orifices dits de tonalité par perçage à la main et de les entailler délicatement pour améliorer la réponse et l'exactitude de l'intonation. On voit bien par là que les instruments à vent, mais plus particulièrement les bois sont de réalisation très difficile et que l'on a éprouvé le besoin et tenté de les perfectionner afin d'en faciliter le doigté.

    [0010] En ce qui concerne le hautbois, des modifications successives font qu'il craint moins qu'autrefois les tons chargés de dièses et de bémols mais néanmoins le son d'un hautbois ne sortira pas aussi aisément que celui d'une flûte, et certains traits dans le grave, entre si bémol et ré, offrent des difficultés considérables. Le hautbois est plus à son aise à partir du mi, mais on notera que même en jouant double piano le hautbois garde un timbre qui perce davantage que celui des autres bois et, dans certains cas, on n'obtiendra jamais avec un hautbois un double piano comparable à celui d'une flûte ou d'une clarinette.

    [0011] En ce qui concerne les diverses sonorités du hautbois, il faut préciser que bien que l'homogénéité de son timbre soit remarquable, le son change dans les aigus qui sont d'une justesse et d'une ampleur difficiles à obtenir, contrairement aux graves.

    [0012] En ce qui concerne la clarinette, celle-ci, par rapport au hautbois, se montre d'une extrême agilité et peut donner dans la plupart des nuances, du double piano au double forte.

    [0013] En ce qui concerne la clarinette en si bémol, pour ne parler que de celle-là plus généralement employée, au dessus du mi se trouvent quelques notes qui sonnent plus sourd et plus mat que les autres et que l'on nomme parfois le registre ingrat de l'instrument.

    [0014] La clarinette possède de grandes qualités musicales mais au prix d'un système de trous et de clés compliqué apte à fournir, en son fondamental, toute la gamme chromatique.

    [0015] La présente invention a pour but de remédier aux différents inconvénients précités, permettant une plus grande latitude dans le choix du positionnement de certains orifices de clés, jouant un rôle déterminant dans la justesse et la sonorité de l'instrument.

    [0016] A cet effet, l'invention concerne un dispositif d'assemblage de deux parties consécutives d'un instrument de musique à vent, notamment en bois, interposé à leur extrémité respective entre un tenon de l'une et une emboîture de l'autre, caractérisé en ce qu'il comprend au moins un premier ergot de verrouillage ménagé radialement sur la périphérie externe du tenon d'une partie et apte à coopérer avec au moins un second ergot complémentaire ménagé radialement sur la périphérie interne de l'emboîture de l'autre partie, le premier ergot s'ancrant derrière le second après un mouvement axial d'introduction du tenon dans l'emboîture, auquel succède un mouvement rotatif de l'une des parties de l'instrument par rapport à l'autre pour effectuer un assemblage du type baïonnette.

    [0017] De cette manière, on comprend aisément que les hauteurs de tenon, et par voie de conséquence de l'emboîture, peuvent être très fortement diminuées car non plus dépendantes des caractéristiques mécaniques de tenue du liège, qui est de ce fait purement et simplement supprimé.

    [0018] C'est ainsi que, par exemple dans les clarinettes, il s'est avéré qu'en raison de la résistance et la précision des parties en présence, en l'occurrence, tenon-emboîture, la hauteur de la jonction pouvait être ramenée de 18 mm à 10 mm environ, offrant ainsi une latitude supplémentaire de 8 mm dans la disposition idéale à rechercher, de certains orifices de l'instrument.

    [0019] Outre cet avantage majeur, il est également à noter qu'une des conséquences secondaires de cette réduction de hauteur est le gain de matière procuré. En effet les corps de ces instruments sont réalisés dans des bois rigoureusement sélectionnés tels que l'ébène d'Afrique (Dalbergia, Melanoxylon) ou grenadille ou encore palissandre. Tous ces bois sont choisis en fonction de leurs propriétés acoustiques et esthétiques et coûtent par conséquent très cher. Un tel gain de matière aura donc forcément une incidence positive sur le prix de revient de l'instrument.

    [0020] D'autres caractéristiques ressortiront de la description détaillée qui va suivre, donnée à titre d'exemple et faite en regard des dessins annexés sur lesquels :

    . la figure 1 est une vue d'ensemble en perspective à l'état dissocié d'une clarinette sur laquelle est monté le dispositif selon l'invention ;

    . la figure 2 est une vue en perspective d'une extrémité d'une clarinette munie du dispositif d'assemblage selon l'invention, en cours de montage ;

    . la figure 3 est une vue en perspective éclatée de deux extrémités et du dispositif selon l'invention ;

    . la figure 4 est une vue à plus grande échelle, en perspective, d'un dispositif d'assemblage selon l'invention ;

    . les figures 5 et 6 sont des vues en coupe longitudinale des extrémités de deux pièces de l'instrument à assembler, munies du dispositif d'assemblage selon l'invention, respectivement représentées avant et après assemblage ;

    . les figures 7 et 8 représentent schématiquement deux parties d'un instrument respectivement selon l'invention et classique.



    [0021] A titre d'exemple illustratif, la clarinette représentée sur les figures est constituée de manière connue d'un corps 1 comprenant une partie basse 2 et une partie haute 3. Ces parties 2 et 3, ainsi que les autres, sont aptes à être rendues solidaires par l'intermédiaire de moyens d'assemblage, constitués par un tenon 4 entouré de façon connue par une feuille de liège 5. Le tenon 4 vient s'engager dans une emboîture adaptée, référencée généralement par 6. Le corps 1 est constitué d'une manière générale par un cylindre creux réalisé dans un bois sélectionné pour ses qualités de rendu tonal, sa stabilité et sa robustesse, mais il peut également pour des modèles plus simples, d'étude par exemple, être réalisé en résine. Sur les parties 2 et 3 du corps 1 sont disposés des registres supérieur et inférieur, constitués de clés telles que 7 et d'orifices de tonalité tels que 8 et de tiges de liaison 9 reliant certaines clés entre elles. Une clarinette comporte généralement vingt quatre trous dont sept sont couverts avec les doigts et les autres avec les clés.

    [0022] L'instrument se termine à sa partie inférieure par un pavillon évasé 10 assemblé à l'aide de moyens d'assemblage identiques à ceux précités.

    [0023] Il se termine à sa partie supérieure par un bec 11 muni d'une anche simple et disposé à la partie supérieure de la partie haute 3 du corps 1 par l'intermédiaire d'un barillet 12. Ces derniers éléments constitutifs de l'instrument sont également reliés entre eux de manière connue par les mêmes moyens d'assemblage précités.

    [0024] A titre d'exemple illustratif, le dispositif d'assemblage, objet de la présente invention, trouve une application particulièrement avantageuse dans la liaison à effectuer entre la partie haute 3 du corps 1 et le barillet 12 d'une clarinette.

    [0025] On a représenté schématiquement sur les figures comparatives 7 et 8 les parties supérieures de l'instrument assemblées respectivement à l'aide du dispositif selon l'invention et de façon classique.

    [0026] Pour des raisons de clarté, on a adjoint la lettre A aux références destinées à désigner les parties équivalentes de l'instrument classique à assembler.

    [0027] En effet comme le montrent les figures comparatives 7 et 8, l'un des orifices de tonalité 13 ou 13A (connu) le plus proche du barillet 12 ou 12A est obturable par une clé 14 commandée par l'extrémité 15 d'un levier 16 (figures 1 et 2). L'axe transversal XX′ passant par l'orifice 13A, comme le montre la figure 8, est à une distance du plan PP′, correspondant au plan de joint du barillet 12A, égale à la hauteur "L" du tenon 4A du barillet 12A à laquelle s'ajoute une distance minimale "d" du fond de l'emboîture 6A jusqu'à l'axe XX′.

    [0028] Le but de l'invention est précisément de rapprocher l'orifice 13 du plan de joint PP′ tout en le gardant à la même distance "d" existant entre un axe transversal YY′ et le fond de l'emboîture 6, cette dernière devenant moins profonde selon une distance "l" égale à la longueur du tenon 4 correspondant.

    [0029] Pratiquement et grâce aux moyens de l'invention qui vont être décrits ci-après, la hauteur "L" dont la valeur est classiquement de 18 mm peut être aisément réduite à 10 mm, d'où un gain, non négligeable en matière, de 8 mm.

    [0030] Selon un exemple de réalisation pratique, la clarinette est assemblée par trois dispositifs adaptés haut 17, moyen 18 et bas 19 situés respectivement entre le barillet 12 et la partie haute 3, entre cette dernière et la partie basse 2 et entre cette dernière et le pavillon 10.

    [0031] Chaque assemblage s'effectue par l'intermédiaire de deux douilles métalliques, préférentiellement en acier inoxydable, dont l'une 20 est rapportée et solidarisée dans l'emboîture 6 par une partie mâle 21, l'introduction de celle-ci s'effectuant jusqu'à ce qu'une collerette 22 vienne en appui sur le rebord annulaire 23 de la partie haute de l'instrument, et cela selon une position angulaire prédéterminée en fonction de trois ergots de verrouillage 24, 25, 26 ménagés radialement sur l'alésage interne 27 de la dite douille 21. Les ergots de verrouillage 24, 25, 26 sont espacés suivant des angles de 120° et différents les uns des autres en longueur ou du moins deux d'entre eux identiques et le troisième plus long.

    [0032] La seconde douille 28 est rapportée et solidarisée sur le tenon 4 du barillet 12 par une partie femelle 29, l'introduction de celle-ci s'effectuant jusqu'à rencontrer un rebord annulaire 30 du barillet 12 et cela selon une position angulaire prédéterminée en fonction de trois ergots complémentaires 31, 32, 33 ménagés également radialement sur la périphérie externe 34 de ladite douille 28.

    [0033] Le positionnement des ergots 31, 32, 33 de la douille 28 sont également espacés suivant des angles à 120°, mais de manière décalée par rapport aux ergots 24, 25, 26 de manière à permettre le passage des premiers entre les espaces délimités entre eux par les seconds, au cours d'un engagement axial du tenon 4A muni de la douille 28, dans l'emboîture 6 munie de la douille 20, auquel engagement axial succède un mouvement rotatif d'un angle donné en fonction d'un alignement à obtenir des parties à assembler et au cours duquel mouvement rotatif les ergots 31, 32, 33 s'ancrent derrière les ergots 24, 25, 26 pour effectuer un assemblage du type baïonnette.

    [0034] Selon une caractéristique de l'invention les faces d'appui, par exemple des ergots 31, 32, 33 de la douille 28 avec les ergots 24, 25, 26 de la douille 21 constituent des portions de rampes hélicoïdales aptes à procurer un serrage axial des parties 3, 12 entre elles, après une rotation d'angle déterminé.

    [0035] Selon une autre caractéristique de l'invention, l'un des ergots de verrouillage, 25 par exemple, d'une douille 21 est de dimensions plus grandes que les autres et coïncide au montage avec un espace correspondant ménagé entre deux ergots consécutifs 32, 33 de l'autre douille 28, de manière à constituer un détrompeur apte à assurer le bon alignement des parties 3 et 12 de l'instrument entre elles lors du montage.

    [0036] Selon une autre caractéristique de l'invention, les douilles 20, 28 sont rapportées respectivement dans l'emboîture 6 et sur le tenon 4 par collage ou par emboîtement à force.

    [0037] Bien entendu, et cela sans sortir du cadre de la présente invention, les ergots 24, 25, 26 et 31, 32, 33 pourront être obtenus par usinage direct respectivement de l'emboîture 6 et du tenon 4.


    Revendications

    1. Dispositif d'assemblage de deux parties consécutives d'un instrument de musique à vent (1), notamment en bois, interposé à leur extrémité respective entre un tenon (4) de l'une et une emboîture (6) de l'autre, caractérisé en ce qu'il comprend au moins un premier ergot (31, 32, 33) de verrouillage ménagé radialement sur la périphérie externe du tenon (4) d'une partie (12) et apte à coopérer avec au moins un second ergot (24, 25, 26) complémentaire ménagé radialement sur la périphérie interne de l'emboîture (6A) de l'autre partie (3A), le premier ergot (31, 32, 33) s'ancrant derrière le second (24, 25, 26) après un mouvement d'introduction axial du tenon (4) dans l'emboîture (6) auquel succède un mouvement rotatif de l'une des parties (12) de l'instrument par rapport à l'autre (3) pour effectuer un assemblage du type baïonnette.
     
    2. Dispositif selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'une au moins des faces d'appui de l'un des ergots (31, 32, 33) avec l'autre ergot (24, 25, 26) du tenon ou de l'emboîture (6), constitue une portion de rampe hélicoïdale apte à procurer un serrage axial des parties (12, 3) entre elles, après une rotation déterminée.
     
    3. Dispositif selon la revendication 1 caractérisé en ce que le tenon (4) de l'une (12) des parties de l'instrument comporte trois ergots de verrouillage (31, 32, 33) espacés suivant des angles à 120° et aptes à coopérer avec trois ergots complémentaires (24, 25, 26) de l'emboîture (6) de l'autre partie (3) délimitant entre eux des espaces de dimensions sensiblement correspondantes auxdits ergots de verrouillage (31, 32, 33) pour permettre le passage de ceux-ci.
     
    4. Dispositif selon la revendication 3 caractérisé en ce que l'un des ergots de verrouillage (31, 32, 33) est de dimensions différentes des autres, de manière à constituer un détrompeur apte à assurer le bon alignement d'une partie (12) de l'instrument par rapport à l'autre (3) au montage.
     
    5. Dispositif selon l'une des revendications précédentes caractérisé en ce que les ergots (24, 25, 26-31, 32, 33) de verrouillage à baïonnette de l'une où l'autre des parties (3, 12) à assembler sont ménagés respectivement d'une part dans l'alésage (27) d'une première douille (20) rapportée à engagement mâle (22) dans l'emboîture (6) de l'une (3) des parties de l'instrument et d'autre part sur la périphérie externe (34) d'une seconde douille (28) rapportée à engagement femelle sur le tenon (4) de l'autre partie (12) dudit instrument.
     
    6. Dispositif selon la revendication 5 caractérisé en ce que les douilles rapportées (21, 28) sont coaxiales et immobilisées respectivement dans l'emboîture (6) et sur le tenon (4) par collage.
     




    Dessins



















    Rapport de recherche