[0001] L'invention est relative à un disjoncteur moyenne tension à énergie de commande réduite
ayant une enveloppe étanche allongée, remplie d'un gaz à rigidité diélectrique élevée,
une paire de contacts d'arc, dont l'un mobile est monté à coulissement longitudinal,
et est susceptible d'occuper une position ouvert de séparation des contacts d'arc
et une position fermé d'aboutement des contacts d'arc, une paire de contacts principaux
dont l'un est mobile, un mécanisme de commande à énergie de commande correspondant
sensiblement à l'énergie nécessaire au déplacement du contact mobile principal et
du contact d'arc mobile, accouplés audit mécanisme, lequel mécanisme est agencé pour
fermer les contacts d'arc avant les contacts principaux et ouvrir ces derniers avant
les contacts d'arc et un ressort de pression des contacts d'arc, dont la force correspond
aux forces électrodynamiques de répulsion des contacts d'arc engendrées par le passage
du courant.
[0002] Un disjoncteur du genre mentionné permet une ouverture et une fermeture des contacts
principaux sans arc, le courant étant shunté par les contacts d'arc. Le shuntage du
courant par les contacts d'arc peut se faire uniquement si ces derniers sont fermés
correctement, et il est donc indispensable d'éviter toute ouverture intempestive sous
l'effet des forces de répulsion électrodynamique. La force du ressort de pression
des contacts d'arc doit être capable de vaincre ces forces de répulsion, et il est
dimensionné en conséquence. Ce ressort est à chaque manoeuvre comprimé par le mécanisme
de commande qui lui fournit une énergie correspondante.
[0003] Dans un disjoncteur connu (FR-A-2.496.334) à autosoufflage pneumatique, cette énergie
est récupérée lors de l'ouverture du disjoncteur et mise à contribution pour déplacer
le piston de compression des gaz de soufflage de l'arc.
[0004] Le développement de nouvelles techniques de coupure, en l'occurrence de la coupure
par autoexpansion et/ou arc tournant et la coupure dans le vide (FR-A-2.596.578 et
demande de brevet français 8916443 du 11.12.1989) a permis la suppression des pistons
de soufflage pneumatique, et l'énergie emmagasisée dans le ressort de pression de
contact est reprise par le mécanisme, équipé de systèmes amortisseurs ou dissipateurs
d'énergie.
[0005] La présente invention part de la constatation que la pression de contact au niveau
des contacts d'arc n'est utile que pendant une courte période de dérivation du courant
à travers les contacts d'arc. Tant que ou dès que les contacts principaux sont fermés,
le courant passe par ces contacts principaux et les contacts d'arc ne sont soumis
à aucun effet de répulsion. Compte-tenu de ce fait, la présente invention vise à réduire
au maximum l'énergie nécessaire à la commande du disjoncteur et notamment l'énergie
de compression du ressort de pression de contact d'arc. Elle vise également à réduire
la pression de contact lorsque le disjoncteur est fermé, et à réduire ainsi les contraintes
exercées sur l'enveloppe, généralement en résine, et les risques de fluage.
[0006] Le disjoncteur selon l'invention est caractérisé en ce que le mécanisme de commande
du contact d'arc mobile comporte une liaison télescopique ayant une course limitée
correspondant à la surcourse imposée par la fermeture préalable et l'ouverture postérieure
des contacts d'arc, que ledit ressort est inséré dans ladite liaison télescopique
à l'état précomprimé, et que ledit mécanisme est agencé pour imposer successivement
au cours d'une commande de fermeture du disjoncteur une compression accrue dudit ressort,
suivie d'une réduction de cette compression en fin du mouvement de fermeture et inversement
au cours d'une commande d'ouverture du disjoncteur une compression accrue du ressort,
suivie d'une réduction de cette compression et d'une séparation des contacts d'arc.
[0007] Le ressort est précomprimé à la force nécessaire à la tenue des forces de répulsion
électrodynamique, et cette force est disponible dès la venue en aboutement des contacts
d'arc. La course de compression additionnelle du ressort peut être faible et elle
est déterminée par le mécanisme qui provoque la fermeture ou l'ouverture des contacts
principaux pendant cette course additionnelle. L'énergie potentielle emmagasinée dans
le ressort et de ce fait, l'énergie fournit par le mécanisme sont ainsi notablement
réduites et le mécanisme peut être conçu pour simplement déplacer les contacts mobiles.
L'ensemble de la commande est ainsi simplifié. La pression de contact n'est exercée
que pendant la courte période de shuntage du courant dans les contacts d'arc.
[0008] Selon un développement de l'invention, le contact mobile d'arc est commandé par une
genouillère venant sensiblement en position de point mort lors de la fermeture des
contacts d'arc. La compression additionnelle du ressort intervient ainsi au voisinage
du point mort et le couple nécessaire à cette compression additionnelle est relativement
faible. Cette disposition permet également une course limitée du contact d'arc en
position de fermeture, alors que le contact principal, commandé par une autre manivelle,
poursuit son déplacement. La liaison télescopique est avantageusement disposée au
niveau de l'articulation de la bielle sur la manivelle constituant la genouillère,
et le ressort de compression, fournissant la pression de contact d'arc, est disposé
au niveau de cette liaison télescopique. En position de fermeture du disjoncteur,
les contacts d'arc peuvent être fermés, la genouillère étant légèrement au-delà du
point mort pour réduire la pression de contact, mais il est également possible de
réouvrir légèrement les contacts d'arc par un dépassement du point mort de la genouillère.
Ce dépassement doit bien entendu être suffisamment faible pour assurer une fermeture
des contacts d'arc, lors d'une manoeuvre d'ouverture, avant la séparation des contacts
principaux.
[0009] L'invention est applicable à tous les dispositifs de coupure nécessitant une faible
énergie de manoeuvre, en l'occurrence, les dispositifs à auto-soufflage par autoexpansion
et/ou rotation de l'arc et aux dispositifs à coupure dans le vide.De la manière décrite
dans la demande de brevet précitée n°8916443, la cartouche à vide ou à autoexpansion
est disposée dans une enceinte étanche remplie d'un gaz à rigidité diélectrique élevée,
notamment à hexafluorure de soufre, et dans cette enceinte sont logés, adjacents à
la cartouche, les contacts principaux ainsi que la manivelle de commande des contacts
mobiles.Le circuit principal contenant les contacts principaux est avantageusement
disposé parallèlement et à côté du circuit de shuntage contenant les contacts d'arc,
et le contact principal mobile est un contact pivotant relié à une manivelle solidaire
de la manivelle de commande des contacts d'arc.
[0010] Il est clair que l'invention est applicable à d'autres dispositifs de coupure nécessitant
de faibles énergies de manoeuvre.
[0011] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description
qui va suivre, d'un mode de mise en oeuvre de l'invention donné à titre d'exemple
non limitatif et représenté aux dessins annexés dans lesquels:
La figure 1 est une vue schématique en coupe axiale d'un disjoncteur à autoexpansion
selon l'invention représenté en position ouvert;
Les figures 2 et 3 sont des vues analogues à celle de la figure 1 montrant le disjoncteur
respectivement en cours de fermeture et en position fermée;
La figure 4 illustre le cycle de fermeture et d'ouverture des contacts du disjoncteur
selon la figure 1.
La figure 5 est une vue analogue à celle de la figure 1, illustrant un disjoncteur
à vide.
[0012] Sur les figures, un disjoncteur moyenne tension est logé dans une enveloppe ou enceinte
étanche 10, dont la paroi 12 métallique ou isolante peut être celle d'une installation
ou d'un poste à isolation gazeuse ou celle d'un pôle ou des trois pôles du disjoncteur.
Le pôle représenté sur les figures comporte deux traversées 11,13 dont les extrémités
internes à l'enceinte 10 sont agencées respectivement en contact principal fixe 14
et en support d'un contact principal mobile 15 monté à pivotement sur un axe 16. A
l'intérieur de l'enceinte 10 est disposée une ampoule 17 contenant des contacts d'arc
fixe 18 et mobile 19. Les contacts d'arc 18,19 sont reliés électriquement par les
conducteurs 20, respectivement aux traversées 11 et 13 et en position de fermeture,
les contacts d'arc 18,19 shuntent les contacts principaux 14,15. L'ampoule 17 représentée
sur les figures 1 à 3, constitue une chambre de coupure d'un dispositif d'extinction
d'arc par autoexpansion et/ou arc tournant. L'ampoule 17 communique avec le volume
interne de l'enceinte 10 par le contact mobile 19 tubulaire et l'ensemble est rempli
d'hexafluorure de soufre.
[0013] Un arbre rotatif 21 de commande traverse la paroi 12 et porte à son extrémité interne
une manivelle double 22,23. La manivelle 22 est reliée au contact mobile principal
15 par une biellette 25, tandis que la manivelle 23 est reliée au contact d'arc mobile
19 par une biellette 25 comprenant une liaison 26 à course morte. Cette liaison à
course morte 26 est constituée par une lumière allongée 27, ménagée dans la manivelle
23 et un tourillon 28 monté à coulissement dans la lumière 27 et porté par la biellette
25. Un ressort de compression 29 intercalé entre la manivelle 23 et le tourillon 28,
sollicite ce dernier vers le fond de la lumière 27 opposé à l'arbre de commande 21.
Au contact d'arc fixe 18 est associée une bobine 30 de soufflage magnétique en rotation
de l'arc tiré entre les contacts d'arc 18,19. Le ressort de compression 29 est précomprimé
à une valeur correspondant à la force électrodynamique de répulsion s'exercant entre
les contacts d'arc aboutés 18,19, en position de fermeture et parcourus par le courant
à couper. En position d'ouverture représentée à la figure 1, les contacts principaux
14,15 et les contacts d'arc 18,19 sont séparés. La fermeture du disjoncteur est commandée
par une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre sur les figures de la manivelle
double 22,23 qui provoque d'une part, le pivotement du contact principal 15, et d'autre
part le coulissement du contact d'arc mobile 19. Le mécanisme est agencé pour fermer
les contacts d'arc 18,19 juste avant la fermeture des contacts principaux 14,15, et
éviter ainsi la formation d'étincelles ou d'un arc sur ces derniers. La fermeture
des contacts d'arc 18,19 intervient au moment ou le tourillon 27 atteint la position
27′ juste avant l'alignement de la genouillère constituée par la manivelle 23 et la
biellette 25. Au cours de la rotation poursuivie de la manivelle double 22,23, le
contact mobile d'arc 19, abouté au contact d'arc fixe 18, reste immobile, tandis que
le tourillon 28 coulisse dans la lumière 27 à l'encontre du ressort de compression
29 pour atteindre l'extrémité opposée de cette lumière 27 lors du passage du point
mort représenté à la figure 2. Dans cette position, les contacts principaux 14,15
sont déjà fermés, et une poursuite de la rotation des manivelles 22,23 engendre, d'une
part une fermeture complète des contacts principaux 14,15, et d'autre part un dépassement
du point mort qui provoque dans un premier temps un coulissement inverse du tourillon
28 dans la lumière 27, et par la suite un coulissement vers le bas du contact d'arc
mobile 19. Dans la position ouverte du disjoncteur représentée à la figure 3, les
contacts d'arc 18,19 sont séparés, et l'ensemble du courant passe par les contacts
principaux 14,15. La longueur de la lumière allongée 27 est juste suffisante pour
fermer les contacts d'arc 18,19, de la manière représentée à la figure 4, un peu avant
les contacts principaux 14,15, et pour maintenir ces contacts d'arc 18,19 fermés,
jusqu'à la confirmation de la fermeture des contacts principaux 14,15. Dans l'exemple
représenté sur les figures, les contacts d'arc 18,19 sont faiblement réouverts en
position de fermeture du disjoncteur,mais une telle réouverture n'est pas indispensable
et il est concevable de laisser les contacts d'arc 18,19 aboutés en position de fermeture
du disjoncteur. La manoeuvre d'ouverture est commandée par une rotation inverse de
l'arbre de commande 21 qui provoque en un premier temps, la refermeture des contacts
d'arc 18,19 et le passage du point mort de la genouillère 23,25. Dans cette position
intermédiaire représentée à la figure 2, les contacts principaux 14,15 sont encore
fermés, tandis que le tourillon 28 s'est déplacé vers l'extrémité opposée de la lumière
27. Une rotation poursuivie de l'arbre 21 commande par la suite une séparation des
contacts principaux 14,15 et après parcours de la course morte constituée par la lumière
27, une ouverture des contacts d'arc 18,19.
[0014] La figure 4 représente les cycles d'ouverture et de fermeture des contacts principaux
14,15 et des contacts d'arc 18,19, qui sont d'ailleurs bien connus des spécialistes.
Les contacts principaux 14,15 s'ouvrent sans formation d'arc, le courant étant commuté
dans le circuit dérivé comprenant les contacts d'arc 18,19. Dès la commutation du
courant, les contacts d'arc 18,19 sont soumis aux forces électrodynamiques de répulsion
qui sont compensés par le ressort de compression 29, qui évite toute ouverture intempestive
des contacts d'arc 18,19 susceptible de provoquer un réamorçage sur les contacts principaux
14,15.
[0015] La course du tourillon 28 dans la lumière allongée 27 est suffisamment faible pour
ne pas modifier notablement la compression du ressort 29 précomprimé, et l'énergie
nécessaire à cette course est relativement limitée. De la même manière, l'énergie
restituée par le ressort 29 au mécanisme après passage du point mort est également
limitée.
[0016] Le ressort précomprimé 29 n'est actif qu'au voisinage du point mort de la genouillère
23,25 et le couple en résultant sur l'arbre de commande 21 est donc faible. Il est
clair que la course morte 27,28 et le ressort précomprimé 29 peuvent être disposés
en un autre emplacement, notamment au niveau du contact mobile 19 ou de la biellette
25. Le mécanisme entraîne simplement les contacts mobiles 15,19 et pour celà il lui
suffit de vaincre les forces de friction. On comprend que l'emploi d'un ressort précomprimé
selon l'invention est particulièrement avantageux pour les disjoncteurs utilisant
un dispositif de coupure à faible énergie de commande, notamment du type à autoexpansion
ou à coupure dans le vide.
[0017] La figure 5 illustre l'application à un disjoncteur à vide, les mêmes numéros de
repère désignant des pièces analogues ou identiques à celles des figures 1 à 3. L'ampoule
ou cartouche 17 est hermétiquement close sous vide, bien connue des spécialistes,
et les autres éléments sont identiques à ceux décrits ci-dessus.
1. Disjoncteur moyenne tension à énergie de commande réduite ayant une enveloppe (10)
étanche allongée, remplie d'un gaz à rigidité diélectrique élevée, une paire de contacts
d'arc (18,19), dont l'un (19) mobile est monté à coulissement longitudinal, et est
susceptible d'occuper une position ouvert de séparation des contacts d'arc (18,19)
et une position fermé d'aboutement des contacts d'arc, une paire de contacts principaux
(14,15) dont l'un (15) est mobile, un mécanisme de commande à énergie de commande
correspondant sensiblement à l'énergie nécessaire au déplacement du contact mobile
principal (15) et du contact d'arc mobile (19), accouplés audit mécanisme, lequel
mécanisme est agencé pour fermer les contacts d'arc (18,19) avant les contacts principaux
(14,15) et ouvrir ces derniers avant les contacts d'arc et un ressort (29) de pression
des contacts d'arc, dont la force correspond aux forces électrodynamiques de répulsion
des contacts d'arc (18,19) engendrées par le passage du courant, caractérisé en ce
que le mécanisme de commande du contact d'arc mobile (19) comporte une liaison télescopique
(27,28) ayant une course limitée correspondant à la surcourse imposée par la fermeture
préalable et l'ouverture postérieure des contacts d'arc (18,19), que ledit ressort
(29) est inséré dans ladite liaison télescopique (27,28) à l'état précomprimé, et
que ledit mécanisme est agencé pour imposer successivement au cours d'une commande
de fermeture du disjoncteur une compression accrue dudit ressort (29), suivie d'une
réduction de cette compression en fin du mouvement de fermeture et inversement au
cours d'une commande d'ouverture du disjoncteur une compression accrue du ressort,
suivie d'une réduction de cette compression et d'une séparation des contacts d'arc
(18,19).
2. Disjoncteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit mécanisme comprend
une genouillère (23,25) formée par une première manivelle (23) et une bielle de liaison
(25) audit contact d'arc mobile (19) et que dans la position de fermeture des contacts
d'arc (18,19), ladite genouillère est au voisinage du point mort.
3. Disjoncteur selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'un tourillon (28)
d'articulation entre la bielle (25) et la première manivelle (23) est logé dans une
lumière allongée (27) s'étendant en position de fermeture des contacts d'arc (18,19)
sensiblement dans l'alignement du contact d'arc mobile (19) et que ledit ressort (29)
sollicite ledit tourillon (28) vers le fond de la lumière (27) en position d'allongement
de ladite genouillère.
4. Disjoncteur selon la revendication 3, caractérisé en ce que la lumière (27) est ménagée
dans la première manivelle (23) et que le ressort (29) à précompression est intercalé
entre le tourillon (27) et la première manivelle (23).
5. Disjoncteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la paire de contacts d'arc (18,19) est logée dans une chambre d'expansion (17)
disposée dans ladite enveloppe (10), et qu'au moins l'un (19) des contacts d'arc est
tubulaire pour faire communiquer ladite chambre (17) avec l'enveloppe (10).
6. Disjoncteur selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'une bobine (30) de soufflage
magnétique en rotation de l'arc est associée auxdits contacts d'arc (18,19).
7. Disjoncteur selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
ladite paire de contacts d'arc (18,19) est logée dans une cartouche à vide, elle-même
disposée dans ladite enveloppe (10).
8. Disjoncteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que les contacts principaux (14,15) comportent un contact principal pivotant (15),relié
par une bielle (24) à une deuxième manivelle (22) solidaire de la première (23).
9. Disjoncteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce qu'en position de fermeture des contacts principaux (14,15), les contacts d'arc
(18,19) sont dans une position de faible réouverture.
10. Disjoncteur selon l'une quelconque des revendications précédentes,caractérisé en ce
que la genouillère (23,25) est en position de dépassement du point mort lorsque le
disjoncteur est fermé.