[0001] La présente invention concerne un système de séchoir pour le séchage de produits
plats humides en pâte céramique, notamment de tuiles.
[0002] La fabrication de produits céramiques en terre cuite peut être ainsi résumée : après
obtention d'une pâte céramique plastique à base, par exemple, de marne et d'argile,
il est conventionnel de façonner ladite pâte par filage et/ou pressage. Les produits
ainsi réalisés, appelés par la suite "produits verts", possèdent une teneur en eau
qui peut être proche de 20 à 30 %. L'opération consistant à les sécher de manière
à obtenir des produits dits "secs" vise à réduire leur teneur en eau à un pourcentage
généralement inférieur à 5 %. Dans les procédés modernes, une cuisson à haute température
(typiquement 1100 ° Celsius) permet d'obtenir ensuite des produits "cuits" aux qualités
diverses. On rappelle également que le durcissement de la pâte céramique humide, sous
l'effet plus ou moins rapide d'un apport de chaleur progressif, provoque une densification
de cette pâte et son durcissement. Malencontreusement, la densification s'accompagne
d'une contraction volumique génératrice de retraits qui tendent à fissurer ou à fendre
les produits secs ; or, une discontinuité même microscopique de ces produits conduit
inévitablement à leur casse ultérieure.
[0003] On connaît un grand nombre de systèmes de séchoirs, les plus connus étant ceux du
type des "séchoirs tunnels". Dans cette dernière technique, les produits plats à faire
sécher sont placés, après leur façonnage, sur des claies dont la structure est le
plus souvent mal adaptée à la ventilation de leur face inférieure. Par ailleurs, les
produits à faire sécher peuvent présenter d'importants reliefs (cas notamment des
tuiles mécaniques) qui rendent très hétérogène une ventilation dont la direction est
généralement parallèle aux faces (c'est-à-dire suivant la direction longitudinale
du tunnel de séchage). Il en résulte que la teneur aqueuse des produits plats après
séchage est très disparate et peut varier de 3 % à 10 % sur un même produit ; lors
de la cuisson, les points ayant la teneur en eau la plus élevée subissent un retrait
très important et il peut s'ensuivre, localisée aux alentours de ces points, une fissuration
des produits secs.
[0004] Pour remédier à ces divers inconvénients, on a proposé un certain nombre de séchoirs
où le soufflage d'un air de séchage est localisé plus près des produits, voire s'effectue
en cellules fermées ; on connaît notamment le brevet français FR-732799 pour lequel
des chambres de séchage distinctes sont séparées les unes des autres par des portes
à coulisse, des parois roulantes ou des cloisons analogues. De l'air chaud est soufflé
globalement dans la cellule puis est extrait avant d'être recyclé après son réchauffage.
Ce dernier procédé ainsi que les diverses autres techniques proposées jusqu'alors
ont cependant l'inconvénient de ne pas pouvoir être industrialisées facilement, puisqu'en
fait, il s'avère impossible de réaliser des micro-séchoirs individuels pour chaque
tuile ou chaque petit ensemble de tuiles sortant, sur des claies de grandes dimensions,
de la zone de façonnage.
[0005] La présente invention vise à remédier à tous ces inconvénients en proposant un système
de séchoir pour le séchage de produits plats humides en pâte céramique, appelés "produits
verts", reposant à plat sur l'une de leur plus grande face sur un ensemble de claies
ajourées rigides, ce système étant caractérisé en ce que lesdites claies sont animées
d'un mouvement continu, ou intermittent, ou encore d'un mouvement de va-et-vient,
les "produits verts" à faire sécher traversant des lames d'air chaud réparties régulièrement
sur le trajet desdites claies, aussi bien au-dessus qu'en dessous desdits "produits
verts".
[0006] Un séchoir mis en oeuvre conformément à ce principe de l'invention se présente alors
comme un ensemble de claies ajourées mobiles supportant des "produits verts" à faire
sécher, ces claies étant agencées en nappes superposées traversant des rideaux ou
lames d'air chaud plus ou moins espacés. L'ensemble de ces claies peut être monté
sur un bâti mobile unique permettant de les déplacer, avec une intermittence ou une
alternance choisie, au travers des rideaux d'air chaud fixes. De même, il est possible
d'alterner les temps de soufflage et les temps de repos lorsque les claies sont fixes
en rapport aux organes de soufflage. On notera que la mobilité des claies permet de
constituer un "séchoir dynamique" offrant l'avantage d'un séchage de proximité très
homogène des produits. Ces derniers bénéficient, en effet, d'un séchage localisé de
largeur déterminée par celle des organes de soufflage d'air chaud. Par ailleurs, le
mouvement intermittent des claies au travers des rideaux d'air chaud ainsi constitués
par des organes de soufflage supérieur et inférieur permettent d'alterner à volonté
les phases de soufflage et les phases de repos. On rappelle, à cet égard, que les
phases de repos permettent de réhomogénéïser l'humidité dans l'épaisseur des "produits
verts" après une première phase de séchage qui ne peut, de toutes les façons, jamais
être parfaitement homogène.
[0007] Selon la présente invention, on comprend donc que la ventilation des faces inférieure
et supérieure des "produits verts" à faire sécher est intermittente, cette intermittence
résultant soit d'une alternance de phases de ventilation et de repos, soit du mouvement
relatif des organes de ventilation des faces inférieure et supérieure par rapport
aux claies supportant les "produits verts" à faire sécher, soit encore d'une combinaison
de ces deux effets.
[0008] On peut également prévoir, afin d'éviter un accident dû à un arrêt inattendu du mouvement
relatif des claies et des organes de soufflage d'air chaud, que les organes de ventilation
soient animés d'un mouvement d'oscillation faisant en sorte que les rideaux d'air
chaud que traversent les claies ne soient pas fixes mais balayent en permanence de
petites surfaces des "produits verts" à faire sécher. Cette oscillation des rideaux
d'air chaud permet également d'éviter la formation de zones surchauffées à la surface
desdits produits.
[0009] On notera que l'aspiration des buées résultant du séchage peut être obtenue par un
extracteur ou un dispositif d'aspiration unique disposé à l'intérieur du séchoir.
On pourrait, bien entendu, également envisager de disposer des extracteurs à proximité
des organes de ventilation d'air chaud, mais cette disposition compliquerait inutilement
le dispositif.
[0010] Un avantage résultant du soufflage d'air chaud perpendiculairement aux faces des
"produits verts" à faire sécher est le gain sur la vitesse de séchage par rapport
à un séchage "parallèle" effectué en séchoir tunnel, qui non seulement s'avère inhomogène,
mais contribue d'une manière moindre à sécher le "produit vert" dans la masse.
[0011] D'autres caractéristiques et avantages du système de séchoir selon l'invention ressortiront
mieux de la description qui va suivre de plusieurs variantes données à titre d'exemples
non limitatifs en référence au dessin annexé sur lequel :
- la figure unique est une vue en perspective d'un ensemble de claies supportant des
"produits verts" à faire sécher traversant un ensemble de rideaux d'air chaud soufflé
perpendiculairement aux faces des produits, aussi bien au-dessus qu'en dessous desdites
claies.
[0012] Conformément à cette figure, un système de séchoir suivant l'invention comporte un
ensemble de claies 1 supportant des "produits verts" 2 à faire sécher. Le nombre de
"produits verts" 2 placés le long d'une claie 1 est variable et dépend des paramètres
géométriques respectifs de la claie 1 et desdits "produits verts" 2, ceux-ci étant
généralement juxtaposés sur ladite claie 1. Sur la figure, on a représenté des tuiles
mécaniques mais l'invention s'applique également à tout "produit vert" 2 normalement
plat. La forme de la claie 1 n'est bien entendu pas quelconque et, en particulier,
on peut réaliser un support ajouré rigide embouti au moyen d'une empreinte appropriée
à la forme des "produits verts" 2. A cet effet, on pourrait réaliser un support ajouré
rigide comportant des mailles délimitées par du fil en acier inoxydable de 1,5 mn
de diamètre, ces mailles ayant une superficie de 60 mn X 60 mn (une tuile ayant typiquement
un encombrement hors tout de 20 cm X 40 cm). En fait, la structure de la claie 1 doit
être concue de manière en ce qu'en se rétractant sous l'effet du séchage, (le retrait
peut atteindre environ 20 % de la dimension initiale du "produit vert" 2), la matière
constituant ledit produit 2 n'accroche pas les mailles de la claie 1, au risque de
se briser. Le produit 2 doit ainsi pouvoir glisser sur la claie 1. En outre, il est
évident que la claie 1 doit être perméable au flux de ventilation soufflé sous forme
de rideaux d'air chaud 3 normalement parallèles et orthogonaux au sens de défilement
des claies 1.
[0013] Les claies 1 représentées sur la figure peuvent être animées d'un mouvement continu
ou d'un mouvement intermittent ou encore subir un mouvement de va-et-vient, soit individuellement
par rapport à un ensemble de galets les entraînant à l'intérieur du séchoir, soit
collectivement, l'ensemble des claies 1 étant alors animées globalement de mouvements
de va-et-vient par rapport à un ensemble d'organes de soufflage 4 orthogonaux.
[0014] Ces derniers peuvent être du type représenté à titre d'exemple sur la figure, à savoir
un organe de ventilation supérieur 4
a et un organe de ventilation inférieur 4
b constitués par une nappe de conduits juxtaposés parallèlement les uns aux autres,
chaque nappe étant située à une distance des claies 1 permettant le soufflage du fluide
de ventilation chaud à proximité des faces supérieure et inférieure de "produits verts"
2 à faire sécher reposant sur lesdites claies 1.
[0015] Le soufflage du fluide chaud s'effectue au travers d'orifices 5 disposés le long
des conduits, ces orifices 5 étant placés au moins d'un côté dudit conduit se trouvant
en regard des faces supérieures ou des faces inférieures des "produits verts" 2 reposant
sur les claies 1 défilant juste au-dessus ou juste en-dessous de ladite nappe des
conduits d'air chaud.
[0016] Suivant une autre caractéristique de la présente invention, les conduits peuvent
osciller selon leur axe longitudinal suivant un mouvement de va-et-vient susceptible
d'éviter la formation de zones surchauffées à la surface des "produits verts" 2 en
train de sécher, particulièrement en cas d'arrêt accidentel ou volontaire du défilement
des claies 1 à travers le séchoir. Dans ces conditions, les rideaux d'air chaud 3
générés par les conduits ne sont pas fixes et continuent à sécher les deux faces des
produits 2 sans surchauffe préjudiciable.
[0017] Les pertes de charge que subit le flux de ventilation chaud dans les conduits peuvent,
par ailleurs, être normalement calculées par l'homme du métier ordinaire, les puissances
de soufflage étant choisies selon la puissance de la centrale de soufflage dont on
dispose.
[0018] Selon une autre disposition de l'invention non représentée sur la figure, les conduits
percés d'orifices 5 et générant des rideaux d'air chaud 3 successifs sur le trajet
des claies 1 peuvent être remplacés par des tambours soufflants portant des galets
d'entraînement des claies. En tournant sur eux-mêmes, les tambours soufflants, également
percés d'orifices répartis d'une manière convenable sur le fût desdits tambours, font,
d'une part, avancer ou osciller les claies 1 qu'ils supportent et, d'autre part, permettent
de déplacer les rideaux d'air chaud 3 qui sont créés au travers des orifices ménagés
sur les fûts desdits tambours.
[0019] Etant donné que diverses modifications peuvent être apportées aux formes de réalisation
décrites ci-dessus sans se départir du cadre de l'invention, il est évident que tous
les détails contenus dans la description ci-dessus ou illustrés dans le dessin annexé
sont donnés à titres d'exemples non limitatifs.
[0020] Le domaine de l'invention est celui de la fabrication industrielle de produits céramiques
plats à base d'argile et de marne, notamment de tuiles.
1. Système de séchoir pour le séchage de produits plats humides en pâte céramique, appelés
produits verts (2), reposant à plat suivant l'une de leur plus grande face sur un
ensemble de claies (1) ajourées rigides, système caractérisé en ce que lesdites claies
(1) sont animées d'un mouvement continu ou intermittent, ou encore d'un mouvement
de va-et-vient, les produits verts (2) à faire sécher traversant des rideaux d'air
chaud (3) répartis régulièrement sur le trajet desdites claies (1).
2. Système de séchoir selon la revendication 1, caractérisé en ce que la ventilation
des faces inférieures et supérieures des produits verts (2) à faire sécher est intermittente,
cette intermittence résultant soit d'une alternance des phases de ventilation et de
repos, soit du mouvement relatif des organes de ventilation (4) des faces inférieures
et supérieures par rapport aux claies (1) supportant les produits verts (2) à faire
sécher, soit encore d'une combinaison de ces deux effets.
3. Système de séchoir suivant la revendication 2, par lequel les organes de ventilation
supérieur (4a) et inférieur (4b) des produits verts (2) à faire sécher sont constitués par une nappe de conduits
juxtaposés parallèlement les uns aux autres, le long desquels sont ménagés des orifices
(5) permettant le soufflage d'un fluide chaud à proximité desdites faces, système
caractérisé en ce que lesdits conduits oscillent selon leur axe longitudinal suivant
un mouvement de va-et-vient susceptible d'éviter la formation de zones surchauffées
à la surface desdits produits (2).
4. Système de séchoir suivant la revendication 2, par lequel les organes de ventilation
(4) des faces supérieures et inférieures des produits verts (2) à faire sécher comprennent,
à proximité des claies (1) supportant lesdits produits verts (2), un ensemble de moyens
de soufflage d'un fluide chaud constitué de tambours soufflants tournant suivant des
axes perpendiculaires à la direction longitudinale desdites claies (1), système caractérisé
en ce que lesdits tambours soufflants servent avantageusement à supporter des galets
d'entraînement desdites claies (1).
5. Système de séchoir pour le séchage de produits plats humides en pâte céramique, appelés
produits verts (2), reposant à plat sur l'une de leur plus grande face sur un ensemble
de claies (1) ajourées rigides, caractérisé par des claies (1) à grille mobiles supportant
lesdits produits verts (2) à faire sécher, ces claies (1) étant agencées en nappes
superposées traversant des rideaux d'air chaud (3) plus ou moins espacés, aussi bien
sur le dessus que sur le dessous desdites claies (1).