Domaine de l'invention.
[0001] L'invention concerne la fabrication de pièces annulaires au moyen d'une tôle généralement
plate et dont la forme initiale est prédéterminée pour constituer, une fois déformée,
la pièce annulaire à obtenir. L'invention s'applique avantageusement lorsque des usinages
sont à effectuer sur cette pièce. L'invention a été mise au point plus particulièrement
pour élaborer une virole avant, légèrement conique, d'un carter de turboréacteur d'avion.
Art antérieur.
[0002] Les turboréacteurs à double flux constituent un type de moteur de propulsion pour
les avions. Leur forme globale s'apparente à un cylindre de plusieurs mètres de long,
le diamètre extérieur variant constamment en fonction de la constitution des différentes
parties du moteur. Par exemple, au niveau du canal de flux froid entourant le turboréacteur,
le carter affecte une forme qui s'élargit légèrement pour devenir ensuite cylindrique
et finalement reprendre une forme conique pour réduire le diamètre de ce canal de
flux froid. Le carter du moteur est donc souvent constitué d'une succession de viroles
annulaires, dont les formes sont plus ou moins compliquées et sur lesquelles sont
prévus de nombreux usinages, destinés à la fixation de différents accessoires (moyen
de contrôle, canalisation, moyen de commande, ...). De plus, des usinages destinés
à évider la virole pour l'alléger sont souvent effectués.
[0003] Par exemple, une virole avant d'un carter au niveau du canal de flux froid peut être
constituée d'une virole en titane, légèrement conique et dont le diamètre peut être
compris entre 500 et 1000 mm. Elle est souvent obtenue à partir d'une tôle dont l'épaisseur
avoisine 7 mm et qui est évidée ensuite par un usinage pour alléger cette pièce et
prévoir la fixation de différents accessoires tout en laissant des nervures pour rigidifier
la pièce. Une telle pièce peut être obtenue de différentes manières.
[0004] Une méthode conventionnelle pour réaliser le formage de la tôle, plus communément
appelée "envirolage" consiste à cambrer ou cintrer la tôle entre plusieurs rouleaux
placés de part et d'autre de celle-ci. Le rayon de courbure définitif est obtenu par
passage successif de la tôle entre ces rouleaux. Une fois cintrée, la virole est ensuite
terminée par soudage suivant deux génératrices, au moyen d'un équipement conventionnel.
Cette méthode oblige à effectuer les usinages après cette opération de cambrage ou
de cintrage, car les efforts de pression des rouleaux conduiraient à l'écrasement
ou à l'inclinaison des nombreuses nervures résultant de l'usinage. Il est alors nécessaire
d'usiner la pièce après ce cintrage, ce qui s'avère relativement difficile et coûteux.
En effet, l'usinage d'une virole dont le diamètre avoisine 800 mm et comprenant à
de nombreux endroits une épaisseur de 1 ou 2 mm s'avère très délicat. Un tel usinage
peut toutefois être obtenu chimiquement, la virole étant plongée dans une grande cuve
prévue à cet effet. A ce niveau, cette méthode est très coûteuse et difficile à mettre
en oeuvre.
[0005] Une autre technique utilisée consiste à réaliser le cintrage par plis successifs
au moyen d'une machine plieuse conventionnelle. Les plis sont effectués suivant les
génératrices qui présentent une inertie réduite par rapport aux autres. Cette technique
a pour inconvénient que des marques de pliage sur les nervures subsistent après cette
opération de cintrage. De plus, dans cette méthode, le métal est soumis à des contraintes
dépassant la limite élastique ou le module d'élasticité de ce métal.
[0006] Le but de l'invention est de réaliser un tel type de pièces en s'efforçant d'effectuer
la mise en forme de la tôle en forme de virole après avoir effectué tous les usinages
nécessaires sur la tôle plate, afin d'éviter le recours à un usinage chimique.
Résumé de l'invention.
[0007] A cet effet, un premier objet principal de l'invention est un procédé de fabrication
d'une pièce annulaire d'axe de révolution, à partir d'une tôle plate dont la forme
est prédimensionnée à cet effet.
[0008] Selon l'invention, le procédé consiste à :
- cintrer progressivement la tôle en l'enroulant par une première extrémité autour de
l'axe de révolution au moyen d'un rouleau de pression qui exerce une pression par
roulement sur la surface de la tôle qui devient la surface externe de la pièce annulaire,
de manière à joindre deux extrémités opposées de la tôle l'une contre l'autre, tout
en mettant en jeu des forces de déformation restant en dessous de la limite élastique
du métal dont la tôle est constituée, et
- souder les deux extrémités accolées.
[0009] Un tel cintrage par déformation progressive de la tôle permet d'usiner celle-ci avant
d'effectuer cette mise en forme.
[0010] La mise en oeuvre de ce procédé se fait de préférence en utilisant des appuis intérieurs
destinés à guider la surface interne de la tôle pendant la déformation.
[0011] Des étriers de maintien peuvent être placés chacun en face d'un appui intérieur pour
maintenir la tôle ainsi déformée.
[0012] Pour éliminer une grande partie des contraintes engendrées par ce cintrage, il est
proposé de procéder à un traitement thermique de détente après le soudage. En fonction
des matériaux utilisés et notamment dans le cas de pièces en alliage de titane, ce
dernier peut être effectué à une température de l'ordre de 450 à 550°C pendant une
durée de deux à six heures.
[0013] Un tel traitement thermique de détente peut également être suivi d'une phase de calibrage
thermique.
[0014] Le procédé selon l'invention s'applique en particulier à la fabrication d'une virole
conique en titane, nervurée avec des formes à façonner sur au moins une des surfaces
de la tôle, l'usinage de toutes ces formes à façonner ayant lieu avant la mise en
forme par cintrage de la tôle.
[0015] Le deuxième objet principal de l'invention est un outillage pour la mise en oeuvre
du procédé tel qu'il a été précédemment résumé. Selon l'invention, il comprend :
- un plateau tournant autour d'un axe qui est l'axe de révolution de la pièce annulaire
à obtenir et entraîné en rotation par un moteur, et sur lequel sont montés les appuis
intérieurs fixés sur une base ;
- des premiers moyens de fixation d'une première extrémité de la tôle sur le plateau
tournant dans une inclinaison correspondant à celle des génératrices de la pièce formée
;
- un rouleau de pression monté tournant autour d'un axe de rotation parallèle à ladite
inclinaison des génératrices et coplanaire à l'axe du plateau tournant ;
- des deuxièmes moyens de fixation, mobiles, de la deuxième extrémité contre la première
extrémité de la tôle.
[0016] Les premiers et deuxièmes moyens de fixation comprennent :
- un bloc de fixation monté fixe sur le plateau tournant ;
- une bride de fixation de la première extrémité sur le bloc de fixation ;
- un bloc mobile ;
- une bride mobile pour fixer la deuxième extrémité de la tôle sur le bloc mobile, près
de la première extrémité de la tôle ;
- des vis de fixation des brides mobile et de fixation.
[0017] Le plateau tournant se complète avantageusement de plusieurs appuis intérieurs fixés
de façon réglable par rapport au plateau tournant pour guider la surface interne de
la tôle pendant le cintrage.
[0018] Dans ce cas, des étriers de fixation complètent avantageusement cet outillage, chaque
étrier étant placé en regard d'un appui intérieur, pour éviter que la tôle ne se déforme
une fois qu'elle a été cintrée. Ces appuis intérieurs sont réalisés de préférence
sous la forme de demi-cylindre, les points effectifs d'appui étant constitués par
la génératrice de chaque demi-cylindre la plus éloignée de l'axe du plateau tournant.
[0019] De manière à permettre la soudure, sur cet outillage des deux extrémités opposées
à souder l'une à l'autre, au niveau de la jonction des deux extrémités de la tôle,
la bride de fixation et le bloc de fixation ne sont pas jointifs à la bride et au
bloc mobile, pour laisser une lumière de chaque côté de la tôle à l'endroit de la
jonction des deux extrémités à souder, afin de permettre la soudure avant que l'outillage
ne soit oté de la pièce formée.
[0020] De préférence, l'outillage comprend des crochets fixés sur la bride mobile et destinés
à être accrochés autour de la bride de fixation et des blocs de fixation, des vis
de réglage étant vissées dans les crochets pour permettre le rapprochement complet
des deux extrémités opposées à souder.
[0021] Pour effectuer ce soudage, la tête de soudage peut être avantageusement montée sur
le plateau tournant, mobile en translation le long de la jonction à souder.
[0022] Pour permettre le soudage, une circulation d'argon doit être prévue dans l'ensemble
des deux blocs mobile et de formage.
Liste des figures.
[0023] La description détaillée d'une réalisation de l'invention est accompagnée de plusieurs
figures représentant respectivement :
- figures 1A à 1F, le procédé de fabrication selon l'invention ;
- figure 2, l'outillage selon l'invention au cours du cintrage de la tôle ;
- figure 3, un appui intérieur sous la forme d'un demi-cylindre et son étrier correspondant
;
- figure 4, les deux moyens de fixation des deux extrémités de la tôle ;
- figure 5, en coupe et en vue fantôme, la fixation d'un crochet utilisé sur les moyens
de fixation ;
- figure 6, le montage du bloc mobile sur le bloc de fixation.
Description détaillée d'une réalisation de l'invention.
1) Procédé
[0024] Les figures 1A à 1F illustrent le cintrage selon l'invention d'une tôle 2 suivi par
une phase de soudage de cette tôle 2.
[0025] Sur la figure 1A on peut distinguer une tôle 2 dont une première extrémité 3 est
fixée sur un plateau tournant 6 autour d'un axe vertical 7. On utilise à cet effet
des premiers moyens de fixation constitués d'un bloc de fixation 10 et d'une bride
de fixation 36. La tôle 2 est ainsi fixée tangentiellement à ce plateau tournant 6.
Un rouleau 4 monté tournant autour d'un deuxième axe 5 est placé à côté du plateau
tournant 6, de manière à ce que sa périphérie soit très proche du bloc de fixation
10 du plateau tournant 6 lorsque ce dernier est mis en rotation. Ce rouleau 4 est
un rouleau de pression.
[0026] En effet, comme le montre la flèche courbe de la figure 1B, lorsque le plateau tournant
6 est mis en rotation autour de son axe vertical, le bloc de fixation 10 du plateau
tournant 6 entraîne la tôle 2 autour du plateau tournant 6. La présence du rouleau
de pression 4 maintient la tôle à proximité du plateau tournant 6 en s'appuyant sur
sa surface externe 2E. Il s'ensuit une amorce d'enroulage de la tôle 2 par torsion
ou cintrage autour du plateau tournant 6. Pour guider ce cintrage de la tôle 2, plusieurs
appuis intérieurs 8 sont fixés à la périphérie du plateau tournant 6 de la même manière
que le bloc de fixation 10. Le sommet 9 de chaque appui intérieur 8 est placé à une
distance de l'axe vertical de rotation 7 du plateau tournant 6 égale au rayon de la
pièce à obtenir.
[0027] Si, comme le montre la figure 1C, la rotation du plateau tournant 6 se poursuit,
la tôle 2 est enroulée autour du plateau tournant 6, le rouleau de pression 4 appliquant
la surface intérieure 2I de la tôle 2 contre les sommets 9 des appuis intérieurs successifs
8. Pour favoriser le maintien en place de la tôle 2 autour du plateau tournant 6,
on utilise de préférence des étriers de maintien 14 placés chacun en regard d'un appui
intérieur 8. La tôle 2 est ainsi obligée de rester en place autour du plateau tournant
6 et des appuis intérieurs 8, quelles que soient les contraintes engendrées par cette
déformation.
[0028] La figure 1D représente la fin du cintrage de la tôle 2 lorsque le dernier appui
intérieur 8Z arrive en regard du rouleau de pression 4. La deuxième extrémité 1 de
la tôle 2, ou extrémité arrière se trouve toujours libre. Cependant, des moyens mobiles
de fixation ont été préalablement fixés à cette deuxième extrémité 1 de la tôle 2.
Ils se composent d'un bloc mobile 11 et d'une bride mobile 12. Cette bride mobile
12 est munie d'au moins deux crochets 13 destinés à venir s'accrocher autour de la
bride 36 et du bloc de fixation 10 du plateau tournant 6.
[0029] En effet, si la rotation du plateau tournant 6 s'achève, l'extrémité libre 1 de la
tôle 2 est amenée à proximité de la première extrémité 3 de la tôle 2 fixée au bloc
de fixation 10 du plateau tournant 6. Un mécanisme de fixation du crochet 13 sur la
bride de fixation 10 permet l'ancrage de la bride 11 et du bloc mobile 12 sur la bride
36 et le bloc de fixation 10 du plateau tournant 6. Le cintrage de la tôle 2 est alors
terminé. Une barre de verrouillage 32 permet de maintenir cette fixation, comme le
montre la figure 1E.
[0030] La deuxième phase principale du procédé selon l'invention consiste à souder les deux
extrémités 1 et 3 ainsi accolées l'une contre l'autre. La figure 1F symbolise cette
opération de soudage par la flèche perpendiculaire à la tôle 2 indiquant l'endroit
de jonction des deux extrémités 1 et 3 de la tôle 2. Les formes des éléments de fixation
sont telles que l'opération de soudage peut être effectuée avant le démontage de la
tôle 2 ainsi cintrée sur l'outillage. Ces formes seront détaillées ultérieurement.
[0031] La pièce annulaire ainsi formée 20 a donc été cintrée et soudée. La tôle initiale
2 a bien entendu été préparée et dimensionnée pour que, après le cintrage, les deux
extrémités 1 et 3 se trouvent en regard l'une de l'autre et permettent le soudage.
[0032] Les schémas des figures 1A à 1F ont tendance à suggérer que la pièce formée 20 soit
cylindrique. Le cylindre n'est toutefois qu'une des nombreuses formes possibles pouvant
être obtenues. En effet, on envisage surtout de réaliser des viroles coniques. Dans
ce dernier cas, la tôle initiale 2 n'aura pas une forme rectangulaire lorsqu'elle
est plate. Sa forme doit être celle d'un secteur de couronne annulaire ou de rectangle
allongé et tordu. Cette dernière forme est visible sur la figure 2. La forme et la
position des appuis intérieurs 8 déterminent également la forme de la pièce à obtenir.
[0033] Quelle que soit la forme finale de la pièce formée 20, celle-ci a subi des contraintes
importantes lors du cintrage. Ce dernier ayant été effectué sans que le métal ne subisse
des contraintes mécaniques supérieures à sa limite élastique, les contraintes de cintrage
demeurent à l'intérieur de la pièce formée 20. Or, cette dernière est constamment
soumise à ces contraintes. Pour éliminer ce phénomène, qui pourrait avoir des conséquences
facheuses et soumettre la soudure à des forces de traction importantes, il est préférable
que la pièce formée 20 soit soumise à un traitement thermique de détente. Celui-ci
peut consister à soumettre la pièce 20 à une température avoisinant les 500°C (de
450 à 550°C) pendant une période d'environ quatre heures (entre deux et six heures),
notamment dans le cas de pièces en alliage de titane.
[0034] Au cas où on désire obtenir une pièce de forme très précise, c'est-à-dire avec des
tolérances dimensionnelles très restreintes, il est possible d'effectuer après le
traitement thermique de détente un calibrage thermique. Cette opération consiste à
chauffer la pièce obtenue, de manière à ce que son diamètre augmente très légèrement,
et à la faire refroidir sur un moule calibré. Ce dernier a comme diamètre extérieur
le diamètre interne de la pièce à obtenir. Lors du refroidissement, la pièce 20 se
rétracte donc sur le calibre et son diamètre intérieur correspond exactement au diamètre
extérieur du calibre.
2) Outillage.
[0035] La figure 2 montre un outillage permettant de mettre en oeuvre le procédé qui vient
d'être décrit, et plus particulièrement pour obtenir une virole avant d'un carter
de turboréacteur à double flux, au niveau du canal de flux froid. Une telle virole
est prévue en titane qui est un métal résistant, ayant une bonne usinabilité, et une
masse volumique relativement légère par rapport aux autres métaux. Cette virole est
fabriquée à partir d'une tôle dont l'épaisseur est d'environ 7 mm. Toutefois, il est
nécessaire d'évider cette tôle pour la rendre encore plus légère. Ces évidements 21
sont prévus pour que des nervures 22 subsistent à la surface de la pièce, de manière
à ce que cette dernière conserve une rigidité suffisante. De nombreuses formes sont
prévues dans une telle virole 20. Par exemple deux bossages 23 ont été représentés
sur cette virole 20. La virole 20 est donc une pièce comportant de manière fréquente
et irrégulière des surépaisseurs.
[0036] La tôle initiale 2 est représentée avec une forme de rectangle allongé légèrement
tordu. Une telle forme correspond donc à la forme développée de la virole finale 20.
Sur cette figure 2, la tôle se trouve en cours de cintrage. On distingue quelques
étriers 14 qui ont déjà été placés en regard de leurs appuis intérieurs correspondants
8. Ils sont montés par leurs pieds respectifs 15, de préférence sur une base 24 de
l'outillage. Cette dernière est montée sur le plateau tournant 6 d'une machine 29.
Des rainures radiales 17 permettent le positionnement de l'outillage sur ce plateau
tournant 6.
[0037] Le maintien de la tôle centrée au moyen des étriers se fait plus précisément à l'aide
de vis de pression 18 vissées dans les étriers 14.
[0038] Sur cette figure 2, le bloc de fixation est recouvert d'une bride de fixation 36
que traversent au moins deux groupes de vis de fixation 37 qui fixent cette première
extrémité 3 de la tôle par rapport au bloc de fixation. Des trous sont prévus à cet
effet dans la tôle.
[0039] On distingue également sur cette figure le rouleau de pression 4 monté tournant autour
de l'axe 5 dans un capot de protection 19. Cet ensemble du rouleau de pression 4 et
de son capot 19 est monté mobile en translation horizontale par rapport au bâti 29
de la machine sur laquelle est monté tournant l'outillage. Ceci permet d'adapter la
position du rouleau de pression 4 par rapport au diamètre de la pièce à obtenir, en
correspondance avec le réglage de la position des appuis intérieurs 8 de l'outillage
sur le plateau tournant 6.
[0040] Sur la droite de la figure, la deuxième extrémité 1 de la tôle a été représentée
dans sa forme initiale, c'est-à-dire plate. La face interne 21 est donc encore visible
et est destinée à être appliquée contre le dernier appui intérieur 8Z dont le demi-cylindre
d'appui est encore visible.
[0041] D'autres éléments de l'outillage apparaissent sur cette figure et sont décrits en
détail dans les paragraphes suivants, à l'aide des autres figures.
[0042] La figure 3 représente en détail les étriers de fixation 14 de la tôle sur les appuis
intérieurs 8. Ces étriers 14 sont constitués d'une barre métallique terminée par un
crochet 28 venant se loger derrière la partie supérieure de l'appui intérieur 8, dans
une encoche 27. La pression appliquée sur la surface externe de la tôle est obtenue
grâce au vissage de plusieurs vis 18 vissées dans la partie principale de l'étrier
14 et dont l'extrémité élargie agit par pression sur la tôle. La fixation de ces étriers
14 sur les appuis intérieurs 8 se fait également dans la partie inférieure grâce à
une encoche 25 pratiquée dans la partie inférieure de l'étrier 14 et un boulon de
fixation 26 monté dans le pied 15 de chacun des appuis intérieurs 8.
[0043] Les appuis intérieurs sont montés par leurs pieds 15 au moyen de vis 51 sur la base
24. Des trous oblongs 50 dans les pieds 15 permettent d'adapter cet outillage à plusieurs
diamètres différents de viroles à obtenir. Ainsi, en écartant plus ou moins les appuis
intérieurs 8 il est facile d'augmenter ou de diminuer le diamètre de la pièce à obtenir.
[0044] Le réglage de la position des appuis intérieurs 8 peut être obtenu au moyen d'une
butée 30 dans laquelle est vissée une vis de réglage 31 agissant à la base du pied
15 de chaque appui intérieur 8.
[0045] Dans la réalisation décrite, la partie opérationnelle des appuis intérieurs 8 a été
représentée sous la forme d'un demi-cylindre 9 dont la génératrice se trouvant au
sommet de celui-ci est la partie sur laquelle la tôle est appuyée. Ce type d'appui
intérieur n'est qu'un exemple de réalisation, d'autres éléments équivalents pouvant
être imaginés et utilisés pour réaliser une série d'appuis suffisants à l'intérieur
de la tôle.
[0046] La figure 4 correspond à la phase du procédé représenté par la figure 1E. La tôle
est complètement cintrée et forme une virole 20, les deux extrémités 1 et 3 collées
étant l'une contre l'autre.
[0047] Cette figure 4 représente en détail les moyens de fixation des deux extrémités 1
et 3 de la tôle, de manière à ce qu'elles soient accolées l'une contre l'autre. Le
bloc de fixation est recouvert de la bride de fixation 36 recouvrant la première extrémité
3. La deuxième extrémité 1 de la tôle est recouverte par la bride mobile 12 que traverse
deux autres groupes de vis de fixation 35 qui fixent cette deuxième extrémité dans
le bloc de fixation.
[0048] Pour permettre la fixation de la deuxième extrémité 1 contre la première 3, des crochets
13 représentés sur les figures 1D, 1E, sont fixés sur la bride mobile 12. Leur forme
leur permet de venir s'accrocher derrière le bloc et la bride de fixation 36. Une
fois mis en place, ils sont bloqués dans cette position par une barre de fixation
32 maintenue serrée contre la bride de fixation au moyen de deux boulons 33.
[0049] La bride de fixation 36 et la bride mobile 12, une fois que les deux extrémités 1
et 3 de la tôle sont accolées l'une contre l'autre forment une rainure 34 au fond
de laquelle se trouve le plan de jonction de ces deux extrémités 1 et 3. Cette rainure
permet de procéder au soudage des deux extrémités 1 et 3 de la tôle avant que l'outillage
de serrage et de maintien de la tôle soit enlevé.
[0050] Le fonctionnement du mécanisme de fixation de ces deux extrémités 1 et 3 est explicité
par la figure 5. En effet, on y voit en coupe le bloc de fixation 10 fixé sur la base.
Contre lui est placée la première extrémité 3 de la tôle qui est maintenue contre
lui grâce à la bride de fixation 36. Juste à côté, mais représentés sans hachures,
se trouvent le bloc mobile 11 et la bride mobile 12 dans lesquels est fixée la deuxième
extrémité 1 de la tôle. L'ensemble ou bloc mobile 11 a une forme complémentaire à
celle du bloc de fixation 10 pour pouvoir venir se loger dans ce dernier.
[0051] Lorsque la tôle est complètement cintrée, le bloc mobile 11, la bride mobile 12 ainsi
que la deuxième extrémité 1 sont approchés du bloc de fixation 10 et de la bride de
fixation 36 comme le montre leur position représentée en vue fantôme, c'est-à-dire
en traits mixtes. En effet, cette deuxième extrémité 1 de la tôle n'a pas subit le
cintrage du rouleau presseur. Elle n'a donc pas tendance à se recourber et à venir
directement contre la première extrémité 3 de la tôle. On éprouve donc des difficultés
à venir placer les crochets 13 derrière l'ensemble formé par le bloc 10 et la bride
de fixation 36. A cet effet, on utilise un outillage de rapprochement qui est constitué
des boulons 33 montés pivotants sur la bride de fixation 36. Un écrou 38 pousse la
barre de verrouillage 32, qui a une section s'apparentant à une rotule. Pour effectuer
la fixation, le boulon 33 est introduit dans un trou pratiqué à travers le crochet
13. On procède alors au vissage de l'écrou 38 qui rapproche le crochet 13 de la bride
36. Le vissage complet permet de placer le crochet 13 derrière le bloc 10 et la bride
de fixation 36 et de placer par là-même la deuxième extrémité 1 de la tôle contre
la première 3.
[0052] Il se peut que la dimension initiale de la tôle ne soit pas exactement celle qu'il
conviendrait pour effectuer directement une soudure de ces deux extrémités 1 et 3.
L'outillage selon l'invention prévoit l'utilisation d'une vis de tension 40 vissée
dans le crochet 13 et pouvant dépasser à l'intérieur de celui-ci pour venir s'appuyer
contre le bloc de fixation 10. Un vissage de cette vis de tension 40 permet de tendre
la tôle en rapprochant la deuxième extrémité 1 de la tôle de la première 3.
[0053] Sur cette figure est également représentée une canalisation 41 qui débouche à l'intérieur
de la fente 34 formée par le bloc de fixation 10 et le bloc mobile 11 en dessous des
deux extrémités 1 et 3 de la tôle. Cette canalisation 41 symbolise un réseau d'arrivée
de gaz, de préférence de l'argon, pour assurer une circulation de gaz minimale pendant
l'opération de soudure qui est effectuée lorsque l'outillage de serrage est encore
monté sur la tôle.
[0054] Ce même outillage de fixation des deux extrémités 1 et 3 de la tôle est également
détaillé d'une autre manière sur la figure 6. Celle-ci représente en effet le bloc
de fixation 10 dans lequel doit venir s'insérer la bride mobile. On voit que ce bloc
de fixation 10 a une cavité 42 permettant de délimiter une partie de la fente qui
doit être placée sous le point de jonction des deux extrémités 1 et 3 de la tôle.
Dans cette cavité 42 débouchent plusieurs canalisations 41 permettant l'apport de
l'argon pendant la soudure.
[0055] Sur cette figure est également représentées des vis de serrage 43 de l'ensemble mobile
contre le bloc de fixation 10. Elles traversent ces éléments par des trous respectifs
52 et 53.
[0056] Aux extrémités supérieure et inférieure de la bride mobile 12 est placée une autre
vis de réglage 44 du positionnement des deux extrémités 1 et 3 de la tôle. En effet,
le cintrage de la tôle initiale 2 qui peut avoir des formes et des épaisseurs relativement
irrégulières peut amener au fait que les deux extrémités 1 et 3 de cette tôle ne se
trouvent pas rigoureusement en face l'une de l'autre. Il est alors nécessaire de procéder
à un réglage en hauteur d'une de ces extrémités par rapport à l'autre. En utilisant
les vis d'ajustement 44 vissées dans deux pattes de positionnement 45 du bloc mobile
11 et venant en appui contre le bloc de fixation 10, il est ainsi possible de procéder
à cet ajustement.
[0057] Les deux extrémités 1 et 3 de la tôle peuvent ainsi être positionnées avec précision,
comme le montrent les flèches, avant que ne soit effectué le soudage.
[0058] L'opération consistant à souder les deux extrémités 1 et 3 de la tôle est de préférence
effectuée lorsque l'outillage de cintrage et de fixation sur cet outillage est encore
fixé sur la tôle cintrée. On prévoit même que la tête de soudage soit montée sur la
machine ou le bâti de la machine supportant le plateau tournant 6. Ce montage peut
être effectué de manière à ce que la tête de soudure soit montée mobile en translation
pour effectuer un soudage le long de toute la hauteur de la tôle pour souder en une
seule opération la tôle cintrée.
[0059] A cet effet, comme le montre la figure 2, le plateau tournant 6 peut être monté sur
un support monté lui-même pivotant autour d'un axe vertical 16 de manière à faire
pivoter de 90° l'ensemble du plateau tournant et de l'outillage de manière à mettre
la virole ainsi formée dans une position où son axe de révolution est horizontal.
La tête de soudage peut ainsi être utilisée si elle est montée mobile en translation
horizontale sur le bâti 29 sur lequel l'outillage est monté.
[0060] Un avantage principal de l'invention est que l'ensemble des usinages qu'il est nécessaire
d'effectuer sur la virole pour pouvoir fabriquer des pièces compliquées, comme une
virole avant d'un carter de turboréacteur à double phase, peut être fait avant cette
opération de cintrage. En effet, les usinages chimiques utilisés au préalable pour
façonner les formes après que la virole ne soit formée imposent des barbotages dans
des cuves. Or, la forme d'une virole impose l'utilisation de cuves de très grande
dimension, ce qui rend le procédé difficile et coûteux.
[0061] Un autre avantage de l'invention est qu'elle nécessite simplement la présence d'un
bâti ou d'une machine à plateau tournant.
1. Procédé de fabrication d'une pièce annulaire (20) d'axe de révolution (7) à partir
d'une tôle plate en alliage de titane (2) prédimensionnée à cet effet, caractérisé
en ce qu'il consiste à :
- cintrer progressivement la tôle (2) autour de l'axe de révolution (7) en enroulant
la tôle (2) par une première extrémité (3) et au moyen d'un rouleau de pression (4)
qui exerce une pression par roulement sur une surface de la tôle (2) qui devient la
surface externe (2E) de la pièce annulaire (20), de manière à joindre les deux extrémités
opposées (1, 3) l'une contre l'autre tout en mettant en jeu des forces de déformation
restant en dessous de la limite élastique du métal dont est constituée la tôle (2)
; et
- souder les deux extrémités accolées (1, 3) de la tôle (2) ; puis
- effectuer une opération de traitement thermique de détente par un échauffement entre
450 et 550°C pendant une durée de deux à six heures pour les tôles ; et enfin
- effectuer une opération de calibrage thermique.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il consiste à utiliser des
appuis intérieurs (8) destinés à guider la surface interne (2I) de la tôle (2) pendant
le procédé de cintrage.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'il consiste à utiliser des
étriers de maintien (14), placés chacun en face d'un appui intérieur (8) pour maintenir
la tôle (2) ainsi déformée.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes utilisé pour fabriquer
une virole conique (20) eb titane, nervurée, avec des formes façonnées sur au moins
une des deux surfaces (2E) de la tôle (2), caractérisé en ce que l'usinage de toutes
les formes à façonner a lieu avant la mise en forme annulaire de la tôle (2).
5. Outillage pour la fabrication d'une pièce annulaire (20) d'axe de révolution (7) à
partir d'une tôle plate (2) prédimensionnée à cet effet par :
- cintrage progressif de la tôle (2) en enroulant la tôle (2) autour de l'axe de révolution
(7) par une première extrémité (3) et en exerçant une force de pression sur la surface
externe (2E) de la tôle (2) qui devient la surface externe de la pièce annulaire (20),
de manière à joindre les deux extrémités (1, 3) l'une contre l'autre en mettant en
jeu des forces de déformation restant en dessous de la limite d'élastique du métal
;
- soudage des deux extrémités (1 3) ;
- traitement thermique de détente entre 450 et 550°C pendant une durée de deux à six
heures ; et par
- calibrage thermique,
L'outillage comprenant :
- des moyens de fixation d'une première extrémité (3) de la tôle (2) dans une inclinaison
correspondant à celle des génératrices de la pièce formée (20) par rapport à l'axe
de révolution (7) ;
- un rouleau de pression (4) monté tournant autour d'un axe de rotation (5) parallèle
à ladite inclinaison des génératrices et coplanaire à l'axe de révolution (7),
caractérisé en ce qu'il comprend :
- un plateau tournant (6) autour de l'axe de rotation (7) confondu avec l'axe de révolution
de la pièce annulaire (20) à fabriquer, entraîné en rotation par des moyens moteur,
sur lequel sont montés les appuis intérieurs (8), et auquel on fixe la première extrémité
(3) de la tôle (2) ;
- des moyens de fixation de la deuxième extrémité (1) de la tôle (2) contre la première
extrémité (3) de la tôle (2).
6. Outillage selon la revendication 5, caractérisé en ce que les moyens de fixation des
extrémités comprennent :
- un bloc de fixation (10) monté fixe sur le plateau tournant (6) ;
- une bride de fixation (36) de la première extrémité (3) sur le bloc de fixation
(10) ;
- un bloc mobile (11) ;
- une bride mobile (12) pour fixer la deuxième extrémité (1) de la tôle (2) sur le
bloc mobile (11) près de la première extrémité (3) de la tôle (2) ; et
- des vis de fixation (35, 37) des brides mobiles (12) et de fixation (36).
7. Outillage selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que les appuis intérieurs
(8) sont fixés de façon réglable sur le plateau tournant (6) pour guider la surface
interne (2I) de la tôle (2) pendant le cintrage.
8. Outillage selon la revendication (7), caractérisé en ce que les appuis intérieurs
(8) sont réalisés chacun sous la forme d'un demi-cylindre, des points d'appui étant
constitués par la génératrice la plus éloignée de l'axe (7) du plateau tournant (6).
9. Outillage selon la revendication 6 ou 7, caractérisé en ce qu'il comprend des étriers
de fixation (14), placés chacun en regard d'un appui intérieur (8), pour maintenir
la tôle (2) pendant l'opération de cintrage.
10. Outillage selon la revendication 6, caractérisé en ce que, au niveau de la jonction
des deux extrémités (1, 3) de la tôle (2), la bride mobile (12) et le bloc mobile
(11) ne sont pas jointifs avec la bride de fixation (36) et le bloc de fixation (10)
pour laisser une fente (34) de chaque côté des surfaces de la tôle (2) pour permettre
la soudure avant que l'outillage ne soit oté de la pièce formée (20).
11. Outillage selon la revendication 10, caractérisé en ce qu'il comprend des crochets
(13) fixés sur la bride mobile (12) et destinés à être accrochés autour de la bride
de fixation (36) et des blocs de fixation (10), des vis de réglage (40) étant vissées
dans les crochets (13) pour permettre le rapprochement complet des deux extrémités
opposées à souder (1, 3).
12. Outillage selon l'une quelconque des revendications 10 ou 11, caractérisé en ce qu'il
comprend une tête de soudage montée sur de plateau tournant (6), mobile en translation
selon la direction de la jonction des deux extrémités (1, 3) à souder.
13. Outillage selon une des revendications 10 à 12, caractérisé en ce qu'il comprend un
réseau de canalisation (41) de distribution d'argon dans le bloc de fixation (10).