[0001] L'invention est relative à un procédé de coulée d'un lingot creux métallique permettant
d'améliorer et de régler le refroidissement d'un noyau creux utilisé pour former l'évidement
central du lingot creux.
[0002] La fabrication de lingots creux est bien connue. Elle a été décrite en particulier
dans le brevet français FR 82-06475 et dans son certificat d'addition FR 83-04718.
On utilise un noyau creux équipé d'un mandrin creux dans lequel on insuffle un fluide
de refroidissement, par exemple de l'air. L'air est insufflé par un ventilateur. Cette
façon de procéder présente l'inconvénient que le flux d'air n'est pas très facilement
réglable. De plus, il est difficile d'injecter de la vapeur pour modifier l'efficacité
du fluide de refroidissement. Dans ces conditions, on ne peut pas maîtriser avec précision
la position du front de fin de solidification, donc la position exacte des ségrégations
à l'intérieur du lingot.
[0003] Le but de l'invention est de permettre de moduler de façon importante l'efficacité
du refroidissement pendant la solidification du lingot, ce qui a l'avantage de donner
les moyens de régler la position du front de fin de solidification.
[0004] L'objet de l'invention est un procédé de coulée en lingotière d'un lingot creux métallique
notamment en acier, dans lequel on forme l'évidement central du lingot creux en utilisant
un noyau placé dans la lingotière et constitué par un mandrin métallique cylindrique
creux traversé axialement par un canal central et une chemise tubulaire externe placée
dans une disposition coaxiale autour du mandrin délimitant un espace périphérique
autour du mandrin et on refroidit le noyau pendant la solidification du lingot après
coulée de métal liquide dans la lingotière par circulation d'un courant de fluide
de refroidissement dans le mandrin et dans l'espace périphérique caractérisé en ce
que le courant de fluide de refroidissement est constitué par un flux principal de
fluide mis en circulation dans le canal du mandrin et par un flux additionnel de fluide
injecté dans le flux principal.
[0005] De manière préférentielle, le premier et le second flux de refroidissement sont constitués
par au moins un gaz. Le gaz est de préférence de l'air, de l'azote ou du gaz carbonique
ou un mélange de ces gaz.
[0006] Préférentiellement, le flux additionnel comporte au moins une zone dans laquelle
le second fluide circule en régime supersonique et dans laquelle se forme une onde
de choc.
[0007] Lorsqu'il se produit un écoulement en régime supersonique, on injecte un fluide susceptible
de se vaporiser, dans la zone en régime supersonique du courant additionnel.
[0008] Le fluide injecté dans la zone de régime supersonique est de préférence del'eau.
[0009] Le débit du fluide injecté est réglable.
[0010] L'invention a également pour objet un dispositif pour la mise en oeuvre du procédé
de coulée selon l'invention du type comprenant une lingotière montée sur une plaque
de base et un noyau comportant un mandrin creux traversé axialement par un canal central
et une chemise externe coaxiale au mandrin, disposé verticalement dans la lingotière,
dans lequel circule un fluide de refroidissement ; le dispositif comporte un moyen
d'injection d'un fluide de refroidissement additionnel dans le canal central du mandrin,
constitué par un axe fixé transversalement dans le mandrin, de manière à traverser
son canal central sans l'obturer complètement et comportant une partie centrale creuse
reliée à un moyen d'alimentation en fluide de refroidissement et une ouverture mettant
en communication la partie centrale creuse avec le canal central du mandrin.
[0011] De préférence, cette ouverture forme une tuyère dont l'axe est confondu avec l'axe
longitudinal du mandrin et qui est orientée vers la partie inférieure du mandrin.
Cette tuyère comporte successivement de haut en bas une partie convergente, un col
et une partie divergente.
[0012] Une alimentation en fluide vaporisable débouche dans la partie divergente de la tuyère,
en amont de la zone où une onde de choc est susceptible de se former.
[0013] L'invention va maintenant être décrite en regard des figures annexées dans lesquelles
:
- la figure 1 représente un schéma d'ensemble d'un dispositif de fabrication de lingot
creux,
- la figure 2 représente une vue partielle éclatée du dispositif selon l'invention et
montrant une tuyère.
[0014] Le dispositif représenté à la figure 1 correspond à l'exemple d'une coulée en source
dans lequel une lingotière 1 est placée sur une plaque de base 2 munie d'une source
3 et d'un canal d'alimentation 4 débouchant à travers la plaque de base 2 par des
trous de coulée 5. Dans cette lingotière 1 est placé un noyau repéré généralement
par 16 comportant une chemise 6 et un mandrin creux 8 reposant sur le fond 7 de la
chemise 6, avec interposition de cales discontinues 9 ; un espace libre 13 est ménagé
entre le mandrin et la chemise.
[0015] Le mandrin 8 est muni à sa partie supérieure d'un axe de manutention creux 17 qui
sera décrit en détail plus loin. Un flux principal d'un premier fluide de refroidissement,
par exemple de l'air est introduit dans la partie supérieure du mandrin et circule
du haut vers le bas dans la partie centrale de celui-ci puis ressort en remontant
dans l'espace 13 ; ce flux est fourni par un ventilateur non représenté.
[0016] Un flux additionnel d'un second fluide de refroidissement qui peut être également
de l'air est introduit par l'axe de manutention et vient s'ajouter au flux principal
circulant dans la partie creuse du mandrin.
[0017] L'axe de manutention, représenté partiellement à la figure 2, est cylindrique et
traverse le mandrin perpendiculairement à l'axe principal de ce dernier. Il traverse
également le canal central 18 du mandrin sans toutefois l'obstruer complètement. L'axe
de manutention 17 comporte, suivant son axe, un trou cylindrique 19 qui, partant d'une
extrémité se prolonge jusqu'à la partie qui se trouve dans le canal 18. Dans la direction
axiale du canal 18, l'axe de manutention 17 comporte une ouverture 20 dans laquelle
est insérée une tuyère 21 dont l'axe est confondu avec l'axe du canal 18 du mandrin
et qui est orientée vers la partie inférieure du mandrin 8 et de la lingotière 1.
Cette tuyère 21 comporte une partie convergente 22,un col 23 et une partie divergente
24. Dans la partie divergente, une arrivée de fluide 25 est prévue.
[0018] Le trou 19 de l'axe de manutention 17 est alimenté par exemple par de l'air. En passant
par le convergent, cet air arrive au col à une vitesse égale à la vitesse du son et
dans la partie divergente est accéléré jusqu'à des vitesses supersoniques. Ceci forme
le flux additionnel.
[0019] Lorsque le flux additionnel se mélange au flux principal introduit au sommet du mandrin,
l'air est ralenti, la pression s'élève et il se forme dans le divergent une onde de
choc qui se trouve en aval de l'alimentation 25 en fluide. Par l'alimentation 25 en
fluide on introduit de l'eau. L'eau est entraînée par le flux additionnel et à la
traversée de l'onde de choc, cette eau est vaporisée.
[0020] En modulant le débit d'eau injecté, on peut faire varier la quantité de vapeur contenue
dans le flux résultant de fluide de refroidissement et ainsi ajuster à volonté la
capacité d'extraction de chaleur de ce flux. Il est alors possible de faire varier
la vitesse de solidification le long de la paroi de la chemise et, en l'accélérant
ou en la ralentissant de régler la position du front de fin de solidification.
[0021] Le flux additionnel présente un autre avantage. En effet, à la sortie de la tuyère,
ce flux crée un effet d'éjecteur si bien que, si le ventilateur alimentant le flux
principal tombe en panne, de l'air est aspiré dans la partie creuse du mandrin et
le refroidissement du noyau peut se poursuivre jusqu'à la fin de la solidification.
[0022] Dans l'exemple décrit, le lingot est coulé en source et le noyau placé dans la lingotière
avant coulée de l'acier. Mais l'acier peut également être coulé dans la lingotière
en premier et le noyau être introduit ensuite dans le métal liquide 15. Le lingot
peut être coulé sous vide.
[0023] Les fluides de refroidissement pris en exemple sont de l'air pour le flux principal
et le flux additionnel et de l'eau pour le fluide injecté. Mais pour les flux principal
et additionel d'autres gaz sont possibles ; par exemple de l'azote, ou du gaz carbonique.
D'autres fluides vaporisables que l'eau peuvent également être injectés dans le flux
additionnel. Enfin, le dispositif d'apport du flux additionnel n'est pas nécessairement
un axe de manutention, ce peut être un dispositif ayant pour seul objet d'introduire
le flux additionnel.
1. Procédé de coulée en lingotière d'un lingot creux métallique notamment en acier, dans
lequel on forme l'évidement central du lingot creux en utilisant un noyau (16) placé
dans la lingotière (1) et constitué par un mandrin métallique (8) cylindrique creux
traversé axialement par un canal central et une chemise tubulaire (6) externe placée
dans une disposition coaxiale autour du mandrin (8) délimitant un espace périphérique
autour du mandrin (8) et on refroidit le noyau (16) pendant la solidification du lingot
après coulée de métal liquide dans la lingotière (1) par circulation d'un courant
de fluide de refroidissement dans le mandrin (8) et dans l'espace périphérique, caractérisé
en ce que le courant de fluide de refroidissement est constitué par un flux principal
de fluide mis en circulation dans le canal du mandrin (8) et par un flux additionnel
de fluide injecté dans le flux principal.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le flux principal et le flux
additionnel sont constitués par au moins un gaz.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que le gaz est constitué par l'un
des gaz suivants : air, azote, gaz carbonique ou par un mélange de ces gaz.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 2 et 3, caractérisé en ce que le
flux additionnel comporte une zone dans laquelle le fluide circule en régime supersonique
et dans laquelle il se forme une onde de choc.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'on injecte un liquide dans
la zone en régime supersonique du flux additionnel en amont de l'onde de choc, de
manière que le liquide se vaporise sous l'effet de l'onde de choc.
6. Procédé selon la revendication 5 caractérisé en ce que le liquide est de l'eau.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 5 et 6, caractérisé en ce que le
débit du liquide est réglable.
8. Dispositif de coulée d'un lingot creux du type comprenant une lingotière montée sur
une plaque de base (2) et un noyau (16), comportant un mandrin métallique cylindrique
creux (8) traversé axialement par un canal central et une chemise externe (6) coaxiale
au mandrin, disposés verticalement dans la lingotière, dans lequel circule un fluide
de refroidissement, caractérié par le fait qu'il comporte un moyen d'injection d'un
fluide de refroidissement additionnel dans le canal central du mandrin (8) constitué
par un axe (17) fixé transversalement dans le mandrin (8), de manière à traverser
son canal central sans l'obturer complètement et comportant une partie centrale creuse
reliée à un moyen d'alimentation en fluide de refroidissement et une ouverture (20)
mettant en communication la partie centrale creuse avec le canal central du mandrin
(8).
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'ouverture de l'axe (17)
forme une tuyère (21) dont l'axe est confondu avec l'axe du canal central du mandrin
(8) et qui comporte, successivement, dans la direction axiale verticale et de haut
en bas, une partie convergente (22), un col (23) et une partie divergente (24).
10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce qu'un moyen d'alimentation
(25) en liquide de refroidissement débouche dans la partie divergente de la tuyère
(21) en amont d'une zone où l'onde de choc est susceptible de se former.