[0001] La présente invention concerne un écran matriciel à définition améliorée, plus particulièrement
un écran matriciel du type à commande active dans lequel chaque point-image est défini,
à l'intersection de deux réseaux de conducteurs orthogonaux appelés lignes et colonnes,
par un élément électro-optique connecté aux réseaux de conducteurs par un élément
de commutation. Elle concerne plus particulièrement les écrans dans lesquels l'élément
optique est un cristal liquide qui est connecté aux réseaux de conducteurs par l'intermédiaire
d'un transistor de commutation.
[0002] Les écrans matriciels à cristaux liquides de ce type doivent, pour fonctionner correctement,
être rafraîchis le plus fréquemment possible (au moins toutes les 20 ms) et la polarité
de chacune des différentes cellules électro-optiques de la matrice doit aussi être
alternée fréquemment, en général à chaque trame.
[0003] Différentes techniques d'adressage peuvent être utilisées dans ce cas.
[0004] Ainsi une technique connue consiste à adresser les lignes successivement les unes
après les autres en alternant la polarité du ou des circuits de commande toutes les
trames. Chaque ligne est donc rafraîchie en fonction de la durée trame en général
toutes les 20 ms. Toutefois, ce procédé complique l'adressage des lignes et ne peut
être mis en oeuvre qu'avec des écrans dans lesquels on utilise une mémoire d'image
afin de pouvoir adresser progressivement toutes les lignes de l'écran. Une autre technique
connue consiste à adresser les lignes deux à deux avec décalage d'une trame à l'autre.
Par exemple, on adresse tout d'abord les lignes 1 et 2, 3 et 4, ... pendant une trame
paire, puis les lignes 2 et 3, 4 et 5, ... pendant une trame impaire. Cet adressage
est réalisé en alternant la polarité des circuits de commande toutes les deux trames.
Ainsi chaque ligne est rafraîchie à chaque trame, à savoir toutes les 20 ms, mais
ce procédé complique lui aussi l'adressage des lignes.
[0005] De plus, dans les cas décrits ci-dessus on obtient en sortie des circuits de commande
une tension égale à deux fois la tension nécessaire pour commuter le cristal liquide,
soit en général une excursion de 10 à 14 volts.
[0006] La présente invention a donc pour but de remédier à ces inconvénients en proposant
une nouvelle structure d'écran matriciel à définition améliorée qui permet d'éviter
l'utilisation d'une mémoire de trame et de limiter l'excursion de tension en sortie
à une valeur plus faible à savoir, en général 5 volts. La présente invention a aussi
pour but de proposer un procédé d'adressage de cet écran matriciel qui soit de mise
en oeuvre simple.
[0007] En conséquence, la présente invention a pour objet un écran matriciel à définition
améliorée associé à au moins un circuit de commande, caractérisé en ce qu'il comporte,
à chaque intersection des lignes et des colonnes de la matrice de conducteurs, deux
transistors de commutation de telle sorte que chaque couple ligne-colonne commande
deux cellules électro-optiques diagonalement opposées et en ce que les colonnes paires
(C
2m) sont reliées à un premier circuit de commande alimenté par une première tension
(V⁺) et les colonnes impaires (C
2m + 1) à un second circuit de commande alimenté par une tension inverse (V⁻).
[0008] La présente invention a aussi pour objet un procédé d'adressage d'un écran matriciel
tel que défini ci-dessus caractérisé en ce que les lignes impaires (L
2n + 1) sont adressées pendant une trame et les lignes paires (L
2n) pendant la trame suivante.
[0009] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lecture de la description d'un mode de réalisation pris à titre d'exemple non limitatif,
cette description étant faite avec référence au dessin ci-annexé dans lequel :
la figure 1 est une vue simplifiée et partielle d'un écran matriciel conforme à la
présente invention et
les figures 2a et 2b sont des vues schématiques simplifiées d'un écran matriciel illustrant
le procédé d'adressage de la présente invention.
[0010] L'invention sera expliquée ci-après en se référant à un écran matriciel à cellules
de cristaux liquides, mais il est évident pour l'homme de l'art qu'elle peut être
mise en oeuvre pour réaliser des écrans matriciels à cellules faisant appel à des
technologies autres que des cristaux liquides. D'autre part la présente invention
s'applique plus particulièrement à un écran matriciel à commande active dans lequel
l'élément de commutation est constitué par au moins un transistor réalisé, de préférence,
en utilisant la technologie couche mince.
[0011] Comme représenté sur la figure 1, l'écran utilisé dans la présente invention comporte
une matrice de conducteurs-ligne L₁, L₂, L₃, ... et de conducteurs-colonne C₁, C₂,
C₃, ...
[0012] Chacune des "cases" telles que 1 et 2 délimitées jar deux conducteurs-ligne et deux
conducteurs-colonne voisins comportent une cellule de cristal liquide. Cette cellule
de cristal liquide est symbolisée de manière connue par un condensateur C sur la figure
1. Comme représenté, le condensateur C est relié respectivement par l'intermédiaire
d'un élément de commutation tel qu'un transistor T1 à un premier ensemble ligne-colonne
et par l'intermédiaire d'un autre élément de commutation tel que le transistor T2
à un second ensemble de ligne-colonne. De manière plus spécifique, le condensateur
C de la case "1" est relié par le transistor T1 au couple ligne-colonne L₁, C₁ et
par le transistor T2 au couple ligne-colonne L₂, C₂. De même, le condensateur C de
la case "2" est relié par le transistor T1 au couple ligne-colonne L₁, C₂ et par le
transistor T2 au couple ligne-colonne L₂, C₃. Dans les autres cases de la matrice
de conducteur représentée à la figure 1, les transistors T1 et T2 sont simplement
symbolisés par des traits joignant, près de chaque croisement considéré, une ligne
et une colonne. De ce fait on s'aperçoit que, dans le mode de réalisation conforme
à la présente invention, deux cellules électro-optiques diagonalement opposées sont
commandées par un même couple ligne-colonne.
[0013] On expliquera maintenant, en se référant plus particulièrement aux figures 2A et
2B, le procédé d'adressage d'un écran matriciel tel que décrit ci-dessus. Comme représenté
sur les figures 2, qui concernent un écran matriciel à quatre lignes et à quatre colonnes
donné à titre d'exemple, les lignes impaires L₁, L₃ sont connectées à un circuit d'adressage
impair 10 tandis que les lignes paires L₂, L₄ sont connectées à un circuit d'adressage
pair 11. D'autre part, l'écran matriciel représenté dans le cadre de la présente invention
comporte deux circuits de commande à savoir les circuits 12, 13. Le circuit de commande
12 est connecté aux colonnes impaires C₁, C₃ et est alimenté par une tension positive
V⁺ tandis que le circuit de commande 13 est connecté aux colonnes paires C₂, C₄ et
est alimenté par une tension inverse à savoir une tension négative V⁻. Il est évident
pour l'homme de l'art que les tensions des circuits de commande 12 et 13 peuvent être
inversées de même que le type de colonnes connectées à l'un ou l'autre desdits circuits
représentés sur la figure 2A. Avec ce type de matrice, les échantillons successifs
d'une ligne de signal vidéo sont envoyés aux conducteurs de colonnes C₁, C₂, ... respectivement
par l'intermédiaire des circuits de commande 12 et 13 tandis que l'adressage des lignes
est effectué de la manière suivante :
- pour une première trame, par exemple une trame impaire, on adresse successivement
les lignes impaires de la matrice de conducteurs en synchronisme avec les lignes impaires
du signal vidéo.
[0014] De ce fait, comme représenté sur la figure 2A, l'impulsion appliquée par le circuit
10 sur la ligne L₁ ouvre respectivement tous les transistors T1 connectés à cette
ligne et les cellules X1.1, X1.2, X1.3 reçoivent respectivement une tension positive,
négative, positive en fonction du circuit de commande 12 ou 13 auxquelles elles sont
rattachées. Ensuite, l'impulsion appliquée sur la ligne L₃ ouvre les transistors T2
commandant les cellules X2.1, X2.2, X2.3 de telle sorte qu'elles reçoivent respectivement
une tension négative, positive, négative. L'impulsion appliquée sur la ligne L₃ ouvre
aussi les transistors T1 des cellules X3.1, X3.2, X3.3 de telle sorte qu'une tension
respectivement positive, négative, positive est appliquée sur ces cellules, comme
représenté sur la figure 2A.
[0015] A la trame suivante, à savoir lors d'une trame paire, on adresse les lignes paires
en gardant le même procédé d'adressage. Les résultats obtenus dans ce cas sont représentés
sur la figure 2B. Ainsi, lorsqu'une impulsion est appliquée sur la ligne L₂, celle-ci
ouvre les transistors T2 correspondant aux cellules X1.1, X1.2, X1.3 sur lesquelles
sont appliquées respectivement une tension négative, positive, négative. De même l'impulsion
appliquée sur la ligne L₂ ouvre les transistors T1 des cellules X2.1, X2.2, X2.3 sur
lesquelles sont appliquées des tensions respectivement positive, négative, positive.
L'impulsion appliquée alors sur la ligne L₄ ouvre les transistors T2 des cellules
X3.1, X3.2, X3.3 sur lesquelles sont appliquées respectivement des tensions négative,
positive, négative comme représenté sur la figure 2B. Si l'on compare les tensions
appliquées sur chaque cellule à chaque trame, respectivement paire et impaire, on
s'aperçoit qu'il y a inversion de la tension à chaque trame. On obtient donc l'inversion
de polarité au niveau de chaque cellule nécessaire à son bon fonctionnement. D'autre
part, la tension appliquée sur les deux circuits de commande 12 et 13 n'a plus besoin
d'être inversée à chaque trame. Il en résulte que l'excursion de tension en sortie
est stable et est en général égal à 5V. Par exemple entre 0 et 5V pour le circuit
12 et entre -5V et 0 pour le circuit 13.
[0016] Pour simplifier la description, on s'est référé à un écran matriciel comportant quatre
lignes et quatre colonnes. Toutefois, il est évident pour l'homme de l'art que le
même adressage peut être utilisé quelque soit le nombre de lignes et de colonnes.
De manière plus générale, lors de trames impaires, on réalise un adressage des lignes
impaires L
2n+1. De ce fait, la ligne L
2n+1 et la colonne C
m permettent d'adresser à la fois le pixel X
2n+1,m et le pixel X
2n,m₋₁ diagonalement appairé. A titre d'exemple d'exemple, l'adressage de la ligne L₃
et de la colonne C₂ active les pixels X2.1 et X3.2.
[0017] Dans le cas d'une trame paire, on adresse les lignes paires L
2n. La ligne L
2n et la colonne C
m permettent donc d'adresser à la fois les pixels X
2n,m et X
2n-1, m₋₁. Ainsi, l'adressage de la ligne L₂ et de la colonne C₃ permet d'activer les pixels
X1.2 et X2.3 comme décrits précédemment.
[0018] On obtient donc un écran matriciel de réalisation simple, puisque la fabrication
du deuxième transistor de chaque cellule se fait en même temps que celle du premier
transistor, et dont l'adressage est simplifié par rapport à l'état de l'art actuel,
puisque d'une part on s'affranchit d'une mémoire de trame lorsque l'écran est un écran
de pleine définition TV affichant un signal entrelacé, d'autre part l'excursion de
tension en sortie des circuits d'adressage est divisée par 2,
1. Ecran matriciel à définition améliorée associé à au moins un circuit de commande,
caractérisé en ce qu'il comporte à chaque intersection des lignes et des colonnes
de la matrice de conducteurs, deux transistors (T₁, T₂) de commutation de telle sorte
que chaque couple ligne-colonne commande deux cellules électro-optiques diagonalement
opposées et en ce que les colonnes paires (C2m) sont reliées à un premier circuit de commande alimenté par une première tension
(V⁺) et les colonnes impaires (C2m₊₁) à un second circuit de commande alimenté par une tension inverse (V⁻).
2. Ecran matriciel selon la revendication 1, caractérisé en ce que les cellules électro-optiques
sont des cellules à cristal liquide.
3. Ecran matriciel selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce
que les transistors de commutation sont des transistors en couche mince (TFT).
4. Procédé d'adressage d'un écran matriciel selon l'une quelconque des revendications
1 à 3, caractérisé en ce que les lignes impaires (L2n₊₁) sont adressées pendant une trame et les lignes paires (L2n) pendant la trame suivante.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que la tension alimentant les
premier et second circuits de commande est constante d'une trame à la suivante.